Le dernier pas consiste en la décision ferme et persévérante de conformer concrètement sa
vie à la volonté de Dieu exprimée par ses Commandements. Autrement dit, la Miséricorde
Divine doit nous convertir au sens le plus fort et nous faire prendre le chemin de la sainteté.
Zachée a été transformé par cet amour Miséricordieux du Christ au point de réparer ses
torts au quadruple. A la pécheresse adultère, le Christ a enjoint de ne plus pécher...
Or, il appert qu'aujourd'hui l'accent est mis presque exclusivement sur un seul de ces trois
éléments - l'amour Miséricordieux de Dieu. Mais l'oubli de l'exigence de la Vérité et
l'occultation implicite de l'impératif de notre correspondance aux Commandements divins,
font courir à l'Eglise le risque de formuler une conception de la Miséricorde sans relation
aucune avec sa compréhension bimillénaire. L'enjeu de cette année est donc immense.
L'Eglise ne serait-elle pas dans l'obligation de devoir choisir entre la fidélité au véritable
mystère de la Miséricorde et sa caricature anti-christique ? Entre la fidélité intransigeante à
la volonté divine et la manu facturation d'une doctrine sur mesure, compatible avec
l'égoïsme étroit du vieil homme ? Une Miséricorde qui ne fait plus porter à l'homme des
fruits de sainteté ne serait rien de moins que la perversion la plus subtile et la plus
destructrice de la foi catholique. Si un peu de levain fait monter toute la pâte, une erreur
affectant la pièce maitresse ruine l'ensemble de l'édifice. Pour le bien du peuple de Dieu, il
est donc urgent de démasquer la logique mensongère de cette Miséricorde amputée où se
mêlent confusément vérité et erreur. Quelle est cette logique?
Elle part de l'affirmation de l'amour infini de Dieu pour nous. C'est vrai ! Elle continue en
disant que Dieu aime inconditionnellement l'homme, tel qu'il est et quoi qu'il fasse. C'est
encore vrai ! Elle renchérit en faisant remarquer que Dieu fait tout contribuer au plus grand
bien de l'homme. C'est toujours vrai ! De cela, on en vient à conclure que l'on peut continuer
à vivre sans avoir à se convertir, sans devoir changer de vie puisque de toute façon Dieu
continue d'aimer le pécheur d'un même amour. Cette miséricorde d'un nouveau type va
même jusqu'à admettre que ceux qui vivent en contradiction objective avec la volonté divine
peuvent confortablement continuer sur le même chemin. Cela signifie que tout en continuant
à vivre dans un état objectif de péché on pourrait bénéficier des grâces divines... Erreur fatale
! Cette conception complètement erronée de la Miséricorde est aux antipodes de l'Evangile
qui nous dit "convertissez-vous!". Elle contredit deux milles ans d'enseignement chrétien et
de pratique pastorale. Si cette vision de la Miséricorde s'imposait dans l'Eglise, elle signerait
sa reddition sans condition à l'esprit du monde.
Si la Miséricorde dans sa version 2016 devient le prétexte qui cautionne les choix les plus
peccamineux et prétend libérer la vie chrétienne des Commandements de Dieu, il faut avoir
le courage de dire haut et fort que cette doctrine reflète le visage de l'Anti-christ. Cela n'a
jamais été le message de l'Evangile et ne le sera jamais.
"C'est ici la persévérance des saints, de ceux qui gardent les Commandements de Dieu et la
foi en Jésus" (Ap 14, 12).
Source : http://benoit-et-moi.fr/2016/actualite/entre-vraie-et-fausse-misericorde.html