Pèlerinage de Chartres 29 et 30 mars 2008
Au seuil du Nouveau Testament, la figure de la Vierge Marie apparaît comme
l’accomplissement de toute la prière d’Israël : en elle, se donne à voir le modèle de la prière du
disciple, puisque la parole prend corps en elle(cf Ps 40, et He 10,5-7). « La prière de Marie nous est
révélée à l’aurore de la plénitude des temps…Celle que le Tout-Puissant a faite « pleine de grâce »
répond par l’offrande de tout son être…Fiat, c’est la prière chrétienne : être tout à Lui puisqu’Il est
tout à nous » (C.E.C. n°2617). A son tour, il est donné à Marie d’exaucer la prière de Dieu. Car « Il a
plu au Père des miséricordes que l’Incarnation fût précédée par une acceptation de la part de cette
Mère prédestinée… » c’est pourquoi, Marie, fille d’Adam, «donne à la Parole de Dieu son
consentement…. Et épouse à plein cœur…. la volonté divine de salut » (Lumen Gentium N°56) :
« Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta Parole » (Luc 1,38).
Epouser la Volonté de Dieu, exaucer le désir de Dieu, faire la joie de son Dieu, tout cela porte
un nom : sainteté.
La sainteté : Dans la Constitution dogmatique « Lumen Gentium », le chapitre sur « l’Appel
universel à la sainteté dans l’Eglise » fait immédiatement suite à celui sur « Les laïcs » : ce qui est dire
clairement que l’appel à la sainteté n’est pas réservé à quelques privilégiés, ni le fait de quelques âmes
pieuses… Elle est la voie royale de tout baptisé, puisque le Seigneur Jésus nous l’enseigne, lui qui en
est « l’initiateur et le consommateur » (L.G. n°40) : « Vous donc, soyez parfaits comme votre Père
céleste est parfait » (Mat 5,48).
L’Apôtre Paul nous invite à vivre « comme il convient à des saints » (Eph 5,3), de revêtir « comme des
élus de Dieu saints et bien-aimés, des sentiments de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de
longanimité » (Col 3,12).
Parmi les géants de la sainteté, une figure peut servir de « modèle » à la portée de tous : Ste Thérèse de
l’Enfant-Jésus, elle qui, précisément, a conjoint dans sa vie miséricorde et sainteté. Ecoutons-la nous
révéler : « A moi, Dieu a donné sa Miséricorde infinie » « Je ne sais faire qu’une seule chose :
commencer à chanter ce que je dois dire éternellement « Les Miséricordes du Seigneur » (Manuscrit
A) La « plus grande sainte des temps modernes » n’a jamais rien fait, pensait-on, qui mérite d’être
conté. Pour Thérèse, sainteté et vérité se conjuguent : « la sainteté la plus vraie…. C’est celle dans
laquelle ne se rencontre aucune illusion » (Manuscrit A).
Avec Thérèse, le chrétien apprend qu’entrer dans l’âge adulte, c’est entrer dans la plénitude de la
gloire de Dieu. La sainteté ne vient pas nous retirer de la vie du monde : elle vient insuffler dans notre
unique existence un principe de croissance, de progrès. Elle vient nous préparer, de l’intérieur, à la
plénitude de notre unique identité. Devant Dieu, nous sommes en pleine jeunesse, en pleine croissance
vers notre plénitude, la sainteté.
Nous pourrions conclure en disant que la miséricorde est le lieu où s’enracine la liberté humaine pour
accéder à elle-même ; la réconciliation est reconnaissance du Fils comme de Celui qui restaure le
visage de notre humanité blessée ; la prière est le lieu d’expression de la patience et de la passion de