Congrès Marx International V – Section Socialisme- Paris Nanterre 3-6 octobre 2007 Balázs KOTOSZ Corvinus Université de Budapest (ancien Karl Marx Université), Hongrie [email protected] Kornai: Quelle hétérodoxie – classique, néoclassique ou Nouvelle Keynesienne? L’un des plus grands synthétiseurs de la théorie du socialisme pratique est János Kornai. Dans ses œuvres il est tenté de décrire le mécanisme d’économie socialiste. La première partie du papier rassemble les mots-clés et les outils analytiques de la description de Kornai. Comme économiste, son outil principal est la description de la demande et de l’offre sans formaliser les fonctions de la demande et de l’offre et surtout sans croix de Marshall. La théorie est basée sur la quantité (stock, slack, pénurie, substitution forcée), sur la friction (causé par rigidité, résistance et information asymétrique) et sur la contrainte budgetaire faible (soft budget constraint). Dans la deuxième partie on analyse si les outils et mots-clés correspondent aux courants économiques. Le premier, l’économie (soit capitaliste, soit socialiste) est loin de l’équilibre Walrasien. Le conservateur de cette steady-state de déséquilibre est la friction. La rigidité est l’un des mots-clés de l’école Nouvelle Keynesienne en surpassant la rigidité de prix (le pierre angulaire de Keynes). Kornai considère l’ajustement des quantités (pas de prix), mais il joue avec les outils néoclassiques (analyse marginale, statique comparative, l’effet de substitution et de revenue, etc.) La théorie de la contrainte budgetaire faible aboutit à une contradiction : par cette théorie la demande est infinie, mais elle est limitée en réalité. L’élimination de cette contradiction demande les outils empruntés des autres sciences sociales. Finalement, on peut poser la question si les caractéristiques de Kornai sont les résultats du système socialiste (socialisme pratique a des signes différentes) ou bien c’est sa propre logique. La réponse est ambiguë. Sans formalisation de la théorie, il reste libre vers des écoles économiques différentes. D’un autre point de vue, ses œuvres sont descriptives parce qu’une économie de non-marché ne peut pas être analysée par l’algèbre néoclassique.