CALCULATEUR DE GAMMES
Objectif
Retrouver les notes de la plupart des gammes. En cas d'erreur ou d'omission, merci de le signaler à :
Utilisation
L'utilisation est similaire à celle du calculateurs d'accords. La première ligne est à découper sous
former de bande, et à faire glisser, de manière à mettre la première note de la gamme recherchée en
face de la colonne où il y a des 1.
Sur chaque ligne on trouve le nom de la gamme, puis les notes qui la constituent avec mention des
intervalles avec la première note de la gamme. En se repérant sur la bande de papier qu'on a fait
glisser, on trouvera les notes qui constituent cette gamme.
Gammes et modes.
Un mode est un modèle de gamme. Il se caractérise par les intervalles entre les notes successives.
Tout le monde connaît le mode majeur et le mode mineur, mais il y en a bien d'autres. Il ne faut pas
confondre mode et tonalité : par exemple il existe douze tonalités majeures et 12 tonalités mineures.
Cela fait 24 tonalités si on veut, mais on n'a utilisé que deux modes seulement. La tonalité indique
sur quelle note commence la gamme (on appelle cette note la tonique). Le mode définit quels seront
les intervalles entre les notes. On sait par exemple que l'intervalle entre la première et la troisième
note est de 2 tons dans le mode majeur, et 1ton ½ dans le mode mineur.
Les modes grecs.
La gamme de 7 notes (aujourd'hui connues sous les doux noms de do ré mi fa sol la si) aurait é
inventée par Pythagore. A l'époque, les dièzes et bémols n'existaient pas. On pouvait jouer la
gamme aujourd'hui appelée Do majeur, mais pas celle de Sol majeur, faute de fa # . En jouant sol la
si do ré mi fa bécarre (sol) on jouait une autre gamme, c'est à dire un autre mode que le majeur. On
peut appeler ce mode le « mode de sol ».
Il y a 7 modes, les modes de do,ré,mi,fa, sol, la ,si . Le mode de do est identique à notre majeur. Le
mode de la est identique à notre mineur. Les autres sont différents.
On a pris l'habitude de donner des noms grecs à ces modes : ionien, dorien, phrygien, etc ... Mais la
transmission de bouche à oreille de la tradition, depuis l'époque de Pythagore, ne s'est pas faite sans
erreurs. D'après l'encyclopédie d'Internet (Wikipédia) , ces noms seraient complètement faux .
Qu'importe, Pythagore ne va pas revenir pour protester. Nous utiliserons donc ces noms comme tout
le monde.
Les modes « majeurs »
Trois modes utilisent une tierce de deux tons (tierce majeure) . Ce sont les modes de do, fa et sol .
Ils sonnent « majeur » .
On a déjà vu que le mode de do est bien connu : c'est notre majeur.
Le mode de fa (lydien) en diffère par la quarte qui est augmentée (voir tableau)
Le mode de sol (mixolydien) en diffère par la septième qui est mineure (voir tableau). Ceci a une
certaine importance car l'intervalle de septième mineure est consonant, au contraire de celui de
septième majeure. Attention aux confusions possibles : majeur et mineur ne signifient rien de plus
que « grand et petit », dans le cas où l'on parle d'intervalles. On a pris l'habitude d'appeler majeures
les gammes dont la première tierce est majeure, et respectivement pour les mineures. Le mixolydien
est une gamme majeure même si l'intervalle de 7ème est mineur.
Les modes « mineurs »
Ce sont les modes de ré, mi, la, si dont la première tierce est mineure (1 ton ½)
Le mode de la est bien connu : c'est notre mineur naturel. Mais il a été influencé par le mode
majeur, ce qui fait qu'on remonte souvent la 7ème (mode mineur harmonique) et parfois même la
6ème (mode mineur mélodique)
Le mode de ré (dorien) diffère du mineur par la sixte (voir tableau)
Le mode de mi (phrygien) diffère du mineur par la seconde. Il y a un demi ton entre les deux
premières notes, ce qui n'est pas banal et donne une coloration espagnole voire arabe aux mélodies.
Le mode de si est spécial, car non seulement il commence par un demi ton, mais en plus la quinte
est diminuée.
Les modes pentatoniques
Le mode pentatonique est obtenu à partir du majeur en supprimant les 4èmes et 7émes notes. On
supprime ainsi l'intervalle de 7éme majeure qui est dissonant. L'intervalle de quarte n'est pas
dissonant, mais si on joue la tierce et la quinte dans l'accompagnement .... par exemple en do, le fa
ne sonne pas bien avec l'accord parfait do mi sol. D'où le grand intérêt de ce mode pour
l'improvisation. Voir par exemple le début de « In a sentimental mood ». Il ne faut cependant pas
abuser : si on ne faisait que du pentatonique , ce serait de la musique chinoise plutôt que du Jazz !
Le pentatonique mineur est obtenu en supprimant la 2ème et la 6ème note du mineur naturel. On
garde la 7éme, puisqu'on a vu qu'elle fait un intervalle de 7ème mineure , qui lui est consonnant. La
quarte est aussi conservée car elle est cette fois ci à un ton de la tierce. Par contre on supprime la
seconde (à un demi ton de la tierce) et la sixte (à un demi ton de la septième). Par conséquent,cCette
gamme sonne parfaitement avec l'accord de mineur septième.
Avec le tableau, vous pourrez constater que le penta majeur de do et le penta mineur de la utilisent
les mêmes notes : do ré mi sol la pour l'un , la do ré mi sol pour l'autre. 0n retrouve ici la notion de
mineur relatif. Autrement dit, le penta mineur est un des modes du penta majeur. Il ne faut donc pas
se laisser effrayer par le grand nombre de gammes : beaucoup d'entre elles sont des « cousines ».
Mais comme dans le tableau on a tout tranposé en do, ces similitudes ne sont pas apparentes.
Les gammes typiques du Jazz
La gamme blues est une gamme pentatonique mineure enrichie d'une note supplémentaire entre la
quarte et la quinte. Son importance dans le Jazz est bien entendu considérable, mais je ne sais pas
expliquer pourquoi l'addition de la note supplémentaire apporte un plus. Que le lecteur qui le sait
m'envoie un mail !
J'ai relevé dans divers ouvrages sur le Jazz une dizaine d'autres gammes. Je ne saurais pas expliquer
leur intérêt, mais on voit bien que certaines gammes ont l'intervalle de quinte diminuée (b5 ou #4)
et donc conviendront quand il y a des accords diminués dans l'accompagnement. D'autres ont
l'intervalle de quinte augmentée (#5 ou b6) et conviendront avec un accord avec quinte augmentée.
Les gammes orientales
Il existe des centaines de modes orientaux: ceux relevés en Hongrie et en Roumanie par Béla
Bartok, les modes de la musique tsigane et kletzmer, les modes arabes, etc ... Dans le tableau j'en ai
mis un, que j'ai découvert par hasard et que j'aime bien. C'est le mode attribué à Al Farabi, qui était
un mathématicien arabe du moyen age. (Pythagore, Al Farabi ... on voit bien que la musique est une
affaire de matheux). Ce mode commence par un demi ton comme le phrygien. L'intervalle suivant
(entre b2 et 3) est de 1 ton ½ . A ne pas confondre avec la tierce mineure, car c'est un intervalle
entre deux notes consécutives, donc une seconde . Je crois qu'on peut l'appeler seconde augmentée.
L'alternance de secondes mineures (½ ton) et de secondes augmentées est caratéristique de ce mode.
En fait, l'utilisation de ce mode sur nos instruments tempérés est une approximation caricaturale.
Dans le vrai mode de Al Farabi, les intervalles seraient plutôt ¾ de ton et 1 ton ¼.
FIN
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