La Première Guerre Mondiale et ses conséquences
1- LE DEROULEMENT DU CONFLIT
intro
La première guerre mondiale s'est déclenchée au mois d'août 1914. L'assassinat, le 28 juin 1914, à
Sarajevo de l’archiduc-héritier d'Autriche-Hongrie (François-Ferdinand) ouvre dans les Balkans une
crise qui sert de révélateur et d'accélérateur à ces différentes tensions internationales en Europe.
Les principaux pays d'Europe (sauf l'Italie) se retrouvent alors en guerre. Le courant pacifiste (IIe
Internationale) ne peut l’empêcher et se rallie à l’ »Union sacrée » après l’assassinat de Jaurès. Cette
guerre peut être diviser en 3 temps de durée inégale :
1 étape : De l’été à la fin de l'année 1914 : on l'appelle la « guerre de mouvement » . En
effet, les armées se déplacent beaucoup, et essaient d'appliquer les plans de leurs états majors
respectifs. Toutefois , tous les plans de guerre échouent. Aucun des deux parties n’a réussi à vaincre
son adversaire.
2 étape : Elle s'étend du début de l'année 1915 au printemps 1918; A la guerre de mouvement
succède une « guerre de position ». Les armées se font face et s'enterrent. C'est la guerre des
tranchées. C’est un nouveau type de guerre, une guerre " d'usure" .C'est pourquoi elle se transforme en
guerre totale. Période d'incapacité à trouver une solution.
3 étape : du printemps à l'automne 1918 : reprise de la guerre de mouvement
Ces différentes étapes vont scander le déroulement de la guerre.
1 - L'echec des plans de guerre (Août à Décembre 1914)
C’est la guerre de mouvement.
Deux camps à peu près équilibrés se font face. D'un coté les Empires Centraux (la Triplice se réduit à
l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, car l'Italie n’entre pas en guerre)
Le plan de guerre allemand, qui est au ur de la stratégie, est celui élaboré par l'état-major allemand:
le plan Schlieffen.
Le problème du double front se pose à l'Allemagne (fronts français et russe). Le plan d'attaque vise à
éliminer ces ennemis un à un . Tout d'abord la France puis la Russie (pays archaïque, qui devrait avoir
une plus longue mobilisation compte tenu de son importante population ). Quant au Royaume-Uni, il n’ a
pas de service militaire obligatoire, donc n’est pas immédiatement dangereux. Les Allemands décident
donc d'attaquer et de vaincre la France très vite. De plus, ils craignent l'armée française, une des
armées les plus redoutables.
Ils choisissent donc d'utiliser l'effet de surprise en passant par la Belgique, alors pays neutre. On
appellera l' « Aile Marchante » la partie de l'armée allemande très mobile qui sera chargée de prendre
à revers l'armée française.
Le plan de guerre français est le 17e Plan; il est établi par le général Joffre. Ce plan est basé sur
l'offensive ; le gros de l'armée est stationné à l'Est pour pouvoir récupérer l'Alsace-Lorraine. Ils
pensent pouvoir mettre en œuvre la « Revanche ». Etat d'esprit de "l'Union sacrée " (expression du
Président de la République Raymond Poincaré). Les pacifistes se rallient aussi. Tout le monde pense que
la guerre sera courte. C’est la " Guerre fraîche et joyeuse ", on part au combat « la fleur au fusil »….
Ces deux plans de guerre vont lamentablement échouer ce qui va créer une déception générale.
Les Allemands envahissent le Nord de la France. Mais, dès l’automne 1914, deux éléments vont venir
perturber le plan Schlieffen. Des tensions apparaissent au sein même de L'armée allemande, car
certains veulent prendre Paris, ce qui ralentit la marche de l'aile marchante. En outre, la réaction du
général Joffre est plus rapide que ce que les Allemands pensaient. Il n' hésite pas en effet à donner un
ordre de repli des troupes pour protéger Paris.
Les deux armées se retrouvent donc face à face le long de la vallée de la Marne. Une bataille
importante est alors engagée et fera de très nombreuses victimes des deux cotés. Pour cette bataille
de la Marne (septembre 1914), une mobilisation auprès de la population parisienne est alors faite. Deux
aspects positifs découlent néanmoins de cette bataille meurtrière : elle met fin au plan Schlieffen et
Paris est protégé.
Les deux armées vont alors tenter de se déborder (c’est la « course à la mer ») et le front se stabilise
de la mer du Nord à la frontière suisse.
On passe alors de la guerre de mouvement à la « guerre de position ». De la fin de l'année 1914 à 1918,
le front s'établit sur une ligne qui ne bougera pratiquement pas.
Sur le front Est, la Russie et opposée à l'Autriche-Hongrie. Les Russes se mobilisent plus vite que
prévu et des offensive sont lancées sur tout le front. Des problèmes surviennent alors lorsque des
troupes slaves (de l’armée autrichennes) se retrouvent à se battre contre des troupes russes. Le
sentiment panslave va jouer et les russes entrent en Autriche (et aussi en Allemagne). Une riposte
allemande est amorcée par des transferts de troupes du front Ouest au front Est. Le génaral allemand
Hindenburg stoppe ainsi les Russes grâce à la bataille de Tannenberg. Cette offensive permet une
stabilisation du front à l'Est. A la fin de l'année 1914 , rien n'a marché et on se dirige vers une guerre
beaucoup plus longue que prévu .
2- Une guerre d'un type nouveau
a) l’évolution stratégique
Dès 1914 , cette guerre devint une guerre mondiale en raison de l'implication des empires coloniaux .
Des combats apparaissent au sein me de ces empires. Les colonies en outre vont être mobilisées ,
notamment en France et au Royaume-Uni, elles vont devoir fournir des soldats et des ressources.
Des pays indépendants non-européens entrent aussi en guerre, comme le Japon qui entre en guerre au
coté des alliés en 1914 , ou l’empire Ottoman qui, lui, s’allie aux Empires Centraux.
Les Turcs contrôlent les Balkans et bloquent ainsi la possibilité de ravitaillement par le Sud de la
Russie. Ils contrôlent aussi le Proche-Orient.
De 1915 à 1917, de nouveaux pays entre en guerre , notamment les Etats-Unis ; c'est aussi le cas de le
Bulgarie , de la Roumanie , du Portugal de l'Italie ou de la Grèce. Souvent cette entrée en guerre est
liée à des intérets nationaux. C’est le cas par exemple de l'Italie qui entre en guerre en 1915 avec le
traité de Londres signé avec la France et L'Angleterre ; ils leur promettent les terres irrédentes
comme la côte dalmate (d’autant que ces territoires sont alors autrichiens). C’est la politique dite d’ "
égoïsme sacré " selon le premier ministre italien de l’époque. Un nouveau front va donc s'ouvrir sur les
Alpes, opposant l'Italie et l’Autriche.
Autre exemple : La Grèce. A l'époque la Grèce est une monarchie et le monarque est d'origine
allemande. Le gouvernement grec affirme donc sa neutralité dans ce conflit. Mais des problèmes vont
se poserrapidement. D’abord celui de la Serbie voisine (envahie par les Autrichiens) Une grande partie
de l’armée serbe recule et se retrouve dans le territoire grec (Salonique). Le contingent serbe est
ensuite renforcé par des troupes franco-anglaises (expédition de Dardanelles). Winston Churchill,
ministre de la marine, a monté cette expédition militaire pour forcer les détroits des Balkans et
ravitailler les Russes isolés depuis l'entrée en guerre de la Turquie. Mais rien ne se passe comme prévu
et l'expédition échoue. Les rescapés échouent à Salonique. En 1916, la Grèce entre en guerre au coté
des alliés ce qui provoque encore l'ouverture d'un nouveau front
Les soldats utilisent des armes de plus en plus perfectionnées et de plus en plus nombreuses, on
produit massivement. Exemple de l'aviation (début du siècle) utilisée comme moyen d'observation
(avions espions). Au cours de la guerre on les utilisera comme des armes : c’est le début des combats
aériens. Les pilotes sont appelés les " as de l'aviation " et sont considérés comme des héros (exemple
de Goering du coté allemand).
On construit des canons de plus en plus énormes. Développement de la sidérurgie , Krupp met au point
un canon ant qu'il baptise au nom de sa femme, c’est la « Grosse Bertha ». Des bombardements sont
lancés sur des villes dans le but de créer dans la population civil un sentiment d'insécurité, de peur.
On utilise aussi des gaz asphyxiants, les victimes seront appelés "les gazés ". On utilise alors les
masques à gaz pour se protéger. De plus, les uniformes ne sont plus adaptés ; pour les Français ils
étaient voyants (pantalons rouges facilement repérables par l'ennemi) ils vont donc les changer pour
des uniformes classiques (bleu/gris que l'on appellera le « bleu horizon »), et le képi sera remplacé par
un casque.
Parmi les armes navales il y a les sous-marins, monopole de la marine de guerre allemande. Ils peuvent
ainsi torpiller des bateaux ennemis sans être repérés, néanmoins ils ne peuvent pas toujours identifier
le bateau qu'ils attaquent.
L'année 1915 est marquée par les éléments suivants :
- A l'Ouest « rien de nouveau » (Erich Maria Remarque), pas de grandes offensives. Le dessin du
front ne change pas à cela s'ajoute aucun résultat militaire.
- Sur le front Est, la Russie est l'objet principal des opérations allemandes. Pour les Allemands c'est
d'autant plus important que les Russes sont isolés. Ils ne peuvent être ravitaillés que de deux manières
: soit par le Nord (Baltique), mais la flotte allemande est concentrée derrière les détroits danois dans
le port de Kiel. Soit par le sud et les Balkans (cf expédition des Dardanelles)
Une offensive germanique de grande envergure est donc lancée en 1915 sur le front Est, ce qui
entraine la fin de l'invasion de leur territoire par l'armée russe. Cependant, les Allemands n'arrivent
pas à conclure.
En 1916, les Allemands mettent en place la « guerre d'usure » qui consiste à massacrer l'ennemi
progressivement (stratégie du général von Falkenhayn : « il s’agit de « saigner à blanc l’armée
française »…) .
carte page 200 :
Les Allemands choisissent Verdun pour leur attaque :
- La ville est dans un dessin particulier (poche) qui permet aux Allemands d'encercler les Français.
C'est d'ailleurs ce s'ils vont tenter de faire à plusieurs reprises.
- Verdun est un symbole (17 e siècle à la 1 ère Guerre Mondiale) car elle est considérée comme la
dernière place forte avant Paris.
- Verdun est une ville militaire. Elle est entourée par des collines fortifiées (Vaux, Douaumont) et
elle est reliée par une seule ligne de chemin de fer.
Les Allemands attaquent mais leur plan échoue car ils n'arrivent pas avoir tous les forts malgré leurs
nombreux efforts. Cette défaite s'explique en partie par l'arrivée du général Pétain qui dirige alors le
secteur de Verdun. Il décide de faire construire une deuxième ligne de chemin de fer qui va permettre
une arrivée plus rapide des renforts.
Les Français et surtout les Anglais lancent une autre offensive dans le secteur de la vallée de la
Somme. La bataille de la Somme aura des pertes humaines à peu prés équivalentes à celle de Verdun
Le résultat de ces batailles d'un point de vue strictement militaire est nul : aucun changement dans le
dessin du front ; à l'inverse, les pertes humaines sont considérables. Ceci à des conséquences
démographiques et psychologiques. Les soldats ont le sentiment d'être de la " chair à canon ", d'être
des objets sans aucune valeur pour leurs chefs. Ces tensions entraînent une sorte de cassure entre la
troupe (les soldats) et le commandement. Les mutineries de l’année suivante en sont les conséquences.
b) une guerre totale
A partir de 1915 la guerre devient totale d'après les historiens. En raison du nombre de mobilisé et de
la durée de la guerre. Tout est mobilisé pour la guerre sans exception et notamment à l'arrière. Tout le
monde est concerné par cette guerre.
Conséquence pour le pays, il doit entrer dans une économie de guerre .
Les Etats concernés doivent trouver de l'argent :
- Pour les soldats : il faut les vêtir, les nourrir, assurer leurs besoins vitaux afin de maintenir
le moral des troupes.
Or, Les gens payent moins d'impôts. Les dépenses de l'Etat sont plus importantes que les recettes.
Afin de combler ce manque à gagner les Etats décident de mobiliser l'argent de l'épargne (Emprunt
d'Etat). On culpabilise les civils à l'arrière pour qu'ils donnent de l'argent.
Les Etats se sont d'une manière générale endettés. Ils ont recours à la " planche à billets ". Ils
impriment de plus en plus de billets. Le nombre de billets ne correspond plus à l'encaisse d'or. Cela
correspond au phénomène de l'inflation. Il est généralisé en Europe.
La production baisse durant la guerre. On convertit les industries de paix en industries de guerre.
exemple : les entreprises automobiles fabriquent à présent des tanks ou des avions .
Qui peut alors s'occuper de cette nouvelle production ?
- Entrée massive des femmes dans la vie professionnelle (agriculture, industrie, transports ...etc. ) ,
les femmes remplacent les hommes mobilisés sur le front. On appelle ces femmes les munitionnettes
(dans les usines d’armement).
On a aussi recours à la main d’œuvre des colonies (en France et Angleterre)
Les Allemands n’ont plus de ravitaillement du fait du double front. Des problèmes politiques, sociaux et
économiques surviennent alors (ainsi qu'une pénurie alimentaire) .
Un autre aspect de la Guerre : Le Moral
Il faut vaincre le découragement, stimuler le patriotisme . Le " bourrage de crâne " va alors être établi
et revêtir différents aspects :
- la propagande par affiche qui permet de toucher les gens .On voit une multiplication des campagnes
patriotiques .On donne une image négative de l'ennemi et à l'inverse une image héroïque des
combattants sur le front .
- La presse écrite joue un rôle important en participant aux campagnes d'opinion. L' Etat pratique la
censure.
document 11 p 207
Il s'agit d'un d'un dessin censuré paru dans la " Vérité" le 2 mars 1918. Il montre le contraste entre
les soldats blessés à la guerre et les fêtards, ainsi que la différence entre le front et l'arrière.
Contrairement aux images de départ on voile les réalités de la guerre : " les mutilés " (personnes
blessées et souvent défigurées ou handicapées).
Toutefois cette censure ne s'applique pas qu'à la presse . En effet, les lettres des soldats sont
ouvertes et censurées dans le cas ou elles seraient trop choquantes. Ces révélations pourraient alors
créer un mouvement de panique. Les correspondances privées sont elles aussi censurées .
Les communiqués militaires sont publiés dans la presse écrite . Les Etats-majors donnent leur propre
vision de la guerre et donnent souvent des interprétations subjectives.
Il y a un renforcement progressif du pouvoir exécutif, visible à partir de 1917. En effet , en France
arrivée au pouvoir de Clemenceau qui devient président du conseil ( = premier ministre) .Il ne tient plus
compte de la chambre des députés.
On remarque qu'il y a un développement des services secrets qui vont jouer un rôle primordial.
3 - "L'année trouble " : 1917
C'est une année chargée en dangers et en crises. L'équilibre des forces va se rompre.
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