La Première Guerre Mondiale et ses conséquences 1- LE DEROULEMENT DU CONFLIT intro La première guerre mondiale s'est déclenchée au mois d'août 1914. L'assassinat, le 28 juin 1914, à Sarajevo de l’archiduc-héritier d'Autriche-Hongrie (François-Ferdinand) ouvre dans les Balkans une crise qui sert de révélateur et d'accélérateur à ces différentes tensions internationales en Europe. Les principaux pays d'Europe (sauf l'Italie) se retrouvent alors en guerre. Le courant pacifiste (IIe Internationale) ne peut l’empêcher et se rallie à l’ »Union sacrée » après l’assassinat de Jaurès. Cette guerre peut être diviser en 3 temps de durée inégale : 1 étape : De l’été à la fin de l'année 1914 : on l'appelle la « guerre de mouvement » . En effet, les armées se déplacent beaucoup, et essaient d'appliquer les plans de leurs états majors respectifs. Toutefois , tous les plans de guerre échouent. Aucun des deux parties n’a réussi à vaincre son adversaire. 2 étape : Elle s'étend du début de l'année 1915 au printemps 1918; A la guerre de mouvement succède une « guerre de position ». Les armées se font face et s'enterrent. C'est la guerre des tranchées. C’est un nouveau type de guerre, une guerre " d'usure" .C'est pourquoi elle se transforme en guerre totale. Période d'incapacité à trouver une solution. 3 étape : du printemps à l'automne 1918 : reprise de la guerre de mouvement Ces différentes étapes vont scander le déroulement de la guerre. 1 - L'echec des plans de guerre (Août à Décembre 1914) C’est la guerre de mouvement. Deux camps à peu près équilibrés se font face. D'un coté les Empires Centraux (la Triplice se réduit à l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, car l'Italie n’entre pas en guerre) Le plan de guerre allemand, qui est au cœur de la stratégie, est celui élaboré par l'état-major allemand: le plan Schlieffen. Le problème du double front se pose à l'Allemagne (fronts français et russe). Le plan d'attaque vise à éliminer ces ennemis un à un . Tout d'abord la France puis la Russie (pays archaïque, qui devrait avoir une plus longue mobilisation compte tenu de son importante population ). Quant au Royaume-Uni, il n’ a pas de service militaire obligatoire, donc n’est pas immédiatement dangereux. Les Allemands décident donc d'attaquer et de vaincre la France très vite. De plus, ils craignent l'armée française, une des armées les plus redoutables. Ils choisissent donc d'utiliser l'effet de surprise en passant par la Belgique, alors pays neutre. On appellera l' « Aile Marchante » la partie de l'armée allemande très mobile qui sera chargée de prendre à revers l'armée française. Le plan de guerre français est le 17e Plan; il est établi par le général Joffre. Ce plan est basé sur l'offensive ; le gros de l'armée est stationné à l'Est pour pouvoir récupérer l'Alsace-Lorraine. Ils pensent pouvoir mettre en œuvre la « Revanche ». Etat d'esprit de "l'Union sacrée " (expression du Président de la République Raymond Poincaré). Les pacifistes se rallient aussi. Tout le monde pense que la guerre sera courte. C’est la " Guerre fraîche et joyeuse ", on part au combat « la fleur au fusil »…. Ces deux plans de guerre vont lamentablement échouer ce qui va créer une déception générale. Les Allemands envahissent le Nord de la France. Mais, dès l’automne 1914, deux éléments vont venir perturber le plan Schlieffen. Des tensions apparaissent au sein même de L'armée allemande, car certains veulent prendre Paris, ce qui ralentit la marche de l'aile marchante. En outre, la réaction du général Joffre est plus rapide que ce que les Allemands pensaient. Il n' hésite pas en effet à donner un ordre de repli des troupes pour protéger Paris. Les deux armées se retrouvent donc face à face le long de la vallée de la Marne. Une bataille importante est alors engagée et fera de très nombreuses victimes des deux cotés. Pour cette bataille de la Marne (septembre 1914), une mobilisation auprès de la population parisienne est alors faite. Deux aspects positifs découlent néanmoins de cette bataille meurtrière : elle met fin au plan Schlieffen et Paris est protégé. Les deux armées vont alors tenter de se déborder (c’est la « course à la mer ») et le front se stabilise de la mer du Nord à la frontière suisse. On passe alors de la guerre de mouvement à la « guerre de position ». De la fin de l'année 1914 à 1918, le front s'établit sur une ligne qui ne bougera pratiquement pas. Sur le front Est, la Russie et opposée à l'Autriche-Hongrie. Les Russes se mobilisent plus vite que prévu et des offensive sont lancées sur tout le front. Des problèmes surviennent alors lorsque des troupes slaves (de l’armée autrichennes) se retrouvent à se battre contre des troupes russes. Le sentiment panslave va jouer et les russes entrent en Autriche (et aussi en Allemagne). Une riposte allemande est amorcée par des transferts de troupes du front Ouest au front Est. Le génaral allemand Hindenburg stoppe ainsi les Russes grâce à la bataille de Tannenberg. Cette offensive permet une stabilisation du front à l'Est. A la fin de l'année 1914 , rien n'a marché et on se dirige vers une guerre beaucoup plus longue que prévu . 2- Une guerre d'un type nouveau a) l’évolution stratégique Dès 1914 , cette guerre devint une guerre mondiale en raison de l'implication des empires coloniaux . Des combats apparaissent au sein même de ces empires. Les colonies en outre vont être mobilisées , notamment en France et au Royaume-Uni, elles vont devoir fournir des soldats et des ressources. Des pays indépendants non-européens entrent aussi en guerre, comme le Japon qui entre en guerre au coté des alliés en 1914 , ou l’empire Ottoman qui, lui, s’allie aux Empires Centraux. Les Turcs contrôlent les Balkans et bloquent ainsi la possibilité de ravitaillement par le Sud de la Russie. Ils contrôlent aussi le Proche-Orient. De 1915 à 1917, de nouveaux pays entre en guerre , notamment les Etats-Unis ; c'est aussi le cas de le Bulgarie , de la Roumanie , du Portugal de l'Italie ou de la Grèce. Souvent cette entrée en guerre est liée à des intérets nationaux. C’est le cas par exemple de l'Italie qui entre en guerre en 1915 avec le traité de Londres signé avec la France et L'Angleterre ; ils leur promettent les terres irrédentes comme la côte dalmate (d’autant que ces territoires sont alors autrichiens). C’est la politique dite d’ " égoïsme sacré " selon le premier ministre italien de l’époque. Un nouveau front va donc s'ouvrir sur les Alpes, opposant l'Italie et l’Autriche. Autre exemple : La Grèce. A l'époque la Grèce est une monarchie et le monarque est d'origine allemande. Le gouvernement grec affirme donc sa neutralité dans ce conflit. Mais des problèmes vont se poserrapidement. D’abord celui de la Serbie voisine (envahie par les Autrichiens) Une grande partie de l’armée serbe recule et se retrouve dans le territoire grec (Salonique). Le contingent serbe est ensuite renforcé par des troupes franco-anglaises (expédition de Dardanelles). Winston Churchill, ministre de la marine, a monté cette expédition militaire pour forcer les détroits des Balkans et ravitailler les Russes isolés depuis l'entrée en guerre de la Turquie. Mais rien ne se passe comme prévu et l'expédition échoue. Les rescapés échouent à Salonique. En 1916, la Grèce entre en guerre au coté des alliés ce qui provoque encore l'ouverture d'un nouveau front Les soldats utilisent des armes de plus en plus perfectionnées et de plus en plus nombreuses, on produit massivement. Exemple de l'aviation (début du siècle) utilisée comme moyen d'observation (avions espions). Au cours de la guerre on les utilisera comme des armes : c’est le début des combats aériens. Les pilotes sont appelés les " as de l'aviation " et sont considérés comme des héros (exemple de Goering du coté allemand). On construit des canons de plus en plus énormes. Développement de la sidérurgie , Krupp met au point un canon géant qu'il baptise au nom de sa femme, c’est la « Grosse Bertha ». Des bombardements sont lancés sur des villes dans le but de créer dans la population civil un sentiment d'insécurité, de peur. On utilise aussi des gaz asphyxiants, les victimes seront appelés "les gazés ". On utilise alors les masques à gaz pour se protéger. De plus, les uniformes ne sont plus adaptés ; pour les Français ils étaient voyants (pantalons rouges facilement repérables par l'ennemi) ils vont donc les changer pour des uniformes classiques (bleu/gris que l'on appellera le « bleu horizon »), et le képi sera remplacé par un casque. Parmi les armes navales il y a les sous-marins, monopole de la marine de guerre allemande. Ils peuvent ainsi torpiller des bateaux ennemis sans être repérés, néanmoins ils ne peuvent pas toujours identifier le bateau qu'ils attaquent. L'année 1915 est marquée par les éléments suivants : - A l'Ouest « rien de nouveau » (Erich Maria Remarque), pas de grandes offensives. Le dessin du front ne change pas à cela s'ajoute aucun résultat militaire. - Sur le front Est, la Russie est l'objet principal des opérations allemandes. Pour les Allemands c'est d'autant plus important que les Russes sont isolés. Ils ne peuvent être ravitaillés que de deux manières : soit par le Nord (Baltique), mais la flotte allemande est concentrée derrière les détroits danois dans le port de Kiel. Soit par le sud et les Balkans (cf expédition des Dardanelles) Une offensive germanique de grande envergure est donc lancée en 1915 sur le front Est, ce qui entraine la fin de l'invasion de leur territoire par l'armée russe. Cependant, les Allemands n'arrivent pas à conclure. En 1916, les Allemands mettent en place la « guerre d'usure » qui consiste à massacrer l'ennemi progressivement (stratégie du général von Falkenhayn : « il s’agit de « saigner à blanc l’armée française »…) . carte page 200 : Les Allemands choisissent Verdun pour leur attaque : - La ville est dans un dessin particulier (poche) qui permet aux Allemands d'encercler les Français. C'est d'ailleurs ce s'ils vont tenter de faire à plusieurs reprises. - Verdun est un symbole (17 e siècle à la 1 ère Guerre Mondiale) car elle est considérée comme la dernière place forte avant Paris. - Verdun est une ville militaire. Elle est entourée par des collines fortifiées (Vaux, Douaumont) et elle est reliée par une seule ligne de chemin de fer. Les Allemands attaquent mais leur plan échoue car ils n'arrivent pas avoir tous les forts malgré leurs nombreux efforts. Cette défaite s'explique en partie par l'arrivée du général Pétain qui dirige alors le secteur de Verdun. Il décide de faire construire une deuxième ligne de chemin de fer qui va permettre une arrivée plus rapide des renforts. Les Français et surtout les Anglais lancent une autre offensive dans le secteur de la vallée de la Somme. La bataille de la Somme aura des pertes humaines à peu prés équivalentes à celle de Verdun Le résultat de ces batailles d'un point de vue strictement militaire est nul : aucun changement dans le dessin du front ; à l'inverse, les pertes humaines sont considérables. Ceci à des conséquences démographiques et psychologiques. Les soldats ont le sentiment d'être de la " chair à canon ", d'être des objets sans aucune valeur pour leurs chefs. Ces tensions entraînent une sorte de cassure entre la troupe (les soldats) et le commandement. Les mutineries de l’année suivante en sont les conséquences. b) une guerre totale A partir de 1915 la guerre devient totale d'après les historiens. En raison du nombre de mobilisé et de la durée de la guerre. Tout est mobilisé pour la guerre sans exception et notamment à l'arrière. Tout le monde est concerné par cette guerre. Conséquence pour le pays, il doit entrer dans une économie de guerre . Les Etats concernés doivent trouver de l'argent : - Pour les soldats : il faut les vêtir, les nourrir, assurer leurs besoins vitaux afin de maintenir le moral des troupes. Or, Les gens payent moins d'impôts. Les dépenses de l'Etat sont plus importantes que les recettes. Afin de combler ce manque à gagner les Etats décident de mobiliser l'argent de l'épargne (Emprunt d'Etat). On culpabilise les civils à l'arrière pour qu'ils donnent de l'argent. Les Etats se sont d'une manière générale endettés. Ils ont recours à la " planche à billets ". Ils impriment de plus en plus de billets. Le nombre de billets ne correspond plus à l'encaisse d'or. Cela correspond au phénomène de l'inflation. Il est généralisé en Europe. La production baisse durant la guerre. On convertit les industries de paix en industries de guerre. exemple : les entreprises automobiles fabriquent à présent des tanks ou des avions . Qui peut alors s'occuper de cette nouvelle production ? - Entrée massive des femmes dans la vie professionnelle (agriculture, industrie, transports ...etc. ) , les femmes remplacent les hommes mobilisés sur le front. On appelle ces femmes les munitionnettes (dans les usines d’armement). On a aussi recours à la main d’œuvre des colonies (en France et Angleterre) Les Allemands n’ont plus de ravitaillement du fait du double front. Des problèmes politiques, sociaux et économiques surviennent alors (ainsi qu'une pénurie alimentaire) . Un autre aspect de la Guerre : Le Moral Il faut vaincre le découragement, stimuler le patriotisme . Le " bourrage de crâne " va alors être établi et revêtir différents aspects : - la propagande par affiche qui permet de toucher les gens .On voit une multiplication des campagnes patriotiques .On donne une image négative de l'ennemi et à l'inverse une image héroïque des combattants sur le front . - La presse écrite joue un rôle important en participant aux campagnes d'opinion. L' Etat pratique la censure. document 11 p 207 Il s'agit d'un d'un dessin censuré paru dans la " Vérité" le 2 mars 1918. Il montre le contraste entre les soldats blessés à la guerre et les fêtards, ainsi que la différence entre le front et l'arrière. Contrairement aux images de départ on dévoile les réalités de la guerre : " les mutilés " (personnes blessées et souvent défigurées ou handicapées). Toutefois cette censure ne s'applique pas qu'à la presse . En effet, les lettres des soldats sont ouvertes et censurées dans le cas ou elles seraient trop choquantes. Ces révélations pourraient alors créer un mouvement de panique. Les correspondances privées sont elles aussi censurées . Les communiqués militaires sont publiés dans la presse écrite . Les Etats-majors donnent leur propre vision de la guerre et donnent souvent des interprétations subjectives. Il y a un renforcement progressif du pouvoir exécutif, visible à partir de 1917. En effet , en France arrivée au pouvoir de Clemenceau qui devient président du conseil ( = premier ministre) .Il ne tient plus compte de la chambre des députés. On remarque qu'il y a un développement des services secrets qui vont jouer un rôle primordial. 3 - "L'année trouble " : 1917 C'est une année chargée en dangers et en crises. L'équilibre des forces va se rompre. Il est caractérisé par deux évènements politiques et militaires : - La Révolution en Russie avec la disparition du front est - L'entrée en guerre des Etats-Unis a) la révolution Russe Elle se déroule en 3 temps différents qui ont des impacts différents sur la guerre. - La « Révolution de Février » ( mars 1917 ) , elle se déclenche à Petrograd (capitale russe) et se traduit par des grands mouvements de foules . Toutefois le pays reste toujours en guerre. - Période intermédiaire ( mars à novembre) . La Russie continue toujours à se battre (trois gouvernements successifs). Les alliés de la Russie sont satisfaits de ce qui se produit . Ils trouvent que ce nouveau régime est plus « politiquement correct ». En Avril 1917, Lénine (leader du parti Bolchevik) revient en Russie et publie un texte « Les thèses d'Avril » qui correspond au programme Bolchevik (17 avril 1917). Il préconise le passage immédiat du capitalisme au socialisme. On appellera cela le « marxisme-léninisme » . Les bolcheviks vont s’appuyer sue les revendications ouvrières. Courant très fort qui est hostile à la guerre. - la « Révolution d’Octobre » ( début novembre 1917 ) Elle ne se passe pas de la même manière que la première révolution. Les bolcheviks vont s’emparer de points clés notamment les gares ou des commissariats …etc. Tout cela en l’espace que quelques heures. Des combats vont avoir lieu au Palais d’Hiver (siège du gouvernement) . A l’issue de ces actions on passe à un nouveau régime et le « Conseil des Commissaires du Peuple » est créé, présidé par Lénine. Il va prendre des décisions et mettre en place les 4 «décrets organiques » : - décret sur la Paix - décrets sur la Terre - décret sur les entreprises industrielles - décret sur les nationalités . En novembre 1917 la vie du pays est bouleversée. On passe d’un régime de grande propriété à un régime de petites propriétés (réforme agraire). Au niveau des usines, on les confisque pour les attribuer aux soviets d’ouvriers. On introduit donc une autogestion ouvrière. Pour le décret des nationalités : chaque nationalité a le droit éventuellement d’avoir son propre Etat ou en tout cas sa culture et son autonomie. Le décret sur la Paix s’adresse à toutes les puissances belligérantes ( puissances en guerre aussi bien les alliés que les ennemis). Il propose l’arrêt de la guerre, une « paix blanche » et sans annexion. Seule l’Allemagne va répondre favorablement, pour se débarrasser du front Est et des négociations s’ouvrent à Brest-Litovsk . En décembre 1917, un armistice est signé à Brest-Litovsk. C’est Trotsky qui s’occupe des négociations du côté russe. Les Allemands peuvent alors degarnir leur front et transférer des troupes à l’Ouest. Ce qui explique les grandes offensives allemandes sur le front Ouest au printemps 1918. Cependant ces négociations traînent en longueur en partie à cause de Trotsky ( il est partisan de « la révolution permanente », une extension de la révolution aux autres pays, ce qui suppose la prolongation de la situation de crise). Mais l’état-major allemand en a assez et reprend la guerre . Il n’y a presque plus d’armée russe ce qui explique l’avancée considérable des Allemands vers Petrograd. Les Russes sont dans une situation catastrophique et doivent se résigner à signer la paix. C’est la paix de Brest-Litovsk (mars 1918), au grand mécontentement des Alliés qui envoient des troupes pour renverser le gouvernement bolchevik (« guerre d’intervention » b) l’entrée en guerre des Etats- unis Les Etats-Unis sont une puissance neutre et la première puissance économique dominant du monde. Les belligérants se tournent donc vers les Etats-Unis pour se ravitailler, y compris les Allemands. La population américaine est partagée car elle est composée de personnes issues de tous les pays européens. Cependant cette opinion va basculer en faveur des alliés . La première raison de ce changement est d’ordre commercial et naval. Un blocus économique de l’Allemagne est organisé par la flotte britannique. Les liens économiques Allemagne/USA vont donc s’estomper. La seconde raison est la guerre sous-marine. Les Allemands essaient de stopper les échanges entre Américains et Anglais. Ils veulent créer un climat d’insécurité avec leurs sous-marins. Toutefois il y a une bavure allemande en 1915 , le torpillage du « Lusitania » , paquebot anglais transportant des touristes américains. En réponse à ces attaques les USA leur lancent un ultimatum à l’Allemagne qui abandonne la guerre sous-marine….jusqu’en 1917. C’est alors la « guerre sous-marine à outrance » . Comme les Allemands savent que les États-Unis vont entrer en guerre contre eux, ils tentent d’occuper les États-Unis sur leur propre continent par une autre guerre. Le Mexique est incité par les Allemands à entrer en guerre contre les Etats-Unis (télégramme Zimmermann) Mais les anglais arrivent à décoder le message et le livrent aux Américains. Les sous-marins Allemands torpillent un bateau de guerre américain le « Vigilencia ». Le 2 avril 1917, Le président Wilson adresse un message au Congrès pour lui demander de déclarer la guerre à l’Allemagne. On voit naître une politique interventionnisme avec l’idée que les Etats-Unis sont investis d’un devoir international. Elle se traduit par l’ouverture des crédits financiers les plus larges possibles. L’intervention militaire n’est pas immédiate toutefois (il faut lever des volontaires et les entraîner). Le gros des soldats américains arrive qu’au printemps 1918 en Europe. c) Les crises de 1917 On voit une multiplication et une généralisation des crises en cette année 1917. - Les armées en guerre : phénomène généralisé de désertion (armée russe, armée austro-hongroise principalement). - Phénomène des mutineries dans toutes les armées. En France, la moitié de l’armée à été touchée par des mutineries qui obéissent généralement au même scénario. Les soldats au repos (exemple des soldats de Verdun) sont appelés de nouveau à retourner sur le front. Mais ils refusent, ils ont le sentiment d’être « de la chair à canon ». Cette critique est assez général . Ils refusent de monter au front. Texte 3 p210 - Document 4 p211. L’importance de la révolution russe n’est pas négligeable dans certaines mutineries , mais ce n ‘est pas la seule raison . 1 Phase : la réaction de l’armée est très violente pour ceux qui refusent de combattre ; cas de « décimation » . On fusille pour l’exemple . Phase : répression juridique, des procès militaires (peines de prison, de mort) Phase : Redonner confiance aux soldats, initiée par le général Pétain. En 1917 il est nommé commandant de l’armée française. Il introduit un meilleur ravitaillement des soldats, des visites des commandants dans les armées, des permissions et surtout il renonce aux grandes offensives meutrières (« J’attends les Américains et les tanks ! »). Les mutineries ont disparu à la suite de ces mesures. 2 3 A l’arrière, c’est l’apparition des grèves dans les usines d’armements. Les ouvriers obtiennent gain de cause. En France , c’est la première fois que les femmes manifestent « les midinettes ». Elles défilent dans les rues de Paris. La paix sociale est brisée. A Zimmerwald et à Kienthal (villes suisses), des représentants de partis socialistes se réunissent et adoptent des textes condamnant la guerre. Ils réclament une paix blanche immédiate. Mais ils sont censurés et il y a une rupture de l’Union sacrée notamment en France et en Allemagne. Ca entraîne un renforcement du pouvoir exécutif. 4 – La fin de la guerre Hindenburg veut profiter de sa supériorité numérique pour vaincre les Français et les Anglais avant l’arrivée des Américains. Il lance trois offensives successives sur le front Ouest. On en revient donc à la guerre de mouvement. Les Allemands attaquent en plein milieu et percent le front. Les Anglais retournent vers le Nord (pour pouvoir rentrer en Angleterre). Les soldats français sont rappelés pour défendre Paris. La brèche s’élargit , moment de grand danger. A la Conférence de Doullens, les alliés décident de nommer un généralissime et d’établir ainsi une unité de commandement. C’est le Général Foch qui est choisi pour remplir cette mission. Il parvient à colmater la brêche. Les soldats américains sont arrivés et il ordonne en juillet 1918 une offensive générale sur tous les fronts. Carte p 201 : Sur le front Ouest, c’est la deuxième bataille de la Marne. Les Allemands commencent à reculer lentement sans panique néanmoins. En ce qui concerne l’ Empire Ottoman, il est attaqué de deux cotés. Une première attaque vient du Sud. Ce sont des soldats Britanniques (venus d’Égypte) et des tribus arabes révoltés contre la domination Turque . Cette armée progresse en allant vers le Nord de l’Empire Ottoman. Au même moment ils sont aussi attaqués au Nord par des soldats qui viennent de Salonique. Les Turcs sont les premiers a demander l’armistice ( armistice de Moudros en octobre 1918) . Le deuxième Empire à déposer les armes sont l’empire austro-hongrois. Il va subir deux attaques : d’une part de Salonique vers la Serbie et l’autre dans les Alpes .L’armée Italienne va vaincre l’armée autrichienne et ,le 3 novembre 1918 , c’est la signature de l’armistice de Villa-Giusti. En novembre 1918, il ne reste plus que l’Allemagne en guerre. Le 3 novembre 1918, une révolution éclate dans le port militaire de Kiel sur la Baltique (port d’attache de la flotte de guerre allemande). Les marins se révoltent devant la volonté du commandement de faire une ultime sortie « pour l’honneur ». Les ouvriers du port se joingnent à eux et constituent un « conseil » (=soviet). Cette révolution va gagner tous les autres ports allemands puis les villes du Rhin, Munich (où une République des Conseils est mise en place avec Kurt Eisner) et enfin Berlin (où les Spartakistes sont très actifs) . Le 9 novembre 1918 la République est proclamée à Berlin par différentes personnalités politiques de différents partis ; par des libéraux, des socialistes mais aussi des personnes d'extrême gauche (le Spartakiste Karl Liebknecht). On voit alors deux pouvoirs se constituer, et Ebert (SPD=socialiste) devient Chancelier Le nouveau gouvernement cherche à négocier avec les alliés pour éviter que l'Allemagne soit envahie. Les Alliés vont accepter et l'armistice est signé le 11 novembre 1918 au nord de paris dans le wagon du Général Foch dans le forêt de Rethondes. Mais avant les négociations pour la paix l'Allemagne doit livrer tou son armement lourd (flotte de guerre , artillerie ...) Elle doit aussi libérer les prisonniers de guerre alliés (sans réciprocité). Ces mesures sont prises pour empêcher une possible reprise des combats. C'est la fin de la Première Guerre mondiale. 2 - BILAN DE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE 1- Le traumatisme de la guerre Doc.5p.223 Le bilan démographique de la guerre est très incertain car il n'est pas scientifiquement possible à établir. De plus les moyens pour établir ce bilan n'existaient pas et beaucoup de registres ont été détruits dans certains pays comme en Allemagne ou en Autriche, car beaucoup d'hommes sont morts après la guerre à cause des révolutions. Ce bilan est fait d'estimations qui sont contestées par certains historiens. Les chiffres de pertes humaines sont des chiffres jamais atteints à ce jour. Dix millions de personnes sont mortes durant cette guerre (tous pays et toutes catégories de personnes confondues) ; cette hécatombe est variable d'un pays à l'autre. Les pays les plus touchés par la mortalité sont l'Allemagne, la France et l'Autriche-Hongrie (Russie mise à part car ici la révolution commence pendant la guerre qui est suivie de combats internes jusqu’en 1921). En France il y a eu environ 1.500.000 victimes (soit trois fois plus que durant la Seconde Guerre mondiale). Cette guerre a été tellement meurtrière qu'elle a été appelée la "Grande Guerre". En Allemagne il y eut environ 2 millions de victimes. La plupart des victimes étaient des soldats. Les réservistes (personnes ayant déjà accompli leur service militaire âgées d'environ 25-30ans) aussi ont été envoyés au front. Les civils sont assez peu touchés par ce conflit, il n'y a pas eu de grands bombardements à l'arrière. La dénatalité a presque doublé ce nombre des victimes. Ce sont des jeunes hommes qui ont été mobilisés, le nombre de naissances est beaucoup moins important que celui qui aurait dû avoir lieu. C’est le phénomène des « classes creuses". On en arrive à une situation où la population des pays qui sortent de la guerre a changé .Il y a un déséquilibre par sexes (beaucoup plus de femmes que d'hommes) et un déséquilibre par âges (beaucoup de jeunes sont morts). La population vieillit, l'âge moyen de la population augmente. En France cela devient dramatique, la France devient une « gérontocratie » [c’est-à-dire que le pays va être gouverné par les vieillards à tous les niveaux (politique, économique et social)]. doc.6p.223 Un grand nombre de personnes sont devenues invalides (aveugles, mutilés...). Il y a des conséquences psychologiques pour une partie importante de la population .L'état doit leur verser des pensions pour qu'ils puissent survivre. p.218 C'est un tableau d'Otto Dix .Le peintre veut montrer que les invalides sont incapables de vivre normalement. La population de l'après guerre a subi un choc moral assez complexe même ambigu, elle remet en cause des valeurs. Il y a eu une remise en cause des femmes dans la société. Jusqu'à la Première Guerre mondiale les femmes avaient une situation de mineure en politique, elles étaient assujetties à leur père puis à leur mari. Pendant la guerre de plus en plus de femmes travaillent car les pays ont besoin de main d'oeuvre, elles travaillent dans des domaines professionnels jusqu'alors réservés aux hommes Pendant ces 4/5ans les femmes ont du prendre des responsabilités (car les maris étaient au front). Elles ont acquis une indépendance qu'elles ne veulent pas abandonner. La notion de devoir militaire pose problème pour certains ; le pacifisme revient en force car la guerre est absurde et il faut l'empêcher (la « der des ders »). Mais il y a eu aussi l'effet inverse, car des hommes pendant cette période se sont habitués à la guerre ; certains ont été perturbés par la guerre et y ont pris goût. Pour ceux-là, la violence devient une nouvelle valeur. 2- Les conséquences économiques et sociales Économiquement la situation est relativement simple. Le continent européen qui dominait le monde sort affaibli de la guerre au profit des pays européens neutres qui ont échappé à la guerre (comme les pays scandinaves), du Japon et des Etats-Unis. Les Etats-Unis étaient déjà la première puissance économique, ils ont prêté beaucoup d'argent. Le dollar est la seule monnaie convertible en or. La Première Guerre mondiale est la première guerre où l'on voit des soldats américains en Europe ; c'est aussi la première fois que l'on voit un président américain assister aux conférences de paix et y jouer un rôle majeur. La puissance américaine se développe donc beaucoup. Les conséquences sociales sont importantes : - Le rôle de la femme dans la vie économique et social a changé. -le niveau de vie : il va varier en fonction des catégories sociales, quelque soit le pays. ~il y a des catégories sociales qui vont profiter de la guerre et voir leur pouvoir d'achat et leur niveau de vie augmenter. C'est le cas d'un certain nombre d'industriels qui vont savoir passer d'une industrie civile à une industrie militaire. Ils vont tirer un profit financier de la guerre. Ex : c'est le cas de Schneider un grand sidérurgiste qui va commencer à produire des obus et des armes. C'est le cas aussi de spéculateurs divers qui ont réussi à s’enrichir. C'est enfin le cas des paysans qui vont relativement tirer profit de la guerre (mais c'est aussi la partie de la population qui a payé le plus lourd tribut humain à la guerre). Les survivants ont tiré un double avantage de la guerre : le premier est que beaucoup de paysans sont décédés durant les combats, donc la quantité de terres libres est importante et le prix des terres diminue. La taille moyenne des exploitations augmente. Le second est que pendant et après la guerre les prix des denrées agricoles sont en augmentation, les revenus des paysans aussi. ~En revanche il y a des catégories sociales qui se sont appauvries. ® C'est le cas des salariés et des ouvriers en particulier. Leur niveau de vie se détériore et leur pouvoir d'achat diminue ; ceci est dû à l'inflation. Leurs salaires augmentent aussi mais beaucoup moins rapidement que l’inflation. C’est pour cela que le pouvoir d'achat diminue. Cela va favoriser une poussée révolutionnaire dans une partie des pays européens (en Allemagne, en Italie...). ® C’est le cas d'une fraction notable de la moyenne voire de la haute bourgeoisie : Pour la haute bourgeoisie : une partie des industriels n'ont pas su faire le virage et du coup vont s’appauvrir. Pour la moyenne bourgeoisie : C'est le cas des rentiers (personnes qui ne travaillent pas mais qui touchent régulièrement une rente constante pour vivre confortablement) qui pendant et après la guerre constatent une inflation galopante qui va sabrer leurs revenus fixes. Ces personnes se retrouvent presque du jour au lendemain sans rien. Elles disent qu'elles ont subi une spoliation (un vol). Elles vont devenir la base de différents mouvements fascistes (qui vient de l'italien « fascio » qui veut dire en français faisceau). Sous ce terme fasciste on englobe l'ensemble des mouvements d'extrême droite. 3- Les conséquences politiques a) arbitrage international : la SDN Le premier document est une caricature. A gauche est représenté le président américain Wilson qui va jouer un rôle important lors de la négociation et la signature des traités de paix. Il appartient au parti démocrate. En janvier 1918, il publie un texte (« Les Quatorze Points ») qui expose les buts de guerre des Etats-Unis. Il pense qu’on ne peut conserver la paix que par un arbitrage international. Dans la caricature l'oiseau représente la colombe de la paix. Le président confie à la colombe de la paix le tronc (importable…) de la Ligue des nations (= la SDN, la Société des Nations). Plus aucun pays n'est capable d'assurer sa propre sécurité seul. La paix ne peut être assurée que collectivement. Elle repose sur l'arbitrage international assuré par une assemblée générale de tous les états du monde qui sont placés sur un pied d'égalité. Tous les états peuvent donc jouer un rôle politique international. L'idée est de transformer l'assemblée générale en tribunal (en cas de crise) ce qui devrait éviter tout conflit armé. Le premier problème est que la SDN, organisation internationale créée pour favoriser la coopération entre les nations et le maintien de la paix, ne rassemble pas tous les pays du monde. Les pays vaincus dont l'Allemagne n’en font pas partie pas plus que la Russie soviétique et les Etats-Unis eux-mêmes. Comment va t'on appliquer les décisions de la SDN ? Pendant un moment une armée de la SDN a été envisagée mais c'était bizarre maintenir la paix par la guerre ; l'idée a donc été écartée. Le seul moyen trouvé a été celui des sanctions économiques. Ces sanctions se sont révélées très inefficaces, le rôle de la SDN est donc devenu faible. L’assemblée ne parviendra pas à empêcher l’éclatement de la Deuxième Guerre mondiale une vingtaine d’années plus tard….. b) Les modifications des frontières Le deuxième document est une carte de l'Europe en 1914. Cette carte montre l'émiettement du sud-est de l'Europe balkanique. L’empire ottoman possède un régime très autoritaire. L'Allemagne et l'Autriche-Hongrie possèdent un régime monarchique où le souverain possède le pouvoir. Quant à la France, elle possède un régime démocratique. Après la Première Guerre mondiale cette carte est bouleversée. -vers la formation des Etats-Nations en Europe L’Europe modifie ses frontières pendant la conférence de la paix qui s'est déroulée à Paris, et qui réunit tous les pays vainqueurs. Les décisions vont être prises par les Quatre Grands (la France, le Royaume-uni, l'Italie et les Etats-Unis). Deux traités sont particulièrement importants : ~le traité de Sèvres signé le 10 août 1920 avec l'empire Ottoman et la Turquie. ~Le traité de Versailles qui est signé le 28 juin 1919 à Versailles dans la Galerie des Glaces. On constate un émiettement politique de l'Europe. Les états en violet sur la carte sont des états qui n'existaient pas avant la guerre. Certains de ces états viennent de l'ancien état russe : l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, et la Finlande. L'empire Austro-hongrois a éclaté en quatre états : l'Autriche, la Hongrie (désormais séparés), la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie. La carte de 1922 est donc beaucoup plus complexe que celle de 1914. La naissance de la république d'Irlande est reconnue au début des années 20. On s'achemine peu à peu vers une carte de l'Europe qui est une carte des États -nations. Malgré ces principes nouveaux, globalement les pays vaincus perdent des territoires et les pays vainqueurs en gagnent. Les empires Ottoman, Austro-hongrois et Russe disparaissent. On passe d'un régime autoritaire à une république. L'ancien régime a été définitivement balayé par la première guerre mondiale en Europe. Le troisième document montre le cas allemand après le traité de Versailles ; c'est une caricature allemande. L'Allemagne s'achemine vers la guillotine. Le petit personnage central qui va exécuter l'Allemagne est Clemenceau , les deux autres personnages sont Lloyd-George l'Anglais et le président des Etats-Unis Wilson . Le traité de Versailles est appelé par les Allemands le « Diktat » de Versailles. Ce traité de Versailles a été en effet accompagné d’un ultimatum. L'Allemagne perd toutes ses colonies au profit de la France ou du Royaume Uni. La France récupère l'Alsace-Lorraine et le Danemark récupère le Schleswig. Pour que la Pologne puisse avoir un littoral sur la mer Baltique, un couloir est crée (couloir polonais ou corridor de Dantzig). Du coup, l'Allemagne est coupée en deux parties. Cette zone est pourtant peuplée majoritairement d’Allemands. De même, la région des Sudetes a été attribuée à la Tchécoslovaquie ; or la minorité allemande y est importante. Le traité a introduit un certain nombre de garanties pour empêcher l'Allemagne de revenir vers la guerre : -l'Allemagne n'aura plus d'armement lourd. -le service militaire obligatoire est supprimé en Allemagne. L’arméeest limitée à 100.000 hommes qui doivent être des soldats professionnels. - Une occupation militaire a lieu en Rhénanie par les alliés dans trois zones différentes : régions de Mayence, Coblence et Cologne. Ces différentes zones seront évacuées progressivement si l'Allemagne respecte le traité de Versailles. Les évacuations sont prévues en 1920, 1930 et 1935. Ensuite, la Rhénanie aura un statut particulier car elle deviendra une zone démilitarisée. Un traité d'alliance militaire est signé et instauré dans le traité de Versailles, c’est un traité d'alliance défensif (France/USA/GB). Mais le Congrès américain refusant de ratifier le traité de Versailles, cette alliance n’aura finalement pas d’existence. -l’Anschluss (fusion Allemagne-Autriche) est interdite. Des clauses économiques sont mises en place. Elles sont pour l'Allemagne considérées comme une atteinte à sa dignité. D’après l'article 131 du traité de Versailles, l'Allemagne est déclarée seule responsable de la guerre, elle doit donc « réparer ». L'Allemagne doit donner à la France la Sarre pendant 10 ans au titre de réparation immédiate. L'Allemagne est obligée de diminuer ses droits de douanes. Le quatrième document est une caricature autrichienne appelée "l'Autriche décapitée" ; les trois bourreaux sont de gauche à droite Wilson, Clemenceau et Lloyd-George. Le vrai bourreau est celui qui tient la hache c'est donc Clemenceau. Le corps sans tête est l'Autriche et la tête est l'Allemagne (la partie germanique de l'ancien empire austro-hongrois) l'Anschluss est une possible union de l'Allemagne et de l'Autriche ne peut avoir lieu. -les problèmes du Moyen-orient Le cinquième document est une carte. La ligne bleue correspond aux limites de l'empire Ottoman en 1914. L'empire Ottoman contrôle tout le Proche Orient et déborde même sur le Moyen Orient. Il inclut les trois lieux saints de l'Islam : la Mecque, Médine et Jérusalem. Dés décembre 1914 l'empire Ottoman entre en guerre contre l'Allemagne. Des promesses sont faites par les Anglais aux arabes et notamment à la famille des Hachémites, celles de la constitution d’un grand etat arabe uni après la guerre si les Arabes se révoltent contre les Turcs. Mais les Anglais font aussi des promesses au mouvement sioniste : créer un « foyer national juif » en Palestine (Déclaration Balfour). Le sixième document est une carte tout ce qui est en jaune clair ou en bleu sont des mandats territoriaux. La SDN mène théoriquement ces pays vers l'indépendance. Ce sont en fait des colonies avec un statut particulier. Le Royaume-uni possède la Palestine, la Transjordanie et l'Irak. La France possède le Liban et la Syrie. L'état indépendant d'Arabie Saoudite va se constituer .Le Royaume-Uni est dans une situation délicate et va mettre à la tête de l'Irak et de la Transjordanie la famille Hachémite. Les britanniques vont aussi accepter l'arrivée en Palestine des colons juifsvenus d’Europe. Mais il y a des affrontements constants entre les Juifs et les Arabes. L’instauration des Livres Blancs va être mise en place, c’est à dire la limitation des quotas de l'immigration des juifs en Palestine. Dans l'empire Ottoman il reste la Turquie : la révolution kémaliste a lieu en Turquie. Mustapha Kemal surnommé Atatürk est un officier de l'armée turque qui souhaite moderniser le pays. Cette révolution renverse le sultan c'est la fin de la monarchie et le début de la république kémaliste. La Turquie devient une république laïque qui souhaite créer un état détaché de la religion et qui va vers une démocratie. Des revendications nationales entraînent une nouvelle guerre à cause du traité de Sèvres c'est la guerre gréco-turque (1920-1922). Cette guerre va déboucher sur une première révision du traité de Sèvres. Ankara devient la nouvelle capitale de la Turquie. c) Une Europe libérale ? - la fin de l'Ancien régime Entre 1914 et 1922 le libéralisme progresse de façon significative à l'exception de la Turquie et la Hongrie la totalité de l'Europe continentale est gouvernée par ce système politique. -La contestation du libéralisme Le libéralisme est contesté par les catégories sociales d'extrême gauche et d'extrême droite qui se sont appauvries durant la guerre. -La révolution en Russie et les poussées révolutionnaires en Europe. Le septième document montre les bolcheviks face à la guerre civile. Le décret sur la Terre est une sorte de compromis idéologique des bolcheviks (le transfert de terre est confié aux soviets de paysans) Les paysans découpent les exploitations en petites parts et se les partagent. Les bolcheviks les laissent faire car ils ont besoin de leur soutien. -Le décret sur les usines. -Le décret sur les nationalités. Ensuite naît en Russie un régime qui tente d'appliquer l'idéologie marxiste. C'est l'instauration de ce régime qui va déclencher la guerre civile. De 1918 à 1921 les bolcheviks vont se confronter à tout le monde : c’est la guerre des Rouges (les bolcheviks) contre les Blancs (tous les autres). Des mesures sont prises pour faire face à la guerre qui menace le nouveau régime comme l'instauration d'un système de commissaires politiques bolcheviks dans l’armée. Au niveau économique on passe de l’autogestion ouvrière à la nationalisation des usines. Les réquisitions de productions alimentaires sont très nombreuses. Au niveau politique le monopartisme (parti unique) est instauré. La « terreur rouge » va se caractériser par l'instauration de la Tcheka (police politique soviétique). Leur but est de repérer tout ce qui est anti-soviétique. Ces mesures constituent le « communisme de guerre » En 1921-1922 les bolcheviks maîtrisent la situation et le régime soviétique s'installe. En mars 1919, le Komintern (IIIe Internationale) est fondé ; il a pour but de diffuser la révolution. En1919 de très nombreuses vagues révolutionnaires ont lieu en Allemagne et en Hongrie. La révolution échoue, elle est balayée par les « corps francs » ; Munich va devenir un foyer d'extrême droite car les corps francs vont s'y installer. La semaine du 6 au 13 janvier 1919 en Allemagne à Berlin est appelée "semaine sanglante". Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht (Spartakistes) sont exécutés. Bela Kun mène larévolution en Hongrie. Le Komintern vise à remplacer la IIe Internationale (socialiste). En France, en 1920, a lieu le Congrès de Tours où se réunit la SFIO. Les délégués ont le choix entre se rallier à la IIIe Internationale ou rester fidèles à la IIe Internationale. Le but de Clara Zetkin (envoyée du Komintern) est de convaincre les socialistes de se rallier à la IIIe internationale Ce vote à entraîné l’adhésion des deux tiers en faveur à la troisième Internationale (3252 personnes sur 4763). La section française de l’Internationale communiste (SFIC) a très vite été appelée parti communiste. -L’arrivée des fascistes au pouvoir en Italie Le huitième document présente l’Italie au lendemain de la guerre. Les zones hachurées en rouge sont les régions annexées par l’Italie en 1919/1920. Il y a des zones irrédentes comme leTrentin et l’Istrie. Pour son entrée en guerre on avait promis (1915 : traité de Londres) à l’Italie la Dalmatie. La Dalmatie est peuplée majoritairement de Slaves. Les terres promises ont été refusées à l’Italie. Les « arditi » (anciens combattants) rejettent le traité. L’Italie est quelque part un pays « ré visionniste » (pays mécontent des traités et qui veut leur révision). Les zones en vert sont les zones où les paysans occupent des terres de grands propriétaires. Il y a une conjonction entre le mécontentement des paysans et le mécontentement des ouvriers. L’Italie est un pays qui a un régime de très grande propriété ‘les latifundia’. Les paysans veulent que l’on respecte les promesses faites : ils décident donc de les faire respecter seuls. Pour cela ils occupent des terres et parallèlement les ouvriers occupent des usines en Lombardie et dans la région de Turin (Piémont) .La situation durant l’après guerre en Italie est donc instable. Le neuvième document montre les « faisceaux italiens de combat » . Les faisceaux ont été crées à Milan dans le nord de l’Italie. Les personnages sur la photographie portent tous un uniforme : une chemise noire et un fez. Ce sont des groupes para -militaires. Ils possèdent comme armes une canne et un ‘manganelo’ c’est-à-dire un gourdin, ce sont des armes relativement succinctes à ce moment là. Les faisceaux ont une triple signification : - ils font référence à l’histoire romaine : les faisceaux étaient portés par les licteurs (gardes des consuls puis des empereurs romains). Ils symbolisent la puissance de l’état. - lorsque les soldats sont aux repos ils rassemblent tous leurs fusils en faisceau. C’est donc une référence à la puissance militaire, à la force armée. - les faisceaux étaient aussi des syndicats paysans en Sicile : il s’agit là d’une référence populaire. Quant aux chemises noires elles rappellent les « chemises rouges » de Garibaldi, l’élan national qui a mené à l’unification. Les chemises sont ‘noires’ car l’Italie porte le deuil des terres irrédentes qu’on ne leur a pas accordé. Les fascistes veulent être un mouvement de masse, ils veulent une adhésion populaire. Mussolini avant d’être un leader fasciste était un socialiste. La guerre le fait évoluer, il a conservé de ce passé socialiste la connaissance des mouvements de masse. Il met en place en 1919 le mouvement fasciste. Le premier programme fasciste date de 1919. Ce programme demande un suffrage universel complet, une journée légale de huit heures de travail, un salaire minimum, des élections de délégués de ‘comité d’entreprise’, un impôt sur le capital, la confiscation de tous les biens des communautés religieuses, ainsi qu’une milice nationale et la nationalisation des usines d’armement. Le mouvement fasciste se présente au départ comme anticapitaliste et apparaît comme ayant les mêmes revendications qu’un parti de gauche. Le dixième document est un texte d’Italo Balbo datant de 1922. Ce texte explique ce que font les fascistes .Ils portent des chemises noires et sont appelés aussi squadristes. Ce document montre que les armes des fascistes changent : ils ont des fusils, des bombes, et des mitraillettes, ce sont des armes deplus en plus perfectionnées. La photographie montre comment les squadristes agissent par la violence (ils brûlent les journaux, les livres, ils font de grandes manifestations de masse dans les rues). Les actions sont concrètes elles sont opposés au programme de 1919. Le onzième document montre la composition socioprofessionnelle des 150.000 adhérents du PNF (parti national fascistes) en 1921. C’est une composante majoritairement populaire. (24%de journaliers agricoles ,15% d’ouvriers, 15%d’employés et 12%de propriétaires, fermiers) Pourtant le PNF va être financé par les propriétaires qui demandent aux fascistes en échange de leur argent d’être un bouclier face aux occupations de terres. Le douzième document est une photographie qui montre une occupation d’usine à Turin en 1920. Elle présente des ouvriers qui possèdent des armes, ils effectuent une grève insurrectionnelle. Les propriétaires d’usines paniquent, l’état qui est très affaibli ne fait rien. Le treizième document est le nouveau programme du PNF datant de décembre 1921. C’est un acheminement vers le totalitarisme (état qui exprime la totalité du peuple, de la culture et de l’action politique du pays). Ce programme dit que le pouvoir législatif doit être limité. Il y a encore un anticléricalisme de l’état, le gouvernement fasciste doit avoir la place principale, ce programme réfute les traités qui ont privé l’Italie des terres irrédentes, le désir de l’expansion tout autour du bassin méditerranéen pour reconstituer la puissance romaine. Contrairement à l’ancien programme il n’est pas question d’impôt sur le capital ni d’anticapitalisme. La propriété est défendue et la grève interdite. Le nouveau programme correspond d’avantage au mouvement fasciste réel. Le quatorzième document est le discours d’Udine (septembre 1922). Mussolini y écrit que les fascistes veulent gouverner l’Italie et il écrit aussi que « l’état comprend tout il est au dessus de tout, protège tout et se dresse contre quiconque porte atteinte à son imprescriptible souveraineté » Le quinzième document montre la « marche sur Rome » d’octobre 1922. Les fascistes souhaitent donner une image d’eux héroïque .Toute l’Italie marche à pied en uniforme pour s’emparer du pouvoir (mais Mussolini est resté à Milan au lieu de rester à la tête du cortège) . Les représentant du roi ont accepté l’arrivée des fascistes au pouvoir. La marche sur Rome n’est donc pas un coup d’état. Mussolini constitue un gouvernement d’union. De 1922 à 1925 il y a une période de transition, la dictature fasciste n’est pas complète, il a fallu plusieurs années pour que Mussolini s’empare du pouvoir. Le seizième document est appelée ’affaire Matteotti’ il date de 1924. Matteotti est un député de gauche socialiste, c’est un orateur qui va mener un combat virulent contre les actions fascistes. Il va ensuite être enlevé puis il va être retrouvé mort. Le dix -septième document est une caricature où l’on voit Mussolini assis sur le corps de Matteotti -Vers l’état fasciste … Le dix -huitième document est un discours deMussolini. C’est un discours clair, net et précis. Dans ce discours il prend la responsabilité de la mort de Matteotti. Il parle de l’huile de ricin, c’est une huile que les fascistes faisait boire à leurs opposants pour les humilier et les affaiblir. Le dix-neuvième document est appelé ‘les lois fascistissimes’ de 1925. L’état fasciste est totalitaire au sens mussolinien du terme. L’état est personnifié. Mussolini est le premier ministre, le « Duce » ; ses pouvoirs sont presque absolus. Pour mettre fin à toutes les oppositions à l’intérieur du pays Mussolini se réconcilie avec l’Église. En février 1929 le Concordat est signé (accords du Latran) ; il constitue la reconnaissance de rapports cordiaux entre l’église catholique et Mussolini. Le catholicisme devient la religion de l’état. L’Italie reconnaît la naissance et l’existence d’un petit État indépendant, ‘la cité du Vatican’ , séparé de l’État italien où le pape à le pouvoir . L’Église en échange, reconnaît l’existence de l’État italien avec Rome comme capitale . Cette alliance va être une arme pour le fascisme car l’Italie est un pays majoritairement catholique. Le vingtième document est une photographie qui montre le Duce (Mussolini) entre faisceau et drapeau. Mussolini fut le premier à mettre en scène les meetings politiques . Mussolini porte un uniforme avec une chemise noire. Son chapeau comporte un aigle romain .Il a un drapeau italien à sa gauche et un faisceau à sa droite .C’est la nouvelle extrême droite.