Par analogie avec la microélectronique, la biopuce est assimilée à un
composant mémoire, alors que le laboratoire sur puce ou « labpuce »
(lab-on-a-chip, labchip ou encore microTAS, pour micro-total analysis system, en
anglais) peut être comparé à un microprocesseur dans lequel les électrons et les
conducteurs sont remplacés, respectivement, par des molécules et des
microcanaux. Un labpuce est donc un dispositif miniaturisé dans lequel il est
possible de réaliser les diverses étapes d’une analyse chimique ou biologique :
préparation d’un échantillon, mise en réaction avec différents réactifs, séparation et
détection des produits réactionnels.
De nouveaux outils pour les biologistes
Jusqu’à présent, les réactions biologiques ou biochimiques nécessitent
l’utilisation de réacteurs qui peuvent être des tubes à essais ou des plaques (de
l’ordre de 8 cm Z 12 cm) à puits standardisées (96 ou 384 puits). Ces outils sont
couramment utilisés en laboratoires de recherche, d’analyse ou encore en
production. Les récupérations ou les additions d’échantillons ou de réactifs se font
grâce à l’utilisation de micropipettes manuelles ou d’automates. Les volumes utilisés
sont encore importants, de l’ordre du millilitre, et les pipettes permettent de
manipuler les fluides jusqu’au microlitre (ml, soit 10—6 l). Ces opérations sont
longues et fastidieuses et nécessitent l’emploi de réactifs souvent coûteux. Avec les
labpuces, qui utilisent des microcanaux dont la largeur varie de la dizaine de
micromètres à plusieurs centaines de micromètres, les volumes réactionnels sont de
l’ordre du nanolitre (10—9 l) ou du microlitre.
Le principe du labpuce consiste à faire circuler les milieux réactionnels,
contenant des réactifs et des échantillons, sur des zones correspondant aux
différentes étapes d’une analyse. Cohabitent donc, sur des surfaces de l’ordre de
10 centimètres carrés, des systèmes de transferts de fluides (réservoirs et
microcanaux), des systèmes de séparation (électrophorèse capillaire ou
chromatographie), des réacteurs biologiques (amplification de l’ADN) ainsi que des
modules de détection. L’intégration de tous ces dispositifs miniaturisés sur une puce
permet l’automatisation des diverses étapes d’une analyse dans un système unique.
Les avantages induits par ces nouvelles technologies portent sur la capacité de
travailler avec de faibles quantités d’échantillons ou de réactifs, d’utiliser des
systèmes d’analyses automatisés portables et à bas coût, de mettre en parallèle les