Le concours National de la Résistance et de la Déportation. Année scolaire 2002-2003 Thème du concours : LES JEUNES DANS LA RESISTANCE Remarques générales Une publication du gouvernement de Vichy affirme que 660 000 jeunes atteignent chaque année l’âge de 14 ans. 442 000 se retrouvent dans la vie active sans formation scolaire sur une population de 40 millions d’habitants. Globalement 4 millions de jeunes sont scolarisés jusqu’à 20 ans. Après la défaite de l’armée française et le choc de l’humiliation, il y a en France des centaines de familles séparées et d’enfants perdus. La jeunesse du pays est frappée comme le reste du pays. Mais quelles furent les réactions de cette jeunesse ? La première révolte de la jeunesse fut la spectaculaire manifestation estudiantine et lycéenne du 11 novembre 1940. La jeunesse française découvre la brutalité de l’occupant. Celui-ci mobilise un régiment d’infanterie et procède à l’arrestation de 19 étudiants, 93 lycéens et 31 personnes. Dans le même temps, les Allemands ordonnent la fermeture des établissements d’enseignement supérieur et des 5 facultés de l’Université de Paris, jusqu’au 1er janvier 1941. Pour les jeunes commencent un quotidien qui devient pesant et difficile. Il faut réapprendre à vivre dans un univers difficile, souvent sans la présence du père prisonnier ou STO. Le quotidien se modifie. Plusieurs catégories répartissent les jeunes en J1 (3 à 6 ans), J2 (6 à 13 ans), J3 (13 à 21 ans). La sous alimentation chronique, le froid et l’insécurité des bombardements deviennent le lot des enfants et adolescents. A l’école, il faut accepter la propagande du régime de Vichy et le culte du Maréchal Pétain ( chants, lettres, objets, etc). Les cours sont souvent interrompus par l’alerte ou les travaux d’intérêts nationaux comme l’aide dans les champs, les ramassages et diverses récupérations. Les vacances sont allongées ou raccourcies selon les circonstances, les établissements souvent réquisitionnés pour les troupes allemandes, les besoins de l’Etat ou des municipalités. Les loisirs changent aussi. Le couvre feu impose une rentrée rapide dans les foyers. La lecture et la TSF restent les principaux moyens de distraction. Le livre Autant en emporte le vent est un grand succès de librairie. Quant aux journaux de jeunesse, ils deviennent surtout des objets de propagande. Ainsi le journal de Mickey, en décembre 1940, conseille à ses jeunes lecteurs de placer le portrait du Maréchal Pétain. Le Téméraire (150 000 exemplaires de janvier 1943 à août 1944) est ouvertement pro-nazi. A partir de 1941, Tarzan, Mickey et Jim la jungle sont interdits. Les américains et les juifs deviennent les « méchants ». Au cinéma, les vedettes s’appellent Danielle Darieux, Ginette Leclerc, Pierre Fresnay ou Louis Jouvet cependant les actualités célèbrent le régime, l’Allemagne et présentent les Résistants comme des malfaiteurs. Le Jazz, la danse sont interdits. Par contre le sport devient une affaire d’Etat, « En perfectionnant votre corps, vous perfectionnerez votre âme » avait dit le 1 Maréchal Pétain. Aussi une jeunesse saine, virile et disciplinée devient l’enjeu de la Révolution nationale. On multiplie les organisations de jeunesse et surtout, les Chantiers de jeunesse pour remplacer le service militaire, appelant tous les jeunes de 20 ans de la zone non occupée pour 8 mois. Toutefois ces organisations deviendront des réservoirs de Résistants dont la célèbre Ecole Nationale des Cadres d’Uriage en Isère. Car la jeunesse évolue rapidement. La répression, la rafle du Vel d’Hiv ou 4000 enfants et adolescents seront internés choque une jeunesse plus enclin à l’idéalisme. A partir de février 1943, le STO envoie les jeunes nés entre 1920 et 1922 travailler en Allemagne. Pour l’historien Henri Rousso, cette décision est le point de rupture entre la jeunesse et le régime de Vichy. On passe du refus à la résistance. Souvent c’est la grosse blague de potache comme les boulettes sur le portrait du Maréchal, les moustaches dessinées puis le remplacement pur et simple du Maréchal par le Général De Gaulle. Les V, les Croix de Lorraine, les vêtements bleu blanc rouge apparaissent. Les rapports officiels font état de comportement ouvertement anti-allemand. Enfin, on passe aux Tracts, aux journaux clandestins comme les Volontaires de la Liberté, Défense de la France, la voix des jeunes communistes. Au lycée de Saint Brieuc, Georges Geoffroy, Pierre Le Cornec, Yves Salaün attaquent, en novembre 1943, la prison de la ville pour libérer les résistants enfermés. Arrêtés, ils sont fusillés le 21 février 1944 après avoir été torturés. L’occupant n’exprime aucune pitié pour la jeunesse résistante. Puis les jeunes s’intègrent dans les grands journaux clandestins, ils récupèrent du papier, de l’ encre. Ils aident à la diffusion. Enfin tous les grands réseaux et mouvements voient des jeunes intégrer et bientôt constituer la force essentielle. Ils collectent les renseignements et participent aux actes de sabotage. La Résistance fut aussi et surtout une affaire de Femmes et d’Hommes jeunes. 1. Un concours de la mémoire entre Histoire et citoyenneté Une circulaire du 11 avril 1961 institue une souscription nationale associant les Lycées, collèges et écoles publiques. Les sommes recueillies furent centralisées par les inspections académiques et versées au comité national pour l’édification à Paris d’un monument du souvenir à la mémoire des héros et des martyrs de la déportation. Parallèlement, le ministre Lucien PAYE souhaite que des « causeries » sur la Résistance et la Déportation soient faites durant les cours de Morale et d’Instruction civique. Les enfants devaient comprendre la portée et les raisons de leurs gestes. La démarche est prolongée par l’ouverture d’un concours sur l’histoire de la Résistance et de la Déportation. Celui-ci est ouvert le 12 mai 1961. L’idée de ce concours remonte aux années 1950. De nombreuses associations de Résistants et de Déportés éprouvent un sentiment de désillusion face à l’instrumentalisation politicienne de la Résistance et de la Déportation. Les inquiétudes devant le retour d’anciens fonctionnaires de Vichy et la dénonciation d’Anciens Résistants et Déportés amènent les C.V.R, l’UNADIF et le Réseau du Souvenir à demander une intégration de l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale dans les programmes scolaires. En novembre 1955, la la Confédération nationale des Combattants Volontaires de la Résistance adopte une motion pour inciter les pouvoirs publics à prendre les mesures nécessaires et inciter les Unions départementales a créer dans les départements des « Prix de la Résistance ». Il s’agissait 2 d’aller au delà des cours d’instruction civique et morale. Il faudra attendre 1957 ( appliqué en 1962) pour que les programmes scolaires intègrent l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Pour conserver à cet enseignement une dimension particulière, la Confédération nationale des Combattants Volontaires de la Résistance crée les « prix de la Résistance » fondés sur l’exemple. Le prix national sera demandé par la CNCVR lors de son deuxième congrès en mai 1956. Henri Bailly demande le patronage du ministère tout en s’adressant directement aux établissements scolaires. Dans l’Aube, Gabriel Thierry, Compagnon de la Libération, Président de l’UDCVR, lançait en 1956 lançait un prix avec le soutien bienveillant de l’Inspecteur d’Académie. Le sujet est établi par un jury national et adressé aux inspecteurs d’Académie qui le transmettent aux Chefs d’établissement qui en font la demande. Les épreuves du Concours se déroulent dans les établissements scolaires. C’est un jury départemental constitué et présidé par M. l’Inspecteur d’Académie et composé d’anciens résistants, déportés et enseignants d’histoire et géographie qui sélectionnent les meilleures réalisations. Les lauréats sont récompensés au niveau départemental puis le jury national opère une deuxième sélection et récompense les lauréats nationaux. Le jury national est constitué de 5 représentants de l’administration (Inspecteurs généraux, d’Académies et délégués à la Mémoire et à l’information historique), de 7 représentants de l’enseignement, de la recherche et de la mémoire (Universitaire, représentants du secondaire et secrétaire général de l‘association des professeur d’histoire et géographie), de 2 représentants de l’association nationale des lauréats du concours, de 4 personnalités de la Résistance et de la Déportation, de 10 représentants des associations de la Résistance et de la Déportation1 à savoir : 1. Commission du souvenir du conseil représentatif des institutions juives de France. Espace Rachi 39 rue Broca, 75005 Paris, Tel 01 17 11 11 2. Associations des français libres. 59 rue Vergniaud 75013 Paris 3. Association nationale des anciens combattants de la résistance. 79 rue Saint Blaise 75020 Paris Tel 01 44 64 80 60 4. Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance. 241 BD Saint-Germain 75007 Tel 01 45 51 34 14. 5. Association nationale des combattants volontaires de la résistance Hôtel national des Invalides, Cour d’honneur, Esc 1 Boite courrier n°6, 75007 Paris Tel 01 45 51 68 35. 6. Association nationale des médaillés de la résistance française 51 bis, Bd de la Tour Maubourg, 75007 Paris Tel 01 47 05 59 7. Confédération nationale des combattants volontaires de la Résistance 10, rue des Pyramides 75001Paris Tel 0142 60 42 41 8. Fédération nationale des déportés internés de la Résistance 8, rue des Bauches Paris 75016 Tel 0153 92 21 04 9. Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes 10, rue Leroux Paris 75116 Tel 01 44 17 38 38 10. Union nationale des déportés, internés et familles de disparus 8 rue des Bauches Paris 75016 Tel 01 53 92 04. 1 Toutes ces associations peuvent apporter une aide utile par des brochures et publication ou renvoient à des personnalités locales voire nationale prêtent à se déplacer. 3 Le jury départemental de L’Aube est composé, sous la présidence de M. L’inspecteur d’Académie, de MM les Directeurs de l’Office Départemental des Anciens Combattants et du Centre Départemental de Documentation Pédagogique en qualité d’invités, de 7 professeurs d’Histoire Géographie de collège et de lycée, ainsi que les représentants de l’ANACR, des ANMR, des CVR, des ADIRP et ADADIF. 1. Les outils pour préparer le Concours On peut s’adresser à : Comité d’organisation du Concours de la Résistance 23 rue Lumière 10300 Sainte Savine Direction Départementale des Anciens combattants et Victimes de guerre Caserne Beurnonville 10000 Troyes Tel 03 25 73 19 57 Fax 03 25 73 11 18 Centre régional de documentation pédagogique 47 rue Simon BP 387 51063 Reims Cedex Tel 03 26 49 58 58 Et particulièrement le site Histoire et mémoire des deux guerres mondiales http://crdp.ac-reims.fr/memoire/ Celui-ci vient du publier un Cdrom sous la direction de Jean-Pierre Husson en partenariat avec Le conseil général de Champagne-Ardenne et le soutien de Mme Dorel-Ferré, IA-IPR. Centre de documentation départementale pédagogique 8, avenue des Lombards 10000 Troyes Archives départementale de l’Aube 131, rue Etienne Pédron 10000 Troyes Tel : 03 25 42 52 62 Un classeur 2nde Guerre mondiale est accessible en salle de lecture. La Fondation de la Résistance 30 Boulevard des Invalides 75007 Paris Tel 01 47 05 73 69 4 Celle-ci publie La Lettre de la fondation de la Résistance et dispose d’un site [email protected] Il est possible de s’abonner ou d’obtenir le n°spécial concours de la Résistance publier en décembre. Pour une première aide, une bibliographie est disponible sur le site http://www.fondationresistance.com/concours/bibliographiejeunes.htm Association pour des études sur la Résistance Intérieure (affiliée à la précédente) 16-18 place Dupleix Paris 75015 Tel 01 45 66 62 72 Fax 01 45 67 64 24 [email protected] La Fondation pour la Mémoire de la Déportation 30 Boulevard des Invalides 75007 Paris Elle publie Mémoire vivante revue trimestrielle disponible sur abonnement, mais elle ne dispose pas d’un n° spécial sur le Concours. On peut consulter le site http://www.fmd.asso.fr Email : [email protected] L’Association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la déportation. (affiliée à la précédente). 31 Bd Saint-Germain 75005 Paris Tel 01 43 25 84 98. http://.asso.fr Il y a une publication trimestrielle Mémoire et Vigilance disponible sur abonnement. Mais surtout l’Association se compose de Délégation territoriale, pour l’Aube, il faut s’adresser : AFMD Aube Dt 10 Mairie annexe point du jour 1 avenue Mal de Lattre de Tassigny 10000 Troyes. 3. Liste des associations auboises représentés au Jury départemental et membre du Comité du concours. Un ensemble d’associations auboises sont prêtes à nous aider. Monsieur Hubert DANESINI Président des Combattants volontaires de la Résistance, de l'Amicale des combattants volontaires de l'Armée Secrète et Président du Comité d’organisation du prix 23, rue Louis Lumière10300 SAINTE SAVINE 5 Monsieur Henri PLANSON, Membre du Jury départemental et du comité du prix, Président de l'Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance et de l'Association Républicaine des Anciens Combattants de l'Aube 26, avenue de la Gare10800 SAINT JULIEN LES VILLAS Monsieur Gérard MARTIN, Membre du comité d’organisation du prix, Président du Comité départemental du Souvenir du Général de Gaulle 5, rue de la gare10600 PAYNS Monsieur Pierre BRISION, Membre du Jury départemental et du Comité d’organisation du du prix, Président de l'Association départementale des déportés, internés, résistants et patriotes 6, avenue Auguste de Terrenoire10800 SAINT JULIEN LES VILLAS Monsieur Hubert JEANNY, Membre du Jury départemental et du Comité d’organisation du prix, Président de l'Amicale des Commandos M 20, avenue des sapins10800 SAINT JULIEN LES VILLAS Monsieur Serge DRION, membre du Comité d’organisation du prix Président de la fédération nationale des combattants de moins de 20 ans et de l'Amicale des Anciens de la Division Leclerc (2ème DB) 13, rue des blés d'or10410 SAINT PARRES AUX TERTRES Monsieur Robert HALGRIN, Membre du Comité d’organisation du prix, Président des Déportés, Internés et Familles de l'Aube 19 bis, rue de la Mission10000 TROYES Monsieur Abel THIERRY, Membre du Comité d’organisation du prix, Président du Mouvement de Résistance Libération-Nord 36, rue du Général de Gaulle10310 BAYEL 6 Monsieur Jean JADOT, Membre du jury, 54, Boulevard Gambetta10000 TROYES 4. Les Musées En Champagne-Ardenne Attigny musée mai-juin 1940 Moulin de Varoux-Semouy 08130 Tel 03 24 71 41 09 Margut : musée de la ligne Maginot La Ferté-sur-Chier 08370 Tel 03 24 22 60 83 Mussy sur Seine: musée de la Résistance Rue Boursault 10250 Tel 03 25 38 40 10 Novion-Porcien : musée de la bataille des Ardennes 08270 Tel 03 24 23 20 13 Reims : Salle de la Reddition 12, rue Franklin-Roosevelt 51100 Tel 03 26 47 28 44 Sedan : musée de la Résistance Mairie-Floing 08200 Tel 03 24 29 22 35 Pour le thème du concours (chaque année, les services éducatifs publient ou préparent des informations sur le thème du concours) Caen : mémorial pour la Paix Esplanade Dwight Eisenhower BP 6261 14066 Tel 02 31 06 06 44 Fax 02 31 06 06 70 Charmes : exposition permanente de la Déportation Mairie 88130 Tel 03 29 38 17 09 Besançon : Musée de la Résistance et de la Déportation 7 La citadelle, 25000 Tel 03 81 83 37 14 Fax 03 81 83 04 66 Natzwiller :musée du Struthof 67 130 Tel 03 88 97 04 49 Fax 03 88 76 78 89 Tarbes : musée de la Déportation et de la Résistance 63 rue Georges Lassalle 65000 Tel 05 62 51 11 60 Tulle : musée départemental de la Résistance et de la Déportation 2 quai Edmond Perrier 19000 Tel 04 55 26 26 36 Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère. Tel 04 76 42 38 53 La Coupole. Centre d’Histoire et de Mémoire Nord Pas de Calais. 03 21 93 07 07 Musée nationale de la Résistance Nationale de Champigny. Tel 01 48 81 00 00 Musée de l’Armée Tel 01 44 42 51 73. Centre National Jean Moulin. Bordeaux. Tel 05 56 79 66 00 Musée Nationale de la Résistance et de la Déportation de Toulouse Tel 05 61 14 80 40. 5. Bibliographie et références. On peut s’abonner facilement au Patriote Résistant à la FNDIRP 10 rue Leroux 75116 Paris. Voir notamment le numéro 674. Ouvrages généraux Amouroux Henry, La grande histoire des Français sous l’occupation, Laffont, 9 volumes, 1976 sq. Cointet Michelle, Cointe Jean-Paul, Dictionnaire historique de la France sous l’occupation, Paris, Talladier, 2000. 8 Dreyfus François-Georges, Histoire de la Résistance, Ed du Fallois, 1996.(Reéd FranceLoisirs, 2001) Guérin Alain, Chronique de la Résistance, Reéd France –Loisirs, 2002. Muracciole Jean-François, Histoire de la Résistance, QSJ, Puf, 1993. 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