L'insuffisance rénale chronique se caractérise par une altération
irréversible du système de filtration glomérulaire, de la fonction tubulaire
et endocrine des reins1. On constate une destruction du parenchyme
rénal puis des anomalies métaboliques, hormonales et cliniques
définissant le syndrome urémique. L'insuffisance rénale chronique
évolue très lentement. Au stade débutante, elle est peu symptomatique
voire silencieuse. Lorsque les premiers symptômes apparaissent la
destruction rénale est déjà souvent importante, lorsqu'elle devient sévère,
le retentissement viscéral et métabolique est bruyant et conduit, en
l'absence de traitement, à la mort.
En France, il y a environ 1,74 à 2,5 millions de personnes en insuffisance
rénale chronique avant le stade terminal. Cela s'explique par le
vieillissement de la population dans les pays développés et donc
l'accroissement de pathologies vasculaires, qui se répercutent sur le rein
et peuvent donner des IRC (Insuffisances Rénales Chroniques). On note
également une forte croissance de l'IRC à cause de l'augmentation, ces
dernières années, du nombre de diabétiques. Le diabète peut aboutir à
une IRC. Comme les maladies rénales sont le plus souvent silencieuses,
il est difficile d'établir la prévalence et l'incidence de l'IRC. L'insuffisance
rénale chronique devient symptomatique seulement au stade terminal de
la pathologie (IRT ou IRCT). L'âge moyen de découverte d'une IRT est
59 ans. À l'heure actuelle, en France, 35 000 patients vivent grâce à un
traitement par dialyse et 33 000 grâce à un greffon rénal fonctionnel.
Selon le registre national du rein en France, l'incidence en 2005 de l'IRCT
était de 133 personnes par millions d'habitants (mph). Cette étude a été
effectuée sur les registres de treize régions. Il est important de noter que
ce chiffre n'est qu'une moyenne. Ainsi, on constate des différences dans
la population : Différence entre les régions. Le Nord Pas de Calais est
beaucoup plus touché que la Bretagne, par exemple. La pathologie est
plus présente chez les Hommes (166 mph) que chez les femmes (133
mph). Les personnes âgées (> 75 ans) sont plus touchées. Toutefois, il a
été remarqué depuis 2003 une stabilisation de la pathologie aux environs
de 130 mph nouveaux cas par an sauf chez les personnes de plus de 75
ans où l'IRCT progresse d'environ 3,5% chaque année. C'est pourquoi,
cette pathologie a été décrétée problème majeur de santé publique.