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4 N. KRANTZ, C. DELAY, N. JAN, H. MIGAUD
Introduction
L'arthroscopie de hanche connaît un essor considérable
depuis le début du XXIe siècle de manière concomitante
à l'intérêt porté au conflit fémoro-acétabulaire et à la
volonté de proposer à une catégorie de patients jeunes
une solution thérapeutique efficace et peu invasive.Elle
est aujourd'hui considérée comme un outil thérapeu-
tique pour de nombreuses pathologies coxo-fémorales
mais également utilisée à visée diagnostique, dans les
atteintes synoviales ou du ligament rond difficilement
accessible à la clinique et pour lesquels les examens
d'imageries sont peu contributifs. Cette évolution est
rendue possible grâce à l'évolution d'un matériel dédié.
Installation
Alors que les premières arthroscopies se résumaient à
l'exploration de la « partie intracapsulaire » de l'arti-
culation [25], l'utilisation de la traction [15] a permis
une décoaptation de l'articulation et l'exploration
presque totale des surfaces articulaires [14]. Dès lors,
ont été séparés un compartiment central ou profond
intra-articulaire et un compartiment périphérique
intracapsulaire « extra-articulaire » [13] (figure 1).
Le compartiment central est délimité par le bord
libre du labrum et les surfaces articulaires physiolo-
giquement en contact de la tête fémorale et de l'acé-
tabulum. Le compartiment périphérique, accessible
sans traction, est limité par le versant périphérique du
labrum, la surface articulaire de la tête fémorale non
recouverte, la partie intracapsulaire du col fémoral, la
capsule articulaire et ses renforcements ligamentaires.
Le compartiment péritrochantérique ou latéral décrit
initialement comme une bursoscopie trochantérienne
se situe au niveau de la bourse trochantérienne entre le
fémur proximal et le tractus ilio-tibial et permet l'accès
au muscle moyen glutéal et à la région glutéale profonde.
L'arthroscopie de hanche peut être réalisée chez un
patient en décubitus dorsal ou latéral, la plupart du
temps sur table orthopédique permettant une traction
afin d'accéder au compartiment central intra- articulaire.
Le choix se fait essentiellement selon les préférences et
les habitudes de l'opérateur ainsi que selon les indica-
tions. Ainsi, lorsque seul le compartiment périphérique
doit être exploré, la traction n'est pas nécessaire.
Décubitus dorsal
Le plus souvent sur table orthopédique avec possibi-
lité de traction, c'est la position la plus souvent utili-
sée [5, 6]. L'intervention est effectuée chez un patient
idéalement sous anesthésie générale, curarisé, afin
Figure 1. Représentation schématique des compartiments
arthroscopiques de la hanche.
Orientation : vue de face, hanche droite sous traction. En rouge :
compartiment central.
1 : surface articulaire de la tête fémorale, 2 : labrum acétabu-
laire (en rouge versant axial), 3 : acétabulum, 4 : fovéa et liga-
ment rond, 5 : ligament transverse de l'acétabulum prolongeant
le labrum, 6 : en pointillés, limite médiale du compartiment, fosse
acétabulaire.
En vert : compartiment périphérique (arthrotomie anté-
rieure). 2 : versant périphérique du labrum en vert, 7 : cap-
sule articulaire et son épaississement circonférentiel : zone
orbiculaire, 8 : surface articulaire de la tête fémorale, 9 :
jonction cervico-céphalique et col fémoral plus latéral. La
face axiale de la capsule et le col fémoral sont recouverts
d'une membrane synoviale formant des replis (non représen-
tés). La partie périphérique de la capsule est renforcée par
des ligaments.
En orange et pointillés : compartiment péritrochantérique. Il se
situe :
- en dedans du muscle tenseur du fascia lata (10 partiellement
réséqué) qui se prolonge par le tractus ilio-tibial (13 partiellement
réséqué),
- en dehors des insertions des muscles moyen et petit glu-
téaux (11), du grand trochanter (14 crête du vaste latéral) et
de l'insertion du vaste latéral (12).
En jaune : compartiment de la bourse tendon ilio-psoas. En
noir (15) : appui pubien de grand diamètre.
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