lire. Beaucoup de gens, chrétiens ou non, ignorent cette règle de lecture : s’ils ont un peu d’esprit critique, ils butent
sur certains passages, et s’ils n’en ont pas, ils pensent et disent que Jésus est venu proclamer qu’il était Dieu. »
J. Moingt insiste: « Les premiers témoins qui cheminaient avec lui ont certainement été frappés par sa vie, son
enseignement, ses actes, ses paroles. A de nombreuses reprises, les Evangiles évoquent sa liberté de parole et d’action,
tant par rapport aux chefs de la communauté juive qu’à l’égard de l’occupant romain. Il est dit aussi plusieurs fois
qu’il « parlait avec autorité », et cela les a frappés. Mais c’est l’expérience de sa résurrection d’entre les morts qui
est décisive pour eux : elle leur fait comprendre qu’ils ont eu affaire « à un prophète, et plus qu’un
prophète ». » (JM p. 122)
2b Vérité historique des Evangiles
« Etant admis qu’ils sont écrits après coup, avec la foi en Jésus ressuscité, « assis à la droite de Dieu », on a pu établir
que de nombreux détails s’avèrent véridiques, je veux dire correspondent à ce que disent les historiens les plus
reconnus à propos de la Palestine au temps de Jésus. On a même le sentiment aujourd’hui que les écrits du
Nouveau Testament – les Evangiles, les Actes des Apôtres, les lettres de Paul, de Pierre… - constituent l’une des
sources les plus sûres pour connaître ce judaïsme appelé « inter-testamentaire » : le judaïsme vécu entre l’Ancien et le
Nouveau Testament, ou, comme on préfère dire aujourd’hui, entre le Premier et Second Testament. C’est une période
qui s’étend, en gros, de l’an –200 aux années 100/150 de notre ère. » (JM p.123)
2c Un message vrai
On a beaucoup débattu sur la notion d’histoire « scientifique » moderne. Finalement on peut avoir plusieurs histoires
« scientifiques » de la Révolution française, ou de Napoléon Ier… « Autrement dit, le passé a, par définition, disparu,
et il ne peut qu’être interprété.
Comme tous les historiens de l’Antiquité, les évangélistes n’avaient même pas cette prétention « scientifique »
moderne. En outre, ils voulaient faire passer un message. Il y a un consensus aujourd’hui pour admettre qu’ils
ont rapporté assez fidèlement la manière de vivre et de parler de Jésus, et la perception qu’on a eue de lui de
son vivant. Après tout, compte tenu de leur foi toute neuve et de leur enthousiasme, ils auraient pu, ou dû, en rajouter