Jean-Claude SANDRIER
Député du Cher
Loi de finances rectificative pour 2011
mardi 29 novembre 2011 – 2ème séance
Discussion générale
Monsieur le président, madame la ministre, chers collègues, s’il nous faut examiner un
énième PLFR cette année, c’est que depuis trois ans la politique du Gouvernement face à la
crise est un échec. Trois ans pendant lesquels vous avez additionné les mesures d’austérité,
avec à chaque fois pour effet de porter un coup supplémentaire à l’emploi, aux salaires, à la
protection sociale, à la croissance et aux recettes de l’État. Trois ans pendant lesquels, vous
n’avez cessé de fuir vos responsabilités dans les causes de la crise. Trois ans pendant lesquels
vous avez cru tous les six mois entrevoir la sortie de la crise, pour aboutir à ce constat terrible
dressé par Les Échos du 24 novembre 2011 : « L’activité baisse, les entreprises freinent les
investissements, la distribution des crédits ralentit, l’économie ne crée plus d’emploi ». On
pourrait ajouter : 80
Le pouvoir d’achat des couches moyennes et populaires est attaqué, les services publics sont
dégradés.
Ce projet de loi de finances rectificative aura le même effet que les autres, voire pire : en
aggravant l’austérité, avant tout pour les Français les plus touchés par la crise, en vous
attaquant aux prestations sociales, aux arrêts maladies de nos concitoyens sans aucun
discernement, à la TVA, aux mutuelles santé, vous réduisez le pouvoir d’achat, vous cassez la
croissance économique et vous creusez les inégalités des revenus et des patrimoines entre les
plus riches et les plus pauvres.
Non seulement votre politique ne contribue pas à sortir de la crise, mais elle contribue à nous
y enfoncer toujours un peu plus.
La dette vous sert aujourd’hui d’alibi pour imposer une cure d’austérité aux Français en leur
faisant croire qu’ils ont dépensé plus qu’ils n’avaient gagné. C’est une mystification totale !
Les origines de cette dette sont connues, mais vous les cachez à nos compatriotes. Les
responsables de la dette sont en fait les responsables de la crise, c’est-à-dire les marchés
financiers, les spéculateurs, leurs institutions financières ; ce sont aussi les responsables
politiques qui ont permis ce formidable gâchis par la déréglementation totale de l’économie et
ont multiplié les cadeaux fiscaux, faisant ainsi baisser les recettes de l’État tout en contribuant
à gonfler les capitaux spéculatifs.
Il est scandaleux de laisser croire que ceux qui mettent en faillite l’État seraient des gens qui
se soigneraient trop, et frauderaient sur les arrêts maladie, alors que, dans ce pays, l’évasion
fiscale pratiquée par les plus riches atteint entre 40 et 50 milliards d’euros, c’est-à-dire la
moitié du déficit budgétaire prévu pour 2011 ; alors que les revenus des 500 plus grosses
fortunes françaises ont augmenté en 10 ans de 100 %, soit un enrichissement de 120 milliards
d’euros, malgré la crise – ou grâce à elle; alors que le patrimoine des 10 % de Français les
plus riches a augmenté en 6 ans de 47 % tandis que celui des 10 % des plus pauvres
n’augmentait que de 9 % et en réalité, avec l’inflation, diminuait.
Vous cherchez de l’argent ? En voilà !