Alliance pour un monde responsable, pluriel et solidaire – Pôle socio-économique
Assemblée Finale – Findhorn – 9 au 16 Juin 2001
Document de travail – Merci de ne pas diffuser.
Chantier 4 : Consommation éthique
Projet de synthèse
Le défi qui se présente est le changement d’un modèle où il n’y a pas de limites, où l’économie
est centrée sur l’accumulation et la consommation – illimitées – de biens matériels, et dont la
supposition principale est le marché libre de toute régularisation. Changer cette culture
implique une véritable révolution sociale, économique, politique, morale, culturelle,
intellectuelle et spirituelle. Il ne s’agit pas seulement de conduire une situation de crise, mais
bien un changement total dans le cœur de la société comme un tout, où l’on n’admet plus
l’existence d’inégalités sociales négatives aussi radicales et un comportement aussi
irresponsable envers la nature. La question est : comment introduire dans la société les
principes d’amour, de bonté, de soucis de l’autre, de bonheur individuel et collectif, d’harmonie
avec l’environnement, de patience, de compassion, et organiser ainsi l’économie et la
consommation d’une autre façon, et exposer plus clairement à la population mondiale la
nécessité d’un chemin différent de durabilité et de qualité de vie pour les générations actuelles
et futures.
Constats
L’on ressent le besoin d’un effort soutenu pour sensibiliser les gens à propos de l’importance de
cette question, à partir de l’individu, de petits groupes locaux dans le monde entier pour le
développement de stratégies, structures et organisations reliées au niveau global, qui
promeuvent une fertilisation interculturelle qui vise la paix, la justice, la durabilité et le
bonheur. Il est impératif que la société arrête de se préoccuper de questions secondaires. Elle
doit croître en renforçant l’individu, les activités locales et de réseaux transversaux capables de
démontrer dans la pratique un style de vie durablement autonome, et de faire pression pour
obtenir un appui politique dans cette direction. Et cette articulation d’actions pour la promotion
d’une consommation éthique doit inclure les domaines productif et économique, l’Etat, les
mouvements sociaux et chaque individu.
Dans les domaines productif et économique, d’une part, il est important de promouvoir,
soutenir et développer des alternatives pour dépasser le mode de vie qui justifie la production
capitaliste socialement et écologiquement irresponsable, à travers des réseaux de collaboration
solidaire dans toute la chaîne productive (l’interface étroite de la consommation éthique avec
des thématiques proches de l’économie solidaire est claire, comme par exemple le commerce
juste), et d’autre part, disséminer, dans la mesure du possible, une attitude éthique au sein du
marché capitaliste, en divulguant les entreprises qui doivent être valorisées ou boycottées, selon
l’existence ou pas de responsabilité et éthique dans leurs rapports sociaux et avec
l’environnement.
Dans le domaine de l’Etat, un changement plus profond dans l’économie et dans la société
présuppose la nécessité de transformer un contexte où les politiques nationales sont soumises et
définies par des lois internationales et supranationales à partir d’un discours de libéralisation ou
de déréglementation qui cache un fort processus de régulation proposé et influencé par les
entreprises transnationales et les pays hégémoniques. La récupération du rôle public de l’Etat
est fondamental pour fomenter des politiques publiques durables en bénéfice de la Nation et du
peuple, en soutenant le processus en tant que partenaire, sans centraliser les actions.