07_Dynasties islamiques principales

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Les fondations de l’Islam :
approche historique
PROF CLAUDIO MONGE
Université de Fribourg
Faculté de Théologie
AA. 2009-2010
VII - Aperçu historique
Expansion arabe sous Mahomet [carte 01_Espansion arabe et 01a]
et les trois premiers califes (632-657),
Abou Bakr (II) (632-634),
‘Umar (III) (634-644) : campagnes contre le s Sassanides et contre la Syrie et la Palestine
Uthman (IV) (644-656) : campagne d’Egypte.
Les grandes dynasties arabo-musulmanes
1) Les Omeyyades : 661 - 749 [cartes 2 et 2a]
Anciens colonisés, ils appartiennent à une tribu de gouverneurs de Syrie. Ils ont eu
l’audace de mettre en place un système de dynastie, et donc une politique héréditaire. Ce
sont de remarquables colonisateurs, qui organisent territorialement les régions conquises
par l’Islam. Ainsi, ils fondent une capitale, Damas, mettent en place à des points
stratégiques de multiples postes militaires, et un réseau de fonctionnaires. De même, ils
organisent la maîtrise des territoires par le réseau des villes, et développent un nouveau
système monétaire fondé sur le dinar (or) et le dirham (argent). L’islamisation se fait par
la construction de mosquées et la diffusion du Coran par des textes et des prédicateurs.
L’essentiel de la Méditerranée et de l’Asie Centrale devient musulman.
670 - 680 : conquête de l’Asie Centrale
710 – 713 : conquête de l’Espagne grâce à Tarik (berbère)
732 : Ils sont arrêtés à Poitiers par Charles Martel
2) Les Abbassides : 750 - 833 [carte 03]
C’est une dynastie fondée par Abass, un descendant de Muhammad. L’empire connaît
alors des réformes profondes d’organisation. Ainsi, le calife acquiert un nouveau statut, et
devient la chef suprême. Il est entouré de théologiens et de spécialistes du droit, les cadis,
qui sont des juges. A côté d’eux, il y a les chefs de l’administration : les vizirs. Ils tiennent
des registres pour la bonne récolte de l’impôt, et préservent le statut des nouveaux
territoires. Enfin, les émirs sont les chefs des circonscriptions militaires. En 832, le calife
se dote d’une nouvelle capitale : Bagdad qui devient vite la plus grande ville du monde.
Cela correspond au développement de grandes villes qui s’organisent comme les cités
romaines. Quelques personnalités et règnes exceptionnels :
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Al Mansur, successeur d’Abass : 754 - 775
Harun Al Rashid (calife des 1001 nuits) : 775 - 813
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Almamun, qui organise l’Afrique du Nord : 813 – 833
Mais les Abbassides doivent faire face à des difficultés, dont la mauvaise cohésion des
territoires est à l’origine. Les révoltes des populations locales, comme l’Espagne et la
Turquie, se multiplient du fait de la trop forte fiscalité. Enfin, il y a toujours des querelles
de succession dues à la concurrence accrue entre le Calife et Grand vizir.
3 ) Les Fatimides (909-1171) [carte 04]
La dynastie Fatimide est originaire d’Ifriqyya (Tunisie actuelle) et se réclame d’un courant
extrême du chiisme : l’ismaélisme.
Elle régna sur une partie du Maghreb (909-969)
puis sur l’Égypte (969-1171) en marquant l’histoire architecturale et artistique de ces
régions.
A la mort de Jafar al Sadiq en 765 (selon la tradition chiite, il serait mort empoisonné par le
calife abbasside al- Mansoûr), le courant chiite se sépare en deux. Le fils aîné, Ismaël, était
mort avant son père alors qu’il en était l’héritier spirituel. La rumeur qu’il n’est pas mort
mais simplement occulté commence à courir. Un imam occulté est, selon la tradition, un
al-Mahdî (« le bien guidé », celui dont on attend le retour). Les tenants de cette option vont
devenir les chiites septimains (par référence au septième imam occulté, choisi parmi les
descendent de Ali, cousin et gendre du prophète) ou Ismaéliens. Les partisans de l’autre
fils, Musa Qazam, réfutent l’occultation. Ils sont majoritaires. On les qualifiera, plus tard
de chiites duodécimains (référence faite au douzième imam). Un siècle après la mort
d’Ismaël, apparaît Muhammad qui prétend être son fils et avoir vécu caché. A partir de ce
moment il prend la tête des Ismaéliens. En 899, à Salamyya en Syrie, Obayd Allah se
présente comme étant le petit-fils de Muhammad et prétend à la direction du mouvement.
Une scission survient. Les Fatimides (référence à Fatima, fille du Prophète, dont ils
prétendent être les descendants) reconnaissent Obayd Allah mais d’autres le rejettent (les
Qarmates). À partir de 969, l’Égypte devint le siège du califat et un centre artistique
majeur. Le transfert de la dynastie s’accompagna de la création d’une nouvelle capitale, Le
Caire, entourée d’une muraille de briques et avec deux grandes mosquées : al-Azhar (969973) et la mosquée dite d’al-Hâkim (990-1013). L’influence locale que la mosquée d’Ibn
Tûlûn exerça se ressent dans ces édifices.
Les Fatimides ne cachent pas leur intention de conquérir Bagdad tenue par les
Abbassides. La conquête de l’Egypte est une étape nécessaire pour la réalisation de ce
projet. Plusieurs tentatives ont lieu. En 919 Alexandrie est prise. La victoire décisive se
produira en 969.
À partir de 1060, le territoire des Fatimides se réduisit jusqu'à ne plus comprendre
que l’Égypte. En 1098 les Fatimides ont vaincu les Turcs et se sont emparés de Jérusalem.
Mais dès l'année suivante, les premiers Croisés chassaient les Fatimides de Jérusalem
(1096-1099).
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4) Le califat omeyyade de Cordoue (929-1031) [carte 05]
A peu près à la même époque est proclamé le califat de Cordoue en Andalousie. L’émirat
est alors si florissant qu'il ambitionne le titre de califat. C’est Abd al-Rahman III (912-961)
qui en 929 se coupe de Bagdad et se proclame calife du troisième califat du monde
musulman (avec celui abbasside sunnite de Bagdad qui existe depuis 750, et celui fatimide
chiite instauré en Égypte en 909). C’est l’apogée d’al-Andalus. Son fils Al-Hakam II (962976) possède la plus grande bibliothèque de son temps et encourage les arts et les lettres. À
sa mort, son fils Hisham II n'a que 11 ans. Sa régence est assurée par le vizir Ibn Abi Amir
qui s’efforcera de réorganiser le califat pour prendre le pouvoir. Il est surnommé Almanzor
(le victorieux). Il attaque le royaume chrétien de Leon et détruit Saint-Jacques-deCompostelle en 997. Il essayera d'imposer la dynastie des Amirides ce qui cause une
guerre civile avec les légitimistes. En 1010 Cordoue est incendiée et en 1031 les possessions
musulmanes explosent en une vingtaine de taïfas (en espagnol : bande, faction).
5) Les Mamelouks (1250-1517)
Les derniers sultans ayyubides du Caire avaient constitué une importante garde
rapprochée, constituée d'esclaves – en arabe « mamelouk » – recrutés dès leur plus jeune
âge, majoritairement en Asie Centrale. Ces mamelouks finirent par renverser la dynastie et
prendre le pouvoir en Egypte et en Syrie à partir de 1250. Ils reprennent le titre de sultan,
qui échoit en principe à l'un des leurs en fonction de son prestige et selon un mode électif.
Leur longue domination sur près de trois siècles est généralement divisée en deux
périodes : les Mamelouks bahrites (1250-1390), (de « bahr », d’après leur caserne sur le Nil,
sur l'île de Rawda) et les Mamelouks burjites ( de « burj », d’après leur résidence dans la
Citadelle) ou circassiens (1390- 1517). La longue domination des Mamelouks constitue une
période extrêmement riche et prospère, particulièrement pour l’Egypte. Les sultans furent
de grands mécènes et de grands bâtisseurs.
6) Les seldjoukides (1038-1307) [carte 06]
Ils sont les membres d’une tribu turcique qui a émigré du Turkestan vers le Proche-Orient,
ils se convertirent à l’islam au Xème siècle avant de s’installer et de régner sur les actuels
Iran et Iraq ainsi que sur l’Asie Mineure entre le milieu du XIe siècle et la fin du XIIIe siècle.
À côté des Grands Seldjoukides, dits encore Seldjoukides d'Iran, on distingue
habituellement quatre groupes principaux : les Seldjoukides d’Iraq, de Kerman, de Syrie,
de Rum ou d’Anatolie (connus aussi comme Seldjoukides de Konya [Iconium] ou d’Asie
Mineure). Le rôle de cette famille a été si considérable que son nom est souvent employé
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par extension pour désigner tous les Turcs occidentaux du Moyen Âge, y compris ceux
qu'elle n'avait pas vassalisés ou qui étaient ses compétiteurs.
Dates clés :
1037 - Togrul Bey, sultan de Nichapour. Premières conquêtes.
1040 – Les Turcs Seldjoukides chassent les Ghaznévides du Khorasan (Iran oriental).
1060 - Prise de Bagdad.
1071 – Les seldjoukides écrasent et capturent le basileus Romain IV Diogène, près du lac
de Van, à la bataille de Mantzikert (aujourd'hui Malazgirt).
1074 - Fondation du sultanat de Konya (Roum).
1196-1270 - Croisades.
1308 - Disparition du sultanat de Roum.
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