1
1) Cadrage de la question du concours (extraits)
Cette question porte sur la part du monde islamique issue du premier siècle des conquêtes et qui est restée attachée,
tout au long ou pendant une large part de la période considérée, à la langue arabe du premier gouvernement
impérial.
C’est pourquoi elle exclut l'Anatolie et les Balkans, l'Iran, l'Asie Centrale et le monde turcique, les Indes, l'Islam
malais et l'Islam africain, tous espaces dont l’historiographie est par ailleurs plus difficile à mobiliser pour les
candidats et les enseignants qui les préparent au concours.
Elle s’ouvre avec le moment où la proclamation de trois califats rivaux (à Bagdad, à Mahdiya, puis au Caire, et
enfin à Cordoue après 929) le prive de son unité impériale, puis y renouvelle peu à peu, avec l’emprise croissante
des « peuples nouveaux » (Turcs, Berbères), le fonctionnement des armées et de l’État. Elle se prolonge jusqu’aux
bouleversements de la fin du XVe siècle et du début du XVIe siècle : chute de Grenade (en 1492), chute du Caire
aux mains des Ottomans (en 1517), émergence du chérifisme dans le Maghreb extrême.
L’intitulé met l’accent sur la culture politique de l’Islam. Tous les aspects de la pratique du gouvernement seront
donc sollicités : légitimation des pouvoirs – puisque leur multiplicité les place désormais en constante position de
rivalité ; ambitions universelles, conquêtes tribales et consolidations impériales ; constitution des armées, tribales,
mercenaires ou serviles, conduite de la guerre, poids et distribution de la fiscalité; ethnicité des castes et des
fonctions dans l’État ; titulature des princes, affirmation des califats, des sultanats, des pouvoirs délégués ; mise en
place et en scène des souverainetés, sédentarité ou itinérance du pouvoir, sièges et repos de la puissance, villes
capitales, palais ou citadelles, mausolées et nécropoles ; autorité et privilèges religieux des califats, pratiques
orthodoxes, audaces hétérodoxes et dévotions soufies ; magnificence des objets, mécénat des édifices et des
fondations pieuses, enrôlement des savants ; protection, exploitation ou persécution des communautés minoritaires,
juives et chrétiennes.
2) Programmes de 5e (extraits)
Repères annuels de
programmation
Démarches et contenus d'enseignement
Thème 1
Chrétientés et islam (VIe-XIIIe
siècles), des mondes en contact
Byzance et l'Europe
carolingienne.
De la naissance de
l'islam à la prise de
Bagdad par les
Mongols : pouvoirs,
sociétés, cultures.
Dans la continuité de la classe de 6e, qui aborde la période de la préhistoire à l'Antiquité, la classe
de 5e couvre une vaste période, du Moyen Âge à la Renaissance. Elle permet de présenter aux
élèves des sociétés marquées par la religion, au sein desquelles s'imposent de nouvelles manières
de penser, de voir et de parcourir le monde et de concevoir l'exercice et l'organisation du pouvoir
séculier.
La période qui s'étend du VIe au XIIIe siècle, de Justinien à la prise de Bagdad par les Mongols
(1258), est l'occasion de montrer comment naissent et évoluent des empires, d'en souligner les
facteurs d'unité, ou au contraire, de morcellement. Parmi ces facteurs d'unité ou de division, la
religion est un facteur explicatif important. Les relations entre les pouvoirs politiques, militaires et
religieux permettent par ailleurs de définir les fonctions de calife, de basileus et d'empereur.
L'étude des contacts entre ces puissances, au sein de l'espace méditerranéen, illustre les modalités
de leur ouverture sur l'extérieur. La Méditerranée, sillonnée par des marins, des guerriers, des
marchands, est aussi un lieu d'échanges scientifiques, culturels et artistiques.
BO du 26 novembre 2015
3) Ressources (extraits), mars 2016
Dans le monde musulman, les notions de calife et de califat sont centrales. Le calife (« successeur ») se réclame
de l’héritage de Muhammad. C’est à propos du quatrième calife, Ali, cousin et gendre de Muhammad, que naissent
les divisions entre musulmans et que les premières batailles les opposent : de là naît l’opposition entre sunnites et
chiites, pour lesquels Ali est le premier imam. La dynastie des Omeyyades domine le monde musulman jusqu’en
750 depuis leur capitale de Damas, mais elle peine à imposer la stabilité à un territoire immense qui va de l’Indus à
la péninsule ibérique, et, à la suite de la bataille du Grand Zab (dans l’actuel Irak), la dynastie des Abbassides
s’impose, qui restera au pouvoir jusqu’en 1258, fin de notre période. Cependant, c’est un Omeyyade, rescapé de
cette défaite, qui fonde un nouvel État à Cordoue.
« Gouverner en Islam (Xe-XVe siècles) » dans l’histoire scolaire (collège)