Synthèse du Forum “ Les territoires de santé ”

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Assises Régionales : “ Quelle offre de soins pour la Bretagne en 2010 ?”
Synthèse du Forum “ Les territoires de santé ” 9 sept 2004 – Quimper
Animateurs : Alain Even, président de la section prospective du conseil économique et social de Bretagne
Laurent TARDIF, chargé de mission à l’ARH de Bretagne
Rapporteur : Dr Jean PASCAL, médecin de santé publique du CHU de Nantes
1ère partie : principaux résultats du rapport “ Territoires et Santé en Bretagne ”
Postulat : “ Parler de territoire, ce n’est pas limiter la discussion à des périmètres, mais avant tout réfléchir au
contenu des services qui doivent être disponibles dans les espaces ainsi définis, à la manière de les organiser,
de mobiliser les acteurs… ”
La base de construction des niveaux de territoires repose sur la notion “ d’accessibilité ” : perçue en terme de
Trajet et de Trajectoire de soins. Ainsi 3 niveaux de territoires, lieux de l’organisation graduée des soins,
émergent :



Première proximité : quelques minutes autour du domicile pour accéder aux services (médecin
généraliste, pharmacien…)
Moyenne proximité : déplacements compatibles avec la vie de tous les jours, de moins de 20 minutes
(cabinets dentaires, médecines de spécialités courantes, soins de suite, médecine gériatrique…)
Aires de recrutements d’établissements ou de professionnels pour des pathologies ne relevant pas
des 2 premiers, construites par des flux
Chaque niveau est caractérisé par 3 grandes fonctions :



Croisement de la demande et de l’offre
Concertation et partenariat
Expression citoyenne et politique
Il s’agit de tenir compte et d’optimiser les bénéfices d’une organisation territoriale définie par les acteurs de
la Région Bretagne, en essayant de croiser :




Les espaces territoriaux existants : “ territoires sanitaires ” et “ territoires administrativo-politiques ”,
Les espaces territoriaux administrés : intercommunalité, pays, département, région
Les espaces de concertation effectifs : conseils de quartier, conseils de développement des
agglomérations et pays, CESR, conseil général et régional …
Les espaces d’échanges et de production : les “ projets médicaux de territoires ” à l’échelon du
secteur sanitaire et les “ projets territoriaux de santé ” à l’échelon de l’intercommunalité et du pays
intégrés dans les projets de développement global.
Ainsi l’aire géographique des 3 niveaux territoriaux pourrait être la suivante :

Niveau 1 = intercommunalité (118 ECPI : communautés de communes, agglomérations et urbaines)

Niveau 2 = territoires de proximité (au nombre de 21)

Niveau 3 = secteurs sanitaires (au nombre de 8), région et inter-région
Les territoires de proximité (niveau 2) :
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


Ces territoires sont un découpage des secteurs sanitaires selon les limites des zones d’emploi INSEE
(1990). Ils correspondent donc à des bassins de vie des populations tels que dessinés par les
navettes domicile travail.
Leurs limites géographiques ne résultent pas de l’observation des flux hospitaliers, mais cette dernière a
confirmé à posteriori la pertinence de l’approche par zones d’emploi.
Les zones d’emploi présentant plusieurs aires d’attractions des services hospitaliers ont été subdivisées
selon les flux observés.
Remarquons que pour 15 de ces 21 territoires de proximité la superposition avec les Pays est
parfaite ou presque parfaite.
Les principaux écarts entre les pays et les territoires ainsi définis sont localisés autour de la métropole
rennaise ou dans le pays du Centre Ouest Bretagne.
Toutefois des solutions et aménagements négociés devront être trouvés concernant :

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


Le “ Centre Ouest Bretagne ” avec son bassin de proximité “ Carhaix ” : quelle articulation avec
l’agglomération brestoise ?
Le secteur 8 (Pontivy-Loudéac) : à conserver, mais redéfinir ses missions et relations territoriales,
Le secteur 5 (Rennes) : être vigilant sur les conséquences du risque de métropolisation des services,
Le bassin hospitalier de Morlaix et secteur 1 (Brest) : à conserver, mais préciser ses relations
territoriales
Le bassin de Quimperlé et le secteur 3 (Lorient) : à conserver, mais problème entre intercommunalité
(secteur 2 de Quimper) et secteur sanitaire d’attractivité (secteur 3)
2ème partie : principaux enseignements issus du débat
La majorité des interventions a validé l’approche contenue dans le rapport. Quelques avis ont mis en garde sur le
danger qu’il y aurait à considérer les pays à devenir des espaces d’organisation des soins.
 Le Pays est un acteur territorial de santé stratégique
o
o
o
o
o
o
C’est un vrai espace de débat de proximité qui croise le mieux la rencontre et l’expression entre
citoyens, élus et professionnels de santé.
C’est un réel espace de réflexion, de production et d’action au plus près de la réalité des besoins
locaux à travers le conseil de développement et par l’implication des acteurs à travers la construction du
projet territorial de santé.
Il est le meilleur niveau pour impliquer plus avant les élus, notamment en terme de participation à la
réflexion en matière de projets ou programmes de santé et à son appropriation, point de départ à une
nécessaire implication et représentation plus large de l’élu à l’échelon du secteur et de la région. A noter
que cette participation de l’élu doit être accompagnée au vu de la difficulté à comprendre ce champ
d’action qu’est la santé et en particulier le soin, comme cela peut être observé pour le citoyen.
Le projet territorial de santé du pays est l’outil central qui devrait concrétiser la pertinence et la
viabilité du choix de ce territoire de santé. Toutefois, sa mise en œuvre doit être clairement initiée et
accompagnée, notamment par l’identification d’un leader ou chef de projet.
Les projets des établissements ou de services devraient être construits en lien avec le projet
territorial de santé dans lequel ils s’inscrivent et inversement.
Il faut tenir compte des disparités entre pays en matière d’attractivité des professionnels du soin,
l’hôpital restant un élément structurant, mais pas le seul. Un des moyens est d’arriver à pouvoir leur
proposer une complémentarité d’activité entre ville et hôpital.
o

Il est nécessaire de penser aux moyens à mettre en œuvre pour rendre efficiente l’articulation entre
Pays, Secteur et Région. Si le “ projet médical de territoire ” produit à l’échelon du secteur sanitaire
devrait intégrer les “ projets territoriaux de santé ” produits par les pays correspondants, d’autres
moyens doivent être proposés.
Le secteur sanitaire, tel qu’anciennement défini par la carte sanitaire, doit être maintenu :
Certes, des aménagements doivent être réalisés, tenant compte notamment des remarques
contenues dans le rapport “ Territoires et Santé en Bretagne ”.
o La conférence sanitaire de secteur est stratégique dans ce dispositif. En effet, ce devrait être l’outil
de régulation de l’offre territoriale ; l’ARH devrait largement s’appuyer sur ses propositions ou
recommandations. C’est le lieu privilégié d’échanges en matière de planification de l’offre et de
l’organisation des soins : il devrait tenir compte du résultat des projets territoriaux de santé et être garant
d’une homogénéité de réponse et de réduction des écarts entre pays.
o A noter que chaque conférence de secteur devrait associer les élus, d’une part, dans sa composition,
outil de concertation, et, d’autre part, dans ses prises de positions, outil de régulation. C’est un des
moyens d’aider les élus à participer plus avant dans le processus d’appropriation des problèmes de
santé et de réponses effectives à apporter qui dépassent le seul secteur des soins.
o Le projet médical de territoire (déclinaison du SROS) doit nécessairement intégrer le résultat de la
production des différents projets territoriaux de santé (élaboré par les pays). C’est un moyen
nécessaire de réponse à l’articulation efficiente entre échelons territoriaux.
o



La participation du citoyen et de l’élu
o
Elle doit se poursuivre, même si elle reste difficile, tout en tenant compte des enseignements de la
participation citoyenne telle qu’initiée dans les conférences de santé et surtout déroulée au cours des
états généraux de la santé…
o
Elle doit être de principe effective au moins dans tous les Pays, en les associant notamment aux
projets territoriaux de santé.
o
La difficulté de la place de l’élu dans le dispositif a été précédemment évoquée. Sa participation
princeps doit être induite aux différents niveaux territoriaux (le pays représentant le 1er niveau
d’accroche) et par leur participation aux projets de territoires de santé et/ou médicaux si nous voulons
concrétiser en Bretagne l’intégration de la dimension santé dans les politiques publiques.
Des articulations territoriales doivent être pensées et des modèles de coopération proposés
o
Ente Pays et secteur : ceci a été évoqué précédemment.
o
Avec l’échelon départemental et son conseil général : au minimum en associant de principe l’élu aux
conférences sanitaires de secteur.
Il faut noter que les territoires de l’action sociale ne sont pas nécessairement superposables aux
territoires de santé tel que proposé dans le rapport “ Territoires et Santé en Bretagne ”.
o
Avec les secteurs psychiatriques : certains découpages doivent peut-être être proposés.
Niveaux territoriaux et hôpital
o
Chaque échelon territorial devrait présenter “ un panier minimal de services ”, en particulier de soins
médico-techniques hospitaliers (MCO, SSR…), qu’il reste à déterminer.
o
L’hôpital reste toujours la structure de référence en matière d’offre de soins, c’est lui qui structure
l’offre de soins de proximité, et qui reste l’élément majeur d’attractivité pour les professionnels du
soin (médicaux et paramédicaux)…
Cette notion d’attractivité est majeure au vu de l’évolution de la démographie médicale et du
comportement des praticiens. Toute régulation territoriale de l’offre doit nécessairement intégrer une
nouvelle dimension dictant le choix des praticiens : “ la qualité de vie ”.

o
A noter qu’il ne s’agit pas de définir initialement les différents échelons territoriaux en fonction
des activités de soins. Mais il semble nécessaire sur la base des niveaux des territoires, tels que
proposés dans le rapport, de définir, dans un second temps, l’offre de soins minimale dont ils
devraient être dotés, tout en tenant compte des disparités territoriales (densité de population,
caractéristiques socio-économiques, infrastructures routières, attractivité …) notamment entre pays, afin
de réduire les écarts potentiels de prise en charge.
o
Ainsi, les questions suivantes émergent : Quelle prise en charge minimale devrait être proposée sur
chacun des niveaux de territoires ? Quelles devraient être la nature et la répartition des équipements
hospitaliers dans un territoire ? Quelles missions devraient être dévolues à l’hôpital dans ce territoire ?
o
A l’échelon intercommunal et/ou de pays, quelles doivent être les missions et donc les
compétences à affecter à l’hôpital de proximité, ce dernier se différenciant de l’hôpital local ?
L’hôpital conservant son rôle structurant, chaque pays devrait-il être doté d’un hôpital de proximité ?
Encore faudrait-il définir ce qu’est un hôpital de proximité ?
Autres niveaux territoriaux : la région et l’inter-région, qu’en est-il ?
Assises Régionales : “ Quelle offre de soins pour la Bretagne en 2010 ?”
Synthèse du Forum “ L’Hôpital Local et l’Offre de Soins de Proximité ” 23 sept 2004 – Saint Brieuc
Animateurs : Philippe FORT, Directeur de la DDASS des Côtes D’Armor
Joanny ALLOMBERT, Directeur de l’hôpital local d’Antrain
Rapporteur : DDASS des Côtes D’Armor
Le forum a été replacé dans son contexte : l’élaboration du SROS III en référence à l’ordonnance du
04 septembre 2003 relative à la modernisation des institutions sanitaires.
Sur le plan du calendrier, le SROS doit être arrêté pour septembre 2005.
Dans un objectif de démarche concertée, les résultats attendus du forum visent :
- Le partage des enjeux
- Une analyse commune
- La formulation de principes d’organisation et de recommandations concrètes.
Le Directeur d’hôpital local, animateur du forum dégage les enseignements suivants de son
expérience de terrain :
L’hôpital local a une image qui ne correspond pas à la réalité vécue ;
C’est un acteur important du maillage du territoire ;
-
La prise en charge des personnes âgées constitue une activité majeure de ce type d’établissement.
-
Les missions sont définies par la circulaire du 28 mai 2003 qui symbolise la reconnaissance de ce
type de structure.;
-
Les soins dispensés correspondent à des soins de proximité et ne s’appuient pas sur la disponibilité
d’un plateau technique ;
-
La prise en charge médicale repose sur l’intervention de médecins libéraux ;
-
L’hôpital local assure l’interface entre le sanitaire, le médico-social et la ville et constitue un relais
local ;
-
Les moyens sont souvent limités et dégagent de faibles capacités d’investissements ;
-
La coopération et les complémentarités constituent des orientations à privilégier ;
-
La motivation et l’implication des médecins sont déterminants ;
-
Les prises en charge impliquent une compétence en gériatrie ;
-
La problématique des frontières, qu’elle soit
l’articulation sanitaire – médico-sociale, est centrale ;
géographique ou qu’elle porte sur
1ère Partie : Quelle place pour l’hôpital local dans la chaîne de soins ?
Hôpital Local de Guéméné-sur-Scorff : M. BATOVANJA – directeur
Dr GUYOMARCH – Président de la CME
M. BELZIC – cadre infirmier
Les représentants de l’établissement ont orienté leurs interventions sur le thème des soins palliatifs
en développant particulièrement 3 axes :
la lutte contre l’isolement des malades
la lutte contre la douleur
la préparation des soignants à l’accompagnement de fin de vie
Cette unité constitue aussi un terrain de stage pour les soignants. Les responsables de l’établissement
ont mis l’accent sur la qualité de l’accueil des patients et de leurs familles. La majorité des patients
est domiciliée sur un secteur proche de l’établissement.
La motivation et l’implication des médecins et du personnel soignant sont particulièrement
soulignées.
Le débat a, plus particulièrement, mis en évidence :
Le niveau de tarification jugé faible qui correspond au prix de journée pratiqué en médecine. Les
hôpitaux locaux ne sont pas visés par la T2A, qui pourrait néanmoins, selon certains intervenants,
répondre à certains types de prise en charge.
La forte implication des médecins : 5 médecins interviennent dans la journée et assurent une
astreinte de nuit – contre visite systématique le soir.
Les difficultés de recrutement des personnels : d’autant plus aigues que l’établissement se situe
dans une zone fragilisée en Bretagne rurale;
L’insuffisance des moyens et celui des règles de financement.
Le statut des établissements privés qui se situent sur ce même créneau et qui ne peuvent pas, à ce
jour, juridiquement bénéficier de la reconnaissance d’hôpital local.
Les atouts d’une équipe mobile en soins palliatifs et l’importance d’inscrire l’hôpital local dans un
réseau.
La nécessaire adaptabilité des hôpitaux locaux aux prises en charges de proximité.
Deuxième partie : comment mieux articuler les différents intervenants en
hôpital local ?
Docteur BURONFOSSE gériatre au centre hospitalier de QUIMPERLE
Docteur BEAL président de la CME de l’hôpital local du FAOUET
Les intervenants ont témoigné d’une expérience de complémentarité entre les 2 établissements
formalisée par convention et intégrée à un réseau gérontologique.
Cette coopération a permis de résoudre les difficultés de suroccupation des lits de médecine au
centre hospitalier au Quimperlé et d’offrir aux personnes âgées de la région du FAOUET une prise
en charge de proximité, de qualité en facilitant leur retour rapide à l’hôpital local.
Ils ont traité de :
la mise en place de formations communes aux équipes et de l’élaboration d’un dossier commun
en soulignant les difficultés à obtenir l’implication continue des médecins.
L’organisation de consultations spécialisées au sein de l’hôpital local par des praticiens du
centre hospitalier de Quimperlé.
Des atouts d’une connaissance mutuelle des équipes.
De la nécessité de réactivité pour répondre aux demandes de consultations programmées
Les fondements de cette complémentarité sont :
-
La qualité de prise en charge du malade
Servie par un projet de service
Intégré à un réseau gérontologique plus large et bénéficiant de la mise en place d’un CLIC
Au cours du débat,
Les médecins libéraux ont exprimé leur intérêt pour une pratique en hôpital local : l’attractivité
d’installation en zones rurales est ainsi renforcée.
Compte tenu des besoins, l’odontologie n’occupe pas une place suffisante à l’hôpital local.
Les relations avec les cliniques privées s’établissent dans le cadre de prises en charge en soins de suite
indifférenciés.
Dans tous les cas les retours interviennent rapidement vers l’hôpital local, si possible en médecine.
L’intérêt de disposer d’équipes mobiles de gériatrie au sein des SAU et des UPATOU est souligné.
L’impact positif sur les durées de séjours des personnes âgées est relevé. Il s’agit là d’un changement culturel
nécessitant une bonne organisation du parcours du patient. Pour réussir, il importe que des intérêts convergents
se dégagent.
Troisième partie : quels outils pour favoriser une prise en charge globale et
coordonnée des personnes âgées ?
Docteur NAGARD hôpital local de la Roche Bernard
Docteur GOBERT médecin coordonnateur hôpital local de LESNEVEN
Membres de l’association des généralistes des hôpitaux locaux.
- Le rôle du médecin généraliste est de promouvoir une prise en charge globale du patient au sein
d’une structure de proximité disposant :
- d’une filière complète sanitaire et médico-sociale.
Ceci implique le recours à de multiples compétences soignantes, techniques, sociales pour
établir les liens avec les intervenants du domicile, de faciliter le retour en s’appuyant sur un réseau.
-
L’hôpital local doit donc disposer de moyens suffisants pour assurer ses missions et apporter
une réponse adaptée aux besoins locaux.
Le médecin en hôpital local est à la fois médecin de ville et médecin hospitalier.
Des difficultés se profilent pour l’avenir sur le plan de la démographie, ou du fait de facteurs
sociaux.
Le rôle de l’hôpital local est méconnu par les jeunes médecins alors qu’ils s’agit d’un métier
passionnant alliant fonctions cliniques et autres … d’interventions : animations – formations –
épidémiologie – administration – coordination…). L’hôpital local constitue un véritable hôpital de
médecine générale et peut-être un cadre d’exercice renouvelé pour la médecine générale de demain.
Au cours du débat, les interrogations et points de vue suivants ont été exprimés :
L’hôpital local peut-il constituer un centre de soins ? Il s’agit, selon les intervenants, d’un cadre intéressant
pour accueillir une maison médicale et assurer notamment la permanence des soins au sein de l’établissement.
L’hôpital local peut également avoir un rôle structurant pour les réseaux de soins (ex : soins palliatifs). Il peut
aider à fédérer les énergies en facilitant la coordination.
Sur le plan des moyens, l’insuffisance des personnels non médicaux est exprimée : les temps d’écoute ou
médico-sociaux sont peu pris en compte dans les financements alors qu’ils sont déterminants dans la prise en
charge.
- Sur le thème de l’intégration de praticiens hospitaliers à l’hôpital local, les avis sont partagés. Il faut
éviter tout dogmatisme, et conserver, en tout état de cause, la place du médecin libéral.
- L’hôpital local constitue une structure légère : il conviendra d’alléger certaines procédures de
fonctionnement aujourd’hui appliquées sans distinction à tous les établissements.
Assises Régionales : “ Quelle offre de soins pour la Bretagne en 2010 ?”
Synthèse du Forum “ L’articulation ville-hôpital ” 2 sept 2004 – Vannes
Animateur : Claude Humbert, Directeur de l’URCAM
Rapporteur : Pr LOMBRAIL
Le forum s’est déroulé en 4 séquences où 2 témoins exposaient leur point de vue avant des questions
de la salle ( 150 personnes).
1ère partie : coopération des acteurs de terrain :
Les deux témoins étaient le Dr Sylvie BESSON, coordinatrice de l’HAD du pays de Rennes et M.
GUILLERM, infirmier libéral représentant CAP – RÉSEAU.
L’expérience de l’HAD fait ressortir les éléments suivants :
- le CA de l’association réunit des représentants de toutes les parties prenantes, ville et
hôpital, professionnels de santé et tutelles, ce qui permet un pilotage concerté.
- Les contacts avec l’hôpital (qui représente ¾ du recrutement) sont essentiels pour organiser
les admissions ;
- La coordination des intervenants au domicile est facilitée au quotidien par un dossier
médical qui reste au domicile du patient, et selon les besoins par des réunions de coordination
ou des échanges téléphoniques ;
- La prise en charge à domicile nécessite d’être encouragée (« éducation du patient et de sa
famille ») et accompagnée sur un plan social et psychologique (soins palliatifs). A ce
propos, une intervenante dans la salle souligne le danger de transférer des charges trop
lourdes aux familles, ce qui fait rappeler deux principes par l’animateur : celui de libre
choix (y compris de ne pas accepter une prise en charge à domicile) et la nécessité de
préserver la même qualité des soins quelle que soit l’option choisie.
L’expérience jeune du CAP – Réseau permet de mettre en évidence la mobilisation de
l’ensemble du monde libéral : les médecins à travers leur URML et les professionnels paramédicaux
à travers CAP - Réseau. Cette plate-forme pluriprofessionnelle représente au départ un espace de
discussion qui a permis d’abord aux différents partenaires de se connaître (et par exemple pour un
infirmier de savoir précisément « ce que sait faire » un kiné). Elle a ensuite permis l’élaboration (en
commun avec l’URML ?) d’une charte des professionnels libéraux qui devrait déboucher sur trois
chantiers : maintien à domicile, permanence des soins et prévention. Les groupes de travail
correspondants devraient pouvoir faire des propositions à intégrer dans le SROS3. Pour le Président de
l’URML dans la salle, cette charte illustre l’effort des libéraux pour s’organiser. Cet effort portera
d’autant mieux ses fruits que les missions des uns et des autres seront déterminantes, et notamment
celles de l’hôpital : « si chacun s’organise, les réseaux se feront ».
L’animateur résume un premier ensemble de points forts :
- association de tous les partenaires aux instances de pilotage ;
- importance des outils de coordination au quotidien (dossier, etc) ;
- participation des usagers pour des choix éclairés ;
- besoin d’espaces d’échanges entre professionnels ;
- nécessité pour chacun des grands groupes d’acteurs (ville et hôpital) de se structurer en
propre pour pouvoir d’autant mieux coopérer ;
- l’importance de l’ouverture du SROS au social (donc aux collectivités territoriales) et à
l’ambulatoire (coopération de l’hôpital avec la ville) ; besoins de soutien adapté aux familles
pour le maintien à domicile de malades nécessitant des soins lourds.
- un point annexe important signalé dans la salle : régler le problème de la collecte/élimination
des déchets en ville.
2ème partie : permanence des soins et urgences hospitalières :
Les deux témoins étaient le Directeur Adjoint du CHU de Rennes, M. LE GOFF et le Président
de l’ADPS 56, le Dr JUETTE, médecin généraliste à Ploërmel.
La situation des urgences du CHU conduit aux constats suivants :
- le nombre de passages au SAU (les personnes se déplacent) a augmenté de 12 % entre
1999 et 2003 (quand les urgences cardiologiques restent stables) et le nombre d’affaires
traitées par le SAMU – centre 15 (les personnes téléphonent) de 130 % ;
- la notion d’urgence apparaît floue ; la hausse de fréquentation traduit probablement tout
autant une certaine détresse sociale qu’une montée en puissance du consumérisme. Les
règles du jeu entre ville et hôpital ne sont pas claires ni stabilisées .
Parmi les réponses possibles, si l’hôpital doit s’organiser en interne, la médecine ambulatoire
doit se questionner sur son rôle (la permanence des soins est une mission de service public qui
n’incombe pas forcément au seul hôpital public). L’hôpital doit accompagner les initiatives comme
l’installation de maisons médicales ou la régulation libérale au centre 15. Il faut clarifier les missions des
acteurs pour pouvoir s’organiser en conséquence.
Pour ADPS – 56, l’expérience de la régulation libérale semble positive. La permanence des
soins aux heures de fermeture des cabinets peut s’organiser avec un regroupement des secteurs de
garde. C’est parfois l’occasion d’ouvrir une maison médicale. Trois secteurs expérimentent la
suppression de la garde de nuit (0h-8h), sans difficultés semble-t-il : « les usagers s’y font » et il n’y a
pas de sollicitation accrue des urgences hospitalières (mais un médecin régulateur hospitalier dans la
salle évoque un manque d’effecteur pour quelques visites « incontournables »).
Le débat souligne le contraste entre l’afflux toujours croissant des consultants et des appels au
SAU et au centre 15 du CHU quand les régulateurs libéraux estiment que leur nouveau mode de
fonctionnement (après la grève des gardes en 2001) n’induirait pas de phénomène identique, sans
explication satisfaisante, si ce n’est une différence probable entre la grande ville anonyme et un monde
rural encore structuré, entre l’activité de jour et de nuit.
Le Président de l’URML intervient pour demander où est le donneur d’ordre politique.
L’animateur propose de retenir les points suivants :
- difficulté d’offrir une réponse graduée ;
-
nécessaire information des usagers pour un bon usage des (structures de) soins :
aller/appeler là où il faut juste quand il le faut ;
nécessaire clarification des missions des acteurs ;
poursuivre les échanges entre organisations ;
l’organisation par l’expérimentation, pragmatique, questionne la pérennité des actions quand
elles ont fait la preuve de leur efficacité.
3ème partie : Échanges d’information :
Les deux témoins étaient le Docteur LAURENT, responsable du DIM du CRLCC de Rennes et
le Docteur SAMZUN, médecin généraliste membre du bureau de l’URML.
Vu de l’hôpital le besoin d’échanges d’informations naît de la dispersion de l’information
entre intervenants multiples de prises en charge fractionnées de maladies chroniques. Les NTIC
n’ont fait l’objet que d’expériences isolées et partielles en la matière. Dans ce contexte, le législateur
introduit le dossier médical personnel. Cette obligation vertueuse en théorie paraît difficilement
applicable et on peut poser la question de l’efficience d’une telle mesure.
Vu de la ville, il s’agit de savoir comment délivrer la bonne information, au bon moment,
au bon endroit. Les 2 parties, ville et hôpital, s’y efforcent mais on peut progresser en exhaustivité et
en rapidité des échanges. Le Docteur SAMZUN rapporte 3 exemples de déficit de communication qui
gênent la prise en charge en ville et plaide pour une culture de l’échange (avec les moyens
traditionnels que sont téléphone, fax et courrier) qui permette de « percer les cloisons ».
D’après les enquêtes de l’URML, les médecins généralistes sont prêts à échanger à travers
des canaux sécurisés, et la majorité sont informatisés mais ils ne sont pas encore tout à fait prêts :
7/10 sont demandeurs de formation à l’informatique, seuls 18 % ouvrent régulièrement leur boîte à
lettres et ils ont de moins en moins de temps dédié à la communication. A cet égard, seuls 50 %
disposent d’un secrétariat physique et, dans ce cas, seules 1/3 des secrétaires ont accès aux
« fonctions nobles » de l’outil informatique. Il faut donc travailler pour après-demain et expérimenter
en sachant que c’est aux médecins (de ville et d’hôpital) de dire quels sont leurs besoins (le DMP
soulève le scepticisme et une interrogation sur la balance coût/efficacité).
-
L’animateur propose quelques idées-forces :
il faut échanger malgré tout, mais comment rendre les échanges plus fluides ?
à moyen terme il faut raisonner messagerie sécurisée en attendant le DMP,
ne pas oublier formation et accompagnement des acteurs (aux NTIC mais plus simplement
faciliter les échanges),
garder un souci de pragmatisme (par exemple optimiser l’usage des outils traditionnels),
décloisonner (ou faire des trous dans les cloisons) pour que les acteurs se parlent plus et
mieux,
penser l’organisation du travail en conséquence (et notamment le secrétariat au cabinet),
valoriser les expériences positives.
Parmi les éléments du débat on peut relever :
- est-il possible de s’organiser dans le cadre d’un exercice en solo ,
- ne faut-il pas élargir la problématique à l’ensemble des professionnels qui interviennent dans la
prise en charge, acteurs du sanitaire voire du social [P. Lombrail : attention aux problèmes de
partage du secret],
-
-
mais alors il ne faut pas se cacher les questions de pouvoir, ces échanges peuvent bousculer
les équilibres établis,
l’hôpital local est déjà un lien d’interface entre la ville et l’hôpital et il faut valoriser cette
expérience,
comme il faut valoriser d’autres expériences, comme celle du réseau de prévention cardiovasculaire des Côtes d’Armor : message sécurisé pour les échanges entre professionnels et
dossier papier qui concentre les informations, entre les mains du patient,
une question : pourquoi le carnet de santé de l’enfant marche et pas celui de l’adulte ?
une proposition de principe fondateur du SROS 3 (M. HUMBERT) : pour une bonne prise
en charge globale, développer des échanges d’information optimisés.
4ème partie : amélioration des pratiques – qualité :
Les deux témoins étaient le Dr MONPETIT, représentant du réseau ONCO-Bretagne et le
Docteur SAUVET, vice-président de la section MG de l’URML, généraliste à Pontivy.
Le réseau oncologique s’est constitué comme un réseau régional d’expertise. Son premier
chantier a été la réalisation d’un thésaurus qui permette d’identifier partout pareil les cas appelant
des conduites identiques (car il s’agit de cas « standards » pour lesquels il existe des guides de
conduite diagnostiques et/ou thérapeutiques, basés sur les données actuelles de la science : médecine
basée sur les faits prouvés) et ceux qui nécessitent une discussion sur la conduite à tenir. Ce thésaurus
est diffusé à tous les membres des UCPS et sur le site de ONCO, et par ce biais au grand public
puisqu’il ne s’agit que de repères à adapter au cas par cas (et il restera à apprécier dans un deuxième
temps, l’application de ces conduites).
L’URML, par le biais de APIMED, vise à promouvoir les groupes qualité en médecine
générale. 15 groupes de 10-12 praticiens se réunissent en soirée mensuellement (et plus longuement
chaque trimestre) pour remettre en cause leurs pratiques sous l’égide d’un animateur formé. La 1ère
situation étudiée, la polymédication, a permis aux participants de vérifier qu’ils avaient des
expériences semblables et des difficultés voisines qui pouvaient donc appeler des réponses
communes.
-
L’animateur lance le débat sur les interrogations suivantes :
comment développer et diffuser les démarches qualité ?
comment apporter aux patients la garantie que les professionnels qui s’occupent d’eux
partagent la même exigence de qualité ?
l’amélioration de la qualité peut-elle être un outil de cohésion entre professionnels de ville et de
l’hôpital, toutes catégories confondues ?
comment procéder avec pragmatisme : par étapes, avec des échéances réduites ?
Du débat ressortent deux points forts :
- pour le Président de l’URML le SROS 3 doit aider la profession libérale à se restructurer
pour qu’elle puisse assurer ses missions. A ce titre, il devient clair que s’installer en solo n’est
pas un gage de qualité. Pour trouver une articulation entre la ville et l’hôpital, il faut peutêtre commencer par l’hôpital local.
- Pour un hospitalier, la coordination ville-hôpital passe par le projet médical de territoire :
comment les médecins généralistes envisagent-ils le leur ?
Assises Régionales : “ Quelle offre de soins pour la Bretagne en 2010 ?”
Synthèse du Forum “ l’hôpital dans le système de santé et les liens avec
l’Université ” 20 sept 2004 – Brest
Animateurs : Hamid SIAHMED, Président de la Conférence Régionale des Directeurs de Centres
Hospitaliers
Lucas BROUSSINE, Président de la Conférence Régionale des Présidents de CME
Animateurs : Professeur Pierre LOMBRAIL
Le forum s’est déroulé en 5 temps : après une présentation par Monsieur Siahmed, 8 témoins
ont exposé leur point de vue successivement sur les missions de l’hôpital (Docteur Broucqsault), les
liens avec l’université (Professeurs Bizais et Jouquan), l’organisation interne (Messieurs Tanguy et
Cordier) et les complémentarités (Mesdames Simon, Mignard et Simon)
Présentation :
A l’occasion de la présentation du forum, M. Siahmed rappelle les objectifs du SROS III et de son
annexe, les thématiques obligatoires et les contraintes en termes de ressources et de réforme du
financement avant de s’interroger sur la cohérence globale des derniers textes, et notamment
l’articulation entre SROS III et PRSP.
Les missions de l’hôpital :
Le Dr Broucqsault s’est interrogé sans fard sur les missions de l’hôpital qui lui apparaissent peu
claires, sauf à considérer que ce sont celles qui sont financées … Selon lui, l’hôpital peut développer
des programmes de santé globale s’il est correctement financé et humainement équipé pour le faire. Il
lui semble que l’évolution du besoin en lits et places est contrastée : (diminution en chirurgie, statu quo
en médecine, croissance en soins de suite et encore plus en ambulatoire) et que la T2A va accélérer la
« vérité capacitaire », la T2A risquant de « faire exploser les anciennes limites public-privé » et de
« provoquer de rigoureux regroupements d’établissements et une nouvelle répartition des activités ».
Ces regroupements sont par ailleurs inévitables du fait de la nécessité de garantir une taille critique aux
équipes malgré une démographie médicale en baisse.
Enfin, il questionne la notion d’urgence pour conclure « le service d’urgence accueille tout sauf
les urgences » (N.D.L.R. : abusivement, si on admet avec les rapports Steg qu’une urgence ne peut
être qualifiée de ressentie qu’après un examen médical). Ceci lui permet de souligner l’habituelle
difficulté à gérer des flux et les besoins d’organisation/formation qui en découlent.
Le débat qui s’ensuit aborde la question des urgences (dans un gros CHG ce sont de l’ordre de
4 urgences vitales qui sont accueillies chaque jour) et celle de la T2A (pourquoi débattre si tout est
joué ?). L’orateur justifie sa position sur les regroupements d’activité par le fait que la compétence suit
le volume et que les plateaux techniques sont onéreux (en chirurgie cardiaque comme en
neurochirurgie il existe des seuils économiques et des services techniques, ce qui est une autre
incitation aux regroupements, notamment public-privé, quand des établissements isolément n’atteignent
pas ces seuils).
Les liens avec l’Université :
La séquence suivante a vu le responsable du bureau de pédagogie médicale de la faculté de médecine
de Brest (Pr. Jouquan), puis son doyen (Pr Bizais) exposer les difficultés des facultés à remplir leur
mandat social et le constat, pas seulement nord-americain, d’un décalage entre formation (encore trop
académique, d’autant que l’examen national classant ne peut porter que sur une vérification de
connaissances), attentes et besoins (d’acquisition de compétences professionnelles, de formation à la
décision médicale). Un exposé circonstancié détaillant théories de l’expertise professionnelle, de
l’enseignement et de l’apprentissage permet d’ébaucher des pistes de solutions (Pr Jouquan). En tout
cas, pour « former en nombre des professionnels de qualité », tous les hôpitaux ont une place dans un
dispositif de formation élargi (seul à même d’absorber le desserrement du numerus clausus) à une triple
condition : formation pédagogique, reconnaissance (du temps passé) et valorisation, évaluation dans
une démarche contractuelle (agrément quadriennal des enseignants et des structures). Les CHG
semblent concernés avant les établissements privés d’après la réponse à une question de la salle. De
même, la participation de l’ensemble des acteurs devient indispensable pour développer la recherche
clinique alors que les soins ambulatoires progressent.
L’organisation interne :
Pour démarrer cette séquence, M. Tanguy, le directeur de l’hôpital de Guingamps s’est
interrogé sur les liens qui pourraient exister entre organisation régionale et cohérence interne. Il nomme
3 types d’enjeux (objectifs) : qualité des soins (l’améliorer) et efficience, cohérence stratégique
(améliorer le pilotage de l’institution) et régulation interne (améliorer et décloisonner la gestion) ; la
réflexion sur le management des secteurs d’activité doit amener à orienter la politique qualité sur le
circuit du patient. En termes de modalités, place à la mise en œuvre de la nouvelle gouvernance avec
pragmatisme : un pôle existe quand on partage (un équipement ou une activité ; comme l’hôpital de
jour) et une logique « circuit du patient » devrait l’emporter sur une logique purement « gestionnaire » ;
les contrats d’objectifs internes doivent être cohérents avec ceux du SROS, du projet médical de
territoire, de la politique qualité et du programme d’activité (T2A) ; mais si tout le monde s’accorde à
parler d’intéressement, quid en matière de sanctions ?
Le Dr Cordier, président de la CME de St-Malo, prolonge l’exposé précédent et insiste plus
particulièrement sur la mutation culturelle moyenne que suppose la mise en œuvre de la réforme.
Parmi les questions /commentaires de la salle :
- quelle place pour l’encadrement paramédical ? réponse : le conseil exécutif ne signifie pas la fin du
management participatif.
- M. Broucqsault suggère que les écarts de productivité entre public et privé portent avant tout sur le
personnel non médial non soignant (écarts de 1 à 3 selon le Haut Conseil de l’Assurance Maladie) ;
conclusion : ne vous privez pas de votre personnel médical.
- enfin un usager fait part de son impression que « l’usager est un alibi du système de santé » et
interroge la place donnée à la prise en charge psychologique ou sociale. Il n’est pas sûr que la réponse
(il y a un SROS psychiatrique …) l’ait satisfait.
La complémentarité :
Le Dr Simon, chirurgien privé libéral, insiste sur la place du secteur privé sous OQN dans le
système de santé, particulièrement en Bretagne. Il suggère que le public doit se préparer avec la T2A à
un phénomène de concentration tel que l’a connu le privé avec le paiement à l’acte. Il distingue 3 types
de complémentarités privé – public :
- obligatoires : dans les petites villes, « sans que les cliniques paient toujours les pots cassés » ;
- consenties : pour des équipements lourds ou des activités très spécialisées ;
- pas souhaitables : dans les grands centres urbains où les réseaux permettent des coopérations
intelligentes sans que les membres perdent leur identité.
Il lui semble qu’au-delà des outils de coopération, il faut vaincre les résistances culturelles qui
s’opposent à la construction d’une offre rationnelle au plan médical et économique.
Le Dr Mignard parle de la « révolution [qui] se produit sous nos yeux » avec passage d’un
« exercice artisanal et solitaire » à une « production de soins de haute technologie et organisée » sous
contraintes économiques et démographiques. Il argumente en faveur du regroupement des hommes et
des moyens du public et du privé :
- un praticien ne peut plus tout savoir,
- il faut se former en permanence,
- le matériel coûteux et rapidement obsolète est impossible à amortir seul,
- il faut penser bassin de population et de soins, et temps d’accès à des soins de qualité.
Mais ces regroupements supposent que les mentalités évoluent (« remplacer la concurrence
par la collaboration », « on ne peut plus ignorer l’autre, surtout s’il fait bien ») et que chacun y trouve
son compte (rémunération adéquate, cadre juridique adapté).
Le Dr Simon, président de la CME du CHG de St-Brieuc prolonge l’exposé précédent par la
présentation du département médico-chirurgical, uro-néphrologique du bassin de St-Brieuc, créé
conjointement entre son service (public) due néphrologie et l’équipe de chirurgiens urologues privés à
laquelle appartient le Dr Mignard. Il poursuit par le rappel de quelques organisations nouvelles qui
illustrent selon lui le cercle vertueux de la qualité (masse critique  expérience  sécurité 
notoriété) : un bloc opératoire d’établissement ouvert à tout chirurgien, quel que soit son statut ; un
plateau d’imagerie médicale partagé par plusieurs établissements publics et privés au sein d’un bassin
de vie. Il termine en proposant que les départements médico-chirurgicaux soient les pôles de l’hôpital
public de demain (« le malade chirurgical est devenu un malade médico-chirurgical ») et plaide pour
une graduation des soins au sein d’un territoire de santé en intégrant les apports de la télémédecine.
Le débat final bref reprend certains des thèmes de la soirée (l’urgence notamment, les identités
du public et du privé) et fait émerger la nécessité d’une évaluation globale des pôles de santé.
Assises Régionales : « Quelle offre de soins pour la Bretagne en 2010 ?»
Synthèse du Forum « Plateaux techniques et soins spécialisés » 14 sept 2004 – Saint-Malo
Animateur : Dr Claude PETER, Directeur régional du service médical de l’Assurance maladie
Rapporteur : Dr Jean PASCAL, médecin de santé publique du CHU de Nantes
Préambule
En matière d’organisation de l’offre de soins, l’objectif prioritaire poursuivi, parmi plusieurs, est la qualité et la
sécurité des soins. Ainsi, l’exigence d’un égal accès aux soins devient l’exigence d’un égal accès à des soins
de même qualité et de même sécurité. En regard de cet objectif structurant, il existe deux principales contraintes
régionales à prendre en compte : une dispersion territoriale des moyens et l’évolution de la démographie
professionnelle.
Principaux enseignements issus du débat
Séquence 1 : définition (s) d’un plateau technique
Dans la circulaire DHOS du 5 mars 2004: « Le plateau technique inclut la chirurgie, l’obstétrique, la pédiatrie,
l’anesthésie-réanimation, les explorations fonctionnelles et les disciplines interventionnelles dans une perspective
d’accès aux soins de qualité 24 heures sur 24 pour la population du territoire qu’il dessert ».
L’organisation territoriale de la Médecine Physique ou de Réadaptation (MPR) montre qu’elle est peu
structurée sur le modèle d’un plateau technique. Son adaptation doit tenir compte de la « précarité » de la prise
en charge (diminution des durées de séjours des services d’amont, malades plus instables, limitation des
complications, nécessaire coopération étroite avec les services d’amont…) et des besoins de proximité de la
prise en charge avec le court séjour (une réadaptation plus précoce, facilitée et professionnelle, une coopération
plus étroite et complémentaire…). Ainsi,
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La réponse à une prise en charge globale, réadaptation familiale sociale et professionnelle, afin de réduire
les facteurs de risques, implique un partenariat plus étroit avec les services d’amont et une mise en réseau
de l’organisation de la prise en charge en MPR.
La structuration en plateau technique implique : des moyens humains adaptés aux profils de populations pris
en charge ; des moyens en matériel, ceux du SROS 2 les définissent, en apportant une vigilance particulière
aux modalités d’accès aux explorations fonctionnelles qui doivent être construites sur un mode partenarial ;
des relations de proximité : avec les professionnels du secteur libéral, avec les structures spécialisées
(filières spécialisées) et par le développement de réseaux de prise en charge.
Il faut tenir compte des difficultés qui peuvent opposer proximité (concentration et regroupement de moyens)
et spécificité (patients d’âges différents, pathologies fréquentes nécessitant des compétences spécifiques...).
Il est nécessaire de maintenir une approche organisationnelle qui prenne en compte les spécificités.
Il est nécessaire de poursuivre le développement de la prise en charge à temps partiel, plus particulièrement
en hospitalisation de jour. Une rééducation réadaptation intensive limite les conséquences d’une rupture
familiale, notamment pour les populations âgées.
La définition d’un plateau technique composé d’une offre Gynéco-Obstétricale, répondant à l’objectif de
proximité et de sécurité optimale, devrait tenir compte :
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Au minimum des conditions édictées dans le décret d’octobre 1998 qui fixe les caractéristiques minimales
de l’offre en Gynéco-Obstétrique intégrée dans un plateau technique. La région Bretagne semble y avoir fait
référence, puisque l’offre en gynéco-obstétrique a vécu une restructuration déjà bien avancée qui a amené à
la création sur le territoire breton d’une majorité d’établissements de grande taille, répondant au critère
minimal d’activité de plus de 300 accouchements par an.
De l’environnement de l’offre de proximité (ex : néonatologie, type d’activité chirurgicale, réanimation /
radiologie…) qui conditionne le niveau d’accueil en Gynéco-Obstétrique au niveau du plateau technique.
De l’impossibilité d’offrir une activité gynéco-obstétricale sans être pourvu d’un obstétricien à compétence
chirurgicale, ce d’autant que l’activité de chirurgien général disparaît.
De problèmes qui s’accentuent en matière de recrutement du personnel : garantir un effectif minimum, définir
les modalités d’une attractivité vis à vis des sages femmes, anticiper la décroissance de la démographie
médicale en gynéco-obstétriciens, tenir compte de l’aménagement du temps de travail (repos compensateur,
RTT…), intégrer dans la structuration de l’offre la dimension qualité de vie (facteur déterminant dans les
choix d’affectation professionnelle).
De l’impératif de maintenir une activité gynécologique, ciblée sur certains pôles, nécessairement adossée à
des maternités.
De la dépendance vis à vis de l’activité pédiatrique, facteur limitant au développement territorial de l’offre
obstétricale.
De l’activité en anesthésie où les professionnels médicaux rencontrent des problèmes d’assurance, de
démographie et de recrutement et qui ne souhaitent pas nécessairement avoir une activité couvrant le
champ des maternités (problèmes médico-légaux).
Le développement de plateaux techniques de gynéco-obstétrique de petite taille ne peut être envisagé sans
la présence des différents professionnels sus cités, ce qui peut en constituer un facteur limitant.
De l’articulation de l’activité gynéco-obstétricale avec le secteur oncologique où les gynéco-obstériciens
devraient être par principe associés dans le cadre de réseaux qui devraient structurer l’offre d’oncologie.
Les notions de « bien être » et de « qualité de vie » sont aujourd’hui des composantes indissociables de
l’attractivité et du recrutement des professionnels du soin, médicaux ou para-médicaux. Elles sont
indissociables de l’effectivité du travail en équipe, de la permanence des soins et de la continuité des soins. Elles
favorisent l’attractivité des grands établissements de soins et des métropoles régionales aux dépens d’autres
territoires de santé. Cette dimension incontournable doit être prise en compte, afin de limiter l’accentuation des
inégalités territoriales en matière d’offre. Des mécanismes incitateurs doivent être proposés sinon ces inégalités
ne feront que s’aggraver.
La déclinaison territoriale à moyen terme de la répartition de l’offre de soins doit tenir compte de l’évolution de la
démographie médicale. Toutefois, en amont, dans le cadre de la formation initiale hospitalière des spécialistes,
des mécanismes de régulation des filières de formation en fonction des besoins territoriaux bretons doivent être
mis en œuvre. Ces filières ne peuvent plus être déterminées par les seuls besoins des hôpitaux, vision à court
terme de la répartition de l’offre inadaptée aux besoins globaux d’état de santé de la population.
A noter que la qualité et la sécurité peuvent être définies en partie par des volumes d’activité. Ainsi pour certaines
activités sont apparues des seuils minimaux : volumes/actes, définis comme des critères de qualité. C’est d’abord
l’activité chirurgicale qui a été concernée, son extension à la médecine est prévisible. Cette définition de la qualité
tient en germe la poursuite du regroupement d’activités et à la réduction du nombre de plateaux techniques.
Séquence 2 : conditions de fonctionnement optimal du plateau technique
La disparition programmée de l’activité de chirurgie générale doit être prise en compte dans toute sa mesure.
Elle a une conséquence directe sur la pérennité, l’adaptation et la restructuration de l’offre de soins des plateaux
techniques de petite taille !
L’exemple de l’offre de soins en réanimation :
 L’offre s’est structurée autour d’équipes soignantes très spécialisées, d’une garantie de la permanence des
soins et d’une technicisation croissante cadrée par des textes successifs. Le corollaire en est, une exigence
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croissante en terme de moyens et une augmentation des coûts. Aujourd’hui tous les établissements bretons
équipés d’un service de réanimation répondraient à la réglementation en vigueur.
Toutefois, si l’offre de postes notamment médicaux semble adaptée à la réglementation ceux ci ne sont que
partiellement pourvus (problèmes d’attractivité de la profession, risques médico-légaux croissants, exercice
parfois difficilement conciliable avec les exigences sociales des nouvelles génération.
Enfin, la structuration de l’offre de soins en réanimation est étroitement liée à l’offre du plateau technique.
Cela est accentué par une pratique médicale qui ne peut s’inscrire que dans un environnement multidisciplinaire liant entre-elles différentes spécialités médicales.
Les conséquences en sont :
o une concentration inéluctable des services de réanimation sur certains sites,
o un risque « d’usure » prématurée des professionnels, liée notamment aux difficultés à pourvoir les
gardes,
o un fonctionnement à flux tendu, amenant ces services à faire sortir les patients « de façon
prématurée »,
o une offre de soins en réanimation qui devrait s’organiser en réseau,
o une adaptabilité continue des moyens aux nouveaux cadres réglementaires successifs,
o la nécessité de prendre appui, en amont, sur des SAMU et SMUR plus efficaces et efficients.
En terme d’efficience, le plateau technique offrant une activité chirurgicale devrait :
 Présenter une activité des blocs opératoires structurée autour d’une coopération étroite entre le chirurgien,
l’anesthésiste et la direction du bloc. Cette coopération prend notamment appui sur l’élaboration d’une charte
du bloc opératoire, construite en partenariat.
 Être composé au minimum des 2 activités chirurgicales suivantes : orthopédie-traumatologie et chirurgie
viscérale. Chacune de ces activités devrait être assurée par un minimum de 3 chirurgiens ETP. Il s’agit
notamment de pouvoir répondre aux besoins de permanence, de continuité et de sécurité des soins.
 Être structuré et adapté en terme de moyens humains et techniques en fonction de ce qui relève, d’une
part, de l’activité programmée et, d’autre part, de l’activité d’urgence. Cette dernière devant être assurée si
elle présente un volume d’activité suffisant. Toutefois, cette adaptation des moyens, aux deux types
d’activité, doit laisser une certaine souplesse dans la programmation de l’activité chirurgicale des blocs.
Par ailleurs, des solutions doivent être trouvées afin de limiter les entrées par les services des urgences de
patients qui relèvent d’une activité chirurgicale programmée. Cela perturbe l’organisation du travail et met
en difficulté une gestion efficiente de l’activité journalière des blocs opératoires.
L’offre de soins en matière de chirurgie vasculaire :
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Cette discipline récente soumise à une hyper technicisation croissante présente une offre de soins très
disparate en fonction des centres. Son corollaire en est une nécessaire adaptabilité des professionnels aux
techniques nouvelles et des formations inter centres très différentes sur le territoire régional et interrégional.
La répartition territoriale de cette activité sur le territoire breton semble efficiente et suffisante.
La pratique associe aujourd’hui deux types de professionnels médicaux : chirurgien vasculaire et radiologue
(spécialisé en radiologie interventionnelle), devenus indissociables. Ceci a des répercussions majeures en
terme d’organisation du travail.
La nécessité d’avoir sur un même site une imagerie plus performante et des blocs opératoires adaptés fait
que ces blocs doivent présenter une activité presque permanente.
Ainsi, en terme d’organisation du travail, la notion de service disparaît pour laisser la place à la création de
départements.
Dans cette activité, 2 éléments sont particulièrement chronophages : « le conditionnement » des malades,
étiquetés « lourds », et les temps de formation, continuum entre formation initiale et continue.
Cette activité se retrouve, elle aussi, confrontée au problème de la gestion des conséquences du repos de
sécurité et aux exigences affichées des jeunes professionnels vis à vis de la qualité de vie.
A l’exemple de cette hyper spécialisation de la chirurgie vasculaire, qui peut concerner d’autres activités
chirurgicales, se pose la question de la nécessaire graduation territoriale des soins et de la gestion des
conséquences d’une concentration des moyens sur peu de sites…
Ainsi, les exemples précédents pousseraient à poursuivre la concentration des plateaux techniques. Or cela
accentuerait les inégalités territoriales de distribution de l’offre. Finalement, il est nécessaire de travailler à la
construction de complémentarités et de coopérations afin de maintenir des plateaux techniques présentant des
seuils de qualité minimum, qu’il reste à définir. Les moyens techniques et humains minimums d’une offre de soins
minimale en fonction des différents niveaux territoriaux devraient être définis. Un consensus devrait être trouvé
afin de répondre aux besoins de proximité exprimés par la population.
La graduation des activités au sein d’une même spécialité pose la question des modalités de la répartition de
l’offre entre les plateaux techniques d’un même territoire de santé. Inéluctablement, chaque plateau technique
d’un même territoire géographique devra offrir pour une même spécialité des activités de prise en charge
spécifiques différentes et complémentaires, distribuées entre public et privé. Cela sous tend, une organisation
territoriale différenciée de l’offre par spécialité et la nécessité de faciliter le passage des médecins des secteurs
libéraux et publics, en formation initiale et continue, entre ces deux types de structures et d’activités afin
d’acquérir les compétences nécessaires dans leur spécialité.
La permanence des soins repose aussi sur l’articulation entre la ville et l’hôpital. La création des maisons de
garde y répond. Elle a participé à mieux structurer la médecine de ville afin de désengorger les urgences. Elles
semblent avoir fait la preuve d’être un bon outil de régulation des soins. A noter que l’organisation en secteur
rural est différente de celle de la ville. Ainsi, elles ont participé à la structuration de la médecine ambulatoire en
secteur rural.
Séquence 3 : organisation et implantation du plateau technique
Le regroupement des activités d’une même spécialité, l’exemple de l’imagerie médicale :
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Cette dernière décennie, l’imagerie médicale a du s’adapter en regroupant ses activités. Ces regroupements
ont montré leur intérêt (maintien du niveau de prestation) et son efficience (synergie d’activité public/privé,
meilleure gestion des urgences, progression de la qualité).
Parallèlement s’est produit une répartition différentielle de l’offre d’imagerie entre le secteur public et privé,
une accentuation de la technicisation et de la spécialisation.
Elle doit aujourd’hui répondre à un enjeu majeur en matière de qualité, celui de l’évaluation des
compétences des professionnels et son corollaire le respect de seuils de compétence. Ainsi, la formation
initiale et continue est devenue indissociable d’une nécessaire adaptabilité des pratiques. Les CHU ne
peuvent plus prétendre seuls répondre à la diversité des besoins de formation adaptée à la diversité des
pratiques et de l’offre différentielle entre public et privé, même en matière de formation initiale.
Elle se trouve pourtant confrontée à 2 difficultés : le recrutement des manipulateurs radios et le maintien des
radiologues dans les hôpitaux publics.
Elle présente des problèmes d’investissement liés à l’évolution rapide des techniques et à la durée limitée
des matériels (durée moyenne : 5 ans).
La gestion des urgences par des plateaux d’imagerie partagés, public-privé, reste difficile. Il est nécessaire
de proposer des solutions pour améliorer une gestion partagée. Ce problème de gestion se rencontre aussi
au décours de la prise en charge de patients lourds.
Le problème des gardes reste entier. Afin de garantir la permanence de soins, une solution serait de faire
participer les médecins libéraux, en créant un système de gardes organisé à l’échelon du territoire de santé
associant radiologues du public et du privé. Toutefois les radiologues libéraux ne peuvent pas être
contraints. Des mécanismes incitateurs doivent être trouvés.
Regroupé plus récemment sous forme de GIE, ces derniers ont permis : d’optimiser les moyens notamment
humains, une adaptation plus rapide au renouvellement des matériels, de favoriser la mise en œuvre de
programmes de formation et de croiser les exigences de pratiques entre public et privé. Ce modèle ne
représente pas un obstacle au regroupement de l’activité de l’imagerie, son cadre juridique restant assez
souple. A noter qu’il devrait évoluer dans le cadre de nouvelles formes juridiques telles que le GCS.
Les modèles de prise en charge en réseau, l’exemple de la prise en charge de la filière cardiologique dans
le secteur 6 :
 L’organisation en réseau de la filière cardiologique sur ce secteur de petite taille, à cheval sur 2
départements, a montré son efficacité en associant les compétences et les moyens du public et du privé.
Cette organisation en réseau a permis d’optimiser la prise en charge des urgences cardiologiques et de
maintenir une activité cohérente et complémentaire sur un territoire donné.
 Toutefois, l’ensemble de l’offre de soins du secteur n’est pas nécessairement structuré sur le même modèle.
Ainsi dans cet exemple, l’optimisation de la prise en charge a été limitée par les transports vers les
structures d’urgences distribuées et clivées entre les 2 départements. Il est donc nécessaire de donner de la
souplesse aux différents modèles de prise en charge des filières de soins, qui ne doivent pas
nécessairement opter pour le même échelon géographique d’action mais qui, à l’inverse, ne doivent pas en
faire un obstacle : il faut arriver à travailler les articulations territoriales et entre structures, autrement les
dispositifs de prise en charge en filière ou en réseau risquent d’être rapidement bloqués.
 Par ailleurs, cet exemple comme celui de l’imagerie médicale montre qu’il est nécessaire de structurer l’offre
de soins territoriale selon un schéma de complémentarité de services et d’admettre le partage des
compétences public privé, ce que reconnaissent plus facilement aujourd’hui qu’hier les professionnels du
soin. Il faut donc arriver à convaincre les politiques qu’une offre territoriale concurrentielle n’est plus adaptée
à la structuration territoriale de l’offre de soins notamment au vu de l’évolution de la démographie médicale.
Le regroupement d’hôpitaux et/ou de cliniques privés, l’exemple du secteur 8, des établissements publics
de Pontivy et de Loudéac et d’une clinique privée :
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Le regroupement d’hôpitaux et/ou de cliniques privées est parfois nécessaire si on veut maintenir une offre
de soins cohérente sur un territoire, développer une politique d’attractivité vis à vis des professionnels du
soin, et répondre aux exigences croissantes en matière de qualité et de sécurité, dans un cadre financier et
humain contraint qui oblige à optimiser les ressources devenues rares, notamment dans des territoires à
faible densité de population. L’exemple en est la fusion en cours, sur le secteur 8, des établissements
publics de Pontivy et de Loudéac et d’une clinique privée.
Le regroupement de structures privées – publiques est parfois moins difficile à induire qu’entre 2
établissements publics.
Certes ces processus sont longs et fortement soumis à l’opposition des politiques notamment locaux. De tels
processus ne peuvent pas être mis en œuvre sans une démarche concertée.
Le choix du cadre juridique structurant le regroupement doit être bien réfléchi avant que ne se produise la
fusion, notamment pour faciliter la continuité des soins au sein d’une structure associant des règles d’activité
issues respectivement du droit privé et public.
Une autre façon d’y répondre est de proposer une redistribution d’activité entre établissements d’un même
territoire.
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