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II. LA MALADIE AIGUE DU GREFFON CONTRE L’HÔTE 
(revue dans (3))
II.1 Traitement préventif de la réaction du greffon contre l’hôte
Le  traitement  classique  associe  de  la  Ciclosporine  à  la  dose  de  3  à  5  mg/kg 
par  voie  intraveineuse  et  par  jour  avec  un  relais  par  voie  orale  dès  que  ceci  est 
possible, associée à 4 doses de Méthotrexate au Jour 1, 3, 6 et 11 (4). Ce traitement 
classique établi par le groupe de Seattle après quatre essais randomisés demeure 
cependant insatisfaisant puisque la GVH aiguë se  développe  dans  40  à  50%  des 
cas  après  greffe  génoidentique  et  dans  60  à  70%  des  cas,  après  une  greffe  de 
donneurs  non  apparentés.  C’est  la  raison  pour  laquelle,  d’autres  voies  ont  été 
suivies. Le remplacement ou l’adjonction de corticoïdes aux standards, Ciclosporine 
+  Méthotrexate,  s’est  avéré,  dans  la  majorité  des  essais,  inefcace  voire  toxique 
avec  une  augmentation  du  risque  infectieux  liée  à  l’utilisation  des  corticoïdes{. 
La substitution du Tacrolimus à la Ciclosporine, en association avec le Méthotrexate 
s’est  avérée  plus  efcace  dans  deux  essais  randomisés,  que  l’association 
Ciclosporine  –  Méthotrexate. Cependant,  ce dernier  protocole  n’a pas  gagné une 
acceptante majeure au moins en Europe, du fait de toxicités rénale et neurologique 
plus  importantes  liées  à  l’utilisation  du  Tacrolimus.  Enn,  très  récemment, 
la  combinaison  Tacrolimus,  Rapamycine,  développée  dans  des  essais  de  phase 
II par  le  groupe  de Boston, semble excessivement  prometteur  et vont  faire l’objet 
d’études randomisées (5). 
Au moins en France, l’utilisation de la déplétion des lymphocytes T du greffon a été 
presque abandonnée à l’exception de la T déplétion par sérum anti-lymphocytaire.
Cependant,  soulignons  que  dans  certains  pays,  la  T  déplétion  reste  largement 
utilisée  comme  en Angleterre  avec  le  Campath.  Cependant,  un  essai  randomisé 
incluant un grand nombre de patients, vient d’être publié par un groupe Américain 
chez les patients recevant des greffes à partir de donneurs non apparentés et qui 
comparait une prophylaxie par inhibiteurs de la calcineurine + Méthotrexate à deux 
formes  de  T  déplétion(6).  La  T  déplétion  s’avère  inefcace  dans  la  prévention  de 
la maladie  du  greffon contre  l’hôte  dans cet  essai qui utilisait des  méthodes  de T 
déplétion peut stringente (diminution du nombre de lymphocytes T de 1 log). Enn, 
actuellement,  le  sérum  anti-lymphocytaire  souvent  associé  au  conditionnement, 
demeure utilisé dans un but de T déplétion. Un essai randomisé italien, portant sur 
un faible nombre de patients semblait avoir démontré son efcacité (7). Cependant, 
le faible nombre de patients inclus dans cet essai, a conduit à réaliser une étude en 
cours qui compare, chez les patients greffés à partir de donneurs non apparentés, 
l’utilisation d’un traitement par sérum anti-lymphocytaire, versus l’absence de sérum 
anti-lymphocytaire chez des patients dont les typages HLA sont à réaliser par biologie 
moléculaire en haute dénition. En effet, il demeure totalement inconnu, à l’heure 
des  typages  moléculaires,  si  la  T  déplétion  demeure  nécessaire,  les  essais  non 
randomisés  ayant montré des résultats similaires dans les greffes génoidentiques