Géopolitique et géoéconomie des conflits Pr. Fontanel Mlle Geslin Partie 1 : Géoéconomie – Pr. Fontanel Mercredi 01/10/2009 Le concept de géoéconomie est relativement récent. Il apparaît en 1990-1992 par Luwak, un temps conseiller à la Maison Blanche. Cela signifie que les frontières, les représentations physiques, le climat, participent à la politique économique. Autrement dit, le fait d’être proche de l’Allemagne joue beaucoup dans les relations interétatiques francoallemandes. On parle des relations qui existent entre les Etats qui prennent principalement en compte les facteurs économiques. En regardant le passé, on constatera que l’économie prend une dimension internationale, voire mondiale en modifiant les rapports de force. A l’intérieur de chaque Etat, la préoccupation économique devient essentielle, notamment dans les démocraties. Si pendant très longtemps, on a pensé que le développement économique des uns permet celui des autres, désormais on sait que ce n’est pas vrai, car cela impliquerait un épuisement des ressources énergétiques rapide. On pensait que l’économie pouvait se développer indéfiniment. Les contraintes de l’environnement font naître des difficultés. On pensait que certaines guerres étaient fondées sur des difficultés politiques, aujourd’hui on risque de rentrer en guerre pour des raisons économiques. Le développement économique se fera donc au détriment des autres. Le développement qui ne s’arrêterait jamais parait aujourd’hui impossible si on conserve le développement économique actuel, beaucoup trop consommateur des ressources de la Terre. Nous sommes donc bien dans un monde fini. On entre dans une nouvelle ère qui est celle des raretés. Elle n’apparaît pas encore clairement aux yeux du monde. Il n’empêche que le XXIème siècle risque de voir apparaitre des conflits purement économique, ex : pétrole, pollution. Mais aussi de nouveaux problèmes comme celui de l’eau, de l’air. Autant de biens qui étaient jusqu’ici gratuits. On affirme que si un contemporain de Louis XIV devait aujourd’hui se promener rue de l’Opéra, il n’aurait que quelques heures à vivre, en raison de la pollution. Jusqu’à présent, on a pu intégrer ses modifications physiques. L’homme s’est habitué à son environnement. L’homme pourrait-il maintenir de telles actions, sans se poser des questions sur la santé. Avec le développement du commerce international, du tourisme, aujourd’hui les risques de pandémies se développent et on constate de plus en plus des transformations profondes des virus qui font craindre qu’à terme ils ne soient pas détectables en posant des problèmes plus généraux à l’ensemble de l’humanité. Aujourd’hui il y a peut être de la place pour tout le monde mais à quel prix, quelles mutations ? Or, si l’on regarde les grandes négociations qui ont eu lieu ces dernières années, on constate que les hommes politiques ont des horizons de temps limités, au regard des cycles électoraux, temps trop courts pour faire face aux problèmes futures. La France admet un déficit public de 8% PNB, on reporte cet endettement sur les générations futures qu’il faudra bien rembourser. On prête encore trop peu d’attention au vieillissement de la population. Or, il pose plusieurs problèmes, lourds à supporter pour les générations futures : il y aura de plus en plus besoin de dépenses de santé ; les personnes âgées sont à la fois les plus pauvres et les plus riches, la transmission de la propriété devient de moins en moins rapide, ce qui a pour conséquence de réduire le risque, rapport que l’on a entre l’investissement et le futur. Les jeunes ont un taux d’actualisation qui est faible à l’inverse des personnes âgées. Ce qui veut dire que les jeunes investissent pour le futur alors que les personnes âgées ne souhaitent pas forcément investir surtout en raison de leur santé. Donc elles consomment ou épargnent. Bref, il n’y a plus suffisamment de dynamisme, ce qui va être un problème essentiel dans les années futures. Contradiction : il faut payer pour les personnes âgées alors que souvent ce sont elles les plus riches. Il apparaît évident de prolonger l’âge de la retraite. Sur le plan démographique, deux autres problèmes se présentent : les mutations, la volonté de certains peuples de migrer. Autrefois, cela était bien vu, notamment aux Etats-Unis. Aujourd’hui, les hommes bougent de moins en moins en raison de la difficulté de s’installer ailleurs. Or, incontestablement, nécessairement, pour survivre, une population croissante du monde sera tentée d’aller dans des endroits où il fera bon vivre. au milieu du XXème siècle, un certain nombre de pays se sont proposé de mener une politique malthusienne, càd limitation du nombre d’enfants par famille. Le problème qui va se poser est la disparition d’un genre, notamment en Chine où le nombre d’hommes augmentent considérablement au détriment des femmes, victimes de cette politique. Véritable bombe qui attend. Rq : Jeunes dans les pays en développement et vieux dans pays développés entraînant une lutte. Importance de l’armement dans le monde. Même si on parle de désarmement, l’armement reste une fin en soi. Aujourd’hui, avec un dollar, on est beaucoup plus destructeur qu’avec un dollar il y a quelque temps. « A Bang for Buck ». Cela est dû aux avancées technologiques. Le potentiel de destruction est considérable. Le cynisme et la violence qui existent dans la fabrication des armes restent importants. Ex : mines anti-personnel : le but n’étant pas de tuer, mais de dissuader, en blessant les corps et marquant profondément les esprits. Pour détruire ce genre de mines, cela coûte environ 1000 dollars. Au fond les grandes armes sont pratiquement inutilisables à l’inverse des petites armes beaucoup plus destructrices. Autre problème : la Bombe écologique. Il y aura le grand problème de l’eau. L’eau devient petit à petit une question de vie ou de mort. Cela va inciter les conflits entre pays limitrophes. Ex : Chine. Autre problème : la Bombe des inégalités. Aujourd’hui, les inégalités sont criantes. On pensait que le développement économique résorberait ces inégalités. En fait, on constate que celles-ci ne font que croître. Ex : malnutrition. Dans ces conditions, les pauvres vont très certainement s’organiser. Or, avec l’existence des ONG, d’organismes, il est fort probable qu’il y ait la naissance de nouveaux conflits, des conflits civils. On peut assister à de nouvelles révolutions, celles-ci viennent souvent des famines. Le type de développement qui est le notre ne devrait pas survivre au XXIème siècle. La géoéconomie se propose de réfléchir à long terme sur ces conflits. Utiliser le passé pour mieux comprendre l’avenir. Fin XIXème siècle, les frontières commencent à s’ouvrir, le commerce international prend forme, apparaissent les « points d’or ». Si on regarde la mondialisation de l’époque, on constate qu’elle était aussi développée que de nos jours. A ce moment là, la mondialisation apparaissait à chacun comme un facteur de paix. Or, cela n’a pas été une ère pacifiste. On est dans un monde où la régression est la norme, par exemple, la piraterie réapparait. La guerre est loin d’être éradiquée, elle ne l’est pas de nos pensées, de nos religions, de notre manière de vivre. Shakespeare : « L’enfer n’existe pas, tous les démons sont ici bas ». La guerre des diamants Lorsqu’on nous pose un thème, pourquoi le fait-on ? Situer la guerre du diamant. Qu’est-ce le diamant ? Utilité réelle est faible, utilité esthétique est actuelle. Le diamant est recherché parce qu’il est rare. Ce matériau échappe à l’économie de marché, incapable d’être reproduit. Problème représentatif du futur. Dans ce cadre, la guerre du diamant est une guerre de rareté. Rareté signifie conflit. Est-ce que les bandes armées qui s’opposent sur ces questions le font pour le pouvoir ou pour le diamant lui-même ? Les entreprises de diamants n’ont pas intérêt à la guerre. La certification s’avère seulement possible en cas de monopole or cela est contraire à la loi du marché. Les motivations sont de plusieurs ordres, liées à la fortune, à l’intérêt personnel. Les diamants sont produits par des entreprises privées. Le diamant ne permettra pas le développement des pays producteurs. Spoliation au détriment du peuple fournisseur de diamants. Centre de non-droit où règne la corruption. Rareté, implications d’agents dont on ignore les motivations. Domaine dans lequel il devrait y avoir une véritable enquête internationale, impossible car les Etats sont souvent complices de ce marché (déstabilisation du pays). Le déclin de l’empire américain Ecrit par Pierre Baudet en 2003, Directeur d’Alternatives Définir les termes du sujet. Titre = Ce sont un rapport de Giplin, un bouquin de Paul Kennedy et un film d’Arcand de 1986. Tous les Empires à un moment ou un autre s’effondrent. Car pour rester empire, il faut qu’ils continuent de se développer. S’ils ne peuvent le faire, ils se retrouvent dans une situation de défense au détriment de l’économie. Les autres Etats s’enrichissent entraînant alors la chute de l’Empire. Les Etats-Unis sont en train de perdre leur influence du fait de leur effort militaire excessif. Les auteurs précités n’ont pas inclus que l’autre Empire pouvait s’effondrer ainsi que l’émergence de nouvelles formes de combat, ex : terrorisme. Le déclin par rapport à quoi, par rapport à qui, par rapport à quand ? Militairement parlant, aucun déclin constaté malgré la disponibilité d’armes malheureusement souvent inadaptées. Supériorité relative. Economiquement, on constate que les EU connaissent quelques difficultés. Poids économique dans le monde a décliné. Qu’en est-il des autres Etats ? Leur poids économique a-t-il progressé ? Déclin relatif par rapport aux autres Etats. Déficit des finances publiques, du commerce extérieur et effondrement du dollar. La confiance en le dollar par les entreprises s’érode. Technologiquement, les Etats-Unis ne sont pas en déclin, ils ont la main mise sur les technologies leur permettant de remonter la pente. Ils ne sont pas sans force, ils sont juste au creux de la vague. Déclin de la civilisation américaine, du rêve américain. N’a plus l’aura qu’elle avait dans l’après seconde guerre mondiale. Dépendance énergétique s’accentue, ex : pétrole. Le déclin du soft power aux Etats-Unis Ecrit par Patrice Boniface. Intérêt du sujet ? Ambivalence entre hard et soft power. L’hyper-puissance est caractérisée par le hard power (puissance militaire, puissance économique, puissance diplomatique…) et le soft power (influence sur les organisations internationales, culture, valeurs, images…) deux termes définis par Josesph Nye. Unilatéralisme – Multilatéralisme – Unilatéralisme déguisé Hard power est incontestable, indépendamment de la communauté internationale. Le hard power va influencer le soft power. Quand on parle de soft power, c’est souvent au regard d’une hégémonie. Partie 1 : Géoéconomie – Pr. Fontanel Mercredi 07/10/2009 Présentation de la crise financière Crise et conflictualité : N’a pas d’incidence directe sur la paix. Mais peut déboucher sur une redistribution des cartes. Mais en général on a de façon régulière une augmentation de la conflictualité. Système financier est particulièrement sensible à la spéculation. Les crises qui sont déjà survenues ont affaibli le potentiel économique du monde. Le regard des économistes et politologues sur l’avenir est un regard de myope. On perçoit mal les fragilités d’un système. On a l’impression qu’on est dans un système de casino (Susan Georges). On mise, on gagne, on perd (beaucoup). Exemple du Mexique dans les années 90 : bon développement, aidé par l’ALENA. Il reçoit beaucoup de financements positifs de la part des caisses d’épargnes des USA. L’économie mexicaine va très bien. Dans le cadre de cette spéculation, on voit que de nombreux financements proviennent des USA. C’est les caisses d’épargne US qui ont fait le développement du Mexique. Mais elles ont trop investi dans des junk bonds actifs financier, auprès de débiteurs incapables de rembourser. Les junk bonds ne concernaient pas vraiment le Mexique, mais surtout les caisses d’épargne qui avaient investi au Mexique mais aussi dans des junk bonds. Leur argent a été rapatrié du Mexique pour renflouer les caisses d’épargne qui avaient perdu de l’argent. Donc le Mexique s’est retrouvé sans capitaux, sans qu’il soit particulièrement responsable. Il en a résulté une grande crise : la crise mexicaine. A cette période, les caisses d’épargne US devaient pratiquement toutes tomber en faillite. L’administration US (fédérale et fédérée) va les aider. Crise gravissime pour le Mexique : en 6 mois les mexicains ont perdu de 1/5 à ¼ de leur pouvoir d’achat. Le Mexique aurait pu faire valoir que les caisses d’épargne l’ont ruiné. C’était l’occasion d’un conflit. Le Mexique est reparti, mais la vie y fut difficile passé un temps. Cette crise va réapparaitre au Japon, en Asie du sud-est, en Russie : tout le monde y investit, sans se préoccuper de la rentabilité des investissements. Chacun prend beaucoup de risques mais dès qu’un seul débiteur ne peut plus rembourser, tout le monde est dans la merde. Jeu de domino par le jeu des interdépendances. On vit dans un système particulièrement sujet à la spéculation et aux crises économiques. Les systèmes sociaux, économiques,… peuvent être très fragilisés par les crises. On a des économistes qui disent qu’ils ne savent pas très bien ce qu’il s’est passé, ils sont surpris, pourtant, c’était visible et gros comme un camion. Endettement public : Un problème essentiel dont on doit prendre conscience : l’endettement public. Et surtout l’endettement public US. Cet endettement public, en plus d’enmerder les budgets pose le problème des fonds souverains. Des fonds provenant de l’étranger et qui sont détenus par d’autres Etats (de façon plus ou moins directe) : la Chine dispose d’actifs financiers pour 800 milliards de dollars sur les USA. Y’a des fonds souverains détenus par les pays pétroliers. Si jamais ils veulent réclamer leurs dus en un seul moment, on a une crise, mais une crise,… y’a 300 millions d’américains, l’endettement par citoyen est extraordinaire (30 000 dollars par habitant, TOUS les habitants). En d’autres termes, certains tiennent les USA *par les couilles*. D’un point de vue géoéconomique, cela justifie des efforts de défense. La crise actuelle : C’est une crise financière qui apparaît en 2007. C’est une crise de crédit (liquidités interbancaires). On a laissé se développer des bulles économiques, permettant la spéculation… jusqu’à ce que la bulle éclate. 1ère crise : crise des subprimes => faillite de plusieurs établissements => effondrement des marchés boursiers => baisse de l’investissement => ralentissement des activités économiques puis pour certains, récession. Pourquoi on en est là ? Passé un temps, on félicitait la Fed pour sa bonne gestion. Alan Greenspan a pris sa retraite, on a considéré que ce départ à la retraite était une catastrophe vu ses compétences et sa renommée. Pour certains, il était juste mauvais, on s’en rendrait compte plus tard. Greenspan a relancé l’économie US en réduisant les taux d’intérêts. Les français ont développé une école de mathématiciens pour créer des actifs financiers particuliers. 1 actif financier = un endettement et une créance. Si on a pas confiance au type à qui on a prêté on vend l’actif à une banque qui espère en tirer de l’argent une fois que le débiteur pourra payer. Elles conservent des actifs financiers solides, mais prennent aussi des actifs financiers très mauvais. On basait cela sur l’utilisation de probabilités. On constate alors que le système était pourri à la base. S’est rajouté le problème des subprimes. Les taux d’intérêts sont faibles. Les banques demandent très peu de cautions et justificatifs. La banque prend une hyptohèque complète sur la maison et prête l’argent pour la maison. On doit rembourser un certain montant par an. Mais si on a des problèmes pour rembourser, on demande une rallonge et la banque l’accorde car la maison prend de la valeur. Le remboursement s’étire. Mais les taux d’intérêts sont variables. Or problèmes inflationnistes et difficultés économiques : les taux grimpent de quelques %. Pas de problème à priori : les banques récupèrent les maisons. Mais bon, y’a moins de monde pour les acheter derrière, elles ne peuvent plus vendre car trop de maisons sont sur la marché, elles sont dans la mouise car leur capital immobilier vaut plus rien. Système de perte de confiance. Ajouter aux subprimes le problème des actifs qui s’y mélange un peu quand même… On a une légère récession, qu’on va combattre. L’administration US va encourager à la propriété et aux prêts aux ménages, même ceux qui ne sont pas solvables. Mais le taux directeur continue d’augmenter => des ménages ne peuvent pas rembourser leur crédit, ils se séparent de leur bien immobiliers, => énormément de biens immobiliers sur le marché => effondrement des prix => banques dans la mouise. Problème : si seulement on avait que quelques banques, y’aurait pas eu de pb. Comme on a des interdépendances => contagion. Le subprime est le départ, mais le problème reste les innovations financières. Le PNB mondial annuel est estimé à 50 000 ou 60 000 milliards de dollars. Le marché des actifs financiers dans le monde, en 2006, était de 686 000 milliards de dollars. Pour 1$ produit en une année, on a 10$ qui lui correspondent dans l’économie idéelle. Bon… Le système public est largué… on a créée une usine à gaz qu’on ne sait plus maîtriser. Enfin, l’élément le plus grave : les dirigeants des banques sont encouragés à la spéculation sachant que si tout s’effondre, ils auront quand même fait leur fortune, il leur restera des sous. On peut avoir une dissociation entre un propriétaire et un gestionnaire : le propriétaire voulant des profits, le gestionnaire voulant une expansion de puissance, de croissance. La stock option permet de concilier les deux intérêts. Les gestionnaires gagnent des sous avec la montée en puissance. Ils passent dans une logique d’augmentation de la valeur de leur propre patrimoine. Dès lors, ils se foutent du travail et du travailleur : gestionnaires et propriétaires se confondent, mais s’opposent aux travailleurs. On peut pas gagner indéfiniment en tirant sur le travail, on vend ses actions et on se tire. Problème ceux qui récupèrent les actions derrière ne peuvent plus rien tirer de l’entreprise qui est déjà rentable au maximum. Ceux qui ont acheté les actions se cassent la gueule : ils veulent ne pas perdre leur sous et vont taper sur lez travail et les travailleurs. Résultat : y’a un facteur moral super important derrière. Autre pb : les fonds de pensions aux US. Retraite par capitalisation. Problème : les fonds de pensions : les gens veulent des retours d’investissements importants. On a donc assisté à des comportements moralement discutables : Michelin avait des taux de croissance des retours de 11%, lors de la réunion des actionnaires, on a dit : taux de retours de15%. Pour y arriver : faut virer des gens. On en fout à la porte. C’est souvent le cas pour les fonds de pension. Intérêts des individus contre cohérence sociale. Le système tel qu’il existe provoque des aléas moraux. Les actionnaires eux, ne pensent malheureusement qu’à leur revenu. Il n’y a plus de conscience sociale. Certains ‘ont rien à faire du résultat de leurs actions, tant que ça leur rapporte des sous. Aujourd’hui, les banques tombent, car elles se doivent mutuellement de l’argent. Et là, tout à coup, on demande la rescousse des Etats. Le système nous prend pour des cons. Ni plus, ni moins. Les crises se perpétueront tant qu’on aura pas de « moralisation ». Quelques éléments de réflexion : Eau et Guerre Peu de liens entre guerre et eau selon certains. Les vraies guerres sur l’eau, on en a eu qu’une en -4500. Des tension ou affrontement certes, mais pas de guerres. Eau en tant qu’arme : taper sur l’eau (ou taper avec l’eau). Mais eau = relation de coopération. On a trouvé des accords. Et jusque là, la Turquie n’a jamais coupé l’eau au voisin du Sud. Peu d’accords multilatéraux, majorité de bilatéraux. Aujourd’hui, pas de guerre de l’eau. Mais compte tenu de ce que l’on prévoit, on a là matière à conflit. Le gros problème : répartition. L’eau a des qualités différentes. La qualité de l’eau pure et bien potable a bien diminué. Problèmes de pollution. Les hommes ne peuvent pas vivre en absence de potabilité de l’eau. A rareté correspond conflit. Le nucléaire. En France 80% d’électricité vient du nuc’ en Allemagne 50% et de moins en moins avec un arrêt « programmé » des centrales nucléaire. Nucléaire civil a pourtant la côte : c’est pratique. Quelle politique européenne en termes ‘énergies vis-à-vis du nucléaire ? Les analystes vis-à-vis du nucléaire ont beaucoup bougé. On ne sait pas résoudre le problème du nucléaire. Les arguments pour ou contre évoluent dans le temps. Pollution immédiate est néante. A long terme et en termes de sécurité,… développer du court ou du long terme ? Aujourd’hui : la moins polluante sur le court terme. On peut pas faire sans le nucléaire. Partie 2 : Géopolitique – A. Geslin Dernier numéro revue internationale et stratégique : Le monde occidental est-il en danger ? Enfant géopolitique observant la naissance de l’homme nouveau. Paragr. I. Définitions A. Géopolitique : - Il y a autant d’approches et de définitions qu’on a de chercheurs. Exemple de Kjellen (très centré sur l’Etat) Exemple d’Ancel (aspect plus international) Jusqu’au milieu du 20ème, c’est un outil pratique, pas conçu comme relevant du domaine universitaire, sa finalité est l’action. Elle disparaitra ensuite, sera oubliée (car une des notions centrales de la géopolitique du début était l’espace vital, d’où un certain malaise à employer cette science pour mieux oublier cette expression). Vietnam et Cambodge : la notion de géopolitique réapparait et revient aussi en force dans la première guerre du Golf. - Définition de Gallois (dimension internationale et cadre géographique d’une politique de puissance) Foucher : une représentation (des écoles, discours et constructions), une pratique et une méthode multiscalaire et pluridisciplinaire. Chauprade : science Lacoste : tout ce qui concerne les rivalités de pouvoir dans des espaces donnés. Il faut distinguer la géopolitique de : - la géoéconomie - la géographie politique (espace est un cadre) - la géostratégie (espace = un théâtre pour des opérations militaires) B. Conflit La géopolitique des conflits n’est elle pas un pléonasme (car elle s’intéresse aux rivalités selon Lacoste)? Non car un conflit ne correspond pas à la rivalité. Rivalité renvoie étymologiquement à riverain, venant lui-même de ruisseau. Les gens qui tirent leur eau du même cours d’eau. On est donc à l’origine dans une logique de partage. Le mot à perdu de son sens pour de venir ce qui est opposé à quelqu’un ou a quelque chose pour disputer un avantage sans recourir à la violence. Le Conflit vient de conflicto : se heurter contre ou lutter contre. Le facteur de violence est présent. Il n’y a pas de définition du conflit dans le dictionnaire de géopolitique, ni d’entrée pour guerre. Donc on a une séparation entre conflit et géopolitique. Le conflit n’est pas un support d’étude à la géopolitique. Sinon un conflit c’est l’emploi potentiel de la force dans la recherche d’une solution à l’opposition de vue entre les Etats (selon Cornu). Nous, on s‘intéresse aux conflits territorialisés. Le support est le territoire. La démocratie comme source de conflit ? à priori non mais en fait, en y regardant de plus près, ben… Hérodote 2008-3 : plus une société a un niveau de culture, plus elle est démocratique et donc plus on a de liberté de parole et donc on a plus de rivalités et potentiellement plus de conflits. La démarche géopolitique aide à comprendre le basculement dans la violence : à partir de quand une rivalité dégénère en violence ? plus le territoire est sacré et riche, plus les rivalités risquent de dégénérer en conflit. La géopolitique des conflits est aussi différente des conflits géopolitiques. Il s’agit de faire une analyse géopolitique des conflits, pas de partir de la géopolitique pour en arriver aux conflits. Un conflit géopolitique est géopolitique dans sa structure alors que la géopolitique des conflits est une analyse des conflits sous l’angle géopolitique. Paragr. II. Le référentiel étatique Ça, c’est valable pour nous, l’état étant la construction politique légitime dotée de l’exercice de la puissance et du monopole de la violence intérieure et extérieure ou service de la maitrise d’un espace et d’un territoire. Mais il n’est pas le seul point sur lequel on se focalise. Il y a des entités avec l’Etat, autour de l’Etat et contre l’Etat. Tout politique étatique est le fruit de trois facteurs conservatifs : - une réalité géographique - une réalité identitaire - la quête des ressources Paragr. III. La cartographie : enjeu géopolitique et outil géopolitique A. La représentation du Monde La carte sert à la connaissance des choses et au contrôle des choses. C’est une représentation de la réalité qui sert à connaître le monde et à présenter ces réalités pour les tourner à son avantage. La carte est un langage socialement construit et donc manipulable. La carte est une forme de langage, un discours sur ce qu’une entité dit de soit, sur ce qu’une culture dit du monde. La carte est une manipulation de la réalité, une représentation de la réalité. Dès lors, ce n’est pas une réalité objective. Elle est au service d’une idéologie. De l’importance onc des projections. Qui sont de trois types : - la projection de Mercatore. Qui date du 16ème, avec cette idée de flatter l’Empire Britannique au centre du Monde et de ses possessions. Le problème aussi étant qu’il s’agit de mettre à plat une sphère. Dès lors, on perd les proportions des territoires. Cette projection génère un étirement Est-Ouest et un étirement Nord – Sud : biaisant les surfaces : exemple du Groënland, de l’Inde - Peters va présenter une nouvelle représentation qui conserve les surfaces mais déforme les contours. Elle est forcément fausse, mais moins fausse au niveau des surfaces. - Projection de Füller en 1954 : découpage du globe, centrée su le pôle. Présente moins de déformations. Elle tente d’éviter les problèmes culturels en plaçant le centre sur le Pôle. L’enseignement de la géographie a eu comme raison d’être initiale la géopolitique. En Allemagne, jusqu’au 18ème, c’était réservé au classes dirigeants. Avec la volonté d’unifier la population, cet enseignement s’est répandu. En France c’est aussi concomitant avec 1871. Exemple : Le tour de France par deux Enfants. 1877. Autre exemple : les Falkands/Malouines/Malvinas. Les frontières mentales : l’Europe Avec notamment la question : où s’arrête l’Europe ? Elle ne semble pas figée, elle a varié avec le temps, des grecs à l’U€. Sachant qu’on a le critère à priori objectif : tout Etat Européen peut demander à devenir membre de l’U€. Le Sud et l’Ouest c’est évident. L’Est par contre… Sachant que certains Etats européens ont décidé de ne pas faire partie de l’UE alors que des non européens demandent à entrer. C’est en fait au politique de fixer les frontières et les limites de l’U€. et alors là on s’en remet à des limites : - socio historiques - volonté d’association Mais part contre, il reste primordial de fixer définitivement, quelles qu’elles soient, les limites de l’U€ pour que les citoyens aient conscience des limites spatiales. Une limite purement géostratégique serait l’intégration de tous les membres du CoE sans les Russkies. B. La représentation de l’Etat Les frontières physiques Enjeux, différends, règlements, quelques illustrations. La frontière est une notion politique qui se base sur des éléments géophysiques. Depuis 1988 ; 26000km de frontière internationales. Exemple : Yougoslavie,… Contentieux assez énormes. La représentation de la frontière peut être un instrument d’influence. Les contentieux entre la Russie et la Chine furent nombreux. Idem pour Japon et Russie, Temple de Preah Viehar, Botswana – Namibie, Malaisie – Singapour, Nigeria – Cameroun, Grèce – Turquie (Chypre, tout en sachant qu’elle comprend aussi des enclaves brit’, Mer Egée), Israël – Palestine, Ethiopie – Erythrée, Océan Glacial Arctique. Les Etats manipulent assez facilement les cartes. Par exemple, le Cachemire, qui fait partie, selon les cartes, de l’Inde ou du Pakistan. Guerre des cartes entre Sahara occidental ou Sahara marocain C. Vers des solutions ? Peut on faire disparaître un conflit de nature géopolitique, étant donné son assise territoriale. Comme on ne peut pas faire de compromis, il y a un vainqueur et un perdant. On a donc un facteur de rancœur. France – Allemagne, on y est bien arrivé. Ailleurs,…. Paragr. IV. Analyse géopolitique de quelques conflits dans l’espace de l’ex-URSS A. La Russie - Kaliningrad. Ancien Koenigsberg (capitale de la « Prusse Orientale »). Administration du territoire à l’URSS confiée à Potsdam. Vu de l’URSS, c’était pleine souveraineté. Affaire en suspend jusque fin de la guerre froide. Pologne et Allemagne n’ayant rien revendiqué, on considère le territoire comme sous souveraineté russe. C’est pourtant bien une enclave. Elle est plus proche de l’Europe de l’Ouest que de Moscou, ancienne base mili soviétique. Reconversion après la chute mais grave crise économique. Vit à 90% de l’ambre. A la chute de l’URSS, l’espace fut démilitarisé. Peu après intégration des baltes dans l’OTAN => remilitarisation de cet espace, on a un déploiement d’Iskanders. A voir comment cela va évoluer. Car les russes vont se battre : c’est effectivement un bout de Russie. Autre problème : la circulation des hommes. Novembre 2002 : accord UE – Russie sur le transit par la Lituanie : pas de libre circulation comme avant l’intégration de l’Est dans l’UE, mais délivrance d’un document de transit. Si la Russie décide d’abandonner l’enclave, à qui elle va ? En 97, la Russie pensait : restitution à l’Allemagne, si constitution d’un axe économique fort entre Russie et Allemagne. Juridiquement parlant, le territoire pourrait aller à l’Allemagne. B. La Russie - Guerre du gaz Russie, Ukraine, Géorgie. Programme de commercialisation du gaz à prix très inférieur au marché pour ses républiques puis anciennes républiques. Dans le même temps, la Russie s’est lancée dans l’impérialisme gazier. La Russie a joué sur cette ressource pour faire pression sur d’anciens satellites qui se rapprochent trop de l’Ouest : leurs prix ont x4. Bizarrement, quand les pro-russes sont au pouvoir les prix rebaissent. L’emploi d’une entreprise d’un Etat pour faire pression sur un autre est illégal, la CIJ l’a rappelé le 9/12/81. Enjeux pour l’Europe ? On s’est vite affolé. Enjeu : dépendance. Mais cette dépendance sera relative, qui plus est, la Russie ne peut pas se permettre de perdre un client comme l’Europe. Certes c’est ¼ de l’approvisionnement mais ca reste ¼. 2005 : accord sur la création d’un gazoduc nord européen : par la baltique, le Nord Stream. Projet du Sud : Nabucco. C. La succession nucléaire C’est l’un des rares conflits et contentieux réglé avec la Russie. A duré de Décembre 91 à Décembre 94 (ratification par l’Ukraine du TNP). Depuis 94 : la Russie est le seule EDAN de l’Ex-URSS (Ukraine 15% du stock stratégique de l’URSS, la Bielorussie 3% et le Kazakstan 5%). Voici les principales étapes du processus. L’article 5 de l’accord d’Alma Ata de décembre 1991 précise la volonté des République de Biélorussie et d’Ukraine d’adhérer au TNP en tant qu’ENDAN ; toutefois, rien n’est dit quant au Kazakhstan, ce qui soulevait de vives inquiétudes de la part des Occidentaux, cet État étant soupçonné d’entretenir des liens privilégiés avec des pays islamistes. À Minsk, quelques jours plus tard, les dirigeants de la CEI parviennent à un accord sur le contrôle des armes nucléaires et sur leur transfert à la Russie à compter de juillet 1992. La confusion sur l’adhésion au TNP est entretenue jusqu’en mai 1992, date à laquelle les Etats-Unis d’une part, la Russie, le Kazakhstan, l’Ukraine et la Biélorussie d’autre part signent un protocole d’accord pour l’application de START 1 (Strategic Arms Reduction Talks) , protocole désignant la Russie comme seule dépositaire de la puissance nucléaire de l’ex-URSS, tout en confirmant le statut souverain mais ENDAN des trois autres républiques (art 5 fait obligations à ces trois Etats d’adhérer au TNP dans les plus brefs délais en tant qu’Etats non nucléaire) ; en outre, un délai de 7 ans est donné aux trois républiques pour éliminer toutes les armes nucléaires présentes sur leur territoire. C’est en définitive le problème ukrainien qui présentera le plus de difficultés et ce à raison notamment de la complexité des relations russo-ukrainiennes, de la vigueur du mouvement nationaliste et de la volonté de l’Ukraine d’obtenir autant de compensation financière que possible. En juillet 1992, le président ukrainien Kravtchouk déclare à l’OTAN que l’Ukraine a droit, en échange de sa renonciation aux armes nucléaires, d’obtenir des garanties claires pour sa sécurité nationale contre toute menace éventuelle d’un Etat nucléaire. Un mois après, l’accord russo-US du 31 août, sur l’uranium enrichi issu du démantèlement, met en lumière la valeur commerciale des matières fissiles. Dès lors, l’Ukraine déplacera ses revendications sur le domaine financier. Elle posera en outre une 3e condition à son adhésion au TNP : un droit de regard sur l’emploi futur des armes. Elle cherche ainsi à interdire toute utilisation par la Russie des armes nucléaires basées sur son territoire. Deux de ces conditions finiront par être remplies : en juillet 93, les USA acceptent de verser à l’Ukraine 175 millions de dollars pour le démantèlement des armes nucléaires basées sur son territoire. En outre, des assurances de sécurité lui sont données par la Russie, les USA et l’UK. La question du retour des têtes nucléaires en Russie altèrent les relations entre le gouvernement ukrainien – conscient que ce retour est inéluctable en raison non seulement des problèmes de sécurité et de maintenance, mais également de la crise économique et sociale que traverse le pays – et le parlement ukrainien – qui, fort d’un discours sur l’indépendance et la sécurité national, refuse de donner son accord à la ratification du protocole d’accord de mai 92 –. Les Russes accusent les US d’être responsables de ces retards, en ce qu’ils n’ont pas posé le désarmement comme condition de la souveraineté ukrainienne et qu’ils n’ont pas fixé de calendrier précis pour l’adhésion au TNP. Finalement, la crise se dénoue : dans un accord trilatéral de janvier 1994 (EU, Russie, Ukraine), le président ukrainien réaffirme l’engagement de son pays à adhérer au TNP « le plus tôt possible » ; les trois présidents reconnaissent la légitimité de compensations versées aux trois républiques pour l’uranium hautement enrichi contenu dans les armes situées sur leur territ. La Russie et les USA se déclarent en outre prêts à donner des assurances de sécurité à l’Ukraine après son adhésion au TNP. Le parlement ukrainien accepte alors le protocole d’accord de mai 92 et la ratification de START 1. La décision de l’Ukraine est intervenue quelques semaines seulement avant la conférence de prorogation du TNP qui a eu lieu le 17 avril 1995. La Russie, afin que ne soit pas remise en cause la situation acquise difficilement, étaient un des plus ardents défenseurs de la prorogation indéfinie et inconditionnelle du traité. Le 11 mai 1995, les 175 États parties ont pris la décision de rendre cet accord permanent (sachant que l’Ukraine devient partie ENDAN au TNP en décembre 94). La question de la succession au nucléaire soviétique est donc définitivement réglée. Tel est loin d’être le cas concernant la situation pour le moins compliquée et explosive du Caucase. D. Tchétchénie En plein Caucase. Les tchétchènes ne sont pas slaves, donc à dissocier des russes. Vivent dans la région depuis plus de 2000 ans. Le Conflit commence au 16ème quand les Tsars veulent ouvrir des voies vers les mers chaudes. En 1859, les tchétchènes et les daghestanais se voient dès lors supprimer leurs terres au profit de colons slaves, protégés par une armée (plus d’un militaire par colon). Dissolution de l’URSS et alors émergent de nouveau les revendications territoriales, notamment en Tchétchénie, qui proclame sa souveraineté (république TchétchénoIngouche), son indépendance est autoproclamée en 91. Moscou refuse l’indépendance mais ne négocie pas, laissant la situation pourrir, la région, relativement riche en matière premières, serait vouée à revenir dans le giron russe. L’Ingouchie revient dans le giron russe. Mais en 94, c’est la première guerre de Tchétchénie. Conclue par un accord de cessez-lefeu le 31/08, qui mentionne le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes mais qui repousse à 2001 toute décision quand au statut de la Tchétchénie, en échange du retrait russe. Un accord est conclu en 97 sur la coopération dans l’exportation des réserves de l’Azerbaïdjan. 98 – 2000 : dégradation de la situation et conflit non supporté par la population russe. Mais 11/09 : GWOT : la Russie se frotte les mains, on va pouvoir butter du tchétchène jusque dans les chiottes sans qu’on lui fasse chier. C’est moins le contrôle des ressources que l’acheminement des ressources qui pose problème ici (le Caucase ne représentant qu’une part infime de la production russe). 2005 : achèvement d’un pipeline de contournement sous pression US. Il ne passe donc pas par la Tchétchénie. Financement US. La question c’est pourquoi les russes se battent encore là bas ? il n’y a plus de risque de balkanisation de la Russie, et le terrorisme n’est qu’un terrorisme indépendantiste. C’est simplement car la Russie est trop fière pour abandonner. Le nationalisme russe admet mal l’amputation de son territoire. Et c’est une guerre qui rapporte aux réseaux de criminalité, aux politiques, à l’armée… Cela a aussi permis à l’exécutif russe d’accroitre ses pouvoirs (les pleins pouvoirs dans la région). Et comme l’Occident se tait… E. Iles Kourile et Sakhaline Contentieux avec le Japon. Enjeu stratégique important car tant que le Japon possédait ces deux archipels, les navires basés à Vladivostok étaient contraints de passer par les eaux territoriales japonaises pour accéder au pacifique. La situation s’est inversée après la WWII : l’archipel ayant été annexé par l’URSS. Ce sont essentiellement les Kouriles qui posent problème aujourd’hui : administrées par les Japonais à partir du 17ème mais à partir du 18ème, la Russie progresse vers les Kouriles (expéditions et chasse à l’otarie). En 1811, un capitaine russe est capturé par des Japonais et inversement. On entre en négociations en 1813 pour fixer les frontières. 1855 : traité de Chimoda. Sakhaline étant géré de façon indivise : par les deux Etats. Guerre de Crimée en 1855 aussi : les français et anglais arrivent et prennent possession de l’île. L’archipel sera rebaptisé archipel des brumes. Le territoire est restitué à la Russie. 7 mai 1875 : le japon cède Sakhaline car il ne peut pas la défendre contre la colonisation russe. En échange, il récupère les 18 îles Kouriles qui sont au sud du Kamtchatka (mal perçu par la population japonaise car on à l’impression d’échanger du japonais contre du japonais. Le traité est conclu et les japonais de Sakhaline peuvent y rester, garder leur nationalité japonaises mais doivent être sous autorité des lois russes. 1941 : traité de neutralité entre Japon et URSS : chaque belligérant respecte l’intégrité territoriale de l’autre. En décembre 45, la défaite du japon se rapproche et l’URSS précise qu’elle ne renouvellera pas le traité (devenant caduque e 25 avril). Le 8 aout, l’URSS déclare la guerre et se rue sur le Japon. En février 46, le gouvernement russe déclare que les Kouriles appartiennent à l’URSS. Aujourd’hui, le Japon revendique toujours les 4 iles Kouriles les plus au Sud (soit 1/3 de la surface totale de l’archipel). Paragr. V. Les conflits israélo- palestiniens A partir du travail d’Yves Lacoste. 1. Le soutien US à Israël. Soutien militaire, financier et diplomatique (même si moins ces temps ci). Tout simplement car on ne peut pas tenir d’élections aux US sans les juifs. 2. Les voisins d’Israël Pays limitrophes sont des pays arabes qui comptent avec une forte présence palestinienne. 3. Un regard géophysique Une plaine côtière qui a été très aménagée par les juifs pour la rendre vivable. Désert de Judée et rives de la mer morte donc assez peut peuplés. Importance de la plaine du Jourdain pour le Néguev. 4. Jérusalem Est. C’est LE contentieux. Et comme le mur taille allégrement à l’Est… Jérusalem est de facto, d’un point de vue territorial, juive. 5. Le mur Sémantique, sémiotique et matérialité des murs. A. Geslin. Importance de la sémantique. On ne revient pas sur l’importance des mots, mais : le terme Mur n’est pas toujours adéquat : on ‘a vu, ce n’est pas forcément un mur (objet fixe et maçonné) tout le long. Termes : - mur / wall (AG UN, CIJ, Palestine) - clôture / fence (Israël). Pas le même contenu sémique entre traductions - barrière / barrier (SGUN) barrier renvoie au français clôture. Barrière renvoie à la fence - mur de l’apartheid (Palestine) - mur expansionniste (Palestine) - clôture de sécurité temporaire (Israël) - clôture de séparation (Haute Cour de Justice israélienne) tout en sachant que sa position est intelligente : le tracé du mur ne permet pas de maintenir la sécurité du peuple israélien. D’où problème pour la CIJ, employant le mot des opposants d’Israël. Bien évidemment, le terme le plus approprié serait « dispositif de sécurité » car paradoxalement suffisamment flou pour être précis. Paragr. VI. Les tentatives de neutralisation des conflits de territoire Cela existe : A. « les parcs pour la paix » Constitutions d’aires et de réserves naturelles : zones frontières. Ces parcs englobent 1/3 des frontières terrestres. Gestion commune de ces espaces. Exemple : parc trinational Prespa entre Grèce, Albanie et ex république de Macédoine. Bielowa entre Pologne et Biélorussie. Réserve de biosphère de Trifinio entre le Salvador, le Honduras et le Guatemala. 8 aires différentes en Afrique Australe, la plus récente étant la Zone KaZa associant 36 parcs nationaux de 5 Etats. B. La non appropriation des espaces Le droit rappelle aux Etats qu’ils ne peuvent pas faire jouer d’un droit de propriété sur certains espaces : - Haute Mer et Zone ; - Lune et corps céleste - l’Antarctique (Traité de 59 qui gèle les contestations territoriales, Antarctique : terre de recherche scientifique dans le cadre d’une coopération internationale). Espace international découpé en zones qui confèrent usus et fructus. Aucune revendication de territoire ne peut être effectuée. C. Terrains de jeu et d’enjeux. - Aden et Corne de l’Afrique. Moyen et Proche-Orient, Asie Centrale ; Côte Sud-Ouest de l’Afrique dotée de pétrole. ; Arctique ; - Cyberespace.