Géopolitique et géoéconomie des conflits
Pr. Fontanel
Mlle Geslin
Partie 1 : Géoéconomie Pr. Fontanel
Mercredi 01/10/2009
Le concept de géoéconomie est relativement récent. Il apparaît en 1990-1992 par
Luwak, un temps conseiller à la Maison Blanche. Cela signifie que les frontières, les
représentations physiques, le climat, participent à la politique économique. Autrement dit, le
fait d’être proche de l’Allemagne joue beaucoup dans les relations interétatiques franco-
allemandes. On parle des relations qui existent entre les Etats qui prennent principalement
en compte les facteurs économiques. En regardant le passé, on constatera que l’économie
prend une dimension internationale, voire mondiale en modifiant les rapports de force. A
l’intérieur de chaque Etat, la préoccupation économique devient essentielle, notamment dans
les démocraties. Si pendant très longtemps, on a pensé que le développement économique
des uns permet celui des autres, désormais on sait que ce n’est pas vrai, car cela
impliquerait un épuisement des ressources énergétiques rapide. On pensait que l’économie
pouvait se développer indéfiniment. Les contraintes de l’environnement font naître des
difficultés. On pensait que certaines guerres étaient fondées sur des difficultés politiques,
aujourd’hui on risque de rentrer en guerre pour des raisons économiques. Le développement
économique se fera donc au détriment des autres. Le développement qui ne s’arrêterait
jamais parait aujourd’hui impossible si on conserve le développement économique actuel,
beaucoup trop consommateur des ressources de la Terre. Nous sommes donc bien dans un
monde fini. On entre dans une nouvelle ère qui est celle des raretés. Elle n’apparaît pas
encore clairement aux yeux du monde. Il n’empêche que le XXIème siècle risque de voir
apparaitre des conflits purement économique, ex : pétrole, pollution. Mais aussi de nouveaux
problèmes comme celui de l’eau, de l’air. Autant de biens qui étaient jusqu’ici gratuits. On
affirme que si un contemporain de Louis XIV devait aujourd’hui se promener rue de l’Opéra,
il n’aurait que quelques heures à vivre, en raison de la pollution. Jusqu’à présent, on a pu
intégrer ses modifications physiques. L’homme s’est habitué à son environnement. L’homme
pourrait-il maintenir de telles actions, sans se poser des questions sur la santé. Avec le
développement du commerce international, du tourisme, aujourd’hui les risques de
pandémies se développent et on constate de plus en plus des transformations profondes des
virus qui font craindre qu’à terme ils ne soient pas détectables en posant des problèmes plus
généraux à l’ensemble de l’humanité. Aujourd’hui il y a peut être de la place pour tout le
monde mais à quel prix, quelles mutations ?
Or, si l’on regarde les grandes négociations qui ont eu lieu ces dernières années, on
constate que les hommes politiques ont des horizons de temps limités, au regard des cycles
électoraux, temps trop courts pour faire face aux problèmes futures. La France admet un
déficit public de 8% PNB, on reporte cet endettement sur les générations futures qu’il faudra
bien rembourser.
On prête encore trop peu d’attention au vieillissement de la population. Or, il pose plusieurs
problèmes, lourds à supporter pour les générations futures : il y aura de plus en plus besoin
de dépenses de santé ; les personnes âgées sont à la fois les plus pauvres et les plus
riches, la transmission de la propriété devient de moins en moins rapide, ce qui a pour
conséquence de réduire le risque, rapport que l’on a entre l’investissement et le futur. Les
jeunes ont un taux d’actualisation qui est faible à l’inverse des personnes âgées. Ce qui veut
dire que les jeunes investissent pour le futur alors que les personnes âgées ne souhaitent
pas forcément investir surtout en raison de leur santé. Donc elles consomment ou
épargnent. Bref, il n’y a plus suffisamment de dynamisme, ce qui va être un problème
essentiel dans les années futures. Contradiction : il faut payer pour les personnes âgées
alors que souvent ce sont elles les plus riches. Il apparaît évident de prolonger l’âge de la
retraite. Sur le plan démographique, deux autres problèmes se présentent :
les mutations, la volonté de certains peuples de migrer. Autrefois, cela était bien vu,
notamment aux Etats-Unis. Aujourd’hui, les hommes bougent de moins en moins en
raison de la difficulté de s’installer ailleurs. Or, incontestablement, nécessairement,
pour survivre, une population croissante du monde sera tentée d’aller dans des
endroits où il fera bon vivre.
au milieu du XXème siècle, un certain nombre de pays se sont proposé de mener
une politique malthusienne, càd limitation du nombre d’enfants par famille. Le
problème qui va se poser est la disparition d’un genre, notamment en Chine le
nombre d’hommes augmentent considérablement au détriment des femmes, victimes
de cette politique. Véritable bombe qui attend.
Rq : Jeunes dans les pays en développement et vieux dans pays développés entraînant une
lutte.
Importance de l’armement dans le monde. Même si on parle de désarmement, l’armement
reste une fin en soi. Aujourd’hui, avec un dollar, on est beaucoup plus destructeur qu’avec
un dollar il y a quelque temps. « A Bang for Buck ». Cela est aux avancées
technologiques. Le potentiel de destruction est considérable. Le cynisme et la violence qui
existent dans la fabrication des armes restent importants. Ex : mines anti-personnel : le but
n’étant pas de tuer, mais de dissuader, en blessant les corps et marquant profondément les
esprits. Pour détruire ce genre de mines, cela coûte environ 1000 dollars. Au fond les
grandes armes sont pratiquement inutilisables à l’inverse des petites armes beaucoup plus
destructrices.
Autre problème : la Bombe écologique. Il y aura le grand problème de l’eau. L’eau devient
petit à petit une question de vie ou de mort. Cela va inciter les conflits entre pays limitrophes.
Ex : Chine.
Autre problème : la Bombe des inégalités. Aujourd’hui, les inégalités sont criantes. On
pensait que le développement économique résorberait ces inégalités. En fait, on constate
que celles-ci ne font que croître. Ex : malnutrition. Dans ces conditions, les pauvres vont très
certainement s’organiser. Or, avec l’existence des ONG, d’organismes, il est fort probable
qu’il y ait la naissance de nouveaux conflits, des conflits civils. On peut assister à de
nouvelles révolutions, celles-ci viennent souvent des famines.
Le type de développement qui est le notre ne devrait pas survivre au XXIème siècle.
La géoéconomie se propose de réfléchir à long terme sur ces conflits. Utiliser le passé
pour mieux comprendre l’avenir. Fin XIXème siècle, les frontières commencent à s’ouvrir, le
commerce international prend forme, apparaissent les « points d’or ». Si on regarde la
mondialisation de l’époque, on constate qu’elle était aussi développée que de nos jours. A ce
moment là, la mondialisation apparaissait à chacun comme un facteur de paix. Or, cela n’a
pas été une ère pacifiste. On est dans un monde où la régression est la norme, par exemple,
la piraterie réapparait.
La guerre est loin d’être éradiquée, elle ne l’est pas de nos pensées, de nos religions, de
notre manière de vivre. Shakespeare : « L’enfer n’existe pas, tous les démons sont ici bas ».
La guerre des diamants
Lorsqu’on nous pose un thème, pourquoi le fait-on ? Situer la guerre du diamant.
Qu’est-ce le diamant ? Utilité réelle est faible, utilité esthétique est actuelle. Le diamant est
recherché parce qu’il est rare. Ce matériau échappe à l’économie de marché, incapable
d’être reproduit. Problème représentatif du futur. Dans ce cadre, la guerre du diamant est
une guerre de rareté. Rareté signifie conflit. Est-ce que les bandes armées qui s’opposent
sur ces questions le font pour le pouvoir ou pour le diamant lui-même ? Les entreprises de
diamants n’ont pas intérêt à la guerre. La certification s’avère seulement possible en cas de
monopole or cela est contraire à la loi du marché. Les motivations sont de plusieurs ordres,
liées à la fortune, à l’intérêt personnel. Les diamants sont produits par des entreprises
privées. Le diamant ne permettra pas le développement des pays producteurs. Spoliation au
détriment du peuple fournisseur de diamants. Centre de non-droit où règne la corruption.
Rareté, implications d’agents dont on ignore les motivations. Domaine dans lequel il devrait y
avoir une véritable enquête internationale, impossible car les Etats sont souvent complices
de ce marché (déstabilisation du pays).
Le déclin de l’empire américain
Ecrit par Pierre Baudet en 2003, Directeur d’Alternatives
Définir les termes du sujet.
Titre = Ce sont un rapport de Giplin, un bouquin de Paul Kennedy et un film d’Arcand de
1986.
Tous les Empires à un moment ou un autre s’effondrent. Car pour rester empire, il faut qu’ils
continuent de se développer. S’ils ne peuvent le faire, ils se retrouvent dans une situation de
défense au détriment de l’économie. Les autres Etats s’enrichissent entraînant alors la chute
de l’Empire. Les Etats-Unis sont en train de perdre leur influence du fait de leur effort
militaire excessif. Les auteurs précités n’ont pas inclus que l’autre Empire pouvait s’effondrer
ainsi que l’émergence de nouvelles formes de combat, ex : terrorisme.
Le déclin par rapport à quoi, par rapport à qui, par rapport à quand ? Militairement parlant,
aucun déclin constaté malgré la disponibilité d’armes malheureusement souvent inadaptées.
Supériorité relative. Economiquement, on constate que les EU connaissent quelques
difficultés. Poids économique dans le monde a décliné. Qu’en est-il des autres Etats ? Leur
poids économique a-t-il progressé ? Déclin relatif par rapport aux autres Etats. Déficit des
finances publiques, du commerce extérieur et effondrement du dollar. La confiance en le
dollar par les entreprises s’érode. Technologiquement, les Etats-Unis ne sont pas en clin,
ils ont la main mise sur les technologies leur permettant de remonter la pente. Ils ne sont pas
sans force, ils sont juste au creux de la vague. Déclin de la civilisation américaine, du rêve
américain. N’a plus l’aura qu’elle avait dans l’après seconde guerre mondiale. Dépendance
énergétique s’accentue, ex : pétrole.
Le déclin du soft power aux Etats-Unis
Ecrit par Patrice Boniface. Intérêt du sujet ? Ambivalence entre hard et soft power.
L’hyper-puissance est caractérisée par le hard power (puissance militaire, puissance
économique, puissance diplomatique…) et le soft power (influence sur les organisations
internationales, culture, valeurs, images…) deux termes définis par Josesph Nye.
Unilatéralisme Multilatéralisme Unilatéralisme déguisé
Hard power est incontestable, indépendamment de la communauté internationale. Le hard
power va influencer le soft power. Quand on parle de soft power, c’est souvent au regard
d’une hégémonie.
Partie 1 : Géoéconomie Pr. Fontanel
Mercredi 07/10/2009
Présentation de la crise financière
Crise et conflictuali:
N’a pas d’incidence directe sur la paix. Mais peut déboucher sur une redistribution
des cartes. Mais en général on a de façon régulière une augmentation de la conflictualité.
Système financier est particulièrement sensible à la spéculation. Les crises qui sont
déjà survenues ont affaibli le potentiel économique du monde.
Le regard des économistes et politologues sur l’avenir est un regard de myope. On perçoit
mal les fragilités d’un système. On a l’impression qu’on est dans un système de casino
(Susan Georges). On mise, on gagne, on perd (beaucoup).
Exemple du Mexique dans les années 90 : bon développement, aidé par l’ALENA. Il
reçoit beaucoup de financements positifs de la part des caisses d’épargnes des USA.
L’économie mexicaine va très bien. Dans le cadre de cette spéculation, on voit que de
nombreux financements proviennent des USA. C’est les caisses d’épargne US qui ont fait le
développement du Mexique. Mais elles ont trop investi dans des junk bonds actifs financier,
auprès de débiteurs incapables de rembourser. Les junk bonds ne concernaient pas
vraiment le Mexique, mais surtout les caisses d’épargne qui avaient investi au Mexique mais
aussi dans des junk bonds. Leur argent a été rapatrié du Mexique pour renflouer les caisses
d’épargne qui avaient perdu de l’argent. Donc le Mexique s’est retrouvé sans capitaux, sans
qu’il soit particulièrement responsable.
Il en a résulté une grande crise : la crise mexicaine. A cette période, les caisses d’épargne
US devaient pratiquement toutes tomber en faillite. L’administration US (fédérale et fédérée)
va les aider. Crise gravissime pour le Mexique : en 6 mois les mexicains ont perdu de 1/5 à
¼ de leur pouvoir d’achat.
Le Mexique aurait pu faire valoir que les caisses d’épargne l’ont ruiné. C’était l’occasion d’un
conflit. Le Mexique est reparti, mais la vie y fut difficile passé un temps.
Cette crise va réapparaitre au Japon, en Asie du sud-est, en Russie : tout le monde y
investit, sans se préoccuper de la rentabilité des investissements. Chacun prend beaucoup
de risques mais dès qu’un seul débiteur ne peut plus rembourser, tout le monde est dans la
merde. Jeu de domino par le jeu des interdépendances.
On vit dans un système particulièrement sujet à la spéculation et aux crises
économiques. Les systèmes sociaux, économiques,… peuvent être très fragilisés par les
crises.
On a des économistes qui disent qu’ils ne savent pas très bien ce qu’il s’est passé, ils sont
surpris, pourtant, c’était visible et gros comme un camion.
Endettement public :
Un problème essentiel dont on doit prendre conscience : l’endettement public. Et
surtout l’endettement public US. Cet endettement public, en plus d’enmerder les budgets
pose le problème des fonds souverains. Des fonds provenant de l’étranger et qui sont
détenus par d’autres Etats (de façon plus ou moins directe) : la Chine dispose d’actifs
financiers pour 800 milliards de dollars sur les USA. Y’a des fonds souverains tenus par
les pays pétroliers. Si jamais ils veulent réclamer leurs dus en un seul moment, on a une
crise, mais une crise,… y’a 300 millions d’américains, l’endettement par citoyen est
extraordinaire (30 000 dollars par habitant, TOUS les habitants). En d’autres termes, certains
tiennent les USA *par les couilles*. D’un point de vue géoéconomique, cela justifie des
efforts de défense.
La crise actuelle :
C’est une crise financière qui apparaît en 2007. C’est une crise de crédit (liquidités
interbancaires). On a laissé se velopper des bulles économiques, permettant la
spéculation… jusqu’à ce que la bulle éclate.
1ère crise : crise des subprimes => faillite de plusieurs établissements => effondrement des
marchés boursiers => baisse de l’investissement => ralentissement des activités
économiques puis pour certains, récession.
Pourquoi on en est là ? Passé un temps, on félicitait la Fed pour sa bonne gestion.
Alan Greenspan a pris sa retraite, on a considéré que ce départ à la retraite était une
catastrophe vu ses compétences et sa renommée. Pour certains, il était juste mauvais, on
s’en rendrait compte plus tard. Greenspan a relancé l’économie US en réduisant les taux
d’intérêts.
Les français ont développé une école de mathématiciens pour créer des actifs financiers
particuliers. 1 actif financier = un endettement et une créance. Si on a pas confiance au type
à qui on a prêon vend l’actif à une banque qui espère en tirer de l’argent une fois que le
débiteur pourra payer. Elles conservent des actifs financiers solides, mais prennent aussi
des actifs financiers très mauvais. On basait cela sur l’utilisation de probabilités.
On constate alors que le système était pourri à la base.
S’est rajouté le problème des subprimes. Les taux d’intérêts sont faibles. Les banques
demandent très peu de cautions et justificatifs. La banque prend une hyptohèque complète
sur la maison et prête l’argent pour la maison. On doit rembourser un certain montant par an.
Mais si on a des problèmes pour rembourser, on demande une rallonge et la banque
l’accorde car la maison prend de la valeur. Le remboursement s’étire. Mais les taux d’intérêts
sont variables. Or problèmes inflationnistes et difficultés économiques : les taux grimpent de
quelques %. Pas de problème à priori : les banques récupèrent les maisons. Mais bon, y’a
moins de monde pour les acheter derrière, elles ne peuvent plus vendre car trop de maisons
sont sur la marché, elles sont dans la mouise car leur capital immobilier vaut plus rien.
Système de perte de confiance. Ajouter aux subprimes le problème des actifs qui s’y
mélange un peu quand même
On a une légère récession, qu’on va combattre. L’administration US va encourager à
la propriété et aux prêts aux ménages, même ceux qui ne sont pas solvables. Mais le taux
directeur continue d’augmenter => des ménages ne peuvent pas rembourser leur crédit, ils
se séparent de leur bien immobiliers, => énormément de biens immobiliers sur le marché =>
effondrement des prix => banques dans la mouise. Problème : si seulement on avait que
quelques banques, y’aurait pas eu de pb. Comme on a des interdépendances => contagion.
Le subprime est le départ, mais le problème reste les innovations financières. Le PNB
mondial annuel est estimé à 50 000 ou 60 000 milliards de dollars. Le marché des actifs
financiers dans le monde, en 2006, était de 686 000 milliards de dollars. Pour 1$ produit en
une année, on a 10$ qui lui correspondent dans l’économie idéelle. Bon…
Le système public est largué… on a créée une usine à gaz qu’on ne sait plus maîtriser.
Enfin, l’élément le plus grave : les dirigeants des banques sont encouragés à la
spéculation sachant que si tout s’effondre, ils auront quand même fait leur fortune, il leur
restera des sous.
On peut avoir une dissociation entre un propriétaire et un gestionnaire : le propriétaire
voulant des profits, le gestionnaire voulant une expansion de puissance, de croissance. La
stock option permet de concilier les deux intérêts. Les gestionnaires gagnent des sous avec
la montée en puissance. Ils passent dans une logique d’augmentation de la valeur de leur
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