Ecole des hautes études en sciences sociales
Centre de recherches historiques
ARCHEOLOGIE MEDIEVALE EN ILE-DE-FRANCE
Séminaire de
Jean CHAPELOT
Directeur de recherche au CNRS
Année universitaire 2003-2004
L’objectif de ce séminaire est de faire le bilan des recherches conduites en l’Ile-de-France et dans les gions voisines.
Ces recherches ou ces fouilles sont présentées par leurs protagonistes. Il sera fait appel cette année à une trentaine
d’intervenants : chercheurs indépendants, enseignants et étudiants d’Universités et de l’école des chartes, personnels des
services archéologiques des collectivités, du CNRS et des services régionaux de l’archéologie, de l’INRAP, membres
d’associations comme la Société française d’archéologie, etc.
Dans la mesure du possible et grâce à la participation des intervenants, une documentation (par exemple une
bibliographie du site ou du sujet) est distribuée lors des séances et envoyée par le biais d’Internet aux participants au séminaire
et sur demande à toute autre personne.
Toutes les séances, ouvertes librement au public, ont lieu à l'Ecole des hautes études en sciences
sociales, 105, Boulevard Raspail, 75006 Paris, les premier et troisième (et le cas échéant cinquième)
mercredi de chaque mois, de 9 h à 11 h (salle 6) et de 13 h 30 à 16 h (salle 9)
Mercredi 14 janvier 2004
Tuyaux de terre cuite et adductions médiévales
Matin : Jean CHAPELOT (CNRS), Les tuyaux de terre cuite des adductions médiévales : typologie et modes
d’utilisation à propos de quelques exemples d’Ile-de-France
Trente ans d’archéologie médiévale en France : préparation d’un congrès de bilan en 2005
Après-midi : Cette séance exceptionnelle a pour objectif de préparer un congrès organisé par la Société d’archéologie
médiévale en 2005. Seront présentés les problèmes que pose un tel projet, notamment trois points : la réalisation d’un
annuaire des archéologues médiévistes français et d’un état des thèses soutenues depuis 1980 ; les formes possibles d’un
bilan intellectuel et thématique de la discipline.
Mercredi 28 janvier 2004
L’habitat rural du haut Moyen Age
Matin : François GENTILI (INRAP, PCR haut Moyen Age en Ile-de-France) et Marie DESCHAMP (maître en
archéologie à à Paris I, PCR haut Moyen Age en Ile-de-France), Le fond de cabane dans l'habitat rural du haut Moyen
Age en Ile-de-France : présentation du corpus et essai de synthèse. L'exemple de Villiers-le-Sec (Val-d’Oise) : typologie
et analyse spatiale
Après-midi : Jean CHAPELOT (CNRS), L’habitat rural du haut Moyen Age dans la moitié nord de la France. Quelques
réflexions sur ce que nous en fait connaître l’archéologie.
Mercredi 4 février 2004
Archéologie d’un édifice médiéval : le donjon de Vincennes
Première séance : les matériaux minéraux
Matin et début de l’après-midi : : Stéphane BÜTTNER (Centre d’études médiévales, Auxerre), Le substrat
géologique. Les matériaux : pierre, mortier
Seconde moitié de l’après-midi : Jean CHAPELOT (CNRS), Les carrières approvisionnant les chantiers de Vincennes
au XIVe siècle
Mercredi 18 février 2004
Archéologie d’un édifice médiéval : le donjon de Vincennes
Seconde séance : les métaux
Matin et début de l’après-midi : Jean CHAPELOT (CNRS) et Jean-Louis BERNARD (INRAP), Le fer et le plomb
dans la structure architecturale du donjon, avec le bilan des dernières recherches de l’automne-hiver 2003-2004
Seconde partie de l’après-midi : Jean-Louis BERNARD (INRAP), Un problème archéologique : les traces de
démolition et de récupération dans divers sites monumentaux du Moyen Age
Mercredi 3 mars 2004
Le métal dans l’architecture médiévale
Matin : Philippe DILLMANN (CNRS), Evolution des procédés sidérurgiques au Moyen Age. Apport des études
archéométriques.
Après-midi : Philippe DILLMANN (CNRS), L’emploi du fer pour la construction du Palais des Papes d'Avignon.
Complémentarité des études historiques et métallographiques
Maxime L’HÉRITIER (Doctorant Paris I), Le fer dans la cathédrale de Rouen
Arnaud TIMBERT (Lille III), Le plomb et l’emploi du fût monolithique dans l’architecture des XIIe-XIIIe siècles du
nord de la France
Mercredi 17 mars 2004
Archéologie des rivières : l’aménagement des cours d’eau et la batellerie
Matin : Eric RIETH (CNRS), Bilan des recherches archéologiques sur la batellerie médiévale en France
Jean CHAPELOT (CNRS), Eric RIETH (CNRS), Problèmes de méthode dans l'étude de la batellerie et des ports
fluviaux d'après les textes et l'archéologie : l'exemple de la Charente, de la basse Antiquité au XIe siècle
Après-midi : Céline POURCIN (Doctorante EHESS), Les aménagements de la basse Charente et de la Boutonne à la
fin du Moyen Age
Christophe CLOQUIER (Ecole des chartes), Les aménagements fluviaux (pêcheries, ponts, bacs, moulins, ports,
écluses, barrages, pertuis) dans la vallée de la Somme aux XIIe-XVIIIe siècles : approches archéologiques et
documentaires.
Anne GERARDOT (Ecole des chartes), Les bateaux de la basse Seine d'après les archives de notaires (1380-1575).
Mercredi 31 mars 2004
Etat de la recherche sur quelques aspects de l’architecture médiévale
Matin : Pierre GARRIGOU-GRANDCHAMP (Société française d’archéologie), Les études sur l'architecture
domestique urbaine médiévale en France. Etat des questions
Après-midi : Jean MESQUI (Société française d’archéologie), Etat de la recherche sur le château médiéval
Mercredi 7 avril 2004
Actualité de la recherche en Ile-de-France : deux chantiers de fouille récents
Matin : Jean-Yves DUFOUR (INRAP), Roissy (Val-d’Oise) : origine et histoire de la demeure d'un petit seigneur du
Pays de France
Après-midi : Benoît CLAVEL (CRAVO-INRAP), Marie-Claire COSTE (INRAP), Les latrines du château de Blandy-
les-Tours (Seine-et-Marne)
Mercredi 5 mai 2004
Les ateliers céramiques médiévaux : essais de bilan
Matin : Alexandra GRILL (Doctorante EHESS), Bilan de la recherche sur les ateliers de potiers médiévaux en France
dans les trente dernières années
Après-midi : Philippe HUSI (Université de Tours et PCR sur la céramique médiévale dans la vallée de la Loire), La
céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (XIe-XVIIe siècle). Chrono-typologie de la céramique et
approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, Bilan d’une recherche collective
Mercredi 19 mai 2004
Actualité de la recherche : sources écrites et études architecturales
Matin : Jean CHAPELOT (CNRS), Les édifices religieux dans les résidences royales d’Ile-de-France (XIe-XIVe
siècles) : problèmes canoniques, liturgiques et architecturaux
Cécile LÉON (Doctorante EHESS), Recherches sur le château royal de Saint-Germain-en-Laye (XIIe-XVIe s.)
Après-midi : Stéfan GOUZOUGUEC (Doctorant EHESS), Le travail des artisans de la terre cuite architecturale au
XVe s. en Ile-de-France d'après les sources écrites
Thomas RAPIN (Doctorant EHESS), La maîtrise d’ouvrage de Jean de Berry (fin XIVe-début XVe siècles)
Mercredi 2 juin 2004
Etat de la recherche sur le paléoenvironnement, principalement en Ile-de-France
(Espèces cultivées, espèces animales)
Matin : Jean-Hervé YVINEC (CRAVO-INRAP), Quelques problèmes d’espèces animales pendant le haut Moyen Age :
évolution des choix alimentaires et d'élevage en Ile-de-France et premières observations de différences régionales dans
le Nord de la France ; apparition et expansion du chat et de l'âne ; présence d'espèces rares (paon, singes ...)
Après-midi : Marie-Pierre RUAS (CNRS), et Benoît CLAVEL (CRAVO-INRAP), L'exploitation et la consommation
des plantes et des animaux : état de la recherche bio-archéologique en Ile-de-France médiéval
Equipe de recherche sur le château de Vincennes et la banlieue est (ERCVBE),
Château de Vincennes,
Bâtiment 06,
Avenue de Paris,
94300 Vincennes
Téléphone : 01 41 93 23 96
Courriel : [email protected]m
Ecole des hautes études en sciences sociales
Centre de recherches historiques
ARCHEOLOGIE MEDIEVALE EN ILE-DE-FRANCE
Séminaire de
Jean CHAPELOT
Directeur de recherche au CNRS
Année universitaire 2003-2004
Mercredi 14 janvier 2004
Tuyaux de terre cuite et adductions médiévales
Matin : Jean CHAPELOT (CNRS), Les tuyaux de terre cuite des adductions médiévales : typologie et modes
d’utilisation à propos de quelques exemples d’Ile-de-France
Les tuyaux de terre cuite des adductions médiévales :
typologie et modes d’utilisation à propos de quelques exemples d’Ile-de-France
Intervenant :
Jean Chapelot
Directeur de recherche au CNRS,
Château de Vincennes,
Bâtiment 06,
Avenue de Paris,
94300 Vincennes
Téléphone : 01 41 93 23 96
Télécopie : 01 41 93 20 40
L’eau est un besoin essentiel pour les grandes communautés humaines qui entourent les souverains
médiévaux dans leurs déplacements ainsi que pour les animaux, notamment les chevaux, qui suivent en grand
nombre le roi dans son itinéraire de résidences en résidences.
Un premier besoin est d’abord celui de poisson. Le grand nombre de jours de carême conduisaient à créer
de tels aménagements afin de s'affranchir des aléas de l'approvisionnement extérieur. Quand les résidences royales
sont proches d'une rivière, une pêcherie y est aménagée : ainsi, à l’époque de Philippe le Bel, dans la Loire près
d’Orléans, dans le Morin près de Crécy-en-Brie ou probablement dans la Marne près de Vincennes.
Dans un plus grand nombre de cas, les résidences royales disposent de retenues d'eau, appelées dans les
textes étang ou vivier (les deux termes paraissant à peu près synonymes), qui leur permettent, comme aux grands
monastères, d'élever du poisson. Un aménagement de ce genre a été créé près du manoir de Vincennes dès le début
du règne de Louis IX. En 1239, celui-ci achète sur le terroir de Saint-Mandé un terrain à l'ouest et hors du bois de
Vincennes clos d’un mur dès la fin du XIIe siècle par son grand père Philippe Auguste et y aménage un étang que
l'on suit pendant tout le reste du Moyen Age. Entre 1274 et 1276, Philippe III acquiert plusieurs dizaines de
parcelles de terrain et les entourent d'un mur : dans cette excroissance du bois se trouve l'étang établi en 1239 et
pour en velopper l'approvisionnement en eau, Philippe III fait entreprendre des travaux de canalisation du ru de
Montreuil qui l’approvisionnait antérieurement en eau et il fait très vraisemblablement détourner et canaliser vers ce
même étang un autre ru qui descendait des hauteurs de Belleville-Ménilmontant. Il s'agit de vastes travaux puisque
ces canalisations sont longues de plusieurs kilomètres.
Un autre besoin très important est celui d’eau potable. Si plusieurs puits existent probablement dans le
manoir de Vincennes dès l’origine, leur débit n’est pas suffisant pour répondre à tous les besoins.
Les fouilles du manoir de Vincennes montrent l'existence ici dès le milieu du XIIIe siècle au plus tard d'un
vaste réseau qui apportait l'eau issue de deux sources situées à Montreuil, à environ trois kilomètres au nord. Nous
connaissons le tracé de ces adductions par des textes et des plans d’Ancien gime en amont du manoir mais à
l’intérieur de celui-ci, la fouille a mis au jour cinq phases successives d’aménagement d’un réseau de distribution
d’eau, datables des XIIIe-XIVe siècle. Dans les deux premières, il s’agit de tuyaux de terre cuite noyés dans un
massif de mortier de tuileau tandis que dans les trois suivantes il s’agit de tuyaux de plomb protégés par des dalles de
calcaire. Dès le XIIIe siècle, une fontaine existe dans la cour du manoir royal : elle est remplacée par une nouvelle
structure monumentale pendant le règne de Charles V.
Lors de la construction de l'enceinte du château entre 1373 et 1379-1380, on mit en place à partir des fossés
de celui-ci, où l'eau était rejetée, un égout de huit cents mètres de long destiné à conduire le trop-plein dans l'étang de
Saint-Mandé qui a été évoqué plus haut.
Le réseau hydraulique approvisionnant le manoir de Vincennes, en place au moins dès le règne de Louis IX,
est le produit d'un essor de ce type d'aménagement en ville et dans les grandes résidences royales et seigneuriales dès
la fin du XIIe siècle. Par son ampleur, comparable à celui d'une grande abbaye ou d'une ville comme Paris, il est une
manifestation de l'importance que prend Vincennes à partir du règne du saint roi mais il est probable qu'il n'est pas, à
cette époque et plus encore à celle de Philippe le Bel, le seul exemple d'un grand réseau d'adduction approvisionnant
une résidence royale. D’autres résidences royales, Saint-Germain-en-Laye, Château-Thierry et Jaulgonne (Aisne),
sont pourvues d'une adduction sous Philippe le Bel, mais nous en ignorons la nature et l’ampleur exactes.
1 / 35 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !