ESPACE MENTAL SENSIBLE ANESPACE SENSIBLE Dans un précédent article, j'ai évoqué une analogie entre une tablette tactile et un espace mental sensible. Mais le mental n'étant pas spatial, la combinaison des trois signes (espace, mental, sensible) tout comme (espace, mental, aspatial) est mauvaise et prête à confusion, la bonne combinaison est (anespace mental sensible). Le sens est à l'espace ce que la lumière est à la matière. Il ne faut pas croire que la masse que peut contenir un espace diminue avec sa taille, c'est tout le contraire. Ainsi pour atteindre le mur de Planck, il faudrait contracter toute l'énergie de l'univers et en dessous il n'y a rien, ni espace, ni anespace, c'est une zone interdite par les constantes universelles. L'anespace n'est pas un zéro espace, un zéro espace ce serait encore de l'espace s'il était autre que rien, l'anespace est autre chose. Pour la même cause toute l'énergie de l'univers ne suffirait pas à permettre qu'un corps massif, aussi petit soit-il, puisse atteindre la vitesse de la lumière, et au delà il n'y à rien, c'est interdit. Seulement, pour les corps non massifs qui possèdent une énergie équivalente à une masse, il y a une exception très particulière : ils peuvent exister dans l'espace, et uniquement, qu'à la vitesse de la constante c (la vitesse de la lumière), et cette exception crée une distorsion dans les lois de la physique (la physique relativiste). Les corps non massifs dont l'énergie n'est pas équivalente à une masse (tels que le sens) ne peuvent pas exister dans l'espace, interdit, mais il y a une autre exception : ils peuvent exister au sein d'un anespace. La lumière et le sens sont des exceptions. Sans la lumière et sans aucun rayonnement électromagnétique notre monde serait très laid, sans le sens ce serait encore plus triste. Il se trouve que les lois de la physique de la matière et celles de l'anaphysique mentale permettent l'existence de ces deux exceptions. C'est ce que nous constatons à chaque instant. Pourquoi c'est comme ça? ni Aristote, ni Confucius, ne veulent répondre. Nous n'avons pas à démontrer ce que nous constatons et qui nous permet de vivre. Il se trouve que les êtres vivants créent du sens, et semble t-il sont les seuls à le faire. C'est encore comme cela. Comme l'anespace et le sens s'impliquent autant l'un l'autre que l'espace et la matière, les êtres vivants créent des anespaces à moins que ce soit l'inverse, ce qui n'a pas d'importance. Il y a deux espèces de sens : le sens opératif (nos fonctions mentales) et le sens inerte (leurs produits). Au sein d'un anespace nous ne pouvons raisonnablement parler d'intérieur et d'extérieur, mais seulement d'ailleurs. Si fait que nos fonctions mentales dont la structure n'est pas géométrique mais purement qualitative, sont ailleurs les unes des autres. Il en résulte que pour la fonction volontaire tout ce qui n'est pas elle-même dans l'anespace auquel elle appartient est ailleurs d'elle-même. Donc l'image de la tablette et la motrice sont ailleurs d'elle-même, aussi pour toucher* la tablette (la vraie tablette) et accéder à cet ailleurs, elle touche° l'image de la tablette (le sens relié à cet image) et la motrice. Dans leur anespace nos fonctions mentales ne sont pas gouvernées par les mêmes principes et ne possèdent pas les mêmes pouvoirs, de ce fait la sous-fonction directrice est la seule qui touche le sens, les autres produisent ou s'emparent du sens pour le transformer, même la sous-fonction arbitraire s'empare du sens pour le juger comme l'analytique s'empare du sens pour le structurer. Si la directrice touche pour faire c'est la résultante de deux facteurs, une intention et une privation: d'une part son intention de transformer son environnement, d'autre part qu'elle est privée de moyens pour le faire, tout comme "nous" quand nous touchons la tablette pour faire ce que nous ne pouvons pas faire nous-mêmes. Huit de nos fonctions mentales produisent du sens sans intention (sauf en cas de partage ou de projection de la position dominante), elles se contentent de faire strictement ce qu'elles doivent faire, alors que le principe (liberté-choix-doute) qui gouverne la volontaire exacerbe son pouvoir de désirer et ses intentions de faire. L'anespace qui constitue son environnement mental devient pour elle un anespace sensible dans la mesure ou il répond plus ou moins à sa palpation. A coté de la sous-fonction arbitraire qui juge, la sous-fonction directrice est la seule à avoir des intentions, et parmi celles-ci l'intention d'une maîtrise, poussée par l'aspiration permanente de la foi au dépassement de soi. L'évolution de la maîtrise de soi-même est comme une glissade positive sans fin, car à chacune de ses étapes la direction volontaire est toujours aussi dépourvue de moyens, la seule chose qui change c'est l'habileté de sa palpation et le fait que son environnement mental est de plus en plus efficace. Ainsi va le vivant. Notes: * et ° voir la note de l'article "La tablette tactile", "nous" signale la présence d'une synergie mentale.