ROMULUS LE GRAND
Histoire de la Compagnie des Barbares.
La Compagnie des Barbares fut créée en 1998 par Jean Godel initiateur du projet Romulus le
Grand. Mais l’envie de monter ce spectacle lui est venue au printemps 1997, au terme de cinq
années passées à Paris. En tant que jeune comédien diplômé de 29 ans, qui plus est de nationalité
suisse, il devait trouver un moyen d’exercer le métier de comédien.
Deux solutions :
. Tenter sa chance à Paris et courir les castings, pénétrer le milieu en solitaire
quitte à accepter tout et n’importe quoi...
. Revenir en Suisse, réunir un groupe de jeunes comédiens et entamer un travail
de base –l’élaboration d’un spectacle qui permette de se présenter à un public.
Telle a été la solution retenue.
Ce type d’aventure avait bien été tenté à Paris (ce fut en février 1997 avec Le Souffleur d’Hamlet de
Michel Deutsch, par une équipe d ’anciens élèves de l’Ecole Florent, au théâtre de la Jonquière),
mais la troupe avait été plongée dans cet anonymat complet que réserve Paris à de pareilles
entreprises. De jeunes comédiens qui se jettent à l’eau n’intéressent à Paris pas grand monde...
Idées de base.
Jean Godel (comédien et initiateur du projet ) : extrait du dossier.
Je pense qu’il est préférable pour nous, jeunes comédiens, de nous faire connaître par le biais d’un
spectacle conçu par nos soins plutôt que par des courses effrénées aux castings et aux cachets. La
démarche me paraît plus saine mais aussi plus active plus positive et plus en profondeur, elle vise à
faire connaître de jeunes artistes simplement par leur travail.
Mais il est un deuxième aspect qui me tient plus particulièrement à coeur : à l’Ecole Florent, j’ai
reçu une formation de comédien qui doit maintenant se poursuivre par l’acte mille fois répété. Mais
aujourd’hui le jeu n’est pas tout. Toute une partie du métier este à découvrir, à apprendre, c’est la
mise au monde d’un spectacle : droits d’auteurs, recherche de fonds, contacts avec les autorités et
les autres théâtres, administration, choix du metteur en scène, des artistes, des techniciens,
conception des décors, des costumes, de la lumière etc. Cet axe production est aujourd’hui de plus
en plus indissociable de l’activité du comédien. Je vois là un opportunité unique d’apprendre cette
autre face du métier. Pareille expérience me paraît primordiale, fondatrice.
Enfin je n’envisage pas le théâtre comme autre chose qu’une rencontre donnant lieu à une
fantastique aventure humaine. A cet égard, ce projet peut être une expérience extraordinaire. Une
seule idée nous guide : nous mettre au travail sans état d’âme, nous qui sommes pour la plupart
inconnus dans le monde du théâtre, et ne livrer bataille qu’en donnant le meilleur de nous-mêmes.
CHOIX DE LA PIECE
(extrait du dossier. Jean Godel)
J’ai découvert cette pièce en 1986. J’ai été surpris (et séduit ! ) par l’écriture dépouillée,
décapante, qui sert parfaitement l’alliage entre burlesque et pensée philosophique qui caractérise le
texte. Depuis lors, l’idée de monter Romulus ne m’a plus quitté.
Par la suite, j’ai constaté que cette pièce n’était que très rarement montée en français à ma
connaissance, alors qu’elle l’est beaucoup plus en allemand. Autre surprise : l’ensemble de
l’oeuvre théâtrale de Dürrenmatt est étonnamment peu jouée en Suisse romande et quasiment
inconnue en France ; alors qu’en Suisse alémanique et en Allemagne les pièces de Dürrenmatt ont
été presque toutes portées à l’écran.
Mais ce que j’aime avant tout, c’est l’audace du propos : Romulus le Grand est une pièce sur le
choix d’un homme, sur sa responsabilité. Responsable, Romulus l’est car il donne une réponse à
une situation dramatique (la fin d’un empire, le déferlements des Barbares). Réponse surprenante
cependant, car allant à l’encontre d’une pensée unique distillée depuis la nuit des temps par ses
pairs (une vision très traditionnelle du pouvoir, de ses objectifs et des moyens de les atteindre.
Réponse surprenante enfin, puisque guidée par l’intelligence d’un homme de coeur. Je vois dans ce
choix courageux, dans cette audace, dans cet engagement sacrificiel (il perdra tout, les siens et le
pouvoir) la trame véritablement forte de Romulus le Grand.
Peu importe de savoir quelles prolongations contemporaines l’on trouvera à ce texte. L’exercice me
paraît stérile. Beaucoup seront séduits par l’écriture acérée de Dürrenmatt. D’autres apprécieront la
furieuse drôlerie de la parabole, drôlerie qui rend encore plus puissantes les paroles du poète. En fin
de compte, c’est bien plutôt notre époque, riche en pensées uniques et en idéologies, qui va à la
rencontre de ce texte prémonitoire écrit au lendemain de la seconde guerre mondiale.
RESUME DE LA PIECE
C’est sans doute le comique absolument irrésistible de la farce qui réjouit d’emblée. Imaginez le
dernier empereur de Rome qui, désabusé, néglige la conduite de l’empire, au profit de la conduite
bien plus jubilatoire d’un élevage de poules. L’aviculture comme palliatif à la dictature.
Dürrenmatt s’amuse, il s’en donne à coeur joie.
Mais comme l’écrivain est grand, la farce n’est qu’un prétexte et les mots deviennent profonds, ils
se font inquiets, ils se nourrissent de la folie des années de guerre et de totalitarisme, à l’issue
desquels ils ont été écrits.
Cinquante ans après sa parution, l’avertissement visionnaire de Dürrenmatt déconcerte encore et
toujours, malheureusement. Les pensées uniques de cette fin de siècle l’ignorent avec arrogance.
Les répliques de Romulus n’en sont que plus poignantes. Cependant, grâce à l’entremise décapante
de l’humour, la pièce de Dürrenmatt nous invite à porter un regard d’homme libre sur le monde.
LES COMEDIENS
Nous avons la volonté de réunir une troupe de comédiens professionnels, c’est-à-dire ayant suivi
une formation de comédien ou en cours de formation.
Une majorité des comédiens réunis en sont à l’une de leurs premières expériences professionnelles,
comme au seuil de ce métier. Ils sont entourés d’acteurs ayant déjà une petite expérience de la
scène. Le metteur en scène seul, Xavier Florent, possède l’expérience d’un vrai professionnel, aussi
bien dans le domaine du jeu et de la mise en scène que dans le domaine de l’enseignement. C’est là
un aspect essentiel de ce projet : de jeunes comédiens professionnels conduits par un metteur en
scène confirmé présentent leur travail à un public qui ne les connaît pas encore, ou très peu.
Et puis des acteurs venant de toute la Romandie (notamment du canton de Fribourg) vont se mêler
pendant près de deux mois de répétitions à quelques acteurs français que Jean Godel a
personnellement côtoyés pendant son séjour à Paris. Pareille émulation nous paraît prometteuse. La
rencontre d’univers artistiques différents, quoique finalement assez proches, devrait donner lieu à
un travail en profondeur, sans préjugés, au seul service du texte. La qualité et la sincérité de
l’engagement de chacun y gagneront sans doute. Et puis aujourd’hui les scènes romandes et
françaises travaillent chaque jour davantage en réseaux communs les échanges se faisant toujours
plus fréquents. La tendance en ce domaine est à l’élaboration d’un cadre de vie théâtral unifié,
mouvement prometteur auquel nous souhaitons modestement participer. Cependant soyons clairs :
nous associons quelques artistes français à un noyau central qui, lui, est constitué d’artistes suisses.
Les comédiens proviennent principalement de la région bulloise et de la région lausannoise. Cinq
d’entre eux suivent actuellement les cours du Conservatoire de Lausanne. D’autres sont allés à
Paris fréquenter notamment l’Ecole Florent où des rencontres ont eut lieu et où des amitiés sont
nées. Au final, sept comédiens suisses, quatre comédiens français et le metteur en scène, Xavier
Florent.
Les comédiens et comédiennes suisses (par ordre alphabétique) :
Céline Césa, Cédric Dorier, Lionel Frésard, Jean Godel, Stéphane Liard, Olivier Périat et Stefania
Pinelli.
Les comédiens et comédiennes français (par ordre alphabétique) :
Jérôme Dupleix, Frédérique Farina, Xavier Florent, Vincent Planchon et Olivier Sabin.
DISTRIBUTION : (au 10 décembre 1998).
ROMULUS AUGUSTUS (Empereur de Rome)..............................…............................Jean Godel
JULIA (Sa femme)..................................................................................................Frédérique Farina
REA (Sa fille)..................................................................................................................Céline Césa
ZENON L’ISAURIEN (Empereur de Constantinople)..............................................Vincent Planc
EMILIEN (Patricien romain).......................................................................................Cédric Dorier
MARES (Ministre de la Guerre)..................................................................................Olivier Périat
SPURIUS TITUS MAMMA (Préfet de la cavalerie)...................................................Olivier Sabin
TULLIUS ROTUNDUS (Ministre de l’intérieur)......................................................Lionel Frésard
ACHILLE (Valet de chambre)..................................................................................Jérôme Dupleix
APOLLYON (Antiquaire)............................................................................................Cédric Dorier
CESAR RUPF (Industriel).........................................................................................Stéphane Liard
PHYLAX (Acteur).................................................................................................... Jérôme Dupleix
ODOACRE (Prince des Germains)...........................................................................Stefania Pinelli
THEODORIC (Son neveu)............................................................................................. Céline Césa
PHOSPHORIDOS (Chambellan)................................................................................Xavier Florent
SULPHURIDES (Chambellan)................................................................................. Stefania Pinelli
Une douzaine de poules.
Des portefaix, des messagers, des Germains : (la troupe).
Indépendamment des comédiens, j’ai obtenu l’accord du styliste gruyèrien Thierry Dafflon pour
la conception des costumes et de Nathalie Barras, architecte d’intérieur bulloise installée à Paris,
qui s’occupe des décors.
La mise en scène sera donc assurée par Xavier Florent, professeur de théâtre à Paris. Il a accepté de
participer à ce pari un peu fou qui constitue en quelque sorte une suite logique à son enseignement
(j’ai en effet suivi ses cours pendant deux ans). Sa très grande expérience aussi bien dans le jeu et la
mise en scène que dans l’enseignement du théâtre sera un atout précieux. Jean Godel.
LES REPRESENTATIONS
(extrait du dossier. Jean Godel)
Au printemps 1997, j’ai contacté Monsieur Dominique Rime, membre de la Commission
culturelle de la Ville de Bulle. Il s’est tout de suite montré disposé à soutenir ce projet. Par son
intermédiaire il a ainsi été décidé à la Commune de Bulle de programmer notre spectacle Romulus
le Grand de Friedrich Dürrenmatt à deux reprises, les 4 et 5 mars 1999 à la grande salle de
l’Hôtel de ville. Ces deux représentations publiques seront intégrées au programme de la saison
culturelle de la ville de Bulle.
En décembre 1997, les directeurs du Collège du Sud de Bulle et de l’Ecole Secondaire de la
Gruyère ont proposé trois représentations scolaires aux élèves de ces établissements. (1er et 2
mars 1999).
Nous travaillons à la mise sur pied d’une tournée en Suisse romande une fois que le spectacle aura
été vu à Bulle. Des contacts ont déjà été établis. La commission culturelle de la ville de Bulle étant
membre du Pool des Théâtres romands, les membres de cette institution seront invités aux
représentations bulloises. De manière générale, les directeurs de salles romands seront invités.
Nous travaillons aussi sur une tournée des festivals d’été en France et plus généralement sur une
tournée française.
SUBVENTIONS.
(au 10 décembre 1998).
( en francs suisses)
Ville de Bulle : 15 000 FS
Participation de l’Ecole Secondaire de la Gruyère
et du Collège du Sud : 9 000 FS
Affaires culturelles du canton de Fribourg : 15 000 FS
Loterie romande du canton de Fribourg : 10 000 FS
Sponsoring et dons : 6 000 FS
Total 55 000 FS
ou environ 240 000 FF
Metaname :
Théâtre, rrenmatt, Romulus le Grand, compagnie de théâtre, spectacle, Xavier Florent, barbares,
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