La religion musulmane, implantée à Mayotte depuis le XVème siècle, occupe une place majeure dans l’organisation de la société. 95% des mahorais sont d’obédience musulmane et de rite sunnite. Les mahorais ont une pratique modérée de l’islam, même si les enfants fréquentent l’école coranique, généralement tôt le matin, avant l’école laïque. Le droit coutumier inspiré du droit musulman et des coutumes africaines et malgaches s’applique aux Mahorais ayant conservé leur statut personnel, comme le permet l’article 75 de la Constitution. La loi du 11 juillet 2001 relative à Mayotte maintient l’existence de ce statut civil de droit local et précise les possibilités de renoncer à ce statut au profit du statut civil de droit commun. Le statut personnel, statut de droit civil, concerne essentiellement les droits de la personne et de la famille, ainsi que les droits patrimoniaux. Dans ces domaines, les Mahorais ayant conservé leur statut personnel sont donc soumis à des règles particulières : polygamie, possibilité de répudiation de la femme par le mari, inégalités des sexes en matière de droit successoral, etc. Cependant, la grande majorité de la population méconnaît son propre statut. Les litiges nés de l’application du droit local sont de la compétence de juridictions spécifiques: le tribunal de cadi (premier degré), le grand cadi (juridiction d’appel), la chambre d’annulation musulmane (litiges supérieures à 305 €). La justice cadiale, de par la loi de 2001, va évoluer notamment vers un rôle de médiation ou de conciliation. La société mahoraise traditionnelle fonctionne sur les principes de la prééminence du groupe sur l’individu, de la matrilinéarité (filiation définie dans la lignée maternelle) et de la matrilocalité (résidence de la famille chez la mère). La culture mahoraise s’appuie sur une tradition orale riche. L’islam à Mayotte n’est ni organisé et ni représenté au sein du Conseil Français du Culte Musulman.