confiance et en précision; autrement dit au "clair-obscur" issu de la nature,
l'indécis ajoute l'épaisseur de son indécision.
A ce moment-là, on s'aperçoit qu'on se dégoûte un peu plus chaque année de
sa fidélité première et il y a un moment où la nuit devient de plus en plus
épaisse : l'indécision est devenue un état, un état qui fait qu'on est plus digne
de son baptême.
Comment guérir ces consciences ?
Avant tout, il faut leur prouver que l'indécision est le premier ennemi de
l'âme. L'accepter, c'est s'exposer à finir par accepter une paix truquée : "je suis
en paix". On sent très bien que ce n'est pas vrai, on a truqué le problème, on a
triché avec la vie, ce qui est le pire pour la vie de conscience.
Retrouver les principes de la paix véritable :
- le raisonnement objectif, avec le concours des conseils, des confidences, de
façon à laisser la liberté à la raison.
- la Foi raisonnant avec ce qui la caractérise, le contraire de l'indécision : les
certitudes. Certitudes allant jusqu'à la prière qui demande : «Toi qui sait tout,
Toi qui es toute clarté, Toi qui n'as jamais trompé qui que ce soit, Toi qui as
toujours dit : «Je suis la Vie, Je suis la Vérité, Je suis la Voie», est-ce que Tu
ne peux pas m'attirer vers Toi ?»
En un mot : devenir une conscience éclairée par la raison et par la Foi,
première résurrection de la volonté – première résurrection de la Foi
agissante.
Eclairer ainsi la nuit de l'indécision, non pas par le plein jour, ce n'est pas
possible, la tare originelle est là, mais, comme le dit Corneille, par «cette
obscure clarté qui tombe des étoiles», la clarté nébuleuse, le clair obscur, qui
donne assez de lueur pour permettre à la volonté, à la décision, de marcher en
avant. Car les âmes qui sont dans l'indécision, elles ne sont même pas dans le
clair-obscur, elles sont dans la nuit, avec toute l'épaisseur de la nuit, c'est-à-
dire dans l'impossibilité de marcher, l'impossibilité de choisir; elles ne sont
donc pas heureuses, elles ne se sentent pas orientées vers une nuit qui va se
terminer par l'aurore. Quand on arrive à dire à une âme : «Il n'y a pas de nuit
sans aurore» on la sauve du désespoir. Il faut lui apprendre encore qu'il faut,
elle, qu'elle accepte d'entrer dans le clair-obscur avec ses efforts et sa fidélité.
C'est justement ce qui caractérise l'indécis : il ne marche pas, il n'a plus la