schutz a

publicité
Schütz A. : "Collected Papers", Martinus Nijhoff, Publishers B.V., 1971, 1973 et 1975 pour le titre original.
Pour la traduction, française : "Le chercheur et le quotidien - Phénoménologie des sciences sociales",
préface de Michel Maffesoli, Editions Méridiens Klincksieck, Paris, 1987.
Préambule Ce livre à une place centrale dans la thèse sur la construction des savoirs quotidiens, préface de Michel
Maffesoli est à exploiter. Les termes importants sont épistémologie, épistémologie du quotidien, micro
sociologie.
Page II et III préface de Michel Maffesoli, Sorbonne, Paris 5. "L'intérêt du présent, la thématique du quotidien,
c'est bien ce que l'on va lire tout au long de ces pages, et c'est cela qui peut redonner à la sociologie une nouvelle
dynamique"... Logique autre plus précisément, qui met l'accent sur les relations de proximité, (de proximie), sur
l'interaction, sur ce que dans son acception la plus large on peut appeler l'expérience de l'autre... En conjuguant
l'ordinaire et le réflexif une telle sensibilité théorique ne fait qu'exprimait la tension paradoxale du vivant"
Notre analyse : le quotidien comme source du travail social de proximité mais aussi la bonne distance par rapport
aux articles, courriers et enquêtes pour ne pas trop interférer dans l'intimité des personnes et les sujets au
quotidien. Un travail frontière qui se situe entre Clinique et sociologie.
Page 10 : "Mais les faits, les événements et les données ont une structure complètement autre pour le chercheur en
sciences sociales. Son champ d'observation, le monde social, n'est pas essentiellement un monde sans structure. Il
y a une signification particulière et une structure pertinente pour les êtres humains qui y vivent, qui y pensent et
qui y agissent".
Notre analyse : j'ai voulu inclure les produits du quotidien comme réserve de savoirs disponibles, réseau de
personnes, sites Internet, articles divers dans les médias du quotidien, moyens de communication forts différents,
pour les différentes personnes de notre étude. J'ai voulu aussi mobiliser des micros réseaux autour du sujet qui
dialogue avec moi sur de longues périodes.
Pages 12 et page 18 : "Toute interprétation de ce monde est basée sur une réserve d'expérience préalable, les
nôtres propres ou celles que nous ont transmises nos parents ou nos professeurs : ces expériences sous forme de
"connaissances disponibles", fonctionne comme schèmes de référence". [...] "Et si nous admettons que ce monde
n'est pas ma propriété mais à monde intersubjectif et que, par conséquent, la connaissance que j'en prends n'est
pas mon affaire personnelle, mais, dès l'origine, intersubjectivité et socialisée."
Notre analyse : Il me fallait partir d'une mobilisation des connaissances intellectuelles par des supports du
quotidien quelque peu travaillés, sur une collecte d'articles se situant sur un axe de temporel de trois ans, ceci
constitue les connaissances disponibles sur le handicap au quotidien ; pour recueillir les fruits des réflexions déjà
interrogées mais néanmoins encore interrogeables, nous sommes partis de ce parti pris. Le handicap vu par le
sujet handicapé sous différents angles. Les autres handicapés vu par un sujet handicapé singulier et perçu avec des
vécus différents.
Page 17 : "dans l'attitude naturelle de la pensée courante quotidienne, je pose d'emblée l'existence d'autres
individus intelligents. Cela implique que les objets du monde sont, en principe, accessible à leur connaissance,
c'est-à-dire ou bien qu'ils sont connus d'eux ou bien qu'ils peuvent l'être ".
Page 18 : "il est évident que les deux idéalisations, celle de l'interchangeabilité des points de vue et celle de la
congruence de pertinence -- constituent ensemble « la thèse générale des perspectives réciproques » --sont des
constructions d'objet de pensée qui englobent les objets de pensée de mes expériences et de l'expérience privée de
mes semblables."
Mon analyse : les données typiques du quotidien retournent après traitement dans le quotidien, les savoirs
réciproques sont dialogués et réinjectés avec ma méthode des articles et des journaux. Il faut s'adresser aux
intelligences des personnes, cela permet par l'épistolaire et l'article de contourner le transfert. L'origine sociale de
la connaissance est le comme le premier point de départ.
Pages 20 et 21 : "le moyen typifié par excellence par laquelle la connaissance issue de la société est transmise est
le vocabulaire ainsi que la syntaxe vernaculaire. Celui-ci est avant toute une langue de choses et d'événements
appelés par leur nom." ... "En d'autres termes, dans la vie quotidienne, je construis des types, des domaines que
l'autre connaît par présentation ainsi que de la portée et de la texture de son savoir"... "Moi, un être humain, né
dans un monde social et y passant ma vie quotidienne, je l'expérimente comme construit autour de la place que
j'occupe, comme offert à mon interprétation et à mon action ; mais toujours par rapport à ma situation
biographiquement déterminer à ce moment-là ; c'est toujours par rapport à moi qu'une certaine sorte de relations
avec les autres mérite la signification spécifiques que je désigne par le terme « nous »".
Mon analyse : le quotidien comme révélateur du handicap, le nom construit avec eux, le réseau bâti autour du
chercheur avec la figure tutélaire du sujet /acteur du handicap
Page 41 : "nous devons toujours « tenter notre chance » et « courir des risques » ; ceci s'exprime dans nos espoirs
et nos craintes qui ne sont que des corollaires subjectifs de notre insécurité fondamentale comme expression de
notre interaction projetée".
Notre analyse : entre vraisemblance subjective et probabilité mathématique, nos incertitudes sur le social ainsi
que sur le handicap dans le monde social. À chaque étape de notre recherche cette question se pose, c'est le
problème des sciences humaines.
Page 42 : "tous les chercheurs en sciences sociales s'accorderont pour dire que leur objet est le comportement
humain, ses formes, son organisation et ses produits"... "Nous défendons le point de vue que les sciences sociales
doivent traiter de la conduite humaine et de son interprétation par le sens commun dans la réalité sociale".
Mon analyse : c'est le problème des « hyper sciences » comme la médecine ou l'éducation physique ou la
motricité humaine. Je fais mien ce concept autour du handicap comme le champ multi dimensionnel, cela se prête
bien à une approche multifactorielle, multi dimensionnelle et transdisciplinaire. L'objet de cette recherche est un
sujet ou plutôt des sujets donc toute cette dynamique transversale se prête à cette recherche. On peut travailler la
problématique suivante : le handicap comme champ pertinent comme champ révélateur du monde social d'accès à
la différence, quel rôle de projet et quel motif pour la personne handicapée. Quel réseau de connaissance, quelle
typificité, quelles perspectives réciproques peuvent se jouer autour de la personne handicapée.
Alfred Schulz parle à au pages 50 et 51 « d'une marionnette » que le scientifique manipule, il cite l'exemple d'une
marionnette et un « homunculus ».
Page 53 : "il n'a ni espoir ni crainte ; il ne connaît pas l'angoisse comme moteur principal de tous ses actes. Il n'est
pas libre au sens ont son agir pourrait transgresser les limites fixées à l'avance par son créateur, leur chercheur."...
"Alors que, l'homme, , comme Georges Simmel l'a très bien vu , n'apporte dans toute relation sociale qu'une partie
de lui-même et qu'il est, toujours, en même temps, à l'intérieur ou à l'extérieur d'une telle relation, l'homunculus,
quant à lui lorsqu'il est placé dans une relation sociale, y est totalement impliqué".
Georges Simmel, "Note on the Problem how Society is possible", Am. Journal of Sociologie, vol.16, pp.372-391,
1910.
Mon analyse : le sujet résiste, et les sujets handicapés encore plus. Voir à ce propos le concept de « déni » de
Jean-Paul Resweber, le sujet se construit dans l'angoisse, le désir, et l'écriture. Il faut du temps de mobiliser et
questionner les connaissances disponibles « nous».
Pages 54 et 55 : " la science peut modéliser rationnellement le comportement irrationnel,, comme nous l'apprend
un coup d'oeil dans n'importe quel manuel de Psychiatrie." Et ... "Cela refléterait une solide mécompréhension de
croire que le but de la modélisation en sciences sociales ou un critère de son caractère scientifique est d'interpréter
le comportement irrationnel comme s'il était rationnel".
Mon analyse : le rationnel et l'irrationnel dans le handicap, le transfert et le contre-transfert sont aux limites du
clinique dans les entretiens. L'article mais à distance et les savoirs mobilisés sont déjà au-dessus du sens commun,
même si l'article est "orienté".
Page 56 : "... Le modèle de l'action rationnelle peut être utilisée comme celle permettant de mesurer les déviances
comportement dans le monde social réel et de la référer aux « données excédant le problème », c'est-à-dire à des
éléments non typifié" et ..."que tout problème n'est le lieu d'implication qui peuvent être explicitées ou, pour
utiliser la terminologie de Husserl, qu'un problème porte avec lui son horizon intérieur d'éléments non
questionnés mais questionnables".
Mon analyse : c'est la méthode que j'utilise en mettant en place des questions "dialoguantes" et des réponses
cumulatives à partir d'éléments typifié dans la presse et questionnés par rapport à chaque sujet aussi loin que
possible et dans le réseau des différents handicaps. Le handicap est vu comme un horizon indépassable mais qui
peut se questionner et dont les dialogues s'inscrivent dans la durée.
Kuhn H. : "The Phenomenological concept of horizon", in Philosophical Essay in Memory of E. Husserl,
Editions M.Farber, Cambridge, 1940.
Pages 71 et 72 : " le but des sciences sociales et de viser une connaissance organisée de la réalité sociale. Par le
terme de « réalité sociale » j'aimerais qu'on comprenne la somme totale des objets et des événements à l'intérieur
du monde socioculturel en tant qu'ils sont expérimentés par la pensée courante d'hommes vivant leurs quotidiens
parmi leurs semblables, reliés entre eux par toutes sortes de relations et d'interactions".
Mon analyse : on peut croiser cela avec les travaux de Georges Canguilhem sur la maladie, sur le normal et le
pathologique. Voilà notre réalité de chercheur, le handicap entre maladie, chronicité et autre chose.
Page 74 : " certainement, cette connaissance n'est pas seulement fragmentaire parce que restreinte principalement
à certains secteurs de ce monde. Elle est volontiers inconsistante et comporte tous les degrés de clarté et de
distinction de l'étude approfondie ou « connaissance sur », comme W. James in Principles of Psychology 1921,
l'appelle, en passant par « connaissance par présentation » ou simple familiarité, jusqu'à la croyance aveugle en
des choses admises telles quelles."
Mon analyse : lutter contre préjugés et les croyances, passé du « par » au « sur », les articles pour la présentation
des situations de handicap, puis on fera référence à un travail sur ce handicap par la personne handicapée
elle-même comme réserve de connaissances disponibles au quotidien.
Pages 76 et 77 : "toute la discussion souffre du fait qu'on n'a pas réussi à distinguer clairement du fait entre « le
Verstehen » premièrement comme la forme expérientielle de la connaissance courante des activités humaines ;
deuxièmement comme le problème épistémologique et troisièmement, comme méthode particulière aux sciences
sociales." et plus loin... "D'autre part, des philosophes aussi différents que James, Bergson, Dewey, Husserl et
Whitehead tombent d'accord sur le fait que la connaissance courante de la vie quotidienne est la toile de fond non
questionnée mais toujours questionnable à l'intérieur de laquelle s'origine l'investigation et bien le seul lieu où elle
puisse être menée. C'est ce Lebenswelt (monde vie), comme Husserl l'appelle, à l'intérieur duquel, selon lui, tous
les concepts scientifiques, et même les concepts logiques, s'originent. C'est la matrice sociale à l'intérieur de
laquelle, selon Dewey, les situations non clarifiées émergent, situations qui doivent être transformées, par le
processus même de l'investigation, en certitude qui s'impose à tous."
Notre analyse : très belle et très longue citation mais nécessaire à mon travail, ce monde vie est bien le monde ici
et maintenant «hic et nunc » est tout se conçoit par rapport à cela, les sciences de la vie du monde vie, au monde
réel pour le sujet/ acteur, l'ensemble des ressources humaines vont m'aider à interroger le réel celui « qui va de soi.
»
Page 79 : "Le Monde de la nature, tel qu'il est exploré par le chercheur en sciences naturelles, ne « signifie »
quoique ce soit pour les molécules, les atomes, et les électrons. Mais le champ d'observation du chercheur en
sciences sociales -- la réalité sociale -- a une signification spécifique et une structure pertinente pour les être
humain vivants, agissant et pensant à l'intérieur de lui".
Mon analyse : c'est le fondement épistémologique de mon travail, c'est l'axe interdisciplinaire et
transdisciplinaire, le sujet parle, pense et résiste. Pierre Bourdieu dans ses entretiens sur « la misère du monde »
confirme ce fait, le handicap parlé par les handicapés est un très bon analyseur. Mais il est aussi le reflet de toute
l'exclusion (SDF, RMI etc.) c'est le cas de tous les exclus en général. Handicapés on ne sera tous un jour, ce n'est
qu'une question de temps. La loi de 2004 donne l'accès de tout à tous et ceci à tous les stades de la vie... Est-ce une
utopie ?
Pages 80 et 81 : "ce n'est pourtant que dans certaines situations particulières, et même de manière fragmentaire,
que je peux expérimenter les motifs et les buts d'autrui, en bref des significations subjectives qu'il accorde à ses
actions dans leur l'unicité. Je peux néanmoins les expérimenter dans leur typicalités. Pour ce faire, j'élabore des
modèles typiques des motifs et des fins des acteurs et même de leurs attitudes et de leur personnalité dont leur
conduite actuelle n'est qu'une illustration ou un exemple".
Notre analyse : j'ai fait une exploration des buts et des moyen utilisés par d'autrui avec quatre catégories est un
travail collégial, et un travail plus collectif diront nous : on descendra après dans « un gain plus fin » au niveau
phénoménologique et clinique. Le nombre d'entrées et de sujets dialoguants va me permettre de rendre compte de
toutes les facettes du handicap. La lecture, écriture des entretiens, des matériaux hybrides vont me permettre de
mieux typifié la figure du handicap. Et surtout pour avoir une lecture de « cette figure » par la personne
handicapée elle-même. On introduit ici de la complexité selon Edgar Morin, le handicap dépasse les tableaux de
la sociologie classique, car derrière une figure, une face différente il y a un homme une femme qui pense, et
souffre et bien au-delà des grilles nécessaires de la sociologie générale. Le problème qui se pose à moi et leur
comment faire une analyse objective avec des significations et des données qui viennent d'entretiens et de lectures
subjectives.
Page 84 : "tout le problème scientifique est déterminé par l'état actuel de chaque science et sa résolution doit être
menée selon des règles de procédure régissant cette science, qui notamment, demande le contrôler et la
vérification de la solution proposée. Une fois établi, le problème scientifique détermine à lui seul ce qui est
pertinent pour le scientifique en même temps que le cadre conceptuel de référence qu'il va utiliser".
Mon analyse : la presse et les journalistes disent cela de handicap, c'est un idéal type à la façon de Max Weber :
que je pense l'acteur de cela, des handicaps sont tous différents ainsi que la personne handicapée, peut-on prendre
la même mesure pour tous ? Le dialogue engagé avec les sujets et retours qu'ils me font nous montre que la figure
est plus riches et plus complexe que cela, la réponse est individuelle et multiple.
Pages 94 et 95 : "le postulat fondamental de la méthodologie des sciences sociales sera par conséquent le suivant
: choisir le schème de référence adéquat aux problèmes auxquelles on s'intéresse, mesurer ses limites et ses
possibilités, rendre ces termes compatibles et consistants entre eux, et une fois accepté le schème s'y tenir !... Pour
préserver la consistance de la pensée, il faut donc s'assurer que la connotation de tous les termes et concepts
employés sur la même !"... "La sauvegarde du point de vue subjectif est la seule garantie, mais elle est suffisante,
que Le monde de la réalité sociale ne sera pas remplacé par un monde fictif et inexistant que l'observateur
scientifique aura construit".
Notre analyse : voilà des écrits qui situent bien le problème des sciences sociales. Dans cette recherche, l'homme
est le premier servi. Un dialogue de l'homme avec l'homme au coeur de l'anthropologie sociale. En ce sens on
plonge dans l'anthropologie du handicap dans sa présentation et le débat d'idées que l'on trouve dans la presse
quotidienne.
Page 98 : "dans le cas des objets sociaux (ce terme comprend aussi les actes humains), ne sommes en présence
d'une toute autre forme de « compréhension ». On ne peut alors se contenter de renvoyer le fait pris en
considération à d'autres faits ou objets. Je ne puis comprendre un objet social sans le réduire à l'activité humaine
qui l'a engendrée et plus loin, sans renvoyer cette dernière aux motifs dont elle est née".
Notre analyse : le banal et le quotidien, c'est dans ce quotidien et dans ce banal qu'est révélé l'exploit.. Cet exploit,
cette performance de vivre sa différence dans le monde vie : c'est toute la vie riche de mes sujets !
Pages 126 et 127 : "en un mot, nous affirmons que tout le système des pertinences qui nous gouverne dans
l'attitude naturelle est fondée sur l'expérience fondamentale qui nous est propre à chacun d'entre nous : je sais que
je mourrai et j'ai peur de mourir. Nous suggérons d'appeler cette expérience l'anxiété fondamentale. Elle est
l'anticipation primordiale qui est à l'origine de toutes les autres"... "La phénoménologie nous a enseigné le
concept de l'épochè phénoménologique ou suspension de notre croyance à la réalité du monde comme instrument
qui nous permet de dépasser l'attitude naturelle en radicalisant la méthode cartésienne du doute philosophique....
Ce qu'il met entre parenthèse est le doute que le monde et ses objets puisse être autre qu'il ne lui apparaît".
Notre analyse : le handicap comme une épochè de l'attitude naturelle, faire de cette angoisse fondamentale un
outil de réflexion sur un objet difficile à porter. Allez explorer d'autres provinces pour recevoir des chocs.
Pages 131 et 133 : "bien plus, cette réalité nous apparaît comme étant la réalité naturelle, et nous sommes prêts à
abandonner notre attitude à son égard sans avoir expérimenté un choc spécifique qui nous incite à faire éclater les
limites de cette province « limitée » de signification et à déplacer l'accent de réalité sur une autre province". Et
plus loin... "le passage de l'une à l'autre ne peut être mené à bien que par un « saut » comme l'appelle Kierkegaard,
qui se manifeste dans l'expérience subjective par un choc... Ce qui vient d'être appelé « saut » ou « choc » n'est
rien d'autre qu'une modification radicale dans la tension de notre conscience, fondée sur une attention à la vie
différente."
Notre analyse : c'est un changement de province, dépasser le curseur de l'une à l'autre des réalités par le dialogue
entre provinces, il y a de nouvelles limites à dépasser. Le handicap comme le choc, le saut pour déplacer l'accent
de la réalité entre les provinces du quotidien, de la science sociale et de la réalité par la personne handicapée
interposée.
Page 134 : "ce groupe est généralement défini comme celui de l'imagination et des fantasmes et regroupe, pour
beaucoup d'autres, les royaumes du rêve éveillé, du je, et de la fiction, du conte de fée, du mythe et de la
plaisanterie."
Mon analyse : cinéma pour se projeter dans le rêve pour guérir, la figure du handicapé dans cet imaginaire, il faut
croiser les regards avec l'histoire de "Mimo" et ses films "très fleurs bleues"comme pour s'évader d'un quotidien
difficile. On croisera aussi avec Georges Canguilhem dans son ouvrage "le normal et le pathologique ainsi que
dans l'art et la culture pour la personne l'handicapée... Les livres pour témoigner, le "je" qui soigne, et le dialogue
du nom qui soigne et guérit aussi.
Pages 150 et 151 : "ce pendant, en se tournant vers la sphère de la pensée théorique, l'être humain « met entre
parenthèses » son existence physique et de la sorte aussi son corps ainsi que le système d'orientation dont le corps
et le centre et l'origine" et un peu plus loin "... " « Le saut » dans la province de la pensée théorique implique que
l'individu est résolu à suspendre son point de vue subjectif".
Mon analyse : je suis dans la province de la contemplation scientifique, l'empathie et la sympathie,. On ne peut
pas exclure ces domaines, qu'est-il pertinent de garder ou d'évacuer peut-on se priver totalement du subjectif dans
la science sociale. ? Par exemple l'article de journal que je leur ai envoyé provoque la distance, mais les sujets
veulent absolument me voir chez eux et physiquement.
Page 157 : "il a acquis ses expériences préalables en vivant comme être humain avec les autres dans le monde
quotidien de l'attitude naturelle, attitude qu'il a du mettre entre parenthèses, à fin de pénétrer dans la province de
la contemplation théorique".
Mon analyse : ceci concerne le chercheur ainsi que « le choc et le saut » où je suis impliqué. Peut-on dans cette
posture faire comme si de rien n'était et de demander en même temps, au sujet de ma recherche, de « se lâcher »
comme le dit Sylvain qui a acquis est atteinte d'une myopathie de Duchenne nous sommes physiquement là en
face d'eux.
Page 158 : "Mais si, selon certaines règles opératoires bien définies (dont la description et l'affaire de la
méthodologie des sciences sociales), ces types sont construits de telle sorte que leur actes fictifs et de réalisations
ne sont pas seulement consistantes en eux-mêmes mais compatibles avec toutes les expériences préalables du
monde de la vie quotidienne que l'observateur acquiert grâce à l'attitude naturelle avant de s'introduire dans la
province théorique. C'est alors, et alors seulement, que ce modèle de monde social peut devenir un objet
théorique, l'objet d'une réelle position de l'étant. Il reçoit un accent de réalité bien que ce ne soit pas celui de
l'attitude naturelle." Et un peu plus loin "La théorisation - ce terme étant toujours pris dans le sens restreint de la
théorisation scientifique et par conséquent, excluant la pure méditation, n'est d'abord possible que dans l'univers
du discours qui est pré donné au scientifique comme le résultat d'acte de théorisation d'autres chercheurs. Elle est,
deuxièmement, fondée sur le présupposé que d'autres gens, à leur tour, faire de la matière dont je m'occupe dans
ma contemplation théorique, le sujet de leur pensée théorique et que mes propres résultats seront vérifiés ou
falsifiés par les leurs et les leurs par les miens. Néanmoins cette corroboration et cette réfutation mutuelles,
permettant l'approbation et la critique, présuppose la communication, et la communication n'est possible qu'en
dehors de la pure sphère théorique, dans le monde du travail."
Mon analyse : nous avons construit un protocole pour apprivoiser un milieu fort en émotions. Ma construction est
faite pour éviter de faire bouger des types des humanités, des marionnettes. Il faut plutôt partir d'un collectif en
réseau et travailler dans les épaisseurs des vécus. Une méthode pour recueillir des données était s connaissances
sur le handicap au quotidien. Le chercheur et son humanité sont à situer dans de va-et-vient permanent entre le
champ théorique et le champ pratique. On croisera les regards de Oliver Sachs et de Erving Goffman ainsi que
d'Alexandre Jollien. Le penseur qui s'adonne à la philosophie mais aussi la sociologie ramène son humanité dans
le champ théorique : c'est le penser ensemble.
Page 171 : "pour Husserl, toutes les sciences, qu'elles se rapportent aux objets de la nature ou aux phénomènes
dits culturels, sont une totalité d'activités humaines, celles d'hommes de science travaillant ensemble... En outre,
le fondement de la signification (Sinnfundament) de toute science et le monde - vie (Lebenwelt) pré - scientifique,
le monde - vie unique et unitaire qui est à la fois mien, vôtre et nôtre".
Mon analyse : toutes les sciences sans exception sont des sciences à part entières. La science de l'homme c'est la
science de l'homme et de sa vie. Le handicap est un champ transversal qui est une application de la science mais
aussi une éducation à l'humanité qu'il faut sans cesse en travailler.
Pages 190 et 191 : "le monde - vie comme objet d'une investigation scientifique sera pour le chercheur, en tant
que savant, au premier chef le monde - vie des autres, ceux qui sont observés" et plus loin "il y a aussi un grand
danger dans les sciences sociales à savoir que leur idéalisation, en l'occurrence des typologies, ne sont pas
considérés comme des méthodes mais comme l'être vrai. Ce danger est même plus grand encore dans les sciences
qui traitent de l'être humain et de son monde - vie, parce qu'elles sont obligées de travailler avec des données
extrêmement complexes impliquant des types d'un ordre supérieur".
Mon analyse : il faut les autres, le subjectif, l'altérité pour que la science nous aide à limiter le complexe par une
méthode transdisciplinaire. On placera ici les travaux et les thèses de Jean-Paul Resweber ainsi que de B.
Nicolescu.
Page 202 et 203 : "la réserve de connaissances dont je dispose ne consiste pas exclusivement en expériences que
j'ai vécues personnellement est originairement. La plus grande part de ses expériences s'origine dans le social :
elle consiste, précisément, en expériences vécues personnellement et originairement par mes semblables qui me
les ont communiquées. J'accepte donc - au mieux, j'admets sans discussion dans la pratique quotidienne - que le
savoir dont disposent les autres est, jusqu'à un certain point, congruent avec le mien, et que cela est vrai non
seulement parce que je connais le monde de la nature, commun à nous tous, mais aussi parce que je connais le
monde social et culturel dans lequel je vis. Et plus loin "Seule une infime parcelle de connaissances est claire,
distincte et consistance par elle-même. Cette parcelle est entourée de zone dont les dégradations sont diversement
vagues, obscures et ambiguës. Il a ensuite des zones où les choses sont acceptées telles quelles, comme les
croyances aveugles, les suppositions gratuites et les conjonctures pures, dans lesquelles on se bornera à « faire
confiance ». Et enfin il y a des régions d'ignorance totale."
Mon analyse : cette long phrase est à creuser pour expliquer la congruence des savoirs avec les aspects négatifs et
les dépasser dans les entretiens suivis dans le temps pour explorer des régions d'ignorance totale..., il nous faut
faire la relation avec les différents handicaps et ses réserves savoirs quotidien et anticiper sur le non-dit, sur la
souffrance qui est présente malgré tout, sur les autres handicapés comme modèle d'une sociologie du handicap,
carabine entendue il n'y a pas de référence absolue. On trouvera ici la problématique du « double handicap » car la
vie est deux fois plus lourde avec eux, la « rétro stigmatisation» dans le sens où il renvoie aux autres leur propre
faiblesse, fragilité et incomplétude, l'égalifférence : je veux être ordinaire mais je veux garder ma différence, la
banalisation complexe : en effet il faut croiser de nombre regards et de nombreux champ scientifique pour essayer
de cerner la figure du handicap, c'est un peu ce que j'appelle « l'handicomplexité ». Permettre à tous de faire un
travail sur la différence des autres et un regard sur les autres handicaps. L'accès à la banalité et à l'ordinaire,
comme le dit Bruno, je veux être ordinaire même si on trouve ma vie « extra » -- ordinaire. C'est dans cet extra que
tout se joue.
Page 218 : "le candidat désirant devenir membre d'un club très fermé,..., le fils du fermier entrant collège... Sont
tous des étrangers selon la définition que nous venons de donner, bien qu'eux, dans ces cas, la « crise » typique
que traverse l'immigrant peut revêtir des formes plus douces et même être complètement absente".
Mon analyse : l'étranger, l'immigré, l'exclu ou handicapés ou peut-être les deux à la fois se trouvent dans cette
citation. La figure du handicapé comme étranger à sa propre société. Il n'a qu'à voir l'exemple de Ali, le est
doctorant tunisien. Il doit reconquérir sans cesse son identité pour être reconnu.
Page 219 : "le sociologue (en tant que sociologue et non comme l'homme parmi ses semblables qu'il demeurent
dans sa vie privée) est l'homme de science désintéressé jetant un regard sur le monde social"... "En tant que
scientifique, il s'efforce d'observer, de décrire de classifier le monde social aussi clairement que possible dans des
termes bien ordonnés en accord avec les idéaux scientifiques de cohérence, de consistance et de rigueur
analytique."
Mon analyse : voilà une façon de voir le métier de sociologue qui travaille sur le handicap et de la sociologie du
handicap en général.C'est bien dans cette optique que s'inscrit ma démarche dans la microsociologie.
Pages 220 et 221 : "nous ne voulons pas surcharger cette image. Son but principal est d'illustrer que la
connaissance de l'homme qui agit et pensait intérieur même du monde de sa vie quotidienne n'est pas homogène ;
elle est premièrement incohérente ; deuxièmement seulement partiellement claire et troisièmement. Recèle en son
sein des contradictions..
Premièrement. Elle est incohérente parce que les intérêts de l'individu qui détermine la pertinence des objets
sélectionnés pour un approfondissement ultérieur ne sont pas eux-mêmes intégrer un système cohérent...
Deuxièmement. Dans sa vie quotidienne, l'homme ne s'intéresse que partiellement - nous et risqueront jusqu'à
dire exceptionnellement - à la clarté de sa connaissance, c'est-à-dire jeter une lumière totale sur les relations entre
les éléments de son monde ainsi que les principes généraux réglant ses relations... Troisièmement. Sa
connaissance, enfin, n'est pas consistante. Il peut considérer en même temps, des énoncés comme également vrai
qui, en fait, sont incompatibles entre eux".
Mon analyse : la pensée humaine n'est pas si illogique cela, chacun vit sa logique de son quotidien. Témoignage
montre bien cette chose. La logique sociale du handicap n'est pas logique de la personne handicapée.
Page 223 : " alors survient « une crise » qui, selon la fameuse définition de W. I Thomas « interrompt le flot des
habitudes et donne naissance à des nouveaux états de conscience et des normes nouvelles pour l'action », ou,
selon nos propres termes, elle déborde avec impétuosité le système actuel de pertinence.
Mon analyse : bien qu'il parle des étrangers ou des exclus cette station peut très bien s'appliquer au domaine du
handicap. On peut aussi citer les travaux d'Edgar Morin sur la crisologie de, les remises en cause par les crises de
l'individu mais aussi du collectif. Le handicap au sens large comme révélateur de l'État les crises sociales. C'est le
cri de joie ou de révolte de notre étude mais ce qui peut faire progresser le sujet mais aussi le sujet dans le
collectif.
Page 233 et 234 : "l'étranger expérimente donc, souvent avec une acuité douloureuse, l'émergence d'une crise qui
peut mettre en péril les fondements mêmes de sa « conception relativement naturelle du monde », alors que ces
symptômes passent inaperçues pour les membres du groupe qui se repose sur la continuité de leur manière
habituelle de vivre (...)Dans ce cas l'étranger reste ce que Park et Stonequist ont fort bien appelé un « marginal »,
un hybride culturel, à l'orée de deux vie sociales différentes, ne sachant pas à laquelle il appartient. Mais très
souvent le reproche de double appartenance origine dans l'étonnement des membres du groupe. Étonnamment qui
vient du fait que l'étranger n'accepte pas la totalité du monde culturel comme la manière naturelle et appropriée de
vivre et comme la meilleure de toutes les solutions à n'importe quel problème. L'étranger est taxé d'ingratitude
parce qu'il refuse de reconnaître que le modèle culturel qu'on lui offre lui garanti asile et protection (...) Si nous
rencontrons, dans notre expérience, quelque chose d'inconnu jusqu'à la et qui, par conséquent, excède notre
manière usuelle de connaître, nous entendons alors à processus d'investigation. Nous commençons pas définir le
fait nouveau, nous tentons d'en saisir la signification ; nous transformons ensuite petit à petit notre schème général
d'interprétation du monde de telle manière que le fait étranger ainsi que sa signification deviennent compatibles et
consistants à l'égard de tous les autres faits de notre expérience, ainsi que leurs significations. Si nous réussissons
cette opération, alors, ce qui précédemment constituait un fait étrange et un problème que déconcertant pour notre
esprit se transforme en un élément additionnel de la connaissance dont nous pouvons nous porter garant. Nous
avons alors élargi et redéfini notre réserve expérience."
Notre analyse : c'est la double appartenance : étranger est exclu à la fois. La personne handicapée et souvent
étrangère à sa propre culture. Elle est à la fois étrange anormale et étrangère à sa propre société ce qui aujourd'hui
fait beaucoup réfléchir. Le social donne « asile et protection » aux personnes handicapées mais elle refuse cette
aumône et cette protection infantile. Sommes-nous très loin de la cour des miracles ?
Page 242 à 243 : "le chercheur trouve un accès au monde intérieur des autres en le reconstruisant imaginairement,
en le revivant (nacherleben) sur la base de son expérience et des éléments descriptifs à disposition. Ceci permet
une compréhension herméneutique, par empathie, de l'acteur ou des circonstances qu'il étudie (...) c'est aussi là
qu'on entrevoit une continuité entre la compréhension (Verstehen prônée par Dilthey et la sociologie
compréhensive de Max Weber. Celui-ci écartera l'empathie Mais retiendra au centre sa propre approche
l'investigation « du sens voulu » (gemeinten Sinn) de l'activité (...) Ce concept de cadre d'activité et de
compréhension sera lui aussi retenu par la sociologie ultérieure quoique sous d'autres éclairages. Weber parlera
d'idéaltypes et Schulz de typifications."
Mon analyse : peut-on prendre la figure du handicap ou de la personne handicapées comme idéals types. Cela
paraît difficile de typifié dans le grain fin de la microsociologie, car chaque cas possède sa singularité et son
histoire propre.
Page 244 et 245 : " la première de ces deux méthodes est appelée « nomothétique » par Windelband et «
généralisante » par Rickert et elle est propre aux sciences naturelles, alors que la deuxième méthode -voulait à la
compréhension des événements singuliers nous intéressant en tant que tels - est appelée « idiographique » par
Windelband et « individualisante » par Rickert (...) Dès lors, bien que les sciences sociales seules aient la
spécificité que les hommes y sont tant le sujet que l'objet d'étude, c'est au nom d'options culturelles, dit Weber,
que dans l'étude des sciences sociales nous insistons sur le subjectif - nos propres motifs et habitudes. (...) Pour
Weber, l'essence même de la réalité sociale réside dans : "l'interaction entre individus, dans ce qui arrive et dans
ce qui est ressenti par les acteurs dans la réalité au moment même de l'action. Or, l'intérêt des sciences sociales,
nous l'avons dit, et de retracer le sens que des activités sociales prennent pour les acteurs eux-mêmes."
Notre analyse : la personne handicapée est bien le sujet et l'objet de notre étude, comme objet de recherche mais
aussi sujet de notre travail sur le dialogue, la personne handicapée ou la personne en situation du handicap, ne se
réduit pas à son handicap même le plus lourd, c'est une personne avant tout, un sujet entre le désir, l'angoisse, et la
trace de son écriture sociale , symbolique et psychique. S'il doit y avoir un idéal type : c'est la condition humaine
et c'est l'humain. Le handicap n'est qu'une partie est une toute petite partie de lui même s'il est lourd et que
traumatismes et souffrances sont présents dans sa vie de tous les jours. Elle porte en effet un double handicap
celui-ci physique, et celui que la société leur fait porter.
Pages. 259 et 266: "c'est ce que nous avons mentionné au sujet de l'analyse de l'activité sociale de contemporains,
ou la particularité du chercheur par rapport à l'observateur « quotidien » et que son procédé de construction
d'idéaltype est redevable à l'ensemble des connaissances scientifiques déjà acquises et est doit en principe obéir à
ses règles."(...) "c'est au prix d'une objectivation (le sujet ne se révèle que comme objet du regard d'autrui , et
réciproquement, l'autre ne lui apparaît qu'en tant qu'objet de son regard) qui empêchent d'accéder à l'autre comme
sujet ou « subjectivité concrète dans la liberté de son action concrète ».
Notre analyse : mettre à disposition des connaissances du quotidien pour ouvrir sur le sociologie du handicap. La
science doit être toujours quelque part être « à portée de », elle est un travail parmi d'autres car il est bien difficile
pour elle de définir le sujet et la subjectivité etc. On voit encore ici le poids du le regard, le regard sur autrui et le
regard sur soi-même. Nous sommes bien au coeur des thèses de la microsociologie.
Téléchargement