Avec qui travaille le coordonnateur

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SYNTHESE
DES ATELIERS
LES COORDONNATEURS ET L’INSTITUTION SCOLAIRE
I-
ETAT DES LIEUX :
L’hétérogénéité et la diversité sont les mots – force de cet état des lieux, pour en montrer
les aspects négatifs ou positifs.
En négatif, est souligné ce qui ne se fait pas ou les difficultés à faire, dans le cadre des ZEP
ou REP, et ce à plusieurs niveaux :
 Le rôle et la place du coordonnateur (absence de lettre de mission, de
reconnaissance, ou difficulté à trouver sa place, conception des missions, rôle dans
le formation à partir de quelles compétences reconnues)
 Les conditions de travail : d’1/4 de décharge à 2 coordonnateurs par zone
 Les tâches à effectuer : liaison inter degrés, élaboration et suivi des contrats de
réussite
 Les structures matérielles de travail (équipements locaux, informatique, téléphone)
 Engagement de la hiérarchie départementale et académique et des cadres
 Stabilité des équipes
Du point de vue partenarial, il existe un cadre réglementaire interministériel qui présente une
cohérence et engage les principaux partenaires, mais la politique de la ville reste encore floue
pour la majorité des coordonnateurs, à cause d’un manque de repères et de lisisbilité. Certains
dispositifs sont encore mal connus (exemple : la prévention et conduites à risque)
En positif, bien que diversement mis en oeuvre, le rôle pédagogique du coordonnateur
apparaît comme fondamental et ce rôle doit s’adresser à la ZEP ou au REP dans sa globalité.
Le rôle pédagogique s’effectue autour de deux axes majeurs :
 le contrat de réussite : soit en réécriture pour les territoires EP les plus anciens, soit
en écriture pour les REP récents.
 la liaison inter degrés en veillant toujours à ce qu’un degré ne soit pas prédominant
par rapport à un autre.
Ce rôle pédagogique a pour appuis les évaluations et leurs exploitations, les référentiels
disciplinaires, les réunions enseignants CM2 – 6ème.
Il est souligné la grande richesse qu’offre les partenariats : BCD, accompagnement scolaire,
associations de quartiers, sportive ou culturelle. Dans ce partenariat, les relations avec les
parents sont à privilégier.
Dans cet état des lieux, les points de convergence des différentes expériences, se situent dans
les capacités, les compétences, les qualités que vous reconnaissez au rôle du coordonnateur. Il
n’est rien dit de ce que recouvrent ces éléments. Mais on retrouve décrite l’action du
coordonnateur avec des verbes d’action : instaurer la confiance, communiquer, fédérer,
impulser, informer, constituer une mémoire, relancer, élaborer, préparer, co animer.
Pour exercer la tâche de coordonnateur une mémoire est nécessaire : à construire, à entretenir.
Les outils pour cela existent : revues de presse, actes administratifs, journal ZEP, site WEB,
brochure et Contrat de réussite.
Donc diversité dans la place, le rôle mais aussi les méthodes (exemple du traitement des
informations et de leur diffusion)
II – PROBLEMATIQUES :
Des questions de différentes natures sont posées. Trois axes :
Ce que le coordonnateur a à faire :
 comment CONVAINCRE les enseignants du second degré alors qu’ont est légitimé
par et dans le premier degré et comment être CREDIBLE ?
 comment assurer le SUIVI des actions, remédier éventuellement, dans le cadre
par exemple du contrat de réussite ?
 comment rassembler des éléments vous permettant de dire l’écart éventuel entre ce
que vous organisez pour que les actions s’élaborent et ce qui se fait vraiment.
 et donc en conséquence, quel poids peut avoir votre avis dans l’évaluation des
actions et leurs régulations éventuelles ?
 le coordonnateur est-il forcément formateur ou son rôle consiste – t – il à analyser
les besoins et les transformer en demandes de formation ?
Ces questions relatives aux tâches se complexifient car le coordonnateur doit répondre
aussi au repérage des acteurs, hors EN, et de l’ensemble des contrats et projets qui les
engagent, et corrélativement veiller à la cohérence de ces projets avec le nécessaire recentrage
sur les apprentissages.
Avec qui travaille le coordonnateur ?
Par rapport à l’étendue de ces tâches, il est souligné qu’une équipe de pilotage y
travaille, équipe au sein de laquelle, les rôles et les responsabilités de chacun sont clairement
définis, au sein de laquelle la part d’initiative du coordonnateur est possible, une fois fixés les
critères de sa professionnalité dans le domaine de la gestion et de l’animation. Cette
clarification est aussi celle de la non confusion entre les tâches du coordonnateur et du
conseiller pédagogique. Dans les relations à établir avec les familles, les médiations
éventuelles, l’accompagnement scolaire etc…, dans les champs divers d’intervention une
meilleure définition des tâches est à faire.
Dans quelles conditions travaille – t- il ?
Des problèmes de temps sont évoqués pour échanger, s’approprier les outils de la
mémoire par exemple, la garder, pour faire circuler l’information qui est souvent vécue
comme un lieu de pouvoir.
III – PROPOSITIONS D’ ORGANISATION ET DE FONCTIONNEMENT :
Des conditions pratiques et matérielles favorables sont indispensables pour organiser et rendre
fonctionnel le rôle du coordonnateur. L’équipe de pilotage est indispensable. Sa composition
doit reposer sur des critères de motivation et d’engagement, de compétence, de connaissance
du système et du terrain. Des réunions à tous niveaux (zone/département/ académique)
doivent rendre compte de la cohérence de l’organisation.
Plusieurs temps sont proposés :
 la pré rentrée est un moment où l’ensembles des acteurs, et des nouveaux surtout, sont à
réunir. C’est le moment où déjà premier et second degrés doivent trouver un temps commun
de discussion et de mise en projet.
Dans ce moment, le conseil de zone est sûrement à organiser pour donner sens à la ZEP ou
REP.
 en cours d’année, plusieurs modes d’organisation sont décrits :
 mise en place de projets fédérateurs sur des thématiques précises
 commissions de suivi avec des membres volontaires pour des actions communes
 regroupements départementaux, inter ZEP, académiques
Mais quoi qu’il en soit, le coordonnateur a un rôle de vigilance : certes il fait circuler les
informations nécessaires, mais il contribue au recentrage de certaines actions, veille à la
prise en compte des objectifs prioritaires
L’implication des parents dans les différents dispositifs est à prévoir ainsi que les différents
thèmes de politique de la ville abordés.
L’information étant très importante, il semble important de l’organiser à trois niveaux : la
faire circuler, diffuser, la créer.
 un temps de formation, à deux niveaux :
 celui du coordonnateur dans une optique de professionnalisation, formation initiale
et continue : stage inter degrés / informatique et traitement des données /
évaluation
 celui des acteurs de la ZEP ou du REP avec une participation à l’élaboration des
stages, des échanges de pratiques intra ZEP ou intra REP. Il est noté qu’il devrait
avoir connaissance des brigades de remplacement.
Une demande d’informations concernant les relations aux collectivités, les contenus
des contrats de ville, les fonctionnements des CEL et d’organisation des pilotages
constitue une base de thèmes de formation.
 un temps de bilan annuel, pluri annuel, avec des éléments objectifs et d’autres plus
qualitatifs. Ex : ce qui a été mis en place, ce qui a été remis à plus tard, les difficultés et
pourquoi  un outil est à concevoir en même temps que les objectifs des actions sont fixés.
Le bilan du conseil de zone est nécessaire.
Pour ce faire, une décharge complète est demandée par les stagiaires coordonnateurs et le
problème du recrutement semble très important (reconnaissance des pairs indispensable).
IV – PERSPECTIVES :
Un certain nombre de conditions est nécessaire pour rendre efficace l’action du
coordonnateur :
La lettre de mission est IMPERATIVE. Elle doit constituer la base d’une
harmonisation nationale en ce qui concerne le rôle notamment
pédagogique du
coordonnateur, et participe à la cohérence académique. Ce souhait d’harmonisation doit se
faire sans uniformisation. Mais un vrai souci de reconnaissance du coordonnateur ZEP / REP
comme l’exercice d’un vrai métier est exprimé (et qui rencontre d’ailleurs des demandes de
valorisation possible sans passer par des diplômes ou de concours : validation des acquis dans
le cadre d’une carrière hors du corps d’origine)
Elle doit être différente d’un cahier des charges, mais elle doit inclure un cahier des
charges.
Cette lettre devrait être suffisamment précise pour cadrer la mission, et relativement
souple pour s’adapter à un environnement local. La marge de manœuvre pourrait justement
être le cahier des charges qui pourrait être plus “ local ”.
Cette mission est provisoire, certes, mais elle doit être clarifiée en ce qui concerne ,
d’une part, la fonction pédagogique du coordonnateur, et d’autre part, son engagement et son
éthique du point de vue de la gestion des fonds publics, ou dans sa communication d’éléments
aux autres.
Elle devrait rappeler l’implication forte du coordonnateur dans le conseil de réseau,
outil de management lourd mais nécessaire, ainsi que l’investissement du coordonnateur dans
le suivi des projets.
V- NOTE D’ AMBIANCE :
Ambiance de travail intense. Débat riche avec une réelle volonté de construction.
Echanges permettant de lever certaines interrogations voire certaines angoisses chez les
coordonnateurs nouveaux par exemple. On note la dynamique, la motivation des stagiaires, en
même temps que la richesse des témoignages, foisonnants.
La complexité des tâches qui constituent pour beaucoup un vrai métier a été traitée dans les
ateliers de façon sereine, avec la satisfaction de se retrouver et l’impression d’être au début
d’une reconnaissance institutionnelle réelle. Pour éviter les effets d’annonce, il est demandé
de poursuivre ce processus de pilotage et formation nationale.
Michèle Chevalier
IA IPR
Correspondante Académique
BORDEAUX
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