Celles-ci sont de deux types : les ostéotomies proprement dites, ou l’on « remet du cartilage
sur du cartilage » et les arthroplasties ou l’on « remet de l’os sur du cartilage via une
interposition de tissus fibreux ». Dans le premier cas (ostéotomie) on peut faire figurer les
ostéotomies de réorientation de l’extrémité supérieure du fémur (ostéotomie de varisation
devant une coxa valga et ostéotomie de valgisation devant une coxa vara) ainsi que les
ostéotomies du bassin du type TOP (triple ostéotomie pelvienne). Le deuxième cas
(arthroplastie) est illustré par la butée ostéoplastique de la hanche qui permet d’augmenter la
couverture de la tête fémorale. Des associations de deux principes ont été décrites (ostéotomie
de varisation pour coxa valga et butée ostéoplastique de la hanche).
Les indications sont moins fréquentes qu’il y a 20 ans, en raison des progrès décisifs
accomplis avec les prothèses de hanche. Néanmoins, il y a encore une place pour le traitement
conservateur, en particulier chez le sujet jeune (moins de 40 ans) (Photo 1 et 2) et dans les cas
d’arthrose sur hanche dysplasique (Photo 3 et 4) [voir première référence].
Photo 1 : Radio bassin face
Jeune femme âgée de 24 ans. Douleurs de la hanche droite. Stade de pré arthrose. Angle de couverture de la
tête fémorale (VCE) < 20°. Indication de butée ostéoplastique à droite.
(Ph. Merloz)
Photo 2 : Radio bassin face
Même patiente que sur la figure 1. Un an de recul. La hanche droite est bien couverte et elle n’est plus
douloureuse.
(Ph. Merloz)
Photo 3 : Radio bassin face
Jeune femme âgée de 26 ans. Douleurs des deux hanches. Stade de pré arthrose. Angle de couverture de la
tête fémorale (VCE) < 20° des deux cotés. Coxa valga bilatérale. Indication de butée ostéoplastique +
ostéotomie fémorale de varisation à droite et d’ostéotomie fémorale de varisation seule à gauche.
(Ph. Merloz)
Photo 4 : Radio bassin face et profil hanche
Même patiente que sur la figure 3. Un an de recul. La hanche gauche est bien couverte et elle n’est plus
douloureuse. Par contre, la hanche droite a été trop varisée (95°).
Indication de refaire une butée ostéoplastique + ostéotomie fémorale de valgisation à droite
(Ph. Merloz)
5.2. Chirurgie prothétique
C’est en 1964 que J. Charnley a décrit les principes modernes de l’arthroplastie prothétique de
la hanche. 30 000 prothèses de hanche étaient posées chaque année en 1980, 100 000 en 1990
et plus de 200 000 à la fin des années 1990. L’arthroplastie prothétique de la hanche a
l’avantage de procurer au patient l’indolence qu’il réclame, même si le bénéfice en terme de
mobilité de l’articulation de la hanche est moins marqué (Photo 5 et 6). Deux écoles sont
aujourd’hui d’actualité : celle qui défend les principes de l’arthroplastie selon Charnley
(prothèse de hanche cimentée) et celle qui préconise l’utilisation de prothèses non cimentées.
Depuis quelques années de nouveau matériaux (céramiques) réduisent les risques d’usure. Les
prothèses de hanche ne sont toutefois pas sans inconvénient et il importe de bien connaître
ceux-ci : luxation, infection, usure, descellement. La durée de vie moyenne d’une prothèse
totale de hanche est supérieure à 15 ans [Voir deuxième référence].
Photo 5 : Radio bassin face
Jeune femme âgée de 38 ans. Douleur et raideur des deux hanches. Coxa profonda bilatérale. Indication de
prothèse totale de hanche bilatérale (1995 et 1996).
(Ph. Merloz)
Photo 6 : Radio bassin face
Même patiente que sur la figure 5. Sept ans de recul. Hanches non douloureuses et périmètre de marche
illimité. Prothèses totales de hanche bien supportées.
(Ph. Merloz)