Religions en vrac - Ethique et Culture Religieuse

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RELIGIONS ET MOUVEMENTS RELIGIEUX
INFORMATIONS EN VRAC
JUDAÏSME
Modèle du christianisme et de l'islam, le judaïsme se distingue par l'absence de clergé hiérarchique.
Interprètes des textes, les rabbins ne sont pas des représentants de Dieu, et leur fonction n'est
pas sacrée, car pour les juifs la relation avec Dieu est directe.
Religion : croyances et fondements
Le judaïsme fut la première religion à enseigner le monothéisme, croyance en un seul dieu
transcendant, qu'exprime la prière récitée plusieurs fois par jour comme profession de foi. Yahvé
(qui signifie «il est» en hébreu) est le nom de Dieu le plus fréquent dans la Bible. Il s'écrit encore
YHWH, forme consonantique imprononçable, car les Hébreux croyaient à l'interdiction de prononcer
le nom sacré de Dieu.
Peuple élu et morale universelle
La croyance en la venue d'un Messie (traduit par «christ» en grec) est une source d'espoir pour les
juifs: il établira l'ère de la justice et reconnaîtra les droits d'Israël. Mais, selon la croyance en une
fin des temps, ce règne de Dieu sera précédé de temps tragiques et douloureux. C'est pourquoi les
moments les plus dramatiques de l'histoire du peuple juif ont généralement avivé l'espoir
messianique.
Le Livre de la Loi
La principale source de la foi juive est la Bible hébraïque (l'Ancien Testament des chrétiens), qui se
compose de 24 livres. La Torah («Loi»), ou Pentateuque, qui comprend les 5 premiers livres, est
considérée comme la première révélation, éternellement valable, de Dieu et de sa Loi à l'humanité.
Ce sont la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome.
La religion juive repose donc sur la Torah («Loi» ou «Enseignement»), le livre de la Loi de Dieu. Les
juifs orthodoxes croient que Dieu a donné lui-même ce livre à son prophète Moïse. Il leur faut donc
strictement obéir à ses 613 commandements qui couvrent tous les domaines de la vie, en particulier
ses aspects rituels et moraux.
Au fil des siècles, les érudits se sont attachés à interpréter et à expliquer leur signification, ainsi
qu’à la façon dont ils devraient être observés de nos jours. Rappelons que la Torah elle-même
comprend les cinq premiers livres de la Bible. Chaque semaine, un extrait du rouleau de la Torah est
lu à la synagogue, lieu du culte juif, et les lectures sont organisées de sorte qu’elle soit lue en entier
une fois par an.
La Bible raconte qu’Abraham fut appelé à quitter son propre pays (Mésopotamie) et à errer dans le
désert. Dieu lui aurait promis qu’il serait le père d’une grande nation. La tribu s’installa en Égypte où
elle fut réduite en esclavage. Ce fut le prophète Moïse (XIIIe siècle avant J.-C.) qui la conduisit vers
la liberté et la Terre promise, qui est aujourd’hui la terre d’Israël. Ce fut au cours de ce long voyage
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que Dieu révéla ses commandements, non seulement les dix commandements, mais la totalité de la
Torah.
Le roi Salomon est demeuré célèbre dans les mémoires pour avoir construit à Jérusalem un
magnifique temple dédié à Dieu qui devint le centre religieux du peuple juif. Ce temple fut détruit.
Le temple de Jérusalem fut reconstruit plus tard durant une période d’accalmie. Le soulèvement du
peuple juif contre Rome 70 ans av. J.-C. eut comme conséquence la destruction de ce second temple
dont il ne subsiste que le Mur occidental, dit des Lamentations.
Selon les juifs, un jour le Messie rassemblera les tribus d’Israël éparpillées aux quatre coins de la
terre et les ramènera à Jérusalem. Puis, toutes les nations se tourneront vers les juifs,
reconnaîtront le règne du Vrai Dieu unique et le paganisme disparaîtra à jamais.
Pratiques religieuses
Le Talmud est le principal élément de la Halakha (qui signifie «manière de marcher»), système des
observances rituelles et juridiques du judaïsme. Elle réglemente le droit civil et pénal, les relations
familiales et l'éthique individuelle, mais aussi les responsabilités sociales: l'aide aux nécessiteux,
l'éducation et les institutions de la communauté, ainsi que les rites religieux. Mais certaines lois
relatives aux sacrifices, à la mortification et aux purifications, autrefois très importantes, n'ont pas
été appliquées depuis la destruction du Temple de Jérusalem, en 70 après J.-C.
CHRISTIANISME
L'une des principales religions du monde, le christianisme, professe donc, comme le judaïsme et
l'islam, la foi en un Dieu unique. Par cette référence, il cherche à investir la vie humaine de valeurs
et offre un salut.
Il constitue une religion révélée à la fois dans les Écritures et dans la personne de Jésus-Christ.
Naissance du christianisme
L'activité de Jésus marque le début du christianisme. À cette époque, la Palestine appartient à Rome
et se distingue par sa religion, le judaïsme, qui a un statut particulier dans l'Empire en raison de sa
foi en un Dieu unique (monothéisme).
L'activité de Jésus et le judaïsme
Jésus, à la suite de Jean-Baptiste, annonce la venue imminente du règne et du jugement de Dieu.
Comme lui, il annonce le règne de Dieu. Mais il se sépare du Baptiste en ceci qu'il insiste sur l'amour
plus que sur la colère de Dieu.
Le témoignage principal sur la vie historique de Jésus, qui était de Nazareth, en Galilée, où il
commença son ministère, est celui des Évangiles. Or, ces livres ne sont pas des biographies, mais des
interprétations de sa vie. Il est établi avec une relative certitude que Jésus a été un prédicateur
itinérant, qui a réuni des disciples autour de lui, enseigné et opéré des guérisons.
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Les disciples de Jésus se regroupent d'abord à Jérusalem, où ils annoncent l'Évangile, la «bonne
nouvelle» que Dieu s'est manifesté dans la personne de Jésus: le Messie (ou Christ) attendu. Parmi
ceux qui s'intègrent à leur groupe se trouvent des Juifs qui ont vécu à l'extérieur de la Palestine et
qui sont ouverts à la culture grecque et à son universalisme.
Des communautés disparates
L'expansion du christianisme s'organise autour de deux pôles: les prédicateurs itinérants et les
groupes de sympathisants sédentaires que les premiers laissent après leur passage. Peu à peu se
constituent des communautés locales qui prennent le nom d'Église (ecclesia, «assemblée convoquée»,
une institution typique de la cité grecque). Le terme va prendre une double signification: celle du
groupe de croyants qui se rassemblent en un lieu donné, et celle de l'ensemble des croyants qui, dans
leur totalité, constituent l'Église du Christ.
Ne possédant pas de bâtiment propre, les Églises réunissent dans des maisons particulières des gens
d'origine sociale très variée (esclaves, hommes libres, classes montantes, petit peuple), à l'image des
groupes qui entouraient Jésus en Palestine.
La foi et les Églises chrétiennes
Dans le monothéisme chrétien, le salut accordé par Dieu indique que la vie ne s'achève pas avec la
mort. Cette foi a traversé les siècles grâce aux Écritures et aux institutions humaines que sont les
Églises chrétiennes.
Les Écritures chrétiennes
Les textes religieux de référence des premiers adeptes de Jésus sont ceux du judaïsme: les livres
qu'ils ont appelés ensuite l'Ancien Testament, dans lequel ils puisent des éléments qui, à leurs yeux,
annoncent la venue de Jésus-Christ et révèlent le sens de sa mission. Mais ces textes ne leur
permettent pas de se situer par rapport à la société et aux religions d'origine, ou de régler les
divergences à l'intérieur des communautés et entre les prédicateurs itinérants.
Pour aider les Églises, l'apôtre Paul rédige, entre 50 et 60 après J.-C., un certain nombre de lettres
qui, rassemblées, forment un recueil, dont chaque communauté peut avoir un exemplaire. Ces lettres
et les Évangiles, composés entre 70 et la fin du Ier siècle, sont utilisés pour la catéchèse
(enseignement) et les lectures au cours des assemblées.
Vers le milieu du IIe siècle apparaît la nécessité d'établir une sélection parmi les écrits pour
conserver une fidélité à l'origine en même temps qu'un lien entre les Églises qui occupent un espace
de plus en plus vaste, ce qui favorise le développement de traditions indépendantes.
Au milieu du IVe siècle, une liste unique est fixée: elle contient les écrits qui forment le Nouveau
Testament.
Dieu: Père, Fils et Saint-Esprit
Les premières communautés chrétiennes donnent de nombreux titres à Jésus, dont les plus
importants sont «Seigneur», «Fils de Dieu» et «Christ».
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Les confessions chrétiennes
À partir du XVIe siècle, le christianisme connaît trois grandes branches: le catholicisme,
l'orthodoxie et le protestantisme. Chacune des confessions s'est développée en relation avec une
culture qu'elle a fécondée: le catholicisme et le protestantisme ont marqué la culture occidentale;
l'orthodoxie, le monde oriental et l'Europe de l'Est.
Le catholicisme
L'Église, qui avait son centre à Rome et a retenu le terme de catholique (en grec, «universel») dès le
IVe siècle, au concile de Nicée (325), est dotée d'une organisation centralisée et hiérarchisée. Le
pouvoir y est exercé par le pape et les conciles œcuméniques.
L'orthodoxie
Le contenu de la foi y remonte à la formulation des premiers siècles. Les prêtres orthodoxes (mais
non les moines) peuvent se marier.
Le protestantisme
Le terme de protestant se réfère à un événement historique: en 1529, les princes allemands
favorables à la Réforme protestèrent contre l'attitude de Charles Quint, qui exigeait la soumission
de tous à Rome. Le protestantisme connaît un grand morcellement ecclésiastique, conséquence de son
choix en faveur de la liberté de conscience.
Les Églises protestantes ont en commun leur conception de l'Église, le refus de médiations dans la
gestion de la grâce, et l'affirmation de la responsabilité personnelle dans les choix éthiques.
L'organisation ecclésiastique est l'affaire des communautés, qui se donnent des règles communes sur
des bases démocratiques.
Le culte protestant se caractérise par l'importance donnée à la parole (prédication) et par
l'administration de deux sacrements: le baptême et la Cène. Les pasteurs sont mariés et, dans la
quasi-totalité des Églises, les femmes ont accès aux ministères.
Le face-à-face de l'homme avec Dieu supprime toutes les autres médiations, en particulier celle
d'une hiérarchie et d'un clergé.
ISLAM
Mahomet reçut la première série de révélations divines à l’âge de 40 ans. Le message d’Allah lui
parvenait via l’archange Gabriel qui lui dictait les paroles divines qu’il mémorisait. Les théologiens
musulmans insistent sur le fait que Mahomet était illettré et qu’il ne pouvait donc altéré la teneur de
la révélation. Le message révélé condamnait les pratiques polythéistes et les mœurs mecquoises de
l’époque. Il dénonçait la société individualiste qui privilégiait le gain et ignorait les plus démunis. Ce
propos révolutionnaire suscita l’inquiétude des tribus aisées de l’establishment mecquois.
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Les révélations divines se sont poursuivies pendant 22 ans, jusqu’à la mort du prophète. La tradition
musulmane évoque les efforts déployés par le prophète et ses compagnons pour apprendre par cœur
le texte révélé sans le dénaturer. Le Coran («récitation en arabe) véhicule l’idée d’unicité de Dieu.
C’est le même Créateur qui s’est adressé aux prophètes bibliques. Cependant la corruption des
hommes et leur mauvaise interprétation du message original ont nécessité un nouveau et dernier
prophète chargé de rectifier la révélation. Tous les prophètes bibliques sont reconnus dans le Coran,
d’Adam à Abraham ainsi que Jésus. Mahomet étant le dernier, il parachève la religion.
Pratiquée par plus d'un milliard de fidèles à travers le monde, la religion fondée en Arabie par le
prophète Mahomet fut diffusée d'abord dans tout le Moyen-Orient, puis elle étendit son influence à
de nombreuses régions de l'Asie et de l'Afrique. Depuis quatorze siècles, la communauté des
musulmans perpétue un mode de vie, un code moral, une culture, mais aussi une certaine conception
de l'État et du système juridique.
Le nom même de la religion – islam signifie en arabe «soumission» à l'omnipotence divine – implique
que les musulmans gardent la foi et la confiance en Allah, Dieu unique, et qu'ils s'engagent à lui obéir.
Dans le Coran, le livre sacré de l'islam, celui-ci est défini comme la religion d'Abraham, patriarche
qui rompit avec le culte des idoles.
Dans l'esprit de l'islam, la religion n'englobe pas seulement la piété et la foi individuelles ainsi que le
dogme et le culte de la communauté des croyants, mais elle définit aussi les lignes directrices et les
règles concernant tous les aspects et toutes les dimensions de l'existence humaine.
Ainsi, c'est la charia – la loi canonique – qui est appelée à régir les pratiques religieuses aussi bien
que la vie civile et tout le comportement social: elle doit constituer la base du droit civil, commercial
et pénal.
La naissance et la diffusion de l'islam
L'islam remonte historiquement à l'époque où le prophète Mahomet (570-632) reçut les révélations
transcrites dans le Coran. Cependant, les musulmans ne datent pas la naissance de leur religion au
VIIe siècle, car ils ne la considèrent pas comme une innovation mais comme le rétablissement de la
véritable religion d'Abraham. Pour eux, l'islam est une religion intemporelle, non seulement parce
qu'elle professe la «vérité éternelle», mais aussi parce qu'elle devrait être la religion de tous les
hommes.
L'islam dans le monde moderne
L'expédition conduite par Bonaparte en Égypte, en 1798, suivie trois ans plus tard par l'expulsion
des troupes françaises par Britanniques et Ottomans alliés, est souvent considérée comme le début
de la période moderne de l'islam.
L'évolution politique, sociale et économique des nombreux pays à majorité musulmane présente des
différences considérables. La Turquie ainsi que de nombreux pays arabes sont devenus des
républiques laïques, alors que l'Arabie Saoudite demeure une monarchie absolue, gouvernée au nom
de la loi islamique.
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De 1925 à 1979, l'Iran fut dirigé par des souverains Pahlavi, dont la politique favorisa la laïcisation
et l'occidentalisation du pays. La résistance croissante de la communauté musulmane, en grande
majorité chiite, conduisit au départ forcé du chah et à l'établissement d'une république islamique
sous l'égide de l'ayatollah Khomeyni.
Depuis 1979, le Pakistan est devenu également une république islamique, dont la Constitution prévoit
l'application par l'État de la loi islamique.
Les dogmes islamiques
Souvent enseignés au moyen d'un «catéchisme», par le biais de questions et de réponses, les dogmes
islamiques sont généralement traités selon six grandes catégories: Dieu, les anges, les Écritures, les
prophètes, le Jugement dernier et la prédestination. La conception musulmane de Dieu est
déterminante pour tous les autres éléments de la foi.
Promesse ou menace, le Jugement dernier occupe une place importante dans le Coran, dans la pensée
et la piété musulmanes. Le jour du Jugement dernier (Yom al-Dinn) que seul Dieu peut connaître,
chaque âme devra répondre de ses actes.
Les devoirs religieux
Les «cinq piliers» de l'islam sont: le chahada, la profession de foi en Dieu et en la mission de
Mahomet; la salaat, prière rituelle accomplie cinq fois par jour en se tournant vers La Mecque; le
zakaat, don de l'aumône dans des proportions prescrites; le sawm, jeûne pratiqué dans la journée
lors du mois du ramadan; le hadj, pèlerinage à La Mecque, obligatoire pour chaque croyant capable
financièrement et physiquement de l'accomplir.
Selon l'islam, ceux qui reconnaissent le message du Coran comme l'ultime vérité sont par conséquent
de vrais croyants, tandis que ceux qui le rejettent sont des incroyants, quel que soit le nom qu'ils se
donnent.
BOUDDHISME
À 30 ans, Gautama, insatisfait par sa vie de luxe, quitte donc le palais où il habite pour devenir
ascète errant en quête de la vérité. Après 6 années au cours desquelles il rencontre plusieurs
maîtres, il se rend au bord de la rivière Nairanjana et se plonge dans une profonde méditation. C’est
là qu’il découvre la connaissance de la nature de l’Existence humaine qui lui vaudra l’épithète d’Éveillé
(buddha). Bien qu’il ne rejette pas les dieux de la tradition indienne, le Bouddha ne fonde pas sa
doctrine sur un dieu créateur personnel.
Dans les siècles qui suivent la mort du Bouddha (483 av. J.-C.), le bouddhisme connaît une formidable
expansion. Les moines bouddhistes diffusent activement l’enseignement du Bouddha. De
l’Afghanistan au Japon, des missionnaires fondent des communautés bouddhiques florissantes un peu
partout en Asie. Avec l’introduction du bouddhisme, ces pays entrent aussi en contact avec la
littérature, la science, la médecine et l’art indiens. En Inde, en Chine, au Tibet et en Asie du SudEst, on fonde de grands monastères bouddhiques. De nombreux moins chinois, tibétains et
indonésiens se rendent en Inde pour étudier dans les grandes universités bouddhiques.
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Les premiers contacts des Tibétains avec le bouddhisme n’apparaissent que 600 ans av. J.-C. grâce
aux échanges avec l’Inde et la Chine.
Fondé en Inde du Nord au VIe siècle av. J.-C. par un membre de la famille des Gautama, le
bouddhisme représente donc l'une des grandes religions du monde. Contemporaine de l'avènement
d'une société hiérarchisée en castes et fortement nourrie des croyances hindouistes, la doctrine du
Bouddha s'articule autour du thème de la souffrance et des moyens de s'en affranchir.
Après avoir essaimé en Inde durant plusieurs siècles, le bouddhisme a éveillé l'Extrême-Orient à une
philosophie religieuse et à une éthique originales.
L'enseignement du Bouddha
La doctrine du Bouddha repose sur l'idée que la souffrance est inséparable de l'existence. Bien qu'il
professe une vision foncièrement pessimiste, le bouddhisme affirme que le savoir et la morale
permettent d'échapper au cycle des renaissances et d'entrer dans un état de pureté absolue, le
nirvana. Les quatre «nobles vérités» sont déjà résumées dans le tout premier sermon de Bénarès.
La première vérité fait de la douleur la compagne de la vie, car aucune félicité n'est durable. Le moi
est éphémère, puisque tout être meurt pour renaître dans un autre corps, qui souffrira et renaîtra à
son tour – c'est le samsara brahmanique, ou cycle des réincarnations. Ce cycle est régi par le karma,
résultat des bonnes et mauvaises actions passées.
La deuxième vérité est que la douleur naît de la «soif» de vivre, des désirs et des passions, autant
de sources qui alimentent la convoitise, la jalousie, la haine et l'erreur.
La troisième vérité découle des précédentes: si l'on supprime la cause, on annule son effet. Ainsi, si
l'on éteint les désirs, on annihile la souffrance.
La quatrième vérité est la morale du bouddhisme, la «Voie des huit vertus». Elle recommande la
méditation pure, le savoir, la vérité et le bien, elle conduit au nirvana, à l'extinction des désirs, à
l'état suprême de non-existence, de non-réincarnation, à l'absorption de l'être par l'énergie
cosmique. Le nirvana, qui n'est pas immédiatement accessible, est un état qui échappe à la fatalité du
devenir et au cycle sans cesse repris des vies nouvelles.
Les écoles de pensée bouddhique
Le Bouddha n'a laissé aucun écrit. Retransmises oralement par ses fidèles, ses paroles furent
réunies dans des textes sacrés (sutra).
Le Hinayana
La première des trois plus importantes écoles est le Hinayana (le Petit Véhicule, celui qu'on
emprunte pour accéder au nirvana); elle est particulièrement répandue au Sri Lanka, en Birmanie et
en Thaïlande. Sa doctrine est tout entière contenue dans un texte canonique, le Tripitaka.
Le Mahayana
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Appelé aussi Grand Véhicule, le Mahayana est la deuxième école influente; elle gagna le nord de
l'Inde, le Tibet, la Mongolie, la Chine, la Corée, le Japon et une partie de l'Asie du Sud-Est (Viêtnam, Cambodge). Pour le Mahayana, bouddhisme métaphysique, la sainteté n'est pas seulement un
idéal de perfection personnelle, mais un moyen d'aider l'individu à atteindre cet état grâce à l'appui
de sages «éveillés».
Les grands textes du bouddhisme
Ce sont les moines qui, depuis environ 2 500 ans, conservent la doctrine, les textes sacrés et les
récits transmis d'abord oralement par les fidèles, ainsi que les représentations artistiques de leur
maître spirituel et des divinités.
Le Tripitaka («trois corbeilles» ou «trois trésors») fut rédigé en sanskrit, l'œuvre est divisée en
trois parties: Vinaya (prescription de la vie monastique); Sutra (collection de prédications du
Bouddha); Abhidharma (ensemble d'ouvrages métaphysiques et doctrinaux). Il s'agit de textes dont
la rédaction s'étend sur cinq siècles, à partir de 500 av. J.-C.
Les tantra sont des ouvrages d'ésotérisme (vers 350 apr. J.-C.).
Le bouddhisme s'est imposé comme une religion de salut. Sans se référer à un véritable Dieu, il
constitue une philosophie fondée sur une vision pessimiste de l'existence. Mû par le désir de délivrer
l'humanité des luttes de pouvoir, de la haine, de la persécution et du racisme, il reste proche des
préoccupations des laïcs. Il affirme avec force son idéal de justice et de respect de l'homme,
n'hésitant pas à s'engager dans des conflits politiques et sociaux: lors de la guerre du Viêt-nam, les
religieux soutenaient le mouvement pacifiste et les bouddhistes du Tibet, qui reconnaissent toujours
le dalaï-lama en exil, continuent à protester contre l'annexion de leur pays par la Chine.
Le bouddhisme en Chine
Le bouddhisme fut introduit en Chine vers le 1er siècle ap. J.-C. La route de la Soie était un des
vecteurs de transmission de la pensée bouddhique dans le pays. Les Chinois envoyèrent également en
Inde des moines pèlerins chargés de ramener les textes pour composer le Canon chinois. Le
bouddhisme, religion étrangère, devait s’adapter à la culture chinoise. Les Chinois se montrèrent
tout d’abord réticents devant cette religion. Le bouddhisme assimila progressivement les traditions
autochtones.
Le Bouddha ne fonde pas sa doctrine sur un dieu créateur personnel. Il accepte le concept de
réincarnation – ce cycle apparemment sans fin des naissances et des morts que subissent tous les
êtres vivants – pour expliquer l’existence du monde. Ses méditations lui permettent de comprendre
que la vie de tout être se caractérise par la souffrance et l’insatisfaction, parce qu’il est attaché, à
tort, au moi et aux possessions matérielles. C’est ce qui pousse les êtres à faire des actes qui les
amènent à de nouvelles renaissances, à travers le processus appelé karma. Le Bouddha découvrit
également que la seule issue à ce cycle sans fin consistait à donner une orientation radicalement
nouvelle à sa vie. Si un être réussit à briser le flux d’événements qui produisent le karma en
apprenant à connaître ses mécanismes, il pourra alors mettre fin au cycle des renaissances. Cette
cessation est appelée nirvana, un état caractérisé par la paix et la connaissance spirituelle.
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HINDOUISME
Le fondement théorique de l’indouisme réside dans des textes (Veda, Upanishad) qui définissent un
ensemble de croyances commun au brahmanisme et au bouddhisme (délivrance du cycle des
naissances, yoga). Il s’en distingue surtout par la croyance en l’existence d’un principe universel
(atman-brahman) et par la foi en un panthéon (Indra, Brahma, Vishnou, Shiva), ainsi que par une
organisation sociale spécifique, le système des castes. L’hindouisme est subdivisé en différentes
tendances et a donné naissance à de nombreuses sectes.
Être hindou
Les termes «naissance», «espèce» et «caste» traduisent le mot sanskrit jati, soulignant ainsi que
l'on naît hindou et dans une espèce dont la position est définie en relation à toutes les espèces qui
forment à la fois la société, celle du système des castes, et l'univers. Être hindou implique le respect
de la loi sociocosmique (dharma) et des devoirs de son état (sva-dharma), mais aussi une visée
personnelle vers la perfection et l'absolu par la maîtrise de soi.
Hiérarchie du pur/impur
Elle donne sa cohérence au système social et permet de comprendre la prééminence absolue de la
prêtrise brahmanique, qui est définie par la pureté. L'idée même de pureté, plus que simple antithèse
de l'impureté, a un contenu positif et répond à des critères variés. Le maintien d'un statut pur est
assuré par des observances de tous ordres, auxquelles s'ajoutent la connaissance du divin, l'ascèse,
le refus de l'activité violente et le végétarisme.
Le maître de maison
Soucieux de la prospérité des siens, tout autant que du statut de son groupe de parenté et de caste,
il cherche à accroître ses mérites religieux dans la dévotion à une divinité personnelle ou à un maître
spirituel. Une fois sa vie remplie, il peut préparer le dernier perfectionnement qu'est la mort et se
consacrer à la quête de son salut.
Les thèmes fondateurs
L'hindouisme a gardé l'essentiel de la religion védique: la continuité et la prospérité du monde
reposent sur le sacrifice, dont la victime principale est l'homme.
Le salut dans le monde par la dévotion
C'est l'invention fondatrice de l'hindouisme. Le salut réside dans la faculté d'agir en s'abandonnant
à la divinité suprême, qui devient le seul objet de désir.
Cultes et courants religieux
Les lieux sacrés (tirtha) les plus renommés sont sur le Gange, mais ils sont aussi en tout endroit
consacré par le divin. L'Inde est ainsi marquée de lieux de pèlerinage, qui sont visités par les hindous
non seulement pour immerger les cendres de leurs morts, rendre un culte à leurs ancêtres, mais
aussi pour obtenir leur salut. Pour acquérir des mérites ou pour la réalisation de leurs désirs, un bain
purificateur dans l'eau du tirtha, à la fois source de vie et image de la délivrance, s'impose.
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Quelques tirtha sont plus sacrés que d'autres et, lors de certaines conjonctions astrales, les milliers
d'hindous qui vont alors s'y baigner ont l'assurance d'obtenir le salut.
Les trois grandes divinités du panthéon hindou, Brahma le créateur, Vishnou le préservateur et Çiva
le destructeur, explicitent une conception cyclique du temps avec ses phases de résorption et de
recréation. Seuls Vishnou et Çiva sont des divinités du salut et ont leurs temples.
Caractéristiques et évolution
L'hindouisme n'a pas de vocation au prosélytisme — on ne peut se convertir à l'hindouisme et les
hindous n'ont jamais mené de «guerre sainte» —, ni au manichéisme. Sa vision a englobé, en les
hiérarchisant, les valeurs positives élaborées par des siècles de civilisation et leurs contraires.
Comme l'homme, le divin est différencié en ce monde, dont il est la définition totalisante. Il est à la
fois un et multiple suivant le point de vue considéré.
TEMOINS DE JEHOVAH
Les Témoins de Jéhovah sont reconnus comme une religion dans plusieurs pays, mais certaines
pratiques du mouvement religieux l'ont amené à être considéré comme une secte dans d'autres pays
par des organismes de lutte contre les sectes, tandis que d'autres pays encore l'ont interdit.
L'assimilation des Témoins de Jéhovah à une secte fait l'objet de débats impliquant diverses
disciplines (histoire, sociologie, droit...), en fonction de la définition utilisée de ce terme et du pays
dans lequel ils se trouvent.
Évangélisation
Les Témoins de Jéhovah utilisent généralement le terme de «prédication» pour désigner leur œuvre
d'évangélisation.
Les membres du mouvement croient que Dieu détruira sous peu le système mauvais actuel, corrompu
et dominé par Satan puis rétablira les conditions du paradis originel. Le Royaume de Dieu apportera
des bénédictions à tous les humains qui y survivront, les autres seront détruits. Dans certaines
publications, ils affirment que seuls les hommes justes, approuvés de Dieu et lui ayant voué leur vie
par le baptême chez les Témoins de Jéhovah seront sauvés lors de cette ultime bataille.
Néanmoins, certaines situations ne sont pas concernées par ces déclarations (le jugement des
enfants, des handicapés mentaux, et de ceux qui n'auront jamais entendu le message des Témoins de
Jéhovah). En dehors de ces cas, toute personne qui désire obtenir le salut, n'a qu'une seule voie à
prendre : adorer Jéhovah et rejoindre son organisation.
La proclamation de cette «bonne nouvelle» est ainsi la principale activité des Témoins de Jéhovah :
porte à porte, téléphone, distribution de tracts, de brochures, de livres, conférences, kiosques,
courriers, etc.
BÉRETS BLANCS
En 1935, le Parti Crédit Social fédéral, le parti défendu par les Bérets blancs, remporte 17 sièges à
la Chambre des communes. Dirigé au Québec par Réal Caouette, le Parti Crédit Social fédéral y
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remporte 26 sièges aux élections générales de 1962. En 1963, Caouette crée sa propre formation, le
Ralliement des créditistes. Ce parti, sous des étiquettes régionales et fédérales, continue d'être
représenté au Parlement jusqu'en 1980.
En tant que mouvement politique sérieux, le crédit social s'affaiblit avant et pendant les années 90,
mais le parti politique est encore enregistré en Alberta.
Le mouvement créditiste a été promu au Québec sous la bannière de deux grands partis politiques.
D'abord, un mouvement social et d'éducation populaire, l'Union des électeurs, fut fondé en 1939 par
Louis Even et Gilberte Côté-Mercier et présenta des candidats aux élections fédérales de 1945 et
1949, ainsi qu'aux élections québécoises de 1944 et 1948, sans réussir à faire élire un député.
L'Union des électeurs disparut vers la fin des années 50, après qu'un parti politique, le Ralliement
des créditistes, eut été fondé sur la scène fédérale par Réal Caouette en 1957. Des candidats
furent présentés lors des élections fédérales durant les années 50 et 60.
Ralliement créditiste
En 1970, une aile québécoise du Ralliement des créditistes fut créée sous le nom de Ralliement
créditiste. Après avoir pris le nom de Parti créditiste en 1973, il y eut scission entre les deux élus
du parti, Camil Samson et Fabien Roy, et deux partis créditistes présentèrent des candidats en
1976: le Ralliement créditiste et le Parti national populaire. À la suite de la réélection de Camil
Samson en 1976, ce dernier dissout le Ralliement créditiste en novembre 1978 après avoir créé, de
concert avec l'ex-ministre fédéral Pierre Sévigny, le parti Les Démocrates, qui fut rebaptisé Parti
démocrate créditiste en janvier 1980. Le parti fut dissout après que Camil Samson ait joint le
groupe parlementaire du Parti libéral du Québec en septembre 1980.
Pour revenir aux Bérets blancs, il s'agit de la faction la plus visible désormais du créditisme. Confiné
presque exclusivement à la région de Rougemont, pas loin de Granby, où sont regroupées les
institutions qui leur sont propres (l'Institut Louis Even), les Bérets blanc vivent désormais un peu à
part, convaincus de la justesse d'avoir ajusté ensemble leur vision politique, économique...et leur
conviction religieuse ultra-catholique.
Pour plusieurs, la chute du Québec conservateur de l'Union nationale a permis un temps à ce type de
droite réactionnaire, craignant la perte de l'identité canadienne-française et catholique d'autrefois,
d'avoir un sursaut ultime, lors des élections de 1970, devant l'accomplissement du Québec de la
Révolution tranquille.
Les Bérets blancs : à droite toute !
Attaques soutenue contre la gauche, contre le syndicalisme, contre la présence de l'État dans
l'économie, la prétention que toute forme d'interventionnisme correspond à du socialisme (ou du
communisme), contre la redistribution de la richesse par la fiscalité (le slogan « Mort aux taxes! »).
Au Québec, l’œuvre d’une femme
Le 21 juin 2002, la directrice des Bérets blancs et cofondatrice du journal de propagande Vers
demain, Gilberte Côté-Mercier, meurt entourée de ses fidèles collaborateurs. Pendant 66 ans, cette
femme charismatique s’est consacrée à la communauté des Bérets blancs, dont le siège se trouve à
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Rougemont, en Montérégie.
Dans une entrevue accordée à Jean Ducharme en 1965, Gilberte CôtéMercier explique la mission qu’elle poursuit avec les Bérets blancs : l’abolition des taxes et la
création d’un monde meilleur. Elle décrit les membres du groupe comme étant des propagandistes de
profession.
Née à Montréal, en 1910, Gilberte Côté étudie les sciences sociales et politiques à l’Université de
Montréal avant d’entamer son apostolat.
En février 1937, elle est captivée par le discours du
créditiste Louis Even, qui propose d’enrayer la crise économique en donnant de l’argent aux pauvres.
Accompagnée par sa mère et son frère Rosaire, Gilberte Côté commence sa vie de dévouement. Avec
Louis Even, elle fonde les pèlerins de saint Michel, groupe connu plus tard sous le nom de Bérets
blancs. Le 1er novembre 1939, la communauté publie le premier numéro du journal Vers demain.
Le dynamisme et la ferveur religieuse de Gilberte Côté-Mercier l’amènent à diriger le mouvement
des Bérets blancs. En 1957, les pèlerins de saint Michel lui offrent une statue de Jeanne d’Arc, afin
de symboliser son rôle au sein du mouvement.
Dans les années 1960, les Bérets blancs comptent
près de 3000 membres au Québec.
Par des pèlerinages, la publication Vers demain et des émissions de radio animées par Gilberte CôtéMercier, la communauté s’attaque à la libéralisation des mœurs, aux partis politiques, aux banquiers
et aux idées transmises par la télévision.
Site Internet pour en savoir plus sur Gilberte Côté : http://archives.cbc.ca/IDC-0-10-2223-1334510/index_souvenirs/vie_societe/gilberte_cote_mercier
Site des Bérets blancs : http://www.michaeljournal.org/
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