In
Memoriam
de
Marie-Françoise
Chevais
Atelier d'écriture<a
href="http://www.chateaudavanton.com/blog/index.php?2015/09/21/1192-1ere-seance-atelier-2015-2016-merc
redi-23-septembre"> 1ère séance : "Variations autour du Je"</a>, avec deux titres déclencheurs de Régis
Jauffret : « Je nentends jamais sonner », « Je ne pourrai jamais rembourser Grand-mère »
In memoriam
- Ah Gilles, te voilà enfin mon salaud ! Je me trompe ou je ne tai pas vu beaucoup ces derniers temps ?
Je te sens hésitant sur le pas de la porte Elle ne te plait pas ma chambre ? Elle nest pas belle, ma chambre ?
Toute blanche. Cest beau le blanc, cest virginal. Laube de la vie
Laube de notre 1ère communion, tu te rappelles ? Tu refusais de la mettre car tu ne voulais pas « ressembler à
un cureton » disais-tu
Décide toi à avancer, courage que diable !
Cest mon lit qui teffraie ? Les bat-flancs, peut-être ?
Je suis un vieux gros bébé qui risque de tomber de son lit, qui porte une couche-culotte, tu sais, comme celle de
la publicité, avec un élastique qui fait pling quand on te le lâche sur le haut de la cuisse. Une petite décharge
électrique sur ma peau dancien bébé.
A moins que tu naies peur de tous ces tuyaux qui me sortent de partout.
Et ne me dis pas : pour une fois que tu as lair branché !...
Ou plutôt, sidis-le moi. Gilles fais-moi rirecomme avant quand nous faisions des concours avec les
copains des blagues les plus nulles. Reconnais quaujourdhui celle que je te joue est grandiose. Du pathétique
dérisoire et ultime.
Tu tes enfin décidé à approcher, Marika ty a sans doute aidé.
Je la sais près de toi, je la sens. Elle se parfume trop ou bien mon odorat fait des heures sup, il compense car
pour les autres sensils doivent être en RTT !
Marika vient vérifier que ma copine Morphine fait bien son boulot, quelle me maintient dans la bienheureuse
douceur de linconscience.
Mon nez reste lunique et fragile sentinelle de ma conscience, le parfum de Marika, et je la vois, la belle
Marika.
Quen dis-tu toi, le bourreau des cœurs ? Elle est belle comme toutes ces petites infirmières qui nous faisaient
bander quand nous passions devant leur école en allant au lycée.
Tu mavais dit un jour que tu ten étais fait une le soir de la St Sylvestre.
Ah la vache ! Quest-ce que je tavais envié ce jour-là !
Tu as toujours eu plus dassurance que moi.
Quoique là… tu en manques sérieusementdassurance !
Pour une fois que je timpressionne, je ne vais pas me priver, je vais la laisser rôder la camarde, tu sais, celle
que tu nentends pas sonner et crac ! elle est là dressée devant toi et toi, pauvre con , étalé telle une pièce de
boeuf à l’étal dun boucher.
Ma chère sœur trouverait limage triviale et pour le moins peu chrétienne, elle, la grenouille de bénitier de la
famille.
Je parie quelle va me concocter une cérémonie avec le ptit jésus par ci, le ptit jésus par là.
Enfinje me suis toujours demandé comment elle pouvait faire confiance à un mec qui na même pas été foutu
de s’éviter le martyre avec un père aussi bien placé…
Tu me connais, quand cest quon me mettra dans le trou, jveux quon rie, jveux quon danse, jveux quon
samuse comme des fous.
- Allez, mon poteau, sois pas triste.
A la revoyure.
Septembre 2015
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