Projet de nouvelle « Les mots pour le dire » - Collectif « Nos différences nous rassemblent »
Chapitre 2 Etape 3
Arrivée à l'aube, en car, à la gare routière de Dakar, Tombong est envahie par l'angoisse en
voyant ce lieu grouillant de vie. Elle descend, bousculée par les passagers pressés de
découvrir cette ville bercée par les vagues de l'océan Atlantique. Etouffée par cette foule,
Tombong est inquiète et perdue dans cette fourmilière désorganisée où les gens mangent,
dorment, vendent, se promènent, attendent, transitent, palabrent ...
Sous le regard attendrissant mais soucieux du conducteur, elle tente de se frayer un chemin
parmi toute cette agitation, et réussit enfin à sortir pour aller au centre ville.
Tombong est apeurée, elle marche sans savoir où aller, elle traîne sa solitude dans ces rues,
observe les gens et se dirige grâce aux doux sons des balafons et rythmes endiablés des
djembés et tam-tams qui l'envoûtent.
Elle contourne alors tous ces ateliers et gargottes qui débordent sur les trottoirs, et obligent les
piétons à descendre de la chaussée. Mais flanant te en l'air comme un oiseau joyeux,
Tombong trébuche tout à coup. Elle se réveille brusquement et revient à la réalité : elle pleure,
des perles de sang glissent le long de sa jambe écorchée.. et là, au coin de la rue, assis devant
elle, un mendiant ou un rescapé de la vie, quémande quelques pièces. Tombong reste sans
voix, choquée. Elle a subitement peur de se retrouver à sa place. Hypnotisée, et témoin de
cette pauvreté, elle se rend compte que même les handicapés demandent la pitié. Elle décide
alors de surmonter ses angoisses et de poursuivre son chemin quoiqu'il arrive à la recherche
de réconfort.
Tout à coup, le vent se lève, Tombong aperçoit au loin comme une tempête de sable
s’abattant sur la ville. Transportée comme par magie, elle se met à l’abri dans une cabine
téléphonique quelques minutes le temps de l’accalmie pour retrouver ses esprits. Et là, elle ne
trouve plus ses mots, elle reste devant un spectacle surprenant et inhabituel. Surgissant
comme des milliers de flocons, de magnifiques créatures couleur ocre semblables au sable de
la plage, tourbillonnent face à elle : des nuées de papillons jaunes envahissent les rues.
Hypnotisée, impressionnée, elle patiente et observe la ville comme un aigle à la recherche de
son nid. Mais très rapidement, partis comme ils sont venus, la ville sort du plus clair des
sommeils et la réalité refait surface. La circulation des taxis jaunes et noirs, des camions,
vélos, charrettes et bus reste perturbée quelques instants puis la vie reprend petit à petit son
rythme.
La rue résonne à nouveau de voix enfantines : des enfants courent, jouent au ballon, pédalent,
chantent, dansent, s'amusent, ... rigolent. Leur joie lui redonne espoir, l'espoir de continuer sa
route.
Quand, au détour d'une rue, affamée, Tombong semble comme captivée par les odeurs
d'épices du monde entier, et les couleurs vives et chaudes. Elle se laisse une fois de plus
envoûter par une douce musique sur ce marché de Kermel .
Commentaires coordonnateur :
Le texte commence à se rapprocher de sa forme finale... C’est bien ! Voici quelques
conseils supplémentaires pour l’améliorer encore.
« Sous le regard attendrissant mais soucieux du conducteur... » s’agit-il du regard
« attendrissant » du conducteur ou du regard « attendri » du conducteur ? De plus, le
mot « mais » introduit une notion de contradiction entre les 2 adjectifs... est-ce le cas
où est-il préférable de choisir une autre conjonction... ?
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« un mendiant ou un rescapé de la vie », là aussi le « ou » ne me semble pas très
adapté... En fait, ce mendiant est un rescapé de la vie. Peut-être qu’une simple virgule
suffirait : « un mendiant, rescapé de la vie... »
« Hypnotisée, et témoin de cette pauvreté, elle se rend compte que même les handicapés
demandent la pitié. » la deuxième partie de cette phrase (en orange) me semble un peu
hors contexte (handicap)... ne pourriez-vous pas la remplacer par une réflexion
générale sur la fragilité d’une vie ?
« Transportée comme par magie, elle se met à l’abri dans une cabine téléphonique
quelques minutes le temps de l’accalmie pour retrouver ses esprits. » Dans cette phrase,
la partie en orange est un peu curieuse et n’apporte pas grand-chose... Ensuite, quand on
se met à l’abri, c’est pour attendre une accalmie... on ne se met pas à l’abri pendant
l’accalmie !
« elle reste devant un spectacle surprenant et inhabituel. » le verbe « reste » me semble
un peu pauvre pour traduire cette situation...
« Hypnotisée, impressionnée, elle patiente et observe la ville comme un aigle à la
recherche de son nid. » Les 2 adjectifs en orange disent un peu la même chose... ce n’est
peu être pas utile. D’autre part, un tel spectacle est féerique et amène plutôt à avoir un
regard émerveillé... l’image de l’aigle traduit mal cet émerveillement !
« La rue résonne de voix enfantines : des enfants courent, jouent au ballon, pédalent,
chantent, dansent, s'amusent, ... rigolent. » Le verbe en orange relève d’un niveau de
langue familier qui ne convient pas dans ce contexte. Pourriez-vous proposer un verbe
relevant d’un langage plus soutenu ? Il y a également une répétitions à travers les
termes : « enfantines » et « enfants »...
En vert sont signalés 2 mots qui comportent une petite erreur d’orthographe.
Enfin, et pour tenir compte de l’enchaînement avec le chapitre 4 (voir cahier des charges)
dans lequel elle se réveille dans la banlieue de Dakar, je pense qu’il ne vaut mieux pas
évoquer le marché... On en parle dans le chapitre 4. La dernière phrase n’est donc pas
indispensable et on peut terminer par la phrase « Leur joie lui redonne espoir, l'espoir de
continuer sa route. »
Remarque : J’ai rectifié l’orthographe du nom de l’héroïne pour harmonisation entre les
chapitre : Tombong (et non Thombong)
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