Poésie du Paraguay, Susy Delgado Poesía del Paraguay, Susy Delgado Traduction XXVIII Chose silencieuse qui reste à parler à travers ma parole. Son fissuré au milieu de ma gorge son brisé dans ma langue et mes mains, qui fait se lever ma voix. Puisse-tu me voir belle mon tout petit son, et éclore et fleurir ici. XXIX Que bruine ainsi un son timide tranquillement, tendrement frais. Qu’il lèche ma peau, qu’il pénètre profond, et se pelotonne au fond de mon âme. XXX Ah … si seulement en mon âme s’éveillait le souffle, la parole s’éveillait. Ah, si seulement la parole vivait dans la parole, empreinte de mes ancêtres. Que s‘éveille ce fils du verbe, la mémoire. XXXI Qu’il s’éveille dans ma voix qu’il s’éveille dans mes mains, se lave le visage, se secoue, danse un petit peu à mon oreille. Et puis s’assoie sur ce papier en étirant son corps, en s’éventant tout en racontant ce qu’il ressent. XXXII Qu’elles paraissent saines ma langue et mes mains, devant toi, ma flûte. Aussi petit, aussi bas et laid en soit le son. Qu’il s’éveille bien et se sente fort, qu’il résonne en continu toujours plus haut. XXXIII Timide rumeur, fils de ce verbe, orphelin, tout seul. Verbe enfant qui retourne du ciment du verbe pour s’éveiller, qui veut atteindre le chant du ciel. XXXIV Timide rumeur, parole enfant et gauche, mon petit chant. Morceau du verbe qui revient à la vie. Qu’il trouve sa place dans ma langue et mes mains. Doucement, dans un lit d’amour qu’il devienne grand. Et qu’il soit alors libre et vole au vent.