Le XVIIIe siècle baroque

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Le Baroque – Art et Littérature
Généralités
Définition
Le baroque est un style artistique et littéraire né en Italie, et qui s’est répandu dans toute l’Europe
et en Amérique latine, au XVIIème et au XVIIIème siècle. Il a d’abord été défini négativement,
comme l’envers du classicisme. Il se caractérise par l’utilisation d’images saisissantes et de
procédés symétriques en littérature. En art, il peut être défini comme cherchant à éblouir, à
surprendre, et à émouvoir, grâce à l’utilisation de formes dynamiques, d’effets amplifiés et
contrastés.
Quand le baroque est-il né ?
Le mot « baroque » peut s'appliquer à une esthétique et à une vision du monde qui se répandent
à partir de l'Italie dans toute l'Europe à partir de la fin du XVIème siècle. En France, on a défini
un âge baroque qui couvrirait la première moitié du XVIIème siècle.
Le roman picaresque, par exemple, caractéristique du baroque, est né dans l'Espagne du XVIème
siècle et il est passé en France et en Allemagne au début du XVIIème siècle. Un écrivain comme
Shakespeare, né en 1564 et mort en 1616 devient un auteur réputé sur tout le continent
européen bien après sa mort, à la fin du XVIIIème siècle.
On peut donc considérer que l'âge de la littérature baroque européenne constitue ainsi une
mosaïque qui couvre donc les années 1580 à 1790.
La notion de « baroque » ne sera introduite que plus tard dans l'histoire littéraire française ; elle
permettra de nommer et de redécouvrir la période historique située entre la Renaissance et le
classicisme, période placée sous le signe de l'irrégularité, du spectaculaire, de la
métamorphose, de l'éphémère et de l'illusion.
Les différents sens du mot « baroque »
Le mot « baroque » est à l’origine un terme technique de joaillerie, d'origine portugaise. Il
désigne l'irrégularité d'une perle ou d’une pierre précieuse.
En Angleterre ou en Espagne, le terme a simplement défini une période, sans jugement positif ou
négatif. Son sens a évolué en France dans le sens de l'irrégularité, de l'insolite.
Le terme a donc été utilisé soit pour désigner, de façon négative, une œuvre mal bâtie, bizarre,
soit, de façon positive, l’originalité des écrivains et des artistes du début du XVII ème siècle.
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L’art baroque
L’artiste baroque
Le baroque aime les architectures complexes, mais soigneusement calculées, qui montrent
les capacités d’invention et l’habileté de leur auteur. Il pense que l'esprit peut maîtriser ses
oeuvres : son goût de l'exubérance n'est en aucun cas d'une valorisation de la spontanéité et de
l'improvisation. Le baroque refuse l'unité de point de vue, mais exige l'articulation entre plusieurs
points de vue. C'est un art savant qui met la raison au service du mouvement et de la
couleur.
L’opposition « baroque – classique » dans les arts
Le baroque est souvent défini comme le contraire du classicisme : l'esthétique classique est
stricte ; elle enferme les formes dans des lignes droites, harmonieuses certes, mais figées. Le
baroque privilégie la matière colorée et les formes en mouvement, les courbes, les
métamorphoses. Il ne fait qu'indiquer des directions et vit dans la diversité. Si le classique
éprouve une fascination pour la clarté, le baroque privilégie les contrastes en faisant ressortir
la lumière de l'ombre. Le classique veut être stable, profond et universel, comme le monde tel
qu'on le rêve à l'époque de Richelieu et sous le roi Louis XIV. Le baroque, lui, souligne le fait que
le monde est inconstant, et que le temps s'écoule, en transformant les êtres et les choses.
A la fin du XIXème siècle, Heinrich Wölfflin publia un livre sur l'art italien du XVIème et du XVIIème
siècle, l'Art classique, dans lequel il opposait classicisme et baroque en peinture : d'un côté la
ligne droite, la noblesse et l'équilibre, de l'autre la courbe, le mouvement et le foisonnement.
D'un côté Raphaël et Poussin (peintres classiques), de l'autre Michel-Ange et Bernin (baroques).
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La littérature baroque
Définition du baroque dans la littérature
Le baroque efface volontiers les frontières entre la vie et la mort, le rêve et la réalité, le vrai et
le faux. Il imagine le monde comme un théâtre et la vie comme une comédie. Il aime la
surprise, l'héroïsme, l'amour et la mort. Il insiste aussi sur les différences entre les êtres, les
sentiments et les situations. C'est un style plein de diversité et de contradictions.
Il manifeste le goût des antithèses, des décalages, des hyperboles, et surtout des métaphores
qui permettent de relier des univers différents. Préciosité et burlesque, deux autres
mouvements esthétiques du XVIIème siècle, dérivent de cette sensibilité baroque.
Auteurs baroques européens classés par période
Le XVIIe siècle baroque
Une première vague baroque se constitue en deux temps : 1610 et 1630.
Dans un premier temps, en 1610, on assiste à l'épanouissement de quatre genres : la
poésie, sous forme épique ou lyrique (Le Tasse, D'Aubigné, Malherbe, Régnier, Gongora) ; le
roman sous sa forme d'itinéraire sentimental compliqué (l'Astrée, d'Honoré D'Urfé),
d'aventures hasardeuses (les aventures du Picaro Guzman d'Alfarache de Mateo Aleman ou
celles de Don Quichotte, de Cervantès) ; le théâtre, avec les auteurs élisabéthains Marlowe,
Chapman, Tourneur et surtout l’œuvre de Shakespeare ; enfin les écrits moraux ou
spirituels (Charron, saint François de Sales).
La seconde période voit son apogée autour des années 1630 : on assistait une extension
considérable du genre dramatique, particulièrement en Espagne (Lope de Véga) mais aussi
en France (Corneille, Rotrou), en Hollande (Vondel) et en Angleterre (John Ford). Le genre
romanesque se distribue en " roman précieux " à la française dans le sillage de l'Astrée, ou en
roman picaresque ou burlesque (Sorel, Scarron) ; l'essai philosophique ou scientifique
connaît un essor lié au développement de la méthode et de la science (Descartes, Galilée,
Francis Bacon, Pascal); la poésie lyrique a pour représentants les « baroques » français
(Théophile de Viau, Saint-Amant, Tristan L'Hermite) ou italiens (Marino).
Le XVIIIe siècle baroque
Une deuxième vague baroque recouvre la première moitié du 18e siècle. Elle se
manifeste plus particulièrement dans le domaine musical et dans les arts plastiques. On lui
donne quelquefois le nom de rococo, encore que cette appellation s'appliquent surtout, en
France, aux arts ornementaux (architecture, décoration…).
On peut la définir, littérairement, par le retour de l'imaginaire et de l'affectivité, alors qu'à
l'inverse se développe la raison (du Siècle des Lumières). Cet imaginaire se manifeste par
l'emploi de la fiction, dans le conte (Perrault, Mme D'Olnoy) ou le voyage imaginaire ayant
parfois un caractère symbolique (Swift, Voltaire).
L'affectivité s'exprime à travers le « roman de compassion », dont le héros principal est une
victime (Richardson, Abbé Prévost). Le théâtre de Marivaux illustre bien ce rococo littéraire
français, dans lequel on retrouve un mélange de subtilité dans l'étude des sentiments et de
fantaisie légère.
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La musique baroque
La deuxième vague baroque, qui recouvre la première moitié du 18e siècle, se manifeste
particulièrement dans le domaine musical : Vivaldi, Rameau, Jean-Sébastien Bach, Haendel.
Baroque, musique,
période de la musique européenne comprise entre 1600 et 1750 environ. La musique de cette
période possède des traits communs avec celle des périodes qui l'entourent, mais son début fut
marqué par des innovations techniques et stylistiques à l'origine de la création d'un nouveau
genre, l'opéra, tandis que la fin de cette période se caractérisa par l'émergence d'éléments du
classicisme, tant pour la musique instrumentale que pour l'opéra. Le terme "baroque",
probablement dérivé d'un mot désignant une perle irrégulière, ne fut employé qu'a posteriori et
avait au départ une connotation péjorative. Vue à travers l'idéal classique de symétrie et
d'équilibre, la musique de la période précédente paraissait exubérante et quelque peu
grotesque. Paradoxalement, les œuvres de l'architecte italien du XVIe siècle, Palladio, prises
pour modèle intellectuel par l'ère classique en raison de leur clarté et de leur mesure, étaient
précisément le produit du mouvement humaniste italien qui était à l'origine de l'opéra.
Pour plus de commodité, l'évolution musicale de l'ère baroque peut être divisée en trois phases,
parfois appelées baroque ancien, baroque moyen et baroque tardif, et qui correspondent
chacune à une période d'environ cinquante ans.
Le baroque ancien
C'est à Florence, dans les années 1590, qu'une communauté littéraire et musicale (la
"Camerata") mit au point l'opéra, drame musical chanté. La Camerata avait l'intention de
retrouver la faculté du théâtre classique grec à susciter des émotions en utilisant la musique pour
renforcer les pouvoirs expressifs de la voix humaine. Euridice (1600) de Jacopo Peri et Giulio
Caccini, premier opéra complet qui nous soit parvenu, alliait à la déclamation de style élevé des
solistes des danses pastorales de nymphes et de bergers, mêlant ainsi consciemment le pouvoir
de la tragédie et les idéaux de l'époque (la convention de l'idylle pastorale). Pour créer un style
vocal permettant des solos souples et puissants, on développa de nouvelles formes et de
nouvelles techniques, en particulier un style noble de chanson accompagnée, la chanson
monodique. Il fallut alors découvrir des techniques d'accompagnement aussi souples: ce fut le
rôle de la basse continue. La "basse chiffrée" est un accompagnement fondé sur la réalisation
improvisée d'une structure harmonique. Cette technique devint non seulement une pratique de
jeu utilitaire, mais aussi un procédé qui détermina pendant un siècle et demi les pratiques de
composition, et encouragea la création de mélodies fondées sur des structures avant tout
harmoniques. Compte tenu également du désir de rehausser le pouvoir expressif de la voix
soliste, cela conduisit à abandonner les formes musicales fondées sur le contrepoint et
l'imitation. Certaines de ces formes survécurent cependant et prospérèrent dans d'autres genres
musicaux, comme dans la musique sacrée liturgique et dans le répertoire pour clavier.
L'opéra aurait pu n'être qu'une expérience isolée : il fut inventé dans une période où les
divertissements de cour étaient coûteux et occasionnels et requérait une mise en scène
recherchée, des décors en perspective et des effets scéniques nécessitant une main-d'œuvre
importante ainsi que l'engagement de nombreux musiciens. Mais le facteur déterminant dans le
développement de ce genre fut l'établissement, à Venise, dans les années 1630, de théâtres
lyriques permanents, placés sous le patronage des plus riches familles de la cité des doges,
mais accessibles à un public plus large. Tout aussi déterminant fut le rôle de Claudio
Monteverdi, qui donna à l'opéra sa cohérence artistique d'abord dans l'Orfeo (1607) et dans
Arianna (1608, dont la partition instrumentale est en grande partie perdue), puis surtout dans
ses opéras vénitiens ultérieurs: Il Ritorno d'Ulisse in Patria (le Retour d'Ulysse, 1640) et
l'Incoronazione di Poppea (le Couronnement de Poppée, 1642). Une puissante déclamation
théâtrale et des effets d'orchestre marquants se combinaient pour obtenir ce que Monteverdi
appelait son style "agité" (stile concitato), que l'on retrouve dans sa longue cantate dramatique
Il Combattimento di Tancredi e Clorinda (le Combat de Tancrède et de Clorinde, 1624), publié
dans un recueil de madrigaux. Le style du baroque ancien tendait à éviter l'imitation sonore
et la description anecdotique, courantes dans les madrigaux antérieurs. La musique servait
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surtout
à
rehausser
la
"passion"
exprimée
par
le
chanteur.
Outre les débuts de l'opéra, les années 1590 virent la publication à Venise des Sacrae
Symphoniae pour instruments de Giovanni Gabrieli (1597): le compositeur y disposait de
grands ensembles en groupes qu'il combinait ou contrastait. Cette technique d'écriture, qui
suivait un modèle choral connu sous le nom de cori spezzati, était directement inspirée de la
configuration de la basilique Saint-Marc de Venise. Son utilisation dans la musique
instrumentale acquit de l'importance quand les compositeurs baroques eurent de grands
ensembles à leur disposition. L'une des pièces du recueil de Gabrieli, la Sonata pian' e forte,
marqua le début de la notation formelle des nuances dans la musique européenne et
l'établissement de contrastes en paliers.
Le baroque moyen
Au milieu du XVIIe siècle, le centre des innovations se déplaça vers la cour de France, où
Jean-Baptiste Lully, venu d'Italie, élabora un nouveau genre d'opéra. Alors que l'opéra
italien donnait de plus en plus d'importance aux solistes, l'opéra à la française en donna quant à
lui à la danse (qui restait de la tradition du ballet de cour), au chœur et à de spectaculaires
effets scéniques. Le style musical mélodique, clair et pourtant élégant des solistes, adapté
aux textes français, contrastait avec la recherche toujours plus grande de lignes mélodiques
qui accompagnait le développement de la virtuosité musicale en Italie. Dans les deux styles
d'opéra, cependant, on peut remarquer une distinction croissante entre les récitatifs (épisodes
dialogués ayant pour but de faire avancer l'intrigue) et les airs, ou arias (exprimant en musique
les émotions des personnages): c'est au cours du XVIIesiècle que l'expression des émotions
passa
du
récitatif
à
l'aria,
surtout
en
Italie.
En transformant les musiciens de la cour de France en ensembles bien entraînés pour
accompagner les opéras, Lully posa les fondations de l'orchestre moderne. Dans la
deuxième moitié du siècle, le hautbois devint un instrument d'orchestre accepté en France,
tandis qu'en Italie les meilleurs trompettistes parvenaient à interpréter des sonates avec
accompagnement de cordes. Par la suite, les hautbois et les trompettes (ainsi que les bassons)
affirmèrent leur rôle artistique dans les ensembles orchestraux tout en continuant à jouer leur
rôle premier d'instruments de plein air et militaires. C'est l'Italie qui, dans la dernière partie du
siècle, joua le rôle clé dans le développement de la musique à cordes. L'âge d'or de la facture
d'instruments de la famille du violon, illustré par des luthiers comme Amati, Stradivarius et la
famille des Guarneri, s'accompagna du développement d'un style d'écriture propre à ces
instruments, avec des compositeurs comme Torelli et Vitali, qui firent du concerto pour
orchestre à cordes et de la sonate en trio deux genres instrumentaux majeurs. De même que les
airs des opéras italiens devenaient de plus en plus longs et recherchés, les sonates et les
concertos se dotèrent de mouvements de plus en plus amples qui vinrent remplacer la
succession de passages brefs et contrastés caractéristiques des sonates précédentes. La diffusion
du nouveau style instrumental italien fut rapide et considérable. Elle fut en partie due à
l'émigration de musiciens italiens et en partie au développement de l'édition musicale: Venise,
Amsterdam, puis Londres devinrent à cette époque de grands centres d'édition musicale, et la
popularité des œuvres italiennes firent de la terminologie musicale du pays pour les tempos et les
nuances la lingua franca des musiciens de l'Europe entière.
À la fin du baroque moyen, la musique européenne était dans une certaine mesure devenue
cosmopolite. On différenciait le style "italien" du style "français" et on les utilisait au mieux. Des
compositeurs actifs en Allemagne et en Autriche, comme Georg Muffat et Johann Kusser,
témoignaient d'un certain enthousiasme pour le style orchestral français, le lyrisme italien
influençant de son côté la cantate religieuse allemande. Il est difficile à cette époque de discerner
un style musical typiquement allemand, malgré les ressources offertes par la langue allemande
aux compositeurs allemands de culture réformée, qu'il s'agisse de cantates religieuses ou de
pièces pour orgue. Heinrich Schütz fut le principal compositeur allemand de la première moitié
du XVIIe siècle, mais il souffrit terriblement de la guerre de Trente Ans, qui ralentit
inévitablement le développement culturel du pays. Plus tard, dans la dernière partie du siècle, les
cours et les villes allemandes fondèrent leurs propres opéras, dont les idéaux italianisants
s'alliaient souvent à des interprétations musicales de tradition locale: il arrivait que dans le même
opéra, certains personnages chantent en allemand et d'autres en italien!; de même, les
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récitatifs pouvaient être en allemand et les airs en italien. Même un modeste opéra requérait
l'emploi de musiciens qui avaient de nombreuses autres activités. Ils jouaient également à la
chapelle de la cour et interprétaient des concerts "de chambre" pour le plaisir de leur mécène. Le
répertoire italien pour cordes se reflétait dans la situation des musiciens de cour. Il y avait
souvent, entourée de toute une "piétaille", une "sonate en trio" très bien payée, composée de
deux violons, d'un violoncelle ou d'une viole de gambe solistes (ces musiciens étaient
fréquemment français ou italiens) et un Kapellmeister ou Konzertmeister qui pouvait être
claveciniste, organiste ou encore premier violon. Cette hiérarchie reflétait celle du concerto
grosso italien pour orchestre à cordes, qui opposait d'un côté les solistes (concertino) et de l'autre
l'ensemble de l'orchestre (ripieno). Cette opposition entre concertino et tutti apparut déjà dans
l'orchestration de l'oratorio S.Giovanni Battista (Rome, 1675) d'Alessandro Stradella. Le genre
de l'oratorio s'était développé en Italie au XVIIe siècle parallèlement à l'opéra, utilisant les
mêmes techniques musicales et les mêmes styles pour représenter des récits religieux, mais
souvent sans les ressources d'une mise en scène théâtrale. Un autre genre lié à l'opéra était la
cantate de chambre, qui reproduisait les caractéristiques stylistiques et formelles des opéras
français ou italiens. Certaines cantates étaient effectivement des opéras miniatures, mais
d'autres constituaient surtout un décor musical pour une poésie lyrique plus intime.
Le compositeur le plus mémorable de cette période du baroque fut Henry Purcell, dont la
carrière musicale résume à elle seule la succession des influences nationales. Enfant, dans les
années 1670, il fut choriste à la chapelle royale d'Angleterre et connut la vague d'influence
française qui suivit la Restauration et le retour du roi Charles II, auparavant exilé en France. Une
des premières manifestations de cette influence fut l'introduction à la chapelle royale de "motets
symphoniques" accompagnés par un ensemble de chambre composé de cordes. L'influence
italienne avait au début du siècle légèrement modifié l'écriture vocale de la musique destinée à la
chapelle royale, mais les styles et les genres anglais traditionnels avaient opposé une vigoureuse
résistance, notamment en musique de chambre: on continua à élaborer des fantaisies pour
consorts de violes, et des chansons au luth pour soliste. Purcell opéra la fusion des traditions
musicales anglaises et des influences européennes plus récentes, d'abord dans ses propres
motets et dans ses odes destinées à la cour, puis dans un recueil de sonates en trio qu'il publia
en 1683 en "imitant justement les maîtres italiens les plus célèbres". En fait, il fit usage de sa
propre maîtrise du contrepoint et du système harmonique et conserva une technique
d'emploi des dissonances sans aucun rapport avec le style italianisant : ses sonates n'étaient
donc point des "imitations". Trois ans plus tôt seulement, Purcell avait écrit des pièces pour
violes dans l'ancien style de fantaisie, mais il fut prompt à accepter, dans une version certes
personnelle, le nouveau genre italien, plus fluide. Il mourut en 1695 à l'âge de trente-six ans:
pendant les dix dernières années de sa vie, la situation à la cour l'avait peu à peu découragé
d'écrire de la musique religieuse et il se concentra sur la composition de musiques pour les
spectacles théâtraux de Londres.
Le baroque tardif
Le violon avait supplanté la viole comme principal instrument "soprano" à cordes durant la vie
de Purcell, mais les parties de basse étaient probablement toujours tenues par des instruments
de la famille des violes. Il fallut encore attendre pour que l'orchestre à cordes "moderne",
comprenant violoncelles et contrebasses, s'implante en Grande-Bretagne. Mais les guerres
européennes poussèrent certains des meilleurs instrumentistes du continent à s'y réfugier dans
la première décennie du XVIIIe siècle, et leur présence fut l'un des facteurs qui permirent la
création d'un orchestre moderne complet destiné à accompagner la troupe d'opéra italien qui
s'installa peu à peu à Londres durant cette décennie. La musique italienne avait alors évolué vers
des styles plus amples et plus éclatants aussi bien pour l'opéra que pour la musique
instrumentale. Entre les mains d'Alessandro Scarlatti et de Giovanni Bononcini, l'opéra
italien s'était tourné vers une expressivité exubérante qui correspondait à la virtuosité d'une
nouvelle génération de brillants acteurs-chanteurs. Le XVIIIe siècle fut animé par des castrats
qui étaient de véritables stars, comme Nicolini, Senesino et Farinelli, égalés en talent par
d'excellentes chanteuses, sauf à Rome où, quand l'opéra n'était pas complètement interdit, les
rôles féminins étaient tenus par des hommes, le pape interdisant la scène aux femmes. C'est
également au XVIIIe siècle que Pietro Métastase, qui travailla en Italie puis à la cour impériale de
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Vienne, rehaussa le niveau intellectuel et la qualité poétique des livrets d'"opéra seria" italien.
Différents centres artistiques continuèrent à cultiver des styles particuliers, mais les
compositeurs italiens et les solistes professionnels de l'opéra italien voyageaient dans toute
l'Europe.
En musique instrumentale, la réputation d'Arcangelo Corelli en tant que violoniste, chef
d'orchestre et compositeur se répandit rapidement en Europe dans les deux dernières décennies
du XVIIe siècle. Ses concerti grossi pour cordes étaient connus par ouï-dire bien avant qu'ils ne
fussent publiés comme op. 6, un an après la mort du compositeur en 1713. Ils devinrent
rapidement des œuvres "classiques". Mais leur structure en plusieurs mouvements et leur style
harmonique avaient des côtés démodés. Le goût du XVIIIe siècle leur préférait les concertos plus
animés et en trois mouvements seulement du jeune Antonio Vivaldi, le peu conventionnel
"prêtre roux", violoniste virtuose dont l'œuvre comprenait aussi bien un nombre considérable
d'opéras que de la musique religieuse et des concertos. Pourtant, les sonates et les concertos de
Corelli marquèrent une étape importante dans le développement du style musical, car ils
utilisaient des procédés harmoniques fondés sur la cadence et le "!cycle des quintes!" : les
tonalités majeures et mineures y remplacèrent définitivement les différents modes de la musique
de la Renaissance. Les compositeurs du baroque tardif conservèrent cependant certaines
techniques modales, qu'ils utilisaient occasionnellement comme contrastes avec le système
harmonique
fondé
sur
l'opposition
entre
tonalités
majeures
et
mineures.
La musique pour clavier fit durant le dernier stade baroque des progrès considérables. La
musique française pour clavecin, élégante et très ornée, connut son apogée avec François
Couperin, dont le premier livre de Suites fut publié en 1713. Telles qu'elles furent publiées, les
suites de Couperin étaient faites de nombreux mouvements mêlant pièces "de caractère" et
danses. Les compositeurs anglais et allemands qui écrivirent des suites dans le style français se
limitaient souvent à quatre types de danses : allemande, sarabande, courante et gigue.
Pendant la période baroque, la facture de clavecins fut florissante; les facteurs flamands,
allemands, français et italiens produisirent à cette époque divers types d'instruments d'excellente
qualité. La création du piano-forte fut presque accidentelle. Ce fut l'œuvre de l'un des
principaux facteurs de clavecins italiens dans les années 1680, mais l'instrument ne joua
pleinement son rôle qu'un siècle plus tard. Le clavecin et l'orgue restèrent alors les principaux
instruments à clavier, bien que le clavicorde ait été lui aussi considéré comme un instrument
sérieux, tant pour l'étude que pour le concert, particulièrement en Allemagne. Entre les mains de
facteurs tels que Schnitger, Smith dans le nord de l'Europe et Silbermann en Saxe, l'orgue
atteignit son apogée au cours des deux dernières périodes du baroque. La musique d'orgue fut
alors cultivée par des compositeurs tels que Dietrich Buxtehude, William Croft, Johann Pachelbel
ou encore Louis Marchand, ainsi que Jean-Sébastien Bach. La "sonate" pour clavecin, en un
mouvement et de forme binaire, devint un genre majeur avec Domenico Scarlatti, fils
d'Alessandro
et
qui
passa
ses
dernières
années
à
la
cour
d'Espagne.
Notre perception du baroque tardif reste néanmoins dominée par deux autres compositeurs nés
en 1685, la même année que Domenico Scarlatti : Jean-Sébastien Bach et Georg Friedrich
Haendel. Tous deux furent célèbres à leur époque comme virtuoses de l'orgue et du clavecin. En
tant que compositeurs, ils firent évoluer quasiment tous les genres majeurs de la période. Leur
musique synthétise les tendances stylistiques du baroque tardif, mais chacun en fit une synthèse
des plus personnelles. Ils représentent deux figures typiques de musiciens baroques :
Bach, maître de chapelle allemand travaillant pour la cour ou la ville, et Haendel, compositeur
de théâtre montant lui-même des entreprises commerciales à Londres. Dans ses cantates
religieuses et dans ses passions, Bach allia le style vocal italianisant à un "sérieux" typiquement
allemand, ses suites pour clavier réalisant quant à elles un mariage tout aussi réussi avec le style
français. Bach poursuivit la tradition de la "basse continue", mais sa fascination pour les
possibilités intellectuelles et émotionnelles de la fugue et de l'imitation enrichirent d'une nouvelle
dimension
la
musique
du
baroque
tardif.
Dès ses débuts, Haendel fut irrésistiblement attiré vers l'opéra italien : c'est pour lui qu'il quitta
son Allemagne natale, d'abord pour l'Italie, puis pour Londres. Après une remarquable carrière
avec les opéras italiens de Londres, pour lesquels il composa les œuvres les plus marquantes du
baroque tardif, il élabora une nouvelle forme d'oratorio anglais, destinée elle aussi aux théâtres
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londoniens. Cette innovation lui fut en partie imposée par l'évolution du goût musical, mais elle lui
permit d'associer à l'expérience acquise en matière d'airs une puissante écriture pour
chœurs, déjà caractéristique de ses œuvres religieuses précédentes. Haendel (et dans une
moindre mesure Bach) élaborèrent, à partir de thèmes musicaux souvent "empruntés" à leur
production propre ou à celle d'autres compositeurs, des mouvements d'une architecture
imposante. Bach mourut en 1750 et la carrière musicale de Haendel prit fin en 1752, quand il
perdit la vue, juste après avoir composé son oratorio Jephta.
Polyphonie,
En musique, art de faire entendre simultanément plusieurs parties différentes.
S'oppose à la monodie (une ligne mélodique unique ponctuée de rythmes de percussion, par
exemple). Certains ethnomusicologues ont donné le nom de "polyphonie" à des musiques
traditionnelles où des sons de hauteur différentes sont entendus de façon simultanée. Le plus
ancien texte polyphonique écrit date du IXe siècle : une voix principale (le chant donné) est
au-dessus, tandis qu'une voix organale (l'accompagnement) part de l'unisson, atteint un
intervalle de quarte, puis revient à l'unisson.
Baroque, danse,
Ensemble des danses et des chorégraphies en usage en Europe au XVIIe siècle. Louis XIV fonda
en 1661 l'Académie royale de danse, qu'il plaça sous la direction de son propre maître de danse,
Charles Louis Beauchamp, dit Pierre Beauchamp. Celui-ci mit au point dans les années 1670
une forme de notation et un ensemble de règles chorégraphiques, comprenant notamment les
cinq positions de pieds, qu'un de ses contemporains, Raoul-Auger Feuillet, fit connaître à
l'étranger grâce à son ouvrage intitulé Chorégraphie (1700). Cette codification permit aux
maîtres de danse de diffuser et d'échanger de nouvelles chorégraphies. Beauchamp réalisa
de nombreux ballets de cour et collabora en particulier avec Molière afin de régler des
comédies-ballets telles que le Bourgeois Gentilhomme et le Malade imaginaire. Il travailla
également avec Jean-Baptiste Lully, compositeur et violoniste talentueux mais également
excellent danseur, qui remplissait les fonctions de maître de musique auprès de la famille royale
et dominait alors la scène artistique. Sous le règne du Roi-Soleil, les bals de la cour s'ouvraient
par des branles, danses simples originaires des campagnes françaises qui, en adoptant une
forme plus noble, avaient gagné la cour. Vint ensuite la courante, dansée un couple après
l'autre, qui fut peu à peu détrônée par le menuet. Parmi les autres danses de l'époque figurent
également les bourrées, les rigaudons (ou rigodons) et les gavottes. Au XVIIe siècle, les
chorégraphies utilisées lors des spectacles avaient pour base les pas des danses de bal. Les
danseurs professionnels occupèrent une place de plus en plus importante dans les ballets et
les opéras, et la discipline reposa peu à peu sur une technique plus exigeante. Le langage
chorégraphique défini à l'époque constitue aujourd'hui encore la base du ballet classique.
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Le Rococo
Le style rococo est une tendance artistique née en France dans les dernières années du règne
de Louis XIV et sous Louis XV (1715-1774), et qui s’est répandue dans toute l'Europe. C’est une
ornementation légère et délicate, imitant les rochers et les pierres naturelles et dont le nom
est dérivé du mot « rocaille ».
Le rococo dans les arts décoratifs
Le décorateur français Pierre Lepautre lança la mode en introduisant les arabesques et les
courbes dans la décoration de la résidence royale de Marly. Un important groupe d'architectes,
de décorateurs, d'ébénistes et de peintres suivit cette tendance qui conquit les cours d'Europe
centrale à partir de 1745 avec ses arabesques d'une surprenante légèreté, des coquilles
ondulées aux contours irréguliers et des compositions respectant la symétrie.
La peinture rococo
En peinture, le style rococo s'exprima par des le choix de tons délicats où les roses, verts et
jaunes triomphèrent dans des sujets malicieux et frivoles issus d'une mythologie
galante. Parmi les artistes les plus représentatifs de ce style en peinture :

François Boucher connut un vif succès pour ses scènes intimes découvrant des nus
roses et pulpeux,

Jean-Honoré Fragonard, prétextant des thèmes liés au jeu et à la joie de courtiser,
orchestra de savantes chorégraphies dans des clairières feuillues et d'élégantes alcôves

Antoine Watteau peignit des toiles délicates inondées de couleurs, représentant des
personnages dans un milieu idyllique.
L’architecture rococo
En architecture d'intérieur, le style rococo atteignit son apogée en France avec l'aménagement de
l'hôtel de Soubise à Paris (1735-1740), auquel contribuèrent de nombreux artistes et
décorateurs. La place Stanislas à Nancy est également un exemple fameux.
Le style rococo s'étendit rapidement aux autres pays européens, notamment à l'Allemagne
et à l'Autriche, où il s’ajouta aux styles baroques alors à la mode pour créer un style d'une
grande richesse, particulièrement dans les églises et dans les lieux sacrés.
Le style rococo laissa peu à peu la place — notamment à partir de 1760 — au style
néoclassique. Il disparut totalement avec la Révolution française en 1789.
Le Baroque – Art et Littérature
Définitions
Picaresque :
Genre romanesque issu de la littérature espagnole, qui présente la formation d’un jeune héros
inexpérimenté. C’est à la fois un roman d’aventure et un roman de formation. Le héros
picaresque, jeune et naïf, court les rues, devient valet, voleur, mendiant, passe d’un maître
à l’autre. Le nom de picaro signifie d’ailleurs « aventurier ». Ce personnage est livré à la
misère et à la faim, et son histoire consiste en une suite d’aventures heureuses ou
malheureuses.
Shakespeare, William :
Poète dramatique anglais (Stratford-on-Avon 1564 - id. 1616). On possède si peu de
renseignements précis sur sa vie que certains lui ont dénié la paternité de son œuvre pour
faire de lui le prête-nom de personnages illustres, comme Francis Bacon ou le comte d'Oxford
: on sait, cependant, qu'il était fils d'un commerçant ruiné, qu'il se maria à dix-huit ans
et qu'en 1594 il était acteur et actionnaire de la troupe du lord chambellan. En 1598, il
s'installe au théâtre du Globe et, en 1613, il se retire à Stratford. Son œuvre, qui comprend
des poèmes (Vénus et Adonis) et un recueil de sonnets, est essentiellement dramatique. On peut
distinguer dans son théâtre trois périodes : la jeunesse (1590-1600), marquée par un
enthousiasme très élisabéthain, qui est l'époque des comédies légères et des fresques
historiques (Henri VI, Richard III , la Mégère apprivoisée , Roméo et Juliette , le Songe d'une
nuit d'été , le Marchand de Venise, Beaucoup de bruit pour rien, Jules César, Comme il vous
plaira , les Joyeuses Commères de Windsor , la Nuit des rois) ; une période (1600-1608) où,
sous l'effet des déceptions politiques et personnelles, les tragédies sombres alternent avec
quelques comédies (Hamlet , Othello , Macbeth , le Roi Lear , Antoine et Cléopâtre , Coriolan
, Timon d'Athènes) ; à partir de 1608, le retour à l'apaisement avec les pièces romanesques
(Cymbeline, Conte d'hiver, la Tempête ). Écrit pour un public composé d'hommes du peuple et
d'aristocrates, ce théâtre étonne par la variété et la vigueur du style, par le foisonnement
des personnages et leur diversité sociale et psychologique, par la maîtrise de la construction
dramatique.
Urfé (Honoré d’):
écrivain français (1567-1625), auteur d'un grand roman pastoral, l'Astrée, qui fixa l'idéal
du XVIIe siècle classique.
Né à Marseille dans une famille noble du Forez (il est apparenté par sa mère à la maison de
Savoie), Forez où il trouve refuge après l'échec de la Ligue, il fait ses études chez les
jésuites. Homme d'action, il prend parti pour la Ligue, et reste à jamais fidèle au duc de
Nemours, chef du mouvement dans sa province. Auteur de l’Astrée, œuvre inachevée, publiée en
quatre parties entre 1607 et 1627.
Esthétique :
- Le fait de trouver belle une chose
- Mouvement esthétique : école, communauté, groupe d'artistes, d'écrivains, de musiciens, de
peintres, ... qui aiment les mêmes choses, qui ont des goûts communs et qui travaillent de
la même façon, à une époque particulière.
- Un mouvement littéraire est un groupe d'écrivains. Un mouvement pictural, un groupe de
peintres...
Métamorphose :
nom féminin
1. Changement d'une forme en une autre.
2. Biol. Transformation importante du corps et du mode de vie, au cours du développement, de
certains animaux, comme les amphibiens et certains insectes.
3. Changement complet dans l'état, le caractère d'une personne, dans l'aspect des choses.
Le Baroque – Art et Littérature
Symétrie :
symétrie nom féminin
(latin symmetria ; grec sun, « avec », et metron, « mesure »)
1. Correspondance de position de deux ou de plusieurs éléments par rapport à un point, à un
plan médian. Vérifier la parfaite symétrie des fenêtres sur une façade.
2. Aspect harmonieux résultant de la disposition régulière, équilibrée des éléments d'un
ensemble. Un visage qui manque de symétrie.
Velázquez :
Diego (1599-1660), peintre espagnol, né à Séville le 6 juin 1599.
Dans les premières œuvres de Velázquez qui ont été conservées, les effets de clair-obscur,
ainsi que l’observation fidèle de la nature appellent une comparaison avec les œuvres produites
par le Caravage à la même époque en Italie. Dans la plupart de ses tableaux religieux Velázquez
utilisa comme modèle des gens de son entourage ou des badauds, ce qui donne à ses œuvres un
caractère naturaliste complètement nouveau. Il rencontra en 1628, Rubens à la cour de Madrid,
où il était peintre officiel du roi Philippe IV . Velázquez, pendant près de deux ans, voyagea
dans toute l’Italie. Plusieurs œuvres de l’époque, montrent l’influence subie par le peintre
espagnol, sensible aux formes monumentales de Michel-Ange et aux grands maîtres italiens. Ce
fut au cours des dernières années de sa vie que Velázquez réalisa ses deux célèbres
chefs-d’œuvre, les Fileuses et les Ménines, portrait de la famille royale où Velázquez lui-même
apparaît la palette à la main. La maîtrise de la lumière, une science élaborée de l’espace,
ainsi que le réalisme saisissant des personnages témoignent de la maturité de l’art de Velázquez
et de son génie.
Rembrandt :
(1606-1669), peintre, dessinateur et graveur néerlandais, il fut l'un des plus grands artistes
occidentaux du XVIIe siècle, célèbre pour ses effets de clair-obscur. Rembrandt Harmenszoon
Van Rijn, dit Rembrandt, est également connu pour ses très nombreux autoportraits qu'il exécuta
régulièrement tout au long de sa vie.
Périphrase :
Figure de style : emploi d'une expression complexe, d'un groupe de mots, à la place d'un terme
simple
Ex. : L'astre de la nuit (la lune)
Antithèses :
Figure de style : emploi d'un mot, puis de son contraire, dans une phrase.
Ex. : Les petits et les grands (on insiste de cette façon sur l'idée que tout le monde est
concerné)
Hyperbole :
Figure de style : emploi de termes violents, exagérés, qui dépassent la réalité exprimée.
Métaphore :
Figure de style : utilisation d'une expression à la place d'une autre, de façon imagée. Celui
qui la lira devra comprendre ce dont il s'agit, et ne pourra pas prendre l'expression au pied
de la lettre. Ex. : Le flot de voitures (la circulation, le grand nombre de voitures est ainsi
comparé à un fleuve, à une marée...)
Burlesque :
(de l'italien, burla, « moquerie ») : Forme de comique caractérisée par une exagération du
ridicule. Comme la satire, le burlesque apparaît sous deux formes : l'épique railleur, qui
consiste à traiter un sujet simple avec exagération et le travestissement, où un sujet sérieux
est traité sur un ton léger (comme dans Don Quichotte). On confond souvent le burlesque et
deux autres formes de satire, la parodie et la farce. La parodie est une imitation moqueuse
d'une œuvre ou d'un auteur particulier; la farce est une pièce écrite uniquement pour faire
rire. Par exemple, Les œuvres de l'Espagnol Cervantès ridiculisaient le roman du Moyen-âge
et de la courtoisie en créant la tradition picaresque. L’auteur comique français Molière
s’illustra dans le théâtre burlesque.
Le Baroque – Art et Littérature
Mouvement :
Action collective visant à un changement. Mouvement insurrectionnel, littéraire.
Organisation politique, syndicale, culturelle, etc.
Exubérance :
Tendance à manifester ses sentiments par des démonstrations bruyantes, excessives.
Surabondance, grande profusion de quelque chose. Ex. : L'exubérance de la végétation.
Épique :
épique adjectif
(grec epikos)
1. Qui est propre à l'épopée. Poème, style épique.
2. Mémorable par son caractère pittoresque, extraordinaire, grandiose. Discussion épique.
épopée nom féminin
(grec epopoiia)
1. Récit poétique en vers ou en prose, qui raconte les exploits d'un héros et où intervient
le merveilleux.
2. Suite d'actions réelles mais très extraordinaires ou héroïques.
Lyrique :
lyrique adjectif
1. Antiquité grecque : Se disait de la poésie chantée avec accompagnement de la lyre.
2. Se dit d'un genre poétique inspiré de la poésie lyrique grecque, par opposition à épique
ou à dramatique.
3. Se dit d'une œuvre poétique, littéraire ou artistique où s'expriment avec une certaine
passion les sentiments personnels de l'auteur.
4. Fig. Qui est plein d'enthousiasme, d'exaltation. Quand il parle de cinéma, il devient
lyrique.
Astrée :
Roman pastoral, roman sentimental, influencé par la littérature espagnole et italienne, roman
d'aventures en partie autobiographique, de cinq mille pages d'Honoré d'Urfé, composé de cinq
parties, divisées chacune en douze livres et parues de 1607 à 1628 (Balthazar Baro, le
secrétaire d'Honoré d'Urfé, a probablement complété la quatrième partie et rédigé la dernière).
Ce récit très compliqué met en scène près de deux cents personnages, dans un cadre bucolique
(campagnard).
L'Astrée est une œuvre difficile à résumer. Elle contient deux intrigues dominantes : la
première, amoureuse, raconte les amours du berger Céladon pour la bergère Astrée. La seconde
intrigue, plus politique, retrace la rivalité puis la guerre entre Polémas et Lindamor,
conflits dont l’enjeu est la princesse Galathée.
Ce roman connaît un succès immédiat et considérable en raison de son esthétique nouvelle, propre
à l'analyse psychologique, où les sentiments raffinés sont exprimés dans un style simple et
clair.
Bien que son action se situe au Vème siècle, les sentiments et les mœurs qui y sont décrits
sont bien ceux du XVIIème siècle débutant. Les méditations du berger Céladon et de la bergère
Astrée - qui ont les principales qualités des gens de la noblesse, sont l'occasion d'exposer
toutes les variantes des différentes conceptions sur l'amour.
Elisabéthain :
Élisabeth Ire (1533-1603), reine d'Angleterre et d'Irlande (1558-1603), qui fut la dernière de
la famille des Tudors à occuper le trône d'Angleterre. L'ère élisabéthaine fut une période
exceptionnellement brillante dans l'histoire de l'Angleterre et correspondit à une époque
d'intense activité artistique et littéraire, illustrée notamment par Shakespeare, Spenser et
Marlowe.
Le Baroque – Art et Littérature
Le Caravage :
peintre italien (1571-1610) considéré comme un grand maître de l'art baroque. Son œuvre
puissante, contenant de nombreuses innovations, caractérisée par un réalisme extrême qui
choqua plusieurs de ses contemporains, montre une remarquable virtuosité dans la technique
du clair-obscur.
Apogée :
Au plus haut degré, au sommet de quelque chose. Ex. : Être à l’apogée de sa gloire
Romanesque :
adjectif et nom masculin
1. Propre au genre du roman.
2. Qui présente les caractères attribués traditionnellement au
extraordinaire. Ex. : Aventure romanesque.
3. Rêveur, qui voit la vie comme un roman. Ex : Esprit romanesque.
roman
;
fabuleux,
(c) Larousse.
Michel-Ange :
(Michelangelo Buonarroti, dit en fr.), sculpteur, peintre, architecte et poète italien
(Caprese, près d'Arezzo, 1475 - Rome 1564). Nul n'a égalé l'originalité, la puissance de ses
conceptions, et ses œuvres frappent par leur diversité autant que par leur caractère grandiose.
On lui doit notamment plusieurs Pietà, le David, les tombeaux de Laurent II et Julien de Médicis
dans la nouvelle sacristie qu'il édifia pour San Lorenzo à Florence (v. 1520-1533), les diverses
statues destinées au tombeau de Jules II (pathétiques Esclaves du Louvre [1513-1515], Moïse
[1516, église S. Pietro in Vincoli à Rome], la Victoire à l'étonnante torsion [Palazzo Vecchio
de Florence]), les fresques de la chapelle Sixtine, la partie sous coupole de la basilique
St-Pierre de Rome (à partir de 1547) et d'autres travaux d'architecture dans la ville papale,
dont l'ordonnance de la place du Capitole. Ses lettres et ses poèmes témoignent de sa
spiritualité tourmentée.
Bernin :
Gian Lorenzo Bernini, dit le Bernin,(1598-1680), architecte, sculpteur, peintre et scénographe
italien, l'un des représentants majeurs de l'art baroque, fils d'un sculpteur florentin, est
né à Naples.
Avec l'élection pontificale d'Urbain VIII en 1623, le Bernin commença à travailler à la nouvelle
basilique Saint-Pierre. Sa première œuvre fut la construction, entre 1624 et 1633, du
gigantesque baldaquin en bronze au centre de la croisée de Michel-Ange; puis, dans les quatre
piliers majeurs supportant la coupole, il ménagea de grandes niches, encadrées par des colonnes
torses comme celles du baldaquin, où l'on plaça certaines de ses statues.
Le travail du Bernin pour l'église proprement dite s'acheva entre 1657 et 1666, pendant le
règne d'Alexandre VII : il réalisa alors l'escalier royal et la statue équestre de Constantin.
Il inventa une véritable machine théâtrale pour la cathedra Petri, siège constitué d'un
faisceau de rayons de lumière qui glissent sur les statues et les décors en bronze doré. Enfin,
il aménagea la place elle-même en réalisant la colonnade, dessinant dans la forme ouverte des
deux avancées en tenaille le symbole des bras de l'Église qui accueille les fidèles. Le Bernin
résolut également le problème de la visibilité de la coupole (réalisée par Michel-Ange) et
intégra la basilique dans la ville.
Cervantès :
Cervantès (Miguel de)
Cervantès, en esp. Cervantes Saavedra (Miguel de), écrivain espagnol (Alcalá de Henares 1547
- Madrid 1616). Sa vie mouvementée (il combattit à Lépante où il perdit un bras, fut cinq ans
prisonnier des pirates barbaresques, puis commissaire aux vivres de l'Invincible Armada,
excommunié, emprisonné, avant de devenir familier de la cour de Philippe III) lui inspira
l'humour et la satire de ses romans (Don Quichotte de la Manche [1605-1615] ; les Travaux de
Persilès et Sigismonde), des Nouvelles exemplaires (1613) et de ses comédies ou tragédies
(Numance).
Le Baroque – Art et Littérature
Affectivité :
Ensemble des phénomènes affectifs (émotions, sentiments, passions, etc.)
Compassion :
Pitié, commisération, apitoiement, attendrissement devant la souffrance, la détresse
Naturalisme :
Tendance littéraire ou artistique qui vise à reproduire la réalité avec une objectivité
parfaite, sans aucune déformation, même dans ses aspects les plus vulgaires.
Arabesque :
arabesque nom féminin
(italien arabesco)
1. Ornement peint ou sculpté fondé sur la répétition symétrique de motifs végétaux très
stylisés.
2. Ligne sinueuse, formée de courbes.
Néoclassicisme :
nom masculin
1. Tendance artistique et littéraire de la fin du XVIIIe s. et du début du XIXe, qui s'est
appuyée sur les exemples de l'Antiquité classique ou du classicisme du XVIIe s.
2. Tendance à revenir à un certain classicisme, par réaction contre les audaces d'une période
antérieure.
Classique :
courant esthétique regroupant l'ensemble des ouvrages qui prennent comme référence esthétique
les chefs-d'œuvre de l'Antiquité gréco-latine.
Le terme a une définition esthétique mais aussi historique, puisqu'en France l' « époque
classique » est la période de création littéraire et artistique correspondant à ce que Voltaire
appelait « le siècle de Louis XIV » ; il s'agit essentiellement des années 1660-1680, mais
en réalité la période classique s'étend jusqu'au siècle suivant. Le classicisme en France est
un cas singulier : cette période a été appelée classique parce qu'elle se donnait comme idéal
l'imitation des Anciens, mais aussi parce qu'elle est devenue une période de référence de la
culture nationale.
Au-delà de ces définitions historique et esthétique, le sens du terme « classique » a été étendu
jusqu'à désigner tout écrivain dont l'œuvre semble propre à être étudiée dans les écoles pour
y servir de modèle. Dans un sens encore plus large, est classique toute œuvre culturelle qui
est devenue une référence : on dit ainsi couramment de tel film qu'il est un classique.
Pastoral :
genre romanesque, dramatique et poétique, illustré par des œuvres aristocratiques (qui
concernent la noblesse) mettant en scène les amours de bergers de fantaisie dans une nature
merveilleuse et parfaite.
La pastorale trouve son origine dans l'Antiquité, avec des auteurs tels que Virgile mais elle
connut une vogue importante surtout à partir de la Renaissance.
La mode du genre pastoral a été lancée avec un roman italien, l'Arcadie (1502) de Sannazzaro.
On y trouve toutes Les caractéristiques de ce genre : les personnages de bergers et de bergères,
une région mythique, une action qui se situe dans un temps que l’on peut comparer à un âge
d'or, la description des sentiments amoureux grâce à de longues explications philosophiques,
et le mélange de différentes histoires, compliquées, dans le même roman.
En France, le roman pastoral fut très apprécié au XVIIème siècle par la noblesse. Le roman
pastoral français type est l'Astrée (1607) d'Honoré d'Urfé.
Le Baroque – Art et Littérature
Trompe-l'œil :
Technique picturale qui cherche à donner l'illusion de la réalité. Le trompe-l'œil permet de
percevoir en relief un objet, un paysage dessiné sur un support plat. Par exemple, la
représentation d'une mouche sur un pan de rideau peut être réalisée de façon que le rideau
soit perçu comme faisant partie du tableau tandis que la mouche sera vue comme un véritable
insecte posé sur la peinture.
Variant selon les époques et les modes, cette technique a été beaucoup utilisée par les peintres
grecs et romains. À la Renaissance, de riches mécènes commandaient fréquemment des peintures
en trompe-l'œil complexes et recherchées. Les murs de pièces entières pouvaient être décorés
d'artifices de perspective, avec des portes et des fenêtres peintes en trompe-l'œil, donnant
sur un paysage, un ciel ou des personnages. Les plafonds étaient également décorés, par exemple,
de chérubins accoudés à des balcons qui regardaient les gens d'un air amusé.
Clair-obscur :
En peinture et en dessin, procédé qui consiste à moduler la lumière sur un fond d'ombre afin
de suggérer le relief et la profondeur. Le terme vient de l'italien chiaroscuro (chiaro, clair
et oscuro, obscur) et désigne cette technique qui permet à l'artiste de modeler les formes
en jouant sur les contrastes plus ou moins marqués entre les zones claires et les zones sombres.
À la Renaissance, Léonard de Vinci a été le précurseur de l'utilisation de ce procédé. Cette
technique fut pratiquée notamment par les peintres comme le Caravage, Velázquez ou Rembrandt.
Vouet, Simon (1590-1649),
peintre français qui débuta sa carrière comme portraitiste en Angleterre, avant de s'installer
à Rome en 1613. Peintre de portraits, de compositions religieuses et de scènes de genre, il
fut très influencé par le réalisme de Caravage, puis par le traitement de la couleur des peintres
vénitiens. Appelé en 1620 à Gênes pour y décorer le palais de la famille Doria, il fut de retour
à Rome en 1624 où il reçut la protection et de nombreuses commandes du pape Urbain VIII. Bientôt
considéré comme le chef de file des peintres français à Rome, il ouvrit une école de peinture
d'après le modèle vivant. Il y enseigna pendant dix ans le naturalisme et le clair-obscur du
courant caravagesque. Il élabora ensuite un style tempéré et monumental qui allait marquer
l'histoire de la peinture française au XVIIème siècle. Ses compositions marquées par le
mouvement et des coloris éclatants témoignent d'une science véritable du dessin et d'un profond
attachement à l'observation du réel.
Dans son atelier parisien furent élèves Charles Le Brun, Eustache Le Sueur et Pierre Mignard.
Vouet a joui d'une très grande renommée auprès de ses contemporains, créant une synthèse entre
le baroque italien et le classicisme français. Son œuvre, si elle fut un temps éclipsée par
celle du peintre classique Nicolas Poussin, détermina le style baroque français que Charles
Le Brun fit triompher à Versailles sous Louis XIV.
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