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RHO - 2
POUR SORTIR RÉGION LE PROGRÈS VENDREDI 25 MARS 2016
www.leprogres.fr
A peu près tout le monde, à part
les Savoyards, a oublié que la
Savoie n’est française que depuis
1860. Parce que, dans les vallées, la
vie était rude et l’hostilité constante
(le froid, les incendies, les inonda-
tions, les maladies), la ferveur reli-
gieuse, essentiellement catholique,
était devenue la seconde nature des
habitants, au point que leur vie était
rythmée par les travaux des champs
et les fêtes religieuses.
De cet esprit encore vivace, il de-
meure aujourd’hui, en Tarentaise,
en Maurienne, en Vanoise, des
sanctuaires, des lieux de pélerinage
et des églises, parfois construits dès
le XIIIe siècle, puis enrichis de
somptueux retables réalisés par des
artistes piémontais à l’époque baro-
que (fin XVIIe et XVIIIe siècle). Au
total, 80 édifices dont les restaura-
tions progressives permettent d’ap-
précier l’éclat des décorations inté-
rieures (le baroque a horreur du
vide !) : ex-votos naïfs, humbles té-
moignages de remerciements de
montagnards épargnés par les
coups du sort, et accrochés à Notre-
Dame-de-la-Vie, à Saint-Martin-de-
Belleville, retable aux chérubins do-
rés à la feuille dans l’église de
Champagny-en-Vanoise, couleurs
pimpantes des décorations intérieu-
res de l’adorable chapelle de Notre-
Dame-des-Vernettes, accessible, à
1800 mètres d’altitude depuis Pei-
sey, uniquement à pied ou à ski.
Lété, ce sont les mélomanes ou les
randonneurs - ou les deux - qui
viennt y assister à des concerts de
musique baroque, ton sur ton.
Isolés à flanc de montagne comme
les Vernettes, au bord de la route
comme Notre-Dame-de-la-Vie ou
au cœur du village comme Cham-
pagny, ces édifices méritent votre
détour. De même que les villages
qui les abritent, recroquevillés
autour de leurs ruelles. Pour se tenir
chaud et pour laisser de l’espace
aux alpages. Ils témoignent d’une
vie simple et rurale, celle de la
communauté des montagnards,
avant que l’or blanc ne déferle et
que leur vie en soit changée pour
toujours. Françoise Monnet
SPORTS DHIVER S AV O IE
En montagne, les chemins
de traverse mènent au baroque
A l’ombre et en aval des grands
domaines skiables (Les nui-
res, Val Thorens, La Plagne, Cour-
chevel…) se nichent des villages
secrets, abritant des trésors
du baroque.
nL’un des hameaux de Saint-Martin-de-Belleville.
Photo F. M
Créée en 1970, la Fondation Facim œuvre pour le patrimoine en pays de
Savoie. Ce sont les JO dAlbertville qui, en 1992, lui ont donné une
visibilité dont elle jouit encore. Six itinéraires de découverte culturelle de
la Savoie rassemblant 150 sites ont en effet été mis en place au moment
des JO : outre Les chemins du baroque, Les pierres-fortes pour le patri-
moine fortifié, Terres des Alpes pour les alpages, Archipels d’altitude
pour l’architecture des stations, Autour de la table pour les savoir-faire
culinaires et Les chemins de l’hydroélectricipour les barrages… Au
total, 22 guides-conférenciers, 9 animateurs de découverte locale et 60
volontaires du patrimoine, constituent « l’armée » de la fondation.
La Fondation Facim, plus forte grâce
aux Jeux olympiques d’Albertville
EN PRATIQUE
nSite nordique
de Champagny-le-Haut
Dans l’antichambre du Parc
Naturel de la Vanoise, un
vallon spectaculaire qui fait
penser au Canada… c’est le
site nordique de Champa-
gny-le-Haut : le long du
Doron, 23 km de pistes
aménagées pour le ski de
fond, les raquettes : la tour
de glace et les balades en
chiens de traîneaux avec
Michael le musher. À visi-
ter : l’espace Glacialis, sur la
formation des glaciers de
montagne.
PRATIQUE Tél. 04.79.22.12.74.
nLe charme de l’Ancolie
Après l’effort, le réconfort
Jeannette, la maman du
champion de ski de descen-
te David Poisson vous
accueille dans son resto
douillet à la table gourman-
de et généreuse.
PRATIQUE À Nancroix.
Tél. 04.79.07.93.20.
nLes Meilleur de La Bouitte
Pour rêver, un dîner chez
les Meilleur, les bien-nom-
més chefs (René et Maxime
père et fils) de La Bouitte,
triplement étoilés chez
Michelin depuis 2015. Au
menu, des produits du
terroir (crozets, truite,
sérac) transformés en plats
gastronomiques. Un ca-
deau.
PRATIQUE À Saint-Martin-de-
Belleville. Tél. 04.79.08.96.77.
Compter environ 200 € par
personne.
nÀ la ferme de Serge
Pause ravitaillement chez le
truculent Serge Jay, et son
élevage de 45 brebis. Il vous
initiera aux délices de la
trantsa, une spécialité bizar-
re au petit-lait, 100 % protéi-
nes ou de la cruche, une
tout aussi étrange confise-
rie ! Son épouse est anglaise
et ses yaourts sont à tomber.
On les trouve d’ailleurs sur
les tables de La Bouitte…
PRATIQUE Le Châtelard à Saint-
Martin-de-Belleville.
Tél. 06.09.56.75.00.
nUn peu d’histoire
et de tradition
Il paraît qu’avant l’arrivée
de « l’or blanc », les paysans
dormaient encore avec
leurs tes, à l’aube des
années 70. C’est ce quon
apprend -entre autres- en
visitant le joli petit musée de
Saint-Martin-de-Belleville.
PRATIQUE À la Maison du
tourisme. Tél. 04.79.00.20.00.
nBalade en chiens de
traîneau. Photo Lansard
nNotre-Dame-des-Vernettes. Photo F. M.
nLes ex-votos de la chapelle Notre-Dame-de-la-Vie.
Photo F. M
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