méthode la plus commode, couramment utilisée dans tous les services météorologiques du
monde, consiste à représenter tout d’abord chaque surface isobare par ses courbes de niveau.
Chacune de ces surfaces est, par définition, le lieu des points possédant une même valeur de
la pression (par exemple 500 hPa). Une telle surface n’étant pas horizontale, il est possible
d’en décrire la topographie en traçant sur une carte les lignes de niveau (appelées aussi
isohypses), comme le montre la figure 2.
Sur la même carte, on peut aussi reporter les températures et les vents mesurés au niveau
de la surface isobare envisagée.
Il est évident qu’une seule surface isobare est insuffisante pour représenter l’état de toute
l’atmosphère. Or, les surfaces isobares sont en nombre infini; il ne saurait être question de les
représenter toutes. On peut se limiter à un certain nombre d’entre elles choisies
conventionnellement: ce sont les surfaces 1 000, 850, 700, 500, 300, 200, 150, 100, 70, 50, 20
et 10 hectopascals.
En résumé, pour représenter la répartition spatiale, à un instant donné, des différentes
grandeurs, pressions, températures et vents, il suffira de tracer, sur un certain nombre de
surfaces isobares, les isohypses, les isothermes, les lignes d’égale vitesse du vent (isotaches)
et les lignes de courant (tangentes, en chacun de leurs points, au vecteur vent).
Relations entre les divers champs
Les champs des différentes variables atmosphériques ne sont pas indépendants. Quelques
indications concernant les expressions reliant les principaux champs le montreront:
– la masse volumique ne dépend que de la pression et de la température. La relation:
est celle des gaz parfaits; elle convient à l’air sec, avec une excellente approximation
(Ra = 287,04 unités du système international) pour toute l’homosphère; au-delà, Ra croît avec
l’altitude. Pour simplifier, nous supposerons que la formule reste valable pour l’air humide,
quelle que soit son altitude;
– la distance verticale (ou épaisseur E), qui sépare deux surfaces isobares de pressions p 1 et
p 2 (fig. 3) est donnée par:
où g est l’accélération de la pesanteur, T la température moyenne de la couche comprise
entre les surfaces isobares; ln représente le logarithme népérien.
On en déduit facilement que, pour deux pressions, p 1 et p 2, bien définies, par exemple 700
et 500 hPa, l’épaisseur de la couche est directement proportionnelle à la température absolue
moyenne T. (La couche est d’autant plus épaisse qu’elle est plus chaude).
La relation ci-dessus, rigoureuse quand l’atmosphère est au repos, cesse de l’être
lorsqu’elle est en mouvement, mais l’approximation reste satisfaisante.
Il est important de remarquer que, du fait de la variation de T d’un lieu géographique à
l’autre, l’épaisseur E varie également et, par suite, la surface isobare p 2 n’a pas la même
forme que la surface isobare p 1 comme le montrent les deux exemples de la figure 4.
De même, à mesure que l’on s’élève, une dépression se décale vers l’air froid.
En tout point de l’atmosphère libre, on peut dire en première approximation que le vecteur
vent est associé au champ de pression. Il serait faux de croire que le vent doit être orienté des
anticyclones vers les dépressions, perpendiculairement aux lignes de niveau de la surface
isobare. La théorie de la dynamique atmosphérique met en évidence l’importance du rôle joué
par la force de Coriolis due à la rotation de la Terre.
On se bornera à rappeler ici les résultats tirés de l’observation et justifiés par la théorie.