Autour du monde
Un nid de poule sur la voie de la reprise
Les statistiques économiques ont été
décevantes ces dernières semaines,
par ticulièrement aux États-Unis où le
ralentissement a été relativement bru-
tal. L’indice des surprises économiques
a chuté précipitamment à un niveau
qu’on n’avait plus vu depuis la crise
du crédit de 2008. La plus grande
économie du monde est-elle en train
de faire une rechute ? Nous ne le
pensons pas. Le ralentissement peut,
en grande partie, être attribué à des
conditions climatiques particulière-
ment rigoureuses doublées de l’eet
négatif des catastrophes japonaises sur
certains secteurs. Ce sont là des phé-
nomènes passagers qui ne de vraient
pas enrayer l’expansion mondiale.
Nous nous attendons à ce que bon nom-
bre des circonstances particulières
qui nous ont aectés aient disparu
au deuxième semestre. Dans la pro-
duction, les perturbations de la chaîne
des approvisionnements au Japon se-
ront de moins en moins un frein. Dans
le secteur automobile, les plans de
production devaient être nettement
aug mentés au troisième trimestre.
Cela donnerait un sérieux coup de
fouet à la croissance économique au
début du deuxième semestre de 2011
et ap porterait un soutien au marché
dutravail.
Dans les économies émergentes, le
resserrement des politiques monétaires
a réussi à réduire la surchaue, atté-
nuant du coup certaines pressions
des prix des matières premières et de
l’ination. À ce stade-ci, nous pensons
que l’essentiel du durcissement des
politiques monétaires est passé; nous
restons d’avis que, malgré les tours de vis
répétés des autorités, leurs restrictions
ne vont pas jusqu’à couper les ailes du
puissant dragon chinois. Cela crée un
environnement favorable dans lequel
les prix du brut ont baissé de plus de
14 % par rapport à leur dernier sommet
alors que le prix de l’essence à la pompe
a aussi nettement reculé. Même si les
prix du pétrole devaient récupérer
une partie de leurs pertes récentes, la
baisse des prix de l’énergie soutiendrait
encore la croissance économique alors
que les exportations bénécieront d’une
expansion des économies étrangères.
Tout bien compté et malgré l’incertitude
des problèmes de dettes souveraines
dans la zone euro, les conditions de
crédit mondiales demeurent favorables;
les prots augmentent encore, les entre-
prises investissent et la menace d’un
choc des approvisionnements pétroliers
se dissipe. L’indicateur avancé de l’acti-
vité économique mondiale de l’OCDE
laisse toujours entrevoir une croissance
du produit intérieur brut (PIB) mondial
de 4,0 % cette année.
Après la meilleure séquence en matière
de création d’emplois depuis cinq ans
(729 000 emplois en quatre mois), la
création d’emplois salariés a déçu en
se limitant à 54 000 postes en mai. Ce
résultat, le plus mauvais depuis septembre
2010, était décevant car il survient en
l’absence de tensions sur le marché du
crédit et lors d’une augmentation robuste
des prots des entreprises. C’est pourquoi
nous devrons attendre les
prochaines statistiques pour
voir si cette anémie empire
au point de contredire notre
pré vision d’accélération de
la croissance du PIB au
deuxième semestre de 2011.
Cela dit, il n’est pas excep-
tionnel de voir des mois plus
faibles suivre quelques mois
La création d’emplois décélère
milliers (variation m/m)
Réel
Moyenne
mobile
6 mois
Économie et Stratégie BNGF
États-Unis : L’emploi stagne en mai, les salaires montent
93
94
95
96
97
98
99
100
101
102
103
janv. 2007 janv. 2008 janv. 2009 janv. 2010 janv. 2011
-900
-800
-700
-600
-500
-400
-300
-200
-100
0
100
200
300
400
500
2000 2002 2004 2006 2008 2010
Malgré la déception,
la création d’emplois
demeure positive…
Indice (Déc. 2007 =100)
Variation mensuelle des effectifs salariés Salaires payés* et niveau d’activité
* Soit le produit des emplois salariés, des heures
travaillées et des salaires horaires
Impact du
recensement
2010
Emplois
Salaires
…et la masse salariale
a atteint un nouveau sommet
États-Unis Marchés financiers
Le prix de l’incertitude
Après avoir bondi à près de 4 % au
début du deuxième trimestre, les
actions mondiales mesurées par
l’indice MSCI tous pays (en USD) ont
cédé plus de la moitié de leurs gains et
présentent maintenant un rendement
négatif depuis le début de l’année. Ce
revers tient à l’incertitude suscitée
par les perspectives de croissance
mondiale dans les économies
émergentes et à l’action de nombreux
pays industrialisés pour gérer leur
surendettement, avec, en première
ligne, ceux d’Europe, dont la Grèce,
l’Irlande, le Portugal et l’Espagne.
Au Canada, à la n de juin, l’indice
S&P/TSX avait perdu la totalité de sa
hausse de l’année. Le repli touche
surtout les ressources naturelles, dont
les bénéces étaient inférieurs aux
prévisions. Heureusement, la plupart
des autres secteurs de l’indice global
ont dégagé une rentabilité supérieure
aux attentes. Malgré l’incertitude, les
tensions nancières calculées par la
Réserve fédérale américaine restent
bien inférieures à des niveaux qui
dénoteraient une aggravation marquée
des tensions économiques. En fait, le
mouvement de révision des indices
Ratio
NBFG Economy & Strategy
Le ratio cours/valeur comptable demeure prudent
Ratio cours/valeur comptable de l’indice S&P 500
1.2
1.6
2.0
2.4
2.8
3.2
3.6
4.0
4.4
4.8
5.2
86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10
142
140
138
136
134
132
130
128
126
124
122
120
118
116
114
112
118
116
114
112
110
108
106
104
102
100
98
2005200620072008200920102011
Indice (échelle log) Indice (échelle log)
Production industrielle mondiale(g)
Indicateur économique avancé(d)
Économie et Stratégie BNGF
Monde : Accès de faiblesse et non
l’annonce d’une récession
Production industrielle mondiale et indicateur économique avancé