Atelier de renforcement des capacités des membres du RECEIAC en matière de changements climatiques et REDD+ (Douala, Cameroun: 05-07 avril 2017) __________________________ Déclaration de Marrakech ou l’Accord de Paris en action _________________________ Michel NDJATSANA Expert Environnement COMIFAC Douala, le 05 avril 2017 Contexte En entérinant un nouveau régime multilatéral sur le climat, l'Accord de Paris a impulsé une dynamique inédite, à travers ses objectifs ambitieux: orienter les pays vers des trajectoires de développement bas-carbone et résilientes au changement climatique; passer à une économie mondiale neutre en émissions de gaz à effet de serre avant la fin du siècle; enfin, canaliser les flux financiers ainsi requis pour une reconfiguration profonde des économies. Contexte (suite) • Une telle ambition suppose faire converger dès maintenant l'ensemble des acteurs vers ces objectifs. La CdP22, dite "COP de l'action", peut et doit y contribuer. • L'Accord de Paris apportait un signal fort, et la dynamique de sa ratification a été surprenante par sa rapidité. Qui aurait pu imaginer, le 12 décembre 2015, que ce texte, déjà signé par 97 États responsables de plus des deux-tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre, entrerait en vigueur le 4 novembre 2016, juste avant le démarrage de la COP22? C'est le traité international le plus rapidement entré en vigueur de l'Histoire. • Il fournit avant tout un cadre à long terme pour l'action dans la lutte contre le changement climatique. Mais il convient désormais de le nourrir afin de mobiliser l'action de l'ensemble des États et des acteurs non-étatiques, et cela sans attendre 2020, date de fin de la deuxième période d'engagement du protocole de Kyoto. Enjeux de la CdP 22 Au terme des deux semaines de la CdP22, la réussite du sommet pourra se juger à l'aune des avancées sur sept enjeux principaux. Trois de ces enjeux relèvent directement de la responsabilité de la présidence marocaine et des négociateurs mandatés par les différents États. Mais les quatre autres relèvent de la mobilisation des acteurs non-étatiques dans le cadre de l'Agenda mondial de l'action climatique, auquel les deux "championnes de haut niveau" Laurence Tubiana et Hakima El Haite apportent leur contribution. Hakima El Haite, la ministre marocaine de l'Environnement, et Laurence Tubiana, ambassadrice française chargée des négociations sur le changement climatique Hakima El Haite, la ministre marocaine de l'Environnement, et Laurence Tubiana, ambassadrice française chargée des négociations sur le changement climatique Enjeux CdP 22 • E1: Maintenir le caractère universel de l'Accord de Paris, qui en fixant les mêmes objectifs à tous les États, développés et en développement, les inclut dans un régime commun, même si celui-ci demeure différencié en fonction des circonstances nationales. • E2: Concrétiser l'aide aux pays en développement les détails des moyens promis aux pays en développement, pour les aider à atteindre leurs objectifs dans le cadre de l'Accord de Paris, demandent à être précisés. Il s'agit notamment des outils et moyens visant: au renforcement des capacités de ces pays en développement pour l'atteinte des objectifs; à la mobilisation de flux financiers internationaux s'élevant au minimum à 100 milliards de dollars par an d'ici à 2020; à la mise en œuvre des politiques nationales contenues dans les engagements volontaires des États, maintenant appelés Contributions Nationales Déterminées (CDN) enfin, à la stimulation des transferts de technologies Enjeux CdP 22 • E3: Évaluer les avancées Troisième et dernier enjeu de taille pour les négociateurs: entamer les discussions sur la construction du cadre de transparence dans lequel s'inscrivent désormais l'ensemble des acteurs, et qui doit permettre de faire, au fil du temps, un état des lieux des avancées par rapport aux objectifs de l'Accord de Paris. Ce cadre de transparence devra s'appuyer sur des indicateurs pertinents, relatifs évidemment aux inventaires d'émissions de gaz à effet de serre des États, mais aussi aux politiques mises en œuvre et aux transformations sectorielles obtenues. Ce cadre de transparence est essentiel, car il permettra d'informer et de guider l'action des États, mais également celle des acteurs non-étatiques. Cette transparence constitue à la fois le gage du respect des engagements actuels et le principal moteur du renforcement de l'ambition des actions climatiques, qui demeure indispensable pour rester en dessous de 2°C d'augmentation de la température moyenne. Enjeux CdP 22 • E3: 4. Soutenir les initiatives territoriales Tout au long de la COP22, les initiatives et engagements des acteurs non-étatiques, soutenus le cas échéant par les États, viendront nourrir l'agenda mondial de l'action climatique. Cette mobilisation non-étatique s'articule autour de quatre (04) types d’acteurs. a. Les collectivités territoriales. Fer de lance de la transition vers des économies bascarbone, aux premières loges pour les questions liées à l'accès à l'énergie ou aux transports, mais aussi à l'adaptation et à la résilience des territoires, les collectivités territoriales – ou pour utiliser la terminologie anglo-saxonne, les acteurs infranationaux – ont vu leur rôle reconnu dans le cadre de l'Accord de Paris. Les réseaux et coalitions de ces acteurs (Cités et Gouvernements locaux unis, C40, Cities Climate Finance Leadership Alliance...) regroupent des collectivités de tailles diverses, allant de quelques milliers d'habitants jusqu'à la Californie, sixième économie du monde. Leur plus petite taille et les projets cohérents "de territoire" qu'ils peuvent construire autour de la transition énergétique leur permet d'amplifier l'action des États. la lutte contre changement climatique est par ailleurs inscrite dans le nouvel agenda urbain adopté à Quito lors de la Conférence Habitat III. Enjeux CdP 22 • E5: Impliquer le secteur financier Deuxième communauté à impliquer: celles des acteurs du secteur financier, qu'ils soient assureurs, investisseurs, gestionnaires d'actifs, banquiers, régulateurs. Peu présents sur ces questions il y a encore cinq ans, ces acteurs ont également vu leur rôle souligné par l'Accord de Paris, avec son objectif "d'alignement des flux financiers" sur les objectifs climatiques. Les coalitions ont également fleuri (Portfolio Decarbonization Coalition, Global Investor Coalition on Climate Change, 5 Voluntary Principles for Climate Mainstreaming...), invitant les institutions signataires à évaluer et publier leur exposition au risque carbone, à réduire l'empreinte carbone de leur portefeuille, à engager un dialogue actionnarial ou encore à "désinvestir" des énergies fossiles. Les événements en amont de la CdP (Climate Finance Day, IDFC Climate Finance Forum) ou au cours de celle-ci permettront à ces acteurs de présenter leurs avancées et de renforcer leurs engagements. Enjeux CdP 22 • E6: Instaurer des prix du carbone Troisième mobilisation d'acteurs à conforter, même si elle est plus protéiforme: celle des entreprises mettant en place des prix internes du carbone, afin d'orienter les comportements et les investissements de leurs cadres, chercheurs, salariés, clients, prestataires... Ces prix internes du carbone permettent aux entreprises d'anticiper et parfois de compléter les prix du carbone mis en place par les États. Enjeux CdP 22 Mettre en place des prix du carbone ne constitue pas l'alpha et l'oméga de la transition vers une économie bas-carbone, mais c'en est une condition nécessaire. Cet outil a été popularisé au niveau des entreprises, des collectivités territoriales et des États par un certain nombre d'initiatives menées notamment par les Nations unies ou par la Banque mondiale (Carbon Disclosure Project, Business Leadership on Carbon Pricing, Carbon Pricing Leadership Coalition...). Enjeux CdP 22 (suite et fin) • E7: 7. Repenser l'agriculture Quatrième et dernière coalition, stratégiquement importante: celle relative aux engagements et actions autour de l'initiative "Triple A – Adaptation de l'agriculture africaine". Cette initiative, portée notamment par le pays hôte de la CdP22, est doublement intéressante. D'une part, le changement climatique menace particulièrement l'agriculture, souvent fragile, de ce continent. Ensuite, la perspective d'un monde neutre en émissions de gaz à effet de serre ouvre pour l'agriculture, pour les nouvelles pratiques dans l'utilisation des terres et enfin pour les sources d'énergie et matériaux biosourcés un vaste champ de possibilités nouvelles. Ces opportunités doivent être gérées de manière coordonnée et s'appuyer aussi sur l'initiative "4 pour 1 000" (augmenter de 4 pour 1 000 la capacité de stockage du carbone dans les sols), présentée par la France l'an dernier à la CdP21. . Au programme de la CdP 22 1- Vingt-deuxième session de la Conférence des Parties (CdP 22) 2- Douzième session de la Conférence des Parties siégeant en tant que réunion des Parties au Protocole de Kyoto (CMP 12) 3- Quarante-cinquième session de l'Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique (SBSTA 45) 4- Quarante-cinquième session de l'Organe subsidiaire de mise en œuvre (SBI 45) 5- Deuxième partie de la première session du Groupe de travail spécial sur l'Accord de Paris (APA 1.2) Première session de la Conférence des Parties siégeant comme Réunion des Parties à l’Accord de Paris (CMA 1) !!!!! LES DATES DE LA CONFERENCE DATES ACTIVITES PARTICIPANTS 1 – 2 Novembre Session préparatoire PMA 3 – 4 Novembre Session préparatoire 1- Groupe Africain des Négociateurs 2- Petits Etats insulaires en Développement 5 – 6 Novembre Session Préparatoire G 77 + La Chine 7 Novembre Cérémonie conjointe d’ouverture de la Conférence Tous 7 – 12 Novembre Travaux des Organes de la Convention (SBI, SBSTA, APA) Tous 14 novembre Clôture des travaux d’organes de la Convention (SBI, SBSTA, APA) Tous 15-17 Novembre Segment de Haut Niveau Ministre + Experts 18 Novembre Cérémonie de Clôture de la Conférence Tous OBS Après le succès de l'Accord de Paris, l'urgence climatique demeure et il ne faut pas de temps mort: la CdP de Marrakech doit marquer de nouvelles avancées. La COP22 à Marrakech, qui s'est déroulée du 7 au 18 novembre 2016, avait été présentée comme la COP de l'action, celle qui concrétiserait l'Accord de Paris. Le ressenti interne fut plutôt celui d'une latence certaine et les résultats sont assez limités. Suite à l'Accord de Paris, Christiana Figueres, secrétaire générale de la CCNUCC, avait clamé que la "partie facile" était derrière nous, que le vrai travail s'annonçait maintenant : l'implémentation. Voici les éléments principaux, propres à dresser l'atmosphère et le bilan de la CdP 22 Quid du bilan de la CdP 22? Cette CdP-post Paris, qui a pris ses quartiers à Marrakech, s'est ainsi présentée comme la "COP de l'action" ou encore "COP de l'Afrique", montrant clairement une volonté marocaine de reprendre le flambeau d'une présidence française largement saluée d'une part ; et de mettre en avant le rôle des pays en développement, particulièrement l'Afrique, d'autre part. Quid du bilan de la CdP 22? (suite) La nouvelle de l'élection du nouveau président à la tête des Etats-Unis, reconnu comme climato-sceptique avéré, arrive comme un cheveu dans la soupe au troisième jour seulement de la conférence. Cette nouvelle inquiétante sera rapidement enveloppée sous une onde de discours rassurants (évitant soigneusement de citer l'homme), rappelant le caractère irréversible de l'Accord de Paris, l'engagement des Parties à prendre au sérieux la question climatique et débouchant in fine sur une déclaration politique reprenant les points essentiels de l'Accord de Paris : La proclamation de Marrakech pour le climat et le développement durable. Elle ne nous apprend rien de neuf mais est réclamée par les Parties comme un message à l'encontre de la future administration Trump. De la soft politic! Quid du bilan de la CdP 22? (suite) A Marrakech, l’on a vécu l'établissement d'un calendrier de décisions pour les deux années à venir (jusqu’en 2018). L'accord de Paris étant entré en vigueur le 4 novembre 2016, la première session de la CMA, soit l'organe de décision des Parties à l'Accord, a eu lieu durant la CdP22 et conjointement à cette dernière. Deux textes ont été émis par ces organes respectifs : la décision de la CMA1 et la décision de la CdP22 ; tous deux incluant un appel à accélérer les travaux. Il a été décidé d'avancer de deux ans la rédaction du règlement de l‘Accord de Paris (le "manuel d'opération"), soit de l'achever en 2018 plutôt qu'en 2020. Quid du bilan de la CdP 22? (suite) Les Parties ont accueillies favorablement les ratifications de l'Amendement de Doha au Protocole de Kyoto et exhortent les autres à le faire dès que possible. Les Parties ont demandé au Président de la COP de prendre des dispositions pour l'organisation du Dialogue de facilitation mentionné dans la décision 1 / CP.21 et faire rapport à la CdP 23 (2017). Les parties prennent note des résolutions sur les changements climatiques adoptées par l'Organisation Internationale sur l’Aviation Civile Internationale (OACI). Les parties accueillent favorablement l'adoption de l'Amendement de Kigali au Protocole de Montréal. Quid du bilan de la CdP 22? (suite) Les groupes de travail techniques (moyens d'implémentation, mise en œuvre des NDCs et mise en œuvre de Paris) ont initié quelques décisions à avancées variables: la prolongation du Mécanisme International de Varsovie sur les pertes et préjudices, qui devait arriver bientôt à terme sur le dossier du financement, les pays riches ont réitéré leur intention de mobiliser collectivement 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 pour le financement climat un des sujets les plus politiques de cette CdP aura été l'avenir du Fonds pour l'Adaptation, dont les pays en développement souhaitent qu'il soit reconnu comme un fonds officiel d'implémentation de l'Accord de Paris (il s'adresse particulièrement à l'adaptation, qui reste le parent pauvre des négociations ; ses organes de décision et de gestion sont plus équilibrés entre pays en développement et pays développés que les autres fonds - sans compter des modalités d'accès plus souples. Bien que cette décision ait été reportée à la COP24 en 2018 un peu plus de 81 milliards de dollars ont été promis pour ce Fonds pour l'année 2017. Quid du bilan de la CdP 22? (suite) qu'en dépit de l'absence de décisions réelles, énormément d'initiatives ont été lancées ou renforcées en marge de la COP, visant à accroître l'engagement et l'ambition pour le climat: l'initiative Adaptation Agriculture Afrique (AAA) de la présidence marocaine, regroupant 27 pays et visant à favoriser l'adaptation des agriculteurs africains à travers une meilleure gestion des sols, de l'eau et des risques. le travail combiné des deux 'championnes' pour le climat, Hakima El Haité et Laurence Tubiana, ayant conduit au Partenariat de Marrakech pour l'action mondiale en faveur du climat, invitant acteurs étatiques et non étatiques à s'engager pour le climat et contribuer à la mise en œuvre des CDNs Les deux championnes ont également mis en place la plate-forme "2050 pathways", un projet qui regroupe des pays, des villes et des entreprises s'engageant à atteindre le "100% zéro carbone" d'ici 2050. Les deux projets ci-dessus ont pour objectif de contribuer au renforcement d'ambition nécessaire afin de limiter le réchauffement de la planète à 2°C, en intégrant les acteurs privés dans l'effort global. Quid du bilan de la CdP 22? (suite) Lancement du Fonds Bleu pour l’Afrique centrale que doit abriter la République du Congo Lancement de l'Alliance mondiale pour les technologies propres par la Fondation Solar Impulse des engagements nouveaux au sein de la coalition "We Mean Business" l’Engagement de Marrakech pour l’encouragement des marchés de capitaux verts en Afrique etc. La Proclamation de Marrakech (1/3) La Proclamation de Marrakech pour l’action en faveur de notre climat et du développement durable (MAP) est une initiative de la Présidence marocaine M. Aziz Mekouar, de la Présidence de la CdP 22, a donné lecture de ladite Proclamation en séance plénière le Jeudi 17 novembre 2016. Ce sont les Chefs d’États, de gouvernements, et délégations, rassemblés à Marrakech, en sol africain, pour le segment de haut niveau de la CdP 22, de la CMP 12 et de la CMA 1, à la gracieuse invitation de Sa Majesté le Roi du Maroc, Mohammed VI, qui ont prononcé cette proclamation afin de signaler un changement vers une nouvelle ère de mise en œuvre et d’action en faveur du climat et du développement durable. Après avoir reconnu le rythme alarmant du réchauffement climatique, ils se réjouissent de l’entrée en vigueur rapide de l’accord Se réjouissent de ses objectifs ambitieux, sa nature inclusive, et sa conformité à l’équité et au principe des responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives, eu égard aux différentes situations nationales, et affirment leur engagement pour sa mise en œuvre complète. La Proclamation de Marrakech (2/3) Relèvent pour s’en réjouir, l’élan au niveau mondial de lutte contre les changements climatique et ce d’autant qu’il est guidé non pas par les gouvernement seuls mais aussi par la science, le monde des entreprises et toutes autres actions à tous niveaux se donnent pour tâche aujourd’hui de perpétuer cet élan, allant de l’avant délibérément pour réduire les émissions de GES et pour encourager les efforts en matière d’adaptation, favorisant et appuyant ainsi le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et ses Objectifs de développement durable (ODD). Appellent: (i) à un engagement politique des plus fermes afin de lutter contre les changements climatiques comme priorité urgente. (ii) à une solidarité forte avec les pays les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques et tiennent à souligner la nécessité d’appuyer les efforts visant à améliorer leur capacité d’adaptation, à renforcer leur résilience et à réduire leur vulnérabilité. (iii) toutes les Parties à renforcer et à soutenir les efforts pour éradiquer la pauvreté, assurer la sécurité alimentaire et prendre des mesures rigoureuses pour faire face aux défis des changements climatiques dans le domaine de l’agriculture, (iv) à rehausser d’urgence leurs ambitions et à renforcer leur coopération afin de combler l’écart entre les trajectoires d’émissions actuelles et celles requises pour atteindre les objectifs à long-terme de limitation de la température fixés par l’Accord de Paris, (v) à une augmentation des financements, des flux et de leur accès, conjointement avec une amélioration de la capacité et de la technologie, y compris des pays développés vers les pays en développement. La Proclamation de Marrakech (3/3) les pays développés Parties, réaffirment leur objectif de mobiliser 100 milliards USD, à l’unanimité, appellent à davantage d’action climatique et d’appui, bien avant 2020, en prenant en compte les besoins spécifiques et les circonstances particulières des pays en développement, des PMA ainsi que ceux particulièrement vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques. Eux qui sont Parties au Protocole de Kyoto, encouragent la ratification de l’Amendement de Doha et, collectivement, appellent tous les acteurs non-étatiques à se joindre à eux pour une action et une mobilisation immédiates et ambitieuses, s’appuyant sur leurs importantes réalisations, notant les multiples initiatives et le Partenariat de Marrakech pour l’action climatique globale lui-même, lancé à Marrakech. Ils relèvent que la transition requise de leurs économies pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris fournit une opportunité positive et substantielle pour une prospérité accrue et un développement durable et qu’à cet égard la Conférence de Marrakech marque un point d’inflexion important dans leur engagement pour rassembler la communauté internationale dans son ensemble afin de relever un des plus grands défis de notre temps. Ils concluent qu’au moment où l’on se tourne dorénavant vers la mise en œuvre et l’action, ils renouvellent leur détermination de vouloir inspirer la solidarité, l’espoir et l’opportunité pour les générations présentes et futures. Conclusion et perspectives • La stratégie d’organisation des travaux à CdP 22 de Marrakech n’a pas permis aux Parties de s’engager dans un débat de fond sur la plupart des points prévus à l’agenda des travaux des différents organes. • Il va falloir s’attendre à des agendas très denses pour les échéances futures sous la CCNUCC pré2020. • Peut-être qu'une présidence des îles Fidji en tant qu’Etat insulaire permettra de mieux comprendre à quel point l'urgence climatique est réelle, comme la CdP 22 a tenté de le faire pour l'Afrique. • Peut-être que les multiples initiatives parallèles déboucheront sur des engagements ambitieux et bienvenus. • Peut-être que la convergence des volontés permettra réellement de diminuer la courbe folle de l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre que nous connaissons aujourd'hui. Conclusion et perspectives (suite et fin) • Si les signaux envoyés se montrent positifs, le temps n'est plus à la tergiversation: les rapports scientifiques sont indéniables, la fenêtre d'opportunité pour éviter la catastrophe se compte aujourd'hui en une poignée d'années. • Les pays membres de la COMIFAC continueront, suivant une approche harmonieuse et coordonnée veiller à ce que les décisions Post-Paris renforcent effectivement les acquis du bassin du Congo et que la mise en œuvre effective de leurs CDNs successives et du processus REDD+ soutenue par des appuis appropriés de la communauté internationale leur permet de contribuer de manière substantielle à la lutte globale contre le changement climatique et à l’émergence effective du développement durable en Afrique centrale. Patricia Espinosa Nouvelle Secrétaire exécutive de la CCNUCC