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De plus, elles sécrètent au niveau de la surface épithéliale des molécules
antimicrobiennes telles les bactériocines et rentrent en compétition pour l'accès à des
récepteurs de l'hôte.
3) Une fonction trophique : les bactéries jouent un rôle trophique en facilitant la
prolifération et la différentiation épithéliale et en promouvant le système immunitaire.
Globalement, on reconnaît que la flore luminale joue davantage un rôle métabolique et
participe à la barrière intestinale alors que la flore adhérente de la muqueuse a plus une
fonction trophique.
La barrière intestinale qui protège l'hôte contre des agents pathogènes ou des
antigènes indésirables est composée d'une couche de mucus, de l'épithélium, de la
lamina propria – siège principal des cellules du système immunitaire – des vaisseaux, de
l'innervation et du péristaltisme intestinal.
La flore bactérienne ne constitue pas seulement un autre composant de cette barrière
mais réagit en symbiose avec plusieurs de ces compartiments.
Ainsi, la flore bactérienne stimule la composante "sécrétoire" de cette barrière, par la
production de la couche de mucus et des peptides antibactériens et, d'autre part, favorise
la composante "physique" de cette barrière, par la production de substances protégeant
ou réparant l'épithélium (N-cadherin, acides gras à chaînes courtes, etc.) (Mahida, 2004).
De plus, les cellules de l'épithélium intestinal – en collaboration étroite avec le
contenu intraluminal – jouent un rôle crucial dans la stimulation et la modulation du
système immunitaire inné et adaptatif (Pickard, 2004). En bref, l'activation du système
immunitaire inné est basée sur la reconnaissance de composants moléculaires bactériens
par des récepteurs spécifiques, dont entre autres les récepteurs qualifiés de "Toll-like
receptors" et ceux de la famille "NOD".
La reconnaissance de composés bactériens par ces récepteurs va entraîner une réaction
en chaîne, très complexe entraînant l'activation de facteurs de transcription (NF-kB), qui
stimule la production de gènes codant la synthèse des cytokines inflammatoires.
Le contact permanent de l'épithélium digestif et du contenu intraluminal – y compris
bactérien – provoque dès lors une stimulation continue du système immunitaire au sein