Cours de formation continue « Phytothérapie et

Laromathérapie et la phytotrapie sont deux techniques thé-
rapeutiques en général bien tolérées – y compris chez la per-
sonne âgée. Toutefois, elles n’ont apparemment pas la place
qu’elles méritent dans la prise en charge, en particulier chez la
personne âgée. Voici quelques options thérapeutiques présen-
tées lors du cours de formation continue « Phytothérapie et
gastroentérologie » de la Société Suisse de Phytothérapie Mé-
dicale.
Le tube digestif savère bien plus complexe que l’on pensait et on
ne cesse de lui découvrir de nouvelles fonctions. Ainsi, on connait
maintenant le système nerveux entérique, le « deuxième cerveau »
qui pourrait expliquer en partie les interactions système digestif-
aspect émotionnel. Il est aussi étroitement lié et apparenté au sys-
tème immunitaire et joue un rôle dinterface « intérieure » entre
lenvironnement (aliments, boissons) et notre milieu intérieur.
Pour le Dr Pierre-Olivier Tauxe, médecin praticien à Lau-
sanne, le 21e siècle va nous conduire à la découverte du tube diges-
tif et du système immunitaire auquel il est lié, pour lesquels, il faut
bien lavouer, nos connaissances sont très fragmentaires.
Outre les autres fonctions citées ci-dessus, le tube digestif
sert certes à nous nourrir mais il fournit aussi de la nourriture à
notre  ore intestinale, les probiotiques. Ces nutriments – les fruc-
tanes en particulier – sont indispensables à un bon équilibre de
la  ore intestinale. Il s’y ajoute qu’une alimentation trop stérilisée
va prévenir un réensemencement régulier de la  ore intestinale.
La prescription inappropriée d’antibiotiques ne fait qu’aggraver le
problème.
Pour renouveler la ore intestinale, on peut ainsi donner des
probiotiques ou des boissons riches en levures et bactéries comme
le ké r ou le kombucha.
Cours de formation continue « Phytothérapie et gastroentérologie » de la SSPM
Quelques recettes contre des problèmes
digestifs courants
Nous sommes par ailleurs exposés à de nombreux facteurs de
perturbation de notre écologie intestinale tels que les antibiotiques,
les AINS, les inhibiteurs de la pompe à proton, les corticoïdes, lal-
cool en excès, une nourriture trop épicée et les coloscopies. Ces
dernières éliminent en e et la  ore intestinale normale et il n’est
pas rare qu’il faille à un patient deux à trois mois pour récupérer
un transit normal après un tel examen. Et ces facteurs sont dau-
tant plus délétères chez la personne âgée.
Pour le Dr Tauxe, les médicaments de synthèse peuvent être
remplacés dans huit à neuf cas sur dix par de la phytothérapie.
Quelques pathologies courantes
Pour les troubles œsophagiens, le re ux, lacidité gastrique et les
dyspepsies, lintervenant recommande les hydrolysats et déviter
les huiles essentielles en raison de leur e et irritant. On utilise-
ra un hydrolysat de verveine, à raison dune cuillerée à soupe (CS)
3 x/j dans de leau, pour ses e ets anxiolytiques, calmants et anti-
in ammatoires au niveau de la muqueuse gastrique. Elle permet
de rééquilibrer le rapport acidité-mucus protecteur. Lhydrolat de
camomille – une CS 3 x/j dans de leau – sont particulièrement
indiqués dans les douleurs œsophagiennes fonctionnelles en rai-
son de leur e et antispasmodique sur la musculature lisse. LAloe
Vera contient quant à lui des composés ayant un e et anti-in am-
matoire et protecteur des muqueuses (une CS de gel 3 x/j dans de
l’eau).
Dans les « insu sances digestives » hautes et les « crises de
foie» – qui sont souvent la conséquence d’un manque dacidité
gastrique et dun dé cit denzymes digestives au niveau duodénal,
le Dr Tauxe recommande les principes amers pour stimuler lappé-
tit et activer les fonctions digestives. Il existe en outre des plantes
cholagogues (contractent la vésicule biliaire, à éviter en cas de
lithiases vésiculaires) et des plantes cholérétiques (stimulent lex-
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crétion biliaire). Le dernier groupe est représenté par les plantes
digestives, stomachiques et eupeptiques, qui facilitent globalement
la phase digestive haute.
Contre la constipation, il existe des traitements doux comme la
rhubarbe sauvage (Rumex crispus) et le noyer (Juglan regia, sous
forme de macérat glycériné) à raison de 3 x 10 gttes/j dans un verre
d’eau.
On peut aussi prescrire le pissenlit (Taraxacum de Ceres®), à
raison de 3 x 3 gttes/j dans un verre deau. Ce dernier, contraire-
ment au deux préparations précédentes peut être utili en conti-
nu.
On peut aussi faire appel à lIberogast®, une préparation com-
merciale à base de neuf extraits de plantes, à une dose de 3 x
20gttes/j.
Pour « drainer » le foie, on utilisera lartichaut (Cynara, en spa-
gyrie ou teinture-mère [TM]), le pissenlit (Taraxacum, spagyrie ou
TM), la chélidoine (spagyrie ou TM), l’HE de romarin et l’HE de
Lédum du Groenland.
Une fl ore intestinale saine pour un bon transit
Pouréquilibrer la ore intestinale, on administrera des probio-
tiques (ex. Lactibian) ou de la TM de propolis (en cas de psence
de  ore pathogène).
Parallèlement, il faut faire une anamnèse alimentaire pour éli-
miner les aliments irritants pour le côlon et exclure une allergie
manifeste ou latente au gluten. Un régime sans gluten peut être
justi é même en labsence danomalies de laboratoire. On peut
proposer un essai de trois semaines pour con rmer le diagnostic.
Il existe aussi un test génétique très able chez l’adulte mais il est
coûteux (environ 450 francs) et pas toujours pris en charge par les
caisses-maladie. Il faut toutefois garder à lesprit, comme la sou-
ligné lintervenant, qu’il est très di cile dobtenir un changement
dhabitude alimentaire tant cet aspect de notre vie est associé à un
cu culturel et a ectif forts.
N’oublions pas non plus que lindustrie alimentaire ajoute sou-
vent des  bres qui peuvent avoir un e et irritant.
ACTUALITÉ
·
CONGRÈS
ANNONCE PRÉLIMINAIRE
Vol. 2 _ N° 02 _ avril 2013 _ www.medinfo-verlag.ch
info@
gériatrie
FORMATION CONTINUE
5
Parkinson et épilepsie
FORUM MÉDICAL
5
Ostéoporose et le rôle du calcium
5
Soins palliatifs et thérapie des douleurs
CONGRÈS
5
curaviva 2013, Lausanne
FORMATION CONTINUE 5
Parkinson et épilepsie
FORUM MÉDICAL Ostéoporose et le rôle du calcium
Soins palliatifs et thérapie des douleurs
CONGRÈS curaviva 2013, Lausanne
Vol. 2 – N° 02 – avril 2013
Qu’est-ce qu’il y aura dans le prochain numéro ?
Les vertus du massage sur les troubles abdominaux
L’intestin réagissant à notre état émotif, les plantes à e et spasmoly-
tique sur le système nerveux végétatif ont leur place dans la prise en
charge des douleurs abdominales fonctionnelles. Laromathérapie a
là une place de choix, ce dautant plus que la solution sera adminis-
trée par un massage du ventre. On agit ainsi « directement où ça
fait mal ». En outre, on aura non seulement un e et neurologique
mais le massage a lui-même un e et calmant. Dans les hôpitaux
et les maisons de retraite, voire dans le cadre des soins à domicile,
le patient a souvent besoin de bien plus que de soins médicaux, à
savoir de chaleur et de contact humain. Le toucher-massage peut
ainsi donner à la relation patient-soignant la dimension humaine
qui lui fait parfois défaut.
Un problème courant mais rarement évoqué en médecine
Le Dr Barbara Kramer, FMH médecine générale, Sion, a présen-
té le traitement d’un problème dont on parle rarement, à savoir le
traitement des aphtes. Elle recommande pour ce faire des plantes
à tanins et/ou à mucilage sous forme dextraits ou de teinture-
mère pour gargarismes et bains de bouche. Parmi les plantes à
tanins  gurent entre autre lhamamélis (Hamamelis virginiana),
le potentille (Potentilla erecta), la camomille (Matricaria chamo-
milla), la sauge (Salvia o cinalis), la petite mauve (Malva syl-
vestris), le spilanthes (Spilanthes olereaca) et surtout le cortex de
chêne, qui contient 20 % de tanins (Quercus robur).
On utilise lécorce de chêne sous forme de macérat glycériné
en gemmothérapie à une dilution à un dixième en spray buccal.
Entre le traitement des pathologies organiques du tube diges-
tif, nécessitant en générale une prise en charge médicale habituelle
(pharmaco-chimique) ou chirurgicale, et labstention thérapeu-
tique pour des troubles fonctionnels souvent mal dé nis, la phyto-
aromathérapie a par conséquent une place de choix dans la prise
en charge de ces pathologies, même à un âge avancé.
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