Signalements d’agrégats de cancers : comment sont-ils investigués ? BEH 49/50 2005, 20 Décembre 2005 Contexte • Aujourd’hui, intérêt croissant pour les questions de risques liés à l’environnement. • Liens entre environnement et cancers mal établis. • Inquiétudes à la fois dans le monde médical et dans la population générale. • Nombreuses investigations menées, aboutissant rarement. Comment émergent les signalements d’agrégats ? • Agrégat : plusieurs cas de cancer (en général du même type), au sein d’un groupe d’individus, d’une zone géographique plus ou moins limitée, au cours d’une période de temps réduite. • Sources de nuisance de proximité, inquiétudes majeures de la population. • Probabilité augmentée d’être un agrégat si : – Un seul type de cancer, – Un cancer de type rare, – Un type de cancer dans une population non habituellement touchée. Historique Méthode d’investigation des agrégats de cancer • Investigations par les Ddass, les Cire. • Guide de l’INVS, inspiré du Center for Disease Control. – Validation du signalement ; – Recherche d’informations sur la pathologie ; – Recherche d’informations environnementales dans les bases de données existantes (Ministère de l’Environnement, Drire, services techniques des communes) ; – Calculs statistiques pour tester l’hypothèse d’association entre une exposition identifiée et la survenue des pathologies Le hasard reste l’explication la plus plausible dans la majeure partie des cas investigués ! Pourquoi ces investigations sont-elles difficiles ? (1) • Cancer : pathologie fréquente +++ • Certains cas apparaissent groupés, sans origine commune. • Difficultés d’évaluation de l’exposition de la population. • Difficultés pour définir les populations à risque, les limites dans le temps et dans l’espace. • Informations démographiques, données de référence sur le cancer difficiles à obtenir. • Facteurs de risques de cancer identifiés, mais pas les causes. • Interprétation trop hâtive des conséquences d’un facteur local environnemental. Pourquoi ces investigations sont-elles difficiles ? (2) Au total, ces agrégats suspects sont attribués le plus souvent au hasard, ou à des expositions suspectées qui ne peuvent pas être documentées. Comment communiquer avec le public ? (1) • Démarche claire, transparente, mise en œuvre rapide d’une investigation, en y associant la population : – Débuter très tôt la communication, pour permettre aux personnes concernées d’exprimer leur point de vue et de participer le cas échéant à la prise de décision – Communiquer avec les personnes ayant signalé les cas. – Expliquer ce qui est connu ou ce qui ne l’est pas, décrire les démarches d’investigation qui sont entreprises. – Faire intervenir les médecins dans le débat. Comment communiquer avec le public ? (2) • Pour autant, conduire les investigations de manière rationnelle ! • n’engager des moyens que si la situation le requiert réellement.