Les dysphasies expressives

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I. Définition, prévalence, diagnostic,
étiologie, différenciation avec un
retard de langage
II. Les différentes dysphasies, symptômes,
aides, évolution, signes d’appel
III. Un trouble rarement isolé
IV. L’accompagnement , les aménagements
pédagogiques
« C’est un trouble du développement du
langage oral qui est
PRIMITIF, SEVERE, DURABLE et
caractérisé par un LANGAGE DEVIANT. »
PRIMITIF = Primaire, structurel, par
opposition à acquis (et donc par opposition à
une aphasie en lien avec un Traumatisme
crânien ou un accident vasculaire cérébral)
SEVERE : évoque la gravité des troubles, mais
la limite du trouble grave est subjective et
difficile à placer, c’est donc surtout lié à
l’évolution de la pathologie au cours du
développement.
DURABLE : évoque la notion de persistance du
trouble même à l’âge adulte, sachant bien-sûr que
les séquelles sont de degré très variable d’une
personne à l’autre.
LANGAGE DEVIANT : l’enfant dysphasique ne
parle pas moins, ni comme un sujet plus jeune, il
parle différemment. On évoque souvent 6
marqueurs de déviance et certains s’accordent
pour dire que la présence de trois de ces 6
marqueurs peut confirmer le diagnostic de
dysphasie
Les 6 marqueurs de déviance
 Trouble de l’évocation lexicale
Trouble de l’encodage syntaxique
Trouble de la compréhension verbale
 Hypospontanéité (sollicitation nécessaire)
 Trouble de l’informativité
 Dissociation automatico-volontaire
Prévalence
La dysphasie touche environ 1% des
enfants d’une classe d’âge.
Le diagnostic de dysphasie
par exclusion de déficit sensoriel auditif, de
déficit moteur des organes de la parole, de
déficience
mentale,
de
troubles
psychopathologiques, de carence éducative, de
carence affective, de lésion cérébrale acquise.
 non pas en bilan initial mais en bilan
d’évolution
en associant les informations données par les
différents bilans
Etiologie des dysphasies :
des facteurs génétiques
 des facteurs neurologiques comme une
anomalie des débits sanguins cérébraux, une
absence d’asymétrie des hémisphères cérébraux
(comme chez les dyslexiques)
Différences entre Dysphasie et
Retard de Langage
Petit rappel de vocabulaire :
Articulation : réalisation pure des sons
Parole : enchaînement des sons entre
eux, puis en syllabes simples, en syllabes
complexes, en mots
Langage : vocabulaire et syntaxe sur le
plan de la compréhension et de l’expression
Retard de langage
Dysphasie
Décalage chronologique
(amélioration avant 6 ans )
Trouble primaire et durable
Simplifications de parole
Déviances phonologiques
Lexique réduit
Troubles de l’évocation
Syntaxe maladroite
Dysyntaxie, agrammatisme
Compréhension normale
Compréhension altérée
Intonation normale
Dysprosodie
Atteinte homogène de la phonologie,
du lexique et de la syntaxe
Écarts de performance entre les
différents niveaux linguistiques
Peu de conscience du trouble
Conscience aiguë du trouble
Les Différents types de DYSPHASIES
(symptômes, aides, évolution, signes
d’appel)
DYSPHASIES RECEPTIVES
DYSPHASIES EXPRESSIVES
Les dysphasies réceptives :
 les plus rares mais aussi les plus graves
 elles touchent la compréhension du langage
 par conséquent : Développement de l’expression
très limité
Cas extrème : agnosie verbale ou surdité verbale
AIDES : recours à des formes linguistiques
non orales (la LSF, la lecture labiale, le langage
écrit) car l’exposition et l’apprentissage d’une
langue par voie visuelle leur permet d’accéder
à une communication et de progresser en
expression orale.
L’évolution de cette dysphasie n’est pas très
bonne ; l’enfant reste souvent pénalisé. Il reste
souvent rivé au concrêt .
Les dysphasies expressives :
les plus fréquentes
 elles touchent trois axes :
1/ recherche et récupération des mots en
mémoire (trouble de l’évocation des mots
ou manque du mot )
on parle de « dysphasie mnésique. »
2/ organisation automatique des mots en
phrases (ordre des mots, marques des temps,
du pluriel, des négations, grammaire en
général…)
On parle de « dys-syntaxie »
(ou « parler télégraphique »).
Elle s’accompagne toujours d’une grande
réduction linguistique (énoncés de
type
mot-phrase ou juxtaposition de deux mots
seulement)
3/ mise en sons des mots, programmation et
réalisation des différents sons.
On parle de « dysphasie phonologique ».
 Un trouble praxique majeur est possible.
L’évolution est la meilleure.
 C’est souvent le langage écrit qui permet
cette bonne évolution car cela donne un
support à l’oral.
Dysphasie Phonologique
+ Dysphasie Syntaxique :
=
« Dysphasie Phonologico-Syntaxique. »
 C’est la
expressives.
plus
fréquente
des
formes
 Troubles expressifs + Troubles marqués en
langage écrit = échec scolaire précoce et
massif (au début de la primaire souvent).
Rééducation :
Mise en place des stratégies de
communication orale
mais aussi des stratégies de lecture et
de passage à l’écrit.
NB : la compréhension est préservée;
l’enfant cherche à communiquer par tous les
moyens (regards, gestes, attitudes,
mimiques, dessins…)
EVOLUTION
syntaxiques :
des
dysphasies
phonologico-
• l’enfant peut parfois rester inintelligible
jusqu’à 7 ou 8 ans avec donc des difficultés
scolaires importantes.
•Le langage écrit, même s’il est troublé aussi, va
malgré tout, aider le langage oral
• souvent une dysorthographie persistera.
«Dysphasie SÉMANTIQUE-PRAGMATIQUE »
 trouble de l’informativité repéré dans les aspects
sociaux de la communication
 trouble de l ’évocation lexicale, langage plaqué,
jargon , néologismes
 écholalie (chez l’enfant jeune)
 « cocktail party syndrome »
caractéristiques des autres dysphasies)
(plusieurs
La Dysphasie : signes d’appel
 Absence de mots à 2 ans, de phrases à 3 ans
Déficit linguistique toujours important à 4 ans
 Si l’enfant compense ses difficultés de langage par des
gestes
Grosses difficultés au niveau des praxies bucco- faciales
Si l’enfant reste inintelligible
Si l’enfant a du mal à trouver ses mots
Si les verbes sont systématiquement à l’infinitif, les mots
fonction absents (dans, avec, par,...)
Non compréhension des consignes à la maison , à l’école…
Caractère « déviant » des erreurs
Troubles associés aux Dysphasies
Troubles spécifiques du langage oral
Troubles spécifiques du langage écrit
(dyslexie/dysorthographie/dyscalculie)
Autres troubles associés à la dysphasie :
Aspects Cognitifs : Accès à la symbolisation,
aux concepts de logique de base, aux images
mentales, à la mémorisation, à la structuration
de l’espace et du temps… compliqué.
 Aspects perceptifs : Discrimination auditive
et visuelle problématiques, troubles visuoconstructifs, perception rythmique et
séquentielle déficitaire
Aspects
psychomoteurs
:
Retard
ou
immaturité neuro-motrice, Retard d’élaboration
du schéma corporel, Retard de latéralisation,
Difficultés praxiques
Aspects comportementaux: Troubles de
l’attention, hyperactivité, Troubles des relations
affectives et du contrôle des émotions ou
difficultés dans l’organisation de la personnalité.
(échec scolaire , scolarisation difficile, mauvaise
estime de soi …: cercle infernal)
L’accompagnement des enfants
dysphasiques
 le plus précoce possible
 déterminé à l’aide des différents bilans et
examens complémentaires, réajustable en
fonction de l’évolution de l’enfant.
 intensif, pluridisciplinaire, en individuel et /ou
en groupe.
 Guidance parentale pour le quotidien
 Conseils d’adaptation et de comportement en
milieu scolaire.
Rééducation Orthophonique :
Basée sur des supports visuels
imagés(pictogrammes, méthode Makaton… )
 gestuels (méthode Borel Maisonny)
 écrits (méthode des jetons avec code
couleur selon la nature des mots, Dynamique
Naturelle de la Parole…)
Versant compréhension:
Tout moyen de facilitation pour la
compréhension :
ajustement du vocabulaire, ralentissement du
débit, reformulation, segmentation des consignes,
information écrite ou gestuelle, pictogrammes et
/ou images
 Vérification
systématique du niveau de
compréhension avant exécution d’une nouvelle
tâche (par adulte ou autre enfant)
Versant expression :
les mêmes aides visuelles facilitant
communication (école/maison/ rééducation)
la
 inciter la communication non verbale
privilégier l’informativité plutôt que la forme
 répéter ou reformuler sans faire répéter
 donner l’ébauche orale du mot en cas de trouble
d’évocation
Alterner activités verbales /autres activités
Autres conseils :
 Routine
illustrée par
pictogrammes, Calendrier…
des
images
ou
 Règles claires de communication en classe
 Constance dans les exigences, persévérance
 Activités de courte durée
 Attention à la sur-stimulation (dosage des mots
et images)
 Attention particulière à l’orientation
…
En conclusion…
 Complémentarité
« enfant,
environnement
familial, environnement scolaire, accompagnement
rééducatif. » = Réussite
 Objectif non de guérison mais de compensation,
de facilitation, d’amélioration, et de prévention
 Objectif fonctionnel de communication visant
l’autonomie
Quelques sites sur les dysphasies :
 www.dysphasie.org (association avenir dysphasie)
 www.dysphasie.qc.ca/fr (site québécois)
 www.dysphasie.ch (site suisse)
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