Photo du Chantier BNP à Val de Fontenay le 12/02/14 L’ACTEP, un territoire entre héritage économique et enjeux métropolitains Groupe F: ACTIVITES/EMPLOIS KUEVI-BEKU Olivia MYKHASENKO Mariia QUASTANA INOURI Julie LE BOUTER Julien MAZURELLE Clément BACETTI Raphaël HAMAD ALI Mohamed Sommaire Méthodologie p.3 Introduction p.3 1. Histoire du territoire p.3 1.1 Une économie développée autour de la viticulture et des loisirs p.4 1.2 Une minorité de communes au passé industriel p.5 1.3 Des communes au passé militaire, développées autour d’un patrimoine architectural p.5 2. Dynamique économique de la population et des entreprises p.5 2.1 Un déficit d’emploi pour une population ayant une bonne situation socio-économique P.5 2.2 Un tissu économique diversifié qui ne favorise pas un développement économique de grande ampleur p.8 3 Un potentiel touristique à développer malgré des fragilités structurelles p.9 3.1 Loisirs et tourisme : deux secteurs valorisant l’image de l’ACTEP p.9 3.2 Une offre insuffisante d’équipements sportifs, culturels et de loisirs p.11 4. Impact des grands projets sur le territoire p.12 4.1 Les contrats de développement territorial, des outils de mise en synergie des territoires p.12 4.2 Les Grands projets au service du territoire p.12 4.3 Les opportunités foncières : l’exemple de l’ancienne voie de desserte orientale p.14 4.4 Les Sites de Maintenance et de Remisage et les Poste de Commandement Centralisés : des implantations génératrices d’emplois locaux à différents niveaux de qualification p.14 4.5 Les déchets générés par la création des nouvelles lignes de métro : une manne à exploiter p.15 Conclusion Synthèse 2 Introduction L’ACTEP est une structure réunissant 14 communes de l’Est-Parisien réparties entre les départements du 93 et du 94. A travers notre diagnostic nous allons analyser la structure économique de ce territoire à travers son historique et sa population, l’évolution et l’implantation des activités économiques, tout en créant un focus sur les projets structurants et leur impact. Notre étude des réalités économiques de l’ACTEP nous a permis de mettre à jour un territoire aux atouts indéniables. Le profil économique et social fait état d’une diversité économique ainsi qu’une disparité sociale que ce soit en termes de revenus, de chômage ou d’emplois. L’ACTEP est un territoire très hétérogène, qui regroupe des communes différentes historiquement, économiquement et socialement. Notre problématique consiste à déterminer sur quelles potentialités l’ACTEP doit-elle s’appuyer pour densifier et faire rayonner son économie. Nous avons identifié deux leviers économiques différents : Le premier concerne la valorisation du secteur du tourisme et des loisirs, le second, les grands travaux d’aménagement du Grand Paris, et leur impact économique en termes d’emplois et d’activités. Notre diagnostic se déclinera en quatre parties. Tous d’abord il nous a paru pertinent d’affiner notre connaissance du territoire à travers une étude historique afin de trouver le lien entre les réalités économiques actuelles et son caractère antérieur. Dans une seconde partie il sera question de la dynamique économique des populations et des entreprises. Ensuite seront abordées les questions liées au tourisme qui sont une piste potentielle de développement pour ce territoire. Et enfin dans une quatrième et dernière partie nous étudierons les impacts économiques des projets d’aménagement du territoire. Méthodologie Notre analyse s’est articulée autour de quatre axes : Une analyse économique du territoire de l’ACTEP basée sur des données statistiques récoltées sur le site de l’INSEE. Le traitement de ces données nous a permis de déterminer les réalités économiques du territoire, que ce soit pour les entreprises, la population ou les équipements. La rencontre avec des employés d’offices de tourisme du Val de Marne, afin de recenser les activités et connaître l’image du territoire. Des analyses visuelles sur le terrain, qui nous ont permis d’identifier la situation géographique des entreprises et des commerces, autour des gares RER de Nogent sur Marne et Neuilly Plaisance, la D34 ainsi que la zone industrielle des CHANOUX, située dans la zone franche de Neuilly sur Marne. Un travail bibliographique et de recherche a été effectué en parallèle afin de récolter des informations pertinentes sur chaque domaine que nous avons traité. 3 1. Histoire du territoire 1.1 Une économie développée autour de la viticulture et des loisirs Au milieu du XIXe siècle autour de Paris, la vigne constitue une puissance économique, à l’origine encouragée par les églises pour le besoin de l’office puis par la suite pour la consommation parisienne. La proximité avec Paris et son besoin en produits frais a favorisé le développement des cultures maraîchères et fruitières, les vergers se sont alors substitués à la vigne. La ville de Charenton est historiquement spécialisée dans le stockage et le négoce de vin, on y trouve l’origine de l’entreprise « Nicolas », implantée depuis 1921. Le déjeuner des canotiers, Renoir Le fil conducteur déterminant entre les communes étudiées est la Marne, qui étend ses méandres dans dix des quatorze communes de l’ACTEP. L’histoire récente de la Marne est liée à celle des Guinguettes, et à un territoire axé sur la villégiature, le canotage, les loisirs et la fête. Les guinguettes trouvent leur origine au XVII° siècle aux abords de Paris. Ce sont des lieux de vente et de consommation de vin, cultivé localement, que l’on ne faisait pas entrer dans Paris afin d’échapper à l’octroi. Vers 1860 Paris s’agrandit et annexe les villages tels que Montmartre ou Belleville. Au XIX° siècle avec l’arrivée du chemin de fer, les parisiens peuvent se déplacer plus facilement pour leurs loisirs et fuir la ville le Dimanche. Les guinguettes deviennent un lieu de restauration et de danse très prisé. On en recense environs deux cent, localisées principalement sur les bords de Marne. Elles disparaitront progressivement dans les années 60, étant tombées en désuétude. Les baignades dans la Marne deviennent impossibles à l’époque en raison de la qualité de l’eau et de la dangerosité du trafic intense de fret. Cette histoire des bords de Marne peut expliquer le caractère résidentiel actuel des communes de l’ACTEP implantées sur les bords de la rivière1. 1 Texte d’Olivier Maitre-Allain, (http://www.guinguette.fr) directeur du Musée de Nogent sur Marne 4 1.2 Une minorité de communes au passé industriel Rosny-sous-Bois, Fontenay-sous-Bois et Champigny-sur-Marne ont fait partie de la « ceinture rouge ». Cette expression date des années 1930 et désigne les communes dont les maires sont communistes. La population de ces villes est alors majoritairement ouvrière. La période industrielle a marqué ces territoires par l’implantation de nombreuses usines, notamment d’industrie dite légère tel électronique et l’électricité ou encore l’aéronautique. Dans les années 1980 la désindustrialisation en a fait des friches urbaines, le chômage a par conséquent fortement augmenté. 1.3 Des communes au passé militaire développées autour d’un patrimoine architectural L’histoire de ces trois communes de l’ACTEP est donc bien différente de celle de Vincennes et Saint-Mandé dont le développement est lié à l’implantation du château de Vincennes, demeure royale liée à la chasse, puis forteresse de l’armée. Le ministère de la Défense est toujours propriétaire du château à 80%. La population Vincennoise est historiquement liée à l’installation des familles des officiers de l’armée. Saint-Mandé est également liée au château de Vincennes et à son parc, plus particulièrement à la tourelle qui fait partie de l’ensemble architectural du château. La ville est majoritairement constituée d’immeubles bourgeois et d’hôtel particuliers construits à la fin du XIX° siècle. Vincennes ouvre en 1907 sa première usine de support de film (Pathé). La fusion entre Pathé et Kodak en 1927, fait de ce centre de production le plus important établissement du Val de Marne en 1968 avec 3 600 employés. 2. Dynamique économique de la population et des entreprises 2.1 Un déficit d’emploi pour une population ayant une bonne situation socio-économique Le taux de chômage et les revenus par ménage sont étroitement liés Les communes de l’ACTEP sont économiquement très hétérogènes, par définition, les populations le sont également. Les populations résidentes sur le territoire de l’ACTEP ont globalement une bonne situation au vu de la comparaison régionale. Effectivement, le taux de chômage est en moyenne plus bas et les revenus plus élevés dans l’ACTEP que dans l’Ile-de-France. Nous distinguons plusieurs communes aisées sur le territoire et notamment Saint-Mandé (46 500€ moyen net par an et par ménage). Les communes de Champigny-sur-Marne, Neuilly-surMarne et Rosny-sous-Bois se démarquent avec un taux de chômage plus fort et des revenus plus faibles que les autres communes. De plus, nous pouvons remarquer une forte corrélation (coefficient 5 de -0,75) entre le revenu moyen net imposable par ménage et le taux de chômage. De ce fait, plus une commune compte une part de chômeurs élevée, plus le revenu moyen est bas. Une prépondérance de cadres et professions intellectuelles supérieures Part des actifs selon la CSP France Ouvriers IDF ACTEP Employés Professions intermédiaires Cadres et professions intellectuelles supérieures Artisans. commerçants. chefs d'entreprise Source : INSEE, 2010 0.0 5.0 10.0 15.0 Sur l’ACTEP, la proportion d’ouvriers est faible en comparaison à l’Île-de-France et à la France. Celle des cadres est la plus importante, peu devant celle des employés et professions intermédiaires. Avec un coefficient de corrélation de 0.9, les communes rassemblant le plus de cadres correspondent aux communes concentrant les plus hauts revenus comme Saint-Mandé, Vincennes et Nogent. 20.0 Un nombre d’emplois très inférieur à la demande « L’existence de flux domicile-travail entre les unités géographiques est expliqué par l’existence de déséquilibres entre la localisation des emplois et celle des domiciles des actifs. C’est ce déséquilibre qui traduit le taux de couverture de l’emploi, rapport entre le nombre d’emplois et le nombre d’actifs résidents »2. Dans le cas de l’ACTEP, le taux de couverture est bien inférieur à 1. Avec un taux moyen de 0.65 emploi par actif résident, il y a un large déficit d’emplois par rapport à la demande. Nous déduisons cela de la comparaison avec la moyenne de la petite couronne, de 0.24 2 BACCAïNI Brigitte, « Les navettes des périurbains d’Île-de-France », 1997, p.327-340. 6 points supérieur. Et le déficit est encore plus marqué dans la catégorie des cadres et professions intellectuelles supérieures, avec seulement 0.53 emplois par actifs résidents, contrairement à l’ensemble de la petite couronne où les espaces de travail et de résidence se superposent mieux. Malgré une augmentation significative des cadres de plus de 40% de 1999 à 2010, les emplois pour cette catégorie ont autant augmentés. Le taux d’emploi a donc stagné depuis 1999. Seul le taux d’emplois pour les employés a bien augmenté (+0.08 points) en raison d’une diminution de ces derniers sur le territoire. De manière générale, le faible taux d’emploi est dû au fait qu’il n’y ait pas de pôle d’emplois sur le territoire. Par conséquent, les actifs vont travailler dans les pôles extérieurs. Taux de couverture de l'emploi et son évolution par CSP 1.20 1.10 1.00 0.90 0.80 0.70 0.60 0.50 0.40 0.30 0.69 0.66 0.70 0.67 0.65 Employés Ouvriers Moyenne 0.53 Artisans. commerçants. chefs d'entreprise Cadres et professions intellectuelles sup. Professions intermédiaires Petite couronne 1999 actep 2010 Il y a d’ailleurs une relation entre le taux de couverture de l’emploi et la proportion d’actifs allant travailler en dehors de leur commune. Les communes de l’ACTEP ne retiennent que 16% de leurs actifs, alors que celles de la petite couronne, qui ont un meilleur taux de couverture, en retiennent 20%. Ce taux n’est pas exceptionnel car Paris polarise une grande partie des emplois, mais il reste supérieur à celui de l’ACTEP. Si nous prenons en compte les destinations des résidents actifs, ce sont au total 27.7% qui travaillent dans l’ACTEP. Lieu de travail des actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi résidant dans l'ACTEP Lieu de travail des actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi résidant dans la petite couronne dans la commune de résidence dans la commune de résidence 80% 84% 16% dans une commune autre que la commune de résidence 20% dans une commune autre que la commune de résidence Nous tenons cependant à relativiser nos propos car les disparités communales montrent qu’une offre d’emplois abondante dans une commune ne profite pas toujours aux résidents : les actifs d’une commune excédentaire peuvent aller travailler ailleurs, mais elle contribue à les retenir. 7 Afin de lutter contre le chômage, densifier l’activité et conserver les actifs résidents, il semble donc important d’accroître l’offre d’emploi puisque l’évolution actuelle est insuffisante. Les emplois augmentent moins vite que les actifs (+17 145 emplois / +21 526 actifs)3, de 1999 à 2010. La moyenne n’est seulement que de +0.05 emploi par actif résident. Seule la commune de Vincennes se démarque avec +0.14 points. Trois sont en légère baisse (Champigny, Nogent, Saint-Maurice). Ceci témoigne du faible dynamisme en termes de création d’emplois et du caractère résidentiel du territoire. 2.2 Un tissu économique diversifié qui ne permet pas un développement économique de grande ampleur. Le territoire ne dispose d’aucun domaine de spécialisation. Il y apporte simplement des sites originaux comme dans le domaine de l’image mémoire. Rosny 2 est le seul centre commercial d’ampleur régionale, ce qui crée un manque de visibilité du territoire. En revanche en termes de commerces de proximité, regroupant les grandes surfaces, commerces alimentaires et commerces spécialisés non alimentaires, le territoire est très bien fourni4. En comparaison à l’Ile de France, les habitants disposent de très nombreuses boulangeries, supermarchés et épiceries. Quant à Charenton-le-Pont / Saint-Maurice et Val de Fontenay, ils se démarquent avec leur deux pôles tertiaires mais sans influence régionale. Concernant les secteurs d’activité, nous constatons une forte hétérogénéité sur le territoire. Une commune comme Charenton-le-Pont possède 75% d’emplois dans le secteur des transports, commerces et services divers tandis que Saint-Maurice n’en possède que 36%. Avec le secteur de l’administration publique, l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale, ce sont ceux qui concentrent le plus d’emplois. Par conséquent, ils sont corrélés négativement. Champigny-sur-Marne et Bry-sur-Marne emploient beaucoup dans le secteur de la construction, cela correspond bien à une forte proportion d’ouvriers et employés dans ces communes. L’économie de l’ACTEP est très diversifiée, elle n’est pas vraiment dynamique et surtout pas productive (le caractère résidentiel de ce territoire favorise l’économie présentielle5). En effet la présence très importante de travailleurs indépendants ne permet pas un développement économique important, l’économie productive passe par des grandes entreprises avec beaucoup d’employés et un rayonnement important. La dynamique des créations d’entreprises est largement influencée par la réforme du statut d’auto-entrepreneur de 2008, on observe une forte hausse sur l’année qui suit, en 2009. Ces micro-entreprises représentent 70% des entreprises de l’ACTEP. Nombre de créations d'entreprises dans l'ACTEP 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 2006 2007 2008 2009 2010 3 Source : Insee Source : INSEE, 2012 4 Source : INSEE, 2012 5 77% des postes profitent à l’économie présentielle dans l’ACTEP contre 70% à Paris (source : Insee). 8 Le secteur de l’image est en déclin sur le territoire (délocalisation vers Saint-Denis avec la cité du cinéma). Celui de la mémoire est un peu plus présent mais ne représente pas un secteur de spécialisation à part entière pour l’avenir. Le projet de territoire de l’ACTEP repose sur le Grand Paris Express, il s’agit d’accompagner cela en renforçant certains pôles et ainsi favoriser la concentration d’activités économiques. Selon les dirigeants de l’ACTEP Val de Fontenay ne serait pas un véritable pôle financier. Les résidents ne bénéficieraient pas pleinement de l’implantation des entreprises, en particulier dans le secteur bancaire car celles-ci viennent avec leurs employés. De plus l’impact sur le commerce de proximité est minime par rapport à l’ampleur de l’activité de ces entreprises. Charenton-le-Pont représenterait l’unique pôle financier important sur le territoire de l’ACTEP, en terme d’emplois générés et de rayonnement. Quatre secteurs d’activité sont particulièrement importants sur ce site : la finance (NATIXIS, Crédit Foncier de France), la santé publique, la formation (écoles spécialisées), l’eau et l’environnement (Véolia Eau). On remarque également la présence du centre commercial Bercy 2 (71 enseignes, 36 000m² de boutiques). Les autres grands pôles économiques et financiers de l’Ile-de-France ont leur importance pour les populations locales car de nombreux habitants de l’ACTEP vont y travailler. Les différents pôles franciliens fonctionnent en concurrence car c’est cela qui leur permet de se développer de manière importante. La proximité de Charenton-le-Pont avec Paris et surtout le pôle de Bercy favorise son développement. Pour développer l’offre d’emploi sur son territoire, l’ACTEP doit renforcer son attractivité. 3. Un potentiel touristique à développer malgré des fragilités structurelles 3.1 Loisirs et tourisme : deux secteurs valorisant l’image de l’ACTEP Réalisation : BACETTI Raphaël 9 De part son passé de villégiature, l’activité touristique de l’ACTEP est essentiellement tournée vers la Marne et la nature. Le patrimoine naturel est structuré par les voies d’eau, les espaces verts et un relief particulier. Le bois de Vincennes (995 ha), des dizaines de parcs, tel que le parc interdépartemental de Tremblay, et de bois, des réserves naturelles, plus de 200 km de sentiers de randonnée aménagées, les buttes qui constituent les assises naturelles des forts, le plateau d’Avron et la vallée de la Marne forment un relief pittoresque. On y retrouve un grand nombre de sports de plein air et d’activités nautiques. En effet le territoire accueille la moitié des clubs de Canoë Kayak et plus des deux tiers des clubs d’aviron du département du Val de Marne. Dans le secteur touristique, les activités de loisirs sont les premiers créateurs d’emplois (45%). L’offre culturelle est relativement modeste. La proximité avec Paris qui a une offre culturelle extrêmement variée pour satisfaire les touristes étrangers, ainsi que les provinciaux et les franciliens, n’incite pas au développement des musées du territoire. Pour donner un accès plus vaste à la culture, le Pass 94 a été mis en place par le Conseil Général du Val de Marne, pour inciter la population à profiter de l’offre culturelle. Ce pass permet de bénéficier soit de gratuités, soit de réductions pour les musées et théâtres. Le Château de Vincennes reste le monument touristique phare de l’ACTEP. En effet le château a une moyenne de fréquentation de 130 000 visiteurs par an6, alors que les musées de Nogent sur Marne et Villiers sur Marne ont une fréquentation respective de 6 500 et 1 200 visiteurs par an7. De plus, de nombreux événements sont liés au Château de Vincennes tels que la fête de la musique ou encore le Festival international de musiques militaires. L’hôtellerie du val de Marne représente 4% de la capacité régionale, le niveau de gamme se situant entre 2 ou 3 étoiles. Les augmentations de fréquentation des hôtels se situent entre Avril et Juillet, ceci s’explique par le fait que le territoire accueille différents festivals et autre manifestations tel que le cinéma en plein air ou encore des festivals liées aux ginguettes, durant la période estivale. Cependant la localisation des hôtels en bordure de la capitale tend à démontrer que la clientèle ira plutôt visiter Paris que les communes de l’ACTEP. Pour exister face à la domination touristique parisienne, l’ACTEP doit donc valoriser son potentiel d’activité de loisirs que sont la Marne et les espaces verts. En effet l’Est parisien dispose d’un patrimoine naturel remarquable qu’il faut préserver mais aussi aménager pour valoriser ces espaces auprès des franciliens. 6 7 source : observatoire départemental du tourisme du Val de Marne source : www.data.gouv.fr 10 3.2 Une offre insuffisante d’équipements sportifs, culturels et de loisirs Les équipements sportifs, culturels et de loisirs constituent un levier important de développement économique et d’attractivité pour un territoire. Nous dénombrons 385 équipements dans l’ACTEP, un nombre important, mais qui une fois rapporté à la population témoigne d’une insuffisance générale. 35.00 30.00 25.00 20.00 15.00 10.00 5.00 - Taux d'équipements Nombre d'équipements pour 100.000 habitants Source : INSEE,2012 ACTEP Ile de France Il nous paraissait pertinent de comparer la situation de l’ACTEP à celle de la région. Les résultats montrent un décalage considérable entre les deux entités géographiques. Pour chacune des catégories l’offre d’équipements à l’intérieur de l’ACTEP est inférieure à celle de l’Île de France, et pourtant, la région n’est pas une référence8. Sûrement dû à la forte densité de population, elle est en effet située au dernier rang des régions métropolitaines avec un taux de 24 équipements pour 100.000 habitants, la moyenne nationale étant de 29. Par soucis de lisibilité, nous avons préféré ne pas représenter les taux nationaux sur le graphique. Presque tous les équipements importants sont insuffisamment représentés tels que les bassins de natation, les salles multisports, les salles spécialisées et les terrains de jeux où l’écart avec l’île de France est très marqué. C’est seulement dans la catégorie des salles ou terrains spécialisés que l’ACTEP se démarque grâce notamment à Saint-Mandé et Charenton-le-Pont avec plus de 2 équipements pour 10 000 habitants. Et cela en sachant que l’Ile de France est bien dotée dans ce domaine. Le déficit est aussi marqué du côté des équipements culturels avec tout de même une plus grande offre de théâtres que de cinémas, seulement sept sur le territoire. Cela fait un cinéma pour 66 000 habitants alors qu’en Île de France il y en a un pour 31 000 habitants. 8 Analyse de l'offre d'équipements sportifs en Ile-de-France - Synthèse 2009 - Direction régionale et départementale de la jeunesse et des sports de Paris - Ile-de-France. 11 Parmi les complexes d’envergure interdépartementale nous pouvons citer le Parc du Tremblay et le stade d’athlétisme Georges LETIEC à Fontenay-sous-Bois. La piscine Nogent Nautique à Nogent sur Marne est une des plus importantes de la région parisienne. Enfin le pavillon Baltard a un rayonnement national. Un développement de l’offre des équipements permettrait d’élargir la visibilité et l’attractivité du territoire et d’y attirer des entreprises pour améliorer l’économie et le taux d’emploi notamment. 4. Impact économique des grands projets d’aménagement du territoire 4.1 Les contrats de développement territorial, des outils de mise en synergie des territoires Deux contrats de développement territorial concernent le territoire de l’ACTEP et ont été ratifiés entre les municipalités concernées, les représentants de l’état et le conseil général dans le cadre du Grand Paris, afin de favoriser le développement économique : - Le CDT Paris Est entre Marne et Bois, destiné au rééquilibrage Est-Ouest et au renforcement de l’attractivité de l’Est parisien. - Le CDT Boucles de la Marne, destiné au développement des filières liées à la ville durable, et au développement d’un tissu urbain diversifié autour des nouvelles gares du Grand Paris, Bry-Villiers, Champigny, et Champigny centre. Ce contrat devra optimiser le développement des conditions nécessaires à l’installation de nouvelles entreprises, en particulier sur l’actuelle friche de l’ex VDO (Voie de desserte orientale). 12 4.2 Les nouvelles gares : une source de création d’emplois échelonnés dans le temps Nous avons constaté autour des gares RER de Neuilly Plaisance et Nogent sur Marne de nombreux restaurants et des commerces et des services variés. Les gares génèrent donc une économie commerçante importante. Sept nouvelles gares vont être créées sur le territoire, suite au prolongement des lignes 1et 11, et à la création des lignes 15 et 16 du Grand Paris Express. La ligne de tramway T1 va également être prolongée. Les nouvelles gares devraient fonctionner comme autant de pôles économiques. Trois types d’emplois en découlent : - des emplois directs par le biais d’un recrutement de la RATP. - des emplois indirects avec la construction des infrastructures nécessaires en termes de bâtiments fonctionnels. Le secteur du BTP bénéficiera donc des appels d’offres. - Des emplois induits : l’implantation de commerces devrait se développer au pourtour des gares, comme c’est le cas autour des gares actuelles. L’accessibilité de ces nouveaux pôles va rendre attractif les immeubles de bureaux construits à proximité, et encourager l’implantation de nouvelles entreprises, ainsi qu’attirer des logements de la zone, et donc l’activité dans les domaines de l’immobilier privé. l’exemple du projet de gare de Bry-Villiers-Champigny Le développement économique de la gare de Bry-Villiers-Champigny est décrit9 comme le moteur de développement d’un nouveau quartier d’affaire, accompagné de la création de commerces, de services et de logements, dans le cadre de la ZAC Marne Europe. La ZAC a également pour objectif d’aménager la réserve foncière de l’ancienne voie de desserte orientale, à proximité de la nouvelle gare. 4.3 Les opportunités foncières : l’exemple de l’ancienne voie de desserte orientale L’ACTEP est un territoire où le foncier représente une véritable opportunité, en effet son faible coût au regard des autres communes de la petite couronne, et sa proximité à Paris en font un atout important. Dans l’optique du Grand Paris, ces espaces seront exploités et permettront un développement important de l’ACTEP. Les voies désaffectées de l’ex VDO constituent un patrimoine foncier d’environ 100 hectares, dont 70 appartiennent à l’état, situés à proximité de la nouvelle gare de Bry-Villiers-Champigny, sur la ligne 16. La ZAC Marne Europe définit des objectifs de création d’un tissu urbain diversifié, comprenant immeubles de bureaux, commerces et logements, en privilégiant les logements adaptés au handicap. Les constructions doivent répondre aux exigences du Cluster de la ville durable. Il reste à noter que la construction massive de logements provoquera inévitablement l’arrivée de nouveaux résidents sur le territoire, avec une nouvelle masse d’emplois à pourvoir, afin de ne pas déstabiliser son économie. 9 Contrat de développement territorial des Boucles de la Marne, IAU, juillet 2012 13 4.4 Les Sites de Maintenance et de Remisage et les Poste de Commandement Centralisés : des implantations génératrices d’emplois locaux à différents niveaux de qualification Le site de Maintenance et de remisage des trains (SMR) est un lieu stratégique pour le Grand Paris Express, avec l’implantation du PCC (Poste de commandement centralisé) pour le bon fonctionnement des lignes. Plus de 400 emplois sont attendus en lien avec le site, pour le lavage, le remisage et la réparation des trains. Il sera implanté à proximité de la nouvelle gare Bry-VilliersChampigny. Un autre SMR est en projet dans le cadre du prolongement de la ligne 11. Source : CDT Boucle de la Marne, modifié sur Photoshop 4.5 Les déchets générés par la création des nouvelles lignes de métro : une manne à exploiter ? 75% des déchets de l’Ile de France sont issus des chantiers du BTP. Le chantier du Grand Paris va produire entre 7 et 9 millions de tonnes de déchet par an, principalement des déchets inertes9. Le PREDEC (Plan régional de prévention et de gestion des déchets de chantiers) organise la gestion et le recyclage de ces déchets, en particuliers les déchets inertes tels que la terre, le plâtre… Trois types de déchets sont produits par les chantiers : déchets dangereux, déchets non dangereux et déchets inertes. 24 millions de tonnes sur les 27 produites en Ile de France sont des déchets inertes. Parmi ces déchets les trois quarts sont des terres excavées. Concernant les travaux spécifiques au territoire de l’ACTEP, les déchets devront transiter sur des barges, sur la Marne. L’augmentation du fret généré par les travaux devrait favoriser l’implantation de nouvelles infrastructures qui pourraient faciliter le développement du fret pour d’autres secteurs d’activités, et à plus long terme. 10 www.iledefrance.fr 14 Conclusion Ce travail de recherche nous a permis d’appréhender les réalités économiques du territoire et d’établir des liens entre son histoire, son hétérogénéité actuelle, et son caractère essentiellement résidentiel. La population est très diversement diplômée, avec des écarts de revenus importants, des inégalités fortes face au chômage, et un déficit d’emploi local particulièrement pour les cadres. La dynamique est positive, mais celle-ci reste encore insuffisante. La diversité économique de l’ACTEP doit être considérée comme un atout, étant moins fragilisée par l’effondrement de certains secteurs d’activité. Pour se développer, elle doit s’appuyer sur sa forte économie résidentielle, portée par le secteur commercial, les loisirs, ainsi que le secteur du bâtiment et des travaux publics. L’ACTEP est doté de nombreux atouts sur le plan touristique et culturel. La Marne est un paysage remarquable à valoriser davantage en l’aménageant et en développant les loisirs afin de retrouver en partie son dynamisme du passé. Son patrimoine mérite également d’être valorisé. Enfin, le territoire doit utiliser au mieux l’arrivée du Grand Paris pour développer des activités diversifiées autour des gares, et profiter de ses opportunités foncières pour les étendre. Ce grand projet devrait permettre dans un premier temps de développer l’économie du territoire par la construction des équipements annexes au réseau, en dynamisant le secteur du BTP. Dans un second temps, en augmentant la productivité par une plus forte densité des activités autour des gares. Enfin l’attractivité du territoire devrait être renforcée en attirant de nouveaux investisseurs et des touristes qui auront un accès amélioré au territoire par le réseau du Grand Paris Express et le prolongement des lignes 1 et 11. Enfin, à l’exemple de Champigny-sur-Marne et Villiers-sur-Marne où le chômage est fort, la ligne du métro 15 devraient faire bénéficier les habitants d’un meilleur accès aux emplois offerts sur toute l’Ile de France. Une meilleure accessibilité, une attractivité renforcée pour la population et les entreprises, des espaces naturels mis en valeur, autant d’éléments qui laissent présager que ce territoire est amené à se transformer en profondeur. 15 Bibliographie : ACTEP, « Révision du SDRIF : contribution de l’ACTEP - L’Est parisien en action », mars 2006 ACTEP et IAU, « Projet de territoire de l’ACTEP », mai 2010 ACTEP, « diagnostic et stratégie d’accompagnement du développement culturel et touristique de l’Est parisien », mars 2012 Atlas des franciliens, Tome 4, « Activité et emploi », IAURIF – INSEE 2003 BACCAïNI Brigitte, « Les navettes des périurbains d’Île-de-France », 1997, p.327-340 BASTIÉ Jean, « Géographie du Grand Paris », MASSON, 1984, 204p. BUSSINGER André, « Le Val-de-Marne, un million de citoyens », Centre d’études économiques et sociales du Val-de-Marne, 1968, p.69-115. CHRIST Yvan, « Les métamorphoses de la banlieue », Edition André Balland, 174p. Carte de la répartition des activités touristiques du Val de Marne, 2011 Direction régionale et départementale de la jeunesse et des sports de Paris - Ile-de-France, « Analyse de l'offre d'équipements sportifs en Ile-de-France », synthèse 2009 IAU, « Projet de CDT Boucles de la Marne », juillet 2012 (document pdf) IAU, « Projet de CDT Paris Est entre Marne et Bois », août 2012 (document pdf) IAU, « Les contrats de développement territorial (CDT) » (document pdf) Observatoire du tourisme, « bilans annuels du tourisme », de 2008 à 2011 STIF, « ligne orange du Grand Paris Express », Dossier des objectifs et caractéristiques principales (document pdf) Documents du Schéma directeur de la région île-de-France (adopté par la délibération du conseil régional n°cr97-13 du 18 octobre 2013 et approuvé par le décret n°2013-1241 du 27 décembre 2013) : - VISION RÉGIONALE - Préambule - DÉFIS, PROJET SPATIAL RÉGIONAL ET OBJECTIFS - ORIENTATIONS RÉGLEMENTAIRES ET CARTE DE DESTINATION GÉNÉRALE DES DIFFÉRENTES PARTIES DU TERRITOIRE Plan Locaux d’Urbanisme de chaque commune de l’ACTEP (rapports de présentation et PADD) Sitographie : http://investir.epa-marnelavallee.fr/Un-territoire-pour-investir/Les-concertations-en-cours/ZACMarne-Europe http://www.ligne15sud.fr/les-sites-industriels http://www.noisy-les-bas-heurts.com/article-36360459.html 16 http://94.citoyens.com/2011/grand-paris-17-projets-pour-une-centaine-de-villes-lances-avant-fin2012,07-09-2011.html http://www.societedugrandparis.fr/wp_super_faq/quel-sera-limpact-socio-economique-du-grandparis-express http://www.iau-idf.fr/debats-enjeux/les-contrats-de-developpement-territorial-cdt.html http://www.tourisme93.com/frequentation-hoteliere-seine-saint-denis-1er-semestre-2012.html http://www.guinguette.fr http ://www.data.gouv.fr http://www.ildefrande.fr http://wwww.insee.fr Vidéos : Interview d'Alexis Rouque, Directeur Général de Ports de Paris www.youtube.com/watch?v=cIgvB3jkuj0 17 Synthèse Introduction : Notre étude porte sur l’économie de l’ACTEP, et s’appuie sur une analyse historique économique et sociale, ainsi que sur l’évaluation de l’impact potentiel des grands projets d’aménagement du territoire. Problématique : Sur quelles potentialités l’ACTEP doit-elle s’appuyer pour densifier et faire rayonner son économie ? Méthodologie : Nous avons travaillé à partir des données INSEE, afin d’établir un profil socio économique du territoire, puis nous nous sommes interessés au secteur touristique de l’ACTEP, en interviewant des employés d’offices de tourisme. Afin d’appréhender l’impact économique du Grand Paris, en particulier avec la création des nouvelles gares, nous avons effectué un diagnostic de terrain afin de différencier le type d’entreprises localisées autour des gares et des routes. Nous nous sommes appuyés sur une documentation issue des sites officiels ainsi que d’une selection d’ouvrages permettant d’étayer nos propos. Grands résultats : Nos conclusions portent notamment sur la nécessité d’augmenter le nombre d’emplois sur le territoire pour retenir davantage les actifs. Le secteur touristique bénéficie d’un patrimoine naturel important qui reste à valoriser. Enfin, le Grand Paris sera le levier économique d’envergure qui permettra au territoire de tirer son épingle du jeu avec des créations d’emplois à la clé dans plusieurs secteurs, en particulier le BTP. 18