Rapport annuel 2012 de l’Association Dialogue entre orthodoxes et orthodoxes orientaux Nouvelles des chrétiens du Moyen-Orient 1er janvier : Les salafistes s’abstiennent des traditionnels voeux du nouvel an envers l’Eglise copte (Al Masri al Youm) Alors que divers candidats aux élections parlementaires ont rendu visite aux églises coptes pour les saluer pour le Nouvel An, les salafistes du Parti El Nour se sont abstenu de cette pratique courante. A Daqahlia, Yousry Hany, candidat des Frères musulmans, avec d’autres dirigeants du groupe, ont effectué une visite à des églises dans le gouvernorat. Ces Eglises, ont également été visité par les parties Wafd et nassérien. Dans le gouvernorat de Belqas, l’évêque Bishoy, secrétaire du Saint Synode, a refusé de rencontrer tout candidat, en disant que l’église doit se tenir à l’écart de la politique. En attendant, le Parti de la Liberté et la Justice a accusé le Parti Nour de tromper ses électeurs, car ce dernier est un parti ultra-religieux conservateur, mais il joue la carte du groupe laïque et socialiste dans les élections. « Qu’ils prouvent cette affirmation », a déclaré Ashraf Thabet, membre du comité du Parti Nour. 3 janvier : La Croix, En Egypte, à Nag-Hammadi,-les-coptes-ont-peur-d-allervoter (http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/A-Nag-Hammadiles-coptes-ont-peur-d-aller-voter-_NP_-2012-01-02-753196) Dans cette ville du sud de l’Égypte, au moins onze chrétiens ont été enlevés ces dernières semaines. Un climat de peur s’est répandu dans la communauté copte à l’approche des élections. « D’habitude, les commerces restent ouverts au moins jusqu’à minuit, surtout pendant la période de Noël, explique Ayman Kediss, 25 ans, un grand gaillard au visage rond, qui travaille dans la boutique d’électroménager familiale. La plupart des magasins appartiennent à des chrétiens, ici, et, à cause des enlèvements, ils préfèrent fermer tôt. » En l’espace de quatre mois, au moins 11 coptes ont été enlevés à Nag Hammadi. « Au départ, musulmans comme coptes étaient kidnappés. Mais depuis quelques mois, seuls les chrétiens sont visés », explique Bola Abdu, militant des droits de l’homme de la ville. Il a fallu à chaque fois verser une rançon pour obtenir leur libération. « Deux garçons ont été enlevés il y a une semaine. On a fait une manifestation dimanche, après la messe, pour que la police s’occupe de leur cas. Ils ont finalement été relâchés il y a trois jours, mais leur famille a dû verser 140 000 livres » (17 000 €), raconte Ayman. 30 % DES 40 000 HABITANTS Du coup, l’inquiétude grandit parmi les chrétiens, qui représentent au moins 30 % des 40 000 habitants de la ville. « On dit toujours à notre famille où l’on va et à quelle heure on revient, on évite de sortir une fois la nuit tombée », raconte Michael Kheir, un ami d’Ayman, vendeur dans un magasin de vêtements. « Et beaucoup de gens estiment que c’est trop dangereux d’aller voter », ajoute ce jeune homme fluet. Michael et Ayman ne sont pourtant pas surpris par les derniers événements. Le gouvernorat de Qena, où est situé Nag Hammadi et qui vote aujourd’hui et demain pour le premier tour de la troisième phase des législatives égyptiennes, est une région explosive. S’y concentrent trafics d’armes, de drogue, rivalités tribales et tensions entre musulmans et chrétiens, plus nombreux ici que dans le reste du pays. C’est à Nag Hammadi que six jeunes coptes avaient été tués en janvier 2010, à la sortie de la messe de Noël. L’auteur de la fusillade a depuis été condamné par la justice et exécuté, mais la tension n’est jamais vraiment retombée entre chrétiens et musulmans de cette petite ville. LES ÉLECTIONS S’ANNONCENT AGITÉES « Je m’attendais à ce qu’il y ait plus de violences après la révolution », assure Ayman. Depuis un an, les armes circulent encore plus facilement et la police est très peu présente.« Quand il y a des affrontements entre deux tribus, les policiers n’interviennent plus. Ils ont peur d’être eux-mêmes pris pour cible », explique Abdel Basset Gad, un activiste pro-démocratie de Qena. Dans un tel contexte, les élections s’annoncent agitées. Des bataillons de soldats et des camions de policiers anti-émeute ont pris position ces derniers jours à Qena et Nag Hammadi. Frères musulmans et salafistes – souvent des djihadistes repentis, dans cette région qui était l’un des bastions des groupes islamistes armés dans les années 1990 – partent largement favoris, talonnés de près par les anciens caciques du parti au pouvoir. « IL FAUT ARRÊTER D’AVOIR PEUR », « Tous ces groupes n’ont pas intérêt à ce que les coptes votent, parce qu’ils ne vont pas voter pour eux », estime Ahmed Fathy, candidat pour le parti libéral AlAdl à Nag Hammadi. C’est cette convergence d’intérêts, selon lui, qui expliquent la récente vague d’enlèvements. En l’absence d’une liste du Bloc égyptien, la grande coalition libérale favorite des chrétiens lors des deux premières phases du scrutin, il y a de fortes chances que les voix coptes s’éparpillent ici entre différents candidats libéraux. Malgré tout, Ayman et Michael sont décidés à aller voter. « C’est notre droit de citoyen. Il faut arrêter d’avoir peur », affirme Ayman. Pour lui, les enlèvements ne sont pas forcément liés aux élections. « Ce sont des bandes criminelles qui kidnappent les gens, pas des organisations religieuses. Ils visent ceux qui sont les plus faibles, et en ce moment ce sont les chrétiens, parce qu’ils ne sont pas armés et que la police ne va pas prendre leur défense contre la majorité musulmane. » 3 janvier : En Libye, une nouvelle ère pour les chrétiens coptes des coptes en Libye estimés à 10000 avant la révolution. Nombre d’entre eux avaient fui le pays quand la guerre civile a éclaté (la moitié), par peur d’être la cible privilégiée des violences. (www.blogcopte.fr) 5 janvier : A Naga Hamadi, au sud de l’Egypte, « Le vote anti-islamiste des coptes », par Nina Hubinet (http://www.letemps.ch/Page/Uuid/b99d1462-371811e1-b71a-a36a635b6aff/Le_vote_anti-islamiste_des_Coptes) Egypte: le vote anti-islamiste des coptes La troisième phase des élections législatives débute dans le sud du pays. Les coptes vont aux urnes pour contrer les islamistes, malgré les intimidations Dans la cour de l’école primaire de Naga Hamadi, transformée en bureau de vote pour les élections, les femmes se saluent, demandent des nouvelles de la famille, et parlent politique. «J’ai voté pour les Frères musulmans, c’est leur heure», lance Iman Shaouqi, 49 ans, professeur d’arabe. «Moi j’ai choisi l’ombrelle et Nefertiti, c’est ce qu’on m’a conseillé ce matin», dit Oum Ramy, mère de sept enfants, en faisant référence aux symboles qui accompagnent les noms des candidats sur les bulletins de vote, pour que les électeurs illettrés s’y retrouvent. Iman est musulmane, Oum Ramy chrétienne, et dans la vie de tous les jours elles ne font que se croiser. Dans cette petite ville du sud de l’Egypte, musulmans et chrétiens – qui représentent ici près de 30% de la population – se côtoient peu. Les coptes habitent souvent dans les mêmes rues, préfèrent faire leurs achats dans des magasins tenus par des coptes, et ont rarement des amis de l’autre religion. «Toutes les activités sociales des jeunes sont liées à la paroisse», explique Bola Abdu, militant des droits de l’homme. Depuis une dizaine d’années, les violences interreligieuses, souvent liées à des querelles concernant les femmes ou les terres, dans cette société rurale et conservatrice, sont devenues de plus en plus fréquentes. Le 6 janvier 2010, six jeunes coptes avaient été tués en sortant de la messe de Noël à Naga Hamadi. Même si l’auteur de la fusillade a depuis été condamné et exécuté [le 10 octobre 2011], la tension n’est jamais vraiment retombée entre musulmans et coptes dans cette ville de 30 000 habitants. Depuis la révolution, la minorité chrétienne se sent encore plus menacée. A la faveur du vide sécuritaire et de l’audace nouvelle des salafistes, très présents dans cette région qui était l’un des bastions des groupes islamistes armés dans les années 1990, plusieurs attaques ont visé les coptes de Qena, la grande ville voisine, depuis un an. «En avril dernier, des salafistes ont coupé l’oreille d’un chrétien, qu’ils accusaient d’avoir eu une relation sexuelle avec une musulmane», raconte Anba Sharoubim, l’évêque de Qena, qui porte une longue barbe grise. «Un commerçant copte a aussi été poignardé par le propriétaire musulman de l’échoppe voisine, après une dispute sur l’emplacement de leurs étals.» Pour tenter de désamorcer les conflits, prêtres et cheikhs de la ville ont constitué un conseil commun au printemps. «En octobre dernier, les cheikhs ont réussi à raisonner une foule de salafistes en colère qui voulaient envahir la cathédrale», assure Anba Sharoubim. Autant dire que la percée des islamistes lors des deux premières phases du scrutin (le parti des Frères musulmans, Liberté et Justice, a remporté 36% des voix jusqu’ici, et le parti salafiste El Nour 22%) effraie les chrétiens de la région. «A l’église, tout le monde vient voir le prêtre pour lui demander pour qui il faut voter pour contrer les islamistes», raconte Kirillos Philip, un étudiant en pharmacie. «Les gens ne font pas la différence entre salafistes et Frères musulmans, qui sont plus modérés. Ils pensent qu’on va les obliger à payer la geziya, l’impôt des dhimmis (chrétiens et juifs dans les pays musulmans au Moyen Age), que les femmes vont devoir porter le voile, et que leur vie même sera menacée.» La majorité des chrétiens de la région étant pauvres et peu éduqués, les «conseils» des hommes d’église ont beaucoup d’influence. «Nous leur indiquons les candidats libéraux», reconnaît Anba Sharoubim. «Certains prêtres disent aux gens de voter pour Ayad Sabri, simplement parce qu’il est copte, alors que la liste qu’il représente est constituée d’anciens du Parti national démocratique, le parti de Moubarak», enrage Kirillos. Même scénario à Naga Hamadi, où l’évêque local appelle à voter pour un ancien membre du parti au pouvoir. «Mais beaucoup de chrétiens ici se méfient des anciens notables du PND. L’un d’entre eux, Abdel Rahim el-Ghoul, est soupçonné d’avoir commandité l’attaque de janvier 2010», explique Bola Abdou. Le vote des chrétiens risque donc d’être éparpillé entre les ex-PND et les petits partis libéraux, puisque le Bloc égyptien, la grande coalition libérale emmenée par le parti du milliardaire copte Naguib Sawiris, ne présente pas de liste à Naga Hamadi. «Mais c’est déjà très positif que les coptes soient allés voter», estime Bola Abdou. Dans cette région où se concentrent trafic d’armes ou de drogue et rivalités tribales, les enlèvements se sont multipliés depuis six mois, visant particulièrement les coptes. «Tout le monde avait peur d’aller voter.» Malgré tout, Kirillos et Bola continuent de soutenir la révolution. «On est des exceptions! Le rêve de tout jeune copte à Qena, c’est d’obtenir un visa pour le Canada ou l’Australie, encore plus depuis un an. Moi je pense que, si Moubarak était encore au pouvoir, notre situation serait pire. Aujourd’hui les choses peuvent mal tourner, mais on a aussi une chance de devenir des citoyens à part entière», affirme Kirillos, le doigt taché d’encre en sortant du bureau de vote. 6 janvier : "Chroniques antiochiennes" n°44 (orthodoxie.com, 6 janvier ) Dans cette nouvelle édition, n°44, de ses "Chroniques antiochiennes", Carol Saba aborde plusieurs sujets d’actualité qui font débat au sein de l’Eglise orthodoxe d’Antioche. Dans son "Edito" « La nécessaire recherche de constantes en temps de transformation », il fait un bilan de l’année écoulée, dominée par les crises, et aborde la complexité de la situation actuelle du Proche Orient dans le contexte du « printemps arabe » et le rôle des chrétiens orientaux dans ce contexte. Il présente les propos du patriarche Ignace IV à la télévision libanaise sur la situation en Syrie, mais aussi une interview du métropolite Georges (Khodr) du Mont Liban qui effectue une lecture intéressante et réaliste du « printemps arabe » et son impact sur les chrétiens en Orient en se montrant confiant sur la pérennité de la présence chrétienne en Orient, en fraternité avec les musulmans. Carol Saba fait part également du vibrant appel à l’unité, adressé par le métropolite Elie de Beyrouth, au peuple libanais lors de la liturgie de la Nativité mais signale aussi la prise de position avancée du patriarche maronite libanais en faveur de la séparation de l’Etat et de la religion en Orient. Carol Saba présente aussi une traduction française du texte du « Message des patriarches orthodoxe, syriaque orthodoxe et grec-catholique d’Antioche à leurs fidèles et concitoyens en Syrie », publié à Damas, avant Noël. Dans la rubrique « Nouvelles en vrac », il informe de plusieurs activités passées et à venir de l’Eglise orthodoxe d’Antioche et évoque plus particulièrement la situation de l’Eglise orthodoxe au Liban et les débats au sein de la communauté orthodoxe dans ce pays, sur ses droits, son organisation et le rayonnement de sa présence. Dans la rubrique « Parutions », il mentionne la parution de deux ouvrages, en arabe, l’un « L’office de consécration (dédicace) d’une église », du métropolite Jean (Yazigi) d’Europe, premier né des parutions des Editions de l’Archevêché orthodoxe antiochien d’Europe et l’autre « Du feu dans un buisson », un livre intéressant regroupant une sélection de paroles et des lettres pastorales du métropolite Paul (Yazigi) d’Alep. Il fait part finalement de la tenue d’un colloque international organisé à Balamand (Liban) par l’Institut de théologie orthodoxe Saint Jean Damascène et l’université Balamand du 21 au 25 février 2012 portant sur le thème de « l’approche exégétique et théologique dans les écoles antiochiennes, d’Antioche, d’Edesse, et de Nisibe » (voir sur internet l’affiche du colloque). 7 janvier : Message de sa Sainteté le Pape Chenouda III Pape d’Alexandrie et Patriarche de la Prédication de saint Marc à l’occasion de la fête de Noël (www.blogcopte.fr) Mes Enfants bien-aimés dans l’émigration, le clergé et le peuple. Je vous transmets mes salutations et tout mon amour en implorant le Seigneur de vous donner tous Ses bienfaits. Puissiez-vous progresser dans la grâce et dans l’amour de notre Seigneur Jésus Christ. Je vous félicite à l’occasion de la fête de la glorieuse Nativité ainsi que pour le début de l’an nouveau. Que cette année soit un renouvellement pour vous en tous les domaines, spécialement dans votre spiritualité. Je me souviens particulièrement à l’occasion de cette fête de Noël qu’il a été dit que le Seigneur à l’époque de Son incarnation faisait le bien là où Il passait. (Actes 10 : 38) Ceci doit être un enseignement pour nous et, qu’à Son exemple, nous fassions le bien là où nous passons. Faire le bien n’est pas uniquement ne pas faire de péché. Ceci est uniquement le point de vue négatif. L’important est l’action positive de faire le bien pour chacun de sorte que chaque personne qui nous croise sur le chemin de la vie reçoive une bonne action, peu importe comment. La Bible nous dit au sujet de cette action positive : « Être en mesure de faire le bien, et ne pas le faire, c’est un péché. » (Jc 4 : 17) Nous voyons donc que le péché n’est pas uniquement de faire le mal et les impuretés, mais aussi de ne pas faire le bien. Ceci n’est pas uniquement dans le nouveau Testament, mais aussi dans l’ancien. Il est écrit : « ne refuse pas ton aide à celui qui la mérite, quand tu as les moyens de l’accorder. Ne dis pas, quand tu as de quoi donner : `Va-t-en, tu reviendras, je donnerai demain.’ » (Proverbes 3 : 27 – 28) Faire le bien ne réside pas uniquement dans les dons matériels mais aussi dans les dons spirituels : dans le ministère, la parole agréable, le bon conseil, les paroles utiles, la consolation, la gentillesse et la courtoisie par lesquels tu peux acquérir des amitiés. Faire le bien c’est guider les autres vers les bonnes choses, c’est aussi la réponse aimable qui « apaise la fureur. » (Proverbes 15 : 1) Vous pouvez faire le bien en soulageant ceux qui peinent. Le Seigneur a dit : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. » (Mt 11 : 28) Ceci peut se faire par le sourire qui donne un bon sentiment à ceux qui vous voient. Vous ferez du bien si vous pouvez participer à la prédication et à faire parvenir la Parole de Dieu à ceux qui ne la connaissent pas et aux incroyants. Le ministère dans l’Eglise est une bonne action. Ne laissez pas Satan semer l’ivraie en elle par la discorde et l’égoïsme. Mes enfants bien-aimés, ayez au début de cette nouvelle année ce principe : considérez que chaque jour au cours duquel vous ne faites pas une bonne action est une journée perdue de votre vie. Dieu vous a créés à Son image. Il est le Bienfaiteur. Soyez, vous aussi, à l’image de votre Père céleste en faisant le bien à Son exemple. N’attendez pas que l’on vous demande de rendre service, faites le bien sans qu’il vous soit demandé. Soyez sensible au besoin d’autrui et offrez-leur votre aide. N’attendez pas qu’ils vous le demandent. Soyez attentifs à ce qui peut faire plaisir et essayez de donner de la joie. Ainsi vous ferez le bien là où vous passerez. Que le Seigneur soit avec vous. J’espère recevoir de bonnes nouvelles de votre part.(Signé) Chenouda III Janvier 2012 8 janvier : Alla el Aswani qui a publié Chroniques de la révolution égyptienne chez Actes sud en novembre 2011 parle à l’émission Square sur Arte à midi 9 janvier : Les Coptes pris entre le sabre et le croissant – Le Figaro.fr. http://www.lefigaro.fr/international/2012/01/09/01003-20120109ARTFIG00392les-coptes-pris-entre-le-sabre-et-le-croissant.php Les chrétiens d’Égypte dénoncent les promesses non tenues des militaires et craignent l’arrivée au pouvoir des islamistes. Les uns après les autres, les fidèles s’agenouillent et baisent avec ferveur les phalanges de l’évêque Kirolus. Comme chaque année, en ce jour de Noël, le chef du clergé copte de Naga Hamadi, ville de Haute-Égypte, à une centaine de kilomètres de Louxor, reçoit les familles de la communauté dans un monastère situé en rase campagne, protégé par de hautes murailles. L’homme d’église est entouré de notables locaux, musulmans et chrétiens confondus. «Vous pouvez voir que toute l’Égypte est là!», se félicite l’évêque. Assis à côté de lui, le chef de la police locale égrène son chapelet, signe de son appartenance à l’islam, le sourire ostensible. «La situation est tout à fait normale», assure l’officier. Près d’un an après la révolution, ces tentatives pour dissimuler les tensions confessionnelles ne suffisent plus à rassurer les Coptes de Naga Hamadi, qui représentent environ 30 % des 500.000 habitants de cette ville tristement célèbre depuis Noël 2010, où une fusillade avait coûté la vie à six Coptes et un policier musulman à la sortie de la messe. Ici, comme partout ailleurs en Égypte, les islamistes sont sortis vainqueurs des législatives. Les Frères musulmans via leur parti Liberté et Justice ont obtenu 30 % des voix, talonnés de près par les salafistes d’el-Nour, qui ont remporté 20 % des suffrages. La question des lieux de culte Rompue au pragmatisme politique, la confrérie se veut rassurante à l’égard de la communauté chrétienne, réaffirmant son attachement aux libertés individuelles. Plus radicaux, les salafistes ont également édulcoré leur discours, assurant l’égalité entre musulmans et chrétiens, malgré l’application de la charia. Cependant, pour beaucoup de Coptes, l’avenir reste très incertain. «Personne ne sait aujourd’hui à quoi va ressembler l’Égypte dans un an. Mais j’ai bon espoir. Nous ne retournerons jamais au temps du califat, où nos ancêtres n’avaient aucun droit», avance Ayman, 25 ans, vendeur dans un petit magasin de Naga Hamadi. En plus de la peur inspirée par les islamistes, de plus en plus de Coptes nourrissent une colère grandissante à l’attention du Conseil suprême des forces armées, à la tête du pays depuis la chute d’Hosni Moubarak. Vendredi soir, lors de la messe de Noël dans l’impressionnante cathédrale d’Abbasseya, au Caire, le pape Shenouda, la principale autorité religieuse copte, a remercié les généraux de l’armée pour leur présence pendant la cérémonie. «Comment peut-il faire cela après l’attaque du Maspero? Les militaires ont tué une vingtaine de Coptes, qui s’étaient rassemblés pour une manifestation pacifique devant la télévision d’État au Caire, en octobre dernier. A-t-il déjà oublié cet événement tragique?», s’insurge Mina, jeune Copte de Haute-Égypte, étudiant en faculté de pharmacie. Si la majorité préfère se taire, beaucoup de Coptes, des jeunes pour la plupart, reconnaissent que rien n’a changé depuis la chute de Moubarak. Après l’incendie d’une église à Assouan en septembre dernier, le gouvernement s’est engagé à élaborer une loi garantissant l’égalité entre religions, notamment pour la construction de lieux de culte. La promesse est restée lettre morte. «Ce sont seulement quelques communiqués pour tenir les gens tranquilles. On n’attend plus rien des militaires, qui ont les mains tâchées de sang», regrette Ayman. Un an après l’attentat à la bombe contre l’église des Deux-Saints à Alexandrie, qui avait fait une vingtaine de morts, les Coptes attendent toujours que justice soit faite. Comme pour la plupart des actes de violence confessionnelle, l’enquête n’a pas été menée à son terme et, à ce jour, les coupables n’ont toujours pas été identifiés, le gouvernement se contentant d’imputer le massacre à un étranger, iranien ou membre du Hezbollah. Les autorités ont fait preuve de la même mauvaise volonté dans l’affaire de Naga Hamadi. Après plus de 18 mois de procédure judiciaire, el-Qamuni, l’auteur de la fusillade, a été condamné à mort dans la précipitation. «Il a été pendu juste après les attaques du Maspero. Une décision opportuniste pour calmer les chrétiens d’Égypte», analyse Bola Abdou, activiste à Naga Hamadi. 9 janvier : Noël copte www.la-croix.com voir La Croix lundi 9 janvier 2012 Paroles de Christine Chaillot sur les Coptes après interview le 6.1.2012 et La Croix internet 9 janvier 2012 « En Egypte, les coptes ont fêté un Noël sous tension », par Nina Hubinet Le sourire figé, les deux hommes au costume impeccable regardent fixement l’objectif. Ils posent pour la photo au milieu de l’allée centrale de la cathédrale d’Alexandrie, siège du Patriarcat copte- orthodoxe, sous l’œil incrédule, voire hostile, des fidèles venus assister à la messe de Noël. Hassan El Prins et Ah- med Gad viennent d’être élus députés de l’Assemblée du Peuple, sous la ban- nière de Liberté et Justice, le parti des Frères musulmans. « C’est la première fois de ma vie que j’entre dans une église. Le régime de Moubarak nous empêchait d’avoir de bonnes relations avec les coptes », affirme Hassan El Prins, pro- fesseur de radiologie à l’université d’Alexandrie. Entourés d’un bataillon de jeunes du parti, le quarantenaire joue des coudes parmi la foule des notables pour aller présenter ses vœux aux di- gnitaires coptes. « Joyeux Noël, bonne année ! », répète-t-il en embrassant éner- giquement un prêtre à la longue barbe blanche. Puis il presse le pas pour re- joindre sa voiture : deux autres églises sont au programme de sa tournée de Noël. « Je trouve ça bien que les Frères vien- nent saluer les coptes. Ils font partie de la classe politique, maintenant, et ils ont un bon programme économique pour le pays. Moi-même, j’ai voté pour eux aux élections », assure Marc, 19 ans, qui regarde passer le petit groupe dans la cour de l’église Anba Abraham. « Moi, j’ai choisi le Bloc égyptien (coalition libérale), parce que je veux un État civil, où chré- tiens et musulmans soient égaux », ré- torque son ami Georges, 20 ans. À Alexandrie, leur basdeux tendances islamistes, et ils se méfient de l’offre des Frères musul- mans d’aider l’armée à « protéger les églises » le soir de Noël. L’annonce semble de toute façon avoir été peu suivie d’effet : devant l’église Al-Qidis- sine, cible de l’attentat du 1er janvier 2011, qui avait fait 21 victimes, les sol- dats sont présents en nombre, mais aucune trace de la confrérie. « Ce sont des déclarations politiques », estime Victor Zachary, 23 ans, blessé il y a un an dans l’explosion. « Si tous les coptes quittaient l’Égypte, ça les arrangerait. Mais comme c’est impossible, ils tentent de gagner leurs faveurs, analyse-t-il. Et puis pourquoi vouloir nous “protéger” ? Je veux être traité comme un citoyen dans mon pays, pas comme un chré- tien. » Victor a encore des problèmes avec sa jambe gauche, qui avait été criblée d’éclats de bombe. Mais cela ne l’a pas empêché de reprendre son poste d’assistant-professeur à l’université d’in- génierie. « Victor, c’est notre miracle ! », sourit sa cousine Viviane, médecin. Lorsque l’on commence à parler po- litique, les avis divergent. « Vous avez vu comment Chenouda III (le pa- triarche copteorthodoxe) a félicité les généraux pour leur gestion du pays, lors de la messe de Noël, hier ? C’est honteux », lance Abraham, le frère de Victor. « Mais est-ce qu’ils n’ont pas raison d’inviter les gens qui sont au pouvoir maintenant, l’armée et les Frères ? C’est pragmatique », rétorque Viviane. Pour autant, la jeune femme, qui a été enthousiasmée par la révo- lution, est aujourd’hui très inquiète devant la percée des islamistes et rêve de rejoindre sa sœur aînée en Austra- lie. « Pour l’instant, c’est très difficile de vivre ici en tant que chrétienne. Moi, je ne veux pas me sacrifier. Je reviendrai le jour où ça ira mieux. » NINA HUBINET tion, les Frères musul- mans ont remporté 50%desvoixetles salafistes, 30 %. « Des leaders salafistes ont déclaré qu’il était ha- ram (interdit par la Coran) de souhaiter un joyeux Noël aux chré- tiens. Les Frères mu- sulmans, au contraire, respectent les coptes », explique Ehab Maher, respon- sable des relations politiques de l’Église copte et membre du parti Liberté et Justice, qui a organisé le tour de Hassan El Prins. Beaucoup de chrétiens ne font pas, comme lui, la différence entre les deux tendances islamistes, et ils se méfient de l’offre des Frères musul- mans d’aider l’armée à « protéger les églises » le soir de Noël. L’annonce semble de toute façon avoir été peu suivie d’effet : devant l’église AlQidis- sine, cible de l’attentat du 1er janvier 2011, qui avait fait 21 victimes, les sol- dats sont présents en nombre, mais aucune trace de la confrérie. « Ce sont des déclarations politiques », estime Victor Zachary, 23 ans, blessé il y a un an dans l’explosion. « Si tous les coptes quittaient l’Égypte, ça les arrangerait. Mais comme c’est impossible, ils tentent de gagner leurs faveurs, analyse-t-il. Et puis pourquoi vouloir nous “protéger” ? Je veux être traité comme un citoyen dans mon pays, pas comme un chré- tien. » Victor a encore des problèmes avec sa jambe gauche, qui avait été criblée d’éclats de bombe. Mais cela ne l’a pas empêché de reprendre son poste d’assistant-professeur à l’université d’in- génierie. « Victor, c’est notre miracle ! », sourit sa cousine Viviane, médecin. Lorsque l’on commence à parler po- litique, les avis divergent. « Vous avez vu comment Chenouda III (le pa- triarche copteorthodoxe) a félicité les généraux pour leur gestion du pays, lors de la messe de Noël, hier ? C’est honteux », lance Abraham, le frère de Victor. « Mais est-ce qu’ils n’ont pas raison d’inviter les gens qui sont au pouvoir maintenant, l’armée et les Frères ? C’est pragmatique », rétorque Viviane. Pour autant, la jeune femme, qui a été enthousiasmée par la révo- lution, est aujourd’hui très inquiète devant la percée des islamistes et rêve de rejoindre sa sœur aînée en Austra- lie. « Pour l’instant, c’est très difficile de vivre ici en tant que chrétienne. Moi, je ne veux pas me sacrifier. Je reviendrai le jour où ça ira mieux. » La Croix 9 janvier 2012 « En région parisienne, la vie de la communauté a repris son cours », par François-Xavier Maigre De l’extérieur, l’église copte-orthodoxe Sainte-Marie-Saint-Marc de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), dont les fidèles cé- lébraient vendredi le Noël copte, selon le calendrier des chrétiens d’Orient, semble avoir retrouvé le calme. Il y a un an, à la même époque, la paroisse était encadrée par des dizaines d’agents de police, cernée de barrières métalliques. Quelques jours plus tôt, le P. Girguis Lucas, son curé, avait alerté les autorités françaises après la dé- couverte de menaces lancées sur Internet à l’encontre de sa communauté par des ré- seaux islamistes. Ces menaces avaient été prises au sérieux, alors qu’un attentat à la bombe venait de coûter la vie à 23 chrétiens d’Alexandrie, en Égypte, dans la nuit du Nouvel An. « Aujourd’hui, nous sommes toujours sous protection, mais plus de la même manière, explique le prêtre. Les jours de fête ou de mariage, je préviens le commissariat, mais il n’y a plus de présence policière perma- nente. » Du côté du gouvernement, la situa- tion des coptes reste un sujet de préoccu- pation. À l’invitation du P. Lucas, plusieurs représentants officiels ont tenu à assister à la célébration du Noël copte, dont Claude Guéant, ministre de l’intérieur et des cultes, qui a suivi la messe parmi les paroissiens. Côté catholique, Mgr Gérard Daucourt, évêque de Nanterre, était aussi présent, « une manière de leur dire notre solidarité, car, avant tout, coptes et catholiques, nous sommes des chrétiens ensembles ». Depuis la révolution de la place Tahrir, l’inquiétude a gagné les familles égyptiennes installées en France. « Quand on voit com- ment les Frères musulmans ont pesé dans les élections législatives, avec le soutien de l’ar- mée, cela ne peut que nous inquiéter, explique le P. Lucas. Ce n’est pas juste : tout le monde sait qu’il y a eu de la tricherie, des men- songes... Grâce au soutien financier du Qatar et de l’Arabie saoudite, ces gens-là achètent la population en profitant de la pauvreté qui règne dans le pays. » Rares sont ses parois- siens qui ont osé faire le voyage depuis la chute du régime de Hosni Moubarak. « On dit que les rues sont moins sûres.. La Croix 9 janvier 2012 PAROLES, interview de Agnès Rotivel avec Christine Chaillot Écrivain, auteur du livre « Les Coptes d’Égypte, discriminations et persécutions 1970-2011 (1) » « L’armée et les groupes islamistes n’appliqueront pas la charia immédiatement » « L’armée égyptienne n’a pas été capable de protéger les coptes. En octobre, des blin- dés les ont attaqués lorsqu’ils manifestaient pacifiquement dans le quartier de Maspero, au Caire. Elle tient les rênes du pouvoir en Égypte depuis 1952, l’époque de Nasser, et je ne crois pas qu’elle souhaite se retirer définitivement. Elle va sans doute partager le pouvoir avec la majorité qui sera élue au Parlement et sera constituée principalement d’islamistes : les Frères musulmans et les salafistes. Ils n’appliqueront pas la charia immédiatement et à la lettre, car ils doivent rester en bons contacts diplomatiques avec la communauté internationale – et notam- ment les États-Unis – qui aide financièrement l’Égypte depuis une dizaine d’années, et avec l’Union européenne qui a promis des sommes fabuleuses à la Tunisie et à l’Égypte. » voir aussi La Croix 21 déc 2011, « En Egypte, l’université Al-Azhar du Caire fait aussi sa révolution » par Agnès Rotivel http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/En-Egypte-l-universite-AlAzhar-du-Caire-fait-aussi-sa-revolution-_NG_-2011-12-21-749377 9 janvier : le président de l’Union des orthodoxes arabes de Jaffa, Gabriel kadis, a été assassiné à jaffa (source : France catholique) 9 janvier : « Il faut que les Chrétiens aident financièrement leurs frères d’Orient » par le Père Gollnisch (Œuvre d’Orient) (http://www.oeuvre-orient.fr/page-il-faut-queles-chretiens-aident-financierement-leurs-freres-d-orient-772.html) "A la question : est-ce que les Chrétiens courent le risque de disparaître ?, je vous réponds : oui . En revanche, si vous me demandez si les Chrétiens d’Orient vont disparaître, je pense que non" répond le Père Gollnisch,à l'IECD P Gollnisch Lors de son voyage en Égypte - Novembre 2011 1. Selon vous, les communautés chrétiennes d’Orient sont-elles menacées de disparition ? Père Gollnisch : Globalement, au Moyen-Orient, il y a un risque de disparition des communautés chrétiennes. Ce risque de disparition ne provient pas tant d’une persécution directe que d’une discrimination des Chrétiens par la société. En Irak, les Chrétiens encourent un risque de discrimination sanglante, car ils sont la cible de groupes terroristes qui souhaitent spécifiquement les faire partir du pays. Dans les autres pays, il s’agit plutôt de discrimination. 2. Quels sont les principaux problèmes auxquels elles sont confrontées sur le plan politique et économique ? Cette discrimination s’exprime à plusieurs niveaux. PG : Tout d’abord, l’Islam a une dimension sociale forte, et elle marque la société. Quand vous n’êtes pas musulman, ce n’est pas forcément facile d’entendre le muezzin tous les matins. Mais il y a des choses plus importantes. Ainsi, le droit civil en général, et le droit de la famille en particulier, est de plus en plus d’inspiration musulmane, alors qu’auparavant, les Chrétiens vivaient sous un régime spécifique. Sur le plan économique, il est difficile pour les Chrétiens d’avoir accès à certaines responsabilités. Sur le plan religieux, il est difficile pour les Chrétiens d’exprimer leur foi en public, alors même que la liberté religieuse est un droit de l’homme fondamental. De même, il est de plus en plus difficile de construire des Eglises. Enfin, dans ces pays, les citoyens n’ont pas forcément le droit de changer de religion. Sur le plan politique, certaines Constitutions stipulent que le chef de l’État doit être musulman. Or c’est à la démocratie de décider du chef de l’État. Les Chrétiens ne sont pas considérés comme des citoyens comme les autres, voire des citoyens de seconde zone. Une pratique ancienne fait des Chrétiens une population protégée, alors qu’ils devraient être considérés comme des citoyens à part entière. 3. Est-ce que les Chrétiens d’Orient vont disparaître ? PG : A la question « est-ce que les Chrétiens courent le risque de disparaître ? », je vous réponds « oui ». En revanche, si vous me demandez si les Chrétiens d’Orient vont disparaître, je pense que non. C’est vrai que les Chrétiens vivent les mêmes difficultés que les Musulmans dans ces pays. Si un pays est pauvre, il n’y a pas de raison que les Chrétiens vivent dans un îlot de richesse. De même, s’il y a de l’insécurité dans ce même pays, il est sûr que les Chrétiens vont être touchés au même titre que les Musulmans. Seulement, un exode de Chrétiens va fragiliser beaucoup plus fortement la communauté chrétienne qui est plus restreinte que la communauté musulmane. On ne peut pas dire par ailleurs qu’il s’agit d’une persécution. Ils ont la possibilité de vivre dans leur foi. 4. L’aide au développement peut-elle aider ces communautés à rester dans leur pays ? PG : Complètement. C’est un élément essentiel du maintien de la population sur place. Si un père de famille est privé de travail, il aura tendance à partir ailleurs pour trouver du travail. D’autant plus que les Chrétiens ont souvent plus de liens avec l’Occident que les Musulmans. Ils sont également mieux éduqués et ont une meilleure maîtrise des langues étrangères. Encore faut-il que l’aide au développement touche réellement les familles chrétiennes. Il conviendrait d’encourager les projets qui permettraient aux Chrétiens d’avoir une activité professionnelle. Parfois, les Chrétiens n’ont pas accès aux métiers de l’artisanat ou de l’agriculture. Soit parce qu’ils ont dû se déplacer pour des raisons de sécurité et qu’il leur ait difficile de trouver un travail là où ils habitent, soit parce que, pour des raisons de discrimination, on ne veut pas leur donner de responsabilités professionnelles. 5. Pensez-vous qu’il est indispensable que les Chrétiens d’Orient restent dans leur communauté d’origine ? PG : C’est totalement indispensable qu’ils y restent. Car c’est leur pays. Ils sont irakiens, égyptiens, palestiniens ou encore libanais. Ils sont chez eux. Ce sont même souvent les premiers habitants de ces communautés. En outre, ces Chrétiens peuvent aider à faire progresser ces pays. S’il n’y avait plus de Chrétiens au Liban, par exemple, ce serait dramatique. Les Chrétiens aident en effet les gens à se parler. Ils jouent souvent un rôle de médiation entre les Sunnites et les Chiites. Par ailleurs, on ne peut pas envisager l’existence sereine des Musulmans en Europe si la réciproque n’était pas vraie. Ce serait une source de tension et de polémique considérables. Enfin, on ne peut pas se résoudre à une vision totalitaire de l’Islam. 6. Pensez-vous que les événements politiques de ces derniers mois seront à terme positifs pour les Chrétiens d’Orient ? PG : C’est un processus en cours, qui prendra plusieurs années avant d’aboutir. Je suis cependant très optimiste sur le résultat ultime, notamment en Egypte, au Liban, en Palestine, en Irak ou encore en Libye. Ces sociétés progressent, du point de vue de l’éducation de leurs populations et de leur degré d’ouverture. En revanche, en Syrie, il y a quelque chose de dangereux. Car c’est un conflit entre Sunnites et Alaouites / Chiites. C’est un conflit frontal non réfléchi. 7. Pensez-vous que les Chrétiens de France doivent se mobiliser pour les Chrétiens d’Orient ? De quelle manière ? PG : Oui, bien sûr. Les Chrétiens d’Orient ont besoin que les Chrétiens de France soient solides dans leur conviction. Ils ont besoin de savoir qu’ils vivent leur foi de manière dynamique et sereine. Par ailleurs, la France incarne la laïcité. Or la laïcité représente une hypothèse de développement pour ces pays. La laïcité turque s’est traduite par une forte diminution des communautés chrétiennes. Aujourd’hui, nous sommes responsables que la laïcité à la française soit respectueuse de la religion. Si la laïcité apparaît comme le cache-nez de l’athéisme, elle ne parviendra pas à s’implanter au Moyen-Orient. En outre, il faudrait que les Français connaissent mieux les Églises d’Orient. Il y a des questions de lien. Ce serait intéressant qu’il y ait davantage de jumelages de diocèse à diocèse et de paroisse à paroisse. Enfin, les communautés sunnites sont souvent aidées financièrement par l’Arabie saoudite ; les Chiites par l’Iran. Aucune puissance étatique n’aide les Chrétiens. Il faut donc que les Chrétiens aident financièrement leurs frères d’Orient. 10 janvier : « Ensemble, construisons la société ! » avec le père Samir Khalil (http://www.oeuvre-orient.fr/page-ensemble-construisons-la-societe-773.html) Né au Caire en 1938, le Père Samir Khalil Samir est un spécialiste reconnu du dialogue islamo-chrétien, professeur à l'Institut Pontifical Oriental (Rome). Ce jésuite, auteur d'une soixantaine d'ouvrages et de plus de 1000 articles, a fondé, à Beyrouth, le Centre de Documentation et de Recherches Arabes Chrétiennes (Cedrac) qui se consacre à l'étude du patrimoine arabe des chrétiens et fête son jubilé (25 ans) ! Catherine Baumont, directrice de la communication de l'Œuvre d'Orient, l'a rencontré lors de son passage à Paris pour donner une série de cours au Centre Sèvres en décembre 2011. Vous avez largement participé à la préparation du Synode des Evêques pour le Moyen-Orient (Rome, octobre 2010) et à son compte-rendu au Saint-Père. Que pensez-vous de l'évolution du Moyen-Orient depuis un an ? P. Samir Khalil Samir : Le printemps arabe rejoint les grandes lignes du Synode. Tout ce qu'on demande c'est la pleine citoyenneté et non pas des privilèges pour les chrétiens. Les musulmans nous répètent que l'Islam est une religion de tolérance, nous répondons : c'est peut-être vrai, mais nous ne voulons pas être tolérés, mais être citoyens. Nous disons : « Ensemble, musulmans, chrétiens, non croyants, construisons notre monde arabe ! On est tous dans la même situation, on reconstruit ensemble notre société ». Ce discours est bien accueilli par les musulmans. Au Liban, il y a une véritable convivialité, mais on dépend trop des autres pays dont le pivot est la Syrie et l'Iran (qui passe par la Syrie). Comprenez-vous les craintes des chrétiens de Syrie ? P. Samir Khalil Samir : Je suis un peu déçu par la réaction des évêques et en même temps je les comprends. Le régime autocrate garantit la sécurité des chrétiens. Pourvu qu'ils ne fassent pas de politique, il n'y a pas de problème. Si on enlève le régime, qui viendra ? On choisit le moindre mal et en même temps on ne peut pas soutenir un régime qui réprime tant les libertés. Il y a un espoir tellement risqué. On ne sait pas quelle sera l'issue. Au Liban, le patriarche a essayé de rassembler tout le monde, mais il n'a pas réussi. Les coptes sont-ils menacés ? P. Samir Khalil Samir : En Égypte, on sait qu'on passera par une phase islamiste et on espère que les salafistes ne seront pas au gouvernement. Les Frères musulmans veulent se démarquer et montrer qu'ils sont modérés. Peut-être s'allieront-ils avec un parti modéré ou libéral. Que feront les Frères musulmans au gouvernement ? Vont-ils trouver une façon de gérer le pays ? C'est un vrai défi. Ont-ils les moyens humains, une vision, un programme ? On le saura le jour où ils prendront le pouvoir. S'ils réussissent à s'entendre avec le parti libéral et à s'éloigner du radicalisme, cela peut donner quelque chose de positif. Il ne suffira plus de répéter « L'Islam est la solution ! », il faudra le prouver par les faits. Mettre en lumière la contribution des chrétiens à la civilisation arabe est une mission qui vous tient particulièrement à cœur et pour laquelle vous avez créé le CEDRAC il y a 25 ans. Quels sont vos projets aujourd'hui ? P. Samir Khalil Samir : Mes activités à Rome m'avaient obligé à prendre un peu de distance avec Beyrouth et donc avec le CEDRAC, mais maintenant il y a urgence à le relancer. Nous avons une grande richesse de documents arabes et de contributions que je souhaiterais partager avec tous ceux qui s'intéressent à la culture. Nous avons besoin aussi du soutien des chercheurs du monde entier. Par ailleurs, les trésors de manuscrits, par dizaines de milliers, dorment dans les bibliothèques ; des milliers de textes et d'études ont été publiés de par le monde, mais sont inaccessibles aux chercheurs du monde arabe. Il faudrait tout numériser, pour les mettre à la portée du plus grand nombre. Des universités y sont intéressées : en Europe, au Canada, aux Etats-Unis. Nous multiplions les contacts pour trouver les financements nécessaires. Cette année académique 2011-2012 est un cap difficile, car nous avons besoin de 40 à 50 000 € pour couvrir les frais de fonctionnement même réduits au minimum. Quoiqu'il en soit, j'ai bon espoir que nous réussirons à relever le défi, et à poursuivre le travail du CEDRAC, qui est un service culturel universel, car il s'agit d'un patrimoine de l'humanité jusqu'ici négligé. 10 janvier : « Une crise de régime sévit au Liban » religions.net/spip.php ?article4147) /www.jerusalem- 10 janvier : Oasis (www.oasiscenter.eu du 30/12/2011) Un Noël de peur en Syrie par S. Agnès-Mariam de la Croix En cette veille de Noël, la Syrie où nous servons le Corps du Christ, est endeuillée par des évènements tragiques. Par-delà le tintamarre médiatique et le bruit de plus en plus grandissant des armes ce sont les civils, innocents, hommes, femmes, enfants et vieillards que Dieu a créé à Son Image et Ressemblance qui payent le prix du sang, de la détresse et de la disette. Comme toujours ce sont les pauvres qui sont les victimes de la folie des grands. Suite à une mission d’information avec des médias catholiques j’ai été amenée à visiter la ville de Homs et ses environs. J’ai été remuée au plus profond de ma conscience par la tragédie que vit la population civile, notamment les chrétiens. Ces derniers sont surtout concentrés dans les quartiers centraux de la ville qui sont devenus le repaire de bandes armées que personne jusqu’à présent n’a réussi à identifier. Toujours est-il que ces bandes imposent une loi martiale en vertu de laquelle les fonctionnaires qui rejoignent leur travail sont susceptibles de représailles, y inclus les enseignants dans les écoles publiques. De même les artisans, les vendeurs et même ceux qui ont une profession libérale sont la cible d’actes terroristes qui visent à paralyser la vie sociale. Les résultats de ces méthodes coercitives sont des plus terribles : chaque jour des innocents sont égorgés ou kidnappés. Des familles perdent ainsi le père, le fils ou le frère. Les veuves et les orphelins sont dans la nécessité. Ceux qui n’ont pas affronté le spectre de la mort doivent faire face à la séquestration forcée dans leurs domiciles où ils cherchent à survivre sans travail. Les maigres économies de ces familles s’amenuisent. La plupart sont d’un niveau moyen et en-deçà. Désormais la pénurie se fait ressentir en cet hiver qui s’annonce rigoureux. Le mazout fait cruellement défaut à beaucoup en cet hiver qui s’annonce rigoureux. De plus, une aide alimentaire et médicale de première nécessité devient une urgence. De retour à Qâra j’ai noté que les mêmes stratagèmes appliqués à Homs ou à Qusayr sont appliqués chez nous par les insurgés. D’un côté ils continuent à organiser des manifestations-studios pour les besoins médiatiques des chaînes mainstream (Al Jazeerah, Arabia, BBC, France 24 et relais) tandis qu’ils font régner la terreur dès la tombée de la nuit. Il est désormais interdit de circuler, sous peine de se faire abattre, après 18 heures à Qâra. Depuis une semaine, trente hommes armés sont venus dans cinq camionnettes sur la place du village avec des marteaux compresseurs. Ils ont éventré la chaussée et, en toute impunité, ils ont sectionné les cables de téléphone et les ont traînés avec eux pour les jeter dans le désert. Depuis deux jours, les miliciens ont forcé l’école municipale et ils l’ont volée. Etant supérieure de l’antique monastère de Saint Jacques l’Intercis à Qâra, du diocèse grec-melkite catholique de Homs, Hama et Yabroud, et ayant vu de mes yeux l’immense souffrance de ces familles je lance un appel à nos amis et bienfaiteurs pour un projet urgent. Venir en aide aux familles syriennes sinistrées qui n’ont plus les moyens de subsister. 10 janvier : « Les coptes se sont-ils affranchis de leur Eglise ? « Courier international http://www.courrierinternational.com/article/2012/01/10/lescoptes-se-sont-affranchis-de-leur-eglise Les chrétiens d’Egypte ne veulent plus de la tutelle de leur pape Chenouda III, jugé trop conciliant avec l’ancien régime. Ils souhaitent à présent peser sur la vie politique. La révolution du 25 janvier, il y tout juste un an, n’a pas seulement mis fin au règne de Moubarak. Elle a également permis à la société de sortir du silence dans lequel l’avaient enfermé des décennies de dictature. Et les coptes [chrétiens d'Egypte] ne font pas exception. Jusque-là, l’Eglise avait été la seule voix à s’exprimer en leur nom et à se poser en interlocuteur avec le régime. Depuis, ils ont commencé à s’exprimer, à sortir des églises pour investir la rue et à manifester à l’instar des autres Egyptiens. Ainsi, ils marquent une rupture avec leur clergé et contribuent à faire émerger de nouvelles forces. Beaucoup se félicitent de cette expression nouvelle – bien qu’encore imprécise – dépassant les murs de l’Eglise. Selon Chérif Dous, président du Comité général des coptes, la révolution a introduit du pluralisme parmi cette communauté, même s’il faudra davantage d’organisation et de coordination pour s’inscrire dans le temps aux groupes qui ont vu le jour, tels que l’Union des jeunes de Maspero [du nom de la place au centre du Caire où des dizaines de coptes ont été tués par la police le 9 octobre]. Plus de 300 candidats coptes ont participé aux élections législatives. Vont-ils pouvoir peser, notamment dans les banlieues pauvres et les campagnes ? Les partis politiques vont-ils permettre la participation copte ? De ces questions dépendra le fait de savoir s’ils continueront de s’engager en politique ou s’ils se replieront de nouveau sur une Eglise dirigée par le pape copte Chenouda III. Amir Zaki, figure de la communauté copte d’Alexandrie, se félicite également du fait que la révolution ait permis aux coptes de refuser toute tutelle cléricale et qu’ils ont au contraire participé dès le départ aux manifestations de la place Tahrir, rejoint des partis et embrassé des causes nationales, pas seulement communautaires. Quant à l’intellectuel copte Gamal Asaad, il estime que le problème copte ne sera résolu qu’à condition que les coptes participent à la vie politique en tant que citoyens ordinaires, évitant de tomber dans le piège d’une nouvelle coupure d’avec le reste de la société. Le politologue Hani Labib constate que la rupture d’avec l’Eglise s’explique par le silence injustifiable que celle-ci a gardé face aux événements. Sous l’ancien régime, elle avait été le seul interlocuteur de l’Etat, mais, même après la chute de Moubarak, Chenouda III a demandé la levée du campement devant le siège de la radio-télévision d’Etat à Maspero [pour protester contre la couverture biaisée de celle-ci], demande unanimement rejetée par les manifestants. « Pardon mon pape, mais vous êtes notre père spirituel, pas politique », s’exclame Labib, tout en admettant qu’on ne peut effacer d’un trait une culture politique ancrée durant cinquante années d’ancien régime. De son côté, Imad Gad du Parti social démocrate égyptien explique que les coptes s’étaient d’abord portés sur le vieux parti Wafd [laïc], considéré comme libéral, mais qu’ils s’en sont éloignés depuis qu’il a fait alliance avec les Frères musulmans pour se tourner vers d’autres partis libéraux. Georges Ishak, leader du mouvement Kefaya ["Ça suffit", mouvement d’opposants laïcs], estime que les coptes, en se rebellant contre la tutelle cléricale, contribuent à la vitalité politique du pays, ce qui s’est manifesté lors des élections au sein des syndicats professionnels et aux élections législatives, malgré la présence des forces islamistes. Face à la montée des partis islamistes, le pays est-il en voie de « pakistanisation » ? Les coptes seront-ils contraints d’émigrer ? Ramsès Al-Naggar, avocat de l’Eglise copte, estime qu’il faut réagir par la création d’un Conseil des coptes, représentant les coptes sur le plan civil et non religieux. Kamal Zakher, intellectuel copte, pense quant à lui que les islamistes n’auront d’autre choix que la démocratie et le respect des libertés et qu’il sera donc impossible que les coptes soient traités en minorité sous tutelle [dhimmis]. Dans le même temps, ajoute-t-il, les coptes doivent s’intégrer dans la vie politique, en tant que citoyens et en dépassant les clivages et les peurs. Autrement dit, il faut éviter un face-à-face entre deux camps, l’un musulman, l’autre chrétien. 10 janvier : Le Caire, El-Tayeb annonce le document principal des libertés (Source : MENA, (http://www.nileinternational.net/fr/full_story.php?ID=31489) Le grand Cheikh d'Al-Azhar, le Dr. Ahmad El-Tayeb, a annoncé le document principal des libertés renfermant la liberté de la doctrine, liberté de l'opinion et de l'expression, la recherche scientifique, l'art, l'innovation littéraire, pour être à la base de la Constitution qui sera préparé.Ce document reflète la vision de l'institution religieuse, les intellectuels et les penseurs à propos de ces libertés.Le Dr. Ahmad El-Tayeb, a affirmé, lors de la conférence de presse qui a eu lieu aujourd'hui, qu'il y a des textes religieux, des lois et des constitutions qui garantissent la liberté des doctrines, sans toucher aux religions célestes bénis.AlTayeb a dit qu'Al-Azhar va présenter ce document aux responsables pour être une référence en décrétant la nouvelle constitution. Il a signalé qu'un nombre de jurisconsultes, de penseurs musulmans et chrétiens ont participé à la préparation de ce document pendant plus de trois mois. 11 janvier : le Figaro « Ce qu'endurent les chrétiens dans l'indifférence « , par Ivan Rioufol Choquante est l'indifférence des défenseurs des droits de l'homme devant le sort des chrétiens en terres d'islam. Ceux qui, en France, sont toujours prompts à stigmatiser l'islamophobie dans la moindre critique de la religion de paix et de tolérance, ne disent rien de la nouvelle christianophobie (1), qui tue et qui expulse au nom d'un Coran compris par certains comme uniquement guerrier. Cette haine du "mécréant" et du "blasphémateur" a déjà tué plus de cent chrétiens au Nigéria ces derniers mois, dont 35 en pleine messe de Noël. En Egypte, les coptes sont sur le qui-vive. En Libye, le Conseil national de transition, parrainé par la fine fleur de l'intelligentsia française, vient de recevoir avec les honneurs le président du Soudan, Omar Al-Bachir, sous mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour ses crimes au Darfour qui avaient été précédés de l'épuration des chrétiens du sud-Soudan. Le printemps démocratique arabe, qui devait être la démonstration de l'absurdité de la théorie du choc des cultures et des civilisations, porte un peu partout les Frères musulmans au pouvoir, et avec eux leur désir de revanche contre l'Occident judéo- chrétien. Or les politiques et les médias semblent incapables de discerner les menaces d'une telle évolution, notamment pour les élémentaires libertés religieuses. Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, s'inquiète de la dérive de la Hongrie parce qu'elle a choisi de faire une référence à Dieu dans sa constitution et de s'opposer au mariage homosexuel. En revanche, il se veut rassurant sur le nouvel "islamisme modéré" qui, appliqué par la Turquie d'Erdogan donnée en exemple, conduit pourtant à l'effacement progressif de la laïcité et de la liberté de la presse, comme le démontre Martine Gozlan (2). C'est Benoît XVI, lundi, qui a du mettre les points sur les i : "Dans de nombreux pays, les chrétiens sont privés des droits fondamentaux et mis en marge de la vie publique ; dans d'autres, ils souffrent des attaques violentes contre leurs églises et habitations". Ce mercredi, dans Le Figaro, Mgr Jeanbart, l'archevêque d'Alep, explique redouter pour la Syrie "la domination des frères musulmans dogmatiques", appuyés par la Turquie et les monarchies du Golfe. Qu'attendent les angéliques dirigeants français et les médias somnolents pour ouvrir enfin les yeux ? (1) Alexandre Del Valle Pourquoi on tue les chrétiens dans le monde aujourd'hui, la nouvelle christianophobie, Editions Maxima (2) Martine Gozlan, L'imposture turque, Grasset Des chrétiens ont été brûlés vifs par des musulmans sunnites Nigériens . Selon Wikipédia ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Pers%C3%A9cutions_des_chr%C3%A9tiens) : Le Nigeria est un État fédéral qui compte 50 % de musulmans et presque autant de chrétiens, lesquels vivent surtout dans le sud. Depuis 1999, douze États fédéraux du nord, à majorité musulmane, ont instauré la charia. En 2004, des centaines de milliers de chrétiens ont fui la guerre civile(note 93), selon Human Rights Watch, les exactions contre les chrétiens sont nombreuses(94). Depuis la fin de l'année 2011, jusqu'au temps présent, la secte islamiste Boko Haram commet des attentats en série à l'encontre de la communauté chrétienne du Nord, parcequ'elle ne quitte pas cette région du pays à dominante musulmane, mais également du Sud, à dominante chrétienne (Voir : Boko Haram) (95,96,97). Cette situation plonge le pays dans un climat de guerre civile (98). Selon un rapport de Human Rights Watch, 550 personnes ont été tué dans 115 attaques différentes visant la communauté chrétienne du pays et perpétrées par la secte islamiste Boko Haram au cours de l'année 201199. A la date du 26 janvier 2012, on comptait déjà 250 morts pour l'année 2012(99). 12 janvier : la Tv Arte aux nouvelles de 12h45 annonce qu’environ 150 chrétiens ont été tués au Nigéria depuis Noël 2011 21-22 janvier : Au moins neuf personnes ont été tuées au cours d'une attaque visant des chrétiens dans la nuit de samedi 21 au dimanche 22 janvier, dans une ville du nord du Nigeria, selon un responsable communautaire local. Un porteparole du groupe islamiste Boko Haram a revendiqué les attaques de vendredi auprès d'un journal local, expliquant que le groupe avait agi en représailles après le refus du gouvernement de libérer plusieurs de ses membres actuellement emprisonnés. Les attaques attribuées à la secte Boko Haram, qui a aussi revendiqué des attentats qui ont fait 49 morts le jour de Noël, se sont multipliées ces dernières semaines dans le nord majoritairement musulman du pays, à la fois contre des chrétiens et les forces de l'ordre. (http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/01/22/nigeria-neuf-tues-dans-uneattaque-contre-des-chretiens-dans-le-nord_1632931_3212.html) 12 janvier : "Les Grecs d'Istanbul après la conquête ottomane" www.orthodoxie.com Sur le site de la Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée vient d'être mis en ligne un article publié en 2005 sur "Les Grecs d'Istanbul après la conquête - Le repeuplement de la ville et de ses environs (1453-1550)". L'auteur étudie notamment l'évolution de la communauté grecque-orthodoxe de la ville.¨¨ 12 janvier : « Chrétiens du Proche-Orient, entre citoyenneté et communauté », par Bernard Heyberger, directeur d'études à l'EHESS et directeur de l'Institut d'études de l'Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM) lemonde.fr La dernière phrase de cet article est facile à écrire qu’à vivre ! L'inquiétude est grande chez les chrétiens du Proche-Orient, et chez ceux qui, en Europe, s'intéressent à eux, au vu de leur situation actuelle. Elle est alimentée d'une part par les données démographiques alarmantes ; d'autre part par les annonces récurrentes d'attaques violentes contre eux et leurs églises. "Le printemps arabe" apparaît dans ce contexte plutôt comme une nouvelle période de menaces et de peur, avec les spectres de la guerre civile confessionnelle ou de l'arrivée au pouvoir des islamistes. Mais la peur ne conduit nullement à la clairvoyance et n'aide pas à affronter la situation présente ou à venir. La représentation que les chrétiens orientaux ont d'eux-mêmes en tant qu'éternelles victimes est généralement partagée par les Occidentaux qui s'intéressent à eux. Cette vision fait néanmoins obstacle à une compréhension de leur situation réelle, et des ressources que celle-ci pourrait leur offrir pour faire face aux défis du moment. Plus que jamais, les chrétiens insistent aujourd'hui sur leurs origines et sur leur langue pour maintenir leur identité communautaire. En Egypte, où, dans la réalité quotidienne, il faut être musulman pour se sentir reconnu comme un citoyen à part entière, l'affirmation d'une identité copte se fait de plus ne plus par la revendication d'une hérédité pharaonique et par la négation de l'arabité, ce qui enferme chaque jour davantage les chrétiens dans un ghetto minoritaire. En Irak, l'éclatement du pays en entités sur la base des identités communautaires conduit certains chrétiens à se définir en tant que descendants des Assyriens de l'Antiquité, parlant l'araméen. L'histoire est constamment convoquée dans les discours de mobilisation communautaire pour légitimer un ancrage territorial, affirmer une continuité sans ruptures et donner de la cohérence à des groupes menacés de dissolution dans l'émigration et la culture globale. Elle sert ainsi à fabriquer de l'ethnique et du protonational avec du religieux. Mais cet usage du passé ne sert ni à apaiser les mémoires cuisantes des massacres et persécutions révolues, ni à affronter avec lucidité les événements en cours. Cette impasse intellectuelle est en grande partie à mettre sur le compte des régimes autoritaires qui occupent le pouvoir dans les pays du Proche-Orient depuis soixante ans. En effet, en empêchant l'éclosion de tout débat public, en prohibant toute forme d'expression individuelle et toute forme d'initiative associative, ils ont rabattu les citoyens vers les églises et les mosquées, et n'ont laissé subsister d'autre pouvoir intermédiaire que celui du clergé. Les Eglises elles-mêmes se sont souvent structurées sur le modèle autoritaire, concentrant l'autorité dans la hiérarchie ecclésiastique, en charge de tous les aspects de la vie quotidienne des membres de leur communauté respective. Le chef de l'Eglise est devenu parfois une sorte de raïs de sa communauté, exerçant le pouvoir selon des modalités paternalistes et autoritaristes proches de celles que suivait le chef de l'Etat. Les chrétiens comme les musulmans ont été victimes aussi de l'extinction de la vie intellectuelle, étouffée par le pouvoir dictatorial et le départ en exil des élites cultivées. La liberté académique n'existe pas au Proche-Orient, et ce sont les sciences humaines qui ont été les premières victimes de cet étouffement. L'histoire y apparaît comme servante de la théologie ou de l'idéologie nationaliste dominante. L'anthropologie, réputée discipline colonialiste, a généralement été exclue des cursus. A côté d'une science "occidentale", considérée comme au service de l'impérialisme, on a affirmé une science nationale ou arabe, qui, faute de débat avec la recherche internationale, se réduit le plus souvent à des productions poussives s'inscrivant dans les idéologies officielles, étatiques ou communautaristes. Il est vrai que pendant longtemps, la recherche académique internationale n'a fait des chrétiens orientaux un sujet d'étude que pour les périodes avant l'Islam. Aujourd'hui, les choses ont changé, et une nouvelle recherche concentrée sur eux, en phase avec les travaux se menant par ailleurs, est en train de s'imposer. Celle-ci offre des outils pour repenser le rapport des chrétiens au passé, leurs relations avec la société majoritairement musulmane qui les entoure et les effets actuels de la globalisation. Ces recherches pourraient aider à sortir d'une représentation des chrétiens en minoritaires persécutés, repliés sur une identité communautaire fondée sur des bases discutables, et attachés à la stabilité politique offerte par des "protecteurs" autoritaires. Car devant les bouleversements actuels porteurs de danger, il vaudrait mieux pour eux se penser en citoyens acteurs de leurs destins, participant à la construction d'une nouvelle structure constitutionnelle dans leur pays, sur la base du pluralisme démocratique et de la liberté individuelle. 12 janvier : Irak, Voyage à la rencontre des chrétiens de Mgr Gilbert Louis accompagnait Mgr Marc Stenger et le Père Pascal Gollnisch Irak : « De ce séjour, je retiens des rencontres fortes avec les familles, beaucoup de souvenirs et d'espoir. » http://www.oeuvre-orient.fr/page-irak-de-ce-sejour-je-retiens-des-rencontresfortes-avec-les-familles-beaucoup-de-souvenirs-et-d-espoir-774.html L'évêque du diocèse de Châlons en Champagne, Mgr Gilbert Louis, rentre d'Irak où il a séjourné du 29 décembre au 7 janvier avec Mgr Stenger,et le Père Gollnisch Dans quel contexte vous êtes-vous rendu en Irak ces derniers jours ? J'ai été sollicité par Marc Stenger, évêque de Troyes, président de Pax Christi France qui a séjourné à deux reprises dans le nord de l'Irak. Il m'a proposé de venir à la rencontre de la communauté chrétienne afin de la soutenir. Nous sommes également partis avec le père Pascal Gollnisch, directeur de l'Oeuvre d'Orient créée par des laïcs vers 1850 pour venir en aide en termes d'éducation, de santé, de pastorale, aux chrétiens d'Orient. Je suis donc passé de l'année 2011 à 2012 là-bas. Etre chrétien en Irak est-t-il plus que jamais synonyme de persécutions ? La notion de persécution me paraît trop forte. Disons que les chrétiens sont pris en tenaille entre les deux grands courants sunnites et chiites qui se combattent. Les sunnites étaient davantage protégés du temps de Saddam Hussein, et les chiites écartés ont désormais repris le pouvoir. Outre la présence de groupes violents qui ont été à l'origine d'attentats, les chrétiens sont utilisés en faveur des uns et des autres. De plus, de nombreux mouvements antichrétiens subsistent comme ceux qui furent à l'origine de l'attentat perpétré dans une cathédrale syriaque-catholique qui a fait 53 morts en novembre 2010 à Bagdad. Lors de la messe, les fidèles ont été tués, parmi lesquels deux jeunes prêtres, un bébé dans les bras de sa mère… Aujourd'hui en Irak, la diversité chrétienne est plus complexe que je ne l'imaginais avec les Chaldéens, les Syriaques, les Arméniens… Quoi qu'il en soit, à chaque attentat, les chrétiens ont tendance à fuir vers le nord (Kurde) ou encore à fuir le pays pour gagner les États-Unis, le Canada, la Suède, une dispersion est perceptible à travers le monde. Plus proche de nous, l'une des plus fortes communautés Chaldéennes se trouve à Sarcelles. Quel type de message avez-vous délivré aux personnes rencontrées ? Avant tout, notre délégation s'est rendue en Irak pour écouter les chrétiens et les inciter à rester sur place. Encore faut-il que les conditions de sécurité soient réunies car les menaces de courants violents persistent. A Kirkuk, nous étions satisfaits de voir 200 nouvelles maisons construites pour 200 familles qui se rassemblent pour vivre entre elles et exister. Mais dans certains villages du Kurdistan, il n'y a pas de travail donc pas d'avenir… Quelles réalisations vous ont donné du baume au cœur? A Bagdad, nous avons visité des Sœurs dominicaines qui ont agrandi leur hôpital, nous nous sommes rendus dans un lycée qui accueille 80 % de jeunes musulmanes. Les Dominicains construisent également à Bagdad, une université pour les sciences humaines : il faut de l'audace ! Vous avez rencontré Mgr Sako symbole du dialogue interreligieux sur place. Quel type de relations entretient-il avec chaque communauté ? Le 3 au matin fut un grand moment de rencontre avec un imam sunnite, puis un imam chiite. Puis un cheik sunnite, puis un cheik chiite. Nous avons été bien reçus par tous. Mgr Sako est en contact permanent avec eux. Son mot d'ordre : être les uns avec les autres au service de tous, de par l'Évangile. Qu'est-il ressorti de votre rencontre avec l'Ambassadeur de France en Irak ? Il était informé de notre venue et se doit de protéger ses ressortissants. Deux hommes nous attendaient à l'aéroport avec gilets pare-balles, écouteurs; l'un devant, l'autre derrière : nous étions de suite dans l'ambiance d'autant que nous avons traversé sept checkpoints entre l'aéroport et l'Évêché. De ce séjour, je retiens des rencontres fortes avec les familles, beaucoup de souvenirs et d'espoir car les évêques luttent de toutes leurs forces afin que les chrétiens ne disparaissent pas de cette partie du monde où l'église est l'une des plus anciennes d'Orient. 14 janvier – 6 février : A Paris, Exposition « Arménie, la foi des montagnes », en l’église Saint-Germain des Prés 15- janvier : A Addis Abeba, dialogue entre Orthodoxes oientaux et Catholiques http://www.youtube.com/watch?v=tjxkvkjq8l4&feature=youtube_gdata_player 15 janvier :TV France 2, 9h30 à 10h (http://programmes.france2.fr/leschemins-de-lafoi/index.php?page=article&numsite=42&id_rubrique=44&id_article=29657) « Le temps de Noël dans l’Eglise apostolique arménienne » avec le prfesseur d’histoire Aram Mardirossian, père Antranik Maldjian (prêtre arménien apsotolique à Valence, le premier Arménien de France, originaire de Syrie, à devenir prêtre) et père Olivier de Cagny et aussi célébration du Baptême du Christ (Timkat) chez les Ethiopiens à Paris 16 janvier : Visite de représentants de l’Eglise arménienne à la cathédrale dans la cathédrale Saint Stéphane (Lettre d’information de la Cathédrale arménienne St Jean-Baptiste de Paris de janvier 2012, 15 rue Jean Goujon, 75008 Paris Tel: 01 43 59 67 03 Fax: 01 42 56 46 08 Mail: [email protected] Website: www.eglise-apostoliquearmenienne.org) Conformément à la volonté du représentant de l’Assemblée des évêques orthodoxes, Mgr. Métropolite Emmanuell était également invité à cette réunion le premier primat du Diocèse arménien de France, Monseigneur Norvan Zakarian. Au nom du Saint Père Zakarian, a participé à cette célébration le père Partev Barseghian, prêtre de la cathédrale arménienne Saint Jean Baptiste de Paris. Il était accompagné par Sahag Soukiassian, diacre de la même cathédrale, présent en tant que représentant des relations inter-églises. A la fin de la présentation des vœux, le Père Barseghian a tenu à remercier le Mgr. Métropolite Emmanuelli pour cette invitation et lui a adressé les salutations et les félicitations du Primat Norvan Zakarian. Au cœur du 20e arrondissement de Paris, l’église Notre Dame des Coptes, a été inaugurée en ce début d’année 2012. L’église se trouve au 22, rue de l’Est. 18 janvier. De 19h à 20h, interview de Pierre Moracchini avec Christine Chaillot sur la situation des coptes, sur Radio Notre-Dame, ,émission « Matière à penser », dans le cadre de la Semaine de l’Unité http://www.radionotredame.net/rnd_player_plus.php?date=2012-0118&url=http://notredameradio.s3.amazonaws.com/matiereapenser_20120118.m p3&title=Mati%C3%A8re (cf www.orthodoxie.com du 21.1.2012) 18 janvier : à 20h à la Cathédrale Saint Stéphane, 7 rue Georges Bizet, Paris 16e, Invitation des évêques orthodoxes de France aux voeux 2011 de l'AEOF. Les représentants des Eglises orthodoxes orientales furent invités. 19 janvier : Paris, Epiphanie (Timkat) des Ethiopiens, voir diaporama sur : http://bl164w.blu164.mail.live.com/default.aspx#!/mail/InboxLight.aspx?n=105 5384927!n=1336041077&view=1&cmid=6f5c5757-4512-11e1-a0c200215ad6a70a&csem=chretiensorientaux%40gmail.com&cdid=&cfid=1&cau=1& cmad=2040|0|8CEA736594DEB90||0|1|0|0||5%2C53&cacc=3 19 janvier : La Croix (voir aussi en anglais www.youtube.com/watch?feature=player_detail page&v=zJQL68LXHd0) Le grand rabbin de Grande-Bretagne défend les chrétiens Dans un discours devant la chambre des Lords, le 9 décembre dernier, Lord Jonathan Sacks, grand rabbin de Grande-Bretagne et du Commonwealth, a dénoncé l’augmentation des persécutions contre les chrétiens par l’islam radical et a mis en garde contre « le destin des chrétiens au Moyen-Orient qui est aujourd’hui le baromètre du Printemps arabe ». Il a également regretté que « beaucoup de chrétiens modérés en Europe aient peur de défendre leur foi, leur culture et leurs frères persécutés ». .Lord Sacks avait rendu visite à Benoît XVI quelques jours plus tard à Rome. Devant le pape, il avait défendu l’héritage judéo-chrétien en Europe, incluant « les racines religieuses dans l’économie de marché et la démocratie capitaliste ». Il avait également appelé les chrétiens et les juifs à travailler ensemble de manière urgente pour « aider l’Europe à retrouver son âme ». « Si l’Europe perd son héritage judéo-chrétien, ce qui lui a donné son identité historique et sa grandeur dans la littérature, les arts, la musique, l’éducation, la politique et l’économie, elle perdra son identité et sa grandeur », avait-il déclaré. « Quand une civilisation perd sa foi, elle perd son avenir. Quand elle retrouve sa foi, elle retrouve son avenir. Pour la sécurité de nos enfants, nous – juifs et chrétiens, côte à côte – devons renouer avec notre foi et notre voix prophétique. » 19 janvier : Les coptes attaqués à Nag Hamadi et Shubra al Kheima au Caire Posted in News on janvier 20, 2012 et http://blogcopte.fr/page/2/ Des musulmans ont attaqué environ cinq maisons coptes à Nagi Hamadi le 19 janvier 2012. Ils les ont pillés puis brûlés. Beaucoup de véhicules appartenant à des Coptes ont également été brûlés. Les camions de pompiers ont pris 3 heures pour atteindre la plupart des maisons selon des témoins. L’incident a été provoqué par des problèmes liés aux élections. Les détails ne sont pas disponibles en ce moment. Trois véhicules de police étaient sur les lieux. Aucune arrestations n’a été effectuées. Les blessures ou décès ne sont pas connus à ce jour. L’église de l’Archange Michael, qui est situé dans la région n’a pas été attaqué. Hier également, un groupe armé de militants salafistes se sont rassemblés devant le bâtiment de service copte d’Abu Maqar à Bahteem à Choubra Al Kheima en signe de protestation de son ouverture. Ce bâtiment devait servir 1200 chrétiens dans la région avec différents services. Les musulmans ont jeté des pierres depuis l’extérieur vers l’immeuble et ont empêché les prêtres et les coptes d’entrer. Les salafistes ont dénoncé que ce bâtiment était utilisé comme une église sans un permis approprié. Les coptes disent que ce n’est pas une église mais un bâtiment pour servir les coptes dans une région où il ya 1200 familles chrétiennes et aucune églises locale. Les coptes sont frustrés par leur incapacité à accéder au bâtiment en disant que personne n’a le droit d’empêcher quiconque d’y entrer surtout si elles ne font pas partie des forces de sécurité. En face, de nombreux coptes sont arrivé pour défendre le bâtiment. Les groupes ont été séparés par quelques voitures de police ce qui en fait une situation potentiellement instable. Pas de présence de l’armée actuellement. Un groupe de musulmans ont fait irruption dans le bâtiment 3 fois à différents moments dans les dernières 24 heures, et ont vandalisé l’intérieur. Des témoins disent que l’un des cheikhs locaux a été vu en face de l’immeuble en disant que cela ferait une belle mosquée. Les coptes déclarent qu’ils resteront sur le terrain et sur leurs gardes aussi longtemps que nécessaire. Mgr Morcos de Shubra Al Kheima et le clergé sont en train de tenter de calmer la situation. 21 janvier : un site sur Eglise d'Ethiopie, en plusieurs langues www.ethiopianorthodox.org 21 janvier : A Paris, manifestations d’un collectif de cinq associations d’Egyptiens en France (musulmans et chrétiens) dont Solidarité copte, pour critiquer le détournement de la révolution égyptienne par les salafistes, les frères musulmans et l'Arabie Saoudite en complicité avec les militaires au pouvoir. Samedi 21/01/2012 de 15h00- 20h00 marche de Belleville à LA BASTILLE Mardi 24/01/2012 Rassemblement devant l'UNESCO de 17H00 à 22H00 Mercredi 25/01/2012 marche du Trocadéro à l'Ambassade d'Egypte 17h00-20h00 25 janvier : Au Caire, le blogueur copte Maïkel Nabil a été gracié ((www.blogcopte.fr via Maghreb Emergent, Posted in News le 22 janvier 2012) Le blogueur égyptien Maïkel Nabil, emprisonné pour avoir critiqué l’armée, a bénéficié d’une mesure de grâce décidée à l’occasion du 1er anniversaire de la révolte en Egypte, a déclaré samedi le président de la justice militaire. Le blogueur Maïkel Nabil a été gracié à l’occasion du premier anniversaire de la révolution, a déclaré à la presse le président de la justice militaire Adel AlMoursi. Une décision de grâce a été prise pour Maïkel Nabil et 1959 autres prisonniers à l’occasion du 1er anniversaire du 25 janvier, avait indiqué plus tôt à l’AFP une source à la justice militaire, sous couvert de l’anonymat. Condamné en avril à trois ans de prison par un tribunal militaire pour avoir critiqué l’armée égyptienne sur son blog, Maïkel Nabil avait vu sa peine réduite à deux ans en appel le 14 décembre. Il avait écrit en mars sur son blog que l’armée, au pouvoir depuis la chute du président Hosni Moubarak en février 2011, protégeait ses propres intérêts et non ceux du peuple égyptien. Son arrestation, fin mars, puis sa condamnation avait soulevé un tollé à l’étranger. Trente groupes et militants de défense des droits de l’homme avaient rendu public fin décembre à Genève un appel demandant aux autorités égyptiennes de le libérer. L’administration américaine avait demandé la révision du jugement militaire. Plusieurs pays occidentaux et ONG avaient dénoncé le fait que, malgré la chute du régime d’Hosni Moubarak, les délits d’opinion continuent d’être jugés en Egypte par des tribunaux militaires. La justice avait libéré le 25 décembre le blogueur et militant égyptien Alaa Abdelfattah, après deux mois de détention. Alaa Abdelfattah était accusé d’avoir incité à la violence le 9 octobre, lorsqu’une manifestation de Coptes (chrétiens d’Egypte) protestant contre l’incendie d’une église a dégénéré en confrontation avec l’armée et les forces de l’ordre. L’armée est vivement critiquée pour avoir traduit des milliers de civils devant des tribunaux militaires pour des chefs d’agression ou de viol, mais aussi d’insultes envers les généraux au pouvoir. 23 janvier : A Paris, dénonciation par le Sénat de la négation des génocides, y compris celui de 1915 des Arméniens. Signalons que les chrétiens syriaques et assyriens ont subi le même génocide. Manifestations des Turcs de France. 23 janvier : première réunion parlementaire en Egypte, avec plus de deux tiers islamistes. parlementaires doivent désigner le président de la chambre basse. Le parti des Frères musulmans, et le parti salafiste d’Al Nour, qui ont été marginalisés depuis longtemps, ont remporté plus de deux tiers des sièges attribués au scrutin de liste au sein de la chambre basse du parlement. Le parti des Frères Liberté et justice y dispose en effet de 47 % des sièges, suivis par les salafistes qui en occupent 24 %, donc 71%. Mohamed Saad el Katatni, membre du parti des Frères musulmans, Liberté et Justice (PLJ), est le favori. "Tous les partis représentés au Parlement doivent se coopérer dans l’intérêt du peuple égyptien", a indiqué M. Katatni (secrétaire général des Frères musulmans nommé candidat pour le poste de président de l’Assemblée du peuple) à des journalistes avant l’ouverture de la session. "Le nouveau Parlement est différent de ses précédents. Aucun parti ne pourrait contrôler le Parlement tout seul". Un total de 15 partis ou coalitions ont remporté des sièges dans les élections législatives qui se sont tenues en plusieurs phases depuis novembre 2011 et ont pris fin à la mi-janvier 2012. Le PLJ (Le Parti de la liberté et de la justice, branche politique des Frères musulmans) est devenu le plus grand vainqueur des législatives, en remportant 235 sièges (47,2%), suivi du parti Al-Nour avec 123 sièges (24,7%), du parti Al-Wafd avec 38 sièges et du Bloc égyptien avec 34 sièges, selon la télévision d’Etat égyptien. L’Assemblée du peuple (chambre des députés) compte actuellement 508 sièges, dont 498 sont élus et les 10 autres nommés par Hussein Tantawi, chef du conseil militaire égyptien. Le vote du Conseil de la Shura (chambre haute du Parlement) débutera fin janvier et s’achèvera en février. Le nouveau Parlement créera alors un comité composé de 100 membres pour rédiger une nouvelle Constitution. Les élections présidentielles sont prévues à la mi-juin. (http://www.courrierinternational.com; http://www.afriscoop.net/) 23 janvier : réception d’une vidéo avec un chant chanté par des coptes lors d’une nuit de prière le 11 novembre 2011, pendant douze heures continues, au Centre Saint Siméon sur la colline du Moqattam au Caire, pour la paix en Egypte et dans les pays voisins. http://bl164w.blu164.mail.live.com/default.aspx#!/mail/InboxLight.aspx?n=416 603797!n=1620168175&fid=1&fav=1&mid=de05fea6-45c8-11e1-baaf00215ad7e6dc&fv=1 23 janvier : Jean Maher, Président du Bureau Français de l’Association « Union Egyptienne des Droits de l'Homme « a commenté les résultats des élections en Egypte sur France 24 en français (http://blogcopte.fr/page/2/), arabe, et anglais. A 17h ; et le 25 janvier à 9h aux Informations (Journaux Télévisés) pour l'anniversaire de la Révolution. 24 janvier : Masri Feki ( Les révoltes arabes , chez Studirama) parle de la situation en Egypte (http://www.france24.com/fr/20120123-egypte-postmoubarak-premiere-seance-du-nouveau-parlement-egyptien) Voir aussi : http://www.youtube.com/watch?v=iQ9S-Tiz2Zo avec Basma Awad (activiste du Mouvement du 6 avril en France), Ali al Saman, Stefano Sabona réalisateur du film Place Tahrir et Tarek Ramadan (L’islam et le réveil arabe aux Presse du Chatelet) 24 janvier : Le jeudi 15 décembre 2011, la police saoudienne et des agents des services secrets ont fait une descente dans un appartement privé de Djeddah où 42 chrétiens éthiopiens immigrés étaient réunis pour prier. Tous ont été passés à tabac, menacés des dernières extrémités et emprisonnés dans des lieux tenus secrets. On frémit du traitement qui leur est réservé dans les prisons d’un État emblématique de l’aspect « tolérant et pacifique » de la religion mahométane (Source : International Christian Concern sur http://www.christianophobie.fr/breves/42-chretiens-ethiopiens-arretes-battuset-emprisonnes-en-arabie-saoudite) 25 janvier : Au Caire, manifestation pacifique à la Place Tahrir en souvenir du début de la Révolution le 25 janvier 2011. Mais de nombreux mouvements appellent à relancer la contestation contre l'armée. Le conseil militaire annonce la levée partielle des lois sur l’état d’urgence. C’est le maréchal Hussein Tantaoui a annoncé à la télévision la "fin de l'état d'urgence partout dans le pays, à l'exception des cas de lutte contre les délits violents". Le chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), et à ce titre chef d'Etat de fait, n'a pas été plus précis sur ce que recouvrait exactement la lutte contre la violence. Donnant des pouvoirs exceptionnels à la police et restreignant les libertés publiques, la loi sur l'état d'urgence a été appliquée sans discontinuer depuis l'assassinat d'Anouar el-Sadate en octobre 1981, par son successeur Hosni Moubarak. (www.radio-canada.ca; http://www.liberation.fr/depeches/01012385507-legypte-va-lever-l-etat-d-urgence-mercredi) A partir du 25 janvier : l’Egypte et le monde entier se souviennent de l’anniversaire du début de la révolution égyptienne qui aboutit à la chute de Moubarak. Voici le programme Cinéma Tahrir, des films documentaires et débats pur voir, réfléchir et agir. La révolution continue. Contacts : [email protected]. 25 janvier : Vœux du Président Sarkozy aux représentants religieux de France, y compris aux communautés chrétiennes d’Orient. Rappelant les attentats contre les chrétiens à Bagdad fin octobre 2010 et et à Alexandrie le 1er janvier 2011, le président Sarkozy a fait ce commentaire : « On efface pas l’histoire avec le sang des innocents » (http://www.youtube.com/watch?v=jK2HHWGGCEw) 25 janvier : « Chaque heure, des chrétiens sont tués dans le monde » déclare le patriarche Cyrille de Moscou (Source : Pravoslavie.ru) Le patriarche Cyrille de Moscou a donné lecture d’une statistique effrayante des persécutions des chrétiens et a déclaré que les Églises orthodoxes de Russie et d’Alexandrie étaient prêtes à faire face ensemble à ce phénomène. « Chaque heure, des chrétiens sont tués dans le monde. C’est une statistique effrayante. On les tue en raison de bouleversements politiques, on les tue en raison de l’aggravation des conflits interreligieux, on les tue parce que la prédication du Christ constitue une écharde dans l’œil de quelque personne, un défi à un triste état moral. Ne voulant pas répondre à l’exhortation « Repentez-vous ! », les hommes sont prêts à tuer ceux qui proclament cet appel au monde » a dit le Patriarche Cyrille dans son sermon en la cathédrale du Christ Sauveur, en s’adressant au patriarche d’Alexandrie et de toute l’Afrique Théodore II. « Nous prions aujourd’hui pour les chrétiens d’Afrique, particulièrement du Nord de l’Afrique, où coule aujourd’hui le sang chrétien, mais pas seulement pour ceux-ci. Nous savons que dans les pays d’Afrique Centrale, on tue les chrétiens, des villages entiers sont parfois anéantis, pour l’unique raison que le fait même de la présence de la prédication chrétienne est jugé inopportun, inutile, voire même dangereux », a-t-il ajouté. Le primat de l’Église orthodoxe russe a souhaité au patriarche Théodore, en visite en Russie, l’aide de Dieu et les forces physiques dans l’accomplissement de son prochain voyage dans quatorze pays africains, dont ceux où l’on tue les chrétiens. « Je vous demande de vous souvenir que l’Église orthodoxe russe est toujours prête à se tenir à vos côtés et à vous aider dans cette mission, car là, où il y a le danger et la difficulté, c’est là où nous devons être ensemble et proclamer les grands commandements du Christ Sauveur », a conclu le patriarche. 26 janvier :Deux Coptes tués par balle dans le sud de l’Egypte, à Bahgoura (figaro.fr ; http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/01/26/9700120120126FILWWW00736-egypte-2-coptes-tues.php) Deux Coptes ont été tués aujourd’hui par balles par des inconnus dans le village de Bahgoura, à 600 km au sud du Caire, selon une source policière, qui précisé que plus de 1.500 Coptes avaient ensuite manifesté à Naga Hammadi, non loin de là, pour exprimer leur colère. Les deux Coptes (chrétiens d’Egypte), Mouwad Hassaad et son fils Hassaad Mouwad Hassaad, ont été tués vers 17H00 locales alors qu’ils étaient assis devant leur commerce, selon la même source. Les assaillants ont réussi à prendre la fuite. Peu après, plus de 1.500 Coptes se sont rassemblés devant le commissariat de la ville de Nagaa Hammadi (BIEN Nagaa Hammadi), en Haute-Egypte, pour protester contre ces meurtres. Les Coptes représentent 6 à 10% des quelque 82 millions d’Egyptiens. Ils s’estiment victimes de discriminations et ont été visés par plusieurs attaques meurtrières ces dernières années. Le 1er janvier 2011 notamment, plus de 20 personnes avaient été tuées à la sortie d’une messe de nouvel an à Alexandrie, la deuxième ville du pays. Et à Nagaa Hammadi déjà, six chrétiens et un policier musulman avaient été tués à la veille du Noël copte en janvier 2010, par trois hommes armés qui avaient ouvert le feu sur des Coptes qui sortaient de la messe ou faisaient des courses, entraînant des violences. La victoire des Frères musulmans aux premières législatives post-Moubarak, de même que la percée de partis salafistes ultra-conservateurs, ont provoqué un regain d’inquiétude parmi cette communauté. 27 janvier : En Syrie, à Hama, un hiéromoine orthodoxe est tué par un tir terroriste (Source : Romfea.gr) Le hiéromoine Basile (Nassar) est décédé des suites d’un tir émanant de bandes armées à Hama, en Syrie. Un clerc du Patriarcat d’Antioche a informé le site Romfea.gr que le père Basile a été tué alors qu’il prêtait secours à un fidèle de Homs, qui l’avait appelé au téléphone. Celui-ci avait été blessé par un coup de feu émanant de bandes armées. Au moment où le père Basile est arrivé sur les lieux et donnait les premiers secours au blessé, une balle lui a traversé l’aisselle droite puis la poitrine. Immédiatement, un autre prêtre qui était avec lui, le porta, tout ensanglanté, dans un immeuble avoisinant pour le sauver. Malheureusement, le père Basile est décédé trente minutes après,. Le défunt, né en 1982, était diplômé de la Faculté théologique de Balamand. Ses funérailles sont prévues le 26 janvier en l’église de Saint-Georges de Hama. 27 janvier :Au Caire, At the Coptic Orthodox cathedral, « The New Egypt, As Seen from the Coptic Christmas Mass » by Samuel Tadros (National Review Online , 27 January 2012 ; http://www.copts.co.uk/index.php?option=com_content&task=view&id=3497&It emid=1) This year’s Christmas celebration by Egypt’s Orthodox Christians — on January 7, following the Julian calendar — was especially poignant. The Copts came together to reflect on a faith for which they had suffered much over the past year: church burnings, attacks on their persons and property, and, most traumatically, the Maspero massacre, last October, in which 27 Copts were killed by military troops in a barbaric attempt to disperse their protest against religious persecution. Above all, Islamist control of the parliament, recently decided in national elections, left all Copts wondering about their future in their ancient homeland. Christmas this year was significant for more mundane reasons, as well. In the context of the new, if still evolving, normal of Egyptian politics, Coptic Pope Shenouda’s official Christmas Mass became a veritable high-wire act of diplomacy. How the Church and the various political power centers related at that religious event provides an interesting window into the new Egypt. The Church’s dilemma was twofold. First was the question of invitations. Every Christmas, the Church sends invitations to governmental, political, and civilsociety figures to attend the main Mass in Cairo’s grand Coptic Orthodox cathedral. In the past, it was customary for President Mubarak’s son, Gamal, to attend and offer his congratulations to the Pope, though significantly he never attended the Easter Mass. (While Muslims recognize Jesus as a prophet and acknowledge his miraculous birth, they do not recognize his crucifixion or resurrection. By attending the Christmas Mass only, Gamal aimed to win the Copts’ support for the regime without offending Muslims). Whom would the Church invite this year? The answer would be fraught with symbolism that could win over, or alienate, powerful constituencies. A wrong move would not only be a social faux pas, but could have real consequences for the Church. Now that the ruling military council is running the country, it naturally should be on the invitation list, but Egypt’s Church and Christians generally hold the military responsible for the Maspero massacre. The idea that military representatives would be sitting in the first pew of the cathedral on one of the Church’s most important feast days was, to say the least, controversial. Then there was the matter of the Islamists. With the Muslim Brotherhood winning 46 percent of the seats in the elections and the Salafists a further 25 percent, they could hardly be shunned. Could the Church afford to ignore the reality that these groups will shape the country’s future? It ultimately could not. The second question involved who should get thanked. It is customary for Pope Shenouda, right before giving his sermon, to express gratitude to those attending. As a demand of protocol, Church authorities might get away with extending an invitation to the military council, but thanking their representatives would be too much for a still-seething Coptic congregation. The members of the military council had their own dilemma: Should they attend — and if so, who should represent them, a minor general or the field marshal himself? To refuse would further enrage the Copts, but to attend risked getting booed or even inviting a new protest. The military council decided that answering their critics required something spectacular and unexpected — a real show of force. They decided to send the largest delegation possible, composed of nine council members and headed by the second-highest officer in the council, Chief of Staff Sami Annan. On receiving their invitations, the Muslim Brotherhood also faced a dilemma. While attending would send a reassuring message to the Copts, and — more important — gain favorable Western media coverage, it would anger their base. Various sheikhs had issued fatwas in the past prohibiting Muslims from celebrating Christian events and congratulating Christians, for that would have been an acknowledgment of the acceptability of their religion. Mindful that the Salafists are their real competitors both in the ongoing elections and in the future, a wrong signal could alienate their voters and allow the Salafists to challenge them as deviating from Islamic principles for political reasons. The Brotherhood, being a pragmatic organization, tried to placate both sides. It sent a delegation made up of some of its top leadership to the cathedral at the appointed hour on the day of the Mass, but at the moment the Pope entered, they rose and, breaking custom, promptly congratulated him and then immediately walked out. In their subsequent media statements, they stressed the fact that they left before the worship service began. Their message was straightforward: We went and gave our congratulations, but did not inhale. Commentators highlighted that this followed the fatwa of Sheikh Youssef El Qaradawi. The Salafists for their part faced no dilemma. Numerous Salafi Sheikhs gave television appearances declaring that it was simply not religiously permissible to congratulate Christians. When a person claiming to be a Salafist and the brother of the Nour party president went ahead and attended the Mass, they were quick to publicly renounce him and assert that he was no relative of the party’s president. Later, they were forced to acknowledge that he was indeed the party president’s brother, though they declared that he was not representing them, and explained that each family had its black sheep. Regarding the traditional thanks offered to those attending, the Pope chose to thank the two entities in attendance, the Islamists and the military council. The first went uninterrupted; the second was met with chants of “Down with Military Rule,” by a young Christian man sitting in the back of the cathedral who was escorted outside by cathedral security. Many others were also angered by the Pope’s words, because he was welcoming — and expressing gratitude — to men with Christian blood on their hands. The rift between the Church leadership and the younger generation, some of whom have been increasingly radicalized by the revolution, will be an important development to follow. The matter of seating arrangements inside the cathedral was also tricky. Various public figures attended the Mass, including three presidential candidates: Amr Moussa, Ahmed Shafik, and Hamdeen Sabahy. The order of seating was quite significant, since it indicated where the Church’s sympathies lie in the presidential race. Hamdeen Sabahy was granted a seat in the second pew, at the very end of the row. After complaining and creating a scene, he was moved to the last seat in the first pew. Amr Moussa was seated in the middle of the first pew, on the left side. Although a former foreign-affairs minister, a former Arab League secretary general, and now the leading presidential candidate in all polls, he was seated next to such people as a local council member. The man placed in the front and center pew, occupying the most important seat, was Ahmed Shafik, the last prime minister appointed by Mubarak during the revolution; he was accompanied by his wife. The message was quite clear. Finally, the Cairo Mass on Christmas revealed something else of a worldly nature: the obvious failing health of His Holiness, the Pope. He barely had the physical strength to walk or stand. He also seemed mentally distracted, repeating twice a passage from his written sermon, which he read. He has since traveled to the U.S. for medical treatment. The Pope’s collapsing health raises serious questions about the future of the Church and the struggle among the bishops to succeed him. — Samuel Tadros is a research fellow at the Hudson Institute’s Center for Religious Freedom. 28 janvier : A Jérusalem, Semaine de l’unité 2012 au Centre franciscain (http://www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/nouveautes/direct-prierepour-la-reconciliation-a-jerusalem-eglise-copte-orthodoxe/00064390) A partir de la 5’ minute on a les prières à l’archevêché copte orthodoxe Quelques mots de l’archevêque Abraham qui a l’air très fatigué car il a souffert d’un cencer il y a quelques années. Je l’ai connu en 1981 au monastère de saint Bichoï au Wadi Natroun en Egypte où il était responsable de recevoir les étrangers ; puis à genève où il fut prêtre de la communauté copte avant d’être nommé archevêque à Jrusalem. Hymnes et lecture en syriaque. Psaume chanté en arménien. Trisagion et sermon par les coptes. A la fin baiser de paix et de réconciliation avec un chant copte. Bénédiction par tous les évêques présents. Prière à la Vierge par l’évêque copte Abraham. Notre Père. 28 et 29 janvier : Le magazine Saint Isaac’s News (Helsinki) 1/2012 rapporte que la Communauté internationale orthodoxe de la paroisse de Helsinki a fêté son 20e anniversaire, avec une liturgie (célébrée en finnois, anglais, suédois, arabe) et une conférence lors de laquelle les thèmes suivants ont été abordés : l’importance de l’unité orthodoxe, construire des réseaux, la situation frustrante des orthodoxes dans les pays du Moyen-Orient. Cette réuion a reçu les félicitations de l’archevêque Léo de Carélie et toute la Finlande ainsi que du métropolite Ambroise de Helsinki. Cette Communauté rassemble des chrétiens orthodoxes et orthodoxes orientaux. 30 janvier : D’Egypte, au Caire, le Père JJ. Pérennès, dominicain, directeur de l'IDEO au Caire, nous éclaire depuis le début des événements (http://www.oeuvre-orient.fr/page--gypte-un-an-apres-les-jeunes-de-tahrir-sesentent-floues-803.html) Égypte, un an après : "les jeunes de Tahrir se sentent floués". " Beaucoup d’Égyptiens craignaient ce 25 janvier 2012 qui marque le premier anniversaire de la Révolution qui a fait tomber Hosni Moubarak. Il y a eu foule, en effet, place Tahrir, une foule plutôt festive, sans violence. Il reste que les jeunes qui se sont déplacés ont promis d’occuper la place pour que soient entendues leurs revendications : que les responsables des violences de l’an dernier soient jugés et que le Conseil Supérieur des Forces Armées qui a reçu le pouvoir du régime déchu le transmette au plus vite aux civils. Entre temps, une assemblée parlementaire a été élue. Les partis islamistes (Parti Liberté et Justice, émanation de la Confrérie des Frères Musulmans, et le parti salafiste El Nour) se taillent la part du lion, 71% des sièges ; Le défi des prochains mois sera de mobiliser les forces vives de ce pays, pour le remettre en route. C’est urgent, car la situation économique et sociale s’est beaucoup dégradée. Les slogans islamistes ne suffiront pas à calmer la rue. Le printemps arabe est loin d’être terminé." Jean Jacques Pérennès, op IDEO, est français et vit au Caire. Il est le directeur de l’IDEO. Ses champs d’étude ont porté successivement sur l’économie du développement, le dialogue interreligieux et l’histoire de l’Ordre dominicain dans le monde musulman. Après quinze ans d’enseignement de l’économie du développement à l’Université d’Alger (1978-1985) puis à l’Université catholique de Lyon et l’Institut d’études politiques de Lyon (1985-1992), il a été assistant du Maître de l’Ordre des Dominicains à Rome de 1992 à 1998. Au Caire depuis mai 2000, il a été successivement prieur du couvent, secrétaire général puis directeur de l’IDEO. De 2002 à 2010, Jean-Jacques Pérennès a également exercé la charge de Vicaire provincial pour les communautés dominicaines du monde arabe. 30 janvier : nouvelles de Syrie avec petit commentaire d'un prêtre syriaque Syrie: 230 Chrétiens assassinés par les insurgés dans la seule ville de Homs (France catholique) « Les nouvelles qui me parviennent de là-bas ne sont pas loin de ce qui est écrit dans ce document. Le chiffre 230 est aussi à vérifier sur des listes ... En tout cas, il faut le redire : ils n'ont pas été tués parce qu'ils sont chrétiens mais soit ils ont été victimes des combats soit ils ont été tués à cause de leur loyauté au régime; Le document met en garde contre une tendance jihadiste chez les insurgés ... ça peut exister, c'est même normal. Mais il reste à savoir dans quelles proportions; est-ce une tendance générale ou bien localisée? Les chrétiens n'ont pas encore le sentiment qu'ils sont ciblés en tant que chrétiens mais en tant que fidèles au régime, comme les alaouites, comme beaucoup de sunnites, comme les druzes ... Dernière nouvelle: hier après-midi, un obus est tombé (par erreur, dit-on!) sur le monastère orthodoxe de la sainte Vierge à Saydnaya ... en provenance, selon les médias syriens, d'un village musulman situé derrière la colline ... pas de victime. Quelques dégâts matériels. Un autre obus tombé n'a heureusement pas explosé ... » Syrie: 230 Chrétiens assassinés par les insurgés dans la seule ville de Homs Censure des médias français, qui persistent à appeller les groupes terroristes armés "manifestants". Les chrétiens du diocèse de Homs, Hama et Yabroud sont intégrés au tissu social comme des citoyens à part entière. Avant les événements qui ensanglantent la Syrie il était inconvenant de décliner sa confession religieuse. Aujourd’hui il n’en est plus ainsi. Le conflit qui s’instaure est passé d’une réclamation populaire de liberté et démocratie à une révolution islamiste. Le vendredi 20 janvier le slogan fatidique a été brandi par les comités de coordination de la révolution : « le peuple veut déclarer le Jihad ! ». Jusqu’à présent nous n’avons pas fait état d’une « persécution » directe qui frapperait les chrétiens. Ils étaient englobés dans les sévices ciblant la population participant à la vie civile. Mais il semble que la donne commence à changer. Comme si la tendance qui couvait devenait dorénavant une consigne. Le futur le dira. Toujours est-il que nous portons à votre connaissance diverses agressions désormais franchement antichrétiennes : Aujourd’hui 25 janvier le Père Basilios Nassar, curé grec orthodoxe du village de Kafarbohom, province de Hama, a été abattu par des insurgés alors qu’il venait en aide à un homme agressé par les insurgés dans la rue Jarajima de Hama. C’est la première fois, depuis l’insurrection, qu’un prêtre est la cible de la violence aveugle qui est devenue l’arme redoutable d’une insurrection de plus en plus manipulée. Nous avons reçu plusieurs coups de fil de la part de prêtres amis qui devenaient inquiets. Ce meurtre est alarmant. Il conforte les craintes de voir la révolution syrienne tourner au conflit confessionnel. Sous couvert d’une quête de liberté et de démocratie les insurgés se révèlent comme des islamistes qui s’en prennent à des civils innocents dans une démarche de discrimination religieuse. Hier matin le fils de l’Emir islamiste de Yabroud, M. Khadra, attendait avec trois autres hommes en armes le major chrétien Zafer Karam Issa, âgé de 30 ans, marié depuis un an, à la sortie de sa maison. Ils le tuent en tirant sur lui une centaine de balles qui criblent tout son corps et s’enfuient. Les funérailles ont eu lieu aujourd’hui à une heure, avec la participation du village en émoi. Le curé de Yabroud R.P. Georges Haddad a eu des paroles inspirées : « Dieu est amour et miséricorde. Il incite l’homme à aimer son prochain et à ne pas se détourner de lui. Nous nous adressons à ceux qui se sont érigés comme juges suprêmes de leurs frères qui s’octroient le droit de condamner à mort un être humain. Ils brandissent de fauxslogans et mettent le pays à feu et à sang. Zafer, en bon soldat fidèle à sa patrie, voulait mourir dans un affrontement avec l’ennemi pour libérer le Golan. Il a été tué par qui ? et pourquoi ? Par un frère, dans son village, devant sa maison. Revenons à nousmêmes et réfléchissons sur la voie que nous empruntons. Notre existence est basée sur l’amour et l’acceptation de l’autre. Ne laissons pas des étrangers nous dicter une conduite qui instille la méfiance, la haine et la division. Nous tendons nos mains en signe de réconciliation avec tous : ceux qui sont proches et ceux qui sont loin. Que le sang de nos martyrs donnent à notre cher pays la paix et des lendemains meilleurs ». Dans la semaine, le jeune chrétien Khairo Kassouha, âgé de 24 ans, a été lui aussi abattu en sortant de chez lui à Kusayr. Le Père Mayas Abboud, recteur du petit séminaire des grecs catholiques à Damas nous rapporte qu’il a été contacté hier par la veuve du martyr Nidal Arbache, un chauffeur de taxi abattu dernièrement par les insurgés. Dalal Louis Arbache lui dit au téléphone : « cher Père, ici à Kusayr nous sommes livrés au bon plaisir des insurgés qui font la loi chez nous. Nous nous attendons à toutes sortes de sévices. Nous n’avons rien ni personne pour nous protéger. Je vous en supplie Père, prenez cela comme un testament. S’il m’arrive quelque chose de fâcheux je vous confie mon fils, prenez soin de lui. Toute notre famille est menacée par les bandes armées ». On nous rapporte aussi qu’André Arbache, mari de Virginie Louis Arbache a été kidnappé la semaine passée. On ne sait rien de lui. Sa famille craint pour lui le pire. Toujours à Kusayr un cousin de Père Louka, curé de Nebek raconte ce qui suit : « je rentrai à Kusayr lorsqu’à un rond-point de la ville j’ai été arrêté par les insurgés. Ils m’ont réclamé mes papiers et m’ont fait attendre deux heures pour vérifier si mon nom est cité dans les listes issues par les comités de coordination de la révolution qui sont désormais des organes de référence judiciaire. Si mon nom avait été mentionné j’aurai été exécuté sur place comme ils le font avec d’autres. » A Homs la liste du Gouverneur s’allonge : il y a plus de 230 chrétiens qui ont été abattus. Plusieurs sont kidnappés. Souvent les insurgés réclament une rançon qui varie entre 20000$ et 40000$ par personne. Certains quartiers mixtes comme Bab Sbah ou Hamidiyeh à Homs voient 80% de leurs habitants chrétiens les déserter pour s’établir chez des amis ou des parents dans les régions de la Vallée des chrétiens. Les chrétiens de Hama et de sa province font de même. Le mouvement est progressif mais implacable. POSITION DU MONASTERE SAINT JACQUES L’INTERCIS PAR RAPPORT AUX EVENEMENTS EN SYRIE Depuis le début de la crise la position de notre monastère et de son higoumène s’est tracé la ligne suivant en conformité avec ses convictions et les exigences de la conscience chrétienne et monastique. 1- Avoir une idée claire des enjeux géopolitiques à travers une étude approfondie et documentée. 2- Ne prendre aucune position politique non par peur des uns ou des autres mais parce que nous ne nous sentons pas interpelés politiquement. Notre témoignage se trouve ailleurs, dans le domaine de l’Avènement en nous et autour de nous du Royaume de Dieu dont les moyens ne sont pas ceux du monde. Nous ne sommes ni pour ni contre aucune des parties au conflit. Nous nous positionnons contre tout ce qui est contraire à la loi de Dieu et aux droits de l’homme. 3- Venir en aide à toute personne humaine dans la détresse quelle que soit son appartenance. 4- Si personne ne le fait : avoir le courage de stigmatiser à haute voix la désinformation parce qu’elle est une atteinte à la vérité et une manière d’encourager l’impunité des malfaiteurs, quels qu’ils soient. 5- Prendre position pour les pauvres et les maltraités. Particulièrement les civils innocents qu’ils soient ciblés par le régime ou par les bandes armées de l’insurrection. 6- Faire attention à l’identité des malfaiteurs ainsi qu’à celle des victimes afin de pouvoir discerner et de porter l’aide convenable à ceux qui sont dans le besoin. A cet égard Mère Agnès-Mariam de la Croix a, en plein consensus avec sa communauté : aidé l’opposition du village harcelée par l’armée. A la demande des insurgés Mère Agnès-Mariam a fait des pourparlers avec les militaires pour adoucir leur poigne et respecter la liberté de mouvement de la population. lancé une opération pour la libération des prisonniers de droit commun retenus sans jugement. accepté que des membres de l’opposition se réfugient au monastère pour une réunion secrète. De là a été lancé un manifeste en vue d’un dialogue national qui a été repris par le Président de la République. accédé à la demande de l’UCIP-Liban pour inviter des journalistes catholiques. Ce groupe est le premier au monde à avoir noté que la population civile était la cible d’une violence qui ne provenait pas du régime. Le fait de le dire a déchaîné de graves accusations contre Mère Agnès-Mariam qui ne se sont pas tues à ce jour. La communauté est fière d’être persécutée parce qu’elle a contribué à faire la lumière sur ce volet ténébreux des guerres de l’ombre. écrit, le 5 novembre 2011 dans l’Orient-le Jour, quotidien pro-opposition libanais, une lettre au Président Bachar El Assad pour réclamer des observateurs de la Croix Rouge qui vérifient que les blessés sont convenablement pris en charge dans les hôpitaux, abstraction faite de leur appartenance politique ainsi que pour solliciter la création d’un comité ad hoc qui s’occupe des prisonniers retenus indéfiniment en prison sans jugement. continué à établir les vraies listes des vraies morts en contraste avec les fausses listes des faux morts produites honteusement par le frauduleux Observatoire syrien des droits de l’homme. visité, au péril de sa vie, les quartiers de l’opposition dans la ville de Homs et dans le village de Kusayr. Durant cette visite Mère Agnès-Mariam cachée par une burqa a vu de ses yeux les bandes armées évoluer et, prise pour une musulmane, a recueilli les confidences des sunnites insurgés. Elle a été attristée de constater que l’esprit de ces populations minoritaires est gagné à l’islamisme militant. Elles forment un environnement porteur propice aux bandes armées qui sévissent cruellement contre la population civile toutes confessions confondues tant que celle-ci cherche à maintenir la normalité de la vie citoyenne à l’ombre des institutions en vigueur. lancé une campagne d’aide aux familles sinistrées de Homs et de Kusayr. hébergé des personnes et des familles sans abris et recueilli des enfants abandonnés. obtenu des visas à la demande de la presse mainstream. Ce volet sera traité ultérieurement. Dans un temps marqué par de graves manipulations et des conflits où les innocents payent le prix du sang notre communauté n’a pas peur, malgré les rumeurs et les quand dira-t-on, de s’avancer sur une voie qui est celle du Christ qui enseigne la véracité et prône l’amour du prochain ainsi que la protection des plus faibles et de toute personne humaine en danger. 30 janvier : Syrie: ultime appel http://www.oasiscenter.eu/fr/node/7646 Interview du père Paolo Dall’Oglio, par Maria Laura Conte e Martino Diez Du monastère Saint Moïse l’Abyssin, situé à 100 km au nord de Damas, le père Paolo Dall’Oglio nous offre sa vision d’ensemble sur la situation en Syrie. Et aussi la Fusterie, Genève, le 26 septembre 20h. Les informations qui sortent des frontières de la Syrie nous parviennent par bribes et sont confuses. Comment pouvez-vous décrire la situation actuelle du pays où vous vivez depuis trente ans ? Où en sont les affrontements ? Je précise tout d’abord qu’en acceptant d’accorder une interview, j’assume une certaine responsabilité à l’égard de mon engagement qui est de ne pas agir politiquement, afin d’éviter mon expulsion. Le fait que je renonce à ce silence s’explique par la gravité de la situation, qui nous oblige à faire notre possible pour pacifier le pays, dans la justice. Tout calcul en faveur d’intérêts personnels serait hors de propos. D’ailleurs, au cours des dernières semaines, l’État a décidé de laisser un espace plus grand à la liberté d’information. Je considère donc mon intervention comme une réponse positive à l’ouverture du gouvernement. J’espère que ce geste sera interprété selon son intention patriotique et solidaire et apprécié comme tel dans le cadre du développement du pays, grâce à une plus grande liberté d’opinion. La situation reste tendue et la violence est toujours forte. Le territoire apparaît parcellé entre les zones où domine le mouvement d’opposition, à la fois pacifique et plus ou moins violent, et celles où l’État continue d’exercer un contrôle absolu et est même clairement soutenu par les populations. On trouve deux grands îlots, Damas et Alep, qui restent entièrement aux mains du gouvernement central, mais leur surface se réduit de jour en jour et l’insécurité les frappe eux aussi en profondeur. La région montagneuse située entre la mer et le fleuve Oronte, qui va da la Beqaa libanaise jusqu’à Antioche, est presque entièrement sous le contrôle du gouvernement. En effet, cette région est peuplée principalement de minorités (qui sont nombreuses par rapport à l’ensemble du pays) musulmanes : alaouites et ismaélites, et chrétiennes : byzantines, aussi bien orthodoxes que catholiques, et maronites. Les sunnites, majoritaires dans le pays, sont minoritaires dans cette région. Ceux-ci ont figuré parmi les premiers à se soulever et espéraient probablement une insurrection générale rapide. Dans cette région, la répression a obtenu un succès important. Par conséquent, l’éventualité d’une division du pays, envisagée par beaucoup, est vraiment concrète dans cette zone. Cela redessinerait la carte du pays, avec, sur la côte, une Syrie dans l’orbite de l’Iran, comme le sud du Liban de Hezbollah, qui s’opposerait à une Syrie sunnite, dans l’intérieur des terres, rattachée au centre de l’Irak côté est et à la Beyrouth de Hariri côté ouest. Cette vision désastreuse ne correspond pas encore à la réalité complexe du pays. La répartition des forces est équilibrée. La plupart des services de l’État fonctionnent, bien que difficilement. Une grande partie de la population demeure incapable de prendre position et conserve, de fait, une position neutre. D’autre part, si l’on exclut l’appartenance religieuse, l’adhésion populaire au pouvoir en place est encore importante, bien qu’ébranlée, entre autres à cause du fort attachement des Syriens à l’unité nationale et au refus de nombre d’entre eux de se laisser réduire à leur seule référence identitaire confessionnelle. Malgré cela, certaines zones sont désormais aux mains de l’« armée libre », même si je ne me risquerais pas à dire qu’elles le sont de façon stable. D’une manière générale, le climat politique est confus et la sécurité laisse à désirer. On assiste à des vols, à des actes de banditisme et de sabotage, à des attentats, à des enlèvements, à des règlements de comptes, à des vengeances et à des meurtres. La violence ne cesse de s’amplifier. Même les délinquants purs et simples profitent de cette situation. Nous participons à des enterrements, trop fréquents, de personnes tuées lors d’affrontements violents ou d’attentats. Beaucoup veulent continuer à espérer que la réforme constitutionnelle promise sera bientôt une réalité, que la présidence de Bachar al-Assad surmontera la crise et obtiendra d’organiser des élections plébiscitaires pour entamer un nouveau mandat. 31 janvier : Communiqué du Patriarcat orthodoxe d'Antioche (www.orthodoxie.com, 3.2.2012) (Traduction non officielle -effectuée parles soins de Carol SABA- du communiqué publié en arabe et qui est accessible sur le site du Patriarcat1 et sur le site ALBOUSHRA2) A un moment où l'Eglise orthodoxe antiochienne regarde ce qui se passe en Syrie, elle regrette le fait que le langage de la violence prévaut sur le langage de l'amour et de la fraternité en lequel nous avons longtemps cru, se fondant sur notre authenticité orientale qui porte le message de l'amour, de la fraternité et du lien avec les autres. Au cœur même de l'orthodoxie et dans son for intérieur se trouve une aspiration pour l'édification d'une même fraternité humaine unifiée par la foi en un seul Dieu unique, sans aucune distinction entre les créatures de Dieu quelque soit leurs couleurs, races et religions. L'orthodoxie a pratiqué cette foi en relation avec les membres de la même famille nationale. Et si nous restons consternés par le meurtre des innocents et par l'accroissement de l'écoulement du sang, c'est que chaque goûte de sang qui tombe sur le sol de cette patrie de laquelle nous émanons et à laquelle nous appartenons, nous attriste et nous fait de la peine. Et là nous faisons référence au meurtre d'un des prêtres de notre Eglise à Hama, le révérend Père Basilios NASSAR, comme martyr sur l'autel du service et de la diaconie, prenant exemple sur le Seigneur qui dit: "le bon berger est celui qui donne sa vie pour ses brebis". Aussi nous condamnons toute atteinte aux lieux saints et aux symboles chrétiens comme le monastère SAYDNAYA, pour tout ce qu'ils comportent comme caractère sacré inviolable. Nous sommes une communauté qui a conscience de sa foi et de l'appartenance de ses enfants à leurs diverses patries où ils œuvrent avec leurs frères dans la citoyenneté, avec confiance et espérance, pour instaurer la paix et la stabilité. Bien aimés, tenons-nous bon et ferme dans notre foi, en élevant la prière vers Dieu avec ferveur afin qu'Il inspire tout le monde vers la raison et la droiture, pour poursuivre le message de paix et de la fraternité. Damas Le 31 janvier 2012 Publié par le Bureau patriarcal Janvier : Livres récents. - The genocide of the Ottoman Greeks - Akram Khater, Embracing the Divine, Passion and Politics in the Middle East, Syracuse University press, 2011 - Una Mc Gahern, Palestinians Christians in Israel : State attitude to Non-Muslims in a Jewish State, Routledge, 2011 - Martine Gozlan, L'imposture turque, Paris, Grasset 2011 - Mathieu Guidère, Le choc des révolutions arabes ( 2011) - Fabienne Le Houérou historienne, chercheur au CNRS (IREMAM)/ chercheuse en sciences humaines et auteure de « Quartier 4 et demi », un bidonville du Caire, aux éditions Encre d’Orient ( 2011), et film à paraître cf radio BeurFM - Anh Nga Longva and Anne Sofie Roald, Religious Minorities in the Middle East. Domination, Self-empowerment, Accommodation, series: Social, Economic and Political Studies of the Middle East and Asia, ed. Dale F. Eickelman, Leiden & Boston: Brill, 2012 ISBN: 9789004207424The relationship between religious majorities and minorities in the Middle East is often construed as one of domination versus powerlessness. While this may indeed be the case, to claim that this is only or always so is to give a simplified picture of a complex reality. Such a description lays emphasis on the challenges faced by the minorities, while overlooking their astonishing ability to mobilize internal and external resources to meet these challenges. Through the study of strategies of domination, resilience, and accommodation among both Muslim and non-Muslim minorities, this volume throws into relief the inherently dynamic character of a relationship which is increasingly influenced by global events and global connections.Introduction: Domination, Self-empowerment, Accommodation, Anh Nga LongvaPART I: NONMUSLIM MINORITIES 1. Millets: Past and Present, Maurits H. van den Boogert 2. From the Dhimma to the Capitulations: Memory and Experience of Protection in Lebanon, Anh Nga Longva 3. Contemporary Muslim-Christian Relations in Egypt: Local Dynamics and Foreign Influences, Grégoire Delhaye 4. Land, Law, and Family Protection in the West Bank, Bård Kårtveit 5. Conviviality and Conflict in Contemporary Aleppo, Annika Rabo 6. Freedom of Religion in Sudan, Anne Sofie Roald 7. From Power to Powerlessness: Zoroastrianism in Iranian History. Michael Stausberg 8. Bahai s of Iran: Power, Prejudices, and Persecution, Margit WarburgPART II: MUSLIM MINORITIES 9. Shi i Identity Politics in Saudi Arabia, Laurence Louër 10. Nationalism and Confessionalism: Shi is, Druzes and Alawis in Syria and Lebanon, Kais M. Firro 11. Education and Minority Empowerment in the Middle East, Catherine Le Thomas 12. Alevis in Turkish Politics, Ali Çarkoğlu and Nazlı Çağın Bilgili 13. Nationalism and Religion in Contemporary Iran, Eliz Sanasarian Conclusion: Nation-Building and Minority Rights in the Middle East, Elizabeth Picard - Same But Different Introduction – J. Droeber and F. McCallum Christian political participation in the Arab world – F. McCallum The Arab Shaykh: authority in Christian and Muslim communities, and questions of social-political reform – D. Grafton The ‘mediation’ of Muslim-Christian relations in Egypt: the strategies and discourses of the official Egyptian press during Mubarak’s presidency’ – E. Iskander Coptic Christian practices: sameness and difference – L. Paulsen-Galal ‘We are different!’ Similarities between Christian and Muslim women in Jordan – J. Droeber ‘We are Christians and we are equal citizens’ perspectives on particularity and pluralism in contemporary Syria’ – A. Rabo http://www.amazon.fr/Liturgy-Ethiopian-Library-ReligionMysticism/dp/0710311540 le livre avec 14 anaphoreséthiopiennes publié par le père copte Marcos Daoud The Liturgy of the Ethiopian Church (Kegan Paul Library of Religion & Mysticism) ; apparemment temporairement en rupture de stock Sites avec nouvelles du Moyen-Orient: http://www.silviacattori.net/?lang=fr Silvia Cattori est une journaliste free-lance d'origine de Tissin, une militante pour la cause palestinienne http://www.infosyrie.fr Le responsable du site est français. Février : Pour les Séminaires de Bernard Heyberger, « Histoire des chrétiens d’Orient (16e-20e s), les mercredis (15h – 17h, Salle 114, Ecole Pratique des hautes Etudes (EPHE), Bâtiment Le France : 190, avenue de France - 75013 Paris - 1er étage) signalons : 8 février : Antoine Fleyfel (Université catholique de Lille), « Théologie contextuelle des chrétiens arabes » 29 février : Fatih Yetim (EPHE), « L'islamisation et la présence des Chrétiens en al-Djazira à partir de la conquête arabe, jusqu'à l’arrivée des Turcs (VII siècle - XI siècle). Le peuplement et les conflits ecclésiastiques dans la région ». Février : En Syrie, à Homs, vidéo qui montre l'église syriaque orthodoxe (où se trouve une relique de la ceinture attaquée: http://www.youtube.com/watch?v=mB9E-pVC39g L’évêque et les enfants de l’orphelinat ont dû quitter l’évêché Pour l'église de la sainte Vierge de la Ceinture, l'éveché, des pretres passent juste pour faire une prière de temps en temps et repartent en referment à clé; personne n'y reste. Toutes les connections téléphoniques sont coupées à Homs, et internet. On peut lire du père Tadros Malaty de l’église saint-Georges à Sporting, Alexandrie, Introduction to the Coptic Orthodox Church, publié en 1993, sur http://books.google.com.lb/books?id=TrhLRZmCqX8C&printsec=frontcover&dq= orthodox&hl=en&sa=X&ei=XRMtT6meJcbi8AO85oXmDg&redir_esc=y#v=onepag e&q&f=false 2 février : En Syrie, nouvelle vague d’exode des chrétiens de Homs (France catholique) Depuis le début de la semaine à Homs, les violents combats entre opposants au régime et l’armée se sont intensifiés. Portés hier à leur paroxysme, ils ont fait plusieurs morts parmi les civils et les militaires et de nombreux dégâts dans le quartier de Boustane al Diwane. Impuissants et terrés chez eux depuis plusieurs jours, les habitants du quartier, chrétiens et musulmans, ont vu leurs maisons endommagées, saccagées ou détruites. L’église grecque-melkite Notre-Dame de la Paix a été touchée et ses vitraux ont été cassés, Dans le même quartier, les écoles grecque orthodoxe et de Raidd Kouzham ont été endommagées. Selon les sources de l’Œuvre d’Orient, les 30 % de chrétiens restés dans cette partie de la ville ont du se résoudre à partir. C’est en larmes qu’ils abandonnent aujourd’hui leur maison pour chercher la sécurité. Quelques familles musulmanes ont également quitté la ville. 2 février : A Lyon, le prochain cour de la chaire d’arménologie de l’Université catholique de Lyon a eu lieu de 17 à 20h, salle Tixeront (escalier A). L’invité Etait Pierre Perrier et son thème « La prédication apostolique de l’Arménie à …. l’Inde et la Chine » 2 février : Nouvelle vague d’exode des chrétiens de Homs http://www.france-catholique.fr/Nouvelle-vague-d-exode-des.html Depuis le début de la semaine à Homs, les violents combats entre opposants au régime et l’armée se sont intensifiés. Portés hier à leur paroxysme, ils ont fait plusieurs morts parmi les civils et les militaires et de nombreux dégâts dans le quartier de Boustane al Diwane. Impuissants et terrés chez eux depuis plusieurs jours, les habitants du quartier, chrétiens et musulmans, ont vu leurs maisons endommagées, saccagées ou détruites. L’église grecque-melkite Notre-Dame de la Paix a été touchée et ses vitraux ont été cassés, Dans le même quartier, les écoles grecque orthodoxe et de Raidd Kouzham ont été endommagées. Selon les sources de l’Œuvre d’Orient, les 30 % de chrétiens restés dans cette partie de la ville ont dû se résoudre à partir. C’est en larmes qu’ils abandonnent aujourd’hui leur maison pour chercher la sécurité. Quelques familles musulmanes ont également quitté la ville. 3 février : Egypte : Scène de la violence ordinaire, par Mgr Michel Chafik, Recteur de la Mission copte catholique en France. Si un événement ne peut expliquer le tout et représenter à lui seul une situation d’une extrême complexité, il n’en dit pas moins quelque chose de celle-ci. Il en va ainsi de l’information communiquée le 24 janvier par l’hebdomadaire catholique égyptien, « le Messager ». (http://www.france-catholique.fr/Egypte-Scene-de-la-violence.html) La scène se déroule au Caire, dans le quartier d’Héliopolis où vivent les sœurs du Sacré-Cœur. En ces temps troublés, les rues ne sont pas sûres pour les religieuses mais la vie doit continuer. C’est ce que se dit l’une de ces sœurs coptes qui, de retour du centre ville, presse le pas. Dans quelques minutes, elle aura regagné son couvent dont elle longe déjà les murs. C’est alors que surgit une moto qui dessine autour d’elle des cercles de plus en plus rapprochés. Deux hommes en descendent. Ils la saisissent à la gorge, lui arrachent son voile et menacent de l’étrangler si elle ne prononce pas, sur le champ, la profession de foi musulmane : « Il n’y a qu’un seul Dieu, Mohamed est son prophète ». Tout vacille autour de la sœur qui refuse néanmoins d’abjurer. Elle est jetée à terre et violemment molestée. Elle pense sa dernière heure advenue quand, aussi soudainement qu’ils étaient arrivés, les hommes passent leur chemin. Victime de multiples contusions, la religieuse a été hospitalisée, ses supérieures ont porté plainte contre ses agresseurs.. Il n’y a pas eu mort d’hommes, en l’occurrence de femme, diront certains. Certes. Faut-il pour autant, en un prompt syllogisme, passer de cette issue heureuse à l’affirmation qu’il n’ y a pas de persécution en Egypte ? Et d’ailleurs, qu’entend-on par persécution ? C’est, nous dit le Petit Robert, « un traitement injuste et cruel, infligé avec acharnement ; un mauvais traitement dont on est la victime. ». Persécution ou non, les linguistes trancheront. Il est en revanche indiscutable que, dans le chaos post révolutionnaire, les Coptes sont les premières victimes de tous les extrémistes qui font, de leur quotidiens, un véritable chemin de croix. On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas. 3-4 février : Au Caire, les manifestants (5 morts et un millier de blessés) demandent la démission des forces militaires après les volences lors d’un math de foorball à Port Saïd le 1er février, avec au moins 74 tués. 3 février : Au sud-est de la Turquie, au Tour Abdin,, à la frontière syrienne, le monastère syriaque orthodoxe de saint Augin/Eugène revit. Saint Augin (mort vers 363 ou 379 selon les sources) débuta la vie monastique dans cette région au IVe siècle. Selon la tradition, on dit que Mar Awgin (Eugène) est venu d’Égypte jusqu’au mot Izla, au nord de Nisibe, où il vécut avec d’autres ermites. Un monastère fut fondé en son nom vers la fin du IVe siècle. La vie monastique se développa alors autour du Mont Izla et au Tour Abdin qui devint le centre monastique et spirituel le plus important des Syriens orthodoxes. Au 20e siècle, le monastère de saint Augin fut abandonné vers la fin des années 60 pendant une quarantaine d’années. C’est le père Yuyakım Unval qui commença sa restauration en 2010. Il y habite avec un novice. Le monastère dépend du diocèse de Tour Abdin dont l’archevêque Timotheos Samuel Aktas réside au monastère de saint Gabriel. (voir photos du monastère de saint Augin : http://moraugin.org/index.php?option=com_content&view=section&layout=blog &id=3&Itemid=73) 4 février : A Lyon, Armand Tchouhadjian a fait à 20h une conférence sur saint Blaise dans la salle Garbis Manoukian de la Cathédrale Saint-Jacques de Lyon. Le premier livre de Source d’Arménie à paraître en avril 2012 : Saint Servatius d’Arménie Premier évêque de Maastricht. Sur les traces d’un évêque évangélisateur des peuples germaniques et du nord de l’Empire romain De tous les saints arméniens (ou réputés tels) Servatius est un cas unique. Il s’agit même d’un cas exceptionnel dans l’histoire de tout le moyen âge occidental. Né dans le royaume de Grande-Arménie au début du IVe siècle, au sein d’une lignée seigneuriale peu connue, il s’allia à Athanase, le grand évêque d’Alexandrie et défenseur de l’Orthodoxie. Il participa à plusieurs conciles importants, soutint l’Alexandrin lors de ses disgrâces en Occident, et fut le premier évangélisateur orthodoxe reconnu des peuples germaniques du nord de l’Empire romain, notamment des Tongriens. Il mourut à Maastricht dont il fut le premier évêque, et depuis lors son culte ne fit que croître. 4 février: concert de musique éthiopienne du groupe Dub Colossus à Vincennes 4 février : En Erythrée, à Asmara, la santé du patriarche Antonios se détériore 5 février : de 18h. à 19h.30 table ronde sur Radio COURTOISIE ( 95.6 Mhz à Paris), « Libre journal des auditeurs » avec pour thème :"La situation des Chrétiens d'Orient" par Didier Rouchard avec Père Michel lelong, Sobhy Greiss, Christine Chaillot, Philippe Prévot et Lucien Champenoix. 5 février : Egypte : le père Boulad et le printemps arabe, par Jocelyne Allard (http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=g75RwH9wPhc) les islamistes sont irréductibles. Les premiers à être lucides sont les musulmans [libéraux] eux-mêmes. Le cheick Carawi n’a lu aucun lvre pendant 40 ans, à part le Coran. Ce qui intéresse l’occident c’est leurs intérêts économiques, politiuqes et stratégiques. Il faut construire un nouvel ordre mondial. Il faut changer le monde. Il y croit. 6 février : En visite à Moscou, Mgr Isaïe, métropolite de Tamassos et Oreini, évoque la vie difficile des Chypriotes grecs restés dans la partie nord de l’île (www.orthodoxie.com 6 février 2012 ; Source Pravoslavie.ru) Les orthodoxes chypriote-grecs, qui vivent dans la partie nord de Chypre et qui sont forcés de cacher leur confession, sont devenus de véritables héros de notre époque, a déclaré le métropolite de Tamassos et Oreini Isaïe, qui est en visite à Moscou dans le cadre de l’action commémorative russo-hellénique « De la Nativité à la Résurrection », que nous avons déjà évoquée ICI. « Ce sont de véritables héros de notre époque, j’en connais beaucoup d’entre eux. Je ne peux pas en parler autant que je le souhaiterais car je ne veux pas leur porter préjudice. Nombreux sont ceux qui, parmi eux, craignent pour leur vie, ils ne peuvent pas parler librement de leurs conditions de vie sous l’occupation. Nous pouvons simplement prier pour eux » a souligné le métropolite. Il a comparé la vie des orthodoxes en Chypre du Nord aux exploits des néo-martyrs et confesseurs de Grèce, de Chypre, d’Asie Mineure et du Pont, qui ont souffert pour le Christ durant le pouvoir ottoman. « Grâce à l’exploit des néo-martyrs, j’ai la possibilité de confesser aujourd’hui ma foi et de parler en grec avec mes compatriotes. Leur exemple a inspiré du courage à la majorité du peuple chypriote et seule une petite partie de celui-ci a cédé à la pression qui a duré pendant des siècles, se convertissant à la religion musulmane et adoptant les usages turcs », a conclu le métropolite Isaîe. Selon les informations communiquées par les représentants de l’Église orthodoxe de Chypre à la conférence internationale « Liberté confessionnelle : problèmes de discrimination et persécution des chrétiens », qui s’est tenue à Moscou du 30 novembre au 1er décembre 2011, 170 000 chrétiens vivaient dans le nord de Chypre avant 1974 et constituaient 70% de la population de ce territoire. Environ 20 000 y restèrent après l’occupation turque, mais en raison de la politique des autorités, leur nombre est maintenant réduit à 456 personnes. Des églises, des monastères et des cimetières ont été détruits ou profanés. Sur les 520 édifices orthodoxes que compte la partie nord de Chypre, 125 ont été transformés en mosquées, d’autres sont maintenant des entrepôts, musées et restaurants. 25 édifices ont été entièrement détruits et 229 se trouvent dans l’abandon. 7 février : Le Caire : un député salafiste lance l'appel à la prière en plein Parlement (AFP/La libre Belgique : http://www.lalibre.be/actu/international/article/718228/egypte-un-deputesalafiste-lance-l-appel-a-la-priere-en-plein-parlement.html) M. Ismaïl avait déjà été rappelé à l'ordre le mois dernier, lorsqu'il avait évoqué Dieu dans sa prestation de serment. Un député salafiste égyptien s'est levé mardi en plein Parlement pour lancer l'appel à la prière, avant d'être sévèrement rappelé à l'ordre par le président de l'Assemblée. Sans crier gare, Mamdouh Ismaïl, costume gris et barbe fournie, s'est mis debout et a commencé à appeler à la prière au milieu des députés. "Je ne vous en ai pas donné l'autorisation. Il y a une mosquée pour l'appel à la prière", a d'abord tenté le président du Parlement Saad al-Katatni, un membre des Frères musulmans. En vain. Imperturbable, le député a poursuivi, tandis qu'un brouhaha s'élevait de la salle et que plusieurs députés avaient du mal à cacher leur sourire. "M. le député Mamdouh Ismaïl a violé le règlement de la séance et a lancé l'appel à la prière (...) sans prendre l'avis du président de l'Assemblée. Il y a une mosquée pour ça", a lancé M. Katatni. M. Ismaïl, un avocat fondamentaliste, lui a répondu mais ses propos étaient inaudibles. "Cette salle est faite pour les discussions, ne faites pas de surenchère. Vous n'êtes pas plus musulman que nous et vous ne voulez pas prier plus que nous. Si vous voulez prier, allez-y, je ne vous en empêche pas. Asseyez-vous, je ne vous permettrai pas de parler de nouveau. N'entravez pas les travaux de la séance", a martelé M. Katatni. "Allez, sors mon vieux", a lancé un autre député. M. Ismaïl avait déjà été rappelé à l'ordre le mois dernier, lorsqu'il avait évoqué Dieu dans sa prestation de serment. 7 février : Condamnation d'une profanation d'un monastère grec-orthodoxe à Jérusalem /www.orthodoxie.com 10 février 2012 ; Sources: Romandie (dépêche du 7 février) et Patriarcat de Jérusalem) "Des graffitis antichrétiens et anti-arabes ont été retrouvés mardi matin sur les murs d'un couvent grec-orthodoxe et d'une école palestinienne à Jérusalem, selon la police israélienne. Des inconnus ont inscrit "Mort aux chrétiens" et le prix à payer sur un mur d'enceinte du monastère de la Croix à Jérusalem-Ouest, la partie juive de la ville, a déclaré à l'AFP Micky Rosenfeld, le porte-parole de la police nationale, en ajoutant qu'une enquête avait été ouverte. Deux voitures garées devant le monastère ont également été vandalisées, couvertes de graffitis en hébreu et leurs pneus crevés. Dans un communiqué officiel, le Conseil des institutions religieuses de Terre sainte, représentant le grand rabbinat d'Israël, le waqf islamique de Jérusalem et les Eglises chrétiennes locales, a condamné ces actes de profanation. Le Conseil exhorte les fidèles des trois religions -chrétiens, juifs et musulmans- à respecter tous les sites saints, et réprouve vivement les actes des extrémistes qui exploitent ou impliquent les lieux religieux dans des querelles territoriales ou politiques, selon le communiqué." 8 février : A Paris, de 18h à 20h à l'Institut catholique de Paris, aura lieu une table ronde intitulée "Après le printemps arabe, quelle destinée commune pour les chrétiens d'Orient ?" organisée par l'ISEO avec la Chaire Kairos. Avec la participation de : Jean-François Colosimo, Jacques-Noël Pérès et Antoine Sfeir. 8 février : A Paris, Place du Trocadéro, à 19 h. veillée de solidarité et de prière pour les chrétiens persécutés, y compris au Moyen-Orient 9 février : Le Pape Shenouda III, chef de l’Eglise Copte orthodoxe, a rejoint d’autres forces politiques et sociales ce mercredi afin de rejeter la journée de désobéissance civile que certains militants ont appelé à célébrer le 11 Février à l’occasion du premier anniversaire de la démission de l’ancien président Hosni Moubarak.( http://blogcopte.fr/ et Al Masry Al Youm en anglais) Quelques institutions islamiques, y compris Al-Azhar et Dar al-Ifta, ont exprimé leur désapprobation du plan, ainsi que les Frères musulmans et sa Parti Liberté et Justice. Le Conseil suprême des forces armées a également critiqué l’idée. Les forces politiques, en particulier le Mouvement de la jeunesse du 6 avril et partisans de Mohamed ElBaradei, ont appelé à la désobéissance civile nationale ce jour-là pour exiger un rapide transfert du pouvoir aux civils et accélérer les procès pour ceux qui sont impliqués dans le meurtre de manifestants. Ce mardi, 40 mouvements et partis politiques ont convenu de commencer la désobéissance civile un jour à l’avance, avec une marche au siège de la SCAF à Abbasseya. Le Pape Shenouda a déclaré lors de son sermon hebdomadaire du mercredi que la désobéissance civile est « inacceptable par la religion et l’Etat. » « Les versets de la Bible qui exhortent [les gens] a obéir à leur chef sont nombreux », a déclaré le Pape Shenouda. « Peut-être que les gens qui appellent à la désobéissance civile l’effectueront pendant quelques jours puis y mettront fin. Que Dieu fasse passer ces jours paisiblement. » « En ces jours, nous vivons dans un état de transition, ce qui ressemble un peu à un chaos, et il peut se transformer en une habitude car il n’y a personne pour mettre une limite à cela. Certains appellent à la désobéissance civile, et je ne sais pas ce que ce mot signifie » a dit le Pape Shenouda dans le prélude à son sermon sur la repentance. Le Pape Shenouda a appelé la police et les militaires à protéger les gens. « Nous, mes frères, sommes en quête d’une vie spirituelle saine et acceptable par Dieu, bénéfiques à tous, bénéfiques à la communauté où nous vivons et à l’écart aussi de toute forme de déviation dans l’ordre pour [établir] des liens d’amour, et d’atteindre les objectifs de toutes les personnes dans ce cher pays » a t-il dit. 10 février : Egypte: Emeute à Kobry-el-Sharbat. Les salafistes expulsent 62 familles coptes d’un village près d’Alexandrie Maisons incendiées et vols de biens appartenant aux chrétiens (Apic 10 février) Des milliers de musulmans fanatisés, guidés par des leaders salafistes, ont attaqué à plusieurs reprises les chrétiens coptes du village de Kobry-el-Sharbat (el-Ameriya), près d’Alexandrie. Des maisons et des magasins coptes ont été pillés avant d’être incendiés, rapporte l’agence de presse catholique AsiaNews à Rome dans son édition du 9 février. L’agression, qui a débuté le 27 janvier 2012 et s’est poursuivie les jours suivants dans le silence des médias et avec la complicité de la police et des autorités politiques, a provoqué la fuite de 62 familles coptes. Le 30 janvier, les émeutiers ont à nouveau attaqué le village de Kobry-el-Sharbat, incendiant trois maisons appartenant à des chrétiens, sous les yeux des forces de sécurité. AsiaNews écrit que la violence a été provoquée par les accusations d’un coiffeur musulman du nom de Toemah, affirmant que Mourad Samy Guirgis, un tailleur copte de 34 ans, possédait sur son téléphone portable une photo "illicite" d’une femme musulmane. Rejetant ces accusations, mais craignant pour sa vie, Mourad s’est réfugié au poste de police. Les forces de sécurité laissent faire Pendant ce temps, la foule excitée a mis le feu à sa maison et à son commerce. Toute sa famille a dû s’enfuir du village. D’autres maisons et des magasins coptes ont été pillés avant d’être incendiés par des hommes barbus en blouses blanches. Appelées à l’aide, les forces de sécurité sont arrivées très tard sur les lieux, témoigne le Père Boktor Nashed, de l’église St-George à el-Nahdah. "Ceux qui ont perdu leur maison ont quitté le village", précise le Père Nashed. Depuis ces graves incidents, trois "rencontres de réconciliation" se sont tenues dans le quartier général de la police à el-Amerya, auxquelles ont participé des représentants de l’Eglise copte, des salafistes, et des Frères musulmans. Des émeutes provoquées par de fausses accusations Selon la police, la femme dont l’histoire fabriquée a mis le feu aux poudres et provoqué l’émeute des islamistes, a nié toute cette affaire. Les policiers n’ont trouvé aucune photo compromettante sur le téléphone portable de Mourad Samy Guirgis. Mais les fondamentalistes musulmans continuent d’affirmer que "l’honneur des musulmans a été sali". Ils ont refusé tout type de compensation pour les dommages infligés aux familles coptes. Lors d’une de ces "rencontres de réconciliation", le 1er février dernier, les musulmans ont réclamé qu’un autre groupe de familles chrétiennes soient chassées du village et exigé que l’on procède à la vente forcée des biens d’un commerçant copte du nom de Soliman, sous la supervision du cheikh salafiste Chérif el-Hawary. Dans le cas contraire, le village de Kobry el-Sharbat serait à nouveau attaqué et toutes les maisons coptes brûlées. Soliman a accepté de céder ses biens sous la menace, pour éviter d’autres dommages aux coptes, mais a qualifié cet acte d’"injustice complète". De tels actes, sanctionnés par ces soi-disant "rencontres de réconciliation", sont totalement illégaux dans les Etats régis par le droit. (apic/asian/be) 10 février : A Paris, de 8h45 à 22h, au Collège des Bernardins, Colloque « Les printemps arabes et le religieux, au sujet des sécularisations et des laïcités en Méditerrannée, Les femmes et le religieux dans les Printemps arabes, La Turquie, un nouveau modèle pour les Pritemps arabes, Printemps arabes, religiion et modernité. Information [email protected]; www.collegedesbernardins.fr 10 février : En Syrie, le 30 janvier 2011, le couvent Notre Dame de Sayednaya à Damas, a été la cible de deux obus de mortier, sans faire de victimes. AED (http://www.aed-france.org/actualite/syrie-aider-le-pays-a-sortir-de-la-crise-etnon-lenvenimer/) Comme le révèle l’agence APIC, le monastère de Saint Jacques le Mutilé a dressé une liste des attentats contre les chrétiens de ces dernières semaines, à commencer par l’assassinat par les insurgés, le 25 janvier, du père Basilios Nassar, curé grec orthodoxe du village de Kfar Bohom, dans la province de Hama. Il a été abattu alors qu’il venait en aide à un homme agressé par les insurgés dans la rue Jarajima à Hama. « C’est la première fois, depuis l’insurrection, qu’un prêtre est la cible de la violence aveugle qui est devenue l’arme redoutable d’une insurrection de plus en plus manipulée« , peut-on lire sur le site internet du monastère. « Ce meurtre est alarmant. Il conforte les craintes de voir la révolution syrienne tourner au conflit confessionnel. Sous couvert d’une quête de liberté et de démocratie les insurgés se révèlent comme des islamistes qui s’en prennent à des civils innocents dans une démarche de discrimination religieuse« . Le site (www.maryakub.org) mentionne également l’exécution le 26 janvier, devant sa maison, de Zafer Karam Issa, un major âgé de 30 ans appartenant à la communauté chrétienne, abattu d’une centaine de balles par un commando dirigé par le fils de l’Emir islamiste de Yabroud, M. Khadra. Durant la même semaine, un jeune chrétien, Khairo Kassouha, âgé de 24 ans, a été lui aussi abattu en sortant de chez lui à Kusayr. Le Père Mayas Abboud, recteur du petit séminaire grec-catholique à Damas, témoigne de ce qu’il a entendu au téléphone de la veuve de Nidal Arbache, un chauffeur de taxi abattu par les insurgés. « Ici à Kusayr nous sommes livrés au bon plaisir des insurgés qui font la loi chez nous. Nous nous attendons à toutes sortes de sévices. Nous n’avons rien ni personne pour nous protéger. Je vous en supplie Père, prenez cela comme un testament. S’il m’arrive quelque chose de fâcheux je vous confie mon fils, prenez soin de lui. Toute notre famille est menacée par les bandes armées« . A Kusayr, un cousin de Père Louka, curé de Nebek, raconte qu’il rentrait dans la localité lorsqu’à un rond-point de la ville il a été arrêté par des insurgés. « Ils m’ont réclamé mes papiers et m’ont fait attendre deux heures pour vérifier si mon nom est cité dans les listes issues par les comités de coordination de la révolution qui sont désormais des organes de référence judiciaire. Si mon nom avait été mentionné, j’aurais été exécuté sur place comme ils le font avec d’autres ». Le Monastère, qui milite « contre tout ce qui est contraire à la loi de Dieu et aux droits de l’homme« , déclare prendre position pour les pauvres et les maltraités, « particulièrement pour les civils innocents, qu’ils soient ciblés par le régime ou par les bandes armées de l’insurrection« . 10 février : En Egypte, près d’Alexandrie, maisons incendiées et vols de biens appartenant aux chrétiens (Apic et http://www.france-catholique.fr/Maisonsincendiees-et-vols-de.html) Des milliers de musulmans fanatisés, guidés par des leaders salafistes, ont attaqué à plusieurs reprises les chrétiens coptes du village de Kobry-el-Sharbat (el-Ameriya), près d’Alexandrie. Des maisons et des magasins coptes ont été pillés avant d’être incendiés, rapporte l’agence de presse catholique AsiaNews à Rome dans son édition du 9 février. 11 février : En Syrie, au métochion de l’Eglise orthodoxe russe à Damas, des prières ont été élevées pour les chrétiens de Syrie (www.orthodoxie.com 15 février; Source : Pravoslavie.ru) Au métochion (dépendance) de l’Église orthodoxe russe à Damas, qui est dédié au saint hiéromartyr Ignace le Théophore, la liturgie a été célébrée le 11 février 2012, jour de la mémoire du saint selon l’ancien calendrier. Le jour de cette fête patronale, les paroissiens ont prié particulièrement pour les chrétiens de Syrie, dont le premier évêque fut saint Ignace le Théophore. A l’issue de la liturgie, un office d’intercession a été célébré. « La lumière de la foi chrétienne protège cette terre jusqu’à ce jour, implorant sur elle la grâce du Saint Esprit et préservant ceux qui y vivent de la haine et de la méchanceté humaines », a dit, en s’adressant aux fidèles, le recteur du métochion, l’archimandrite Alexandre (Elisov), représentant du patriarche de Moscou auprès du patriarche d’Antioche. « O grand hiérarque Ignace le Théophore ! Tu as offert ton âme en martyr pour la foi, accorde-nous aussi le courage de t’imiter en toutes choses ! » a conclu le père Alexandre. 12 février :Visite du patriarche Théophile III de Jérusalem à l’Église de Chypre Ierosolimos (www.orthodoxie.com du 12 février ; Romfea.fr) Lors de l’arrivée du patriarche Théophile de Jérusalem à Larnaca, l’archevêque de Chypre Chrysostome II, a déclaré que la paix devait prévaloir dans les pays du Moyen-Orient, et qu’il était du devoir de tous de contribuer à ce que des jours meilleurs se lèvent dans la région. Le patriarche de Jérusalem, après avoir remercié l’archevêque pour son invitation, a relevé que sa visite dans l’île avait pour but principal la préoccupation des Églises de Chypre et de Jérusalem au sujet des chrétiens du Moyen-Orient, qui passe par une crise politique et sociale. De son côté, l’archevêque a souligné que la visite du patriarche revêtait un caractère officiel et a ajouté que lors de son séjour sur l’île, « nous aurons l’occasion d’échanger nos points de vue, de discuter ensemble de différents sujets qui préoccupent les deux Églises et l’orthodoxie, voire même plus largement, le monde chrétien ». En outre, a-t-il précisé, des discussions auront lieu au sujet « du monde musulman, dans le voisinage duquel nous vivons, à Jérusalem comme à Chypre (…) Je crois que de telles rencontres sont encore plus utiles que d’habitude, car ici, au Moyen-Orient doit prévaloir la paix. Nous examinerons également les questions liées au Conseil des Églises du Moyen-Orient » qui est présidé par le patriarche Théophile, et « ce sera une occasion d’entrer dans les particularités qui existent dans notre région afin de connaître des jours meilleurs » a-t-il ajouté. L’archevêque a aussi mentionné « la proximité de Chypre avec Jérusalem, qui nous a donné la possibilité d’avoir ici l’Église chrétienne dès les premières années. En raison de ce voisinage, une nuée de saints et de martyrs de notre Église ont prit part au cheminement de celle-ci et ceci est dû à la proximité de l’Église de Jérusalem ». L’archevêque a rappelé également « qu’une multitude de Chypriotes » avaient été membres de la confrérie du Saint-Sépulcre dans le passé et « nous espérons que très bientôt cet usage sera remis en vigueur ». Le patriarche a répondu que la raison de sa visite « ne se limitait pas seulement au renouvellement des liens historiques entre les Églises de Jérusalem et de Chypre, mais poursuivait un but plus concret, à savoir notre souci pour les chrétiens du Moyen Orient, qui, comme on le sait, passe par une crise politique et sociale », ajoutant que « les développements dans la région s’accélèrent, l’avenir est inconnu et indéterminé ». « Notre visite à Chypre nous donnera l’occasion de discuter d’autres sujets qui concernent non seulement les relations entre les deux Églises, mais plus généralement le rôle de l’Église orthodoxe d’Orient, des patriarcats orthodoxes du Moyen-Orient, dans les négociations de paix, mais aussi la façon de contribuer à la résolution du problème bien connu concernant le conflit israëlo-palestinien ». A l’occasion de la réception du patriarche à l’archevêché, Mgr Chrysostome II a rappelé à son hôte (lire le discours entier ici : « Vous allez marcher, Béatitude, sur les pas des coryphées des apôtres Paul et Barnabé, vous entendrez spirituellement l’enseignement chrétien, tant des apôtres que des Pères et docteurs de notre Église des vingt siècles chrétiens. Mais, malheureusement, cher frère dans le sacerdoce, vous ne pourrez visiter la tombe du fondateur et protecteur de notre Église, l’apôtre Barnabé, qui durant des siècles fut le centre de ressourcement spirituel de notre peuple. Vous ne pourrez même pas voir la tombe de saint Spiridon. Votre visite au monastère de l’apôtre André sera également impossible (…) La célèbre église Saint Mamas à Morphou et les rivages de Kyrenia vous seront aussi inaccessibles pour y effectuer un pèlerinage. Et tout cela parce que le régime militaire d’Ankara nous en empêche depuis presque trente-huit ans ». « Ce peuple de Chypre, Béatitude », a conclu l’archevêque, « vous reçoit avec un sentiment de profond respect et aura l’occasion d’exprimer les sentiments les plus intimes de sa joie pour votre présence ici et son admiration pour vos œuvres diverses, comme pour le fait que vous représentez la mère des Églises anciennes ». 13 février : L'avenir des chrétiens syriens inquiète Mgr Abraham Nehmé, évêque émérite d'Homs, APIC (http://cath.ch/detail/lavenir-deschr%C3%A9tiens-syriens-inqui%C3%A8te-mgr-abraham-nehm%C3%A9%C3%A9v%C3%AAque-%C3%A9m%C3%A9rite-dhoms) "Nous nous sentons totalement abandonnés par les chrétiens d’Occident, et nous risquons de subir le sort des chrétiens d’Irak…" Mgr Abraham Nehmé, ancien métropolite grec-melkite catholique de Homs, Hama et Yabroud, en Syrie, craint pour l’avenir à moyen terme des chrétiens dans le pays. Interrogé lundi 13 février par l’Apic, l’évêque émérite âgé de 84 ans, qui vit au Liban, n’a plus de nouvelles de son ancien diocèse depuis plusieurs jours, les liaisons téléphoniques étant coupées. Mgr Antoine Audo, évêque chaldéen catholique d’Alep (Photo: AED) Mgr Antoine Audo, évêque chaldéen catholique d’Alep (Photo: AED) L'évêque grec-catholique, métropolite de Homs de 1986 à 2005, vit actuellement au couvent Saint-Antoine de Kfarchima, près de Beyrouth. Il ne parle pas encore d'exode massif des chrétiens de Syrie – où ils sont toujours près de 8% de la population -, mais il indique que "quelques milliers sont déjà partis". Les gouvernements occidentaux agissent uniquement en fonction de leurs intérêts S'il reconnaît que certains chrétiens en Syrie ont été ou sont encore trop proches du régime en place à Damas, le prélat d'origine libanaise déplore l'attitude des gouvernements occidentaux, la France en tête, "qui agissent uniquement en fonction de leurs propres intérêts et ne s'intéressent en rien au sort des chrétiens de Syrie". Mgr Abraham Nehmé relève que les Frères musulmans, qui gagnent partout en influence grâce au "printemps arabe", "ne donnent pas l'impression de voir les chrétiens d'un bon œil". S'ils prenaient le pouvoir, ce serait une menace pour la présence à long terme des chrétiens dans cette région, insiste-t-il. "J'ai la quasi certitude que si les islamistes arrivent au pouvoir, nous ne serons pas à l'aise!" L'évêque salue le fait que des chrétiens occidentaux s'inquiètent du sort de leurs frères du Moyen-Orient, "mais ce ne sont pas eux qui sont au gouvernement!". Une contestation orchestrée par des forces extérieures au pays ? La contestation populaire, qui se poursuit depuis un an en Syrie, est orchestrée par des forces extérieures au pays, a déclaré de son côté, dimanche 12 février, le primat de l'Eglise syriaque orthodoxe, Ignace Zakka Ier Iwas. Celui qui porte le titre de "Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient" estime que les troubles en Syrie sont fomentés et organisés "par des forces extérieures et non par les membres de la société syrienne". Selon l'Agence d'information russe "RIA Novosti", le chef de l'Eglise syriaque orthodoxe a fait cette déclaration lors d'une rencontre avec un groupe d'experts russes en visite en Syrie. Lors de l'entretien qui s'est déroulée dans sa résidence de Damas, le patriarche a notamment exclu l'existence d'une répression à l'encontre des chrétiens syriens. "Les chrétiens en Syrie restent en sécurité, contrairement à ce qui a lieu en Egypte ou en Irak", a-t-il souligné. En décembre dernier, les trois patriarches chrétiens de Syrie, Ignace Zakka Ier (syriaque orthodoxe), Grégoire III (greccatholique melkite) et Ignace IV (grec-orthodoxe) ont rendu public un appel commun à la paix dans le pays, rejetant toute intervention étrangère. Sans un dialogue, la Syrie deviendra un nouvel Irak, affirme Mgr Audo Sans l'instauration d'un vrai dialogue entre les communautés, la Syrie deviendra un nouvel Irak, a affirmé à son tour, lundi 13 février, Mgr Antoine Audo, évêque chaldéen catholique d'Alep à l'agence de presse catholique AsiaNews à Rome. Le prélat jésuite, commentant les attentats à la voiture piégée visant vendredi dernier le siège des renseignements militaires et le QG des forces de l'ordre qui ont coûté la vie à 28 civils et militaires, dont deux chrétiens, souligne l'esprit de solidarité qui règne entre chrétiens en musulmans dans la deuxième ville de Syrie, qui est le principal centre économique du pays. Lui aussi invite la communauté internationale à favoriser le dialogue entre les factions en conflit et à ne pas promouvoir l'esprit de vengeance. "Appuyer une faction contre l'autre transformera la Syrie en un nouvel Irak. "Ce seront surtout les chrétiens qui en feront les frais!", affirme l'évêque chaldéen d'Alep. "Ce sont avant tout les familles pauvres qui en font les frais!" Symbole d'unité et de dialogue entre chrétiens, chiites, alaouites et sunnites, Alep est pour le moment restée en dehors des graves affrontements entre troupes rebelles et régime depuis que les troubles ont commencé il y a tout juste un an. Cependant, relève AsiaNews, la tension monte dans la ville depuis quelques semaines. Mgr Audo souligne que les deux chrétiens tués lors de l'attentat de vendredi s'étaient rendus dans une mosquée située près du lieu de l'explosion pour prier en signe de solidarité avec les musulmans. Dimanche 12 février, des centaines de personnes de deux confessions ont participé aux funérailles des deux victimes. L'évêque relève que tous les Syriens, sans distinction d'appartenance confessionnelle, souffrent de la violence et de la profonde crise économique qui a mis le pays à genoux. Les sanctions contre la Syrie et le climat de peur ont bloqué une bonne partie de l'activité économique, de la vente des produits alimentaires à celle des médicaments, "et ce sont d'abord les familles pauvres qui en pâtissent!", conclut Mgr Audo. 14 février : Egypte: Les coptes s’allient aux Frères musulmans. L’agressivité des islamistes à l’égard des chrétiens ne fait pourtant qu’augmenter Le pape des coptes Chenouda III a exprimé le souhait qu’au moins quatre coptes participent au gouvernement d’union nationale réclamé par le parti Liberté et Justice des Frères musulmans. Fin calcul politique ou habitude de faire avec les gouvernements successifs? APIC Le Parti Liberté et Justice des Frères musulmans, vainqueur des élections législatives en Egypte, a lancé un appel à former un gouvernement d’union nationale. Cet appel a reçu un écho très favorable chez le leader spirituel copte. Selon la presse égyptienne, le pape souhaiterait voir pas moins de quatre coptes figurer au gouvernement. Le Bloc égyptien, coalition de quinze partis de gauche, religieux ou laïcs, a également fait savoir qu’il était intéressé. L’appel lancé par les vainqueurs des élections législatives vise à remplacer l’actuel cabinet de Kamal al-Ganzouri, largement discrédité dans l’opinion pour son incapacité à protéger les citoyens lors des récentes manifestations mais aussi lors de la catastrophe du stade de Port-Saïd, qui a fait 71 morts et plusieurs centaines de blessés, et dont beaucoup d’Egyptiens, à tort ou à raison, attribuent la responsabilité au gouvernement. > Depuis les élections législatives qui ont vu une vague islamiste l’emporter à la Chambre des députés égyptiens, les Frères musulmans tentent de se donner une image de modérés et de démocrates, afin de se différencier des radicaux salafistes qui sont devenus à la surprise générale la deuxième force politique du pays. Cela a consisté, par exemple lors du Noël copte, à ce que des jeunes de la Confrérie viennent symboliquement protéger les églises, ainsi qu’à ce que les principaux dirigeants des Frères rivalisent de déclarations aimables sur la pleine citoyenneté des chrétiens égyptiens. Mgr Hanke déplore l’augmentation de l’agressivité de l’islam à l’égard des chrétiens Mgr Gregor Hanke, évêque d’Eichstätt en Allemagne, tire, quant à lui, un bilan plutôt critique de sa récente visite aux chrétiens d’Egypte. Dans le patriarcat copte catholique, la situation actuelle n’est pas vraiment porteuse d’espoir, affirme-t-il. Les couches sociales les moins instruites sont particulièrement la cible de l’agressivité croissante de l’islam. C’est le résultat, estime le prélat, de l’incitation à la haine proférée par certains prédicateurs. L’évêque constate que les chrétiens n’ont pas réagi avec agressivité, mais qu’ils ont essayé de faire preuve d’hospitalité et de rendre service à la communauté égyptienne entière. Les institutions chrétiennes ont joué un très grand rôle de soutien à la communauté. Dans les 180 écoles catholiques du pays, il y a jusqu’à 70% d’élèves musulmans. Les hôpitaux catholiques jouissent aussi d’une grande confiance. Malgré cela, constate Mgr Hanke, l’agressivité des organisations islamistes n’a cessé d’augmenter à l’encontre du christianisme. L’islam d’obédience sunnite est particulièrement dur avec la liberté religieuse. Les chrétiens sont victimes de discrimination et de frustrations. Il est ainsi difficile, voir impossible, pour un chrétien de trouver du travail auprès d’un employeur musulman. Les femmes chrétiennes, qui ne portent habituellement pas de foulard, sont accostées dans la rue, et il y a des quartiers où elles ne peuvent s’aventurer. Mais, dit l’évêque, ces femmes sont très fortes et "ne veulent pas plier". Mgr Hanke s’est dit fortement impressionné par le témoignage de foi des chrétiens coptes. (apic/lavie/kna/job/js) 14 février : Le patriarche Chenouda III souhaite que des coptes participent au gouvernement égyptien. LA CROIX - MONDE Le patriarche copte-orthodoxe Chenouda III a exprimé le souhait que quatre représentants coptes participent au futur gouvernement formé par le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), lié à la confrérie islamiste des Frères musulmans égyptiens, la plus grande force politique du pays, lorsque celui-ci sera mis en place, a rapporté vendredi 10 février le quotidien Al-Masry Al-Youm, citant une source ecclésiale. « L’Église estime que ce parti a le plein droit de former le gouvernement, à la condition qu’il soit représentatif de toutes les communautés qui composent la société égyptienne », a déclaré cette source, sous couvert d’anonymat. Chenouda III avait rencontré le guide suprême des Frères musulmans, Mohamed Badei, le 14 juin dernier. Le partides Frères musulmans, qui a remporté près de la moitié des sièges lors des élections législatives en novembre et décembre dernier, est sans doute plus ouvert à la collaboration avec les coptes que leurs rivaux salafistes, deuxièmes grands vainqueurs des élections. Situation tendue pour les coptes Le Parti de la liberté et de la justice s’est engagé à travailler pendant une période transitoire avec le gouvernement en place, nommé par l’armée. Mais le porteparole des Frères musulmans, Mahmoud Ghozlan, a souligné la semaine dernière que la mort de 71 personnes lors de violences après un récent match de football dans le stade de Port-Saïd (nord) a démontré que le gouvernement était incapable de gérer le pays. Le numéro deux des Frères musulmans, Khairat al-Shater, avait quant à lui affirmé mercredi 8 février que le PLJ était prêt à former un gouvernement de coalition pour remplacer l’actuel cabinet du premier ministre Kamal al-Ganzouri. Les coptes, qui représenteraient aujourd’hui 10 % de la population égyptienne, soit 8 à 10 millions de fidèles, sont souvent tenus à l’écart de la vie publique, peu représentés dans les institutions. En 2010, sur 518 députés au Parlement égyptien, on comptait moins de dix coptes. Ils observent avec anxiété l’évolution du pays. La semaine dernière, huit familles coptes auraient été expulsées de leur village de Charbat, près d’Alexandrie (nord), après des violences provoquées par des rumeurs sur une liaison entre un chrétien et une musulmane, selon l’Initiative égyptienne des droits de la personne (EIPR). Les Frères musulmans ont nié l’expulsion des familles, mais reconnu celle des chrétiens et musulmans impliqués. 14 février : La Croix (http://www.la-croix.com/Actualite/Sinformer/Monde/Questions-sur-la-crise-syrienne-_EG_-2012-02-14-768539) Questions sur la crise syrienne. Alors que le conflit en Syrie prend des allures de guerre civile, trois experts en analysent les causes et les conséquences, notamment pour les chrétiens. Le régime syrien a lancé mardi 14 février donné un assaut le plus violent depuis des jours sur la ville rebelle de Homs, avec « en moyenne deux roquettes qui tombent par minute », a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) en début d’après-midi. Au moins six civils ont été tués, venant s’ajouter aux 6 000 morts de la répression du régime de Bachar Al Assad depuis onze mois. Dans la troisième ville du pays où plus de 300 personnes ont péri depuis le 4 février, le temps presse et la crise humanitaire est de plus en plus intolérable. Les gens sont « entassés dans les abris » et « les morts sont enterrés depuis une semaine dans les jardins car même les cimetières et les tombes sont visés » indiquait mardi 14 février à l’AFP Hadi Abdallah, membre du « Conseil de la révolution de Homs ». L'incapacité du Conseil de sécurité de l'ONU à se mettre d’accord sur une action collective a « encouragé le gouvernement syrien à lancer un assaut sans retenue dans le but d’écraser la dissidence », a estimé lundi 13 février la hautcommissaire de l'ONU aux droits de l’Homme Navi Pillay. Profondément divisée sur la crise, la communauté internationale l’est encore plus sur la proposition d’une force de paix avancée la veille par la Ligue arabe : Paris a mis en garde contre toute action « à caractère militaire », Moscou exigé un cessez-le-feu et Washington souligné qu’en l’absence de paix, une telle initiative était compliquée. « La Croix » a interrogé trois spécialistes du pays Antoine Fleyfel, théologien et philosophe franco libanais, Karim Bitar, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), et Fabrice Balanche, maître de conférences à l’Université Lyon II réagissent passent en revue la situation intérieure du pays, le contexte géostratégique et la place des chrétiens. LA CROIX : Quelle est la situation intérieure en Syrie ? Antoine Fleyfel : « Je redoute vraiment une guerre civile. D’une part, parce que le conflit s’est militarisé entre l’armée syrienne et l’armée de la Syrie libre. D’autre part, parce que des factions islamistes ont tout intérêt à mettre en avant des aspects confessionnels dans ce conflit, pour que les oppositions entre sunnites et alaouites, entre musulmans et chrétiens prennent le dessus. Aujourd’hui, plusieurs scénarios sont possibles, selon que le régime de Bachar Al Assad tombe ou pas. » Karim Bitar : « En Syrie, deux éléments ouvrent la voie à une guerre civile : la montée des tensions entre communautés religieuses et la militarisation excessive de l’armée et des opposants. On n’est plus du tout dans une logique de révolution arabe comme en Tunisie. Pour l’instant, Bachar Al Assad n’a pas trop de soucis à se faire. L’armée lui est fidèle, il a de nombreux soutiens extérieurs comme l’Iran, la Chine et la Russie, et il sait que les Occidentaux ne se risqueront pas à une intervention en 2012. Mais je pense qu’à moyen terme, il est condamné, car, économiquement, le régime est très affaibli. Les sanctions économiques qui l’empêchent de vendre son pétrole à l’Europe représentent une perte de 450 millions d’euros par mois. Les recettes fiscales ont également baissé de 50 %. Bientôt, Damas ne pourra plus financer la répression, sauf si l’Iran lui fait des chèques en blanc. » Fabrice Balanche : « On ne peut pas généraliser, mais dans certains endroits, comme à Homs, on peut déjà parler d’une guerre civile communautaire. L’armée syrienne, majoritairement composée d’alaouites, attaque régulièrement les quartiers sunnites. Autre indicateur, on trouve beaucoup de familles divisées entre opposants et partisans du régime. Pour le moment, Bachar Al Assad a en face de lui une opposition très divisée. Les dirigeants du Conseil national syrien (CNS, la principale coalition) et le Conseil national pour le changement démocratique (CNCD, opposition ancienne favorable à la laïcité) se détestent. En plus, ils ne sont pas d’accord sur le principe d’une intervention étrangère en Syrie, réclamée par le CNS, et à laquelle le CNCD s’oppose catégoriquement. Le CNS ne représente qu’une partie de l’opposition basée à l’étranger. Son chef, Burhan Ghalioun, n’est qu’une marionnette, il n’a aucun pouvoir. C’est le Qatar et les Frères musulmans qui pilotent tout. » LA CROIX : Quel est le contexte géostratégique ? Antoine Fleyfel : « Plusieurs pays occidentaux, dont la France, ont pressé le Conseil de sécurité de l’ONU d’adopter une résolution contre la Syrie. Après un précédent texte en octobre 2011, bloqué par un veto russe et chinois, les 15 pays membres du Conseil de sécurité ont renoncé le 4 février dernier, pour ne pas heurter Moscou, à adopter un texte qui soutenait les décisions prises par la Ligue arabe en janvier en vue d’assurer une transition vers la démocratie en Syrie, avec transfert des pouvoirs du président syrien Bachar Al Assad à son vice-président. Désormais, la Ligue arabe accepte de fournir un soutien politique et matériel à l’opposition syrienne et de demander au Conseil de sécurité la formation d’une force conjointe ONU-Arabes pour mettre fin aux violences en Syrie. » Karim Bitar : « Parmi toutes les révolutions arabes, le cas syrien est le plus complexe. Actuellement, on assiste à une guerre froide entre l’axe Iran-IrakHamas et les pétromonarchies du Golfe, qui cherchent à étendre leur influence dans la zone. L’ironie du sort, c’est que la Syrie, qui autrefois instrumentalisait les conflits interreligieux sur le territoire libanais, joue aujourd’hui le rôle du Liban : elle est devenue l’objet de l’affrontement entre les puissances régionales. L’Iran fournit des armes au régime, tandis que l’Arabie saoudite soutient l’opposition syrienne. » Fabrice Balanche : « Au-delà du contexte régional, il y a clairement une lutte d’influence entre les grandes puissances. Depuis l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir, la Russie s’efforce de reprendre pied dans les zones où l’URSS était présente avant l’effondrement du bloc soviétique, que ce soit dans le Caucase, en Asie centrale ou au Moyen-Orient. Surtout, Moscou craint la contagion des révolutions arabes à l’intérieur même de ses frontières. De son côté, la Chine, dont la montée en puissance est plus récente, aspire à jouer un rôle diplomatique de premier plan. Elle veut aussi stabiliser la Syrie, car elle a besoin d’hydrocarbures pour se développer. Ces deux alliés de Damas ont donc intérêt à voir Bachar Al Assad rester au pouvoir, cela explique pourquoi ils bloquent la situation à l’ONU en apposant systématiquement leur veto. » LA CROIX : Où en sont les chrétiens ? Antoine Fleyfel : La situation des chrétiens – environ 7 % de la population syrienne – varie selon les villes. Quelques familles chrétiennes de Homs et Hama fuient les combats pour se réfugier dans d’autres régions du pays, mais, pour le moment, il n’y a pas d’exode massif des chrétiens hors de Syrie. Dans la plupart des cas, musulmans et chrétiens subissent le même sort. Depuis le début des troubles, la grande majorité des chrétiens syriens ménage le pouvoir en place, avec qui ils ont toujours eu de grandes affinités et à cause de leur crainte de voir la révolte aboutir à l’installation d’un régime islamiste. D’ailleurs, l’opposant et militant chrétien des droits de l’homme Michel Kilo, qui comptait parmi les “pères” du printemps arabe, a pris ses distances par rapport à la révolte syrienne à cause de la tournure violente et armée qu’elle a prise. Lui, comme d’autres chrétiens, revendiquait des réformes, mais pas la chute du régime de Bachar Al Assad. La plupart des autorités chrétiennes, catholiques et orthodoxes confondues, ont pour leur part pris position en faveur du régime, d’où la crainte des chrétiens d’être victimes de représailles de la part des opposants. Et puis, les chrétiens syriens n’ont pas oublié ce qui s’est passé pendant la guerre au Liban (1975-1990) et ils ont sous les yeux l’exemple de l’Irak : la crainte est réelle pour eux qu’une intervention internationale puisse contribuer à la montée de l’islamisme. » Karim Bitar : « Les chrétiens de Syrie sont complètement traumatisés par l’expérience irakienne. Plus de la moitié des chrétiens d’Irak ont dû fuir leur pays sous la menace des persécutions, et 1,2 million d’entre eux ont trouvé refuge en Syrie après la chute de Saddam Hussein. C’est pour cette raison que la communauté chrétienne et notamment les patriarches restent fidèles au régime, mais ce soutien pourrait devenir dangereux si Bachar Al Assad finit par tomber. Il y a quand même quelques chrétiens dans l’opposition. Georges Sabra, l’opposant chrétien qui dirige le Parti du peuple démocratique, pourrait d’ailleurs prendre la suite de Burhan Ghalioun à la tête du Conseil national syrien. Ce serait un signal fort pour encourager les chrétiens de Syrie à se désolidariser du pouvoir. » Fabrice Balanche : « Les chrétiens de Syrie, en majorité des grecs-orthodoxes et des arméniens, sont très inquiets pour leur avenir. Beaucoup d’entre eux ont été intégrés dans l’administration et même l’armée syriennes, et ont apporté leur soutien au pouvoir en place dès le mois d’avril 2011. Car tant que le régime de Bachar Al Assad résiste, ils sont à l’abri de l’hégémonie des sunnites, majoritaires, qui pourraient imposer un islam radical. Ils redoutent que l’expérience irakienne se répète. Déjà, certains ont fui après avoir été persécutés par les salafistes syriens. Un véritable processus d’élimination des minorités chrétiennes est en marche au Proche-Orient, et il a commencé dès le début du XXe siècle, en Turquie, avec le génocide arménien. » 14 février : Syrie : Le pape Benoît XVI a lancé un appel pressant à mettre fin à la violence (http://kipa-apic.ch/a228653 et http://www.francecatholique.fr/Syrie-Benoit-XVI-a-lance-un-appel.html) Le Pape a assuré suivre " avec appréhension les dramatiques et croissants épisodes de violences en Syrie ". " Ces derniers jours " a remarqué Benoît XVI, " ceux-ci ont fait de nombreuses victimes ". Lire la suite sur le site de l’Œuvre d’Orient. 14 février : Les chrétiens au service de la Syrie (http://www.france-catholique.fr/Les-chretiens-au-service-de-la.html) On reconnait aux chrétiens ce rôle de médiation avec leur esprit de tolérance, d’ouverture, leur faculté de créer des ponts, d’inciter au pardon, à la réconciliation, et de défendre la liberté fondamentale, la dignité humaine. Lire la suite sur le site de l’Œuvre d’Orient. 15 février : Egypte: Nouvelle attaque contre les chrétiens coptes par une foule de salafistes Les chrétiens d’Egypte sont dans le collimateur des islamistes. Apic (http://bl164w.blu164.mail.live.com/default.aspx#!/mail/InboxLight.aspx?n=512 879973!n=1084179123&fid=1&fav=1&mid=94daeb5e-5813-11e1-81f500237de3337c&fv=1) Une foule de plusieurs milliers de musulmans radicaux, dont de nombreux salafistes, a attaqué mardi 14 février l’église copte de Sainte-Marie et Saint Abraham du village de Meet Bashar, dans la province de Sharqia, à environ 50 km au Nord-Est du Caire. Les émeutiers ont brûlé la maison du curé de la paroisse ainsi que plusieurs bâtiments et des autos appartenant à la communauté copte, annonce l’agence de presse catholique AsiaNews à Rome. Depuis le 12 février dernier, cette zone est le théâtre d’affrontements opposant les extrémistes musulmans aux chrétiens locaux. Le calme est revenu ce mercredi 15 février uniquement grâce à l’intervention de la police et à la médiation de plusieurs responsables du parti "Justice et Liberté", affilié à la confrérie des Frères Musulmans. Ils ont réussi à convaincre les salafistes de quitter le village. Les émeutiers réclamaient la mise à mort du Père Guirgis Gamil, curé de la paroisse. Près de 100 Coptes terrorisés ont cherché refuge à l’intérieur de l’église, tandis que les émeutiers musulmans jetaient des pierres pour tenter de pénétrer dans l’église. Un cas de conversion met le feu aux poudres La cause de ces violences est la disparition le 12 février dernier de Rania Khalil Ibrahim, une chrétienne âgée de 14 ans, qui s’était "convertie" à l’islam après la conversion de son père qui en avait la garde. Elle aurait quitté le domicile de son père après qu’il ait tenté d’arranger un mariage pour elle avec un musulman. Son père s’est rendu au poste de police et a accusé le curé d’être derrière sa disparition, en affirmant que la jeune Rania était allée vivre avec sa mère copte. La jeune chrétienne a été retrouvée mercredi 15 février et se trouve aux mains de la police qui veut l’interroger, ainsi que sa mère. Selon les salafistes, les chrétiens ont enlevé la fille pour éviter sa conversion à l’islam. Porte-parole de l’Eglise catholique égyptienne, le Père Rafic Greiche souligne que depuis la victoire des partis islamiques lors des dernières élections en Egypte, les agressions contre les coptes se sont multipliées dans tout le pays. La dernière attaque a eu lieu le 27 janvier dans le village de Kobry-el-Sharbat (el-Ameriya), près d’Alexandrie. Des maisons et des magasins coptes ont été pillés avant d’être incendiés par une foule d’émeutiers fanatisés. Des attaques dans toutes les régions du pays L’agression de Kobry-el-Sharbat, qui a débuté le 27 janvier 2012 et s’est poursuivie les jours suivants dans le silence des médias et avec la complicité de la police et des autorités politiques, a provoqué la fuite de 62 familles coptes. Le 30 janvier, les émeutiers ont à nouveau attaqué le village de Kobry-el-Sharbat, incendiant trois maisons appartenant à des chrétiens, sous les yeux des forces de sécurité, rapporte AsiaNews. Depuis le "printemps arabe" qui a débuté en février 2011 en Egypte, 6 églises ont été vandalisées, 2 monastères attaqués, et des dizaines de jeunes chrétiennes ont été enlevées. Quelque 90’000 coptes ont fui le pays depuis la chute du président Moubarak, relève l’agence de presse Assyrian International News Agency (AINA) "Les fondamentalistes musulmans, affirme le Père Greiche, utilisent le prétexte des cas de conversion de l’islam au christianisme et vice-versa pour attaquer et épouvanter la communauté copte et la forcer à s’enfuir, et cela arrive partout en Egypte". Il relève que les médias occidentaux véhiculent l’idée que de tels incidents n’ont lieu qu’en Haute-Egypte et dans les quartiers pauvres du Caire, où la population serait moins cultivée. En réalité, souligne-t-il, quand il s’agit du thème de la conversion d’une religion à une autre, "il n’y a pas de différence entre riches et pauvres, personnes cultivées ou ignorantes, Haute ou Basse Egypte". Le Père Greiche note que dans la société musulmane, quiconque se convertit au christianisme est un proscrit. Celui qui, à l’inverse, dénonce les conversions forcées à l’islam n’est pas défendu par les autorités et, dans la majeure partie des cas, est contraint de retirer ses plaintes sous la pression et la menace. Le prêtre estime que la situation va encore s’aggraver à l’avenir, les salafistes étant devenus la seconde force politique en Egypte derrière les Frères musulmans. Ils pourront, affirme-t-il, avec près de 20% des sièges au Parlement, faire valoir leurs positions antichrétiennes également sur le plan politique. (apic/asian/be) 16 février : France 2, émission Envoyé spécial : Egypte, femmes en danger Fraternité et espoir ce sont les images de la révolution à la Place tahrir. Mais il y a aussi eu le harcèlement sexuel dans la foule compacte : la révolution va-t-elle changer la condition des femmes ? (http://www.youtube.com/watch?v=qf6MJE4OjYk&feature=youtube_gdata_playe r) 16 février :En Egypte, émeute à Kobry-el-Sharbat (Delta). Une prétendue liaison entre un copte et une musulmane à l’origine d’une "décision de justice". Un tribunal égyptien a décidé d’expulser huit familles du village de Sharbat, proche d’Alexandrie, suite à une rumeur relative à une liaison entre un chrétien et une musulmane. Soutien des députés locaux à ces expulsions et à la confiscation des biens. Tentative de conciliation du comité des droits de l’homme du Parlement égyptien. (Apic, 16 février) Selon le quotidien français La Croix du 16 février 2012, la rumeur d’une relation entre un jeune copte et une jeune fille musulmane du village de Sharbat, non loin d’Alexandrie, a conduit un tribunal local à prononcer l’expulsion de huit familles coptes du village et à la confiscation de leurs biens. La rumeur concernant cette relation a envenimé la situation, conduisant à l’arrestation du jeune copte et d’un jeune musulman soupçonné d’être l’auteur de la rumeur. Le 27 janvier, des centaines de jeunes musulmans en colère, emmenés par un cheikh et armés, se rendent devant la maison du jeune copte et pillent les trois magasins dont lui et ses frères sont propriétaires. Ils sont empêchés de mettre le feu à l’immeuble par des résidents musulmans, dont certains protègent leurs voisins chrétiens. D’autres maisons habitées par des coptes, dont celle de Luis Souleiman, sont ensuite visées par le groupe, et des coups de feu sont échangés. Les forces de l’ordre, les pompiers et l’armée appelés au secours répondent aux abonnés absents. Les familles coptes vivent dans la crainte Une "séance de réconciliation", sorte de justice tribale utilisée lors de tensions interreligieuses, a lieu trois jours plus tard à Sharbat. Le gouverneur d’Alexandrie, des députés salafistes et Frères musulmans y assistent, ainsi qu’un sheikh salafiste et le prêtre du village voisin, le P. Buqtur Nashed. Les leaders musulmans décident l’expulsion de la famille de Mourad Girgis. Mais pour la foule rassemblée au- dehors, c’est insuffisant. Des maisons coptes sont à nouveau incendiées. Le verdict tombe le 2 février: huit familles, liées à Mourad Girgis ou Luis Souleiman, doivent quitter le village. Les biens du père de Souleimann, l’homme le plus riche du village, seront confisqués et vendus aux enchères. Sujet débattu au Parlement Le député libéral Emad Gad a demandé la semaine dernière que les événements de Sharbat soient discutés en Assemblée du peuple. En raison de la réticence du président de l’Assemblée (issu des Frères musulmans), le sujet a été débattu par le comité des droits de l’homme du Parlement. Une délégation doit être envoyée à Shabat pour négocier avec les habitants le retour des familles chrétiennes. Si le pas semble important, les familles résidant dans le village vivent dans la crainte de nouvelles attaques. (apic/lacroix/js) 17 février : Communiqué de presse de Solidarité Copte : Dans la nouvelle Égypte, c’est « punir les victimes et écraser les innocents… » ([email protected]) > Solidarité Copte exige fortement que la communauté internationale, dans le > cadre du Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies, puisse nommer un > rapporteur spécial pour les Coptes en Égypte, particulièrement à la > lumière des expulsions récentes, des confiscations de propriétés et des > attaques contre les Coptes. >Les Coptes sont les chrétiens d’Égypte. Ils représentent environ 12% des > 84 million d’habitants en Égypte. >Durant les deux dernières semaines, une nouvelle campagne ignoble a été > menée contre des Coptes. Au moins huit familles coptes ont été expulsées > de leurs domiciles dans le village d’Al Nahda, à Amreya à côté > d’Alexandrie. Cela s’est passé à la suite d’accusations non fondées contre > un Copte qui aurait eu une liaison avec une femme musulmane. Bien que > l’accusé se soit rapidement rendu à la police pour une mise en examen, > environ 5000 villageois, poussés par des salafistes et d’autres groupes > islamistes, se sont déchaînés avec violence contre les quelques familles > coptes qui habitaient ce quartier. Ils ont saccagé et brûlé leurs maisons > et leurs propriétés. Pire encore, un « conseil » dominé par ces islamistes > a été convoqué, en présence et avec l’accord du chef de la police > municipale. Ce conseil a décidé d’expulser 8 familles du village. Les > propriétés de ces familles seraient vendues par ce conseil. Quand ces > familles ont refusé d’accepter une telle décision, on leur a dit qu’elles > étaient « libres d’y rester, mais, c’est à leurs propres risques et périls > ». Depuis lors, elles se sont échappées pendant que les autres familles > vivent, dans une peur absolue. > En octobre dernier, l’armée égyptienne a commis sciemment un massacre > contre des manifestants pacifiques coptes soutenus par des musulmans > protestant contre les attaques répétées par des islamistes sur des > églises. Le fameux massacre de Maspero a fait 27 morts, dont au moins dix > qui ont été écrasés par des véhicules blindés de l’armée. Malgré les > tumultes déclenchées sur le plan national et international, la junte > militaire n’a pratiquement rien fait pour identifier, ou encore moins pour > punir, les responsables. Au contraire, et en totale contradiction avec les > fait réels, elle a accusé les Coptes et a commencé à arrêter et à mettre > en examen certains des leaders de cette manifestation. Récemment encore, > deux prêtres et au moins deux jeunes gens ont été accusés d’incitations à > des homicides, à des attaques contre des militaires et à des troubles de > l’ordre public. Depuis, ils sont interdits de voyager à l’étranger. >De tels actes alarmants se produisent en même temps que le nouveau > parlement « élu démocratiquement» commence sa session sous la domination > des islamistes qui occupent 75% des sièges. Parmi les 498 membres du > parlement, six seulement sont Coptes. Quand un des députés coptes a > demandé que l’assemblée mène des enquêtes sur les expulsions ci-dessus > mentionnées, ou inclut le massacre de Maspero dans la liste des affaires > remises à un comité spécial d’enquête, sa demande a été totalement rejetée > par le président de l’assemblée. > Solidarité Copte condamne l’escalade dans les oppressions menées contre les Coptes en Égypte, une oppression menée en totale complicité avec la > junte au pouvoir. Alors que le pays semble glisser lentement dans un > régime militaro-islamo-fasciste. Solidarité Copte recommande vivement à la communauté internationale de reconsidérer sa politique vis-à-vis de l’Égypte. 17 février : La peur des chrétiens syriens face au changement est justifiée, estime le jésuite Samir Khalil APIC (http://cath.ch/detail/la-peur-deschr%C3%A9tiens-syriens-face-au-changement-est-justifi%C3%A9e-estime-lej%C3%A9suite-samir-khalil) La peur des chrétiens de Syrie face au changement de régime à Damas est justifiée, estime le Père Samir Khalil Samir. Mais le religieux jésuite égyptien a déclaré sur les ondes de Radio Vatican que les chrétiens ne soutiennent pas pour autant le président Bachar al-Assad. "Ils craignent tout simplement l’imposition d’un nouveau système, et des deux maux, ils préfèrent celui qu’ils connaissent", insiste-t-il Le Père jésuite Samir Khalil Samir, spécialiste de l’islam (Photo: AED) Le Père jésuite Samir Khalil Samir, spécialiste de l’islam (Photo: AED) Spécialiste de l'islam, professeur d'histoire de culture arabe et d'islamologie à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth, le Père Samir Khalil Samir espère que les chrétiens syriens ne subiront pas le sort des chrétiens irakiens, qui ont dû fuir en masse après la chute de Saddam Hussein et les troubles intercommunautaires qui ont suivi. Il ne fait aucun doute pour le jésuite égyptien qu'un régime islamiste en Syrie représentera un danger pour les chrétiens, car il sera certainement moins neutre que le régime en place. Ce qui se passe en Egypte, laisse-t-il entendre, va se répéter également dans les autres pays de la région. Les chrétiens vivaient dans une certaine tranquillité Pour les chrétiens, pour peu qu'ils ne se mêlaient pas de politique, le régime syrien représentait une certaine tranquillité. Les chrétiens se sont comportés sans faire trop de bruit, bien que cette politique fût violente et non démocratique. Les chrétiens en Syrie étaient et sont un élément de stabilité et ils apportent une contribution économique et aussi politique, poursuit-il. Au-delà de leur proportion – ils représentent le 10% de la population syrienne – ils ont un poids certainement plus grand que leur nombre. Partir serait une perte non seulement pour les chrétiens, mais également pour la nation: "pour autant que cela soit possible, nous, les chrétiens, avons le devoir de rester tant que l'on peut. L'exil des chrétiens serait catastrophique pour tout le Moyen Orient: désormais, en Palestine, les chrétiens qui sont partis ne reviennent plus; en Irak, c'est la même chose; en Jordanie, les chrétiens sont très peu nombreux…" Une situation humainement insupportable Après le Liban, c'est la Syrie qui pouvait donner de la force aux chrétiens de toute cette zone allant de l'Irak à la Palestine, souligne le Père Samir Khalil Samir. Mais maintenant, sur le terrain, la situation empire tous les jours davantage. Le jésuite cite une lettre de ses confrères arrivée ces jours derniers de Homs relatant qu'une grande partie de la population ne trouve plus à manger ou a peur de sortir pour acheter de la nourriture, parce qu'elle risque tout simplement sa vie. "Il y a des snipers partout, des deux côtés, n'importe qui peut mourir, c'est une situation humainement insupportable! Maintenant, avant tout dans la ville de Homs, mais aussi dans diverses autres localités de la Syrie, la guerre s'est généralisée: nous arrivons au stade de la guerre civile". Le Père jésuite relève que ceux qui peuvent fuir le font, car rester dans les points chauds signifie risquer la mort et, sans s'en apercevoir, le pas le plus banal peut être le dernier. "Pour l'éviter, les gens se protègent comme ils peuvent, mais même les maisons ne sont pas sûres. Se protéger veut dire ne pas sortir, mais cela veut aussi dire souffrir de la faim. Tout est devenu précaire!" Pour Samir Khalil Samir, le problème est que maintenant, la violence se trouve des deux côtés, même si la violence venant du côté du gouvernement est naturellement plus forte. "Mais l'opposition aussi devient violente, parce qu'elle doit se défendre et aussi parce qu'elle reçoit des armes, comme ils disent, du Qatar et des pays du Golfe. Nous avons maintenant une situation bloquée: chacun veut être le plus fort, ce qui signifie toujours plus d'armes et toujours plus de morts. Nous devons stopper cela!" 17 et 18 février : A Paris, se dérouleront les premières journées du livre orthodoxe en France, sous le haut patronage de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France Cet évènement est organisé par Orthodoxie.com en partenariat avec les éditions du Cerf et la Mutuelle Saint-Christophe assurances. Il se déroulera dans les locaux de la Mutuelle Saint-Christophe assurances à Paris, dans le 5e arrondissement, à côté du Val-de-Grâce. Stands de livres et de revues, dédicaces, tables rondes, conférences, concerts, projections, diverses animations manifesteront la présence active de l’orthodoxie en France dans sa richesse et sa diversité. Des maisons d’édition d’autres pays d’Europe y participeront ou seront représentées. Des personnalités de renom, des auteurs et des centaines de personnes sont attendues et nous feront l’honneur de leur présence. L’Église orthodoxe est installée en France depuis le XIXe siècle. Cette présence s’est intensifiée et enracinée au XXe siècle. Elle est appelée à se développer considérablement au XXIe siècle. La diversité des communautés a créée des liens privilégiés avec les pays d’origine, notamment d’Europe de l’Est et du ProcheOrient. L’orthodoxie en France au XXe siècle a été le creuset de travaux qui ont eu des répercussions à l’échelle mondiale. Aujourd’hui encore, ils demeurent des références pour l’ensemble de l’orthodoxie contemporaine. Citons juste quelques noms, parmi d’autres : Vladimir Lossky, Paul Evdokimov, Georges Florovsky, Alexandre Schmemann, Jean Meyendorff, Olivier Clément. L’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge à Paris, fondé en 1925, a été le berceau de « l’École de Paris » dont la renommée a très vite largement dépassé les frontières de la France et de l’orthodoxie. « L’École de Paris » est aussi, avec Leonid Ouspensky et Grégoire Krug, à l’origine d’un vaste mouvement de redécouverte de l’icône. L’orthodoxie en France a également puissamment contribué à un dialogue fructueux, religieux et culturel, entre l’Est et l’Ouest de l’Europe. Cela s’est traduit notamment par une vive activité éditoriale, songeons, par exemple, au regretté Vladimir Dimitrijevic à la tête des éditions L’Age d’Homme, ou encore à Nikita Struve au sein d’Ymca- Press. Cette activité, plaçant la France en position de carrefour de ces relations internationales, ne se dément pas aujourd’hui, comme en témoigne la collection « Orthodoxie » aux éditions du Cerf. Enfin, l’orthodoxie en France a aussi fortement contribué à l’essor des relations œcuméniques.Actuellement, l’Église orthodoxe est solidement implantée en France. Plus d’un demi-million de personnes s’y rattache. Il existe environ 250 lieux de culte, dont une vingtaine de monastères et ermitages. Leur nombre est en croissance. Les évêques de toutes les juridictions canoniques coopèrent au sein de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, instance représentative de l’ensemble de l’Église orthodoxe en France auprès des autorités politiques. D’autres informations, notamment sur le détail des journées du livre orthodoxe, suivront. Pour le comité d’organisation, P.Jivko Panev (Orthodoxie.com), P.Christophe Levalois (Orthodoxie.com) Contacts, pour toute information ou proposition: [email protected](0617863296), [email protected] 18 février : Radio (RTBF): la situation des chrétiens au Moyen-Orient, à 19h30: Présentation: " La situation des chrétiens au Moyen-Orient était au cœur d’une conférence du Conseil œcuménique des Églises (COE) et l'Académie de théologie orthodoxe de Volos, qui s’est tenue en 2011 à Volos en Grèce. Abordant la question dans une perspective à la fois théologique, œcuménique, culturel et politique, les Eglises chrétiennes s’inquiètent du sentiment grandissant de menaces des chrétiens du Moyen-Orient, et ce malgré les récents mouvements démocratiques." Intervenants: le directeur de l’Académie de théologie orthodoxe de Volos, Pantelis Kalaïtzidis, et Michel Nseir, libanais et chrétien orthodoxe travaillant au Conseil oecuménique des Eglises." L'émission peut être écoutée sur http://www.mixcloud.com/orthobel/rtbf-la-situation-deschretiens-en-moyen-orient/ 19 février : Egypte: Les députés annulent l’expulsion de huit familles coptes (apic/radiovatican/lavie/nt/nd) http://bl169w.blu169.mail.live.com/default.aspx#!/mail/InboxLight.aspx?n=174 9345240!n=1292162546&view=1&cmid=fba3c255-5d80-11e1-9e0b00215ad7fe6a&csem=th.wallut%40wanadoo.fr&cdid=&cfid=1&cau=1&cmad=20 44|0|8CEBFA4E3391790||0|0|0|0|1|5&cacc=1 Bientôt une loi anti-discrimination? Alexandrie, 22 février 2012 (Apic) Les députés des Frères musulmans ont annulé, le 19 février, la sentence d’expulsion visant huit familles coptes, prononcée le 2 février 2012 par un tribunal du village de Sharbat, près d’Alexandrie. Les modérés espèrent aussi faire voter une loi anti-discrimination pour protéger les minorités, a rapporté le blog "Matinale chrétienne" du journal français "La Vie", le 22 février. Fin janvier, la rumeur d’une relation entre un jeune copte et une jeune fille musulmane du village de Sharbat avait provoqué la colère des salafistes du lieu. Ils avaient pillé des magasins appartenant à des coptes et menacé de mettre le feu à leur maison. Le 2 février, un tribunal local avait prononcé l’expulsion de huit familles coptes du village et la confiscation de leurs biens. Selon "La Vie", les islamistes modérés auraient annulé la sentence prononcée à Sharbat sous la pression des médias internationaux et en faisant bloc contre leurs adversaires salafistes. D’autre part, les personnes lésées recevront une indemnité de la part du gouvernement. Ces dernières semaines, les chrétiens d’Egypte ont été victimes de nombreuses attaques perpétrées par des islamistes radicaux. Selon le Père Rafic Greiche, porte-parole de l’Eglise catholique en Egypte, les Frères musulmans tenteraient désormais de promouvoir une loi anti-discriminations visant à protéger les minorités du pays. 20 février : La peur des chrétiens syriens face au changement est justifiée, estime le jésuite Samir Khalil http://www.france-catholique.fr/La-peur-des-chretiens-syriens-face.html Rome : La peur des chrétiens de Syrie face au changement de régime à Damas est justifiée, estime le Père Samir Khalil Samir. Mais le religieux jésuite égyptien a déclaré sur les ondes de Radio Vatican que les chrétiens ne soutiennent pas pour autant le président Bachar al-Assad. "Ils craignent tout simplement l’imposition d’un nouveau système, et des deux maux, ils préfèrent celui qu’ils connaissent", insiste-t-il. 20 février : Une ou plusieurs Libyes ? par par Jean Étèvenaux (http://www.france-catholique.fr/Une-ou-plusieurs-Libyes.html) Les observateurs s’interrogent de plus en plus sur les fruits du « printemps arabe » de l’an passé. Tandis que l’on donne les islamistes vainqueurs également en Algérie lors des législatives qui se dérouleront en mai et que l’on s’interroge sur la poursuite de l’insurrection en Syrie et sur le sort promis aux minorités religieuses de ce pays, la Libye apparaît comme un écheveau de problèmes où il est bien difficile de saisir tout ce qui s’y passe et, surtout, de deviner l’avenir. Le 17 février, les Libyens ont certes fêté le premier anniversaire du mouvement qui a mis fin au règne de Mouammar Kadhafi. Mais la communauté internationale, pourtant globalement et souvent activement favorable au renversement du dictateur, a exprimé ses inquiétudes concernant le respect de l’État de droit. Cela revient d’ailleurs à mettre en cause la capacité du Conseil national de transition non seulement à établir des normes mais tout autant à les faire respecter. Comme l’a dit dans un bel euphémisme Alain Juppé au nom de la France, « le chemin est encore long ». La préoccupation s’avère identique à Londres, qui prévoit d’organiser une conférence sur les droits de l’homme en Libye même, au printemps. On sait en effet que les milices continuent à pratiquer la détention illégale, la torture des détenus et des actes de vengeance collective. Il est également difficile d’oublier que, à l’automne dernier, Mustapha Abdeljalil, le président du Cnt, avait annoncé immédiatement le rétablissement de la charia. Si on prend les divisions traditionnelles du pays, on peut regarder la Libye comme coupée au moins en trois parties. En Cyrénaïque, la région orientale autour de Benghazi, où ne sont pas acceptées les décisions de Tripoli, se développent de très fortes tensions entre les islamistes et les confréries soufies, traitées d’hérétiques et dont les cimetières viennent d’être passés au bulldozer. Dans le sud — qui regroupe le Fezzan administré par la France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et d’autres régions sahariennes — s’opposent les Touaregs berbères, liés à leurs frères en insurrection au Mali, les Arabes et les Toubous, à cheval sur la frontière avec le Tchad. Quant à la Tripolitaine, elle voit s’affronter les tribus — comme celle des Warfalla qui, avec près du tiers de la population, refuse toute allégeance au Cnt —, les islamistes et les groupes maffieux — qui se recoupent plus ou moins. Même la capitale connaît plusieurs centres de pouvoir organisés autour de milices rivales. De façon plus générale, il faut bien se rendre compte de la complexité de la situation, avec, par exemple, l’existence de Berbères arabophones. Parmi eux, ceux de Zentan détiennent Seif al-Islam, le fils du colonel Kadhafi : demandé par la justice internationale, il constitue aussi un atout important, non seulement en tant que monnaie d’échange mais aussi pour être éventuellement réintroduit dans le jeu libyen, où il apporterait quelques soutiens appréciés. 22 février : Syrie, Monastère Mar Musa attaqué (http://www.francecatholique.fr/Syrie-Mar-Musa-attaque.html) Événements du mercredi 22 février 2012 à Deir Mar Moussa el-Habachi Le mercredi soir, vers 18 h, les faits suivants se sont déroulés : Une trentaine d’hommes armés – dont tous, à l’exception du commandant, avaient le visage couvert – ont fait irruption sur les lieux de la bergerie du monastère, où se trouvaient quelques employés. Le mercredi soir, vers 18 h, les faits suivants se sont déroulés: Une trentaine d’hommes armés – dont tous, à l’exception du commandant, avaient le visage couvert – ont fait irruption sur les lieux de la bergerie du monastère, où se trouvaient quelques employés. Ils ont mis sens dessus dessous les locaux, à la recherche d’armes et d’argent, demandant où se trouvait le père responsable. L’un des bergers fut obligé de conduire quelques-unes des personnes armées jusqu’à une autre partie du monastère. Là, quatre sœurs furent séquestrées dans une chambre sous surveillance, au moment où elles se préparaient à se rendre à la prière. Tout de suite après, quelques-uns des agresseurs se dépêchèrent de se rendre à l’église et d’y pénétrer. La communauté monastique, réunie pour la méditation, leur rappela que ce lieu était consacré à la prière et méritait le respect. Les hommes armés forcèrent les présents sous les menaces à se rassembler dans un coin de l’église. Par la suite, ils interceptèrent d’autres personnes dans le monastère en les traitant de manière brutale. Puis, sans occasionner de dégâts majeurs, ils continuèrent à chercher, toujours sans résultat, des armes et de l’argent, détruisant au passage tout moyen de communication qu’ils avaient pu repérer. Au cours de l’agression, le responsable du groupe prenait des photos avec son portable. Après avoir permis que la prière continue, il ordonna aux présents de rester dans l’église pendant une heure. Le Supérieur du monastère se trouvait à Damas, et ne put rentrer qu’à l’aube du jeudi. Il est à noter que ceux d’entre les personnes armées qui exerçaient une autorité avaient déclaré tout de suite leur intention de ne pas faire de mal aux personnes présentes dans le monastère, et ils ont effectivement tenu parole au cours de l’agression. Naturellement, la question se pose à propos de l’identité du groupe armé. Impossible pour le moment de donner une réponse sûre. Ce qui paraît certain, c’est qu’il s’agit d’hommes habitués à l’usage des armes en vue de satisfaire leurs intérêts matériels. Reste également obscure la raison pour laquelle ils recherchaient des armes dans un monastère connu depuis des années pour son choix et sa promotion de la non-violence. Nous remercions Dieu pour la protection de ses anges, et nous avons prié durant la messe pour nos agresseurs et pour leurs familles. En dépit de ces événements douloureux, nous n’avons pas perdu la paix ni le désir de servir la réconciliation. 22 février : Ceci est la newsletter de la Fondation Internationale Oasis, www.oasiscenter.eu (http://bl169w.blu169.mail.live.com/default.aspx#!/mail/InboxLight.aspx?n=390 432837!n=2087753953&view=1&cmid=929c843c-5d51-11e1-9a5300215ad99eee&csem=oasis%40marcianum.it&cdid=&cfid=1&cau=1&cmad=200 4|0|8CEBF757CC5B830||0|0|0|0|1|5&cacc=1) Le défi que nous lance le monde arabe Une raison provocante nous empêche de détourner le regard de l’évolution de la situation dans les pays arabes pour: cette énergie révolutionnaire qui a abattu des régimes en place depuis des décennies, ce vent qui a réveillé les peuples et leur désir de liberté, n’épargne pas l’Occident. Les demandes qui animent le débat politique et social en cours dans des pays engagés dans la construction d’une vie démocratique, touchent les mêmes questions qui sont à l’ordre du jour dans les pays de la Vieille Europe et de l’Amérique du Nord : la liberté dans sa dimension personnelle et communautaire, son lien avec la vérité, le sens d’une élection, l’évaluation de qui sont les vainqueurs ou perdants véritables. Pour cette raison il est intéressant de lire dans le dévoilement de l’histoire au quotidien à quoi renvoient des déclarations publiques inédites comme celle de alAzhar du Caire, sur la liberté, ou des décisions spécifiques réalisées par des peuples appelés à voter sur la rive sud de la Méditerranée. Dans ce numéro, le point de mire est l’Égypte : Tewflik Aclimandos, chercheur au Collège de France, met en évidence les différents rôles joués par les acteurs égyptiens dans cette saison postrévolutionnaire et désormais post-électorale, aussi bien par ceux qui évoluent à la lumière du soleil, ou ceux qui, en revanche, continuent à tramer dans l’ombre : Les protagonistes sur la scène égyptienne Martino Diez, directeur scientifique de la Fondation Oasis, commente les passages principaux de la déclaration sur les libertés fondamentales de al-Azhar, mosquée-université du Caire et référence pour l’Islam sunnite pas seulement égyptien. Comment, pour qui et jusqu’où al-Azhar défend la liberté de croyance et d’opinion Cliquer pour lire la Déclaration de al-Azhar et des intellectuels sur l’ordonnance des libertés fondamentales. 23-25 février : Au Liban, colloque sur le génocide arménien http://www.france-catholique.fr/Liban-Un-colloque-sur-le-genocide.html http://info.catho.be/2012/02/27/lib... et Un congrès international sur le génocide arménien, intitulé « De la reconnaissance à l’indemnisation », a eu lieu du jeudi 23 au samedi 25 février au catholicossat des Arméniens orthodoxes à Antélias, près de Beyrouth. Les travaux, sous le patronage du catholicos de Cilicie Aram 1er, se déroulaient en présence de juristes internationaux.. 24 février : En Turquie. A Ankara, une Bible millénaire redécouverte (http://fr.euronews.net/2012/02/24/une-bible-millenaire-redecouverte-aankara/) Mais des experts de mnauscrits syriaques ont déjà fait savoir qu’il s’agit d’un faux ! Ce livre de cuir aux lettres dorées pourrait bien être une Bible millénaire, datant de plus de 1500 ans. Le manuscrit a été redécouvert en Turquie il y a peu, après avoir été saisi en 2000 lors d’un coup de filet contre des contrebandiers en Méditerranée.Il sommeillait depuis douze ans dans les placards de la justice. Il est désormais en phase de restauration et d’authentification au musée ethnographique d’Ankara. 24-25 février :Près de Munich, Rencontre du groupe de solidarité aux syriaques orthodoxes dz Tour Abdin (Turquie du sud-est/ et du nord de l’Irak, avec deux évêques syriaques orthodoxes Einladung zur 20. Jahrestagung mit Feier des 20-jährigen Jubiläums der Solidaritätsgruppe Turabdin und Nordirak (http://nordirakturabdin.de/2011/12/23/programm-jahrestagung-2012-der-solidaritatsgruppeturabdin-und-nordirak/; voir photos des monastères) “Religionsfreiheit verteidigen – Christen schützen” am 24. und 25. Februar 2012 in der Evangelischen Akademie Tutzing Seit 20 Jahren besteht die Solidaritätsgruppe, die sich für Christen im Turabdin und im Nordirak einsetzt. Zugleich ist es die 20. Jahrestagung, die die Solidaritätsgruppe zu Themen rund um den Turabdin und den Nordirak anbietet. Dadurch ist es gelungen, immer wieder auf den Turabdin und auf den Nordirak in Kirchen und Gesellschaft aufmerksam zu machen. Die Solidaritätsgruppe versteht sich bis auf den heutigen Tag als Initiativgruppe, die sich durch Besuche und Hilfsprojekte, durch Öffentlichkeitsarbeit und Kontakte zu Kirchenleitungen und politischen Entscheidungsträgern für die dort lebenden Christen engagiert. Die Christen der Region gehören zur weltweiten ökumenischen Gemeinschaft der Christen und sollen die Gewissheit haben, nicht vergessen zu sein. Seit 20 Jahren besteht die Solidaritätsgruppe, die sich für Christen im Turabdin und im Nordirak einsetzt. Zugleich ist es die 20. Jahrestagung, die die Solidaritätsgruppe zu Themen rund um den Turabdin und den Nordirak anbietet. Dadurch ist es gelungen, immer wieder auf den Turabdin und auf den Nordirak in Kirchen und Gesellschaft aufmerksam zu machen. Die Solidaritätsgruppe versteht sich bis auf den heutigen Tag als Initiativgruppe, die sich durch Besuche und Hilfsprojekte, durch Öffentlichkeitsarbeit und Kontakte zu Kirchenleitungen und politischen Entscheidungsträgern für die dort lebenden Christen engagiert. Die Christen der Region gehören zur weltweiten ökumenischen Gemeinschaft der Christen und sollen die Gewissheit haben, nicht vergessen zu sein. Im Rahmen dieser Jahrestagung wird das 20. Jubiläum der Solidaritätsgruppe gefeiert. Am Freitagabend wird es zu diesem Anlass einen festlichen Empfang der Evangelischen Kirche in Bayern und ihrer Akademie Tutzing geben. Den Festvortrag wird Prof. Dr. Heiner Bielefeldt, Inhaber des Lehrstuhls für Menschenrechte und Menschenrechtspolitik an der Friedrich-AlexanderUniversität Erlangen-Nürnberg und zugleich Sonderberichterstatter für Religions- und Weltanschauungsfreiheit des UN-Menschenrechtsrats halten. Grußworte, Musik, ein Bufett, Gespräche und Begegnungen sind anschließend für diesen Abend vorgesehen. Die Tagung widmet sich dem Thema “Religionsfreiheit verteidigen – Christen schützen”. Um Christen im Nahen Osten eine Zukunft zu geben, braucht es eine umfassende Debatte zur Religionsfreiheit. Was dies bedeutet im nahöstlichen Kontext – gerade auch vor dem Hintergrund der Revolutionen in einigen Ländern – soll besprochen werden. Zur Tagung sind Bischöfe und Geistliche aus der Region eingeladen, unter anderem Erzbischof Timotheos Samuel Aktas aus dem Turabdin und Erzbischof Mar Gewargis Sliva aus Bagdad. Wir hoffen auf eine gute und nachdenkliche Jahrestagung zum 20. Jubiläum und freuen uns auf Ihre Teilnahme! Janet Abraham, München – Horst Oberkampf, Bad Saulgau – Thomas Prieto Peral, München – Shabo Talay, Bergen/Norwegen – Ernst Ludwig Vatter, Stuttgart PROGRAMM Freitag, 24. Februar 2012 14.00 Uhr Beginn mit einer Tasse Kaffee / Tee 14.30 Uhr Eröffnung und Einführung in die Jahrestagung 2012 15.00 Uhr Religionsfreiheit verteidigen – Christen schützen Aktuelle Denkanstöße aus der Solidaritätsgruppe 16.30 Uhr Ein aktueller Bericht aus dem Turabdin Erzbischof Timotheos Samuel Aktas, Kloster Mor Gabriel 17.15 Uhr Ein aktueller Bericht aus Bagdad Erzbischof Mar Gewargis Sliva, Bagdad 19.00 Uhr FESTLICHER EMPFANG ZUM JUBILÄUM 20 Jahre ökumenische Hilfe für Christen in Turabdin und Irak mit Begegnungen, Erinnerungen, Musik und Buffet FESTVORTRAG Gleichberechtigung von Minderheiten als Forderung der Religionsfreiheit – Überlegungen und Beobachtungen im Blick auf die Türkei und Nordirak Prof. Dr. Heiner Bielefeldt, Universität Erlangen-Nürnberg und Sonderberichterstatter der Vereinten Nationen für Religions- und Weltanschauungsfreiheit Samstag, 25. Februar 2012 7.30 Uhr Ein neuer Tag beginnt – Morgendliche Besinnung 8.00 Uhr Frühstück 9.00 Uhr Rückfragen zu den aktuellen Berichten der beiden Erzbischöfe 10.30 Uhr Herausforderungen im Kampf für Religionsfreiheit Podiumsdiskussion mit Vertretern aus dem Turabdin und dem Nordirak 12.00 Uhr weitere Informationen Schlusswort 12.30 Uhr Ende der Jahrestagung mit einem Mittagessen 26 février : TV France 2 à 9h30, « St Ephrem : la harpe de l’Esprit Saint » (http://www.orthodoxie.com/2012/02/byzantium-and-islam-age-of-transitionune-exposition-à-new-york.html), Cliquer sur « Chrétiens Orientaux » Saint Ephrem est un des « Pères de l’Eglise ». Il est vénéré dans les Eglises orientales, mais aussi en occident. Diacre, il a vécu au IVe siècle. Il a composé de nombreuses hymnes qui sont encore chantés dans la liturgie aujourd’hui, notamment dans l’Eglise Syriaque catholique. Véritable théologien, il a écrit plus de 3 millions de vers pour louer Dieu et combattre les hérésies de l’époque. Ephrem a été le premier compositeur de chants sacrés pour les femmes. Invités : Bernard Outtier (CNRS, spécialiste de St Ephrem), Fr François Cassingena, moine, traducteur de St Ephrem, Thérèse Hindo, chantre, P. Elie Wardé, et les paroissiens de Saint Ephrem à Paris. Emission présentée par Thomas Wallut. Réalisation : Michel Carrier. Films : La Désintégration, de Philippe Faucon, Des jeunes musulmans vivant en France veulent faire la guerre sainte (jihad), mais espoir d’intégration 5 mars :A Genève, festival du Film et Forum International sur les droits humains, 18h45, Maison du Grütli, Aghet d’Eric Friedler (2010). Un mot qui signifie catastrophe en arménien, mais surtout le mot qui désigne le génocide arménien. Un mil- lion et demi d’hommes, de femmes et d’enfants, déportés, massacrés, exterminés et une nation rayée de la carte de l’empire Ottoman entre 1915 et 1918. Parti à la rencontre de la diaspora, s’appuyant sur des documents d’archives diplomatiques allemandes et américaines, exhumant des témoins de l’époque - à qui des acteurs allemands prêtent leur voix -, le documentariste Éric Friedler illustre la chro- nique impitoyable de la tragédie arménienne. Pour mieux dénoncer les négationnistes. En particulier les autorités turques pour qui le sujet reste tabou. Le prix Nobel de litté- rature Orhan Pahmuk a été poursuivi en justice pour l’avoir évoqué, et le journaliste turc arménien Hrant Dink purement et simplement assassiné. À l’heure où la France s’attire les foudres d’Ankara pour avoir pénalisé le négationnisme du génocide arménien, Aghet tranche radicalement dans le vif du débat. Livres Mathieu Guidère, Le choc des révolutons arabes( 2011). Les révolutions arabes en ce début de XXIe siècle sont historiques car elles chamboulent la donne géopolitique régionale et internationale. Mais personne en Occident ne s'attendait à un tel bouleversement, surtout en un temps aussi rapide et pour des régimes jugés jusque-là stables et durables et ce en raison d’un manque total de discernement de la réalité sur l'autre rive de la Méditerranée. La surprise a donc été à la mesure de la méconnaissance de ce monde arabe, vu et jugé suivant des grilles de lecture occidentales qui masquent la spécificité et la dynamique des peuples et des sociétés d'en face. Partant d'une analyse de la situation interne dans chaque pays, ce livre propose un éclairage inédit sur le nouveau monde arabe qui se construit sous nos yeux. L’auteur, spécialiste de veille pour prévenir le terrorisme, est le mieux placé pour expliquer les forces réelles et agissantes de ces différents pays – 22 au total - et offre des clés d’une prospective géopolitique Pertinente et passionnante. Gilles Kepel, Quatre-vingt-treize (2012) islam et banlieues. Le titre est hugolien, la préface testamentaire, le contenu képélien. Avec Quatre-vingt-treize, le chercheur Gilles Kepel achève sa plongée dans l'islam de France, amorcée en 1987 avec la parution de son travail sous le titre Banlieues de l'islam (Seuil, 1987). Cet ouvrage hybride, entre témoignages, réflexion universitaire et balayage historique, est pour lui l'occasion de faire "ses adieux à la scène de l'islam de France". Nourri du travail de terrain réalisé pour l'Institut Montaigne en 2010 et 2011 dans les villes de Clichy-sous-Bois et de Montfermeil (Seine-SaintDenis) et d'une plongée dans la blogosphère islamique, le livre tire son titre de l'identifiant du département concerné, le 93. L'allusion à l'oeuvre de Victor Hugo, décrivant la Terreur de la Révolution française, ne constitue en revanche qu'un clin d'oeil de forme. Dans un style qui hésite entre littérature et essai de sociologie, le chercheur dresse un tableau actualisé et très détaillé de l'islam de France. Mais sans esprit polémique. Il décrit l'émergence d'une jeunesse musulmane et française, étrangère aux catégorisations traditionnelles dictées par les pays d'origine et la participation de ces nouveaux citoyens à la construction de leur religion en dehors des institutions.( http://www.lemonde.fr/livres/article/2012/01/31/quatre-vingt-treize-de-gilleskepel_1636874_3260.html) Semestre du printemps 2012 : A l’Université de Genève, les mardis de 16h15 à 17h00 Uni-Bastions, Aile Jura, salle 317, par la Prof. Valentina Calzolari Bouvier Les Arméniens entre Turcs ottomans, Perses séfévides et Russie tsariste aux XVIIe - XIXe siècles Dispersés dans de nombreuses colonies en Europe, en Iran, dans l'Empire ottoman, en Russie et en Inde, les Arméniens constituent, au seuil de l'âge moderne, une nation éclatée et dépourvue de structure étatique. Leur situation se présente ainsi sous des traits fort différents de celle qui a marqué la création des premiers États-nations européens. Dans ce contexte, comment les Arméniens se sont-ils pensés et re-inventés en tant que « nation arménienne » ? Quels sont les traits de cette identité nationale naissante ? Comment les Arméniens ont-ils pu ménager leurs rapports avec les empires de l'époque (Iran séfévide, Empire ottoman et Russie tsariste) ? Pour répondre à ces questions, nous suivrons les péripéties d'Israël Ori, en mission diplomatique chez Louis XIV et Pierre le Grand, et de Hovsèp Emin, un arménien de Perse à la cour de la grande Catherine. Nous sillonerons la Méditerranée et l'Océan indien avec les marchands arméniens de La Nouvelle Djoulfa, qui furent non seulement à l'origine d'un empire maritime allant jusqu'à la Mer de Chine, mais aussi parmi les principaux promoteurs du renouveau culturel des Arméniens à l'âge moderne. Nous lirons le récit de l'insurrection des princes arméniens du Kharabagh sous la houlette de Davit‘ Bêk d'après la version transmise par les Pères mékhitaristes. Nous suivrons le périple de l'abbé Mékhitar Sébastatsi, qui quitta l'Empire ottoman pour trouver un port à Venise. Le centre d'études qu'il créa sur l'Ile de Saint-Lazare allait devenir un des plus importants centres humanistes arméniens aux XVIIIe-XIXe siècles, point de chute européen de nombreux Arméniens d'Anatolie. Parmi les figures les plus cosmopolites de l'époque, il faudra encore considérer le poète Sayat Nova, qui vécut à la cour du roi Erakli II de Géorgie et écrivit ses poèmes en arménien, turc azéri et géorgien. Il est le principal représentant de la tradition des trouvères arméniens du XVIIIe siècle. Ce cours est complémentaire du cours public “Entre Orient et Occident : les Arméniens et la modernité (XVIIe-XIXe siècle)” de Valentina Calzolari Bouvier (les vendredi, de 14h15 à 16h00, Uni-Bastions, Aile Jura, salle 320, à échéance périodique). Descriptif et programme des séances en ligne : http://www.unige.ch/lettres/meslo/armenien/index.html Renseignements : [email protected] Entre Orient et Occident: Les Arméniens et la modernité (XVIIe–XIXe siècle) par Valentina Calzolari Bouvier professeure d’études arméniennes Vendredi, 14h15-16h, Uni-Bastions, Aile Jura 320, entrée libre Nation éclatée et dépourvue, depuis 1375, de structure étatique, au seuil du XVIIIe siècle les Arméniens sont néanmoins prêts à décoller et à entrer dans la modernité. Plusieurs facteurs ont permis ce processus. Un rôle prioritaire a été joué par les colonies arméniennes, et en particulier par les communautés d’Inde, issues de la migration d’Arméniens d’Iran (La Nouvelle Djoulfa), qui avaient créé l’un des plus importants empires maritimes de l’époque, allant de la Méditerranée à l’Océan Indien et à la Mer de Chine. C’est au sein des colonies de Calcutta et de Madras que les premières expressions d’une philosophie politique arménienne furent élaborées au XVIIIe siècle sous l’in- fluence de l’Illuminisme européen. À cette époque, les Arméniens de la diaspora iranienne commencèrent à se penser en tant que membres d’une nation arménienne. Au Caucase, les premiers projets d’État national furent accompagnés de missions di- plomatiques, tout d’abord auprès des souverains occidentaux. Après les déceptions éprouvées en Occident, c’est dans la Russie tsariste de Pierre le Grand et de la grande Catherine que le «messianisme» arménien plaça alors ses espoirs. Au rôle des mécènes arméniens des colonies de Venise, Livourne, Amsterdam et La Nouvelle Djoulfa on doit le développement de l’imprimerie arménienne (à partir de 1511/1512), à une époque où, dans l’Empire ottoman, l’usage du livre imprimé était encore passible de la peine de mort! Le passage du manuscrit au livre imprimé constitue un phénomène étroitement lié à la sécularisation de la société arménienne et révèle une volonté de modernité chez les Arméniens. Laïcisation de la culture et du système éducatif, question de la langue, naissance de la presse et émancipation de la femme: voici autant d’aspects majeurs du Renoveau arménien à l’âge moderne, jusqu’à l’«auto-invention» de la nation qui caractérisa la première moitié du XIXe siècle. 24 février : Les Arméniens aux XVIIe – XIXe siècles, une nation éclatée entre Europe, Iran, Empire ottoman, Russie, Inde 9 mars : Erevan, «capitale mondiale du livre UNESCO 2012»: 500 ans d’imprimerie arménienne entre Venise, Amsterdam, Constantinople, Madras et Tiflis 23 mars : Les origines du mouvement arménien de libération nationale, entre attentes européennes et «messianisme» russe 20 avril : Les marchands arméniens de la Nouvelle Djoulfa à la conquête de la Méditerranée, de l’Océan indien et de la Mer de Chine 4 mai : Le «siècle des lumières» arménien a eu lieu à Madras: l’essor d’une philosophie politique arménienne sous l’influence de l’illuminisme français et anglais 11 mai : Laïcisation de la culture et question de la langue chez les Arméniens de l’Empire ottoman et du Caucase au XIXe siècle 25 mai : L’émancipation de la femme dans l’Empire ottoman et au Caucase au XIXe s. Les Arméniens aux XVIIe – XIXe siècles, une nation éclatée entre Europe, Iran, Empire ottoman, Russie, Inde Erevan, «capitale mondiale du livre UNESCO 2012»: 500 ans d’imprimerie arménienne entre Venise, Amsterdam, Constantinople, Madras et Tiflis Les origines du mouvement arménien de libération nationale, entre attentes européennes et «messianisme» russe Les marchands arméniens de la Nouvelle Djoulfa à la conquête de la Méditerranée, de l’Océan indien et de la Mer de Chine Le «siècle des lumières» arménien a eu lieu à Madras: l’essor d’une philosophie politique arménienne sous l’influence de l’illuminisme français et anglais Laïcisation de la culture et question de la langue chez les Arméniens de l’Empire ottoman et du Caucase au XIXe siècle L’émancipation de la femme dans l’Empire ottoman et au Caucase au XIXe s. 28 février : Koweit: une proposition de loi pour interdire la construction de nouvelles églises (Source: agence Fides et www.orthodoxie.com) "Le nouveau groupe parlementaire islamiste « Al-Adala Bloc » (Groupe de la Justice) a annoncé le dépôt d’une proposition de loi visant à interdire la construction d’églises et d’autres lieux de culte non islamiques" au Koweit. "La proposition, appuyée par d’autres parlementaires, est motivée par le fait que « le Koweït a déjà un trop grand nombre d’églises par rapport à la minorité chrétienne du pays »." 28 février : A Paris, la Chambre constitutionelle a annulé la reconnaissance des génocides, y compris le génocide arménien, votée en décembre, car contraire à la liberté d’expression (http://www.armenews.com/article.php3?id_article=77527) Communiqué de la présidence de la République Le Président de la République présentera un nouveau texte Le président de la République a pris acte de la décision rendue par le Conseil constitutionnel ce jour au sujet de la loi pénalisant la négation des génocides reconnus par la loi, adoptée par le Parlement le mois dernier. Il mesure l’immense déception et la profonde tristesse de tous ceux qui avaient accueilli avec reconnaissance et espoir l’adoption de cette loi destinée à les protéger contre le négationnisme qui représente non seulement une insulte à la mémoire des victimes et à la dignité de leurs descendants, mais aussi une menace contre notre communauté nationale. Comme il l’a dit au Mémorial du génocide arménien, le président de la République considère que le négationnisme est intolérable et doit à cet égard être sanctionné. Il rencontrera prochainement les représentants de la communauté arménienne de France. Il a chargé le gouvernement de préparer un nouveau texte, prenant en compte la décision du Conseil constitutionnel. 29 février : Destruction d'un cimetière Chistian en http://www.youtube.com/watch?v=l9WkrEo1O6k&feature=youtu.be Libye. mars : quelques informations sur les activités de Sources d’Arménie www.sourcesdarmenie.com : • Dans le mensuel « Les Nouvelles d’Arménie » dirigé par Ara Toranian du mois de mars 2011, a paru un bel article sur les « Saint Miniato d’Arménie Patron de Florence ». La souscription pour notre premier livre, à paraître en avril 2012, est ouverte, voir PJ :Saint Servatius d’Arménie Premier évêque de Maastricht (Sur les traces d’un évêque évangélisateur des peuples germaniques et du nord de l’Empire romain). Il sera présenté à Maastricht le 10 mars prochain en présence de Mgr Zakarian et le l’évêque du Limbourg. Le premier module de formation 2012 sur la civilisation arménienne, s’est tenu le samedi 17 mars 2011, au domaine de Lyon Saint-Joseph, voir PJ. Les prochaines dates seront le 12 mai et le 9 juin. Cette formation est le deuxième module, d’une série de quatre destinés, à donner aux participants une masse critique de connaissances sur l’Arménie et sa civilisation. Cette formation intégrera l’acquis des cinq années de publication des Sources d Arm nie, mais aussi celui des manuscrits en cours et la somme considérable des recherches effectuées depuis une décennie sur l’Arménie et sa civilisation. Cette formation est limitée aux 25 premiers inscrits. Les prochains cours de la chaire da rm nologie de l’Université catholique de Lyon auront lieu les jeudi 22 mars de 18 à 20h, salle Tixeront (escalier A). Raffi KASSIGUIAN (Secr.) et Maxime YEVADIAN (Pdt) Sources d’Arménie BP 2566, 69217 Lyon cedex 02 mars : vidéo « les Frères musulmans à la conquête de (http://www.youtube.com/watch?v=HmTWI2Ij8NY&feature=related) l'Europe » mars : La persécution des chrétiens par les musulmans, par Raymond Ibrahim La guerre contre la chrétienté et ses fidèles fait rage dans le monde musulman. Rien qu’au mois de mars : en Arabie Saoudite, la haute autorité islamique a décrété que les églises de la région devaient être détruites ; des djihadistes au Nigéria ont déclaré « qu’ils engageraient de nouvelles actions terroristes contre les chrétiens pour leur montrer la puissance de l’islam et qu’ils kidnapperaient leurs femmes » ; des enseignants américains au Moyen-Orient ont été assassinés pour avoir parlé du christianisme ; des églises ont été interdites ou bombardées et des nonnes terrorisées par des bandes de musulmans armés de couteaux. Les chrétiens continuent d’être attaqués, arrêtés, emprisonnés et tués pour soit disant avoir « blasphémé » le prophète de l’islam Mohamed ; des musulmans apostats continuent d’être attaqués, arrêtés, emprisonnés et tués pour s’être convertis au christianisme. Pour comprendre pourquoi toutes ces persécutions sont virtuellement passées sous silence, en occident , il suffit de parcourir les journaux officiels et leurs informations biaisées : rien qu’en mars, le New York Times a publié un article anti-catholique très virulent, mais a refusé de publier un article pratiquement identique dirigé contre l’islam; la BBC a reconnu qu’elle pouvait tourner Jésus en dérision, mais qu’elle ne le ferait jamais pour Mohamed; et les sitcoms américains se prêtent à la critique du christianisme mais en aucun cas à la critique de l’islam. Pourquoi s’étonner que les médias bien-pensants passent sous silence au mieux ou au pire blanchissent les persécutions incessantes des chrétiens sous le joug de l’islam? Exposer semblables vérités pleines de laideur entacherait leur belle histoire d’un islam « religion d’amour et de paix ». Avec un classement par thèmes et sans être exhaustive, la série de février des persécutions musulmanes envers les chrétiens dans le monde entier, répertorie les évènements par pays et par ordre alphabétique mais pas nécessairement par ordre de gravité. Apostasie, Blasphème, et Prosélytisme: Mort et Prison Egypte: Un chrétien accusé d’avoir insulté le prophète Mohamed a été condamné à six ans de prison . Bien que "la diffamation de la religion" soit selon la loi égyptienne un délit punissable d’une peine de prison ferme allant de un mois à trois ans, le juge a doublé la sentence pour apaiser les musulmans qui s’étaient rassemblés en une foule houleuse et vindicative pour terroriser le tribunal et exiger la peine de mort pour le chrétien. Parallèlement, un “cours d’anti-christianisation” monté par un organisme spécialisé dans la résistance anti - chrétienne – pour faire en sorte que les musulmans « ne soient pas jetés au pied de la Croix » a été initié; selon un instructeur, « A l’université d’Assouan, des tentatives récurrentes de conversion des musulmans au christianisme ou des provocations avec des informations trompeuses seraient à l’origine de cette affaire » . Inde: Une jeune femme fut attaquée et mise à la porte de chez elle « pour avoir osé remercier le Christ de sa guérison » dans un village à prédominance musulmane. « Ses parents ont laissé les extrémistes la battre jusqu’à ce qu’elle perde connaissance ». Dans ce village « les musulmans intégristes avaient menacé de tuer vingt cinq familles qui à l’origine avaient montré de l’intérêt pour le Christ, et ont uniquement épargné cinq familles chrétiennes complètement terrorisées. » La femme a été attaquée alors qu’elle rentrait de l’église considérée comme « païenne, une insulte verbale parmi d’autres ». La foule aussi harcela et menaça la femme chrétienne qui l’avait « poussée » à se convertir au christianisme. Iran : Lors d’une descente policière exceptionnelle dans une zone à population dense les autorités ont arrêté dix convertis au christianisme qui vivaient à Ispahan, la troisième plus grande ville du pays, lors de ce qui semble être une tactique pour décourager les musulmans de fréquenter les églises officielles. Parmi les derniers convertis détenus dans la région d’Ispahan, il y a un homme qui fut emprisonné le 2 mars alors qu’il rentrait chez lui après son travail: « Les forces de l’ordre ont attaqué sa maison et l’ont emmené sans la moindre explication. » Irak: Un professeur américain a été tué par balle par un étudiant de 18 ans ( American teacher ICI ) dans un lycée privé chrétien. « C’était un chrétien pratiquant qui souvent faisait l’éloge du christianisme et priait dans la salle de classe et ses amis à Washington et disait que son évangélisme était ce qui le motivait à enseigner en Irak». Selon les étudiants,( ICI ), « Les mains de Mr. Jérémie étaient encore unies en prière quand il est tombé »; d’autres ont dit qu’avant la fusillade « une discussion animée »avait éclaté « durant laquelle l’élève avait menacé de tuer le professeur parce qu’ils avaient des vues religieuses conflictuelles». Dans une interview, le père de l’élève a condamné les chrétiens évangélistes ( ICI Christian evangelists), les décrivant comme « plus dangereux qu’al-Qaïda. » Malaisie: Après que la police religieuse eût attaqué une église méthodiste par « crainte que des musulmans y soient convertis » les responsables musulmans ont créé un séminaire appelé « Renforcement de la foi, les dangers du libéralisme et du pluralisme et la menace ( the threat of Christianity towards Muslims ) du christianisme pour les musulmans. » A cause de critiques à propos de l’intitulé, un juriste a dit que la référence au christianisme serait retirée mais que le contenu du séminaire resterait inchangé. « Le séminaire fait partie du droit des musulmans à protéger la foi des fidèles et pratiquants de toute action qui pourrait conduire à l’apostasie. C’est de notre responsabilité. » Pakistan: Une foule de musulmans a attaqué une chrétienne de 60 ans qui s’était convertie à l’islam puis s’était reconvertie au christianisme six mois plus tard. ( ICI attack of a 60-year-old Christian woman):après qu’on l’eût torturée et qu’on lui eût rasé la tête – elle fut trainée dans les rues avec un collier de chaussures autour du cou. Peu après, elle reçut de nouvelles menaces « aux conséquences funestes » de la part des officiants musulmans ce qui la poussa à fuir la région avec sa famille. De la même façon, une chrétienne de 26 ans, mère d’une petite fille de cinq mois, fut faussement accusée de « blasphème » contre Mohamed et fut arrêtée. Quelques jours auparavant, certains des membres de sa famille qui s’étaient convertis à l’islam l’avait pressée de faire comme eux. « Elle refusa en leur disant qu’elle était très satisfaite de sa foi chrétienne et ne voulait pas se convertir »( ICI Christianity ) , « et elle fut arrêtée pour blasphème peu après ». Yemen: Un tireur d’Al-Qaïda a tué par balle un professeur américain ( ICI an American teacher). Le réseau terroriste basé au Yémen a publié le message suivant : ( ICI message ) « Cette opération est une réponse à la campagne de prosélytisme chrétienne lancée par l’Occident contre le monde musulman. Appelant le professeur « l’un des plus importants prosélytes américains. Ce dimanche il a reçu huit balles ». Attaques d’églises Béthlehem: Une semaine après que le premier ministre de l’Autorité palestinienne eût dit à un auditoire d’évangélistes que son gouvernement respectait les droits des minorités chrétiennes, l’AP déclara une église baptiste illégale en ajoutant que les naissances, mariages et certificats de décès en provenance de cette église ne seraient plus valides. Un pasteur note que « l’animosité envers la minorité chrétienne dans les zones contrôlées par l’AP grandit de jour en jour. » Les gens persistent à dire aux chrétiens « Convertissez-vous à l’islam. Convertissez-vous à l’islam. Cette religion est juste et vraie. » Egypte: Quelques1500 Musulmans – dont certains armés d’épées et de couteaux et hurlant des slogans islamiques - ont terrorisé les membres de l’école de langue de Notre-Dame en Haute Egypte en réponse à des appels de mosquées locales prétendant faussement que l’école privée était en train d’édifier une église. « Deux nonnes furent assiégées dans l’aile résidentielle de l’école durant huit heures par un groupe féroce qui menaçait de les brûler vives » ( Two nuns ICI ) ; l’une d’elle a déclenché une « crise nerveuse et une dépression majeure nécessitant une hospitalisation… Toute la propriété fut vandalisée et pillée. Le jour suivant les musulmans revinrent et terrorisèrent les enfants. A la suite de quoi, la fréquentation de l’école a chuté d’un tiers au moins. » Iran: L’église évangélique arménienne de Téhéran, est la dernière église à qui il a été ordonné de cesser les services en langue perse le vendredi. Les officiers qui ont donné l’ordre ont menacé les responsables de l’église en disant que « si l’ordre n’était pas suivi d’effets l’édifice religieux serait dynamité comme cela arrive tous les jours en Irak. » Comme le résume un autre rapport ( ICI report ) « Les chrétiens et les églises dans la République islamique d’Iran sont maintenant interdits de prêcher l’Evangile à des non-chrétiens, interdits de tenir des services en langue perse , interdits d’enseigner et de distribuer la Bible ou d’avoir des cours pour les chrétiens. » Irak: Bien que l’église de Kirkouk fût récemment restaurée après une attaque à la bombe qui avait tué un jeune chrétien de 13 ans, « la cérémonie de réouverture fut un bref répit au milieu des souffrances incessantes de la communauté chrétienne d’Irak encore marquée par deux nouvelles attaques » : Une nouvelle église à Bagdad a été attaquée à la bombe, deux gardes furent tués et cinq personnes blessées ( ICI church in Baghdad) et le corps d’un enfant chrétien a été retrouvé « criblé de balles à Mossoul. Il a reçu neuf balles a bout portant. Un photographe freelance a été kidnappé quatre jours plus tôt. Les chrétiens irakiens sont souvent pris pour cible par des kidnappeurs pour des rançons » Kenya: Une bande de musulmans a lancé une attaque à la grenade sur un groupe de 150 chrétiens qui participaient à un service religieux en plein air, tuant deux personnes et en blessant plus de trente. « Les associations de Droits de l’Homme disent que les attaquants musulmans étaient poussés à l’action par un militant musulman, un prêcheur tenant une réunion à 500 mètres de l’assemblée des chrétiens. D’autres rapports disent que les musulmans prêcheurs calomniaient le christianisme et que des membres du groupe chrétien pouvaient entendre les haut-parleurs musulmans. » Nigeria: Une voiture piégée a explosé près de l’église catholique, tuant au moins dix personnes. ( ICI Catholic church). La bombe a explosé alors que les fidèles assistaient à la messe à Jos, une ville où des milliers de chrétiens sont morts au cours des dix dernières années, victimes des attentats djihadistes de Boko Haram, et où une autre bombe a explosé dans une autre église, tuant trois personnes, moins de deux semaines auparavant. Arabie Saoudite: Le Grand Mufti d’Arabie Saoudite, l’une des plus hautes autorités religieuses du monde islamique, a déclaré qu’il était « nécessaire de détruire toutes les églises de la région » ( destroy all the churches ICI )." Il a fait cette affirmation en réponse à la question posée par une délégation du Koweit où un membre du parlement avait récemment appelé « à la disparition » de toutes les églises : la délégation voulait confirmer la position de la Charia envers les églises avec le Grand Mufti qui « a précisé que le Koweit faisait partie de la péninsule arabique et qu’en conséquence il est nécessaire de détruire toutes les églises qui se trouvent sur son territoire » en appuyant son verdict sur une citation (hadith) de Mohamed. Soudan: Les frappes aériennes soudanaises ( ICI) ont pris pour cibles les bâtiments religieux chrétiens dans diverses régions. Les églises dans les montagnes de Nouba tiennent des services de prières à l’aube et très tard le soir pour éviter les bombardements aériens qui visent intentionnellement leurs églises. Le régime de Khartoum « est en train de faire tout son possible pour évincer de manière perenne le christianisme des montagnes de Nouba — les églises et les écoles religieuses sont les cibles de l’armée soudanaise et de ses milices » a dit un attaché militaire. Dhimmitude (Insultes, avilissement, et suppression de la qualité de « citoyen non-musulman de seconde classe » et de citoyen « toléré ».) Danemark: Dans le ghetto musulman de Copenhague, un réfugié d’Afrique a eu sa porte défoncée à coups de pieds plusieurs fois et a été menacé par un groupe de “jeunes” qui l’avaient accusé d’être à la fois noir et chrétien( ICI ), et ont essayé de lui extorquer de l’argent. La police a dit qu’elle ne pouvait garantir sa sécurité et finalement il fut retrouvé errant en larmes dans la rue. Egypte: Dans la province de Minya, des familles chrétiennes « vivent dans la terreur » depuis que des salafistes ont menacé de kidnapper toute jeune fille chrétienne qui ne porte pas le hijab.( Salafis ICI); les parents gardent leurs filles enfermées chez eux , et elles manquent l’école. Egalement, un jeune garçon chrétien a été enlevé( Christian boy ICI ), ses ravisseurs ont exigé une importante rançon auprès de sa famille. Et un tribunal à Edfou a condamné le pasteur d’une église incendiée par des musulmans ( ICI) à six mois de prison pour avoir violé la loi, du fait de la hauteur de l’édifice religieux, et ont ensuite donné l’ordre de transformer l’église pour qu’elle soit à bonne hauteur. L’église avait reçu une autorisation et était en cours de construction quand elle fut incendiée par la foule musulmane en septembre. Iran: Après des plaintes contre l’exposition d’arbres de Noël et Saint Nicolas dans les rues de Téhéran pendant les fêtes de Noël, un administrateur a averti que la municipalité allait commencer à faire saisir ces symboles : ( ICI ) : « Les façades des bâtiments de Téhéran devraient être contrôlées par la municipalité et l’exposition de ces symboles ne devraient pas être autorisée. » Irak: Les chrétiens fuient « leurs havres de paix » : tandis que des problèmes de sécurité se posent et que la dureté économique se fait ressentir, ils quittent les zones de refuge qu’ils avaient trouvées dans les régions kurdes du nord. ( Christians ICI ) Le type d’attaque qui avait initié un exode massif des chrétiens de Bagdad et de Mossoul se reproduit de plus en plus dans la région autonome du Kurdistan qui jadis « avait accueilli les chrétiens où ils étaient en relative sécurité ». Un chrétien qui avait fui dans cette zone depuis Mossoul il y a sept ans après avoir retrouvé son fils qui avait été kidnappé a dit : « c’est comme si l’histoire se répétait ». Nigeria: L’organisation islamiste Boko Haram a déclaré la guerre aux chrétiens ( "war" on Christians ICI ),et a dit que son but était « d’exterminer l’entière communauté vivant dans les régions septentrionales du pays » Selon un porteparole « Nous allons faire un effort extraordinaire pour en finir avec la présence chrétienne et aller vers la création d’un état islamique propre dans lequel les chrétiens ne pourront pas rester » En plus des incessants attentats à la bombe détruisant des églises – la dernière à Pâques a fait près de 50 morts – l’une des nouvelles stratégies de ce groupe, « est de semer la peur parmi les chrétiens et de leur montrer la puissance de l’islam en kidnappant leurs femmes » Pakistan: Deux employés chrétiens d’un hôpital ont été enlevés par des ‘extrémistes islamistes’ ( ICI "Islamic extremists"): « De tels cas se multiplient tandis que les groups islamistes interdits et autres groupuscules criminels se lancent dans le kidnapping pour obtenir des rançons de manière à survivre et à se procurer des armes et des munitions. » a déclaré un enquêteur bien informé ajoutant que la plupart des groups islamistes croient que les ONG chrétiennes sont impliquées dans l’évangélisation « sous la couverture d’actions caritatives » ce qui leur donne plus de motivation pour les tromper. Soudan: Plus d’un demi million de personnes, pour la plupart des chrétiens originaires du Sud Soudan ont été privées de citoyenneté ( ICI) en réponse à la sécession du Sud et forcées de trouver refuge ailleurs. « Les chrétiens du Soudan qui ont tout juste un mois pour quitter le nord ou risquent d’être traités comme des étrangers commencent à quitter la région, mais les dirigeants chrétiens sont inquiets du fait que la date limite du 8 avril instaurée par la majorité islamique du Soudan ne soit pas tenable. » « Nous sommes très inquiets. Partir n’est pas facile ... les gens ont des enfants scolarisés. Ils ont des maisons, c’est presque impossible » ... a déclaré l’évêque catholique. Syrie: Ce pays où de nombreux chrétiens irakiens ont trouvé refuge devient lentement semblable à l’Irak et des milliers ( ICI Iraq), de chrétiens syriens continuent de fuir vers le Liban voisin. « Le Bataillon Al-Faruq qui est affilié au mouvement d’opposition FSA (l’armée syrienne libre) impose la jizya - une taxe obligatoire pour les non-musulmans vivant sous la loi musulmane - aux chrétiens de la province de Homs » et des « hommes armés … menacent de kidnapper ou de les tuer ainsi que les membres de leurs familles s’ils refusent de payer « la taxe islamique » - précisément ce qui a eu lieu dans l’Irak voisin. Turquie: La Commission américaine sur la liberté religieuse internationale a classé la Turquie – jadis saluée pour son grand libéralisme - comme « le pays qui contrevient le plus gravement la liberté religieuse au monde » ( ICI violator of religious freedom,) à cause du traitement qu’elle réserve aux chrétiens et aux autres groupes minoritaires. Le rapport établit que les restrictions imposées aux communautés non musulmanes, telle que la limitation de leur droit à former le clergé et avoir leurs propres lieux de culte « conduit à leur déclin et dans certains cas leur disparition virtuelle. » Et d’ajouter qu’il y avait « en 2011, un nombre d’attaques allant du harcèlement et du vandalisme à des menaces de mort contre des membres de l’église protestante et des individus en forte augmentation par rapport à 2010. 2 mars : Où en est l’Égypte, un an après la Révolution du 25 janvier 2011 ? http://www.france-catholique.fr/Ou-en-est-l-Egypte-un-an-apres-la.html L’heure est plutôt à la morosité, à l’inquiétude, voire au pessimisme, les fruits actuels de la Révolution n’étant pas à la hauteur des espérances. 2 mars : Selon le représentant du patriarche de Moscou auprès du patriarche d'Antioche, la diaspora russe est en danger en Syrie (Sources: Pravoslavie, Patriarcat de Moscou) Selon le représentant du patriarche de Moscou auprès du patriarche d'Antioche, l'archimandrite Alexandre (Yelisov) a déclaré que la diaspora russe est actuellement en danger en Syrie. Elle est confrontée à des menaces de mort croissantes " de la part des forces d'opposition armées et de leur inspirateurs religieux, des islamistes radicaux" a-t-il précisé. Il a également signalé: "dans mes prières, je demande que les représentants de toutes les religions en Syrie vivent dans la paix et l'harmonie". Pour sa part, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, dans un discours à l'Académie de théologie de Moscou, le 21 février, a observé: " L'adoption récente, en dépit des protestations de la Russie, par l'Assemblée générale des Nations Unies d'une résolution dirigée contre le gouvernement syrien actuel, a ouvert la possibilité d'introduire des forces militaires étrangères dans ce pays, comme ce fut le cas en Libye. Dans ce cas, cette pourrait conduire à une guerre civile à grande échelle qui va durer pendant de nombreuses années et être accompagnée par des dizaines de milliers de victimes innocentes." Il a aussi remarqué: "L'intervention étrangère sera comprise par beaucoup de musulmans comme une intervention chrétienne, et les chrétiens locaux, comme ce fut le cas lors des croisades, auront à répondre des actions des agresseurs, parfois avec leurs propres vies. Les chrétiens deviendront les otages et les premières victimes d'un tel conflit militaire (...) Il est rapporté que plusieurs centaines de chrétiens pacifiques ont été victimes d'extrémistes armés et des cas d'enlèvements contre rançon de chrétiens". 3 mars : Cinmetière chrétien détruit en Libye http://www.youtube.com/watch?v=l9WkrEo1O6k&feature=youtu.be 4 mars : A Lausanne, conférence sur « Les chrétiens dans les printemps arabes, quel avenir pour les Eglises ? » avec le père Fadi Daou de Beyrouth, du pasteur Joly (cathédrale de Lausanne et Michel Nseir (Libanais orthodoxe qui travaille au COE) 6 mars : A Paris, 20h-23h Salle Dumont (Près du Centre Istina) , 45 rue de la Glacière 75013 Paris, Station Glacière, l’Agence Internationale Diplomatie et Opinion Publique (AIDOP) organise une Table ronde internationale sur le thème : Quelles garanties des droits de l'homme pour des minorités religieuses dans le monde? (Www.aidop.org via TNC; www.blog-aidop.com via Digital-Expression) Co-Présidence : = M l'Ambassadeur de France Henri Froment-Meurice Président d’AIDOP par interim, = Mle Doyen honoraire Jean-Paul Durand op, Fondateur d’AIDOP. Ouverture. Rapports: M le Chalepain de Sa Sainteté Pascal Gollnisch , Directeur général de l'Œuvre d'Orient, France, Aides concrètes et urgentes aux minorités chrétiennes sur place, aux chrétiens et chrétiennes réfugiés(ées) et migrants(es). Son Exc. Mgr Marc Stenger, Evêque catholique romain de Troyes, Président de Pax Christi France et Membre de la Commission Pax Christi international , Président de l’Observatoire du pluralisme des cultures et des religions au service des droits de l’Homme, Paris, France. Eglises et oeuvres chrétiennes existent sur place et peuvent se développer, mais souffrent d’être mal connues et parfois sont persécutées M le Professeur Emmanuel Decaux de l’université Panthéon-Assas Paris II, membre du Haut Conseil d’AIDOP, France Moyens actuels et projets de la légalité internationale pour garantir les droits de l’homme aux minorités notamment religieuses. M François Zimeray , Ambassadeur en charge des Droits de l'Homme, Ministère des Affaires étrangères et européennes, France. Minorités religieuses et les Droits de l’homme dans le monde. Pause Elargissements: = Sa Béatitude Mar Béchara Boutros El-Raï , ( pressenti ) Patriarche Maronite d’Antioche et de tout l’Orient. Bkerké . Liban. Approches depuis le Liban et tout l’Orient. = M le Pasteur Jean-Arnold de Clermont, Ancien Président de la Fédération protestante de France et ancien Président de la conférences des Eglises européennes , Vice Président de l’Observatoire du pluralisme des cultures et des religions au service des droits de l’Homme. Paris. France. Approches depuis le Protestantisme. = P Archimandrite Job Getcha, Professeur à l’Institut d’études supérieures en théologie orthodoxe de Chambésy/Genève, Suisse, Enseignant à l’Institut catholique de Paris. France. Approches depuis l’Orthodoxie. Rév. Père Olivier Poquillon op, Permanent Delegate of the Order to the United Nations Director, Dominicains for Justice and Peace (Order of Preachers) Dominican Net, Genève, Suisse Approches dominicaines près des institutions de l’ONU. Débat avec l’assistance : Clôture: =M le Recteur Joseph Maïla , ( sous réserve), Directeur du Département de la Prospective au Ministère des Affaires étrangères et européennes, Président non exécutif d’AIDOP, France Conclusions. ELEMENTS DU DEBAT QUE PROPOSE AIDOP : + Dans l'opinion publique , sait-on assez que des Eglises et d'importantes œuvres chrétiennes d'intérêt général sont bien vivantes et toujours prometteuses, même là où dans le monde elles sont minoritaires ? + Ne pas se laisser piéger par certaines alternatives trop simplistes comme quoi des minorités chrétiennes devraient fuir ou au contraire devraient tenir sur place coûte que coûte. + Et n'a-t-on pas à être attentifs à la fois aux chrétiens , aux Eglises, à leurs oeuvres d’intérêt général, tant dans des situations où se réfugier ad extra est inéluctable, que dans des contextes où il est possible de poursuivre sur place ? + Prendre au mot politiques et gouvernants sur leur cohérence quant aux droits de l'Homme et aux nécessités de se doter d'Etats respectueux des droits de l’Homme, en particulier pour les minorités de toutes religions. + Informer et mutualiser en urgence immédiate des aides humanitaires. 6 mars : Metropolit: Syriens Christen für Reform und gegen Einmischung. Mor Gregorios von Aleppo warnt bei Deutschlandbesuch vor langem Bürgerkrieg "Möglich, dass Syrien zum zweiten Libanon nach 1975 wird" (http://www.kathpress.at/site/nachrichten/database/45301.html#.T1bfTeh4gU.email) Hamburg (KAP) Der syrisch-orthodoxe Metropolit von Aleppo, Mor Gregorios Yohanna Ibrahim, hat bei einer Podiumsdiskussion in Hamburg darauf verwiesen, dass die Christen und andere Minderheiten von der Regierung Assad toleriert würden. "Wir werden nicht verfolgt", sagte er. "Ich bezweifle, dass mir irgendjemand ein Beispiel für ein Land nennen kann, in dem eine größere religiöse Toleranz herrscht als in Syrien." Bei der Podiumsdiskussion in der Katholischen Akademie in Hamburg über Syrien war es u. a. wegen der Aussagen des Metropoliten am Montagabend zu tumultartigen Szenen gekommen. Der syrische Kirchenführer betonte, dass die Christen in Syrien "voll und ganz" alle friedlichen Demonstrationen und Proteste unterstützten und "Reformen auf allen Ebenen" verlangten. Er verwahre sich aber gegen jede Intervention von außen: "Wir brauchen keine Einmischung von irgendjemand." Der Metropolit warnte vor einem langen Bürgerkrieg: "Es wäre möglich, dass Syrien zum zweiten Libanon nach 1975 wird." Die Redner waren immer wieder durch Zwischenrufe und Pfiffe aus dem Zuhörerraum mit mehr als 200 Teilnehmern unterbrochen worden. Auch auf dem Podium gingen die Wogen der Erregung hoch. Die beiden syrischen Gäste griffen sich scharf an, wobei ein tiefer Dissens in der Beurteilung der Lage in ihrer Heimat deutlich wurde. Bassam Ishak, Sprecher des Syrischen Nationalrats, widersprach dem Metropoliten und betonte, Christen in Syrien seien grausamer Verfolgung ausgesetzt. Sie würden vor allem ökonomisch unterdrückt und isoliert, zum Beispiel über den Zugang zu Land und zu Arbeitsplätzen. Der Menschenrechtsbeauftragte des deutschen Zweigs von "Missio" (Päpstliche Missionswerke), Otmar Oehring, verwies auf syrische Ängste vor einem Machtvakuum, das sich bestimmte Kräfte wie die Muslimbrüderschaft zunutze machen könnten. Im Irak hätten Kämpfer aus Afghanistan in dem Land für Unruhe und Chaos gesorgt hätte. "Dennoch ist es nicht akzeptabel, dass viele Kirchenleute - auch aus dem katholischen Bereich -, das Regime von Assad loben und preisen", sagte Oehring. Steinbach betonte, dass in Syrien nur ein Teil der Gesellschaft hinter der Revolte stehe. Die Befürchtungen seien groß, dass islamistische Kräfte die Macht ergreifen könnten. Die Muslimbrüder seien aber keine radikalen Islamisten. Der Metropolit von Aleppo hatte vor kurzem in einem von der Zeitschrift "Information christlicher Orient" veröffentlichten Appell die Konfliktparteien aufgerufen, Gewalt, Mord und Zerstörung abzuschwören und einen "Dialog in einer Atmosphäre nationaler Einheit" zu führen. Er warnte vor Spaltungstendenzen, Bürgerkrieg und ausländischer Intervention. SOS-Kinderdörfer bedroht Vom Bürgerkrieg in Syrien sind mittlerweile auch SOS-Kinderdörfer bedroht. Wie "SOS Kinderdorf" am Dienstag in München mitteilte, ist eine entsprechende Einrichtung in Qodsaya, zehn Kilometer außerhalb von Damaskus, mittlerweile mehrfach blockiert worden. Die Mitarbeiter gelangten nicht mehr ins Kinderdorf, in der Nähe sei Gewehrfeuer zu hören und Sicherheitskräfte riegelten die Hauptstraße von Qodsaya ab. Auch aus dem nahen Damaskus seien Schüsse zu hören. "Die Kinder hatten große Angst", sagte der Leiter von SOS-Kinderdörfer in Syrien, Rani Rahmo. In der Nähe des SOS-Kinderdorfs in Aleppo sei erst kürzlich eine Bombe explodiert und habe viele Menschen in den Tod gerissen, hieß es in der Aussendung. In der Nähe beider syrischer Standorte hat es laut Rahmo Demonstrationen gegeben. In den zwei SOS-Kinderdörfern leben nach Angaben der Organisation rund 210 Kinder und Jugendliche. Weiters unterstütze die Familienhilfe in Damaskus 271 Kinder und Erwachsene, hieß es. En mars, à Paris, au Centre culturel égyptien, [email protected], 01 46 33 75 67 111 bd Saint-Michel, 7 mars : 18h.30, Dans le cadre de la Semaine culturelle égyptienne “Le Printemps arabe dans les media français : le cas d’Égypte” Conférence avec le journaliste Denis Sieffert, directeur de rédaction de l’hebdomadaire Politis “Le courant islamiste en Turquie et le Printemps arabe” avec Didier Billion, Chercheur à l'Institut de Relations internationales et stratégiques (IRIS), animée par Fathy Halaly, journaliste, fondateur et Président de l’association “Égypte aujourd’hui” 8 mars : Syrie. Le pasteur protestant presbytérien de Homs, la ville martyre, partage dans un entretien sa vision d’une Syrie en proie à la terreur et aux plus vives incertitudes. (Réforme no 3455) « La peur et l’espoir » Rencontre avec le pasteur1 de Homs lors d’une conférence de l’Action chrétienne en Orient2 (ACO) à Beyrouth. L’ACO travaille avec et pour le Synode arabe et l’Union des Églises évangéli- ques arméniennes en Syrie. D’un mot, votre parcours ? Fils de pasteur, j’ai étudié la théologie à la NEST, l’École de théologie du ProcheOrient à Beyrouth, entre 1996 et 2001. Une fois ma licence en poche, mon Église m’a nommé à Homs au centre de la Syrie. En septembre dernier, face à des mena- ces de mort anonymes, j’ai été contraint de quitter mon poste et la ville – comme beaucoup de paroissiens – pour m’abriter dans la maison familiale de mes parents, dans la banlieue de Damas, à 180 kilomè- tres au sud de Homs. Quelle est la situation en Syrie ? Infiniment complexe quant à la résolu- tion du conflit ! De plus en plus critique et incertaine. Difficile de la décrire globale- ment, les situations varient localement. Si la capitale Damas connaît une vie relati- vement normale, Homs est une ville fan- tôme depuis le 3 février. Une constante : la situation économique ne cesse de se dégrader. Le dollar, en 6 mois, a grimpé de moitié et les prix à la consommation ontaugmentéde30%à40 %. Pour comprendre l’imbroglio en cours, il faut savoir que l’opposition est triple. Politique : les idées en faveur de la justice sociale, par exemple. Publique : les mani- festations de rue, surtout après la prière du vendredi. Armée : l’usage de la force et de la violence. On ne sait comment ces trois oppositions sont reliées entre elles Quelle est la place de l’opposition poli- tique dans l’opposition armée ? L’opposition politique est-elle majoritairement interne ou externe, animée par ceux qui ne peuvent rentrer au pays ? Dans la crise, les chrétiens ont-ils un rôle à jouer ? On peut dire que les chrétiens ne sont pas sur le terrain des oppositions armée et publique. Et l’Église, minoritaire, n’in- terfère pas directement dans l’opposition politique. Depuis plus de cent ans son rôle est de proclamer l’Évangile. Ce qui ne signifie pas qu’elle n’a pas de position éthique. Par ailleurs, certains pasteurs ou prêtres sont engagés à titre personnel. Cela dit, beaucoup de chrétiens estiment que, par le passé, le régime de Bachar leur a donné des droits et qu’ils vivent pleinement en citoyens. Les Églises ont-elles pris la parole dans le conflit ? Globalement, si les Églises sont silencieu- ses politiquement, elles ne manquent pas de s’élever contre les violences, la corruption, l’injustice. Sur le fond, elles sont effrayées par tout changement sus- ceptible de modifier la paix religieuse et sociale : l’opposition n’est pas claire sur le devenir de ces choses-là dans le pays. Cela ne signifie pas que les Églises sont des ennemis de l’opposition. Chaque fois que celle-ci dénonce le manque de démocratie, les violences armées, le sectarisme entre sunnites, chiites et alaoui- tes, les interventions extérieures qui feraient de la Syrie une nouvelle Libye, les Églises ne peuvent qu’approuver. Le nombre de morts ne cesse d’aug- menter. Les chrétiens prennent-ils des distances avec le régime d’Assad ? Les chrétiens qui savent ce qui se passe sur le terrain en terme de violence réa- gissent sur le plan éthique. Quand des groupuscules armés tuent des civils et attaquent des institutions, le droit de l’armée est d’arrêter ces massacres. De même, il convient d’arrêter la police ou l’armée qui tirent dans les rues sur des manifestants pacifiques. Dilemme : d’un côté et de l’autre, qui connaît vraiment le scénario qui se joue sur le terrain ? Les chrétiens sur place savent que l’usage de la force armée est terrible, que le compteur des milliers d’innocents civils, de militaires, de policiers tués ne cesse de tourner. Les chrétiens ont-ils peur de leur ave- nir et de celui du christianisme ? Ils sont effrayés. Ils craignent que leur pays devienne un nouvel Irak. Ils savent que les armes ne sont pas un chemin d’avenir. Mon espoir personnel ? Que les Syriens de tous bords politiques finissent par se rassembler pour sortir la Syrie de ce qui est devenu une guerre froide internationale et arrivent à mettre en place une véritable Constitution pour créer un État de plein droit. Quel message adresser aux chrétiens de l’autre côté de la Méditerranée ? Ne pas généraliser la situation syrienne. Ne pas être positif ou négatif trop vite. Ne pas diaboliser le régime ou l’oppo- sition : il n’y a pas que des anges ou des démons, il existe des perspectives des deux côtés. Bien comprendre la structure de la société syrienne et ne pas chercher à tout prix à plaquer une démocratie à l’occidentale sur un pays islamiste. Notre peuple n’est pas un peuple laïc et homogène, sa diversité religieuse et eth- nique est complexe. La société française est cohérente. La société syrienne est à la fois sunnite, alaouite, chiite, druze, chrétienne. Nous, les chrétiens syriens, sommes amis de tous les Syriens musulmans. Nous avons vécu en harmonie depuis 14 siècles. Nous ne sommes pas des ennemis de l’islam, nous sommes sim- plement opposés à tout radicalisme.• PROPOS ReCUeiLLiS PAR ALBeRt HUBeR 1. À la demande du pasteur de Homs et pour des raisons de sécurité, son nom est passé sous silence. 2. L’ACO met à votre disposition une documenta- tion pour permettre de cerner la complexité de la question (dans le menu principal, dernière rubrique : dossier Syrie) www.aco-fr.org 9 mars 2012 : L’assemblée générale de la Société d'Études syriaques a eu lieu au à 15 heures au Collège de France, 5, rue Cardinal Lemoine, Pariis 5 e, Salle Claude Levi-Strauss, avec une Conférence : « Les Vies syriaques de la Vierge » par Charles Naffah (Vies syro-occidentales) et Louis-Marie Ariño-Durand (Vies syro-orientales) 9 mars : à 19h00, Dans le cadre de la Semaine culturelle égyptienne et à l’occasion de la Journée internationale de la Femme “Le rôle de la femme dans le Printemps arabe”, Conférence avec Naziha Benissa, Suivie de la chorale des enfants de l'association en collaboration avec Association tunisienne KARAMA 14 mars : à 18h30Dans le cadre de la Semaine culturelle égyptienne, Conférence-projection “Art et patrimoine copte, avec François Tonic, historien, fondateur et rédacteur en chef de Pharaon Magazine 26 mars : à 18h30, “Les situations actuelles en Egypte”, Conférence avec la journaliste Wael El-Ebrashy journaliste de la presse écrite et télévisée (émission quotidienne al-Haqiqa (la Vérité) de la chaîne satellitaire Dream) en collaboration avec le journal Nabdh El Watan (Pulsations de Patrie), Conférence en arabe avec résumé en français 29 mars : à 18h30, “L'héroïsme révolutionnaire égyptienne à travers l'histoire”, Conférence avec le journaliste Mohamed El-Shafey, historien et journaliste de la presse écrite et télévisée en collaboration avec le journal Nabdh El-Watan (Pulsations de Patrie), Conférence en arabe avec résumé en français 30 mars : à 18h30, à l’occasion de la parution de l’étude “Le monde arabomusulman dans les manuels scolaires français” menée par les professeurs Bénédicte Hugedé et Mélanie Serrat pour la Commission nationale française pour l'Unesco et l’École normale supérieure de Lyon, Conférence-signature avec Jacqueline Costa-Lascoux directrice de recherche honoraire au CNRS, en présence de William Fabvre, secrétaire général de la Commission française pour l'UNESCO 9 mars : A Bruxelles, à 19h30, 10 rue du Méridien, Salle des Amazones (métro Botanique) conférence organisée par le Comité de Surveillance de l’OTAN, « la Syrie, étincelle d’un conflit mondial ? » 11 mars : email du journaliste copte William Weessa pour annoncer le début en ce jour de Mideast Christian News. L’équipe présente aux Etats-Unis, en Egypte et au Moyen-Orient ont préparé cela depuis novembre 2011. William Weessa l’espérait depuis trois ans. Pour la première fois des chrétiens du Moyen-orient y compris coptes auront une agence de nouvelles professionnelle et des journalistes en Egypte et au Moyen-Orient. Le service en arabe est plus développé que celui en anglais qui sera développé à l’avenir. 14 mars : Nouvelles de Syrie, Radio Courtoisie reçoit le directeur d’infosyrie.fr, Louis Denghien http://www.dailymotion.com/video/xpdfws_rc-2012-03-10-infosyrie-louisdenghien_news?start=500#from=embediframe 14 mars : New York, Du 14 mars au 8 juillet au Metropolitain Museum of Art se tiendra une exposition intitulée "Byzantium and Islam - Age of Transition". Pour plus d'informations, (http://www.orthodoxie.com/2012/02/byzantium-andislam-age-of-transition-une-exposition-à-new-york.html) 15 mars : Amman : colloque « Où vont les chrétiens d’Orient ? », Source et photographie : addustor.com Dans le discours qu’il a prononcé le 12 mars, lors de l’ouverture du colloque « Où vont les chrétiens d’Orient », le prince Al-Hassan Bin Talal, président du conseil d’administration de l’Institut royal des relations inter-religieuses, a notamment déclaré : « La pierre angulaire de notre religion et de notre foi consiste dans le salut et point dans la haine, le suivisme, la mobilisation et le châtiment des hommes (…). Nous avons le droit, en tant qu’Arabes, de nous souvenir que les Arabes chrétiens comptent parmi les pionniers de la pensée arabe, et que leur nombre limité ne peut oblitérer le fait qu’ils sont des habitants originaires et authentiques de nos pays. Le christianisme était l’une des plus importantes religions des Arabes avant l’Islam et les chrétiens arabes sont les descendants tribus arabes qui étaient en majorité chrétiennes et ont accueilli l’avant-garde de la conquête arabe (…). Nous vivement présentement à l’heure de l’occidentalisme, autrement dit de l’islam et de l’Occident, après avoir vécu précédemment dans l’ère de l’orientalisme ; la guérison des blessures ne se fera pas seulement par des déclarations et par l’information électronique, mais le temps est venu d’affirmer l’importance de l’information humaine (…). La pensée religieuse vise à ce que nous nous démarquions de la pensée de ceux qui sont convaincus que tous les efforts menant à la monopolisation de la vérité et de la pensée dans le domaine théologique, ne sont qu’une forme parmi d’autres de la volonté de domination. C’est l’adoption d’idées claires qui nous conduira à des attitudes communes face aux questions spirituelles, sinon les réalités matérielles prendront le dessus sur notre inspiration spirituelle ». De son côté, le directeur de l’institut, Kamal Abu Jaber, a indiqué que les Arabes n’avaient pas une religion mais deux : « La religion musulmane est celle de la majorité et la religion chrétienne celle de la minorité ». 17 mars : A Damas, deux explosions dont l’une dans un quartier à forte population chétienne (près de l’hôpital français/église orthodoxe de la Croix) 17 mars : "Le monde chrétien fait ainsi ses adieux à un grand pasteur de renommée internationale et une des plus grandes figures chrétiennes du XXe siècle." (Extrait du communiqué des évêques orthodoxes de France) (www.aeof.fr) Nous apprenons avec tristesse, en cette période de Grand Carême, la naissance au ciel du 117ème primat de l’Eglise copte, Shénouda III, élu au trône de cette Eglise en 1971. Le monde chrétien fait ainsi ses adieux à un grand pasteur de renommée internationale et une des plus grandes figures chrétiennes du XXème siècle. Shénouda III a présidé depuis plusieurs décennies aux destinées de l’Eglise copte. Pasteur proche de son peuple, il était connu pour ses talents liturgiques et pastoraux. Prédicateur averti, il était capable de répondre aux interrogations pastorales les plus diverses de ses fidèles avec une interminable patience pendant des heures. Il quitte aujourd'hui son Eglise, à un moment crucial alors que l'Egypte passe des moments difficiles qui suscitent inquiétudes et interrogations quant au devenir de cette nation et particulièrement de la communauté copte, qui en constitue une des composantes essentielles. Les évêques orthodoxes de France prient le Seigneur pour le repos du Pape Shénouda III et adressent leurs condoléances les plus fraternelles aux coptes de France et à l'ensemble des fidèles de l'Eglise copte, clercs et laïcs. Ils élèvent leurs prières pour que les instances ecclésiales de cette Eglise soient éclairées dans le choix d’un digne successeur du Pape défunt, un pasteur capable de guider son troupeau avec foi, audace et sagesse, en une période si charnière et trouble. 17 mars : Mort de Chenouda III, patriarche copte d'Egypte http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/03/17/mort-de-chenouda-iiipatriarche-copte-d-egypte_1671548_3212.html Les causes de sa mort n'ont pas été précisées dans l'immédiat mais le chef de la plus importante église chrétienne d'Orient souffrait de problèmes de santé depuis de nombreuses années. Le patriarche, qui était rentré récemment en Egypte après avour reçu des soins à l'étranger, avait dû annuler son sermon la semaine dernière en raison de ses ennuis de santé. La nouvelle de sa mort va sans doute provoquer la consternation parmi les fidèles de l'église copte orthodoxe qu'il a dirigée pendant près de quatre décennies. Les Coptes sont estimés entre 6 et 10% des quelque 82 millions d'Egyptiens, alors que l'Eglise copte parle de 10 millions de fidèles. SUCCESSION COMPLEXE Des milliers de fidèles se dirigeaient samedi soir vers la grande cathédrale du Caire, après l'annonce de sa mort pour laquelle les dirigeants de la communauté musulmane en Egypte ont exprimé leur tristesse. Le Parti de la liberté et la justice, issu des Frères musulmans, a présenté ses condoléances aux Coptes saluant le "grand rôle" de Chenouda III en Egypte. Sa mort va ouvrir au sein de la hiérarchie de cette église un complexe processus de désignation de son successeur, pour lequel aucun nom ne s'est imposé ces dernières années. Elu primat de cette église en 1971, et 117e successeur de l'évangéliste et père fondateur Saint-Marc, il a conduit d'une main de fer sa communauté passant de la confrontation à la conciliation avec le pouvoir en Egypte, un pays gagné par l'islamisme. Très conservateur, il s'est notamment opposé avec fermeté à tout assouplissement des règles interdisant le divorce à ses fidèles. Ces dernières années, il a dû faire face à une progression des violences contre les Coptes attentats ou affrontements meurtriers. Et la victoire des Frères musulmans aux premières législatives post-Moubarak, de même que la percée de partis salafistes ultra-conservateurs, ont provoqué un regain d'inquiétude parmi les Coptes. Même si les Frères musulmans ont multiplié les déclarations rassurantes à son égard. pour un album photos du pape http://www.youtube.com/watch?v=5FDdr3gVw00&feature=related Shenouda : 18 mars : Encore un article dans le Figaro sur le patriarche Shenouda: http://www.lefigaro.fr/international/2012/03/18/01003-20120318ARTFIG00230les-coptes-du-nil-orphelins-de-chenouda-iii.php Les Coptes du Nil orphelins de Chenouda III par Marion Guénard Parmi trois candidats, le nom de son successeur sera tiré au sort par un enfant exprimant «le souhait de Dieu». Le parvis de la cathédrale Abbasseya au Caire est noir de monde. Les yeux humides, en habit de deuil, des dizaines de milliers de fidèles arrivent de toute l'Égypte pour se recueillir devant la dépouille du patriarche Chenouda III, décédé samedi soir à l'âge de 88 ans. «Il était comme notre père. Personne ne pourra le remplacer!», se lamente Mina, étudiant en pharmacie. Formant la plus importante communauté chrétienne dans le monde arabe, les Coptes représentent entre 6 et 10% des 85 millions d'Égyptiens. La plupart d'entre eux n'ont connu que le pape Chenouda III. Arrivé à la tête du clergé en 1971, le patriarche a très vite marqué une rupture avec ses prédécesseurs, débordant de son rôle de guide spirituel pour se mêler de politique. Ses relations avec Anouar el-Sadate sont houleuses. En 1981, il est assigné à résidence au monastère de Wadi Natrun, au nord du Caire, pour avoir ouvertement critiqué le régime et dénoncé sa politique discriminatoire à l'égard des Coptes. Pourfendeur d'Israël, le pape Chenouda III ne cache pas non plus ses critiques à l'égard des accords de paix de Camp David, conclus sous Sadate. Ses positions radicales lui attirent le respect de nombre d'Égyptiens, musulmans et chrétiens confondus, largement anti-israéliens. «Il était révolutionnaire à l'époque. Il attaquait frontalement le président!», s'enthousiasme Bishoy, membre de l'Union des jeunes du Maspero, rassemblant essentiellement des activistes coptes. Une communauté inquiète Réhabilité en 1985 par Hosni Moubarak, le patriarche voue au président un soutien sans faille. Jusqu'aux derniers jours de la révolution, il appelle les Coptes à rester chez eux. Quelques critiques s'élèvent chez les plus jeunes. Le soir de la messe de Noël, il est même hué par une poignée de révolutionnaires coptes dans la cathédrale Abbasseya, après avoir remercié les généraux au pouvoir pour leur rôle dans le maintien de la sécurité en Égypte. Bishoy est de ceux-là. «Chenouda III a oublié que, le 9 octobre dernier, des soldats ont réprimé dans le sang une manifestation pacifique de chrétiens devant la télévision d'État, le Maspero. Ces affrontements ont fait plus d'une vingtaine de morts. Je respecte le pape, mais je ne suis pas toujours d'accord avec lui», précise le jeune homme. Le patriarche sera enterré dans le monastère de Wadi Natrun, selon sa volonté. Le plus âgé des archevêques assurera l'intérim pendant deux mois, jusqu'à la nomination du prochain pape. Trois candidats seront alors élus par le Saint Synode de l'Église copte d'Égypte. Ce sera ensuite un enfant aux yeux bandés qui sera chargé de tirer au sort un des trois noms, afin de respecter «le souhait de Dieu». La succession de Chenouda III intervient dans un contexte compliqué. Le défunt pape laisse derrière lui une communauté religieuse inquiète. Victimes de discriminations légales sous le régime de Hosni Moubarak, notamment concernant la construction de lieux de cultes, les Coptes n'ont vu aucune amélioration de leur statut depuis la révolution. Le sentiment d'unité nationale qui prévalait au lendemain du soulèvement contre l'ancien raïs a fait long feu. Depuis un an, la communauté copte est régulièrement la cible d'attaques, notamment en Haute-Égypte, où les chrétiens sont plus nombreux qu'ailleurs. Beaucoup de fidèles espèrent désormais un pape solide, capable de défendre les intérêts coptes dans une Égypte post-révolutionnaire au climat instable, où les islamistes tiennent les trois quarts du Parlement. Les Frères musulmans, première force politique du pays, ont envoyé un message de condoléances aux dignitaires de l'Église copte. Les salafistes, qui prônent un islam des origines, tel qu'il se pratiquait du temps du prophète Mahomet, n'ont pas réagi. 19 mars : La mort de Chenouda III ( France catholique) La disparition du chef prestigieux de l’Église copte d’Égypte intervient dans une période de grande incertitude pour cette communauté chrétienne, secouée par des évènements aux conséquences encore imprévisibles. Il sera difficile de trouver un successeur à Chenouda III dont l’autorité morale s’est exercée pendant si longtemps et dans le cours d’une histoire mouvementée. Paul VI était pape de Rome à son avènement et c’est d’ailleurs grâce à lui que fut renoué un dialogue interrompu depuis le refus d’Alexandrie d’accepter l’enseignement du Concile de Chalcédoine. A cette occasion, s’était déroulée une cérémonie mémorable. Paul VI avait, en effet, rendu à l’Église égyptienne les reliques de saint Marc son fondateur, dérobées autrefois par des marchands vénitiens. Lors du retour du reliquaire, une foule considérable était réunie dans les rues du Caire, chrétiens et musulmans mêlés, en présence du président Nasser et de l’empereur Haïlé Sélassié. Cela se passait trois ans avant que Chenouda III n’accède à la tête de son Église, mais le pape copte s’engagea dans la dynamique créée jusqu’à signer avec Paul VI une déclaration théologique qui attestait une commune foi christologique, audelà des désaccords passés. Sous Jean-Paul II, ce rapprochement fut confirmé par une autre attestation commune qui témoignait d’une meilleure compréhension du cœur de la tradition chrétienne. Si tous les obstacles doctrinaux n’étaient pas levés, c’était quand même le signe d’une avancée vers l’unité. On sait la situation singulière de l’Église copte d’Égypte, la plus importante du Moyen-Orient, qui préexistait, bien sûr, à la naissance de l’islam et fait donc partie intégrante de l’identité du pays. Des statistiques incertaines empêchent de déterminer exactement le nombre de ses fidèles, mais l’équilibre de l’Égypte ne se conçoit pas sans cette présence massive dont tous les dirigeants politiques ont tenu compte de Nasser à Moubarak. Chenouda III avait été relégué sous Sadate mais réhabilité sous Moubarak avec qui il entretenait de bonnes relations. Trop bonnes, selon certains, qui n’ont pas admis que le pape copte s’oppose à la révolution du printemps arabe. Le destin de ce printemps reste suffisamment improbable pour qu’on soit attentif au sens politique de ce chef spirituel qui avait acquis la stature d’un interlocuteur indispensable, défenseur résolu de son Église contre toutes les exactions et les menaces à plus long terme. C’est dire qu’en saluant cet homme exceptionnel, qui savait allier force morale et humour, on espère vivement qu’un successeur saura assumer l’héritage pour conduire sa communauté sur les chemins périlleux des années à venir. 18 mars : Cité du Vatican, Benoît XVI a fait adresser le télégramme suivant au Saint-Synode de l’Eglise copte orthodoxe : « Apprenant avec tristesse le départ vers Dieu, notre Père commun, de Sa Sainteté Chenouda III, Patriarche d’Alexandrie et de la Prédication de Saint Marc, je tiens à exprimer aux membres du Saint Synode, aux prêtres et aux fidèles de tout le Patriarcat mes sentiments les plus vifs de compassion fraternelle. Je rappelle avec gratitude l’engagement du défunt en faveur de l’unité des chrétiens, sa visite mémorable à mon prédécesseur Paul VI et leur signature le 10 mai 1973 à Rome de la Déclaration commune de Foi dans l’Incarnation du Fils de Dieu, ainsi que sa rencontre au Caire avec Jean Paul II au cours du Grand Jubilé de l’Incarnation, le 24 février de l’an 2000. Je puis dire combien l’Eglise catholique toute entière partage la peine qui afflige les Coptes orthodoxes, et combien elle prie avec ferveur pour demander à Celui qui est la résurrection et la vie, d’accueillir auprès de lui son serviteur fidèle. Que le Dieu de toute miséricorde le reçoive dans sa joie, sa paix et sa lumière ». 19 mars : Indignation au Proche-Orient après l'appel du grand mufti d'Arabie saoudite à détruire toutes les églises de la région ; le seul pays au Proche-Orient où les chrétiens ne sont pas en voie de disparition est Israël (www.orthodoxie.com) La récente déclaration du grand mufti d'Arabie saoudite suscite une vague d'indignation et d'inquiétude au Proche-Orient et dans le monde. Le 12 mars, le cheikh Abdul Aziz bin Abdullah, le grand mufti d’Arabie saoudite, a déclaré qu’ “il est nécessaire de détruire toutes les églises de la région.” Sa décision est venue en réponse à la question d’une délégation koweïtienne sur ce que prévoyait la charia pour prévenir la construction d’églises dans l’émirat. Le mufti a basé sa décision sur un hadith rapportant que sur son lit de mort, Muhammad a déclaré: “Il ne doit pas y avoir deux religions dans la péninsule [arabe].”Un éditorial du Washington times regrette le silence du président américain Barak Obama sur cette déclaration. Par ailleurs, l'ambassadeur des Etats-Unis en Israël, Michael Oren, a publié le 9 mars un article dans le Wall Street journal soutenant que le seul pays au ProcheOrient où les chrétiens ne sont pas en voie de disparition est Israël. Il souligne que "Depuis la fondation d'Israël en 1948, ses communautés chrétiennes (y compris orthodoxe russe et grecque, les catholiques, les Arméniens et les protestants) ont augmenté plus de 1.000%." Il remarque aussi: "Cela ne signifie pas que les chrétiens israéliens ne rencontrent pas occasionnellement l'intolérance. Mais contrairement aux autres régions du Moyen-Orient, où la haine des chrétiens est ignoré ou encouragé, Israël reste attaché à sa Déclaration d'indépendance qui proclame «assurer l'égalité complète de tous ses citoyens sans distinction de religion." Cela garantit le libre accès à tous les lieux saints chrétiens, qui sont sous la direction exclusive du clergé chrétien. Quand les musulmans ont essayé d'ériger une mosquée près de la basilique de l'Annonciation à Nazareth, le gouvernement israélien est intervenu afin de préserver le caractère sacré du sanctuaire." Cet article a suscité une polémique dans les médias favorables à la cause palestinienne. Sources: Israël-flash, Arutz Sheva, Washington times, Wall Street journal 20 mars : Les coptes d’Egypte dans l’attente et l’incertitude. Deux scénarios se dessinent pour l’élection du successeur du pape copte- orthodoxe Chenouda, enterré aujourd’hui en Égypte. (La Croix) Alors que les funérailles du pa- triarche copte-orthodoxe Che- nouda III, décédé samedi à l’âge de 88 ans (lire La Croix d’hier), sont célébrées aujourd’hui, c’est toute une communauté qui retient son souffle : de quoi l’avenir sera-t-il fait pour les sept à huit millions de coptes qui peuplent l’Égypte (en- viron 10 % de la population) ? La disparition du 116e successeur de l’évangéliste Marc, après un pon- tificat de plus de quarante ans, laisse un grand vide. « Le nouveau Parlement égyptien inclut 60 % d’islamistes, dont 25 % de salafistes. Certains se sont déjà montrés très hostiles et violents face aux chrétiens après la révolution de 2011. Cet état de fait plonge les coptes dans l’incertitude », analyse Christine Chaillot, spécialiste des chrétiens d’Orient (1). Selon elle, un an après la chute de Hosni Mou- barak, les coptes sont partagés : d’un côté, la révolution de la place Tahrir a mis au jour un vent de liberté et de démocratie ; de l’autre, la montée des partis islamistes laisse planer le risque d’un dur- cissement confessionnel. Les coptes exigent que le respect de la liberté religieuse soit garanti par la Constitution. Si ce texte énonce déjà les principes de citoyenneté, d’égalité devant la loi et de liberté de croyance, ceux-ci restent condi- tionnés par l’article 2, qui fait de la loi islamique (charia) la source principale de la législation civile. C’est dire l’attente qui entoure l’élection du successeur de Che- nouda. Trois candidats seront proposés par une assemblée de clercs et de laïcs dans les quarante jours suivant son décès. La dési- gnation finale a lieu par tirage au sort. Deux scénarios semblent se dessiner : selon la tradition, le pa- triarche doit être choisi parmi les moines et même les ermites, ré- putés pour leur sagesse et leur intériorité ; ce fut le cas du pape Kyrillos VI (1902-1971), prédéces- seur de Chenouda. En effet, les évêques coptes étant nommés à vie pour un diocèse, ils ne sont pas censés accéder à la fonction suprême. Cette règle a toutefois été assouplie. Une ving- taine d’évêques « généraux » ont été nommés pour des responsabi- lités autres que diocésaines, ce qui rend possible leur élection. Le choix est donc ouvert, estime Christine Chaillot : « Les électeurs vont faire le choix d’un évêque déjà rompu aux rouages de l’adminis- tration et de la diplomatie, ou, à l’inverse, celui d’un moine, dont le discernement spirituel pourrait être un atout dans ce contexte instable. » 22 mars : Le long règne du pape copte (www.oasiscenter.eu) Pendant plus de quarante ans il a guidé avec un grand charisme l’Église copte égyptienne dans la phase difficile de la montée islamiste et des tensions intercommunautaires, misant sur la cohésion et sur l’identité chrétienne de ses fidèles, sur la catéchèse et sur une présence courageuse dans la société. Un peu plus d’un an après la chute du président Moubarak à laquelle Shenouda avait assisté sans enthousiasme, sa disparition marque encore davantage la fin d’une époque et contraint la plus grande communauté chrétienne du monde arabe à une transition délicate dans la transition Le long règne du pape copte Entrevue au Père Rafic Greiche directeur du service de presse de l’Église coptecatholique d’Égypte (http://bl169w.blu169.mail.live.com/default.aspx#!/mail/InboxLight.aspx?n=111 1781400!n=519197133&st=news.oasis%40marcianum.it&mid=2240c0b5-742811e1-8865-00215ad88084) Le 17 mars le Pape Shenouda III, chef de l’Église copte, est décédé après une longue maladie. Comment la communauté copte vit-elle ce moment ? C’est un grand moment de tristesse pour l’Église copte orthodoxe, mais aussi pour les autres communautés chrétiennes du Pays et également pour les musulmans. Bien sûr les fidèles coptes sont les premiers à porter le deuil, vu la perte de leur guide religieux. Depuis deux jours ils vont se recueillir sur la dépouille du Pape défunt, à la cathédrale de Saint Marc dans le district de Abbasseya au Caire. Les funérailles sont prévues demain (mardi 20 Mars) à 11h. Plus de 2000 personnalités, représentant les autorités religieuses, civiles et militaires, y seront présentes, y compris le cheikh d’al-Azhar. Quelle a été la réaction des autorités civiles et des institutions musulmanes ? À la télévision égyptienne la mort du Pape Shenouda III a été traitée comme la nouvelle la plus importante. Les chaines satellitaires, mêmes celles non chrétiennes, mettent la photo du Pape en arrière plan et passent en revue les images de la chapelle ardente et des gens qui attendent pour se recueillir sur la dépouille. Tous les speakers et les journalistes portent une cravate ou une veste noire en signe de deuil. Les autorités militaires, en la personne du chef de l’Armée, ont donné des permis spéciaux pour le transfert de la dépouille au Couvent de Saint Bishoy où le Pape sera enseveli, en mettant à la disponibilité de l’Église copte un hélicoptère. Le général Tantawi a fait un discours élogieux sur le Pape et a présenté ses condoléances aux chrétiens. Le cheikh al-Azhar a déclaré qu’il s’agit d’une grande perte pour l’ensemble du peuple égyptien. Serait-il possible de donner un jugement synthétique sur les ans de Papauté de Shenouda III ou cela serait-il trop prématuré ? Shenouda III a régné de 1971 et donc pendant plus de 40 ans sur la destinée de la communauté copte égyptienne. Durant son mandat il a eu des hauts et des bas. Cependant il a eu le très grand mérite d’avoir renforcé la position des coptes en Égypte, en particulier dans leur identité chrétienne. Il a établi des cours de catéchèse pour les prêtres, les évêques et la population : même dans les plus petits villages, des groupes de rencontre pour les jeunes, les femmes et les enfants ont été établis. Il a aussi formé des prêtres et des évêques pour guider les communautés coptes de la diaspora, en Europe, aux États-Unis, au Canada et en Australie. Quelle a été sa réaction à la révolution ? Il a refusé de prendre des positions trop tranchées ou trop radicales. Il craignait que les jeunes subissent la violence de la répression. Ensuite il a choisi de se retirer et il s’est refusé de s’exprimer publiquement sur le sujet. Quelle est Votre appréciation personnelle sur sa figure ? C’était une personnalité très charismatique, de grande prestance. Comme je disais, il a beaucoup œuvré pour améliorer le niveau de la communauté copte, notamment dans le domaine de l’instruction, à travers les écoles du dimanche. Il insistait beaucoup à ce que l’Église offre également de services d’aide et d’assistance. Il a construit beaucoup de couvents, pas seulement en Égypte, mais également en Amérique et en Allemagne. Tous, qu’ils lui aient été favorables ou opposés, reconnaissent son grand travail. De par sa forte personnalité, il était respecté de tous, chrétiens et musulmans et il était fréquemment invité à des transmissions tv, surtout quand éclataient des conflits communautaires, où il jouait souvent le rôle d’intermédiaire et de pacificateur. Comment se fera le choix du successeur ? Deux jours après les funérailles officielles, le processus de succession sera officiellement ouvert. C’est assez compliqué. Les coptes égyptiens, comme toutes les églises orientales, y inclus celles catholiques, ont un synode d’évêques qui est chargé d’élire le Patriarche. Les évêques qui ont une éparchie (=diocèse) peuvent voter mais ne peuvent pas être élus. Par contre, les évêques qui n’ont pas d’éparchie (étant en charge d’un monastère) peuvent être élus, aussi bien que de simples prêtres ou moines. Par exemple, le prédécesseur de Shenouda III, le Pape Cyrille VI, était un simple moine. Au début il y aura une réunion commune entre le Synode et un Comité de laïcs, les ministres chrétiens et l’intelligentsia copte. Ils commenceront à mettre les idées ensemble, en proposant des candidats. Puis l’on procédera à des élections. Enfin, les trois candidats ayant obtenu le plus grand nombre de votes se réuniront pour célébrer une messe commune, durant laquelle un enfant choisira, entre trois billets reportant les noms des candidats, celui qui sera proclamé Patriarche d’Alexandrie. Le choix de l’enfant exprimera ainsi finalement le « souhait de Dieu ». Est-ce une procédure longue ? Cela dépend. La fois dernière l’élection a pris huit mois. Mais aujourd’hui on estime que le processus sera plus rapide. Quelles sont les fonctions et l’autorité réelle du futur Pape? Il a toutes les fonctions possibles et imaginables, dans le bon sens du terme. Non seulement c’est un guide religieux et spirituel, mais aussi une autorité morale et légale. Son autorité n’est pas seulement honorifique, mais très réelle et très concrète. Y a -t-il des favoris ? Il y a trois ou quatre personnes qui travaillaient dans l’entourage du Pape Shenouda III et qui pourraient être favoris, mais rien n’est joué. Il faut compter aussi avec l’œuvre du Saint Esprit. La perte du Pape Shenouda atteint encore plus l’Église Copte, déjà éprouvée ? L’Église Copte est en train de passer un tournant historique. C’est un moment de grand trouble et d’incertitude, à cause de la situation générale de l’Égypte et la situation particulière de la communauté chrétienne. La perte d’une figure aussi charismatique la rend encore plus dramatique. Le prochain Pape aura une grande responsabilité. Shenouda III était un Synode à lui tout seul, vu sa grande personnalité et sa présence indéniable, mais le futur Pape sera appelé à travailler de façon collégiale, avec tous les représentants, religieux et laïcs, de la communauté. Quel est le rôle des autorités civiles égyptiennes dans l’élection du Pape ? Une fois le nouveau Pape élu, le Président de la République émet un décret qui confirme la nomination du Pape copte. C’est pour cette raison que l’on souhaite que l’élection du successeur de Shenouda III advienne avant l’élection présidentielle, pour avoir plus de liberté dans le choix. Pouvez-vous nous donner une vision générale de la situation actuelle des coptes ? De tout temps, la plus grande aspiration de la communauté copte, qui regroupe une dizaine de millions d’égyptiens, est de jouir de la pleine citoyenneté sans que ses membres soient considérés comme des citoyens de seconde classe. Beaucoup de lois discriminatoires existent encore et n’ont jamais été abolies malgré les promesses. Par exemple, les coptes attendent, depuis 32 ans, la loi qui leur permettrait de construire des églises. Avec la perte de Shenouda III, ils ont l’impression de n’avoir plus de représentants auprès du pouvoir, car c’était lui qui dialoguait avec les autorités militaires et civiles. De plus, avec la montée de l’Islam politique, le besoin d’avoir un Pape fort se fera sentir encore plus. Mais en même temps il faut que le nouveau Pape adopte des positions soft et non pas fondamentalistes. 22 mars : A Paris, Ecole militaire, à 17 h 45, Conférence – Débat « Le peuple égyptien entre deux dictatures ? » , 1, Place de l’Ecole Militaire (Amphithéâtre des Vallières) - Métro Ecole Militaire Organisée par : les Auditeurs de la 28eème Session de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale et l’Association pour la Fondation France Egypte Jean-Noël CHEVREAU - AA- Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale et Maire de Bourg-La-Reine Ouverture et Accueil Albert TANIOS - Président de l’Association pour la Fondation France-Egypte Révolte bafouée ou Conquête intégriste ? Partie I Révolution égyptienne et garanties constitutionnelles Robert SOLE : Journaliste, auteur du « Le Pharaon Renversé, 18 Jours qui ont changé l’Egypte » Une révolution confisquée, Une Révolution en conséquence de 60 ans de dictature (http://www.youtube.com/watch?v=ul1eZY_Fe8&feature=youtube_gdata_player) Masri FEKI : Ecrivain et Chercheur en Géopolitique à l’Université Paris 8 Panaroma de la Révolution et les Dérives (http://www.youtube.com/watch?v=pDNsRlbhH8c&feature=youtube_gdata_play er) Wagdi SABETE: Maître de Conférences en Droit Constitutionnel à l’Université de la Rochelle Les Garanties Constitutionnelles contre l'Excès du Pouvoir Législatif (http://www.youtube.com/watch?v=ZG3vDT8C2CY&feature=youtube_gdata_pla yer) Partie II Diaspora et Droits de l’Homme en Egypte - Jean MAHER : Président de l’Organisation Franco-Egyptienne des Droits de l’Homme, Engagement de la Doiaspora pour les libertés et la démocratie - Sénateur Yves Pozzo di Borgo, Les relations franco-égyptiennes - Sénateur Adrien Gouteyron qui a préparé un rapport sur les chrétiens d’Orient pour le Premier Ministre Juppé 26 mars : 19h15, 167 avenue Charles de Gaulle 92200 Neuilly-sur-Seine, conférence sur les minorités chrétiennes du Moyen-Orient Accès Métro Pont de Neuilly, Les minorités chrétiennes du Moyen-Orient sont non seulement menacées dans leur identité et leur liberté religieuse, mais également dans leur existence même dans ces régions où elles vivent depuis deux millénaires. Elles représentaient au début du 20e siècle environ 15% de la population au Moyen-Orient et moins de 5% aujourd’hui. Le Printemps arabe, en réécrivant les constitutions des pays concernés, peut, soit offrir la chance d’instaurer une véritable égalité entre les citoyens de différentes confessions religieuses, soit augmenter les souffrances des minorités et accélérer leur exil et leur oubli. Nous voulons donc contribuer à sensibiliser l’opinion publique et les médias à leur situation. Nous voulons également encourager ceux qui luttent localement pour un humanisme musulman plutôt que pour un islam extrémiste, afin que le respect des Droits de l’Homme soit inscrit dans les constitutions des nouvelles sociétés qui se forment et préserve l’avenir des Chrétiens dans leurs pays. Programme : Modérateur : Robert Solé Journaliste, écrivain 19h30 : Accueil par Jean-Christophe Fromantin, Maire de Neuilly et Conseiller Général des Hauts-de-Seine Introduction de la soirée par Robert Solé, « Cadre historique des minorités religieuses dans les pays à majorité musulmane et situation actuelle des Chrétiens d’Orient » Alexandre del Valle, universitaire et journaliste, « Historique de la minorité juive dans les pays à majorité musulmane » & témoignage Jean-Pierre Allali, écrivain, Vice-président de la JJAC « Réfugiés chrétiens d’Orient » Monseigneur Claude Bressolette, responsable pastoral des Communautés catholiques orientales en France « Islam et tolérance religieuse » par Cheikh Hassen Chalghoumi, imam de la mosquée de Drancy « Défense des droits de la minorité chrétienne d’Egypte » & témoignage par Maître Naguib Gobrail, Président de l’Union Egyptienne des Droits de l’Homme, en collaboration avec Jean Maher, représentant en France de l’Association des Coptes d’Europe 21h : Questions / réponses & Conclusion sénateur Adrein Gouteyron (http://www.youtube.com/watch?v=tjxkvkjq8l4&feature=youtube_gdata_player) 27 mars : A Chypre, Réunion des Primats des Églises orthodoxe du Moyen Orient à Chypre (Source : Romfea.gr et www.orthodoxie.com) L’effusion de sang en Syrie et la nécessité de défendre les chrétiens dans ce pays, mais aussi au Liban, étaient au centre des discussions de la réunion des Primats des Églises orthodoxes au Moyen-Orient. « C’est la deuxième fois que nous rencontrons S.B. le Patriarche de Jérusalem Théophile, S.B. le Patriarche d’Antioche Ignace et S.B. l’archevêque de Chypre Chrysostome » a déclaré S.S. le Pape et Patriarche d’Alexandrie Théodore II, qui présidait la consultation. Au cours de celle-ci, M. Dollis, vice-ministre grec des Affaires étrangères, en charge de l’hellénisme à l’étranger, est intervenu. De la part des Primats, le Patriarche d’Alexandrie a exprimé le désir ainsi que la forte volonté de soutenir l’Église d’Antioche, S.B. le Patriarche Ignace et tous les fidèles de ce pays très éprouvés, qui continue à compter ses morts. « Nous sommes aux côtés de S.B. le Patriarche Ignace, avec amour et respect », a encore souligné le Patriarche Théodore. De son côté, dans un discours qui a ému les personnes présentes, le Patriarche d’Antioche Ignace a évoqué les sérieux problèmes auxquels fait face la communauté chrétienne au Liban et en Syrie, insistant sur la nécessité d’un soutien de la communauté internationale. Prenant la parole, M. Dollis a relevé que la Grèce était le seul pays européen qui avait officiellement entrepris une tentative pour soutenir l’antique Patriarcat d’Antioche et aussi les communautés chrétiennes de la région. La présente réunion, a-t-il poursuivi, contribue à mettre en évidence le problème tant sur le forum européen, qu’international. Enfin, S.B. l’archevêque de Chypre Chrysostome a proposé de mettre en place une délégation des Églises orthodoxes du Moyen Orient afin que celle-ci soit envoyée à Bruxelles et aux États-Unis pour sensibiliser et informer le monde politique au niveau international au sujet du problème important de la protection du Patriarcat d’Antioche et des chrétiens en Syrie. Une conférence de presse a eu lieu ensuite avec les représentants des médias. 27 mars : Le premier ministre turc annonce la prochaine réouverture de la Faculté théologique de Halki (Source Romfea.gr et www.rthodoxie.com) À l’occasion de la réunion sur la sécurité nucléaire qui se déroule à Séoul, le président Barack Obama a rencontré le premier ministre turc, qui lui a annoncé la réouverture de la Faculté théologique de Halki. Le président Obama a félicité M. Erdogan « pour les efforts que celui-ci faisait en Turquie afin de défendre les minorités religieuses », ajoutant sa satisfaction d’apprendre la décision de la réouverture de la Faculté de Halki. 30 mars : A Paris, à 18h30, à l’occasion de la parution de l’étude “Le monde arabo-musulman dans les manuels scolaires français” menée par les professeurs Bénédicte Hugedé et Mélanie Serrat pour la Commission nationale française pour l'Unesco et l’École normale supérieure de Lyon, Conférence-signature avec Jacqueline Costa-Lascoux (directrice de recherche honoraire au CNRS), en présence de William Fabvre, Secrétaire général de la Commission française pour l'UNESCO 1er avril : De Syrie, Une lettre de Mère Agnés-Mariam de la Croix (France catholique) « Les agences catholiques commencent à voir plus clair dans la situation en Syrie. Je crois que les dernières déclarations de Human Rights Watch et de l’ambassadeur US à Damas y sont pour beaucoup. La France a pour sa part refusé l’entrée de son territoire au Cheikh Qaradawi qui incitait sans cesse sur Al Jazirah pour une guerre confessionnelle. L’affaire Merah à Toulouse a aussi contribué à desciller les yeux sur les dangers de la chaîne Al Jazzirah dont les locaux dans la tour Montparnasse ont été perquisitionnés par la police française. Espérons qu’une saine information aide les efforts du peuple syrien vers plus de démocratie dans un climat de dialogue et de réconciliation générale. Loin des exacerbations confessionnelles. J’ai trouvé quand même élevé le chiffre de 10000 chrétiens sinistrés á Kusayr. J’ai parlé avec un prêtre originaire de cette ville, réfugié à Damas. Il m’a affirmé :"Kusayr (à entendre : la Kusayr chrétienne) n’existe plus...entièrement détruite par les islamistes". J’ai su par ailleurs que beaucoup de chrétiens restaient chez les leurs dans d’autres endroits de la ville. Pour une cause ou pour une autre, le pire est en train d’arriver. Jusqu’à présent c’était des liquidations et des exactions ponctuelles. Maintenant c’est l’exode collectif comme à Damour au Liban il y a 40 ans. Priez pour nous. —Dernières nouvelles de Homs et de Kusayr Par Mère Agnès-Mariam de la Croix A la veille de la Semaine Sainte où nous contemplons l’Agneau de Dieu affreusement traité par le péché du monde qu’Il porte pour nous sauver, je viens vous donner des nouvelles fraîches de notre diocèse. Il est de notre devoir de vous informer sur les vrais développements du conflit en Syrie. Nous le faisons afin que l’opinion publique fasse pression pour épargner la population civile syrienne. Nouvelles de Qâra Plus de 300 familles sunnites de Baba Amro sont réfugiées chez l’habitant et servies par les membres de l’opposition locale. Nous faisons ce que nous pouvons pour les aider. Je suis intervenue personnellement pour la mise en libération de 70 militants incarcérés depuis le passage de l’armée syrienne par notre village. J’ai clamé haut et fort ma désapprobation pour les méthodes employées avec certains prisonniers. On les a tabassés pour leur faire avouer de supposés méfaits liés au terrorisme des bandes armées. Notre tailleur de pierre a ainsi perdu ses fausses dents. Nous avons déclaré notre monastère ouvert pour recevoir les réfugiés et les sinistrés. On nous parle d’une centaine d’enfants entre 1 et 10 ans qui ont été retirés des décombres de Baba Amro et dont on n’a pas encore trouvé les parents. Nous essayons de les aider et, peut-être, une fois les papiers établis, nous en recevrons quelques-uns chez nous. Cela dépendra du ministère des affaires sociales. Là aussi vos dons sont les bienvenus. Nouvelles de Homs A Homs, ville d’un million d’habitants, les deux tiers de la population ont fui les lieux. Plus de 90% des chrétiens ont été forcés de partir, souvent sans avoir le temps de rien emporter. Des centaines de familles chrétiennes ont abandonné Homs et sa province pour se réfugier dans la Vallée des chrétiens, à Damas ou dans sa Province. Certaines familles sont retournées pour surveiller leurs biens. L’une d’entre elles raconte cet épisode ubuesque : « Nous ouvrons la porte et, voilà, le salon est rempli de monde. Ils portent nos pyjamas et mangent dans nos assiettes. Interloqués nous les fixons du regard. Gêné, leur leader nous dit « Quand vous voulez on vous rendra votre maison ». Mais la réalité s’impose. Il faut les laisser faire et se rendre à l’évidence. Notre maison n’est plus à nous ». Pourquoi affirmons-nous que ces gens ont été « forcés » de partir ? Parce que progressivement mais efficacement la branche armée de l’opposition syrienne a opéré ce qu’on peut appeler une « redistribution démographique ». Grâce à des francs-tireurs et à des actes d’agression criminelle ils ont harcelé la population civile non agréée : les minorités alaouites, chrétiennes, chiites et beaucoup de musulmans « modérés » qui n’ont pas désiré participer aux activités dissidentes. Ce n’est pas un génocide massif mais une liquidation à petits feux. Depuis août 2011 et plus particulièrement depuis novembre où nous avons vu la situation de nos yeux en visitant Homs et Kusayr, nous avons des informations sûres et prouvées d’actes de barbarisme envers la population civile pour l’obliger à se désister de la vie civique ordinaire et paralyser ainsi les institutions de l’Etat. Dès le début de l’année scolaire des sévices répétés ont été enregistrés contre les établissements scolaires : kidnapping du corps enseignant, instituteurs et institutrices, harcèlement des écoliers, incendie des écoles ou leur bombardement. Cela a amené progressivement à la fermeture des écoles puis des universités. Les minorités présentes dans des quartiers sous la coupe des bandes armées affiliées à l’opposition syrienne ont été la cible permanente d’exactions : leurs biens ont été pillés, leurs voitures réquisitionnées, beaucoup d’entre eux ont été pris en otage, pour la simple raison d’appartenir à une minorité religieuse et n’ont été relâchés que contre une rançon (ce qui a provoqué le phénomène du contre-kidnapping, avec des négociations de part et d’autres pour la libération des otages en vis-à-vis). De même, tous les acteurs de la vie civile ont été une cible préférentielle du terrorisme camouflé en résistance armée : les chauffeurs de taxi, les marchands ambulants, les facteurs et surtout les fonctionnaires de l’administration civile ont été les victimes innocentes des actes qui ont dépassé le simple assassinat pour revêtir les aspects les plus barbares du crime gratuit : personnes égorgées, mutilées, éventrées, dépecées, jetées dans les coins des rues ou dans les poubelles. On n’a pas hésité à tirer sur des enfants à bout portant pour créer la détresse et le désespoir, comme ce fut le cas du petit Sari, neveu de notre tailleur de pierre. Ces actes atroces étaient ensuite exploités médiatiquement pour en imputer la responsabilité aux forces gouvernementales. Nous avons surpris ce stratagème par nous-mêmes lors d’une visite à Homs. Ce jour-là nous avons recensé une centaine de cadavre arrivant dans les hôpitaux, victimes de l’acharnement gratuit des bandes armées affiliées à l’opposition. En passant par l’avenue de Wadi Sayeh nous avons surpris une voiture calcinée. Un homme venait d’être la cible d’un attentat de la part des bandes armées parce qu’il avait refusé de fermer son magasin. Sa voiture avait été dynamitée et lui a été littéralement « haché en morceaux » et jeté sous la devanture de son magasin. Au moment où nous passions, des passants s’étaient assemblés. Nous avons surpris plusieurs actionnant leurs téléphones portables. Ils filmaient et nous avons entendu l’un d’entre eux enregistrer ces paroles sans doute à l’adresse d’une des chaînes satellitaires : « Voici ce qu’endurent les citoyens syriens de la part des escadrons de la mort de Bashar El Assad ». Nous avons photographié cet évènement et nous avons suivi la dépouille du pauvre homme tué jusqu’à l’hôpital. Avec la chute de Baba Amro, les combattants et leurs familles se sont faufilées de Nazihin et Ashiri et ont investit les quartiers chrétiens de Warcheh et Salibi. Les maisons des chrétiens ont été réquisitionnées. Dans Hamidiyeh et ses environs, jusqu’à Wadi Sayeh et, plus haut, Bustan Diwan, le même scénario se produit : les bandes armées font partir les chrétiens, parfois de force, et pillent leurs maisons puis les utilisent pour installer des familles déplacées sunnites ou pour les utiliser à des fins militaires. On nous raconte que les bandes armées ont troué les cloisons qui séparent les habitations pour pouvoir circuler à travers le quartier sans sortir dans la rue. Des quartiers entiers sont ainsi transformés en blockhaus. Dernières nouvelles du 30/3/2012 Les quartiers de Bab Sbah, Warcheh et une partie de Hamidiyeh sont vidés de leurs habitants pour les raisons citées plus haut. Des bandes de terroristes islamistes envahissent les lieux et s’introduisent dans les maisons, les pillent puis les brûlent, alléguant que les forces gouvernementales les ont pilonné. Les terroristes, avant de s’introduire dans les quartiers habités par les minorités confessionnelles les avaient eux-mêmes pilonné avec des mortiers, des roquettes ou des fusées LAU de fabrication israélienne. Ils s’en prennent à des populations civiles non armées et dans des endroits où n’existe aucune présence des forces régulières. Il est faux de dire que la population civile est uniquement prise entre deux feux. La vérité c’est que dans plusieurs endroits les quartiers chrétiens ont été la cible d’un bombardement systématique des bandes armées pour se « venger » du fait que les chrétiens n’étaient pas au rendez-vous de l’opposition. Mais l’eussent-ils été, auraient-ils échappé au limogeage confessionnel ? Nous en doutons. D’après l’agence catholique Fides, la manœuvre des bandes armées est d’investir les quartiers à majorité chrétienne du vieux Homs pour s’y retrancher. Un grand drame se prépare : les bandes armées ont ceinturé le quartier avec des explosifs menaçant de tout faire sauter si l’armée régulière avance. Disons que la confusion règne quant aux véritables tenants et aboutissants de la branche armées de l’opposition. Comme il y a plusieurs factions, indépendantes les unes des autres, leurs exactions ont différentes motivations. Il ne faut pas se hâter de discréditer les témoignages de chrétiens qui ont expérimenté une vraie « persécution » à leur encontre. Ce n’est plus un mystère pour personne que des salafistes sont actifs dans beaucoup d’endroits à Homs en particulier et en Syrie en général. Il est cependant vrai aussi qu’en général les chrétiens ne sont pas sous la coupe d’une persécution systématique et générale car les groupuscules salafistes ne sont pas partout. Je suis en train de traduire un article qui donne un éclairage intéressant sur la présence des salafistes en Syrie et au Liban. Situation à Kusayr Kusayr est un gros bourg des environs de Homs, limitrophe avec le Liban. La situation y est dramatique. Les minorités ont été la cible de terribles exactions. Plusieurs personnes innocentes ont péri, abattues de sang froid. André Arbache, jeune marié de 30 ans a été kidnappé et à ce jour on ne sait rien de lui. Des terroristes arrêtés par les forces de sécurité ont confessé qu’il avait été égorgé d’après le rituel du « Nahhr » : méthode appliquée par Al Qaeda sur les « renégats ». La famille chrétienne Kasouha, majoritaire à Kusayr, a perdu plusieurs de ses membres, abattus de sang froid. On parle de contentieux anciens. N’empêche que des chrétiens ont été massacrés après avoir subit pendant des mois les exactions des bandes armées qui, pourtant, ont été présentées au monde comme étant des factions de résistants valeureux cherchant à instaurer la démocratie. En réalité, ces bandes armées ont appliqué la loi de la jungle : soit elles ont cherché à ressusciter les vieux démons des frictions intercommunautaires, soit elles ont, elles aussi comme à Homs, essayé de faire advenir la guerre confessionnelle. Plusieurs chrétiens de Kusayr ont été assassinés, parfois dépecés, pour inciter la population à fuir. Comme tout cela ne suffisait pas pour débarrasser Kusayr de ses habitants chrétiens, les terroristes ont pris le parti d’attaquer ouvertement les quartiers des chrétiens. Ils les ont pillonné avec les mortiers et les roquettes puis les ont investis, jetant dehors leurs habitants et tuant les récalcitrants. Les immeubles des chrétiens ont été systématiques détruits ou brûlés après avoir été pillés. Dans les quartiers plus éloignés qui n’ont pas été encore investis par les terroristes et où beaucoup de chrétiens se sont réfugiés chez les leurs, les maisons des chrétiens sont la cible continuelle de mortiers. C’est ainsi que le domicile de notre curé, Père Georges Louis, a été frappé de plein fouet par quatre obus ce qui l’a totalement détruit. Il faut rappeler que ces bombardements n’entrent pas dans le cadre d’un échange de tir avec l’armée syrienne mais constituent une agression gratuite sur une population civile non armée. Les chrétiens de Kusayr ont entendu les islamistes à maintes reprises affirmer que les comités de coordination locale ont déjà distribué les biens meubles et immeubles des chrétiens aux familles sunnites. Quelques exemples percutants d’actes sauvages perpétrés par les bandes armées affiliées à l’opposition : Lorsque l’armée régulière a forcé Baba Amro, les terroristes ont rassemblé tous leurs otages (alaouites et chrétiens) dans un immeuble de Khalidiyeh qu’ils ont dynamité perpétrant un terrible massacre et l’attribuant aux forces régulières. Même si cet acte a été imputé aux forces régulières, y inclus par la Ligue Arabe, les preuves et les témoignages sont irréfutables : il s’agit d’une manœuvre des bandes armées affiliés à l’opposition. La famille Al Amoura, du village de Al Durdâk, dans les alentours de Homs, a été exterminée par les terroristes wahabites. Quarante et une personnes de cette famille ont été égorgées le même jour. Un autre massacre a été perpétré par l’Armée Libre de Syrie en retrait de Baba Amro : elle s’est arrêtée près de Rableh, à la frontière libanaise et a massacré quatorze membres d’une même famille alaouite à Hasibiyeh. RETROSPECTIVE Voilà une année que je me suis penchée sur la situation en Syrie pour essayer de la comprendre. Par après je me suis rendue par trois fois sur les lieux chauds de notre diocèse et je puis dire que je suis devenue témoin oculaire. En regardant en arrière je vois que je ne me suis pas trompée dans mes pronostics. Avec des journalistes belges nous avons été les premiers au monde à faire état de « bandes armées non identifiées ». Aujourd’hui ces bandes ont été identifiées. Nous pouvons leur donner un nom. Elles sont regroupées sous le titre de l’Armée Libre de la Syrie bien qu’elles soient d’origine salafiste ou wahabite, c’est-à-dire des formations para militaires d’islamistes ultra radicaux. Nous remercions toutes les instances qui, durant l’année écoulée, ont sommé le régime syrien, même si souvent c’était à tort et à travers à partir de fausses informations, d’arrêter ses violences envers la population civile. Mais quid des sévices de l’opposition syrienne ? Ou plutôt des factions armées qui se réclament d’elle ? Aujourd’hui le mal est fait. Ce que nous craignions est en train d’arriver : l’exode des chrétiens de Syrie commence. Ils le partagent avec leurs frères et sœurs des autres confessions. Il nous rappelle celui des chrétiens d’Irak. Espérons que la tendance soit enrayée par l’arrêt des hostilités et l’instauration d’un dialogue entre toutes les composantes du peuple syrien. Nous sommes tous pour la liberté et la démocratie. Malheureusement les nobles objectifs brandis par l’opposition syrienne ont été phagocyté par l’islamisme. En portant l’opposition aux nues -au début c’était à juste titre- on a cru sans vérification tout ce que disaient le fallacieux Observatoire syrien des droits de l’homme puis les « comités de coordination locale ». Or, au gré des nécessités, ces organismes faisaient plus du trucage que de l’information. Non seulement l’information apportée était unilatérale et partisane mais souvent elle a été tronquée et falsifiée. La réalité n’était plus conforme à leurs déclarations fastidieuses. Par ailleurs les évènements m’ont donné raison et, ce qui me console, c’est que la communauté internationale elle-même est en train d’appuyer la thèse d’une perversion de l’opposition syrienne qui est devenue, à l’insu de beaucoup de ses supporters, un paravent pour le sunnisme radical. La presse mainstream commence petit à petit à comprendre la réalité du conflit en Syrie en révélant certains de ses côtés trop longtemps occultés : la présence de factions armées dont l’objectif était de créer de toutes pièces un scénario de guerre confessionnelle semblable à celui du Liban. Ceci explique l’acharnement subit pendant des mois par les alaouites de la part des bandes armées. Les chrétiens en ont aussi été victimes, mais dans une moindre mesure. L’objectif de ces groupes armés était de pousser les minorités à s’armer pour qu’éclate la guerre confessionnelle. Mais cette réaction n’est jamais venue. A part des cas isolés, les minorités ne se sont pas armées. Elles ont attendu patiemment que les forces de l’ordre viennent les protéger. Elles ont payé ainsi un très lourd tribut de sang en attendant leur délivrance. L’histoire rendra hommage à la maturité du peuple syrien qui, par sa sagesse millénaire, a évité de verser dans le pire alors que tout était à sa disposition pour se venger de « l’autre ». Il faut aussi dire que la majorité des musulmans en Syrie décrient les salafistes et prennent leur distance du wahabisme. Ils disent que tout extrémisme est une déformation et que le salafisme, inspiré du wahabisme, est devenue une hérésie surtout lorsqu’il a recours à l’élimination des « kuffar » ou « renégats », en fait toute personne qui n’accepte pas ses fondamentaux. En définitive le monde occidental, tributaire d’une information tendancieuse, se trompe grandement en appliquant à ces groupements hétéroclites islamistes le titre d’Armée Libre de la Syrie. Il faut distinguer les choses pour ne pas favoriser le pire. Et quoi dire de plus ? Human Rights Watch a écrit une lettre ouverte au « Conseil National Syrien » pour l’inviter à dénoncer des actes de barbarie à l’encontre de la population civile syrienne et les forces de l’ordre, actes contraires à la Charte des Droits de l’homme et à la Convention de Genève commis par les bandes armées affiliées à l’opposition. L’ambassadeur des Etats-Unis à Damas se lamente sur les violences inacceptables des bandes armées agissant au nom de l’opposition. Les grandes puissances et les médias internationaux parlent ouvertement d’une dérive confessionnelle de certaines branches armées affiliées à l’opposition syrienne dans lesquelles on découvre des factions de Al Qaeda, des Salafistes et des Wahabites. Pax Christi Canada adresse une lettre aux dirigeants de ce monde pour leur demander de ne plus intervenir au Moyen-Orient par les moyens militaires. La France a pour sa part refusé l’entrée de son territoire au Cheikh Qaradawi qui incitait sans cesse sur Al Jazirah arabe pour une guerre confessionnelle. L’affaire Merah à Toulouse contribuera à dessiller les yeux sur les dangers de la chaîne Al Jazzirah dont les locaux dans la tour Montparnasse ont été perquisitionnés par la police française. Alors que la communauté internationale cherche à favoriser le dialogue et l’apaisement il est désormais inacceptable que des responsables et des journalistes continuent à croire à l’aveuglette les déclarations les réseaux d’information tendancieux qui couvrent le crime de ces bandes armées s’affiliant à l’opposition syrienne pour son plus grand dam. En ignorant les exactions et les crimes de ces bandes armées et en saluant leur « combat » on encourage leurs crimes et on ne porte pas assistance à personnes en danger. Seule une information objective et sans parti pris, fidèle à la réalité des faits, pourra aider à arrêter la violence et à amener toutes les factions à dialoguer en vue d’un vrai processus démocratique. Il faut dénoncer le mal où qu’il se trouve sans état d’âmes. Un minimum de vérification est de mise dans la confusion qui prévaut. CONCLUSION Nos prières s’élèvent pour que la Syrie sorte purifiée et pacifiée de cette terrible épreuve et que la voix de la majorité écrasante du peuple syrien, toutes confessions confondues, soit entendue : entreprendre les réformes nécessaires sans briser le pacte national ni verser dans la guerre confessionnelle. En ce glorieux temps pascal que le Seigneur vainqueur de la mort nous visite comme Il le fit à Sa Mère et à Ses Apôtres et qu’Il nous évangélise avec Sa Paix, basée sur la destruction du mur de la haine dans Son Corps livré pour nous. Lui seul nous apprend à aimer le prochain jusqu’à nous livrer pour lui. Tel est le message que nous aimerions faire entendre de Syrie à ceux qui sont près et à ceux qui sont loin. Qâra, 31 mars, Dimanche des Rameaux 2012 Avril : séminaires de Bernard Heyberger, 15h – 17h, Salle 114, EPHE, Bâtiment Le France : 190, avenue de France - 75013 Paris - 1er étage 4 avril : Chantal Verdeil (INALCO), Les transformations dans l'enseignement dans le bilad al-cham au début du XIXe siècle 3 avril : à 20.30 à la Maison des Etudiants Arméniens, séance des Conférences du Salon consacrée à W.Saroyan et aux auteurs arméno-américains. Elle aura lieu et sera animée par Dickran Kouymjian. Elle se conclura par la projection de the Good Job, un court-métrage de Saroyan. 4 avril : Un salafiste menace les religieuses de l’Église orthodoxe russe de Tunis (http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Un-salafiste-menace-les-religieusesde-l-Eglise-Orthodoxe-russe-de-Tunis_a2337.html) Les religieuses de l’Église orthodoxe russe de Tunis ont reçu à maintes reprises des menaces d’un salafiste les sommant de fermer l’église. Des menaces proférées à l’heure où le tourisme tunisien essaye d’explorer le marché russe, aux potentiels importants capables de repêcher le secteur avec des centaines de touristes russes attendus. Les menaces n’ont pas cessé ces derniers temps, car le même salafiste a repris ses menaces envers les religieuses qui sont allées déposer une nouvelle plainte auprès du district de la police de Bab-Bhar, l’archiprêtre avait contacté Rached Ghannouchi et avait exprimé son intention de contacter le Président Marzouki.. De leur part, les autorités sécuritaires ont pu identifier le salafiste à partir de sa description, de celle de sa voiture et de sa plaque minéralogique, Trimech avait reconnu avoir menacé les religieuses et qu’il a agit de son propre chef. Le Procureur de la République a ordonné de le placer en garde à vue. 3 avril : Beyrouth : un appel du Mouvement de la jeunesse orthodoxe pour la Syrie : En raison des dramatiques évènements qui depuis des mois se déroulent en Syrie, le secrétariat général du Mouvement de la jeunesse orthodoxe (MJO) a décidé, il y a peu, de mettre sur pied un « comité d’urgence sociale » et de lancer une collecte de fonds afin de secourir tous ceux qui vivent désormais dans le dénuement le plus total. (www.orthodoxie.com) Précisions sur la situation sociale en Syrie :La situation économique s’aggrave dans tout le pays ; elle se traduit par une baisse de la valeur de la lire syrienne et une hausse énorme des prix de toutes les denrées de base. Depuis quelques mois, de nombreuses familles, surtout de Homs et de Hama, se sont réfugiées, avec quelques économies, dans des régions plus sûres, essentiellement sur la côte, avec l’espoir de rentrer chez elles quelques semaines plus tard. Toutefois, la situation générale n’a pas permis à la plupart de ces familles de rentrer et leurs maigres ressources sont épuisées. D’autres familles, surtout à Homs, qui n’ont pas eu le moyen de s’en aller, ont vu leurs maisons endommagées ou pillées ; certaines d’entre elles ont été forcées de se déplacer dans d’autres quartiers de la ville où elles s’entassent dans quelques chambres ; elles sont privées elles aussi de toute ressource et ne peuvent se procurer ni des denrées alimentaires de base comme le pain, ni du lait pour les enfants. Les évêchés et les paroisses et quelques organisations philanthropiques tentent bien d’aider ces familles mais cette une aide reste modeste, d’une part en raison du peu de moyens et de l’énormité des besoins et, d’autre part, en raison de l’accès difficile à certaines régions. Ils ont un besoin urgent d’être soutenus pour qu’ils puissent continuer à secourir ces nombreuses familles. Les dons peuvent être transmis au secrétariat général du MJO qui se chargera de les répartir :Titulaire : Mouvement de la jeunesse orthodoxe (General Secretary) Compte No: 20.10.934960.53 USD Banque: Fransabank S.A.L Gemmayzet Branch,Tripoli (Liban) Swift Code: FSABLBBX IBAN # LB84 0001 0005 7231 5500 0030 5002 (Sources : MJO 1 et 2)¨ 5 avril : TV France24, voici les liens de l'émission "Le Débat", Egypte: le double jeu des Frères musulmans (Présenté par Vanessa Burggraf). http://www.france24.com/fr/20120405-debat-partie1 http://www.france24.com/fr/20120405-debat-partie2 Le premier tour de l'élection présidentielle en Egypte se déroulera les 23 et 24 mai. Les Frères Musulmans, déjà majoritaires au Parlement, se lancent dans la course. Kaikhat Al-Chater est leur candidat. S'il est élu, il appliquera la charia. Et pourtant les Frères musulmans s'étaient engagés à ne pas se présenter à ce scrutin. Comment expliquer cette volte-face, ce double discours? Les Frères Musulmans vont-ils s'emparer de tous les leviers du pouvoir en Egypte? Emission préparée par Pauline Heilmann, Sophie Hulot et Maud Roubeaud avec Robert SOLE, écrivain égyptien, auteur de "Une soirée au Caire" Ed. Points, septembre 2011 ; Jean MAHER, représentant d’un certain nombre d’associations coptes en Europe ; Claude GUIBAL, journaliste, auteur de "l'Egypte de Tahrir, anatomie d'une révolution" Éd. du Seuil, mai 2011 ; Masri FEKI, chercheur en géopolitique Université Paris VIII, auteur de "Les révoltes arabes : géopolitique et enjeux", Ed. Studyrama 5 avril : Des menaces contre l'église orthodoxe de Tunis (www.orthodoxie.com) Des menaces contre l'église orthodoxe de Tunis ont eu lieu à plusieurs reprises (lettres, sacs poubelles sur les croix). Par trois fois, une plainte a été déposée. 5 avril : fondation oasis (www.fondazioneoasis.org) Au sein des contradictions de l’Arabie Saoudite Elle soutient la révolution en Syrie en se posant en défenseur des droits de l’homme et des rebelles massacrés par le régime de Assad, et en même temps elle frappe de manière violente ceux qui au Bahreïn voisin tentent d’entamer un processus de démocratisation : voilà l’Arabie Saoudite. Ces derniers mois, elle a maintenu à l’égard des “printemps” arabes des positions différentes, contradictoires entre elles, mais cohérentes avec un seul dessein : renforcer le contrôle sur les pays à majorité sunnite et bloquer l’Iran. Madawi Al Rasheed, Professeur d’anthropologie sociale au King’s College de Londres, décrit la politique adoptée l’année dernière à l’égard de la Tunisie, de l’Égypte, de la Syrie et du Bahreïn, en plus de sa politique intérieure, thème d’ailleurs presque inconnu des médias occidentaux Vers des démocraties version arabe L’Occident est directement provoqué par ce qui se produit au Moyen-Orient, mais de manière inédite, et il ne peut négliger la question qui effleure dans les événements de cette dernière année. Une exigence de démocratie qui ne sera pas pensée selon des catégories européennes, mais construite en termes “arabes”. Voir les propos d’Eugene Rogan, directeur du Centre pour les Études sur le Moyen-Orient de l’Université d’Oxford, qu’Oasis a rencontré à Venise. Signalation Le numéro 14 de la revue «Oasis» est disponible en librairie ou il peut aussi être acheté online, Sociétés arabes, sociétés plurielles ? Le MoyenOrient des révolutions. La section principale du nouveau numéro approfondit les événements qui ont envahi l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient depuis le début 2011, une saison que Oasis définit comme “Printemps fugace”, un binôme qui dit en même temps l’espérance de changement et la fragilité inhérentes aux révoltes arabes. Pénétrer dans cette fugacité implique d’enquêter sur les véritables protagonistes des mouvements des places, parfois restés dans l’ombre ; sur ceux qui comptent maintenant recueillir les fruits de l’action audacieuse des manifestants et assumer le gouvernement d’États qui doivent faire face en leur sein à une demande de liberté explosive et la manière dont ils comptent le faire ; sur la manière dont résonnent les mots-clés des débats politiques et électoraux : démocratie, participation, droits et, surtout, laïcité, une catégorie aussi déterminante qu’elle est interprétée de différentes manières et mal comprise dans des sociétés qui ont affaire au pluralisme venu au jour avec les révolutions et le gouverner. Sans oublier que ce qui se produit le long de la rive méridionale de la Mer Méditerranée influence aussi les pays euro-atlantiques. 5 avril : Alain Juppé s’exprime sur les chrétiens d’Orient « C’est leur terre !» source France catholique "Les chrétiens d’Orient sont chez eux depuis les origines du christianisme. C’est donc leur terre. Ils doivent pouvoir y rester, y vivre, s’y épanouir dans la sécurité et dans la paix. La France s’est toujours sentie responsable de la sécurité des chrétiens d’Orient." 5 avril : Le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la Belgique, Didier Reynders, a été reçu par le patriarche Bartholomée (www.orthodoxie.com) Le patriarche oecuménique Bartholomée a reçu, le 5 avril, le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la Belgique, Didier Reynders. Au cours de l'entretien, le ministre belge a exprimé le souhait d'être informé plus en détails des problèmes qui se posent au Patriarcat oecuménique. Les questions de la réouverure de l'Ecole théologique de Halki et du dialogue interreligieux ont été évoquées, mais aussi les activités environnementales du patriarcat et la situation des chrétiens au Proche-Orient. 6 avril : Certains Touaregs, plus ou moins alliés à Al-Qaida au Magreb, annoncent l’indépendance du nord Mali 6 avril : A Paris, au Centre culturel égyptien, à 18h30"L'héroïsme révolutionnaire égyptie à travers l'histoire", Conférence avec le journaliste Mohamed El-Shafey, Historien et journaliste de la presse écrite et télévisée en collaboration avec le journal Nadbh El-Watan (Pulsations de Patrie), Conférence en arabe avec résumé en français 7 avril : Tunisie: vive inquiétude des orthodoxes russes de Tunis (www.orthodoxie.com) Après l'église, c'est l'école russe, derrière l'église, et le cimetière chrétien de Montplaisir à Tunis qui ont été pris pour cibles. Par ailleurs, le recteur de l'église orthodoxe russe de Tunis, le père Dimitri Netsvetaev, sur place depuis 15 ans, a été menacé par un individu, qui est entré dans l'église, juste après la liturgie dominicale, et lui a donné trois jours pour qu'il enlève la croix de l'église, se convertisse à l'islam ou paie la jizya, l'impôt pour les non-musulmans. L'individu a ensuite frappé la croix de l'église avec un cric avant de partir. Après plusieurs appels à la police, l'individu a été arrêté. Cependant, la famille du père Dimitri ne se sent plus en sécurité car "des salafistes extrémistes sont en train de rôder souvent autour de l’église". 8 avril : Foi et Tradition des chrétiens orientaux, Syrie, le paradoxe chrétien (http://www.franceculture.fr/emission-foi-et-tradition-syrie-le-paradoxechretien-2012-04-08) Représentant près de 7% de la population, les chrétiens de Syrie sont l'une des plus anciennes communautés du Proche-Orient. Leur situation dans une Syrie frappée par une crise sans précédents, reste floue et méconnue. Des rumeurs circulent, ils seraient fidèles en masse au régime, alors que des chrétiens sont aussi présents dans les rangs de l'opposition. La situation semble plus complexe, plus délicate. Il convient d'apporter un regard dépassionné, proprement informé. Le développement de la crise syrienne dessine pour les chrétiens un avenir incertain. Deux connaisseurs de la Syrie, l'historien Frédéric Pichon et la journaliste Guyonne de Montjou, tirent la sonnette d'alarme, tout en nous livrant leurs témoignages. Le père Paolo Dall'Oglio est menacé d'expulsion par le régime. Les communications du monastère sont coupées. Les routes sont dangereuses. Le 22 février 2012, une trentaine d'hommes en armes a fait irruption pendant l'office. Aucun blessé. Difficile, selon les témoins, de savoir de qui il s'agit... (www.deirmarmusa.org/fr) Message de Pâques 2012 "La fête de Pâques revient après une année de souffrances indescriptibles, imprévisibles et inimaginables pour la majorité d’entre nous. Malheureusement, ce que nous avions écrit à la même occasion il y a un an s’applique encore à la situation actuelle de notre malheureux pays. Nous avions alors exprimé notre solidarité avec les victimes du conflit et notre participation à l’attente de ceux qui espéraient une profonde réforme de la Syrie sans tomber dans la logique de la violence, et nous craignons l’explosion d’une guerre civile et la perte de l’unité nationale. Le malheur nous a atteint et nous craignons le pire (...)" La Communauté al-Khalil. BIBLIOGRAPHIE Guyonne de MONTJOU, Mar Moussa : Un monastère, un homme, un désert, Albin Michel, Paris, 2006. Frédéric PICHON, Maaloula (XIXe-XXIe siècles). Du vieux avec du neuf, Presses de l'Ifpo, Beyrouth, 2010. 8 avril : TV France 2, 0 9h30: voeux de Soeur Marie Agnès (Chaldéenne) http://programmes.france2.fr/les-chemins-de-lafoi/index.php?page=article&numsite=42&id_rubrique=44&id_article=32552 choix chrétiens orientaux ou http://www.pluzz.fr/chretiens-orientaux-2012-04-08-09h30.html 14 avril : From: [email protected] Petition of Vatican Apology for Complicities in the Ethiopian Genocide 1935-1941 http://theorthodoxchurch.info/blog/news/2012/04/petition-of-vatican-apologyfor-complicities-in-the-ethiopian-genocide-1935-1941/ 14 avril : TV Suisse romande, « Les coptes dans la tourmente » Les premières élections libres ont vu triompher les partis islamistes. Les Frères musulmans et les salafistes, qui revendiquent un islam fondamentaliste, dominent l'assemblée qui doit rédiger une nouvelle constitution. Cette prédominance inquiète les minorités religieuses, notamment les chrétiens coptes. (http://www.rts.ch/emissions/religion/faut-pas-croire/3835029-les-coptes-dansla-tourmente.html) 17 avril : Egypte: quelles perspectives d'avenir pour les coptes? Interview de Christine Chaillot par Jean-François Mayer – pour Religioscope http://religion.info/french/articles/article_566.shtml Depuis une trentaine d'années, la Suissesse Christine Chaillot a développé d'étroites relations avec les milieux coptes en Egypte. Elle dit aujourd'hui son inquiétude face aux discriminations et attaques dont ils sont la cible, dans un livre qui se veut à la fois dossier documentaire et cri d'alarme. Après le récent décès du Patriarche Chénouda III (1923-2012), au mois de mars, et tandis que se prépare sa succession, c'est l'occasion de faire le point sur la situation et l'avenir des coptes. Christine Chaillot répond ensuite aux questions de Religioscope. Durant les récentes décennies, la situation de populations chrétiennes dans plusieurs pays musulmans est devenue plus incertaine ou a connu une sérieuse dégradation. Cette évolution est liée à plusieurs facteurs: l'impact d'idéologies islamistes, l'affirmation d'identités nationales plus étroitement associées à une dimension islamique, la crise de crédibilité de régimes qui ont tenté de se créer une légitimité «islamique», les conséquences de la perception d'un «Occident» auquel les minorités chrétiennes se retrouvent souvent associées dans l'imaginaire de la population, les difficultés économiques... Dans les pays arabes, les bouleversements entraînés par les «printemps arabes» ont donné naissance à des espoirs, mais également à de nouvelles inquiétudes en raison des forces contradictoires qu'ils ont libérées. Certains se demandent si le «printemps arabe» ne risque pas de devenir un «hiver chrétien» (APIC, 14 décembre 2011). En Europe et en Amérique du Nord, de plus en plus nombreuses sont les voix qui s'inquiètent de l'avenir des chrétiens au Proche-Orient. Ce thème était déjà traité par certains auteurs occidentaux il y une vingtaine d'années, mais avec un moindre impact dans l'opinion publique: il est vrai que l'islam suscite en Occident plus de préoccupations et de critiques aujourd'hui, en raison de différents événements bien connus et de la présence plus visible de minorités musulmanes dans des pays d'héritage culturel chrétien. Le sort des chrétiens dans des pays majoritairement musulmans commence à être plus souvent évoqué dans les médias et dans les sphères politiques. Il y a une quinzaine d'années, quand nous avions interrogé un intellectuel musulman sur les difficultés rencontrées en Egypte par des coptes, notre interlocuteur nous avait répondu qu'il était préférable de ne pas en parler: la situation était compliquée, nous expliqua-t-il, et une agitation autour de ce thème aurait risqué d'attiser les passions. Christine Chaillot recevait de ses interlocuteurs coptes des réponses semblables: mieux valait éviter un effet boomerang en faisant état de leurs difficultés. Depuis quelque temps, cependant, le discours est en train de changer: de plus en plus, les coptes souhaitent que soient connues les difficultés qu'ils rencontrent. C'est ce qui a décidé Christine Chaillot à écrire ce livre, Les Coptes d'Egypte: discriminations et persécutions (1970-2011) (L'Œuvre Editions), paru à l'automne 2011. Si de nouveaux faits contribuent en permanence à faire évoluer ce dossier, la documentation qu'il propose représente cependant une base d'information pour nourrir la réflexion et éclairer les développements pour les années qui viennent. Représentant peut-être 10% de la population (entre 4 et 8 millions d'âmes selon les différentes évaluations), les coptes se trouvent dans une situation paradoxale à plus d'un égard. Ils sont les héritiers directs d'une Egypte millénaire, et ils en sont fiers; ils ont préservé leur identité après l'arrivée de l'islam. Leur Eglise est très vivante, tant en Egypte que dans la diaspora; en outre, cette Eglise a connu un renouveau spirituel remarqué depuis le milieu du XXème siècle, ce dont témoigne notamment le nombre important de moines ayant atteint un niveau de formation élevé (outre les coptes orthodoxes, il existe des groupes plus petits de coptes catholiques et de coptes protestants). Si les coptes sont répartis dans toutes les classes sociales, jusqu'aux pauvres chiffonniers du Caire, ils sont bien présents aussi dans les élites du pays: rappelons que Boutros Boutros-Ghali (né en 1922), secrétaire général de l'ONU de 1992 à 1996, est un copte. Cependant, la présence des coptes dans les emplois officiels ou publics est bien inférieure à leur représentation dans la population. Lors des événements du «printemps arabe», on a vu des coptes et des musulmans manifester ensemble. De même, après l'attentat meurtrier du 1er janvier 2011 contre une église d'Alexandrie, des musulmans sont venus protéger des églises coptes. Pourtant, depuis les années 1970, les attaques et persécutions contre les coptes se sont multipliées, liées à cette époque à l'essor de mouvements islamistes militants, même si des cas avaient déjà été recensés au cours des décennies précédentes. Le chapitre III du livre de Christine Chaillot offre une liste de nombreux cas de violences anti-coptes, relevant en outre que ceux-ci sont en augmentation depuis 2009. Face aux gestes de sympathie et d'unité nationale envers les chrétiens, des discours hostiles se répandent, pas seulement en Egypte, laissant entendre qu'il n'y a pas de place pour les chrétiens dans les pays arabo-musulmans; l'on recense des cas de violences survenant après un prêche anti-copte d'un imam dans une mosquée du lieu. Il ne s'agit pas simplement d'initiatives isolées de têtes brûlées: ainsi, le 30 septembre 2011, dans un village de Haute-Egypte, les imams de plusieurs mosquées de la région appelèrent leurs fidèles à détruite une église ainsi qu'à démolir et piller les demeures de coptes (Compass Direct, 30 septembre 2011). Au cours des dernières décennies, des communautés coptes ont en effet subi nombre d'actes de violence, touchant tant des lieux de culte que des personnes (par exemple des attaques à la sortie d'un service religieux). Parfois, il est possible que les raisons de ces actes aient été de nature personnelle (disputes, vengeances...) et non religieuse. Mais les autorités égyptiennes tendent systématiquement à voir dans ces actes des crimes individuels, en ignorant la plupart du temps leur dimension religieuse. C'est un moyen de refuser d'admettre l'existence de tensions entre communautés, mais aussi d'éviter de s'en prendre à un type de discours extrémiste répandu dans certains milieux musulmans. Les interventions souvent tardives des forces de sécurité laissent parfois soupçonner une certaine tolérance sociale pour les sentiments antichrétiens. Certes, dans la plus grande partie de l'Egypte, les coptes exercent librement leur culte jusqu'à maintenant. Cependant, depuis longtemps, la construction d'églises coptes se heurte à de nombreux obstacles, voire à des réactions violentes. Les procédures d'autorisation sont longues, une distance doit être respectée par rapport aux mosquées - alors que la construction de mosquées ne rencontre aucune difficulté. La visibilité du christianisme dans l'espace public dérange certains milieux. Les tensions des dernières décennies, conjuguées avec la multiplication de signes d'islamité dans la société égyptienne, contribue à modifier les rapports entre communautés, chaque groupe tendant à se replier sur la sienne. Le «moindre malentendu entre coptes et musulmans» peut désormais rapidement générer en actes de violence, observe Christine Chaillot (p. 247). Rien d'étonnant si le mouvement d'émigration s'intensifie parmi les coptes, et pas seulement pour des raisons économiques, même si celles-ci ont sans doute leur part: en octobre 2011, une ONG copte affirmait que 100.000 chrétiens auraient quitté le pays depuis le mois de mars de la même année (Le Temps, 14 octobre 2011) - chiffre invérifiable, mais qui correspond bien à une réalité. Face aux incertitudes qui pèsent sur l'avenir, de plus en plus de coptes envisagent l'émigration. La diaspora copte est aujourd'hui importante: le chapitre V du livre de Christine Chaillot la mentionne, s'intéressant en particulier aux mouvements activistes pour les droits des coptes se développant dans cette diaspora, souvent sur un ton beaucoup plus virulent que celui de l'Eglise - même si celle-ci encourage de plus en plus ses fidèles à faire entendre leur voix. Il est vrai que toute critique venant de l'étranger est perçue négativement dans bien des cercles en Egypte, voire interprétée en termes de complot. Personne ne peut dire avec certitude quelle orientation prédominera en Egypte à la faveur de la nouvelle donne politique: ce n'est pas, en effet, la référence de groupes politiques à l'islam qui nous permet à elle seule de déterminer quelle sera leur attitude envers ces chrétiens, certes minoritaires, mais qui n'ont rien d'un corps étranger dans ce pays, puisque continuateurs d'une tradition ininterrompue antérieure à l'arrivée de l'islam. Depuis 1971, la Constitution égyptienne fait de l'islam la religion d'Etat, et des «principes de la loi islamique» «une source» de la législation et, depuis 1981, à l'initiative du président Sadate, «la source principale» de la législation. Avant le vote sur la réforme de la Constitution, en mars 2011, le patriarche Chenouda avait proposé sans succès la modification de cet article, suscitant un net refus du cheikh de l'Université Al-Azhar, qui considérait une telle modification comme portant atteinte à l'identité égyptienne. Il va sans dire que la présence d'un tel article dans la Constitution, assurément soutenu par la majorité de la population égyptienne, soulève un grave problème quant au statut et à l'identité des coptes. «Les coptes se sentent de plus en plus des citoyens de seconde zone dans leur propre pays», souligne Christine Chaillot (p. 148). Il reste à voir si le système politique issu des bouleversements de l'année 2011 pourrait être l'occasion de nouvelles orientations en matière d'identité nationale et de citoyenneté — mais de puissants courants de fond traversent la société en sens opposé. Entretien avec Christine Chaillot Religioscope - La rédaction de votre livre a été bouclé au début de l'été 2011: neuf mois après, ce que vous y écriviez se confirme-t-il, ou avez-vous observé des développements ouvrant de nouvelles perspectives? Christine Chaillot répondant aux questions de la chaîne de télévision France 24 en octobre 2011. Christine Chaillot - Dans mon livre, j'ai souligné l'importance que les Frères musulmans allaient prendre au niveau politique. C'est ce qui s'est passé. En effet, les Frères musulmans ont largement gagné les élections parlementaires en obtenant 36% de sièges au Parlement. La surprise pour tous fut l'apparition politique et la victoire (inattendue) des salafistes (25%), dont le programme est purement islamiste, et dont le but est d'appliquer la loi islamique (charia). Leurs membres continuent de menacer les chrétiens (même au quotidien). Par exemple, récemment, des islamistes ont chassé des chrétiens de leur propre village dans le Delta. Un salafiste a dit à un prêtre copte catholique qui vient d'ouvrir à Alexandrie un centre pour handicapés chrétiens et musulmans (comme cela est la coutume en Egypte) que son centre serait rasé et qu'on construirait une mosquée sur son terrain non encore bâti. Les salafistes n'étaient pas présents aux funérailles quasi nationales du patriarche Chenouda. Tout cela n'est pas très encourageant. Religioscope - Parmi vos interlocuteurs coptes, à côté des inquiétudes qu'évoque votre livre, recueillez-vous aussi des commentaires optimistes par rapport aux changements qu'ont entraînés dans la société égyptienne les événements du début de l'année 2011? Christine Chaillot - Il est vrai que le gouvernement de transition a fait des efforts, par exemple en reconstruisant quelques églises détruites par des islamistes, aux frais du gouvernement. Le 8 mai 2011, le ministre de la Justice fit savoir que les lois criminalisant les attaques contre les lieux et la liberté de culte ,( et prévoyant jusqu'à la peine de mort,) seraient appliquées immédiatement. Toujours le 8 mai, afin d'apaiser les manifestations des coptes contre les récentes attaques violentes à leur encontre, le Premier ministre Essam Charaf annonça quant à lui qu'on allait créer une loi unifiée pour la construction de lieux de culte dans les trente jours. Les ministres décidèrent alors également de rouvrir toutes les églises qui avaient été fermées en raison de problèmes de permis de construire. Le Premier ministre discuta également avec les autres ministres des résultats d'une enquête qui avait été lancée dans la récente vague de violence contre les chrétiens. Mais tout cela sans résultats concrets à ce jour. Et les attaques contre les coptes ont augmenté après la révolution. Quant au grand imam d'Al-Azhar, il proposa le lancement d'un projet interreligieux positif: la formation d'un conseil appelé « The Home of the Egyptian Family » pour inclure tous les groupes chrétiens et musulmans, un projet bien accueilli par le patriarche Chénouda. Les premières sessions se tinrent en mars 2011 pour la rédaction du texte basé sur deux points principaux : la promotion des valeurs communes à l'islam et au christianisme telles que la vérité et la justice. Mais, le 20 juin 2011, le grand imam confirma son attachement à l'article 2 de la Constitution actuelle, qui fait de la charia la source principale de la législation depuis 1970. Religioscope - Sur le plan politique, la voix des coptes réussit-elle mieux à se faire entendre dans l'Égypte post-révolutionnaire? Christine Chaillot -La voix des coptes s'est fait entendre surtout par le biais de leurs manifestations. Mais ces manifestants n'ont pas d'impact réel sur la vie politique actuelle à proprement parler. Selon ce que m'a dit Jean Maher, secrétaire général de l'Union des organisations coptes européennes pour les droits de l'homme, les coptes ne sont (toujours) pas bien représentés ni au Parlement, ni au Sénat, ni dans la Commission pour la révision de la Constitution. Et l'exode vers l'étranger s'est accentué. Selon lui, la situation des coptes après la révolution a empiré. La voix des coptes au niveau politique reste faible. Il est difficile pour les coptes de s'impliquer politiquement après avoir été écartés et avoir été si peu acteurs depuis soixante ans. Alors que les Frères musulmans se préparaient à agir depuis 1928: après avoir surmonté de nombreuses difficultés, ils ont enfin le pouvoir préparé progressivement mais sûrement. Les coptes se font encore davantage de souci après le décès du pape Chénouda, dont la voix les représentait auprès des plus hautes autorités égyptiennes. Actuellement, de nombreux coptes craignent que la nouvelle Constitution marginalise les minorités, y compris les chrétiens. En effet, le comité qui revoit et prépare cette Constitution est dominé par des islamistes qui incluent des membres du parti des Frères musulmans (Liberté et Justice) et celui des salafistes (Al Nour/La Lumière) qui lui, comme on l'a dit, réclame directement que l'Etat égyptien soit dirigé par la loi islamique (charia). En fait, l'Eglise copte et d'autres groupes se sont retirés pour protester contre cette domination islamique, et une cour de justice a fait stopper le travail de la Commission. Comment, dans ces conditions, espérer qu'à l'avenir les coptes soient reconnus comme des citoyens égyptien ayant des droits égaux? C'est d'ailleurs sur ce concept de citoyenneté égale que tout pourrait se résoudre, comme s'efforce de le dire depuis des années le copte Samir Morcos; après les élections de novembre 2011, ce dernier a été nommé député du gouverneur du Caire, ce qui donne un certain espoir. Quant au copte Mounir abd el Nour, il fut nommé ministre du tourisme par le gouvernement de transition : une fois de plus (comme cela s'est fait pendant des décennies), on a donné à un chrétien un poste sans véritable action politique possible. Religioscope - Si votre livre relève à juste titre des incidents graves qui ont affecté la population copte, ne croyez-vous pas avoir tracé un portrait qui présente une réalité plus dramatique que celle que vivent la majorité des coptes au quotidien, dans l'Egypte de cette année 2012? Christine Chaillot - Les attaques violentes avec morts et blessés ne sont heureusement pas quotidiennes. Quant aux discriminations, elles sont quotidiennes. La grande majorité des coptes se plaint de souffrir de nombreux harcèlements et vexations routiniers, de marginalisations flagrantes ainsi que de discriminations systématiques: pour trouver un logement et aussi un travail, sur leurs lieux de travail, pour leurs promotions professionnelles (y compris exclusions des postes clés), pour éduquer leurs enfants de manière chrétienne, etc. On observe des cas de kidnappings, de mariages et conversions forcées de jeunes filles. Il faut aussi tenir en compte les sentiments de frustration, d'injustice et de blasphème que subissent les coptes. Par exemple, dans la rue ou ailleurs il est très pénible pour les chrétiens coptes très croyants d'entendre leur foi bafouée en se faisant traiter de mécréants; il arrive qu'on leur crache dessus. D'autre part, il semble clair que certains musulmans très radicaux souhaitent la disparition des coptes, qu'ils se convertissent, ou qu'ils quittent le pays. En fait, aujourd'hui, c'est la peur qui domine dans les familles coptes qui ne voient pas quel avenir leurs enfants peuvent avoir en Egypte. Ce qui suscite la peur, c'est qu'on ne sait jamais où et quand des problèmes et des violences peuvent surgir. Il suffit qu'une seule personne mette le feu aux poudres. Et les médias, télévision, chaînes satellitaires Internet chauffent les esprits en continuant d'émettre des discours contre les chrétiens. Les coptes sont mis en danger à cause des pressions d'une islamisation grandissante en Égypte où on leur laisse de moins en moins d'espace. Religioscope - Il y a quelques années, Religioscope avait publié une analyse sur les problèmes de représentation du christianisme et des coptes dans les manuels scolaires égyptiens. Dans ce domaine ou dans d'autres, note-t-on aussi des évolutions positives, ou rien n'a-t-il changé? Christine Chaillot - Vous faites allusion à l'enquête de Wolfram Reiss sur la représentation du christianisme dans les manuels scolaires égyptiens, manuels dans lesquels on passe presque sous silence l'histoire et la culture de la communauté copte. On y décrit un peu l'Église copte orthodoxe, mais seulement jusqu'à la conquête arabe en 640. Reiss disait alors, il y a dix ans: « Nous devons tout faire pour prévenir le choc des civilisations prédit par Samuel Huntington.» Ainsi, selon M. Sayed, «les programmes scolaires aussi sont une illustration de la discrimination». En 2010, le ministre de la Famille et de la Population, M. Mouchira Khattab, admit l'existence du problème, et proposa «des modifications des programmes scolaires d'histoire et de langue arabe, afin de renforcer le concept de citoyenneté». Plus grave est l'islamisation qui a lieu dans les écoles à cause du curriculum obligatoire, comme l'explique Adel Guindy, un écrivain activiste copte résidant à Paris, dans son article intitulé «Talibanisation de l'éducation en Égype»; selon Guindy, ce curriculum islamisé, orienté et endoctrineur et approuvé par le gouvernement, peut générer intolérance et même extrémisme vis-à-vis des nonmusulmans. L'islam y est présenté comme la seule et unique religion digne de ce nom et la seule source de morale. Le 25 avril 2010, l'ex-ministre de l'éducation, Ahmed Zaki Badr, annonça que certains enseignements religieux islamiques, qui dans certaines écoles avaient inspiré l'extrémisme, seraient modifiés au cours de l'année scolaire 2010-2011 ; le nouveau curriculum allait mettre l'accent sur la « morale ». Selon Adel Guiny, rien n'a changé à ce jour. Religioscope - Des milieux favorables à un système politique séculier en Egypte expriment des attentes semblables à celles des coptes. Mais ces attentes rencontrent-elles aussi un écho dans certains secteurs de l'islam égyptien, selon vos interlocuteurs coptes? Christine Chaillot - Ceux qui souhaitent un système politique séculier en Egypte l'ont fait savoir en particulier lors de la création de nouveaux partis politiques avant les élections législatives de 2011, partis favorables à un Etat égyptien civil basé sur une citoyenneté égale pour tous. Ces partis regroupent des musulmans libéraux, démocrates et d'autres Egyptiens non musulmans dont les coptes, tel le Parti égyptien démocrate (Egyptian Democratic Party) ou le Parti Égyptiens libres (Al-Masryen al-Ahrar) cofondé par l'homme d'affaire copte Naguib Sawirès; ces partis ont remporté un certain succès aux dernières élections. Par contre, le parti Wafd qui promouvait l'unité nationale, l'égalité et la laïcité depuis les années 1920 et joua un rôle important en particulier jusque dans les années 1940, a perdu de son pouvoir lors des dernières élections. Des initiatives pour un système politique séculier sont prises. Par exemple, selon ce que m'a dit Sobhy Gress (secrétaire général de l'association Solidarité copte Europe ayant pour président Adel Guindy), en mars 2012, l'association Solidarité copte, qui est représentée aussi aux Etats-Unis, en Australie et en Egypte, a constitué un groupe « Égyptiens pour l'Etat civil », dont la majorité est formée de musulmans et de femmes, Cette association a lancé une pétition, qui remporte un certain succès dans le milieu des musulmans modérés, avec 150 signatures de personnalités. Un site Internet est en formation pour qu'on recueille encore davantage de signatures. Solidarité copte au niveau international travaille de manière générale avec un certain nombre d'Égyptiens musulmans libéraux et pratiquants, pour un système politique «séculier», civil et démocratique basé sur le droit civil et pas religieux, sur la pleine citoyenneté ainsi que sur l'égalité pour et entre tous les citoyens en Egypte. Mais, comme l'a dit Youssef Sidhom (le rédacteur en chef de l'hebdomadaire copte Watani publié au Caire), de nos jours, tout est religieux: les livres à l'école, les médias et aussi la politique. Et après les élections parlementaires de 2011, c'est vraiment ce courant religieux islamiste qui domine. Reste à poser cette question fondamentale et à y répondre : peut-on vraiment désamorcer les tensions religieuses actuelles et comment? D'autre part, c'est le rôle et la responsabilité de l'État, et donc du gouvernement actuel, de faire cesser toute violence et d'appliquer les droits fondamentaux égaux pour tous ses citoyens, via des lois à faire respecter. Avant tout, il faudrait pouvoir changer ces mentalités de haine qui provoquent violences et discriminations en tous genres. Et, ce qui peut paraître paradoxal, depuis la Révolution de 2011, on constate que les violences faites aux coptes n'ont pas diminué, au contraire. Pour le moment, les coptes sentent que tous leurs droits ne sont pas respectés. C'est au prix de la sécurité qu'on peut convaincre les chrétiens de ne pas quitter le pays de leurs ancêtres. En général, et en priorité, il faut donc promouvoir une culture de tolérance et d'égalité. Il faut analyser en profondeur les diverses raisons qui provoquent les luttes religieuses et trouver des solutions concrètes. Dans tous les cas, il faut dénoncer la culture de la haine. Mais changer certaines mentalités, cela paraît très compliqué. Christine Chaillot, Les Coptes d'Egypte : Discriminations et persécutions (19702011), préfacé par Antoine Sfeir (directeur des Cahiers de l'Orient), Paris, L'Œuvre Editions, 2011, 318 p. En mars 2011, Christine Chaillot avait publié un livre parlant, entre autres, de la spiritualité des coptes: Vie et spiritualité des Eglises orthodoxes orientales des traditions syriaque, arménienne, copte et éthiopienne, Paris, Cerf, 2011. 17 avril : Tunisie: Des actes "isolés" d’intégristes, Le président Moncef Marzouki dénonce le harcèlement contre l’Eglise orthodoxe (source APIC) Le président de la République Tunisie, Moncef Marzouki, a dénoncé les récentes agressions contre l’Eglise orthodoxe russe dans son pays. Il a rassuré ses fidèles que "l’accomplissement de leurs rites religieux est garanti en Tunisie". L’église orthodoxe russe de la Résurrection, à l’avenue Mohamed V à Tunis, a prise pour cible à plusieurs reprises par des intégristes islamistes. 18 avril : En Turquie, le timide retour des syriens-orthodoxes Encouragées à demi-mot par le gouvernement, une quarantaine de familles de culture syriaque se sont réinstallées définitivement dans la région du Tour Abdin, au sud-est de la Turquie (La Croix) DELPHINE NERBOLLIER Cours de syriaque dans un village. Mais les conditions de vie restent difficiles pour ce peuple qui fut contraint à un exode massif après la seconde guerre mondiale C’est avec fierté que Yakop Gabriel ouvre les portes de sa fabrique de vin. Situé à la sortie de la ville de Midyat, le bâtiment de pierres de taille se repère de loin. « Nous produisons 150 000 bouteilles par an », explique le quinquagénaire souriant qui souhaite relancer la tradition viticole dans cette région du Tour Abdin, la « Montagne des serviteurs de Dieu », centre spirituel du monde chrétien syrien-orthodoxe. Originaire d’un village proche de la Syrie, Yakop Gabriel est un pionnier. Après vingt-trois années d’exil en Suisse, il est rentré au pays en 2002, en famille. « Nous étions les premiers chrétiens à revenir pour de bon. Nous étions suivis et surveillés. Les difficultés ont été nombreuses mais nous ne regrettons rien. » Après avoir créé une association culturelle, il a été élu au conseil municipal de Midyat et s’apprête à ouvrir un hôtel. « Mon objectif est d’aider les syriensorthodoxes installés en Europe à revenir. Car nous sommes les habitants de cette terre. » La présence syriaque sur ces terres rocailleuses et sauvages est bien antérieure à celle des Kurdes, Turcs et Arabes aujourd’hui majoritaires. Par ses églises et monastères, en ruine ou en état, chaque village rappelle l’importance de cette communauté utilisant la langue du Christ, l’araméen, pour la liturgie et qui, d’après le P. Gabriel Akyüz, de Mardin, comptait près de 60 000 membres dans les années 1970 contre à peine 3 000 âmes aujourd’hui.« Nous étions coincés entre l’armée et le PKK » Le départ de ces chrétiens orientaux, rattachés au patriarche d’Antioche installé en Syrie, a débuté en 1895. Il s’est amplifié lors des massacres de la première guerre mondiale. Après la mise en place en 1942 d’un impôt visant les chrétiens, les problèmes économiques dans les années 1960, et le conflit provoqué par la guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), l’exode s’intensifie dans les années 1980-1990. « Nous étions coincés entre l’armée et le PKK », confirme Saliba Artas, rentré l’an dernier après trente ans passés en Suisse. « Avec l’état d’urgence décrété dans la région, les meurtres non élucidés, ceux qui étaient partis, comme moi, n’ont pas pu rentrer. » Aujourd’hui, les retours ne sont certes pas encore massifs – une quarantaine de familles se sont installées définitivement – mais presque chaque village du Tour Abdin constate le retour de quelques chrétiens, retraités ou couples avec enfants. Sans compter les centaines de vacanciers qui, chaque été, rénovent leurs maisons ou en construisent de nouvelles. « En Suisse, tout était facile » Aziz Demir a joué un rôle moteur dans ce processus. Après vingt et un ans en Suisse, il est rentré en 2006, non seulement avec sa femme et son fils, mais avec neuf autres familles. « Ce fut une décision collective. Rentrer ensemble était plus facile », avoue cet homme, devenu maire du village de Kafro où d’immenses villas de pierres de taille, clôturées, ont surgi du sol. « En Suisse, tout était facile », reconnaît-il, face à une cheminée où trône un crucifix. « Mais cela ne suffit pas lorsqu’on ne se sent pas chez soi. Notre amour de la patrie nous a fait revenir. » Pour ces familles habituées aux standards européens, le changement de vie a été brutal dans cette région rurale, sous-développée, sans système de santé efficace. Dans le village voisin, des cours de syriaque sont dispensés par l’Église, mais le dernier lycée communautaire a fermé ses portes en 1926. Le P. Gabriel Akyüz demande sa réouverture et s’appuie sur le traité de Lausanne de 1923 qui accorde des avantages à des minorités non musulmanes du pays. Pour ce prêtre, le retour d’exilés européens est un phénomène « important ». « Avant, les syriens-orthodoxes se considéraient comme chrétiens dans un pays musulman. Lorsqu’ils sont arrivés en Europe, ils ont développé un sentiment national et ont décidé de rentrer chez eux. Leur identité chrétienne est passée au second plan. » « Faire des procès revient plus cher que la valeur des terrains » Il faut ajouter à cela un retour relatif au calme dans la région. Dès 2001, le premier ministre de l’époque, Bülent Ecevit, appelle les syriaques à rentrer. Ankara redouble alors d’efforts pour entamer les négociations d’adhésion avec Bruxelles. L’état d’urgence est levé et une réforme permet aux habitants de la région d’obtenir des actes de propriété. De nombreux chrétiens font le voyage pour obtenir ces fameux sésames mais la déception s’impose face aux confiscations de terres jugées non exploitées. « Ma famille possédait 60 hectares , nous n’en avons plus que dix » explique Lahdo, 75 ans, revenu d’Allemagne en 2004. « Faire des procès revient plus cher que la valeur des terrains et gagner contre le ministère des forêts relève du rêve. » Ce vieil homme plante toutefois des pastèques sur l’une de ses parcelles « confisquées », au pied de sa nouvelle villa. « Notre avenir est lié à celui du pays » Malgré ces différends, Ankara a timidement soutenu ce phénomène de retour par une aide immobilière. Les fondations non musulmanes ont aussi obtenu le droit de récupérer certains biens confisqués et, autre première, un syriaque a été élu député en juin 2011. Longtemps absents de la scène politique, les syriensorthodoxes ont fait entendre leur voix dans l’actuel travail constitutionnel. Toutefois, face aux fantasmes qu’éveille dans cette région très conservatrice l’idée d’un afflux de chrétiens, la communauté refuse de trop rendre publics ces retours.« Notre avenir est lié à celui du pays et à la résolution ou non du conflit kurde » note le maire de Kafro, Aziz Demir. « Nous voulons être traités comme n’importe quel citoyen de Turquie. Si demain nous obtenons nos droits, les gens rentreront. » Attendre des réformes d’Ankara ? Kenan Karatas, le maire de Yemisli qui a vécu trente-sept ans à Istanbul, est pressé. Après la rénovation de l’une des deux églises du village, il cherche un prêtre, veut ouvrir un café et compte convaincre dix familles de s’installer définitivement. Leurs maisons, toutes neuves, les y attendent. 17-18 avril : En Egypte, à Mansourah, colloque universitaire sur l'avenir du système constitutionnel égyptien Information de Wagdi Sabète, professeur de droit à la Rochelle, d’un colloque en Égypte- Faculté de droit, Université El Mansourah, sur l'avenir du système constitutionnel égyptien. Les recommandations de ce colloque, selon ses organisateurs, seront soumis au Constituant lors de la préparation du projet de la Constitution. Il assurera la coordination avec l' université organisatrice. 18 avril : PÉNINSULE ARABIQUE : détruire les lieux de culte chrétiens? Cf Aide à l’Eglise en détresse (http://www.aed-france.org/actualite/peninsule-arabiquedetruire-les-lieux-de-culte-chretiens/) Le grand mufti, Sheikh Abdul Aziz bin Abdullah al-Shaikh, figure religieuse la plus importante du royaume d’Arabie Saoudite et responsable musulman le plus influent de la péninsule arabique, a décrété, le 12 mars dernier, qu’il « était nécessaire de détruire toutes les églises de la région. » Cette « fatwa » était édictée en réponse à la question d’une délégation koweïtienne venue interroger le grand mufti sur ce que prévoyait la charia pour empêcher la construction d’églises et d’édifices religieux non-musulmans, une question actuellement débattue au Parlement du Koweit. Sheikh Abdul Aziz bin Abdullah, dont le décret a été largement diffusé dans le monde arabe et sur la chaîne « al-Jazeera », a fondé sa décision sur un « hadith » rapportant que sur son lit de mort, Mahomet avait déclaré qu’il ne « devait pas y avoir deux religions dans la Péninsule ». En tant que président du Conseil Suprême des oulémas, ainsi que du comité permanent pour la recherche scientifique, le grand mufti a adressé son décret à l’ensemble des pays du Golfe. De son côté, le capucin suisse Paul Hinder, vicaire apostolique d’Arabie du Sud, basé à Abu Dhabi, ne souhaite pas jeter de l’huile sur le feu en réagissant trop fort face à la fatwa du haut responsable religieux saoudien. Il compte toutefois sur le gouvernement pour discrètement rehausser le niveau de protection des chrétiens. Plusieurs millions de travailleurs chrétiens vivent dans cette région et contribuent à sa prospérité. La plupart d’entre eux viennent d’Inde, des Philippines, d’Egypte, de Corée, mais on compte également nombre d’expatriés des pays occidentaux appartenant à de nombreuses dénominations chrétiennes. 18-21 avril : En Roumanie, à Iasi, Conférence sur RELIGION AND POWER RELATIONS IN CENTRAL AND EASTERN EUROPE, organisée par ISORECEA avec Petre Andrei 19 avril : Visite en France de Mgr Casmoussa, archevêque syro-catholique de Mossoul en Irak cf France catholique (http://www.france-catholique.fr/Visite-enFrance-de-Mgr-Casmoussa.html) A l’occasion de la parution de son livre « Jusqu’au bout » (Ed. Nouvelle Cité), Mgr Casmoussa, archevêque syro-catholique de Mossoul en Irak, sera en France pour une série de conférences entre le 20 mai et le 5 juin 2012 (Paris, Nantes, Strasbourg, Grenoble, Marseille…), en partenariat avec L’Œuvre d’Orient. Rencontre avec une figure peu commune : archevêque, auxiliaire patriarcal, penseur, écrivain, journaliste, directeur d’un journal, parfait polyglotte, il a traversé des coups d’Etat et des guerres, vécu une occupation et frôlé la mort lors de son enlèvement en janvier 2005 en Irak. Q : Qu’en est-il de la vie des chrétiens d’Orient en Irak aujourd’hui ? Mgr C. : Depuis 2005, date des premiers grands attentats contre notre communauté, il ne se passe pas une semaine sans qu’un chrétien ne soit menacé, enlevé ou assassiné ; sans qu’une église soit attaquée, saccagée, incendiée. Nous avons dû quitter Mossoul. L’arrivée des Américains a généré un courant islamiste qui s’est intensifié depuis. Cependant, si ce courant se réclamait, ou se réclame encore de l’Islam, je suis convaincu que l’Islam n’est souvent qu’un alibi pour ces groupes avant tout opportunistes et maffieux. Q : Vous regrettez Saddam Hussein ? Mgr C. : Je ne regretterai jamais Saddam Hussein. J’ai seulement la nostalgie de la sécurité relative qui régnait dans les années où il était au pouvoir. L’Occident nous a débarrassés d’un dictateur pour le remplacer par des dizaines d’autres qui agissent comme lui, sinon de façon pire, qui ne défendent que leurs intérêts personnels ou tribaux. L’invasion occidentalo-américaine a mis notre pays en coupe réglée. Il y avait pourtant bien d’autres moyens pour faire tomber la dictature que de nous envoyer des chars et des avions de combat. Les conservateurs et les affairistes américains ainsi que les extrémistes israéliens ont en fait le projet de morceler le Proche et le Moyen-Orient, de démembrer les pays en de multiples petits royaumes, faibles et manipulables, afin de mieux dominer. Q : Vous voyez une responsabilité de l’Occident ? Mgr C. : J’aime l’Occident ! Et même si en tant qu’Oriental, je me sens plus proche de mon frère arabe ou kurde musulman, que de mon frère chrétien occidental, j’aime l’Occident et son sens poussé de la démocratie. Je ne nie même pas que ma culture est semi-occidentale, la structure de ma pensée discursive est plutôt occidentale. De l’Occident, j’apprécie son libre arbitre et son respect de l’individu. Mais ces valeurs que l’Occident professe, il ne les exporte pas vraiment chez nous. J’ai même déjà entendu, lors de voyages en Europe ou sur le continent américain, que la démocratie n’était pas applicable au monde arabe. Q- Et ce n’est pas vrai ? Mgr. C. : La démocratie est une valeur universelle. Elle n’est ni occidentale, ni orientale. La démocratie ce n’est pas seulement une majorité électorale, mais la possibilité pour chacun de faire entendre sa voix dans les décisions qui engagent son pays Egaux en droits et en devoirs, chaque citoyen, même issu d’une communauté minoritaire mais possesseur de la nationalité du pays où il vit, devrait avoir le droit de voter et de s’exprimer librement, de pouvoir aussi choisir sa religion ou d’en changer, selon son désir, sans subir de persécution. Q- Croyez-vous à l’émergence d’un Islam modéré acceptant de partager des responsabilités d’Etat avec des non musulmans, des chrétiens par exemple ? Mgr C. : J’y crois ! Au fil de l’histoire, je constate que les dictatures n’ont jamais le dernier mot ! Sur les réseaux sociaux, on voit grossir un courant d’intellectuels musulmans, des citoyens lettrés qui défendent une citoyenneté commune, un vivre ensemble, un partage des pouvoirs, une égalité de chances entre les communautés et les sexes. Il faut encourager et mettre en avant ces visionnaires. L’Occident devrait s’attacher à défendre ces réformateurs musulmans, les aider à diffuser leurs idées. Lors du synode des évêques catholiques d’Orient à Rome en octobre 2010, j’avais insisté pour que l’on appuie ce courant ouvert sur la citoyenneté civile, à l’écoute des autres religions et prônant le développement d’un véritable partenariat islamo-chrétien. Q- Pourtant lorsqu’on écoute les chrétiens d’Orient, très peu croient pourtant à ce partenariat avec les musulmans. Mgr C. : Sans doute ! Mais non sans raison. Les chrétiens ont tellement été échaudés. Ils ont subi tant de massacres. C’est un pari risqué que de croire à ce partenariat. Mais un pari qui vaut la peine d’être tenté. Ou alors il faut tirer un trait définitif sur notre présence en Orient. Minoritaires, nous n’avons pas les moyens de résister autrement que par nos idées et idéaux. Q- Les chrétiens ont donc encore un rôle à jouer en Orient ? Mgr C. : Absolument ! Notre présence est capitale pour le développement des pays arabes. Nos écoles, nos institutions universitaires, nos penseurs, nos jeunes, éduqués et formé, continuent de rayonner en Orient. La bourgeoisie musulmane envoie toujours du reste leurs enfants dans nos établissements. Nous avons les moyens d’apporter notre contribution à développer une pédagogie du dialogue, d’engendrer des espaces de rencontres, afin de construire de véritables démocraties. Q - Vous ne désespérez jamais ? Mgr C. : J’ai traversé des périodes noires. Connu des moments où je me suis coupé des autres, où j’ai dû m’isoler pour ne pas transmettre mon désespoir. J’ai vécu des moments où je demandais au Christ de me faire : « sentir que j’étais encore aimé ! » Et puis je surmontais, je dépassais, trouvant les ressources et la force de sortir de l’impasse. La Croix fait partie de l’existence humaine. Il faut la supporter, et continuer coûte que coûte à croire à la supériorité de la vie. Croire que malgré tout ce qui se passe de dramatique, chrétiens et musulmans vivront encore ensemble, demain, sur cette terre d’Irak. Nous sommes là depuis 2000 ans. Si au nom de notre antériorité, les musulmans doivent nous accepter, de notre côté, nous devons tenir compte de leur 1 400 ans de présence en Irak pour persister à croire que le partenariat est possible. 19 avril : Mgr Gollnisch, qui a visité la Terre-Sainte, a partagé au micro de RCF ses impressions : En ces temps de Pâques la Paix au Proche Orient. A la lumière de Pâques nous devons nous dire que la Paix est urgente. (à la lumière de Pâques nous devons nous dire que la Paix est urgente) "De Jérusalem, comment ne pas entendre de manières très forte, les paroles que tous les chrétiens du monde ont entendu ce derniers dimanches, dans la bouche même du Christ "Que la Paix soit avec Vous". Depuis Jérusalem, on ressent peut être de manière plus forte et plus tragique cette absence de paix, dans la région même où le Christ a mené son existence humaine. Il me semble qu'il devient plus qu'urgent qu'une initiative importante soit prise, peut être une conférence internationale, pour véritablement établir les conditions de la Paix. Il me semble que la guerre n'est jamais quelque chose d'irréversible et les conflits ne sont jamais non plus irréversibles. Nous devons donner l'Espérance de la Paix aux peuples du Proche-Orient. Et à la lumière de Pâques et au moment aussi où notre pays prend des décisions politiques importantes, nous devons nous dire que la Paix est urgente, qu'elle est possible et qu'elle est une question de volonté. Je souhaite qu'il y ait des prophètes qui se lèvent, au nord ou au sud de la Méditerranée pour prendre des initiatives au service de la Paix. Les populations n'en peuvent plus de ces conflits permanents, il est temps que tout cela cesse." 20 avril :A Genève, de 19h30 à 21h00, Université de Genève, Bastions, salle B 112, l'Unité d’arménien de l’Université de Genève et l'Union Arménienne de Suisse ont l’honneur de vous convier à une présentation exceptionnelle de “Houshmadyan », Un projet dédié à la mémoire et à la vie des villes et des villages arméniens de l'Empire ottoman (www.houshamadyan.com) avec la présence de Monsieur Vahé Tachjian, Docteur en histoire contemporaine de l'EHESS, auteur de La France en Cilicie et en Haute-Mésopotamie. 1919-1933 (Paris 2004) et directeur de Houshamadyan 21 avril : à 16h, à l'Eglise copte de Chatenay Malabry, le père Guirguis et d'autres prêtres, ont célèbré des prières en mémoire du Pape Chenouda III. Un représentant du Ministre de l'Intéreiur ainsi que des délégations de l'Ambassade d'Egypte et d'autres diplomates étaient présents. 23 au 27 avril : A Paris, au Centre culturel égyptien, Liste des films programmés (www.culture-egypte.com) 23 avril :"18 jours"- (2h 05 min), réalisé par: Chérif Aarafa, Kamela Abou Zekra, Marwan Hamed, Mohamed Ali, Sherif El-Bendary, Khaled Marii, Mariam, Abou Aouf, Yosra Nasrallah, Ahmed Alaa 24 avril : "Tahrir 2011"- (1h 30 min), réalisé par: Tamer Ezzat, Ayten Amin, Amr Salama 25 avril :"Vers le centre ville", réalisé par: Sherif El-Bendary ; "Un billet vers la mort", réalisé par: Abdalla Elghoul 26 avril : "Stozad, premier amour", réalisé par: Heba Yosri ; et "A l'intérieur et à l'extérieur de la chambre", réalisé par: Dina Hamza 27 avril : "41 jours", réalisé par: Ahmed Abdel Aziz ; "Un habitant de la ville". réalisé par: Adham Elsherif 24 avril : En Syrie, à Homs, les syriaques orthodoxes ne peuvent toujours pas prier dans l'église de leur évêché, où personne ne reste en permanence. La plupart des habitants du quartier d'al-Hamidiyyé, où se trouve l'église Notre Dame de la ceinture de cet évêché, église non touchée, ont fui à Tartous. Le 21 avril, un obus est tombé sur l'église syriaque catholique. Le quartier dit des Arméniens à Homs est plus calme: les gens y sont restés et y prient dans l'église syriaque. L'évêque syriaque orthodoxe de Homs, avec celui de Jaziré, commencent à faire des collectes pour les ouailles de Homs: muni d'une bulle du patriarche invitant les syriaques de par le monde à venir en aide aux syriaques de Homs. Le patriarche Zakka est allé en Suisse, à Arth, pour la consécration du monastère syriaque orthodoxe le 23 avril, après les travaux de rénovation.. /cf Père Roger, [email protected]) 24 avril : liturgie à la cathédrale arménienne de Paris à 15h ; puis manifestation en souvenir du génocide arménien 25 avril : Conférence-débat organisée par Le Kiosque Citoyen à 18h30, à l'Institut de Gestion de Rennes, 11, rue Jean Macé, 35700 RENNES, Amphi 1, (Bus : Ligne1,9 : Guéhenno) Jean-Paul GOUREVITCH. Expert international en ressources humaines, spécialiste des migrations et de l’Afrique où il conduit des missions depuis 1987 pour divers organismes: Ministère des Affaires Etrangères et Européennes, Union Européenne, UNESCO, Banque Mondiale, divers cabinets et ONG parle de « La croisade islamiste. L'islamisme, le pire ennemi de l'islam ? » L'islamisme, qu'il ne faut absolument pas confondre avec l'islam, est depuis une dizaine d'années un phénomène qui se développe en France et dans le monde. Il y a aujourd'hui sur la planète 1, 6 milliard de musulmans dont 280 millions vivent aujourd'hui dans des pays gouvernés ou gangrenés par l'islamisme. Bien que très minoritaires et divisés en factions rivales, les islamistes constituent une menace grandissante pour le monde musulman et au-delà pour l'ensemble des pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique et d'Europe. Ce qui se passe aujourd'hui en Libye, en Egypte, en Tunisie, en Somalie, au Nigéria ou au Mali ne peut qu'en augmenter le nombre et en vivifier l'action. En France même, sur les quelques 7,5 millions de musulmans que compte la france, entre 70.000 et 160.000 se rattachent plus ou moins explicitement à la mouvance radicale. Ceci ne signifie pas que la France abrite des dizaines de milliers d'apprentis terroristes car la plupart de ces islamistes privilégient l'exemple, la persuasion pacifique voire l'intimidation plutôt que la violence manifeste. Mais il suffit de quelques groupes décidés autour desquels s'agglomère une nébuleuse de jeunes révoltés contre les injustices de l'ordre du monde et qui estiment n'avoir plus rien à perdre pour mettre un pays à feu et à sang comme l'ont montré des évènements récents. Qui sont ces islamistes? Que veulent-ils? De quels moyens logistiques et financiers disposent-ils? Quelle est la capacité des sociétés républicaines à les combattre? Comment la communauté musulmane dont ces islamistes donnent une image très négative qui nourrit l'islamophobie et les amalgames peut-elle résister à cette pression? C'est à cette question qu’il est important de répondre. 25 avril : La fête patronale de la cathédrale patriarcale Saint-Georges du Phanar (www.orthodoxie.com 25 avril) « Nous vous remercions pour avoir fait ce pèlerinage à notre mère Église. Considérez-la toujours avec révérence, avec amour, priez pour sa stabilité, et soyez-lui reconnaissants pour ce qu’elle a offert au peuple grec et à l’Église orthodoxe à travers les siècles, et ce dans des conditions qui n’ont pas été toujours les meilleures. Recevez la bénédiction de Dieu, venez et revenez dans les lieux saints et sacrés de notre peuple ». C’est par ces paroles que le patriarche oecuménique Bartholomée a salué la foule des pèlerins qui étaient venus le 23 avril à l’église patriarcale Saint-Georges au Phanar à l’occasion de sa fête patronale. La liturgie était concélébrée par les métropolite Germain de Tranoupolis, Théolèpte d’Iconium et Elpidophore de Prousse. 26 avril : Des dizaines de milliers de Turcs musulmans sont venus vénérer l’icône miraculeuse de saint Georges sur l’île des Princes (www.orthodoxie.com) Cette année encore, des dizaines de milliers de Turcs musulmans se sont rendus au monastère de Saint-Georges, sur l’île des Princes (à une quinzaine de kilomètres d’Istanbul) pour commémorer la fête du saint, le 23 avril. Des queues interminables se sont formées devant le monastère pour vénérer l’icône miraculeuse du saint. Le nombre des visiteurs a atteint cette année les 150.000, la fête du saint coïncidant avec le jour de l’indépendance de la Turquie, qui est chômé. Il est caractéristique que, jusqu’à ce qu’ils soient parvenus devant l’icône, les musulmans observent le silence, tandis qu’ils écrivent leur vœux (santé, travail, maladie, etc.) sur des petits papiers qu’ils jettent dans une boîte destinée à cet effet. 26 avril : A propos d’une nouvelle violation des droits de la population orthodoxe des territoires occupés de Chypre (www.orthodoxie.com) Le département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou a publié, le 23 avril, la déclaration suivante suite à l'interdiction de célébrer la liturgie pascale dans la presqu’île de Karpassia (partie occupée de Chypre) adressée à l’évêque Christophe de Karpassia: " Le département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou a été informé de ce que le 15 avril 2012, fête de la sainte Pâque, l’évêque Christophe de Karpassia, hiérarque de l’Église orthodoxe de Chypre, n’a pas été admis à célébrer l’office pascal pour ses fidèles résidant dans l’enclave de la presqu’île de Karpassia sur le territoire occupé de Chypre. Le 12 mars 2012, son nom avait été inscrit par les autorités occupantes dans la « stop-liste », signifiant l’interdiction de passer la ligne de démarcation séparant la partie nord de Chypre de l’autre partie de l’île. Depuis 2008, l’évêque Christophe a régulièrement été empêché de célébrer la liturgie et de visiter ses fidèles. La discrimination permanente des chrétiens vivant dans l’enclave de Karpassia a entraîné une diminution de cette population de 20 000 habitants en 1974 à 447 aujourd’hui. L’atteinte à la liberté religieuse dans cette région a été fixée dans les documents d’organisations européennes et internationales. Cette énième violation des droits des habitants orthodoxes de Chypre suscite une profonde inquiétude dans l’Église orthodoxe russe. De toute évidence, ces agissements s’inscrivent non seulement contre les normes du droit international, mais créent également des difficultés supplémentaires dans le processus du règlement de la question chypriote. " 28 avril – 6 mai: Voici le programme du festival international du film oriental de Genève (FIFOG), Versoix, Lausanne: http://www.fifog.com/IMG/pdf/AL-PROGRAMME_FIFOG_20012.pdf 29 avril : à 8h, à la radio France Culture dans Foi et Tradition, Jean-François Colosimo : chrétiens d'Orient, une altérité indispensable. http://www.franceculture.fr/emission-foi-et-tradition-jean-francois-colosimochretiens-d-orient-une-alterite-indispensable-2012Avril : Bulletin de la Crypte (Rue Daru) n° 402, avril 2012, p. 20. Eloge au défunt patriarche Chenouda III, par Christine Chaillot Le 17 mars 2012, un communiqué des évêques orthodoxes de France (www.aeof.fr) annonça la naissance au Ciel du 117ème primat de l’Eglise copte orthodoxe, Chenouda III, élu à la tête de cette Eglise en 1971 : "Le monde chrétien fait ainsi ses adieux à un grand pasteur de renommée internationale et une des plus grandes figures chrétiennes du XXe siècle." Malade depuis plusieurs années, il subissait, entre autres, des dialyses régulières. Le patriarche Chenouda était avant tout un père spirituel charismatique. Ses discours étaient toujours profonds et compréhensifs pour tous. Il a laissé de nombreux écrits spirituels dont certains traduits en anglais et en français. Pasteur proche de son peuple, prédicateur averti, et grand connaisseur des Evangiles et de la Bible, il donnait chaque mercredi soir en la cathédrale du Caire un commentaire spirituel, après avoir répondu aux questions que les milliers de fidèles lui envoyaient écrites sur de petits papiers. Deux semaines avant son décès, il y parla encore une dernière fois. J’ai eu le privilège de faire sa connaissance au printemps 1981 et de pouvoir parler avec lui par la suite à différentes reprises. En 1981, j’étais en pleine recherche spirituelle et pas encore orthodoxe. Je me souviens lui avoir posé des questions théologiques de base, par exemple : qui sont le Père, le Fils et le Saint Esprit ? Il me donna alors un Evangile en anglais et m’indiqua simplement les passages à lire devant lui à haute voix. Il ne fit aucun commentaire, mais il me donna alors la Parole de Dieu vivante, en direct. Il était un père du désert moderne et vécut à deux reprises dans une grotte, en ermite. Il me dit une fois que ce fut alors le temps le plus heureux de sa vie. Il quitte aujourd'hui son Eglise, à un moment crucial alors que l'Egypte passe des moments difficiles qui suscitent inquiétudes et interrogations quant au devenir de cette nation et particulièrement de la communauté copte, qui constitue environ 10% des 8o millions d’Egyptiens, la plus nombreuse Eglise du Moyen-Orient. Il fut pendant quatre décennies au service de son Eglise. Il avait réagi plusieurs fois sous Sadate, en particulier en 1980, lorsqu’on annonça que la charia devenait LA source principale de la Constitution égyptienne. En septembre 1981, Sadate l’envoya en résidence surveillée dans son monastère de Saint Bichoï au Wadi Natroun, à mi-chemin entre le Caire et Alexandrie, où il fut n’eut plus de contact avec son ses fidèles pendant près de quatre ans, jusqu’au 1er janvier 1985. Les contacts entre Moubarak et l’Eglise copte connurent aussi des temps difficiles, de même qu’avec le gouvernement militaire actuel de transition. Mais il s’agissait chaque fois de parler de l’unité de l’Egypte, et de trouver un modus vivendi aussi pacifique que possible, ce qui est le sort des minorités chrétiennes dans des pays à majorité musulmane. Les violences et attaques qu’ont connues les coptes depuis les années 1970 se sont poursuivies après la révolution de janvier-février 2011, la plupart du temps alors de la part des salafistes, des islamistes qui se sont montrés violents face aux coptes et qui ont gagné 25% des sièges au Parlement égyptien en novembre 2011 et forment à présent une majorité de plus de 60 % avec les Frères musulmans. C’est dire que l’avenir des chrétiens en Egypte ne sera sans doute pas facile. Le défunt patriarche laisse derrière lui une communauté religieuse inquiète. Les coptes d’Egypte demandent en particulier qu’on reconnaisse leurs pleins droits de citoyens égyptiens. Prions Dieu pour la paix éternelle du patriarche Chenouda et pour l’élection du futur patriarche. Pour un album photos du pape Chenouda, http://www.youtube.com/watch?v=5FDdr3gVw00&feature=related voir : Mai : Sources d’Arménie : Leur dernier livre est à présent paru : Saint Servatius d’Arménie, Premier évêque de Maastricht. Sur les traces d’un évêque évangélisateur des peuples germaniques et du nord de l’Empire romain Sur Radio Ayp, les émissions seront consacrées aux Sources d’Arménie et leur action, selon le calendrier suivant : Le samedi 12 mai à 9 h 45 avec rediffusion le dimanche 13 mai à 12 heures ; Le samedi 19 mai à 9 h 45 : Présentation du livre Pélerins d’Arménie, saints d’Occident ( rediffusion le dimanche 20 mai à 12 heures) ; Le samedi 26 mai à 9 h 45 : Présentation des livres sur Grégoire de Tallard et Servatius de Maastricht (rediffusion le dimanche 27 mai à 12 heures) ; Leur troisième module de formation sur la civilisation arménienne, est prévu le 12 mai 2012, au domaine de Lyon Saint-Joseph. Les prochains cours de la chaire d’aarménologie de l’Université catholique de Lyon auront lieu le jeudi 31 mai de 17h à 19h, salle Tixeront (escalier A). Les mercredis de mai et juin : séminaire de Bernard HEYBERGER 15h – 17h, Salle 114, EPHE, BÂTIMENT LE FRANCE : 190, AVENUE DE FRANCE - 75013 PARIS - 1ER ÉTAGE, HISTOIRE DES CHRÉTIENS D’ORIENT (16È – 20È) 2 mai : Stefan Winter (Université du Québec à Montréal), Les chrétiens/dhimmis dans la région de Lattaquié-Antioche au 18e siècle. 9 mai : Benoit Ellerbach (Paris IV/ ENS) Rafik Schami, écrivain syrien d'expression germanophone, un médiateur entre Orient et Occident 16 mai : Giancarlo Casale (University of Minnesota), Conquest, Conversion and Cartography: The Great 16th-Century Debate over Ottoman Imperial Identity. 23 mai : Zakaria Hilal (INALCO)Aux origines de la controverse islamo-chrétienne 13 juin : Stefan Knost (Deutsches Orient-Institut, Beyrouth), Les émeutes de 1850 et leur répercussions sur la perception (et la création) de l'espace confessionnel à Alep 20 juin: Mathieu Grenet (Washington Universtiy, Saint-Louis), Enseignement, philologie et polémique : Salomon Negri, un Damascène dans la République des Lettres, fin XVIIe-milieu XVIIIe siècle. 2 mai : Aethiopica: International Journal of Ethiopian and Eritrean Studies went online at: http://journals.sub.uni-hamburg.de/aethiopica Alsterterrasse 1 20354 Hamburg Deutschland, Tel.: +49-40-428387729/7730 http://www1.uni-hamburg.de/ethiostudies¨¨ 3 mai : Une série de rencontres exceptionnelles en France avec Mgr Basilios Georges Casmoussa, ancien archevêque syro-catholique de Mossoul (Irak), à l’ occasion de la parution de son livre sur les Chrétiens d’Irak. Conférence-débat : "Un vivre ensemble islamo-chrétien est-il possible ?" (cf. France catholique) Archevêque, auxiliaire patriarcal, penseur, écrivain, journaliste, directeur d’un journal, parfaitement polyglotte, Mgr Casmoussa a traversé des coups d’Etats, des guerres, vécu une occupation et frôlé la mort lors de son enlèvement en janvier 2005 en Irak. 4 mai : A 21h, à Paris, au Centre culturel de l’Ambassade d’Egypte, Conférence de Mr Amr El Chobaky, Politologue, Député au parlement égyptien, Membre du Conseil National des Droits le l’homme et journaliste, conférence sur le thème : « L’Egypte au seuil des élections présidentielles Une lecture autour de la situation politique actuelle ». 6 mai : à 9h30, à la télévision TV France 2, émission sur le pape Chenouda avec les pères Guirguis Louca, Mouss al amba Bichoy et Christine Chaillot http://programmes.france2.fr/les-chemins-de-lafoi/index.php?page=article&numsite=42&id_rubrique=44&id_article=32973 choix : « Chrétiens Orientaux » ou http://www.pluzz.fr/chretiens-orientaux-2012-05-06-09h30.html « Hommage au Pape Chenouda III, patriarche de l’Eglise Copte Orthodoxe » Le Pape Chenouda III est décédé le 17 mars dernier. Des dizaines de milliers de fidèles coptes orthodoxes ont participé à ses obsèques au Caire. En France la communauté lui a aussi rendu un hommage le 21 avril dernier. Chenouda III a gouverné l’Eglise pendant 40 ans. Ce chef religieux a marqué l’Egypte. Il a développé l’Eglise Copte Orthodoxe en diaspora, notamment en France. Le P. Guirguis Lucas, le P. Moussa Anba Bishoy et Christine Chaillot (spécialiste de l’Eglise Copte) reviendront sur la personnalité du Pape, et à l’heure où se préparent les élections de son successeur, sur les besoins de l’Eglise aujourd’hui. 9 mai : A Genève, à 20h, au Centre Boniface, rue du Mail, réunion des amis du monastère de Mar Moussa en Syrie, au nord de Damas, et informations sur la situation à Mar Moussa, à Homs et à Qariatayn. 9 mai : de 16H30 à 19H00, conférence au Parlement Européen à Bruxelles intitulée "Les Chrétiens dans la Monde Arabe - Un an après le Printemps Arabe". Brussels 16:30-19:00 Seminar on "Christians in the Arab World: One year after the Arab Spring", Seminar in cooperation with the Members of the European Parliament from the Group of the European People's Party (EPP, Christian Democrats), European Conservatives and Reformists Group (ECR) and COMECE 16.30 : Welcome Speeches by Jan Olbrycht MEP (EPP Group), Konrad Szymanski MEP (ECR Group), Father Joe Veila Gauci (COMECE) 16:40: Session I: Presentation of reports on Christians in the Arab World Chair: Jan Olbrycht MEP (EPP Group), with Berthold Pelster, Church in need, Esther Kattenberg, Open Doors International, Brian J Grim, Pew Forum on Religion and Public Life Debate with MEPs: Mario Mauro (EPP Group) Invited guests: Patrizia Toia (S&D Group), Pat Gallagher (ALDE Group) 17:40: Session II: Testimonies by witnesses concerning the practice of Religious Freedom in the Arab World Chair: Konrad Szymanski (ECR Group), with Dimyanos Kattar, former minister of financial affairs in Lebanon, Dr Cornelius Hulsman, Egypt, Mgr. Samir Nassar, Archeveque Maronite de Damas, Syria, Fr Pierbattista Pizzaballa, Custody of the Holy Land Jerusalem Debate with MEPs Struart Stevenson (ECR Group) Invited guests: Gianni Pittella (S&D Group) and Hanu Takula (ALDE Group) 18:30: Session III: Presentation of the Lebanon Conference Report by Mgr Piotr Mazurkiewicz, General Secretary of COMECE 10 mai : Débat historique en Egypte entre les deux candidats principaux (Amr MOUSSA_Mohamed ABOU EL FOUTOUH ) à la Présidentielle a lieu sur ON TV, à 20h, une "première" en Egypte et le monde arabe. Jean maher Élection présidentielle égyptienne de 2012 cf Wikipédia Le Conseil suprême des forces armées, qui assure l'intérim, a annoncé que l'élection présidentielle aura lieu à l'issue de la période de transition de six mois, au mois de septembre 2011. Le premier tour aura lieu les 23 et 24 mai et le second tour est prévu pour les 16 et 17 juin1. Le 10 mai 2012, pour la première fois de l'histoire du pays, a lieu un débat télévisé entre les deux principaux candidats à l'élection présidentielle : Amr Moussa et Abdel Moneim Abou El-Fotouh. 23 candidats se sont officiellement présentés. Amr Moussa, ex-secrétaire général de la Ligue arabe, s'est déclaré candidat le 27 février 2011. Abdel Moneim Aboul Fotouh est un ancien membre des Frères musulmans. Il a été exclu de son organisation le 19 juin, en raison de l’annonce de sa candidature5. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Élection_présidentielle_égyptienne_de_2012) 10 mai : Syrie : "Construire l’avenir en éduquant ensemble les enfants de toutes les confessions" (Fribourg/Homs, 9 mai 2012 (Apic) et http://www.oeuvre-orient.fr/page-syrie-construire-l-avenir-en-eduquantensemble-les-enfants-de-toutes-les-confessions-941.html) Père jésuite Ziad Hilal, Homs, Syrie (Photo: JacqueB"Nous voulons construire l’avenir du pays en éduquant ensemble les enfants de toutes les confessions", confie le Père Ziad Hilal, jésuite de passage en Suisse. Pour le religieux jésuite, les responsables politiques, tant au niveau du régime en place que de l’opposition, sont irréconciliables. "Ils sont jusqu’au-boutistes et ne cherchent que le pouvoir. Autant alors mettre l’accent sur la nouvelle génération!" Avec l’arrivée des observateurs de l’ONU et le cessez-le-feu en vigueur depuis le 12 avril dernier, les combats sont théoriquement suspendus, mais les accrochages font encore tous les jours des victimes. "La décision de cesser la lutte ne pourra venir que d’une décision politique bien fondée afin de sauver le pays", affirme le religieux qui vit au cœur de Homs, une métropole industrielle de plus d’un million d’habitants dans le centre-ouest de la Syrie. Le Père Ziad – qui vivait avec le Père Frans van der Lugt, à la Résidence des Père jésuites de Homs, dans l’ancien quartier chrétien de Bustan al-Diwan, aujourd’hui vidé de sa population chrétienne (sauf quelques familles), s’est déplacé dans le quartier d’al-Adawya/al-Nouzha. La violence vient de tous les côtés Le jeune jésuite - il a été ordonné prêtre le 30 juillet 2010 à Damas – s’abstient de toute prise de position partisane, car, relève-t-il, la violence, pour le moment, ravage la ville de Homs. "Moi, je suis pour la paix, je ne m’occupe plus de politique. Ma priorité, outre l’aide humanitaire aux populations qui souffrent de la situation, se porte sur l’éducation des enfants: nous devons former une nouvelle génération et l’éduquer afin de faire baisser la tension interconfessionnelle. Il faut la sensibiliser à l’esprit d’ouverture aux autres…" En effet, remarque le religieux, les préjugés entre les communautés sont tenaces. "Dans cette société patriarcale, les gens sont peu ouverts, on ne se fréquente pas hors du groupe… Je veux favoriser le dialogue horizontal entre les gens, afin qu’ils se connaissent et se comprennent. C’est seulement ainsi que l’on peut bâtir l’avenir de ce pays". Les combats dans la partie Est-Centre et Nord de la ville de Homs ayant provoqué le déplacement des habitants, les écoles sont fermées depuis plusieurs mois dans ces "quartiers chauds". Les enfants ne vont plus en classe et demeurent cloîtrés à la maison, en regardant la télévision ou écoutant les bavardages des adultes. "Qu’ils soient chrétiens, sunnites ou alaouites, on ne fait aucune différence" Le Père Ziad a donc décidé d’engager de jeunes diplômés universitaires sans travail pour donner classe à ces enfants. Il salarie actuellement plus de 30 éducateurs pour son école, qu’il a baptisée "Centre éducatif Saint-Sauveur". Elle est située à côté de l’église du même nom (qui a reçu une bombe, il y a un mois, causant un trou dans le toit). "C’est un rayon de lumière dans cet enfer, une grande espérance… Nous scolarisons déjà 150 enfants et dans quelques jours, nous rêvons d’arriver à 200 élèves. Qu’ils soient chrétiens, sunnites ou alaouites, on ne fait aucune différence". Les enfants sont également nourris: le Père leur fournit du lait, des sandwichs, des fruits. Actuellement, il distribue, avec un groupe de religieux et de jeunes, grâce aux dons venus de Caritas, de l’Oeuvre d’Orient et de bienfaiteurs, des paniers d’aliments pour un millier de familles à Homs et dans les villages de la campagne aux alentours de la ville. Depuis juillet 2011, les combats font rage dans certains quartiers, transformés en champs de bataille, où les bâtiments ne sont plus que ruines. Les rues remplies d’ordures et de débris, coupées par des barrages de la dite "Armée syrienne libre" (ASL) ou par des barrages de l’armée officielle, sont un véritable no man’s land que personne n’ose pénétrer. Cela rend la vie et la circulation assez difficiles: "Pour aller de notre maison d’al-Nouzha à la résidence des jésuites de Bustan al-Diwan, en temps normal, le trajet se fait à vélo en quelques minutes. Maintenant, je dois faire un immense détour en voiture, pour éviter d’entrer dans le champ de bataille. Plus personne ne passe directement, car la rue est prise pour cible. Avec le Père Frans, nous avons décidé de rester, quoi qu’il arrive, car ce sont les gens, surtout les enfants qui comptent. Personnellement, je me fiche de mon avenir, je vis le moment présent. C’est vrai que j’ai frôlé la mort à plusieurs reprises, mais j’ai l’habitude. De toute façon, c’est Dieu qui me sauve!", lance-t-il dans un excellent français. Les médias sont des facteurs de division et de haine Le Père Ziad ne craint pas de passer des quartiers contrôlés par l’armée syrienne à ceux qui sont tombés aux mains des rebelles. S’il a confiance dans l’avenir, il ne cache cependant pas une certaine crainte de voir les extrémistes prendre le dessus. Les médias ne sont pas en reste pour semer la division et la haine entre les communautés: "Les chaînes TV et les journaux sont devenus des agents instigateurs d’un parti contre un autre. Il n’y plus d’objectivité et la vérité a déserté l’image, l’écriture et la voix". Le visage démographique de la ville a changé: les chrétiens sont partis. Depuis le début du conflit, Homs a pris un autre visage, marqué par les changements démographiques qui risquent d’être inéluctables: les quartiers de Bustan alDiwan, al-Hamidiyyé et al-Arzoun, qui formaient autrefois des zones chrétiennes, se sont vidés de leurs habitants. "Il y avait à Homs peut-être 150’000 chrétiens. Plus de 80% sont partis à cause des combats, vers les montagnes, dans la ’Vallée des chrétiens’, à Damas, à Alep…" Le voisinage de ces quartiers a maintenant changé, les maisons abandonnées par les chrétiens sont désormais vides et ouvertes à tout vent. Cela va créer une situation difficile, car il n’y a plus aucune autorité pour régler les conflits qui vont immanquablement surgir. 11 mai : Damas, Syrie, le 10 mai (United Press International) Des hommes armés ont entrepris le jeudi 10 mai d’expulser toutes les familles chrétiennes du village de Al Qastal Al Borj dans la province syrienne de Hama. (http://www.france-catholique.fr/DES-HOMMES-ARMES-CHASSENT-TOUSLES.html) Une source locale parmi les habitants a dit à United Press International que « des hommes armés takfiristes de la région ont pénétré dans le village et ils nous ont sommé en nous menaçant de dégager nos maisons et d’abandonner le village en ne prenant que ce nos bras pouvaient emporter. » La source a ajouté qui a préféré ne pas révéler son nom que les hommes armés « ont maîtrisé toutes les maisons du village comme ils ont investi l’église et l’ont transformée en quartier général pour eux ». Le village de Al Qastal Al Borj est situé dans la province de Hama et est rattaché à la circonscription de Al Ziyara dans la partie Nord de la plaine de Al Ghab (42 kms de Saqalbiyeh) qui relève du département de Saqalbiyeh (48 km au Nord Ouest de Hama), elle rassemble près de 10 familles chrétiennes. 11 mai : En Syrie, des agitateurs islamistes libyens et turcs à Alep cf AED (http://www.aed-france.org/actualite/syrie-des-agitateurs-islamistes-libyens-etturcs-a-alep/) Alors que l’attentat du 10 mai dans la capitale syrienne a fait 55 morts et plus de 300 blessés, le vicaire apostolique latin d’Alep, Mgr Giuseppe Nazzaro, dénonce la présence d’agitateurs libyens et turcs qui ont provoqué l’assaut de l’armée syrienne contre l’Université d’Alep, causant la mort de quatre étudiants, le 2 mai dernier. Il explique que les militants islamistes étrangers tentent depuis des mois de soulever les universitaires d’Alep, dans le but de susciter la violence dans cette ville qui est la seule encore épargnée par les affrontements entre le régime et les rebelles. « Alep est la seule ville qui ne s’est pas soulevée contre Assad » Le religieux franciscain ne vit qu’à 150 mètres de l’Université, et a vu de ses propres yeux l’assaut des forces syriennes contre les quelque 1500 manifestants défilant contre le régime de Bachar al-Assad. Selon les témoins, les soldats ont pourchassé les étudiants dans les résidences de l’Université et arrêté plus de 200 d’entre eux. Pour éviter d’autres incidents, les autorités ont fermé le campus jusqu’à la fin de l’année académique. « Alep est la seule ville qui ne s’est pas soulevée contre Assad », rappelle l’évêque, mais s’il y a bien eu quelques manifestations ces derniers mois, « les gens ne veulent pas de violence ». Il relève que des militants islamistes ont tenté de pousser les jeunes à adopter un comportement inconsidéré et dangereux « dans le but de créer un climat de violence et de chaos dans la ville. Cela menace tout le monde« . Mgr Nazzaro explique que la ville d’Alep est sous haute tension depuis les incidents sanglants du mercredi 2 mai dernier. Des médias occidentaux accusés de désinformation Les couvents et les paroisses ont ouvert leurs portes pour accueillir des centaines d’étudiants, musulmans et chrétiens confondus. Le vicaire apostolique estime que la situation est de plus en plus hors de contrôle. La Turquie, la Libye et d’autres pays musulmans envoient des hommes et des armes pour mener la guerre contre le régime du président Assad. « Cela a créé une situation rendant impossible un cessez-le-feu et une réconciliation« . Mgr Nazzaro affirme également que nombre de nouvelles dans les médias occidentaux sont fausses ou « fabriquées », ou ne s’appuient que sur des médias impliqués dans la guerre de l’information, comme la télévision « al Jazeera » et d’autres médias financés par le Qatar et l’Arabie Saoudite, des puissances sunnites qui soutiennent les rebelles 12 mai : A Paris, au Centre culturel de l'Ambassade Egyptienne - 111 Bd St Michel, de 18 à 20h, Wagdi Sabete, professeur spécialisé en Droit Constitutionnel à l'Université de la Rochelle, donnera une conférence-débat intitulée : »Regards sur la situation constitutionnelle en Égypte entre deux élections ». 14 mai : Les chrétiens de Jordanie, à l’écart des tempêtes. Dans une région où les tensions religieuses sont exacerbées, la Jordanie est un pays où les chrétiens sont bien intégrés et où la liberté de culte est assurée. cf La Croix Agnès ROTIVEL et Oeuvre d’orient (http://www.oeuvre-orient.fr/page-les-chretiens-de-jordanie-a-l-ecartdes-tempetes-945.html) « En Jordanie, les chrétiens sont des citoyens, ils ne sont pas considérés comme des dhimmis (1) », affirme haut et fort le P. Hanna Kildani. Ce prêtre, responsable du couvent latin situé à Marj Alhamam, dans la banlieue d’Amman, est un Jordanien chrétien « de souche », né à Karak en 1955 (2). Auteur d’une histoire de la « Modernité chrétienne en Terre sainte », cet érudit est doublé d’un bâtisseur. Grâce à lui et aux dons de la communauté jordanienne, une église de taille majestueuse est en construction, à quelques mètres de là. Mais le chantier, déjà bien avancé, est interrompu, faute d’argent. « Il nous manque un million de dollars » , explique Hanna Kildani, qui ne désespère pas de les trouver auprès de ses bienfaiteurs. Le royaume hachémite fait rarement la « une » des journaux occidentaux. Certes, des manifestations se déroulent régulièrement à Amman depuis janvier 2011, mais elles sont d’une ampleur nettement moindre que dans les pays voisins touchés par le « printemps arabe ». Les opposants réclament des réformes politiques et économiques ainsi que la fin de la corruption. La personne du roi n’est pas attaquée directement, mais ses proches, oui. Tenue d’élections législatives Afin de montrer que le message a été entendu, le roi Abdallah II a nommer, au début du mois de mai, le gouvernement de Fayez Tarawneh, qui avait déjà été premier ministre à la fin des années 1990, et lui a donné pour mission d’adopter les réformes nécessaires à la tenue d’élections législatives d’ici à la fin de l’année. « La Jordanie est dans une phase sensible et critique, mais il n’est pas impossible de la surmonter, a indiqué le nouveau chef de gouvernement. Le “printemps jordanien” sera toujours vert, et non rouge. » « Il est paradoxal qu’un gouvernement conservateur ait été désigné pour mener et promouvoir des réformes, a toutefois commenté Oreib Rintawi, dirigeant du Centre d’études politiques Al-Qods, basé à Amman. La population va avoir du mal à croire qu’il s’agit d’un processus authentique de réforme. Je pense que la Jordanie va connaître dans les mois qui viennent un âpre débat entre le gouvernement et l’opposition, et notamment les islamistes. » Dans ce petit pays, les chrétiens vivent dans une atmosphère sereine, à l’inverse de leurs voisins irakiens (dont un grand nombre, venus de Mossoul et de Bagdad sont réfugiés en Jordanie) et syriens, qui sont soumis à des pressions très fortes. Les chrétiens seraient entre 3,5 à 4 % de la population du royaume. Ils disposent de neuf sièges réservés, sur 80, au Parlement. Deux chrétiens sont appointés par le roi pour siéger au Sénat. Nombre d’entre eux occupent des postes de ministres, depuis 1947. Liberté religieuse garantie Le Royaume garantit la liberté religieuse pour les minorités, chrétienne, druze ou chiite. Cet état découle de la Constitution du 1 er janvier 1952, voulue par le roi Abdallah Ier et promulguée par son fils Talal. Celle-ci proclame que « l’islam est la religion d’État » (art. 2) et que « les Jordaniens sont égaux devant la loi, sans discrimination de race, de langue, ni de religion en ce qui concerne leurs droits et leurs devoirs » (art. 6). Le texte précise que « l’État garantit la liberté (…) de culte (…), dans la limite de sa compatibilité avec l’ordre public ou la moralité » (art. 14). Même si la Loi fondamentale a longtemps été suspendue au profit de l’état d’urgence (19671991), ces principes de tolérance ont toujours été observés par les pouvoirs publics jordaniens. Économiquement, les chrétiens contrôleraient un quart de l’économie du pays. « Une minorité aisée, respectée », explique le docteur Kamel Abu Jaber, directeur de l’Institut royal jordanien d’études interreligieuses, à Amman. Lui-même chrétien, il a été précédemment ministre de l’économie et ministre des affaires étrangères, à l’époque des pourparlers de paix israélo-palestiniens de la conférence de Madrid de 1991. « Nous sommes des chrétiens jordaniens de souche », autrement dit des Bédouins, insiste-t-il, alors que cette communauté est souvent assimilée aux Palestiniens, arrivés en masse en 1948, puis en 1967. « Et nous sommes des Arabes acharnés », ajoute-t-il. Ecoles chrétiennes Kamel Abu Jaber prend soin de préciser que les Églises d’origine étaient orthodoxes, catholiques et orientales (syriennes, chaldéennes, assyriennes, arméniennes). Une mise au point nécessaire, alors que les Églises évangéliques, venues des États-Unis, commencent à s’installer et « ne sont pas très bien vues » . Les chrétiens n’ont pas de raison de quitter la Jordanie, si ce n’est dans l’espoir d’accéder à de meilleures opportunités professionnelles. Élevés dans des écoles chrétiennes fréquentées aussi bien par les chrétiens que les musulmans, ils vont souvent poursuivre des études supérieures à l’étranger, afin d’augmenter leurs chances de trouver un emploi, dans les pays anglophones ou dans les pays du Golfe. Les Jordaniens chrétiens regardent toutefois avec inquiétude les événements de Syrie. « La situation est très grave, lâche Kamel Abu Jaber. Après la fuite des chrétiens d’Irak, le départ des chrétiens de Palestine, que va-til advenir de ceux du Liban, et surtout de ceux de Syrie, si d’aventure le régime de Bachar Al Assad devait tomber ? » Dans le bouleversement créé par les révoltes arabes, il souligne l’importance du rôle de l’Institut royal jordanien d’études interreligieuses, qui entend « promouvoir le dialogue entre les trois religions du Livre ». Pourquoi ne pas prendre la Jordanie comme un exemple de « pluralité sociale et religieuse, une mosaïque du Proche-Orient ? » , suggère-t-il. Des foyers chrétiens bien enracinés - Les chrétiens de Jordanie représentent entre 3,5 % et 4 % de la population. Les orthodoxes orientaux sont les plus nombreux, mais il y a également des catholiques orientaux et latins, des anglicans et des protestants. Ils sont essentiellement établis à Amman, Salt (nord), Madaba (sud) où une université catholique a ouvert ses portes en 2011. Une communauté ancienne subsiste également à Karak. Shatana (nord) est un village intégralement catholique. - Le royaume se veut à la pointe du dialogue islamo-chrétien. Trois ans après une première rencontre à Rome, c’est là, à Al-Maghtas, au sud d’Amman, que s’est déroulée en novembre 2011 la seconde édition du Forum islamo-catholique, sur le thème : « Raison, foi et personne humaine, perspectives chrétiennes et musulmanes ». Cette rencontre a réuni des clercs, des savants et des penseurs de 18 pays à l’invitation du prince Ghazi Bin Muhammad Bin Talal. La délégation catholique était conduite par le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. (1) Dans la tradition musulmane, le statut de « dhimmi » prévoit à la fois la protection et l’infériorité juridique des chrétiens et des juifs. (2) Archevêché sous l’empire byzantin, Karak fut un centre urbain important au moment des croisades et de la dynastie des Ayyoubides. Elle abrite le célèbre château des croisés, le « krak des Moabites ». 16 mai : Nouvelles à la suite du décès du pape Shenouda (Posted in Décès du Pape Shenouda III, News on mai 17, 2012 http://blogcopte.fr/) Lors de son intervention du 16 mai 2012, Amba Bakomious, représentant le Saint Synode, annonce que de grands travaux vont être entrepris au sein du monastère de l’Amba Bichoy, où sa Sainteté le Pape Shénouda III est inhumée. Ces démarches ont été entreprises suite aux incidents qui ont eu lieu parmi les foules innombrables qui viennent rendre hommage au défunt. Des architectes ont été sollicités afin de construire un nouveau lieu de recueillement, l’objectif étant d’ordonner et discipliner les visites. On évoque également la construction d’une librairie où seront disponibles des écrits et paroles du Pape Shénouda III. En ce qui concerne les nominations des personnalités susceptibles de succéder au Pape Shénouda III, les règles sont appliquées rigoureusement. Les lois autorisent un allongement des concertations selon la volonté des membres du concile si ce dernier n’est toujours pas en mesure de proposer une liste de candidat valide. Ainsi, les noms définitifs des nominés seront communiqué le 26 mai (et non le 16 comme il était prévu), ce qui, de plus, laisse le temps au Synode de venir à bout des contraintes administratives. Par ailleurs, les noms de certaines personnalités spirituelles et politiques sont énoncés comme membres actifs aux élections du nouveau Pape, parmi eux, le Pape de l’Eglise Ethiopienne orthodoxe qui a été vivement sollicité pour prendre part aux discussions. Malgré ce retard dans le processus d’élection, Amba Bakomious nous invite à rester positif comme nous l’a appris le Pape Shénouda III, ravive notre confiance dans les choix du Seigneur et nous demande de ne pas croire les pronostics et opinions extérieures aux annonces officielles du concile. 16 mai : En Égypte le père Shidom travaille à la transition démocratique. Son projet : repenser la société, l'avenir de l’Égypte et créer des structures capables de s'opposer aux extrémismes religieux. Une vidéo KTO Père ShidL'association el Nadha, fondée par les jésuites et accompagnée par le Père William Sidhom, accueille l'élite intellectuelle et artistique du Caire. Son projet : repenser la société, l'avenir de l'Egypte et créer des structures capables de s'opposer aux extrémismes religieux. Mais elle ne se contente pas de réfléchir ; c'est avec l'art (peinture et théâtre de rue) qu'elle fait tomber les interdits et encourage le dialogue, en cette période de transition démocratique. (http://www.oeuvre-orient.fr/page-en-gypte-le-pere-shidom-travaille-a-latransition-democratique-948.html) 17 mai : à Genève, Chambésy, Journée de la fraternité ortodoxe avec participation de tous les orthodoxes de Suisse des différentes juridictions 18 mai : Les chrétiens d’un village syrien y reviennent après en avoir été chassés de la part de “takfiristes” de l’organisation Al Qaeda. Cf Damas, Syrie 18 mai, UPI ( http://www.france-catholique.fr/Les-chretiens-d-un-villagesyrien.html) Une partie des familles chrétiennes chassées par des hommes armés « takfiristes » du village Qastal Al Borg de la province de Hama au centre de la Syrie y sont revenues ce vendredi après que des forces de sécurité du régime se soient déployées aux alentours et après une réunion qui rassembla les habitants de ce village avec ceux des villages alentour, de confession musulmane, qui ont réprouvé l’incident. Le curé du village Père Georges Hosh a dit à United Press International dans une communication téléphonique « nous avons prié aujourd’hui avec les habitants du village après que ceux qui en avaient été chassés la semaine passée de la part d’étrangers y soient retournés ». Il ajouta que les villages des alentours (musulmans sunnites et alaouites) ont exprimé leur réprobation et leur forte condamnation à un tel incident. Une source parmi les habitants du village avait dit à UPI le 10 mai courant que des « des hommes armées takfiristes de la région s’étaient présentés au village et nous ont réclamé, menaces à l’appui, d’évacuer nos maisons et de quitter le village avec ce qui était entre nos mains ». La source avait ajouté, préférant alors ne pas révéler son nom, que les « hommes armés s’étaient emparés des maisons de tout le village, et que de même ils avaient réquisitionné l’église pour en faire leur quartier général ». Le prêtre Hosh a dit que les hommes armés qui avaient occupé le village « sont venus de Turquie à travers le passage de Darkoush et qu’ils sont des étrangers appartenant à l’organisation Al Qaeda de Tunisie, de Libye et du Pakistan et qu’ils avaient des Syriens étrangers à la région. Il ajouté qu’ils « ont enlevé le fils du maire du village Nazem Khashifeh et qu’ils ne l’ont libéré qu’après qu’il aie payé une rançon d’une valeur de 200 000 Livres syriennes (soit 3000 $). Les familles de Qastal Al Borg sont Khashifeh et Rahmeh et Shatouhi, qui sont des grecsorthodoxes et sont rattachés ecclésiastiquement au diocèse de Lattaquieh mais administrativement ils relèvent du gouvernorat de Hama. Le village de Qastal Al Borg est situé dans la province de Hama mais des villages de Hallouze et Al Ghassaniyeh sont rattachées à la région administrative de Ziyarah dans la partie nord de la plaine de Ghab à 42 km de Sqaylbiyyeh, au Nord-Ouest de Hama, qui compte 10 familles chrétiennes résidentes et presque le double dispersées à Mhardeh, Sqaylbiyyeh et Lattaquieh. UPI tous droits réservés (http://arabic.upi.com/News/2012/05/...). Que se passe-t-il au village de Dmeyneh ? Dmeyneh est un petit village entièrement chrétien sur la route Homs-Qusayr. Un poste des forces de l’ordre loyalistes est situé sur la route principale à l’entrée du village. Pour la première fois depuis le début des évènements, ce village a été jeudi la cible de bombardements venant de la part des groupes armés dissidents sévissant à Qusayr. Un obus de mortier s’est abattu sur une maison tuant sur le coup Hanna Skandafi, 60 ans, son neveu, le jeune Georges Skandafi, 14 ans ainsi qu’ une voisine Jessica Layyous, âgée de 13 ans. Parmi les sites de l’opposition syrienne nous venons de découvrir celui du "réseau syrien pour les droits de l’homme" (www.panet.co.il/online/artic... qui est un site immatriculé en Israël -sic !- . Il se joint à la pléïade des cacophonies médiatiques tendancieuses. Il assure que le village de Dmeyneh a été la cible des forces gouvernementales. Une source du village que nous avons contactée par téléphone nous a assurés que les tirs visaient plutôt les forces gouvernementales positionnées à l’entrée du village. Par ailleurs vingt familles chrétiennes de Qusayr sont réfugiées à Dmeyneh. Elles ont été ébranlées par l’incident meurtrier d’avant-hier. Où aller ? Vox Clamantis. 19 mai - 2 juillet : Exposition des photographies de Cécile Massie à l’iReMMO, 5, rue Basse des Carmes, Paris 5e (métro Maubert Mutualité) Tèl : 01 43 29 05 65 – www.iremmo Une vocation à l'hospitalité et au dialogue interreligieux La Syrie est au cœur de l’actualité internationale ; le dialogue islamo-chrétien une nécessité là-bas comme ici. Le monastère est situé à 90 km au Nord-Est de Damas, dans les hauteurs de la chaîne montagneuse du Qalamoun. Sa Communauté monastique, de rite syriaque catholique, baptisée al-Khalil (qui signifie l’Ami de Dieu, titre biblique et coranique d’Abraham), a été fondée en 1991 par le père Paolo Dall’Oglio. Les moines et moniales y vivent au quotidien une vocation au dialogue islamo-chrétien qui s’est construite concrètement autour de trois piliers : prière et spiritualité / travail manuel / hospitalité sans condition. Tout au long de l’exposition, cette hospitalité, ce mélange des cultures et des religions apparaissent en filigrane. Les deux premiers axes décrivent le monastère et son quotidien. Dans le troisième axe, l’accent est particulièrement mis sur la visite amicale et curieuse de groupes de musulmans syriens. Photographe amateur, Cécile Massie, bordelaise de 28 ans, a partagé la vie de la communauté al-Khalil, de décembre 2009 à mai 2011 en tant que volontaire de solidarité internationale envoyée par la Délégation Catholique pour la Coopération. 20 mai : Le printemps syrien, Témoignage d'un religieux français par Mgr Philippe Tournyol du Clos, archimandrite grec-catholique Melkite, Damas, (http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=31072) La paix en Syrie pourrait être sauvée si chacun disait la vérité. De retour à Damas en ce mois de mai 2012, il me faut bien constater qu’après une année de conflit, la réalité du terrain ne cesse de s’éloigner du tableau catastrophiste qu’en imposent les mensonges et la désinformation occidentale. Le mois de février a marqué un coup d’arrêt aux provocations des islamistes radicaux. Les troubles, en majorité circonscrits à Hamma et à Homs, auraient d’ailleurs été plus vite résorbés si la pression internationale n’avait freiné l’intervention de l’Armée. Les zones frontalières de la Turquie , de la Jordanie et du Liban – par lesquelles s’infiltrent les mercenaires – restent encore sensibles. Dans la capitale, ce que l’on appréhende le plus sont les voitures piégées et les attentats à la bombe, la plupart du temps, le fait de kamikazes alléchés par l’appât du gain, le désir du paradis d’Allah, ou bercés du rêve sunnite de la fin des alaouites au terme de 40 ans de règne et l’avènement de Jésus au haut du minaret, accompagné du dernier prophète Al Mahadi pour le Jugement dernier. Il faut dire et redire que l’idéologie fanatique est d’importation étrangère et que la Syrie n’a jamais été confrontée à un cycle de manifestations/répression, mais à une déstabilisation sanguinaire et systématique par des aventuriers qui ne sont pas syriens. Cette information, qui va à l’encontre des journaux et des reportages télévisés, l’ex-ambassadeur de France, Éric Chevallier, n’avait eu de cesse de la faire entendre à Monsieur Juppé ; mais le ministre français refusa toujours de tenir compte de ses rapports et falsifiait sans vergogne ses analyses pour alimenter la guerre contre la Syrie. Nos lecteurs ont encore en mémoire l’invitation du Patriarche maronite à Paris, Sa Béatitude Bechara Raï, par Nicolas Sarkozy qui, s’étant renseigné sur le nombre des chrétiens au Liban et en Syrie, lui proposa de les installer en Europe. La réponse indignée et courageuse du haut prélat qui prit la défense de Bachar Al-Assad – et qui devait, selon le protocole, être décoré de la légion d’honneur – lui valut d’en recevoir l’écrin de la main sèchement tendue de l’ex-président français. Arrivée à Damas L’on respire à Damas un autre air qu’on voudrait nous le faire croire partout ailleurs. Certes, depuis quatre mois, dans la banlieue, les voitures piégées ont fait de sanglants dégâts ; plusieurs fanatiques suicidaires se sont fait exploser dans la foule d’innocentes victimes. L’on entend parfois, la nuit, des échanges de coups de feu, c’est l’armée qui veille à la protection des habitants et parvient souvent à empêcher les attentats meurtriers. Ces jours-ci, deux minibus bourrés de TNT ont explosé simultanément selon un schéma terroriste désormais classique. Toujours disposée à proximité d’une cible d’intérêt stratégique, la première charge est destinée à semer la panique et à attirer le plus grand nombre d’intervenants pour déclencher la seconde explosion. Cette fois-ci, c’était le Quartier Général du contre espionnage syrien, où avaient été détenus les étrangers pris les armes à la main et que les salafistes projetaient de faire évader. Leur tentative échoua mais se solda par un bilan terrible : 130 morts (dont 34 chrétiens), 400 blessés et autant de logements endommagés. La consternation est générale, le chagrin indescriptible et les nombreuses funérailles déchirantes. Pourtant, en ce mois de Marie les églises abondamment fleuries se remplissent chaque soir et j’ai vu les mosquées bondées le vendredi à midi ; la concentration de la prière aux Omeyyades évoquait pour moi celle des coptes en Égypte ; tandis que les espaces verts sont régulièrement envahis par des familles heureuses de se retrouver pour des piqueniques qui se prolongent tard dans la nuit. Le peuple syrien est un peuple simple et enjoué. Malgré l’insécurité et les dramatiques difficultés économiques engendrées par les sanctions internationales (l’inflation de la livre syrienne, l’anéantissement total du tourisme, la croissance du chômage et la cherté grandissante des denrées de base), la vie continue normalement. Les chrétiens vivent en paix Bien que partageant avec leurs congénères, l’inquiétude générale, les chrétiens avouent volontiers qu’ils ne se sont jamais sentis aussi libres par le passé. Ils attribuent ce sentiment à la pleine reconnaissance de leurs droits lors de l’accession à la présidence de la famille Assad. Certains s’estiment même mieux traités aujourd’hui qu’à l’époque où ils étaient pris entre les deux feux des partisans opposés de De Gaulle et de Vichy. Un ami damasquin évoque pour moi le souvenir de son grand-père qui, suivant une coutume alors répandue, avait échangé le sang d’une légère blessure faite à la main avec celui d’un cheikh musulman pour devenir frères de sang ; il me confie : « Les ennemis de la Syrie ont enrôlés les Frères Musulmans dans le but de détruire les relations fraternelles qui existaient depuis toujours entre les musulmans et les chrétiens. Pourtant, à ce jour, ils n’y sont pas parvenus : ils ont même provoqué une réaction contraire et rapproché comme jamais auparavant tant les communautés que les individus. » Petit rappel historique. La conquête de la Syrie par les Arabes (636) n’a jamais été sanglante. À Damas, tandis que les chrétiens byzantins tentaient de leur résister, les chrétiens syriaques leur ouvraient les portes de la ville et leur offraient spontanément leurs services pour construire des habitations. Sait-on que pendant 70 ans, chrétiens et musulmans prièrent ensemble dans l’Église Saint Jean-Baptiste ? Quand celle-ci fut devenue trop petite, sur la demande des musulmans, elle devint la Mosquée des Omeyyades (705) que l’on admire encore aujourd’hui ; et pour dédommager les chrétiens, les musulmans leur construisirent les quatre premières églises damascènes. La première impression qui me frappe est donc de retrouver Damas pareille à elle-même, son charme désuet, ses souks hauts en couleurs aux effluves d’épices, l’animation égayée des ruelles de la vieille ville et sa circulation qui n’a rien à envier à celle du Caire ; dans les quartiers verdoyants des bords du Barada, les restaurants sont pleins. La seconde, c’est la dignité et la modestie du petit peuple de la rue : guère de mendicité, d’apitoiement ou de plainte de la part des pauvres qui fourmillent pourtant et cachent bien leur misère derrière leurs murs lézardés. On n’imaginerait jamais ici personne dormant dans la rue, comme à Paris. Sur le terrain L’Armée n’est intervenue que plusieurs mois après le commencement des événements. L’insurrection s’est caractérisée par une cruauté d’une sauvagerie oubliée en Syrie depuis les massacres de 1860 où 11’000 chrétiens furent assassinés par des fanatiques mahométans encouragés par les ottomans. Les Turcs d’alors étaient pires que les salafistes d’aujourd’hui. Petite évocation historique. Qui se rappelle qu’en 1859, la maladie du ver à soie avait provoqué la disparition de sa culture tant en Chine qu’en France ? Seule la Syrie avait échappé au fléau. (Le brocart, inventé par la famille Boulad avait déjà conquis le monde). Or tous les soyeux syriens étaient chrétiens. Il n’en fallut pas plus pour que le gouvernement français du Second Empire « suggère » à l’occupant ottoman de provoquer – par musulmans exaltés interposés – les troubles sanglants que l’on sait et la persécution contre les chrétiens qui se solda par l’expatriation de tous les soyeux vers la France et le rachat à bas prix de leur production. Un militaire, actuellement sous les armes au sud du pays, me fait part de sa stupéfaction quand il s’est trouvé affronté à des combattants qui n’étaient pas syriens mais étrangers, et me rapporte quelques faits surprenants dont il a été témoin : « Quand nous avons commencé à nous battre, nous avons trouvé en face de nous des Libyens, des Libanais (mercenaires sunnites de Saad Hariri), des Qatari, des Saoudiens et, bien sûr, des Al Qaeda. Quand nous avons fait des prisonniers, nous avons constaté que beaucoup d’entre eux ne parlaient pas l’arabe, c’étaient des Afghans, des Français, des Turcs ». Chacun s’attend, ici, à des révélations de nature à mettre en porte-à-faux bien des pays. Parmi ces étrangers, me dit-il, « bon nombre d’entre eux ne savent pas où ils sont : on fait passer les Libyens par le Golan à proximité de la frontière israélienne pour leur montrer le drapeau israélien et les convaincre qu’ils sont bien sur la route de Gaza où ils vont combattre avec leurs frères musulmans… À Homs, a été arrêté un Libyen persuadé de se trouver en Irak pour combattre les Américains. » Près de la frontière israélienne, de nuit, des voitures télécommandées bourrées d’explosifs ont pu être interceptées, exemple parmi d’autres des interventions sporadiques de commandos qui traversent chaque jour les frontières jordanienne, israélienne, libanaise et turque. Homs, ville martyre À Homs, il est faux de dire que les alaouites centralisent dans leurs mains tous les pouvoirs ; au nombre de 24, les notable comptent 18 sunnites, 4 chrétiens et 2 alaouites. Homs a toujours été la ville du pays la plus peuplée de chrétiens. Ceux-ci occupaient à 98% deux quartiers, Bustan El Diwan et Hamidieh (le Vieux Souk), où se trouvent toutes les églises et les évêchés. Le lacis de ses ruelles et les nombreux passages souterrains rouverts pour la circonstance ne permirent pas aux mercenaires d’y pénétrer avant la reprise de Baba Amro. Le spectacle qui s’offre maintenant à nos yeux est celui de la plus absolue désolation : l’église de Mar Élian est à demi détruite et Notre-Dame de la Paix saccagée (près de laquelle on a trouvé plusieurs personnes égorgées) est encore occupée par les rebelles. Les maisons, très endommagées par les combats de rue sont entièrement vidées de leurs habitants qui ont fui sans rien emporter ; le quartier d’Hamidieh constitue encore aujourd’hui le refuge inexpugnable de bandes armées indépendantes les unes des autres, fournies en armes lourdes et en subsides par le Qatar et l’Arabie Saoudite. Tous les chrétiens (138’000) ont pris la fuite jusqu’à Damas ou au Liban ; ceux qui n’y avaient pas de parents se sont réfugiés dans les campagnes avoisinantes, chez des amis, dans des couvents, jusqu’au Krak des Chevaliers. Un prêtre y a été tué ; un autre, blessé de trois balles dans l’abdomen, y vit encore ainsi qu’un ou deux autres, mais ses cinq évêques se sont prudemment réfugiés à Damas ou au Liban. On dit que les chrétiens amorcent un timide mouvement de retour. Aujourd’hui, mis à part quelques coups de feu nocturnes, la ville a retrouvé le calme. C’est le cas d’Arman, quartier où les alaouite sont aussi proportionnellement plus nombreux que dans les autres villes, où l’on peut circuler en voiture. Quant au quartier sunnite, on peut y pénétrer (même un étranger, s’il est accompagné d’un sunnite), mais c’est à ses risques et périls car les tireurs isolés ne sont pas rares. Les magasins sont fermés et les destructions impressionnantes. Je trouve étrange de n’apercevoir dans toute la ville aucune présence militaire, aucun soldat en armes. Ceux-ci se contentent d’en contrôler les accès et d’occuper des casernes, à l’extérieur. Les villages chrétiens de la campagne d’Homs Puisqu’on n’est pas éloigné de la frontière du Liban, les points de contrôle et les barrages sont nombreux, ainsi que le mouvement des véhicules de l’armée loyaliste. Du haut de ses sept ans, Jacques s’époumone auprès de moi : « Dieu protège l’armée ! » ; je le verrai ce soir prier pour elle comme il le fait chaque jour avec ses frères et sœurs. Dans le village chrétien où je passe les nuits, les grand-mères se font un devoir de porter de la nourriture aux soldats. Un habitant me confie : « Si l’armée quitte notre village, nous risquons d’être égorgés. Si la répression sauvage dont l’accusent vos médias était réelle, pourquoi les militaires seraient-ils les bienvenus dans nos villages ? ». Ils sont, j’ai pu le constater de mes yeux, sous la protection attentive des troupes fidèles au Président Bachar. Pourtant, le jour de l’Ascension, une roquette est arrivée dans le jardin, heureusement sans faire de dégâts, mais l’explosion a terrifié les enfants. Le village, pour la première fois, a été la cible de trois RPG dont l’un a provoqué la mort d’un grand-père et de ses deux petits enfants (14 et 13 ans). La campagne jouit donc d’un calme très relatif. On entend des échanges de tirs, la nuit : c’est que nous ne sommes qu’à une quinzaine de kilomètres de la frontière libanaise. Douze personnes qui se rendaient à Kafr Nam en minibus ont été kidnappées contre rançon. Un autobus a été mitraillé sur la route. Au village, un cousin a été enlevé quelques heures, le temps de lui voler son taxi (habilité à passer la frontière libanaise). Tout cela relève d’actions isolées des bandes armées. Rappel des faits récents… On se souvient que pendant huit longs mois, les Homsiotes avaient réclamé l’intervention de l’Armée, qui se refusait à prendre le risque d’atteindre la population civile. Après avoir essayé sans succès de s’établir à Daraa, (près de la frontière jordanienne), puis à Idleb (près de la frontière turque) dont ils furent également délogés, les opposants au régime avaient choisi Homs pour sa proximité avec le Liban, comme Quartier Général. Dès lors, on ne compta plus les exactions et les crimes d’une férocité tout-à-fait étrangère au comportement syrien. Pour exemple, l’enlèvement de 200 alaouites, en août de l’an dernier, afin de les égorger pour la fête de l’Aid al-Adha. En provenance du Liban, un armement sophistiqué considérable, suffisant pour approvisionner toute la rébellion, avait été stocké dans le quartier de Baba Amro autoproclamé Émirat Islamique Indépendant. De nombreux combattants y avaient d’ailleurs été enrôlés de force, sous menace d’éliminer leur famille. Parmi des atrocités sans nom, on a retrouvé les corps de 48 jeunes hommes égorgés parce qu’ils voulaient rendre les armes ; c’est ce que m’a personnellement raconté un survivant qui avait perdu dans cette circonstance son père et ses deux frères. Il faut savoir que, pour le fanatique sunnite extrémiste, égorger son ennemi manifeste sa fierté d’être en Guerre Sainte ; et c’est un acte de vertu qu’il offre aux yeux d’Allah. Lorsque des terroristes veulent vérifier l’identité religieuse d’un suspect, s’il se dit chrétien, ils lui font réciter le Je crois en Dieu et le laissent partir (les chouans l’exigeaient en latin). S’il se dit ismaélite, il lui est demandé de donner les généalogies qui remontent à Moïse. S’il se dit sunnite, ils exigent qu’il récite une prière dont les alaouites, eux, ont retiré un passage. Les alaouites n’ont aucune chance de s’en tirer vivant. Nombre d’entre eux ont été kidnappés sur simple présentation de leur carte d’identité ; quand des chrétiens l’ont été, c’était par erreur. Depuis les temps immémoriaux, en effet, les chrétiens vivent en paix dans les quartiers sunnites et alaouites, heureux de leur présence. Toujours au contact avec la population, Bachar Al-Assad (dont on sait que la mère a été l’élève d’un collège de Latakieh tenu par des religieuses) s’est rendu personnellement sur place après les événements et a promis de reconstruire les quartiers martyrs. Le dessous des événements Que l’on nous permette de revenir quelque peu sur les événements d’Homs présentés par la presse française et internationale à la honte du « barbare » Bachar El-Assad. 9 février 2012. Après épuisement de toutes les tentatives de médiation, l’Armée loyaliste syrienne donne l’assaut à « l’Armée syrienne libre » qui s’était emparé du quartier de Baba Amro et avait pris ses habitants en otage. Lorsqu’au terme de batailles qualifiées de « répression sanguinaire » par la presse internationale, les Forces gouvernementales vinrent à bout des rebelles, une partie d’entre eux trouva refuge dans le labyrinthe du quartier chrétien, tandis que les derniers éléments armés de l’Émirat prenaient la fuite, en massacrant les chrétiens des deux villages qu’ils traversèrent avant de trouver refuge au Liban. Mais qu’advint-il des journalistes-combattants de l’émirat islamique autoproclamé ? Deux y trouvèrent la mort, Marie Colvin et Rémi Ochlik qui furent identifiés sur des vidéos par les ambassadeurs de France et de Pologne, en tenue de combat. Le « photographe » Paul Conroi appartenait à une agence de renseignement britannique ; Édith Bouvier était entrée clandestinement en Syrie aux côtés des rebelles. Elle, qui aurait dû tomber sous le délit d’immigration illégale, osa à l’époque manipuler la compassion des téléspectateurs français en réclamant la création d’un « couloir humanitaire », se faisant la porte-parole d’Alain Juppé qui cherchait par là à exfiltrer les mercenaires de l’Armée Syrienne Libre et leurs instructeurs occidentaux. D’autres éléments laissent à imaginer que l’envoyée du Figaro Magazine travaillait pour la DGSE. La veille de l’assaut final, s’échappant nuitamment les dits journalistes gagnèrent le Liban où ils furent récupérés à un point de passage illégal par l’ambassadeur de France à Beyrouth, Denis Pietton, le même qui avait insolemment pris position contre Sa Béatitude Bchara Raï, trop bacharisé à son goût. Sous le faux prétexte de visiter les alentours de Baalbek, à l’est du Liban, le diplomate avait rejoint le nord de la Bekaa , (région frontalière limitrophe de la province de Homs) avec une équipe sécuritaire française. Là, il récupérait les exfiltrés français ; comme, en vertu de la Convention de Vienne, les voitures diplomatiques ne peuvent être perquisitionnées, le convoi ramena les agents français à l’ambassade, au nez et à la barbe de la police. La frontière évanescente du Liban L’Armée Nationale syrienne renforce son dispositif pour empêcher les infiltrations. Mais des combattants étrangers se regroupent toujours aux frontières turque et jordanienne ; après avoir transité par Amman, des centaines de Libyens d’Al-Qaïda takfiristes (ex-groupe islamique agressif en Libye) continuent d’affluer, tandis que plusieurs milliers d’autres sont rassemblés à Hattay (en Turquie) et encadrés par l’Armée turque ; ces jours-ci, sont arrivés en renfort plus de 5’000 Libyens. Les incidents se multipliant, on dit que l’Armée libanaise aurait démantelé un camp de regroupement et une base de communication sur son territoire. Pourtant les preuves prolifèrent sur la responsabilité de certains milieux libanais dans la transformation du Liban en base arrière pour frapper la Syrie et y commettre des actes de violences. En collaboration avec des ambassades occidentales, un vaste trafic d’armes a été mis en place via Tripoli (où arrivent par cargos des milliers de tonnes d’armement lourd) grâce à l’installation de bases logistiques et médiatiques notamment animées par le Courant du futur de Saad Hariri et les Forces libanaises de Samir Geagea. La tâche de ces cellules est de former et d’entraîner les groupes terroristes syriens. Tout se passe comme si, sur décision américaine, le Liban était devenu une plateforme pour agresser la Syrie. Damas, une écharde dans la chair Alors que la Syrie semblait trouver sa place dans le concert des nations, voici qu’un nombre inattendu de protagonistes s’intéresse à elle, pas toujours de façon cordiale ou désintéressée. L’homme de la rue se demande si une nouvelle guerre mondiale n’a pas commencé dans son pays. Et les conjectures vont bon train. La Russie n’a-t-elle pas besoin de la région comme débouché indispensable vers les mers libres ? Comment l’Amérique pourrait-elle supporter l’idée de son émergence au rang des puissances mondiales ? La Chine elle-même ne nourritelle pas le projet d’une ligne de chemin de fer en direction du Golfe et de l’Afrique ? L’acheminement du pétrole et du gaz iraniens à destination de Banyias se fait à travers l’Irak, mais les hydrocarbures du Qatar à destination d’Haïfa ne seraient-ils pas programmés pour transiter par la Syrie ? Poursuivant le plan sioniste ourdi de longue date de découpage confessionnel du Moyen-Orient, Israël considère que sa sécurité exige à n’importe quel prix la chute de Bachar, dont la force est devenue une menace. Nul n’ignore que lorsqu’il devint premier ministre, le sunnite Saad Hariri (dont la fortune doit beaucoup aux fonds américain, saoudiens et qataris) n’était libanais que depuis huit ans. Son alliance avec l’Arabie Saoudite s’explique aisément par le fait qu’il est le fils de l’épouse que son père, Rafic, a offert en présent au roi Abdallâh. Saoudiens et Qataris sont alliés des USA qui les soutiennent à cause du pétrole mais leur tiennent la bride courte, en menaçant – par des troubles populaires qui ont déjà commencé – la stabilité de leurs trônes. On peut noter qu’il y a aussi du pétrole dans la région de Deir Ezzor, à l’est de la Syrie (où vient d’exploser un véhicule contenant 1000 kg de TNT), et beaucoup de gaz dans la région de Qara et au large des côtes de Latakieh. En fait, tout ce beau monde ne s’est-il fédéré contre la Syrie que lorsqu’elle a commencé d’émerger au niveau des grandes puissances et Washington ne provoquerait-il les changements de régime du monde arabe que pour réaliser ses objectifs géopolitiques concernant la maîtrise de l’énergie ? Quand – à l’appui de la Russie et de la Chine, au soutien de l’Iran et celui du Hezbollah libanais (qui menace directement Israël) – la Syrie ajoute sa puissance de feu et l’efficacité de la protection de son territoire (par des moyens électroniques capables d’intercepter toutes communications ou de mettre en panne tout appareillage électronique), Bachar devient une écharde insupportable dans la réalisation du plan sioniste de dépècement du Moyen-Orient destiné à assurer la survie d’Israël. Les chrétiens ne sont pas persécutés comme en Égypte Mon hôte me dit : « Avant le commencement des événements, nul n’aurait jamais eu l’idée de revendiquer son appartenance religieuse. On vivait tous ensemble, sans toujours savoir quelle religion l’autre pratiquait. On était syrien, et cela nous définissait. C’est en 2011 que tout a commencé de changer et que nous y avons prêté attention. » On pourrait presque dire que les malheurs des chrétiens relèvent des dommages collatéraux. En effet, les incidents dont ils ont été victimes ne se sont produits que dans la région d’Homs, (précédés des affrontements entre sunnites et alaouites), mais l’on n’en déplore à ce jour aucun dans les autres provinces. Ils sont inquiets, bien sûr, mais leur peur n’a vu le jour qu’avec le Printemps arabe et la crainte de la prise du pouvoir par les Frères musulmans. Avec l’immense majorité des Syriens, ils aiment leur Président dont on sait aujourd’hui qu’il ne tient plus au pouvoir mais, ne voulant pas céder à la pression actuelle, attend les élections de 2014 sans intention de se porter candidat. Ils jugent enfin les bandes armées fanatisées pour ce qu’elles sont, la plupart du temps, composées de jeunes délinquants entre 18 et 26 ans à peine sortis de prison. Avec tous les Syriens et comme le Président lui-même, ils désirent des réformes. Mais pas sa chute qui entraînerait immédiatement l’irakisation de la Syrie (qui a accueilli, faut-il le rappeler, plus de trois millions de réfugiés irakiens). Il a fallu attendre cette guerre pour que les chrétiens soient personnellement menacés par des combattants salafistes encouragés et excités chaque soir à la télévision par le « cheikh » Al Araour. Ancien officier de l’Armée syrienne, ce personnage peu recommandable a été jugé et condamné aux geôles syriennes pour ses mœurs dépravées ; mais il a pris la fuite et s’est réfugié au Qatar d’où il ne cesse d’inciter ses troupes à massacrer alaouites et chrétiens. Il y a, pour l’observateur, une évolution évidente des « révolutions ». Les troubles avaient commencé en Tunisie, puis ce fut le tour du Yémen, de l’Égypte et de la Libye, avec le « succès » que l’on sait. Il restait la Syrie. Pourtant il faut reconnaître ceci : si les chrétiens ne sont pas directement persécutés dans leur pays, c’est leur existence même qui est menacée de l’extérieur par les alliés du Golfe et les prises de position iniques de nations comme la France, à la remorque des États-Unis, eux-mêmes assujettis à Israël. Bilan des victimes, la torsion des chiffres Au début du mois, la presse officielle faisait état d’un Rapport de la Syrie à l’ONU daté du 21 mars qui recensait les victimes du conflit depuis le début des affrontements. Le nombre des victimes des rebelles s’élevait à 6’000 et se décomposait ainsi : 3’000 soldats de l’Armée régulière et 3’000 civils, (500 policiers abattus, 1’500 enlèvements et 1’000 disparus). Dans le même temps, l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme évaluait le nombre de Syriens tués à 11’000. Les rebelles – rebaptisés « déserteurs » par l’OSDH – ne comptabilisaient que 600 pertes et ne mentionnaient évidemment pas les nombreux combattants étrangers tombés en martyrs du djihad. Même compte tenu de la difficulté de l’exactitude en la matière, la marge entre les deux chiffres était démesurée. Mais la manipulation ne s’arrêtait pas là puisque la responsabilité des 11’000 morts devait incomber à la répression gouvernementale, les médias de masse occidentaux se faisant immédiatement l’écho indigné des chiffres de l’OSDH. Printemps syrien Il plane dans le petit peuple chrétien le sentiment qu’une renaissance doive suivre les événements actuels, leurs ennemis conjugués n’ayant obtenu d’autres résultats que des destructions partielles et celui de souder les Syriens autour de leur président ; les attentats des derniers kamikazes sont même perçus comme des combats d’arrière-garde. C’est sous les murs de Damas que saint Paul, futur Apôtre des Nations, a été saisi par le Christ Jésus, Lumière du Monde. Ni à Jérusalem, ni autre part. Et le terme singulier d’orientalité (proche d’authenticité) n’exprimerait-il pas la qualité de convivialité historique qui a toujours existé entre chrétiens et musulmans ? On sait que la Mosquée des Omeyyades abrite le crane de saint Jean-Baptiste, que vénèrent côte-à-côte chrétiens et musulmans. Mais sait-on que beaucoup de musulmans cultivés prient le Christ ? Pèse-t-on à leur juste mesure les visites régulières du président Bachar au monastère de Notre-Dame de Sayidnaya, comme à l’humble Sanctuaire de Saint Ananie où il a lui-même demandé de l’huile bénite ? ; et sait-on que l’image miraculeuse de la Vierge de Soufanieh – devant laquelle viennent se recueillir des cheikhs musulmans – fut rapportée du Kazanska, où musulmans et chrétiens honorent depuis toujours l’icône prodigieuse de Notre-Dame de Kazan ? Enfin, ne faudrait-il détruire la Syrie que parce qu’elle apparaît comme le cœur d’un Islam modéré ? Pour justifier sa politique de domination, l’Occident ne veut avoir affaire qu’à l’Islam pur et dur qu’il suscite, alimente et bouffit. En opposant au monde occidental (soi-disant chrétien) un monde de barbus fanatiques, il peut justifier sa guerre pour le pétrole. Les politiciens font des plans. L’ultime raison d’espérer des chrétiens de Syrie – comme de tout le Proche-Orient – repose sur leur foi dans le plan du Seigneur. La terre d’Orient est gorgée d’Espérance. N’a-t-elle pas engendré au cours des siècles passés des victoires aussi fulgurantes que mystérieuses : David face à Goliath, Cirrus face à Nabuchodonosor, Gédéon face aux Madianites ? N’oublions pas que le sort du monde se joue autour du mont Moriah, à portée de canon de Damas. 21 mai : ZOOM SUR UN LIVRE – « Prendre soin de l'autre - Une vision chrétienne de la communication », du Père Christophe Levalois, mai 2012, Orthodoxie, Cerf 21 mai : Les coptes d’Egypte veulent faire barrage aux islamistes (Posted in News www-blogcopte.fr, le 21 mai 2012 Les coptes qui se plaignaient déjà de discriminations à l’époque d’Hosni Moubarak craignent de subir bien pire si un islamiste remporte l’élection présidentielle en Egypte. Ils entendent mettre tout le poids de leur communauté dans la balance pour l’éviter. Les Frères musulmans et les salafistes, tenants d’un islam beaucoup plus radical, ont déjà remporté trois quarts des sièges au parlement. Les deux candidats islamistes à la présidentielle, Mohamed Morsi et Abdel Moneim Aboul Fotouh, ont promis de respecter les droits de la minorité chrétienne, qui représenterait environ 10% des 82 millions d’Egyptiens, mais les coptes ne cachent pas leurs doutes. La principale revendication des chrétiens, et la source de la plupart des violences interreligieuses, est la levée des obstacles administratifs imposés à la construction et à la restauration des églises, qui a souvent poussé les coptes à ignorer la loi, alors qu’il est extrêmement simple de construire une mosquée. C’est pour cette raison que Medhat Malak va voter pour l’ancien général Ahmed Chafik, dernier Premier ministre d’Hosni Moubarak, qu’il considère comme le meilleur rempart contre la multiplication des attaques contre les églises depuis la chute du raïs, attribuées à la mouvance salafiste, et qui ont fait des dizaines de morts. « Les intentions des islamistes à l’égard des chrétiens ne sont pas claires. Il est possible qu’ils limitent nos libertés pour asseoir leur popularité auprès des musulmans les plus conservateurs », s’inquiète cet électeur de 33 ans. Pas de candidat copte Selon la hiérarchie de l’Eglise orthodoxe, les coptes représentent environ six des cinquante millions d’Egyptiens appelés à choisir pour la première fois librement leur président mercredi et jeudi. Si les chrétiens votent en bloc, ce qui n’a rien d’une évidence, ils pourraient peser sur un scrutin dont l’issue paraît très incertaine. La plupart d’entre eux devraient cependant opter pour Ahmed Chafik ou l’ancien secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa. Tous deux sont musulmans – il n’y a pas de candidat copte et pratiquement aucun député – mais ils sont jugés plus rassurants au moment où certains salafistes appellent à l’interdiction de l’alcool, des plages mixtes ou des vêtements trop légers. Si les Frères musulmans, principal parti au parlement, et les deux candidats islamistes à la présidentielle ont promis de ne pas toucher au tourisme, première source de revenus du pays, les coptes craignent de subir davantage de pressions, eux qui s’estimaient déjà traités en « citoyens de seconde zone » à l’époque d’Hosni Moubarak. Abdel Moneim Aboul Fotouh, qui bénéficie du soutien des salafistes davantage par calcul politique que par adhésion, en est conscient et a terminé tous ses meetings par un appel à « tous les Egyptiens, musulmans et chrétiens ». Lors d’un débat télévisé avec Amr Moussa, il n’a pas formellement condamné la conversion d’un musulman à une autre religion – une « apostasie » passible de mort pour les musulmans les plus radicaux -, se contentant de dire que beaucoup d’efforts seraient déployés pour le ramener dans le droit chemin. « Conversions forcées » Le sujet est sensible en Egypte, où les coptes dénoncent régulièrement des « conversions forcées » de chrétiennes à l’islam, qui résultent en réalité souvent de la volonté de ces femmes de se marier avec un musulman ou de divorcer de leur mari chrétien, l’Eglise copte orthodoxe interdisant le divorce. Mais nombre d’entre elles, comme les enfants nés de couples mixtes, ne peuvent ensuite faire le chemin inverse. Les coptes s’inquiètent aussi des références de plus en plus fréquentes à la charia (loi islamique), déjà présentée comme la principale source de la loi dans l’ancienne constitution, mais dont une application plus large pourrait menacer l’autonomie de l’Eglise en matière de statut personnel (mariage, filiation). « Aucun des candidats n’affiche clairement ses intentions à l’égard des minorités et des chrétiens en particulier », soupire l’avocat Peter el Naggar, qui a défendu plusieurs musulmans convertis à la chrétienté demandant à l’Etat de reconnaître leur changement de religion – mentionnée sur les papiers d’identité. « Nous ne savons pas ce qu’ils vont faire et nous ne leur faisons pas confiance s’ils arrivent au pouvoir », ajoute-t-il. Beaucoup de coptes ne disent pas autre chose. « Je veux me sentir à l’aise dans mon pays », souligne Ayman, un chauffeur de taxi de 36 ans qui a, comme de nombreux coptes, une croix bleutée tatouée au creux du poignet. « Je veux un président libéral et honnête pour contrebalancer l’influence croissante des islamistes. Seul Dieu sait ce qu’ils vont infliger aux chrétiens et aux musulmans modérés s’ils arrivent au pouvoir. » (via Yahoo) 22 mai : Quel Président choisiront les égyptiens ? Entrevue avec P. Rafic Greiche, directeur du service de presse de l’Église catholique égyptienne, par Maria Laura Conte et Meriem Senous (cf www.Oasis) Comment est l’atmosphère en Égypte en cette période de campagne électorale en Égypte? L’atmosphères est incertaine, mais on remercie le Seigneur. L’atmosphère est lourde pour plusieurs raisons. Premièrement parce qu’il y a trop de candidats : il sont treize, dont cinq appartenant aux partis islamistes. Leurs tendances varient du fondamentaliste au plus fondamentaliste. C’est-à-dire que dans le courant islamiste il n’y a pas un seul candidat qui soit « modéré ». Et c’est de cela que les chrétiens ont la frousse. Et puis il y a les représentants socialistes, les libéraux, au sens « capitaliste ». Vous ne considérez pas positivement ce nombre élevé de candidats ? Je crois qu’il y a trop de dispersion, trop de divisions. 13 candidats c’est vraiment trop. Un bon nombre de candidats est certainement le signe de la démocratie. Mais un numéro aussi exagéré génère divisions et dispersion. Cela signifie que quelque chose n’a pas bien fonctionné. Parmi ces 13 candidats, quels sont les favoris ? Les favoris sont par ordre : Amr Moussa, ex-ministre des affaires étrangères du gouvernement de Moubarak, et ex-secrétaire de la Ligue Arabe. Ensuite il y a le général Ahmed Shafiq. Et là se pose le problème du choix entre le politicien et le militaire. La majorité du peuple ne veut plus un militaire comme président, parce qu’on ne veut plus de dictature. Dans ce cas aussi les voix sont divisées. Comment se pose la communauté chrétienne dans cette situation ? La communauté chrétienne aussi est divisée entre Amr Moussa et Ahmed Shafiq. Certains préfèrent un militaire, car ils le considèrent le seul capable de sécuriser effectivement la sécurité du Pays. Mais d’autres ont peur : si les militaires rétablissent un régime dictatorial, ils peuvent donner aux islamistes l’occasion et le prétexte de perpétrer des actions violentes. Malheureusement l’Église Copte Orthodoxe vote pour le candidat militaire parce qu’ils pensent que les militaires sont les seuls qui puissent les protéger. Cela fait 1400 ans que les coptes orthodoxes pensent de la même manière. C’est pour cela qu’ils préfèrent un militaire. Tandis que les coptes catholiques, à mon avis, voteraient pour Amr Moussa. Pourquoi Moussa? Oui, il est considéré comme laïc, comme un bon diplomate, connaissant bien les affaires étrangères. Il connait bien l’Europe où il a de grandes amitiés, il connait bien le Vatican avec lequel il entretient de bonnes relations. Il a beaucoup d’amis catholiques. Il est bien connu dans la communauté chrétienne. Et Amr Moussa a toujours été un opposant à Moubarak, même du temps où il était son ministre. En effet Moubarak l’a nommé à la Ligue Arabe pour se débarrasser de lui. Y a-t-il de la part de la communauté chrétienne des consignes de vote ? Officiellement non. Les deux candidats en tête de lice, Moussa et Shafiq, abordent-ils le thème de la religion ? Ont-ils utilisé la question religieuse pendant la campagne électorale? Les deux candidats sont ouverts sur la question religieuse, mais ce n’est pas la priorité maintenant pour la majorité du peuple en ce moment. Parce que la question est de choisir entre un diplomate et un militaire. Quels sont les mots les plus récurrents dans ces derniers jours de campagne électorale, utilisées pour conquérir le vote des électeurs? Le mot le plus utilisé est « stabilité », couplé avec « On ne veut pas de militaire ». Certains menacent du risque de violence si un militaire ou un ancien du régime de Moubarak arrive au pouvoir. Ensuite il y a la question copte et la question de la condition féminine. Ils parlent tous beaucoup de la liberté de la femme et de ses droits. Vice-versa les fondamentalistes veulent comme toujours que les femmes soient voilées et qu’elles restent confinées à la maison, ils veulent en faire comme d’habitude des citoyennes de deuxième degré. Et la question économique ? la faiblesse de l’économie du pays, le chômage des jeunes ? Ce problème vient en troisième position et il est abordé surtout par les candidats socialistes. Ce sont les seuls qui parlent de pauvreté, d’hygiène, de la crise, du chômage et de la condition des gens les plus démunis. Ce sont des socialistes, nasséristes. Pour la majorité du peuple qui manifestait à Place Tahrir pour la liberté, la dignité, la démocratie, quel est à votre avis le candidat idéal ? Même les révolutionnaires de la Place Tahrir sont divisés. Parmi eux il y a des révolutionnaires laïcs et des révolutionnaires fondamentalistes, Frères musulmans ou salafistes. Les révolutionnaires de la Place Tahrir n’appartiennent pas à une seule catégorie. Ils ne parlent pas d’une seule voix. Mais ceux qui sont de vrais révolutionnaires, ceux qui ont encore « la pureté » des vrais et des premiers révolutionnaires, voteront pour les candidats socialistes. Parce qu’ils pensent que les socialistes – comme Sabahi et Khaled Ali – sont les plus proches aux idées révolutionnaires qui les animent. Ils les voient comme de vrais socialistes comme au temps de Nasser. À votre avis, y a-t-il quelque chose de nouveau dans cette élection ? Avez-vous le sentiment qu’il s’agit d’une nouvelle saison pour l’Égypte ? Le premier aspect positif de cette élection est la liberté de s’exprimer. Il y a beaucoup de candidats, comme j’ai dit, même trop. L’Égypte est sur une voix démocratique, mais il y a toujours le danger que ce processus finisse entre de mauvaises mains. Quelles sont les mauvaises mains ? Les fondamentalistes… À un certain moment ils étaient cachés. Ils se dissimulaient. Mais maintenant on voit bien qu’ils disent beaucoup de mensonges. Ils promettent beaucoup de choses et ne font rien. L’Armée a promis de se retirer après les élections. Aujourd’hui pensezvous qu’ils vont maintenir leurs promesses ? L’Armée a promis de se retirer, mais étant une armée, une armée ne se retire jamais. Une armée fait quelques pas en arrière, et reste dans le backstage, les coulisses. Mais elle sera toujours là. L’Armée est très importante en Égypte. Quel est le candidat de l’Armée ? Officiellement il n’ y a pas de candidat. Mais pour moi celui qui représente l’Armées est Ahmed Shafiq. C’était un général et il peut compter sur le soutien non seulement des militaires, mais aussi de la police, des Services de Sécurité, les ex-policiers de Hosni Moubarak. 22 mai : 21h15, Christine Chaillot parle des coptes à la TV France 24 (voir www.blogcopte.fr) 22 mai : Les facteurs géopolitiques de la guerre impérialiste contre la Syrie Première partie : La défaite d’Israël à la deuxième Guerre du Liban (2006) par Fida Dakroub (mondialisation.ca) Docteur en Études françaises (UWO, 2010), Fida Dakroub est écrivaine et chercheure, membre du « Groupe de recherche et d'études sur les littératures et cultures de l'espace francophone » (GRELCEF) à l’Université Western Ontario. Elle est l’auteur de « L’Orient d’Amin Maalouf, Écriture et construction identitaire dans les romans historiques d’Amin Maalouf » (2011). Beaucoup de malheur a surgi de ce monde par la confusion et les choses tues[1]. On publie ouvrage sur ouvrage, article sur article, la plupart même cinq ou six fois pour qu’ils ne se perdent pas au cours du long chemin de la prétendue « révolution » syrienne, dont les héros auraient assiégé, depuis un an et quelque, le « tyran de Damas » dans son Grand sérail de despotisme et de tyrannie. Analyses préalables, analyses incidentes, analyses, intérieures, analyses subsidiaires et autres essentielles sont, à chaque instant, soulevées en très grande prolifération. À propos de chacune de ces grandes et petites analyses, les animateurs de télévision engagent régulièrement, sur les grands écrans, d’entretiens avec des professeurs en sciences politiques, des experts spécialistes des affaires syriennes, des présidents de centres de recherche sur le Proche-Orient, des charlatans orientalistes devenus experts en géostratégie proche-orientale après avoir lu « Tintin et les cigares du Pharaon ». Tout ce bruit, ce brouhaha, ce qu’en-dira-t-on, ce bâillement, ce ronflement, à la radio, à la télé, sur internet, dans les salles à manger, tous ceux-ci constituent des « grands débats » sur le « Printemps arabe » et la prétendue « révolution » syrienne, précisément. Ce sont surtout ces « docteurs » en shamanisme proche-oriental que les médias de l’ordre ont coutume de consulter chaque fois que l’on veut reproduire l’imagerie typique du « despotisme » arabe face à la « démocratie démocratique » de l’Occident. Cependant cette fois-ci, nous voyons ces mêmes « docteurs », qu’on a tant consultés, se précipitent devant les caméras des médias de l’ordre, diffuseurs de la propagande impérialiste, non pour accuser les Arabes d’un « penchant inné au despotisme », mais au contraire, pour les glorifier et les féliciter de leur « printemps », considéré par les fanfarons de l’impérialisme comme l’« incarnation suprême » de l’achèvement total de la démocratie bourgeoise occidentale. Plaudite, acta est fabula ![2] Des deux axes belligérants au Moyen-Orient Cependant, derrière cette idylle foudroyante entre médias de l’ordre et « révolutions arabes », se cachent, avec toute l’hypocrisie du discours « philanthrope » et « libérateur », les intérêts stratégiques de l’impérialisme mondial au Moyen-Orient. Suite à la défaite d’Israël à la deuxième Guerre du Liban[3], l’Empire s’est réveillé à la réalité amère que les Iraniens sont déjà aux portes d’Israël et que l’arche chiite s’est bien établi de l’Iran à l’Est jusqu’au Liban à l’Ouest, en passant par l’Irak et la Syrie. Cet axe opposant à l’Empire au Moyen-Orient comprend, en effet, trois pays, l’Iran, la Syrie et le Liban (ajoutons-y l’Irak du gouvernement Maliki après le départ des troupes étatsuniennes). Le secrétaire général de l’organisation du Hezbollah, Hassan Nasrallah, l’a bien décrit lorsqu’il a dit que cet axe comprend trois «organes » : l’épaule (l’Iran), le bras (la Syrie) et le coup de poing (le Liban)[4]. Face à cet axe, se trouve l’axe pro-Empire composé d’Israël, fer de lance de l’impérialisme mondial au Moyen-Orient, les émirats et sultanats de la péninsule Arabique, l’Égypte au Sud (avant le détrônement de son pharaon, Mubarak), et la Turquie au Nord. En effet, l’axe de l’Empire s’est formé en 1978 avec l’établissement de l’ordre de Camp David[5] qui avait remplacé l’ordre de l’après deuxième Guerre mondiale. En ce sens, nous nous sentons vraiment « embarrassée » de croire au discours « philanthrope » des fanfarons de la tragédie du « printemps arabe », et d’interpréter, par conséquent, les évènements qui bouleversent le monde arabe, dès lors, en tant que faits isolés des plans expansionnistes de l’Empire dans la région. Nos observations du paysage syrien aboutirent à ce résultat que l’insurrection armée en Syrie ainsi que l’émergence subite des groupes islamistes salafistes sur la scène des événements ne peuvent être comprises ni en suivant le discours des médias de l’ordre occidentaux et arabes subordonnés, ni en retenant par cœur le discours poétique et misérable du Conseil national syrien [6], mais bien plutôt en déterminant 1) les composants ethnico-religieux du paysage interne de la Syrie ; 2) les conditions historiques de l’émergence de nouveaux États au Moyen-Orient, au lendemain du démembrement de l’Empire ottoman en 1918 [7] ; 3) l’échec de l’Empire étatsunien suite à la guerre en Afghanistan et en Irak ; 4) la défaite d’Israël à la deuxième Guerre du Liban[8]. Ceci dit, toute analyse portant sur les violences en Syrie – une appellation que nous trouvons plus réaliste que celle fantastique de « révolution » syrienne – doit prendre, comme base d’analyse, ces points mentionnés ci-dessus. En plus, ce que nous cherchons à établir, c’est précisément la connaissance d’un événement historique significatif dans l’histoire du Proche-Orient, et son effet sur les événements actuels en Syrie ; car même si on possède la connaissance la plus complète possible de la totalité des événements du « printemps arabe », nous resterions désemparés devant les questions suivantes : premièrement, comment expliquer le fait qu'à un moment donné de la guerre contre le terrorisme déclarée en 2011, l’antagonisme Occident / Islam réussit à former un « front uni » et prétend « défendre » la démocratie et les droits de l’homme dans le monde arabe ; un « front » qui rassemble, derrière la même barricade et sous le même étendard de « liberté, démocratie, justice », l’impérialisme étatsunien, le néo-colonialisme européen, l'islamisme califal turc et le despotisme obscurantiste arabique ? deuxièmement, comment expliquer le fait que les émirats et sultanats arabes du Golfe se considèrent menacés par l’Iran, un pays musulman, et non par l’État hébreu implanté au cœur du monde arabe par l’impérialisme britannique au lendemain de la Grande guerre ? troisièmement, comment expliquer qu’Israël, le pays qui se considère et que l’on considère comme la « seule démocratie » au Moyen-Orient, devient à un moment donné la garantie stratégique de la continuité des monarchies despotiques obscurantistes de la péninsule Arabique ? quatrièmement, comment expliquer le fait que malgré la propagande impérialiste et la désinformation médiatique contre la Syrie, nous constatons que la majorité des Syriens soutiennent toujours le président Bachar al-Assad ; et que la majorité des Libanais et des Irakiens, pour ne pas mentionner les Iraniens, le soutiennent aussi ? cinquièmement, comment expliquer le fait que les minorités chrétiennes de l’Orient, qui s’identifient normalement avec « l’Occident chrétien » se sentent menacées par la « démocratie démocratique » de ce même Occident, et préfèrent la « tyrannie» du président syrien Assad sur la « liberté » promise par l’impérialisme mondiale ? Il est vrai que le nombre et la nature des causes déterminant un événement singulier quelconque sont toujours infinis, et qu’il n’y a dans les choses même aucune espèce de critères qui permettrait de sélectionner une fraction d’entre elles comme devant seule entrer en ligne de compte ; cependant, nous ne pouvons pas nous laisser pris « par la confusion et les choses tues » de la propagande impérialiste, pour la simple raison que les causes sont infinies ; au contraire, notre travail analytique nécessite la répartition des causes infinies en groupes de causes finis que nous limitons en deux points précis : 1) les composants ethnico-religieux du paysage interne de la Syrie naturelle, ou l’hétérogénéité culturelle syrienne ; et 2) la concrétisation politique de cette hétérogénéité dans l’émergence de nouveaux États, au lendemain du démembrement de l’Empire ottoman en 1918, selon des conditions historiques précises. De l’ancien ordre du Moyen-Orient Il est clair d’emblée que le monde arabe passe par une période de reconstruction majeure de sa carte géopolitique, de ses frontières extérieures et intérieures, des noms de ses pays et de leur nature. Il s’agit, en effet, d’une deuxième reconstruction majeure au cours d’un siècle ; étant donné que la première reconstruction a eu lieu au lendemain de la Grande guerre et du démembrement de l’Empire ottoman en 1918 par l’impérialisme franco-britannique. Entre la première reconstruction (1918) et la deuxième (2011), deux révisions ont été faites : premièrement, la révision de l’après deuxième Guerre mondiale qui a été appliquée dans les années cinquante et soixante. Cette révision a entrainé à deux grands événements : 1) la chute des monarchies instaurées par l’impérialisme français et britannique au lendemain de la Grande guerre, comme la monarchie d’Idris I de Libye (1951 – 1969), le royaume d’Égypte[9] (1922 – 1953), le royaume d’Irak[10] (1921 – 1958), la monarchie du Yémen[11] (1918 – 1962) ; et 2) l’indépendance des colonies françaises et britanniques en Afrique du Nord et au Proche-Orient. deuxièmement, la révision de l’ordre du Camp David qui a été établie en 1978 suite à la guerre « carnavalesque » d’octobre 1974. Cette deuxième révision a mené à l’émergence des dictatures et des monarchies sanglantes, imposées et soutenues par l’impérialisme mondial[12]. Pendant trois décennies, des monstres comme Moubarak, Saddam, les émirs et sultans de la péninsule Arabique, se réjouissaient de la bénédiction de l’Empire étatsunien et de ses alliés européens. D’un côté, ce statu quo a imposé Israël au centre des relations régionales ; de l’autre côté, il a permis aux despotes et aux monstres arabes dociles à l’Empire étatsunien à tyranniser leurs peuples et à les terroriser par la torture, l’oppression et l’extermination. Citons, ici, l’exemple de Saddam Hussein qui s’est précipité dans une guerre sauvage contre le peuple iranien (1979 – 1988) causant 1. 5 millions de pertes humaines entre tués et handicapés[13] ; l’exemple de Moubarak, le pharaon d’Égypte et fils de Ramsès II, qui s’était élevé sur l’Égypte et a affamé son peuple pendant trente ans comme aucun autre pharaon ne l’a jamais fait. De l’accord Sykes-Picot (1916) Ainsi qu’en témoigne la carte géopolitique du Proche-Orient, les frontières des États actuels, furent dessinées en pleine Grande guerre (1914 – 1918), précisément selon un partage colonial, issu de plusieurs accords et traités imposés par la France et le Royaume-Uni, les deux grandes puissances colonialistes de l’époque; citons-en l’Accord Sykes-Picot (1916), la Déclaration Balfour (1917), la Conférence de la Paix (1919), le Traité de Sèvres (1920) et le Traité de Lausanne (1923). Il en résulta que les Français et les Britanniques redessinèrent les frontières intérieures et extérieures des provinces arabes de l’Empire ottoman, selon leurs propres intérêts coloniaux, et non pas, évidemment, selon les intérêts des peuples conquis. Le premier accord entre puissances colonialistes, portant sur l’avenir des provinces arabes de l’Empire ottoman, fut celui de Sykes-Picot, en 1916. Les Grandes puissances étaient en pleine guerre. Le coût de cette guerre attint déjà des millions de cadavres et de mutilés, laissés dans les tranchées d’une guerre faite pour déterminer à quel groupe de brigands financiers reviendrait la plus grande part du butin des colonies. Cependant, loin du bombardement lourd de l’artillerie, à Downing Street à Londres, les deux puissances coloniales, la France et le Royaume-Uni se préparaient pour charcuter et dépecer la prise de « l’Homme malade de l’Europe ». Pour ces deux grandes puissances, la chute de l’Empire ottoman était une question de temps. Faisant suite à un travail préparatoire épistolaire de plusieurs mois entre Paul Cambon, ambassadeur de France à Londres, et Sir Edward Grey, secrétaire d’État au Foreign Office, l’accord Sykes-Picot fut conclu entre la France et le Royaume-Uni, entre Sir Mark Sykes et François Georges-Picot, le 16 mai 1916. Cet accord prévoyait à terme un dépeçage du Levant et de la Mésopotamie ; plus précisément, l’espace compris entre la mer Noire, la mer Méditerranée, la mer Rouge, l’océan Indien et la mer Caspienne, alors partie intégrante de l’Empire ottoman. En plus, la Russie tsariste et l’Italie participèrent aux délibérations et donnèrent leur accord aux termes de l’accord, qui demeurait secret jusqu’en janvier 1918, lorsque le nouveau gouvernement bolchévique en Russie le porta à la connaissance du gouvernement de la Sublime Porte, toujours possesseur des territoires concernés. Selon l’accord Sykes-Picot, le Levant et la Mésopotamie, c'est-à-dire la Syrie naturelle[14], seront découpés en cinq zones : 1. Zone française, d’administration directe formée du Liban actuel et de la Cilicie ; 2. Zone arabe A, d’influence française comportant le nord de la Syrie actuelle et la province de Mossoul ; 3. Zone britannique, d’administration directe formée du Kuweit actuel et de la Mésopotamie ; 4. Zone arabe B, d’influence britannique, comprenant le sud de la Syrie actuelle, la Jordanie actuelle et la future Palestine mandataire ; 5. Zone d’administration internationale comprenant Saint-Jean-D’acre, Haïfa et Jérusalem. Le Royaume-Uni obtiendra le contrôle des ports de Haïfa et d’Acre[15]. De l'opposition étatsunienne à l’accord Sykes-Picot Sur un autre plan, les États-Unis, qui se présentaient encore au début du XXe siècle comme force « libératrice », ne participèrent pas aux délégations de Sykes-Picot ; et le président Woodrow Wilson se tentait de mettre en avant l’argument de l’auto-détermination des peuples. Par conséquent, il exposa, le 8 janvier 1918 devant le Congrès américain, les quatorze points qui, selon lui, devraient aider au règlement de l’après guerre. Dans la logique de ces quatorze points, l’idée d’envoyer une commission d’enquête dans la province syrienne fut avancée. Le douzième point donne la position de Wilson sur le partage de l’Empire ottoman : Aux régions turques de l’Empire ottoman actuel, devraient être assurées la souveraineté et la sécurité ; mais aux autres nations qui sont maintenant sous la domination turque on devrait garantir une sécurité absolue de vie et la pleine possibilité de se développer d'une façon autonome ; quant aux Dardanelles, elles devraient rester ouvertes en permanence, afin de permettre le libre passage aux vaisseaux et au commerce de toutes les nations, sous garantie internationale[16]. En effet, les principes de Wilson ne rejetèrent pas totalement, l’occupation française et britannique des provinces arabes de l’Empire ottoman ; au contraire, ils la légitimèrent. Les principes de Wilson reconnurent seulement la souveraineté des régions turques de l’Empire ; quant aux régions arabes, ces principes garantirent seulement, sans assurer, « une sécurité absolue de vie et la pleine possibilité de se développer d'une façon autonome ». Cela veut dire, sous entendu, que les points de Wilson considéraient les Syriens incapables de décider de leur propre sort ni de leur propre futur ; et par conséquent, ils devaient rester sous une sorte de protectorat colonial avant qu’ils pussent avoir leur indépendance. Du point de vue de son contenu et non de celui de sa forme, le discours « libératrice » de Wilson ne diffère pas beaucoup de celui déclaré par les puissances coloniales à la Conférence de Berlin en 1884 justifiant le dépeçage de l’Afrique[17]. Si la Conférence de Berlin (1884) adopta un discours « civilisateur » pour justifier le pillage de l’Afrique[18], la Conférence de la Paix (1919) préféra un discours « libérateur » pour régler le saccage du Proche-Orient. Nous rappelons aussi, en passant, du discours « démocratiste » de l’Empire étatsunien à la veille de l’invasion de l’Irak en 2003. Au contraire de ce que la Conférence de la Paix propageait, les Syriens[19] étaient bien déterminés d’obtenir leur indépendance et de se gouverner indépendamment des puissances coloniales. Cela se justifie par la présence, depuis le XIXe siècle, de grands partis politiques, de mouvements, d’organisations, de clubs, de journaux, d’imprimeries, de publications, dont l’objectif principal visait à réaliser l’indépendance des provinces arabes de l’Empire ottoman. En effet, il n’est pas vrai que les Turcs, vaincus à la Grande guerre, laissèrent des broussailles et de terrains boisés, occupés par des populaces primitives, comme il plait au discours colonialiste d’en propager ; au contraire, les villes arabes de l’Empire ottoman eurent achevé, à cette époque, un niveau bien avancé dans le domaine de l’organisation urbaine. Certainement, le positionnement des États-Unis face aux projets de découpage du Levant, à la veille de la Conférence de la Paix (1919), ne s’explique pas par la nature alors « libératrice » des États-Unis, ni par la « bonne volonté » et le « libre arbitre » du président américain Woodrow Wilson, « paix à ses cendres », mais plutôt par l’analyse objective de l’« abstinence » étatsunienne, vue dans le contexte du rapport de force alors établi entre deux puissances coloniales chevronnées, ayant été sur le point de perdre la guerre en Europe, la France et le Royaume-Uni, d’un côté, et une puissance impérialiste ascendante, précipitée à leur secours en 1917, les États-Unis, de l’autre côté. Autrement dit, les ÉtatsUnis voulaient, à cette époque, ralentir les ambitions coloniales de la France et du Royaume-Uni, qui se préparaient pour une colonisation complète du ProcheOrient, selon le modèle alors appliqué en Afrique. En plus, les intérêts étatsuniens exigeaient que les provinces arabes de l’Empire ottoman ne fussent pas sous occupation directe menant à une colonisation complète, telle qu’elle était exercée en Afrique, mais plutôt sous occupation indirecte, contrôlée par la Société des Nations. Selon cette volonté de refuser l’impérialisme britannique et français, et ses manifestations, un nouveau système juridique fut progressivement mis en place. La Société des Nations organisa dans le cadre d’une commission une consultation des peuples concernés. La commission d’enquête King-Crane fut ainsi envoyée en 1919 en Palestine, au Liban, en Syrie et en Cilicie, afin d’enquêter les souhaits des populations quant à leur avenir. En Irak également, les Britanniques lancèrent une consultation populaire entre décembre 1918 et janvier 1919. Sentant la situation leur échapper, les Français et les Britanniques, qui eurent participé à la prise de Damas en 1918, quittèrent la commission et imposèrent précipitamment sur les territoires concernés de nouvelles frontières telles qu’elles furent précisées par l’accord Sykes-Picot. L’année suivante, les forces britanniques se retirèrent de la zone d’influence revenant à la France, cédant son contrôle aux troupes françaises. Incapable de faire face à la volonté des puissances coloniales, la Société des Nations leur confia, en 1920, un mandat sur les provinces arabes de l’Empire ottoman, lesquels devaient rapidement aboutir, au moins théoriquement, à l’indépendance des deux territoires. Toutefois, les nationalistes syriens, organisés depuis la fin du XIXe siècle, ayant espéré la création d’une Syrie indépendante, incluant la Palestine et le Liban, rejetèrent le mandat. En mars 1920, le Congrès national syrien, élu en 1919, refusa le mandat français et proclama unilatéralement l’indépendance du pays. Néanmoins, en avril 1920, la conférence de San Remo confirma les accords Sykes-Picot, et légitima l'intervention militaire française. Par conséquent, les troupes du général Gouraud entrèrent à Damas en juillet, et écrasèrent brutalement l’indépendance de la Syrie. Des milliers de nationalistes syriens furent exécutés par les autorités d’occupation françaises. Ce fut alors l'effondrement du «grand projet arabe» de rassembler, autour de Damas, les provinces arabes autrefois parties de l’empire ottoman. Alors qu'elle avait été hostile envers les Turcs, la population syrienne développa rapidement un sentiment antifrançais. Ainsi, en découpant la Syrie naturelle, émergèrent de nouveaux États, qui n’ont jamais existés avant l’occupation franco-britannique : l’Irak, la Jordanie, le Kuwait, le Liban, la Palestine, la Syrie, ainsi que deux autres États qui ne durèrent pas longtemps, grâce au rejet complet de la part du peuple syrien – ce rejet mena à la révolution syrienne (1925 – 1927) – nous parlons ici de l’État druze et de l’État alaouite. Fida Dakroub, Ph.D Pour communiquer avec l’auteure : http://bofdakroub.blogspot.com/ Notes [1] Citation de Fédor Dostoïevski. [2] Sur son lit de mort, l'Empereur romain August, se sentant de plus en plus faiblir, demanda un miroir, se fit peigner les cheveux et raser la barbe. Après quoi, il dit : N'ai-je pas bien joué mon rôle ? » ; Oui, lui répondit-on ; Battez donc des mains, dit-il, la pièce est finie ! Plaudite, acta est fabula ! [3] Dakroub, Fida. (2012, 14 mai). La défaite d’Israël à la deuxième Guerre du Liban (2006). Centre de recherche sur la mondialisation. Récupéré le 21 mai 2012 de : http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=30846 [4] http://video.moqawama.org/sound.php?catid=1 [5] Les accords de Camp David furent signés le 17 septembre 1978, par le Président égyptien Anouar el-Sadate et le Premier Ministre israélien Menahem Begin, sous la médiation du Président des États-Unis, Jimmy Carter. Ils consistent en deux accords-cadres qui furent signés à la Maison Blanche après 13 jours de négociations secrètes à Camp David. Ils furent suivis de la signature du premier traité de paix entre Israël et un pays arabe : le traité de paix israéloégyptien de 1979. [6] Voir l’article de l’auteur, « Le 11-Vendémiaire de la Sainte-Révolution syrienne ou L’Échec du Conseil national syrien » : http://www.legrandsoir.info/le-11-vendemiaire-de-la-sainte-revolution-syrienneou-l-echec-du-conseil-national-syrien.html [7] Nous désignons par conditions historiques l’ensemble des accords et des traités entre puissances coloniales et impériales sur le découpage et le partage du Levant en plusieurs États antagonistes au lendemain de la Grande guerre (1914 – 1918). [8] Dakroub, Fida. La défaite d’Israël à la deuxième Guerre du Liban (2006). loc. cit. [9] Le royaume a été créé en 1922 lorsque le gouvernement britannique a reconnu l'Égypte indépendante. Le sultan Fouad I devint ainsi le premier roi du nouvel État. Farouk I succéda à son père comme roi en 1936. Avant la France, l'Égypte avait été occupée et contrôlée par le Royaume-Uni à partir de 1882. [10] Le royaume est d'abord proclamé le 23 août 1921, durant la période du Mandat britannique de Mésopotamie. Le Mandat de la Société des Nations exercé par le Royaume-Uni est juridiquement annulé en 1922, mais la tutelle britannique reste partiellement en place dans les faits jusqu'en 1932, date à laquelle l'Irak voit sa pleine indépendance reconnue de droit par son adhésion à la SDN. [11] Le Royaume du Yémen est un État ayant existé de 1918 à 1962, dans la partie nord de l'actuel Yémen. [12] Özhan, Taha. (2011, 10 octobre). The Arab “Spring”. Hürriyet. Récupéré le 21 mai 2012 de http://www.hurriyetdailynews.com/default.aspx?pageid=438&n=the-arab8216spring8217-2011-10-27 [13] Karsh, Efraim. (2002). The Iran-Iraq War 1980-1988, Osprey: London. [14] Il s'agit ici de la Syrie naturelle qui correspond grosso modo à la Syrie gréco-biblique, située entre l'Anatolie, la Mésopotamie, la Méditerranée et le Sinaï (actuellement : Syrie, Liban, Palestine, Jordanie, Irak, Kuwait et l’État hébreu). [15] Laurens, Henry. Comment l’Empire ottoman fut dépecé, dans Le Monde Diplomatique, avril 2003. [16] Les quatorze points du Président Wilson, message au Congrès exposant le programme de paix des Etats-Unis, le 8 janvier 1918. [17] La Conférence de Berlin marqua l’organisation et la collaboration européenne pour le partage et la division de l’Afrique. Cette conférence commença le 15 novembre 1884 à Berlin et finit le 26 février 1885. À l’initiative du Portugal et organisée par Bismarck, l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, les Pays- Bas, le Portugal, la Russie, le Suède-Norvège et la Turquie ainsi que les ÉtatsUnis y participèrent. La conférence de Berlin n'a pas partagé l'Afrique entre les puissances coloniales, elle ne fait qu'établir les règles de ce partage. [18] En 1876, la conférence de géographie de Bruxelles (12 – 19 septembre 1876) avait été convoquée par le roi des Belges Léopold II afin d’envoyer des expéditions au Congo pour les motifs présumées d’y abolir la traite des Noirs maintenue par les Arabes et, selon ses propre termes, de « civiliser » le continent africain. [19] Par Syriens, nous désignons les habitants de la Syrie naturelle précédant l’Accord Sykes-Picot. 23 mai : A Homs, une église et une école arméniennes attaquées par la rebellion (Armenews, 23 mai 2012) Samedi dernier (19 mai), une église et une école arménienne ont été attaquées à Homs par des membres de l’opposition syrienne. Le représentant de la communauté arménienne locale, Nazareth Elmadjian, explique que l’école Issahakian, attaquée par l’opposition, travaille sous les auspices de la prélature de l’Eglise syrienne apostolique arménienne. L’école est située dans le district d’Hamidia à Homs, qui est essentiellement peuplé par des chrétiens arabes. Les forces de l’opposition ont saisi l’école et l’église, qui seront utilisés comme hôpital et un centre de convalescence. L’armée syrienne n’est pas intervenue dans le quartier en raison du nombre important de civils vivants dans la zone, a rapporté la communauté. 23 mai : [News] Les coptes voteront pour Amr Moussa, Ahmad Chafiq et Hamdein Sabahi www-blogcopte.fr, via Bonjour Egypte, Posted in News le 23 mai Une source informée de l’église a déclaré que les coptes avaient voté en faveur de trois présidentiables, voire Amr Moussa, Ahmad Chafiq et Hamdein Sabahi (socialiste). La même source a démenti la tenue par les églises de réunions, la veille des élections, pour faire orienter le choix des coptes, affirmant l’engagement par les archevêques de la neutralité envers les candidats. D’autre part, le chargé d’affaires du patriarche, Anba Bakhomios, a confirmé que le vote était un devoir patriotique et spirituel de tout citoyen, appelant à l’élection du meilleur candidat pour la patrie. Après avoir voté aux élections, Anba Bakhomios a indiqué que l’église s’engageait à la neutralité envers tous les présidentiables. 23 mai : Fondation oasis http://www.oasiscenter.eu/fr/node/8107 Sur les eaux du Nil, on navigue à vue, par Nathalie Bernard-Maugiron Égypte/ La chute de Moubarak a ouvert une phase complexe et confuse dans les relations institutionnelles : les anciennes et les nouvelles formations politiques animent l’espace public et cherchent des stratégies pour reconstruire le pays à leur propre avantage, tandis que l’armée peine à céder sa place. Le 10 avril 2012, le Conseil d’État égyptien jugea inconstitutionnelle la composition de l’Assemblée constituante à majorité islamiste chargée d’élaborer une nouvelle Constitution pour l’Égypte post-Moubarak. Cinq jours plus tard, le président du Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir depuis la chute de Moubarak en février 2011, demanda une nouvelle fois que la nouvelle Constitution soit adoptée avant la tenue des élections présidentielles, prévues pour les 23/24 mai 2012, jetant un trouble au sein de la classe politique : comment élaborer et soumettre à référendum une Constitution avant le 23 mai, alors qu’à la mi-avril les différentes forces politiques en présence n’avaient pas encore réussi à s’accorder sur les critères de désignation des membres de la Constituante ? Les élections présidentielles pourraient-elles vraiment se tenir aux dates prévues ? L’armée quitterait-elle le pouvoir avant le 30 juin 2012, comme elle s’y était engagée, en l’absence de président élu et de nouveau texte constitutionnel ? Les incertitudes sur l’avenir du processus de transition institutionnelle se renforcèrent lorsque le 17 avril 2012, la commission des élections présidentielles invalida définitivement la candidature de trois des candidats les mieux placés, dont l’un des 2 candidats des Frères Musulmans et celui des salafistes. Depuis la chute du président Moubarak et le transfert de ses pouvoirs au CSFA, la phase de transition institutionnelle s’est cristallisée autour des questions constitutionnelles et a vu s’affronter courants libéraux et de gauche, d’un côté et forces islamistes, de l’autre. L’armée, accusée tour à tour de faire le jeu des islamistes en organisant les législatives avant la rédaction de la Constitution, puis de leurs adversaires en proposant d’adopter des principes supra-constitutionnels pour lier la future Constituante, semble peu disposée à quitter le pouvoir avant de s’être assurée d’une immunité juridictionnelle, de la garantie du respect de ses intérêts économiques et d’une forme de droit d’ingérence politique. Cette lutte autour des enjeux constitutionnels a rythmé les développements du processus de réforme institutionnelle, depuis l’adoption d’un texte provisoire pour régir la période de transition, jusqu’aux débats autour du contenu de la future Constitution permanente et de l’adoption ou non de principes supraconstitutionnels, en passant par la détermination de la feuille de route et la composition de l’instance chargée d’élaborer la nouvelle charte. Une gestion chaotique de la période de transition La période de transition se caractérise par un manque de cohérence et de consistance, qui a mis en évidence l’inexpérience de la junte militaire en matière de gestion du pouvoir. Tout d’abord, la prise du pouvoir par l’armée s’est faite dans la plus parfaite illégalité : lorsque le président Hosni Moubarak a quitté ses fonctions le 11 février 2011 en confiant ses pouvoirs au CSFA, c’est le président de la Chambre basse du Parlement, ou le président de la Cour constitutionnelle en cas de dissolution du Parlement, qui d’après la Constitution aurait du assurer son intérim. Juridiquement, l’armée est donc arrivée au pouvoir par un coup d’État militaire et sa légitimité ne repose que sur le rôle jugé positif qu’elle a joué lors de la révolution. État, religion et armée Les principaux enjeux du futur texte constitutionnel s’articulent autour des liens entre État et religion, de la place de l’armée dans le nouveau système politique et de la répartition des pouvoirs. Le CSFA tenta là encore d’intervenir dans le processus institutionnel, en présentant à deux reprises une liste de principes supra-constitutionnels sur lesquels devrait reposer la future Constitution et qui s’imposeraient donc à la Constituante. Les islamistes rejetèrent cette proposition, qu’ils considérèrent comme une nouvelle tentative de restriction des prérogatives de la future Constituante et une entrave à l’expression de la volonté du peuple par un organe non élu et descendirent dans la rue le 29 juillet 2011 puis le 18 novembre 2011 en signe de protestation. La plupart des libéraux et des partis de gauche, par contre, exprimèrent leur soutien à ces initiatives, dans l’espoir d’y voir consacré le caractère civil – et non confessionnel – de l’État égyptien. La majorité des courants libéraux et des forces de gauche se résignèrent, par réalisme ou opportunisme, à conserver dans la nouvelle Constitution la disposition faisant des principes de la sharî’a la source principale de la législation. Il est vrai qu’à l’heure actuelle, une telle référence semble faire consensus et qu’un parti appelant au retrait de cette disposition n’aurait aucune chance de rallier un nombre important d’électeurs. D’autant plus que cette disposition, qui figurait déjà dans la Constitution égyptienne précédente, n’avait pas entrainé une réislamisation du droit et des institutions et que la Haute Cour constitutionnelle en avait donné une interprétation très restrictive. Les libéraux tentèrent de garantir le caractère non islamiste du futur État, en promouvant le concept d’État « civil », terme confus et vague, alternative à la notion d’État « laïc » ou « séculier » dont la résonnance péjorative évoque le concept d’apostat. Le terme fut repris par le projet de principes supra-constitutionnels de novembre 2011. Les Frères Musulmans se déclarèrent disposés à l’endosser, à condition d’y ajouter l’expression « à référence islamique ». Les salafistes, part contre, le rejetèrent. Si le terme de « réislamisation » du droit et des institutions est parfois avancé, notamment par les courants salafistes, on constate toutefois que tous les acteurs acceptent de se placer sur le terrain de la légitimité démocratique et constitutionnelle en se référant dans leurs discours et programmes aux concepts modernes d’État, de volonté nationale ou de souveraineté du peuple et non à un modèle de constitutionalisme islamique sans État, ni élections, ni Constitution ni séparation des pouvoirs. Les salafistes eux-mêmes, qui participent pour la première fois au politique, semblent accepter eux-aussi les règles du jeu démocratique, même si les déclarations de certains de leurs membres font craindre une réelle volonté de réislamisation du droit, des institutions et de la société, sans que l’on sache très bien, toutefois, en quoi elle consistera. L’avenir dira s’il s’agissait d’une adhésion purement tactique de leur part aux principes de l’État moderne et, en particulier, s’ils se plieront à la règle de l’alternance du pouvoir en cas d’échec aux prochaines législatives. Un autre enjeu constitutionnel fondamental est celui de la place de l’armée dans les futures institutions. Même si le CSFA a toujours proclamé son attachement à la réalisation des objectifs de la Révolution du 25 janvier et sa détermination à rendre aussi vite que possible le pouvoir aux civils, il ne semble toutefois pas disposé à se désengager complètement de la vie politique. Le projet de principes supra-constitutionnels de novembre 2011 avait ainsi fait de l’armée la garante de la légitimité constitutionnelle et l’avait placée au-dessus de tout contrôle politique et financier en prévoyant que le budget des forces armées ne serait pas discuté devant le Parlement. Il attribuait également des pouvoirs d’intervention très importants au CSFA dans le processus d’élaboration de la Constitution, en l’autorisant en tant que président provisoire à s’opposer à certaines dispositions qu’il estimerait contraires aux fondements de l’État et de la société égyptienne ou aux droits et libertés garantis par les constitutions égyptiennes successives. L’Assemblée aurait alors eu 15 jours pour modifier ces dispositions, faute de quoi l’affaire aurait été tranchée par la Haute Cour constitutionnelle. De plus, si l’Assemblée constituante n’avait pas réussi à élaborer une Constitution dans un délai de 6 mois, le CSFA aurait eu le pouvoir de nommer une autre Assemblée constituante. Ces dispositions furent rejetées par les islamistes et les libéraux, de crainte que les militaires n’en profitent pour pérenniser leur rôle politique à la tête de l’État en mettant hors d’atteinte certaines dispositions fondamentales les concernant. Les libéraux et les partis de gauche soupçonnèrent l’armée de négocier directement et secrètement avec les partis islamistes un statut d’immunité judiciaire pour les fautes commises pendant la période de transition. Les déclarations de certains leaders des Frères Musulmans s’engageant à ne pas demander de comptes à l’armée en cas d’accession au pouvoir semblèrent aller en ce sens, même si elles ont été démenties par la direction du parti. Le regret des libéraux La dernière question d’ordre constitutionnel qui divise la scène politique égyptienne est celle du régime politique à mettre en place et de la répartition des pouvoirs en son sein. Les positions des uns et des autres ont semblé longtemps fluctuantes. Alors que les courants libéraux se sont battus pour abolir le système présidentiel autoritaire institué par la Constitution de 1971, ils en sont venus, devant la puissance des mouvements islamistes, à militer en faveur d’un régime présidentiel, qui permettrait notamment d’éviter que ne soit nommé comme Premier ministre le chef de la majorité parlementaire. Quant aux Frères Musulmans, ils semblent finalement privilégier un système mixte, semiprésidentiel, où le pouvoir serait partagé entre le président et le Parlement. La procédure de révision de la Constitution et l’existence éventuelle de dispositions immunes de tout recours en révision sera également un point fondamental à trancher par la Constituante. À un mois des élections présidentielles, l’Égypte n’avait toujours pas de Constitution. Les candidats aux élections présidentielles ne savaient quels seraient les pouvoirs du président une fois élu. Les élections présidentielles étant prévues pour les 23/24 mai 2012, il semblait de plus en plus improbable qu’une nouvelle Constitution puisse être élaborée et adoptée par référendum avant cette date. D’autant plus que le contenu même de ce nouveau texte faisait l’objet de vifs débats entre les différentes forces politiques. 23-24 mai : Egypte : un futur président sans constitution (http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/Les-dossiers-de-laredaction/egypte-election-2011/p-21705-Egypte-un-futur-president-sansconstitution.htm) 23-24 mai : Les Egyptiens sont appelés à voter mercredi et jeudi pour élire leur nouveau président, une première depuis la chute de l’ancien régime. Le Conseil supérieur des forces armées, actuellement aux rênes de l’exécutif, affirme partager avec la population égyptienne la volonté de mettre en place un gouvernement pérenne, mais sans constitution, l’incertitude reste entière. http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/Les-dossiers-de-laredaction/egypte-election-2011/p-21705-Egypte-un-futur-president-sansconstitution.htm Assia Boutaleb est maître de conférence à l'université Paris VIII 22.05.2012 Par Anna Ravix « C’est une situation extraordinaire » analyse Assia Boutaleb, maître de conférence en sciences politiques spécialisée sur le processus de légitimation dans le monde arabe. « Un président va être élu sans que l’on sache quels pouvoirs il va obtenir ». Ce décalage entre le temps électoral et le temps institutionnel est porteur d’« incertitudes énormes » sur l’avenir politique égyptien. Pour l’instant, c’est le conseil supérieur des forces armées, le CSFA, qui est aux commandes de l’exécutif. L’un de ses membres, le général Mohammed al-Assar, promettait début mai d’« assurer des élections 100 % honnêtes », et de se retirer dès le premier tour si un candidat l’emportait à la majorité absolue. Mais Assia Boutaleb reste septique, « le rôle futur de l’armée est une grande inconnue. Depuis 1952, elle ne s’est jamais retirée de la gestion du pays et à l’avenir, elle restera une force déterminante, ne serait-ce que dans la préservation de ses rôles économique et diplomatique ». Albert Tanios était l'invité de David Delos sur TV5 monde Mais le rôle de l’armée n’est pas forcément négatif. Pour Albert Tanios, président de l’association copte « pour la fondation France-Egypte » c’est elle qui maintient une certaine stabilité dans le pays. « L’armée doit rester, si elle s’en va, qui va tenir ? » s’interroge-t-il. Pour Albert Tanios, le Parlement issu des législatives de décembre dernier qui avaient donné les Frères musulmans grands vainqueurs n’a aucune légitimité. « Les Frères musulmans ont été élus parce qu’ils ont distribué de l’huile et du sucre à l’entrée des bureaux de vote ». Pour lui, « le Parlement égyptien a été bafoué, il y a eu énormément de tricheries et il ne représente pas tout le monde, ce qui doit être normalement le rôle du Parlement. » Retrouver une "routinisation du travail politique" Depuis la chute d’Hosni Moubarak, en février 2011, l’armée assure donc l’intérim du pouvoir a grand renforts de décrets, y compris pour l’établissement d’un code électoral. « Tout se fait au coup par coup, sans vision d’ensemble » décrit Assia Boutaleb, « les règles ne sont pas écrites, et tout le monde fait l’apprentissage du code électoral, au rythme de décrets ad-hoc ». A l’image des élections législatives, qui s’étaient déroulées en trois étapes sur deux mois, le premier tour de l’élection présidentielle va durer deux jours, tout comme le premier tour, les 16 et 17 juin. « Les grandes règles démocratiques ont été adaptées à la sauce égyptienne, explique la spécialiste, c’est à dire que le vote doit être supervisé par des juges. Ceux-là ne sont pas assez nombreux, c’est pour ça que les élections sont aussi longues ». C’est justement pour sortir de cette période de flou, marquée par des bricolages législatifs, que les Egyptiens sont mobilisés. « Il y a un réel élan démocratique car le peuple égyptien souhaite le retour d’une "routinisation" du travail politique, les élections ont été très, très demandées. » affirme Assia Boutaleb. Le débat a opposé Abdel Moneim Aboul Fotouh (à gauche) à Amr Moussa (à droite). Sur les treize candidats validés par la commission électorale égyptienne, tous ont à cœur le redressement du pays. Quatre personnalités se détachent du lot. Il y a d’abord les deux candidats qui se sont affrontés jeudi 10 mai dans un débat télévisé à l’américaine. L’islamiste indépendant Abdel Moneim Aboul Foutouh faisait face à l’ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa. Abdel Moneim Aboul Foutouh a commencé très tôt sa campagne, il faisait partie des Frères musulmans qui à l’époque ne souhaitaient pas présenter de candidat en leur nom, c’est donc leur candidat « dissident » contrairement à Mohammed Morsi, leur candidat officiel, sous la bannière du parti « justice et liberté ». Amr Moussa, lui, est un ancien ministre d’Hosni Moubarak, mais la distance qu’il a prise très tôt avec le régime ainsi que son expérience à la tête de la ligue arabe ont estompé son appartenance au régime. D’autant plus qu’un autre candidat, Ahmad Chafik, le dernier Premier ministre d’Hosni Moubarak, « est véritablement identifié à l’ancien régime, il focalise cette appartenance et Amr Moussa n’apparaît pas comme le candidat de l’ancien régime » explique Assia Boutaleb. D’autres candidats ont mené une campagne active mais avec beaucoup moins de moyens. Ils espèrent créer la surprise, en particulier le nationaliste arabe Hamdeen Sabbahi, ou encore l’islamiste Salim al-Awa ou le militant des droits sociaux Khaled Ali. La Révolution,"on nous l'a volée" Mais Albert Tanios reste sceptique sur cette offre démocratique. En tant que ressortissant étranger, il a déjà voté à l’ambassade à Paris, « j’ai voté d’abord parce que c’est un devoir, et ensuite, parce qu’il y a une lueur d’espoir. Mais je ne peux pas m’emballer en disant que c’est la vrai démocratie ». Albert Tanios pose un constat dramatique sur la situation égyptienne : « La Révolution a été avortée, massacrée. On nous l’a volée. » 24 mai : Marc Fromager, Directeur de l’Aide à l’Eglise en Détresse (AED) et Monseigneur Bernard Podvin, Porte-parole des évêques de France ont tenu une conférence de presse à la Maison de la Conférence des évêques de France à partir de 10h15 58, avenue de Breteuil, Paris 7e. De grands témoins de la liberté religieuse étaient présents à cette conférence de presse : Paul Bhatti, responsable des minorités religieuses au Pakistan. le Cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong-Kong. Mgr Kyrillos William, évêque d’Assiout en Egypte et vicaire patriarcal des coptes-catholiques. Mgr Louis Sako, archevêque de Kirkouk en Irak. 24 mai : Christine Chaillot parle de la situation des coptes à la veille des électionsprésidentielle en Egypte à la TV KTO, émission « A la Source » (actualité religieuse ) de 17 à 18h, avec le directeur de La Vie, interrogés par David Milliat (voir http://www.ktotv.com/videoschretiennes/emissions/nouveautes/a-la-source-a-la-source/00066819 et www.blogcopte.fr) Quel est l'enjeu de l'élection présidentielle en Egypte pour la minorité copte ? Nos deux invités : Christine Chaillot, spécialiste des chrétiens d'Orient et JeanPierre Denis, directeur de la rédaction de La Vie... Au sommaire également : de jeunes chrétiens européens réunis en Belgique, la veillée de la vie, la nuit des témoins à Lille, le jury oecuménique du Festival de Cannes et la chronique du père Jean-Robert Armogathe. 23-24 mai : élections présidentielles en Egypte (premier tour). Deux candidats dominent : Chafik (23% ancien premier ministre dans la transition/ancien général, symbole de l’ armée/ retour à l’ordre musclé et sécurité/candidat de l’armée 23%/qui dit rétablir l’ordre en 6 jours) et le candidat des frère musulman Mohamed Morsi (24%) : L’Autre islamiste, Aboul Moutah, plus libéral que Morsi a 17%, et Amr Mousa, ex secrétaire de la Ligue arabe, obtient 11% seulement. Sabahi, nassérien de gauche /socialiste qui s’intéresse aux problèmes sociaux, obtient 20%. 25 mai : Email de Wagdi Sabète, copte et professeur de droit à l’université de La Rochelle : Le danger totalitaire - par des moyens constitutionnels - n'est pas loin en Égypte Chères amies, Chers amis, Si je prends l'initiative de vous écrire ce soir c'est parce que je tiens à attirer votre attention sur la gravité de la situation constitutionnelle en Egypte. Tout se décide en ce moment et je regrette que nous n'ayons pas pris la mesure de ce qui se passe: 1. Bien que le troisième acte constitutionnel transitoire ait déjà une difficulté à la naissance, il comporte un danger sans précédent pour leprochain système constitutionnel d'Assemblée qui se prepare: ce système est le pire de tous les systèmes constitutionnels connus. Tous les États, sauf la Convention de Robespierre, l'ont abandonné. C'est une pure perversion du système parlementaire classique. Et c'est le système qui exista sous la troisième République en France. Il a conduit au transfert du pouvoir a Pétain. 2. En quelques mots, c' est une dictature de l'assemblée: celle- ci nomme le gouvernement sans aucun contre pouvoir réel susceptible de l'empêcher , le parlement nomme le gouvernement de son choix et ce pouvoir 'est indiqué dans le projet de l'acte constitutionnel négocié entre le conseil militaire et les islamistes. En échange, le conseil de la honte garde sa compétence pour déterminer son budget sans l'ingérence du parlement. Même si cet acte est dans l'impasse pour le moment, l'idée risque d'être reprise dans la nouvelle constitution. La dictature séduit plus qu'un dans mon pays. 3. Il n'y aura pas le moindre contrôle de la la cour constitutionnelle puisqu'elle aurait désormais une compétence consultative sans l'autorité de la chose jugée accordée aux décisions de la justice. C'est le scandale de la proposition de loi du parlement rejetée il y a qq jours aussi par les juges. Cette régression constitutionnelle est aussi une régression sociale et humaine dans la mesure où il n'y aurait aucun contrôle de constitutionnalité des lois portant atteinte aux libertés et droits de l'homme (ce projet de loi portant réforme de la cour constitutionnelle ne sera pas abandonné pour autant). 4. Le juriste que je suis manifeste une extrême inquiétude face à cette situation. J' ai mobilisé des collègues juristes et universitaires en Égypte révoltés par cette volonté systématique de posséder tout le pouvoir sans partage ni contre pouvoir. Le texte que j'ai écrit dont vous avez eu une copie est déjà parti à ses destinataires cibles. Des égyptiens musulmans et chrétiens en Europe, des libéraux qui agissent en silence ont soutenu cette initiative argumentée qui sera suivie par bien d'autres le cas échéant. 5. Mon objectif n'est ni plus ni moins d’empêcher les islamistes de dormir, les faire sentir à tout instant qu'ils sont sur une chaise éjectable, j'avoue que l'idée me paraît jouissive : or, qq propositions ont déjà eu un écho en Égypte et reprises par d'autres: le droit de dissolution de l'assemblée, proposition angoissante pour les frères musulmans, il en est de même pour le contrôle de constitutionnalité à priori, et le contrôle de conventionnalité . C'est cela qu'il faut établir dans notre système pour encadrer le pouvoir absolu du parlement. C'est une besogne ingrate qui ne rapporte pas de grands profits ni grands honneurs mais elle me remplit d'amertumes. 6. Ces analyses constitutionnelles sont suivies par d'autres juristes en Égypte. Ceux qui ont la patience d'entrer dans la difficulté technique, ceux qui savent que ce n'est pas le chemin qui est difficile mais c'est la difficulté qui est notre chemin, ceux qui ne suivent pas les chimères de fausses solutions (tape à l'oeil). Dites vous bien que même le vent contraire nous pousse ! Dans une action individuelle ou collective qui vous semble appropriée, je vous invite à empêcher ce que vous pouvez encore empêcher de votre coté par des moyens juridiques, politiques, et constitutionnels possibles. 25 mai : Les autorités turques souhaitent transformer en mosquée la célèbre église de Sainte-Sophie à Nicée (www.orthodoxie.com) 25, 26, 27 et 28 mai : A Strasbourg, le XIVe Congrès orthodoxe en Europe occidentale aura pour thème "La Vérité vous rendra libres" Avec la bénédiction de l'Assemblée des évêques orthodoxes de France, le XIVe Congrès orthodoxe en Europe occidentale aura lieu les. Son thème sera: "La Vérité vous rendra libres". D'ores et déjà, les participations de Georges Nahas (Liban), Despoina Prassas (Etats-Unis), Noël Ruffieux (Suisse) et Christos Yannaras (Grèce) sont annoncées. Le congrès est organisé par la Fraternité orthodoxe en Europe occidentale (XIIIe Congrès orthodoxe en Europe occidentale). Avec ateliers dont l’un sur « Les chrétiens d’Orient face au printemps arabe »avec Christine Chaillot, Georges Nahas (Liban) et père Philippe Ryabykh (patriarcat de Moscou et Conseil de l’Europe) ; retransmission le 17 juin sur TV FR 2, à 9h30, extraits du congrès de la Fraternité orthodoxe en Europe occidentale 25 mai : Interview avec Mgr Casmoussa : « Jusqu'au bout ! » Rencontre avec une figure peu commune : archevêque, auxiliaire patriarcal, penseur, écrivain, journaliste, directeur d’un journal, parfait polyglotte, il a traversé des coups d’Etat et des guerres, vécu une occupation et frôlé la mort lors de son enlèvement en janvier 2005 en Irak. A l’occasion de la parution de son livre « Jusqu’au bout » (Ed. Nouvelle Cité), Mgr Casmoussa, archevêque syro-catholique de Mossoul en Irak, sera en France pour une série de conférences entre le 20 mai et le 5 juin 2012 (Paris, Nantes, Strasbourg, Grenoble, Marseille…), en partenariat avec l'Œuvre d’Orient. Qu’en est-il de la vie des chrétiens d’Orient en Irak aujourd’hui ? Mgr Casmoussa : Depuis 2005, date des premiers grands attentats contre notre communauté, il ne se passe pas une semaine sans qu’un chrétien ne soit menacé, enlevé ou assassiné ; sans qu’une église soit attaquée, saccagée, incendiée. Nous avons dû quitter Mossoul. L’arrivée des Américains a généré un courant islamiste qui s’est intensifié depuis. Cependant, si ce courant se réclamait, ou se réclame encore de l’Islam, je suis convaincu que l’Islam n’est souvent qu’un alibi pour ces groupes avant tout opportunistes et maffieux. Vous regrettez Saddam Hussein ? Mgr C. : Je ne regretterai jamais Saddam Hussein. J’ai seulement la nostalgie de la sécurité relative qui régnait dans les années où il était au pouvoir. L’Occident nous a débarrassés d’un dictateur pour le remplacer par des dizaines d’autres qui agissent comme lui, sinon de façon pire, qui ne défendent que leurs intérêts personnels ou tribaux. L’invasion occidentalo-américaine a mis notre pays en coupe réglée. Il y avait pourtant bien d’autres moyens pour faire tomber la dictature que de nous envoyer des chars et des avions de combat. Les conservateurs et les affairistes américains ainsi que les extrémistes israéliens ont en fait le projet de morceler le Proche et le Moyen-Orient, de démembrer les pays en de multiples petits royaumes, faibles et manipulables, afin de mieux dominer. Vous voyez une responsabilité de l’Occident ? Mgr C. : J’aime l’Occident ! Et même si en tant qu’Oriental, je me sens plus proche de mon frère arabe ou kurde musulman, que de mon frère chrétien occidental, j’aime l’Occident et son sens poussé de la démocratie. Je ne nie même pas que ma culture est semi-occidentale, la structure de ma pensée discursive est plutôt occidentale. De l’Occident, j’apprécie son libre arbitre et son respect de l’individu. Mais ces valeurs que l’Occident professe, il ne les exporte pas vraiment chez nous. J’ai même déjà entendu, lors de voyages en Europe ou sur le continent américain, que la démocratie n’était pas applicable au monde arabe. Et ce n’est pas vrai ? Mgr. C. : La démocratie est une valeur universelle. Elle n’est ni occidentale, ni orientale. La démocratie ce n’est pas seulement une majorité électorale, 50+1, mais la possibilité pour chacun de faire entendre sa voix dans les décisions qui engagent son pays Egaux en droits et en devoirs, chaque citoyen, même issu d’une communauté minoritaire mais possesseur de la nationalité du pays où il vit, devrait avoir le droit de voter et de s’exprimer librement, de pouvoir aussi choisir sa religion ou d’en changer, selon son désir, sans subir de persécution. Croyez-vous à l’émergence d’un Islam modéré acceptant de partager des responsabilités d’Etat avec des non musulmans, des chrétiens par exemple ? Mgr C. : J’y crois ! Au fil de l’histoire, je constate que les dictatures n’ont jamais le dernier mot ! Sur les réseaux sociaux, on voit grossir un courant d’intellectuels musulmans, des citoyens lettrés qui défendent une citoyenneté commune, un vivre ensemble, un partage des pouvoirs, une égalité de chances entre les communautés et les sexes. Il faut encourager et mettre en avant ces visionnaires. L’Occident devrait s’attacher à défendre ces réformateurs musulmans, les aider à diffuser leurs idées. Lors du synode des évêques catholiques d’Orient à Rome en octobre 2010, j’avais insisté pour que l’on appuie ce courant ouvert sur la citoyenneté civile, à l’écoute des autres religions et prônant le développement d’un véritable partenariat islamo-chrétien. Pourtant lorsqu’on écoute les chrétiens d’Orient, très peu croient pourtant à ce partenariat avec les musulmans. Mgr C. : Sans doute ! Mais non sans raison. Les chrétiens ont tellement été échaudés. Ils ont subi tant de massacres. C’est un pari risqué que de croire à ce partenariat. Mais un pari qui vaut la peine d’être tenté. Ou alors il faut tirer un trait définitif sur notre présence en Orient. Minoritaires, nous n’avons pas les moyens de résister autrement que par nos idées et idéaux. Les chrétiens ont donc encore un rôle à jouer en Orient ? Mgr C. : Absolument ! Notre présence est capitale pour le développement des pays arabes. Nos écoles, nos institutions universitaires, nos penseurs, nos jeunes, éduqués et formé, continuent de rayonner en Orient. La bourgeoisie musulmane envoie toujours du reste leurs enfants dans nos établissements. Nous avons les moyens d’apporter notre contribution à développer une pédagogie du dialogue, d’engendrer des espaces de rencontres, afin de construire de véritables démocraties. Vous ne désespérez jamais ? Mgr C. : J’ai traversé des périodes noires. Connu des moments où je me suis coupé des autres, où j’ai dû m’isoler pour ne pas transmettre mon désespoir. J’ai vécu des moments où je demandais au Christ de me faire : « sentir que j’étais encore aimé ! » Et puis je surmontais, je dépassais, trouvant les ressources et la force de sortir de l’impasse. La Croix fait partie de l’existence humaine. Il faut la supporter, et continuer coûte que coûte à croire à la supériorité de la vie. Croire que malgré tout ce qui se passe de dramatique, chrétiens et musulmans vivront encore ensemble, demain, sur cette terre d’Irak. Nous sommes là depuis 2000 ans. Si au nom de notre antériorité, les musulmans doivent nous accepter, de notre côté, nous devons tenir compte de leur 1 400 ans de présence en Irak pour persister à croire que le partenariat est possible. 26 mai : Présentation de « La Palme de la liberté », au Parvis de Notre Dame de Paris, Une journée pour la liberté religieuse dans le monde En 2012, cette liberté fondamentale, inscrite à l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, est menacée. Des minorités religieuses souffrent en Egypte, Érythrée, Soudan, Nigeria, Irak, Iran, Inde, Pakistan, Vietnam, Chine, Corée du Nord. Ainsi qu’une représentatnte du Barhein Contact presse : Vianney Mallein, 01 42 68 26 27, [email protected] Contact CEF : Vincent Fauvel, tél. 06 42 42 26 98, [email protected] Contact presse : Vianney Mallein, 01 42 68 26 27, [email protected] Contact CEF : Vincent Fauvel, tél. 06 42 42 26 98, [email protected] 26 mai : De 14 à 19h, Conférence Internationale pour la Justice et la Paix « Chrétiens et Musulmans ; quel avenir ? », Place de Torcy, Paris 18 e (métro Marx Dormoy). Dans le but de promouvoir la culture de tolérance, de justice et de paix entre les communautés et les peuples de diverses religions, une conférence débat est organisée à Paris par l’Organisation Franco-Egyptienne pour les Droits de l’Homme (OFEDH). (http://www.youtube.com/watch?v=22r0XLmhVmc) Les Médias TV et Journalistes arabes et européens sont invités Une traduction simultanée en trois langues (Français, Anglais, Arabe) est assurée Conférence suivie par un Buffet - dînatoire Nous aurons le plaisir d’avoir la participation de M. Mahmoud Ashour, Représentant du Grand Imam de la Mosquée d’Al Azhar et membre de l’Académie des Recherches Islamiques, ainsi que de M. Naguib Gobraïl Président de l’Union Egyptienne des Droits de l’Homme, qui se déplaceront du Caire spécifiquement à cet effet. La date du 26 mai se situera après les Elections Présidentielles Egyptiennes du 23-24 mai et les résultats, ou du moins les premiers indices sur le futur Président de l’Egypte, seront commentés. Outre MM Ashour et Gobraïl d’Egypte, plusieurs personnalités religieuses et politiques de différents pays seront parmi les intervenants: Rachid Benzine - Islamologue, Professeur à la faculté d’Aix en Provence et Auteur du livre “nous avons tellement de choses à nous dire » Hassen Chalgoumi – Imam de la Mosquée de Drancy - Harun Ibrahim - Pasteur de Palestine Rezza Safa - Pasteur d’Iran - Pasteur Ali - Algérie Elie Chacko - Président de la communauté irakienne chrétienne de France Yves Pozzo di Borgo – Sénateur de Paris, Vice-Président des Affaires Etrangères et de la Défense - Adrien Gouteyron – Ancien Vice-Président du Sénat, Chargé de mission par le Premier Ministre pour un rapport sur les Chrétiens d’Orient Nous sommes convaincus que cette conférence et ces interventions pourront contribuer à améliorer les relations entre les différentes communautés en France, en Egypte et ailleurs. Email à [email protected] ou par Tel/SMS à 06 1803 8698 Cf emails avec vidéos d’Adel Damian du 27 mai 2012 27 mai : Christine Chaillot parle de la situation des coptes avec Geneviève Delrue dans l’émission « Religions du monde » Service mondial en français de 10 33 h sur RFI 89 FM. Vous pouvez l'écouter en poscast www.rfi.fr , page magazine , émission Religions du monde . 27 mai: Manifestation pacifique de protestation au Trocadéro avec Naguib Gabriel pour Egalité,fraternité et citoyenneté pour les coptes en Egypte (http://www.youtube.com/watch?v=LrJMM6ahEwk) 30 mai : [News] Noms des 17 candidats pour la Papauté Copte orthodoxe en Egypte www.blogcopte.fr, Posted in News on mai 30, 2012 Voici la liste des 17 noms. Chaque papable sera passé à la loupe et le publication après les élections en Égypte sera réduite à 7 candidats et finalement à 3 avant de tirer au sort le nouvel élu. Voici les noms des candidats pour la succession du Pape Shenouda III. Ces noms ont été donnés par le Saint Synode le mardi 30 mai 2012 : 7 évêques : - Anba Youanes, êveque génerale et secrétaire du Pape Shenouda III - Anba Raphaël, êveque général et des églises du centre ville du Caire - Anba Bishoy, évêque de Kafr El-Cheikh, Damiette, et secrétaire du Saint-Synode - Anba Pafnotios, évêque de Samalut - Anba Taodharos, évêque générale - Anba Kyrillos, évêque de Milan - Anba Botros, secrétaire du Pape Shenouda III et 11 moines : Abouna Bishoy Avaboula (Monastère St. Paul) - Abouna Sawirous Avaboula (Monastère St. Paul) - Abouna Anstasy Alsamuialy, responsables de l’orphelinat du monastère St. Samuel - Abouna Pakhomios (Monastère El Sourian) - Abouna Daniel El Soriany (Monastère El Sourian) - Abouna Sarofim El Soriany (Monastère El Sourian) - Abouna Bishoy Ava Bishoy (Monastère St. Bishoy) - Abouna Raphayl, Ava Mina (Monastère St. Mina) - Abouna Maximos El Antoni (Monastère de Saint-Antoine) - Abouna Bigol Ava Bishoy (Monastère St. Bishoy) 30 mai : Il y a deux ans déjà le Père Mazin Eschoo, prêtre syriaque-catholique et curé de la paroisse de l’Immaculée de Mossoul (nord de l’Irak), avait été enlevé puis relâché peu de temps après. Le 23 mai 2012, des inconnus, arrivés sur des motos, ont pénétré dans la maison qu’occupe le P. Eschoo, et ont assassiné son père et deux de ses frères. (Source : Assyrian International News Agency et France catholique) mai : A Zaz (Turquie du sud est), à environ 15 km de Midyat, le moine qui habite dans l'ancienne église de Zaz a construit un nouveau bâtiment à côté de l'église ancienne remontont au 6e ou 7e siècle. L'Etat a considéré que le nouveau bâtiment cache l'ancienne église et il veut le démolir. Le tribunal s'est prononcé pour la démolition. La décision est prise. Mais le monastère de Mor Gabriel a protesté et ils ont une réunion avec des gens de l'Etat pour examiner l'affaire. En fait, si on accepte cette décision, beaucoup d'autres bâtiments construits récemment seront menacés de démolition, à Azekh, Mor Yacoub de Saleh etc. mai : Sources d’Arménie dirigé par Raffi KASSIGUIAN (Secr.) et Maxime YEVADIAN (Pdt) . Nous allons vivre en 2012 le 500ème anniversaire de l’invention de l’imprimerie en caractère arménien. Les Sources d’Arménie vont être le catalyseur d’une série d’articles sur le thème des dix éditions qui ont changé la société arménienne (1512-2012). Notre idée serait de créer un véritable événement à l’échelle de la diaspora et de l’Arménie en publiant chaque mois un article en Europe (France et en français), en Arménie (en arménien) et dans le monde anglo-saxon (en anglais) ; nous réfléchissons même au Proche-Orient (Turquie). Puis comme nous avons fait pour les Serviteurs fidèles une édition augmentée (notes, bibliographie, contre-point) sera faite dans chacune des trois langues et diffusée dans chacune des trois régions. Il nous semble que l’importance du symbole vaut la peine et le travail que représente ce projet, car ce serait probablement le premier projet de ce type à l’échelle de toute la nation arménienne. Dans le numéro de juin des Nouvelles d’Arménie Magasine, le premier article de Raymond Kévorkian est publié. Notre dernier livre est à présent paru, Saint Servatius d’Arménie. Premier évêque de Maastricht. Sur les traces d’un évêque évangélisateur des peuples germaniques et du nord de l’Empire romain Notre quatrième et dernier module de formation sur la civilisation arménienne, est prévu le 9 juin 2012, au domaine de Lyon Saint-Joseph. Cette formation est le deuxième module, d’une série de quatre destinés, à donner aux participants une masse critique de connaissances sur l’Arménie et sa civilisation. Cette formation intégrera l’acquis des cinq années de publication des Sources d’Arménie, mais aussi celui des manuscrits en cours et la somme considérable des recherches effectuées depuis une décennie sur l’Arménie et sa civilisation. (Cours 14 : les Arméniens, Rome et le monde occidental ; Cours 15 : les Arméniens et Byzance, et le monde orthodoxe ;Cours 16 : les Arméniens, Jérusalem, la Terre sainte et les Églises sœurs ; Cours 17 : les Arméniens et le Caucase ; Cours 18 : les Arméniens et le monde musulman ; Cours 19 : les Arméniens, l’Asie centrale, l’Inde et la Chine ; Cours 20: les Arméniens et les Amériques juin : programme des séances de Bernard Heyberger de 15h à 17h, à l’IISMM, 96 boulevard Raspail, 1er étage, salle 114. (métro Saint-Placide) 5 juin : Laura Binz (Université européenne, Florence), Les catholiques latins à Constantinople (1650-1750): Catholicisme universel ou christianisme local? 13 juin : Stefan Knost (Deutsches Orient-Institut, Beyrouth), Les émeutes de 1850 et leur répercussions sur la perception (et la création) de l'espace confessionnel à Alep 20 juin : Mathieu Grenet (Washington Universtiy, Saint-Louis) Enseignement, philologie et polémique : Salomon Negri, un Damascène dans la République des Lettres, fin XVIIe-milieu XVIIIe siècle livres Mgr Georges Casmoussa, archevêque émérite de Mossoul, Jusqu'au bout, entretiens avec Joseph Alichoran et Luc Balbont, Bruyères-le-Châtel, Nouvelle Cité, 2012. Le chapitre 10 relate l'enlèvement de cet évêque en 2005, et comment il a vu la mort de près - il a finalement été libéré sans qu'une rançon soit versée : cas unique qui illustre cependant l'étroitesse d'esprit et les terribles manipulations qu'engendrent l'appartenance à l'Oumma. Quand on lui a alors demandé de dire ses dernières volontés il a répondu : avir la paix en Irak. Le livre se termine sur ces mots : J'espère contre toute espérance ! Essayan Zabel, Dans les ruines. Les massacres d'Adana avril 1909, traduction française de Léon Keatcheyan, éditions Phebus, 2012. L'auteur est considérée comme la principale femme de lettres arménienne de sa génération. En 1911, elle publie le récit du génocide de 1909, lorsque la population turque fanatisée, religieux, notables et hommes du peuple, massacrèrent en quelques jours plus de trente mille Arméniens en Cilicie. Quatre ans après, c'était le grand génocide, dans toute la Turquie. À noter, le discours de Jean Jaurès de 1896 et 1897 à la Chambre, dénonçant les premiers massacres perpétrés par les Turcs (il y a une 2e page) The Encylopedic Dictionary of the Syriac Heritage. Sebastian Brock, Aaron M. Butts, George A. Kiraz, Lucas van Rompay, Gorgias Encyclopedic Dictionary of the Syriac Heritage (Piscataway, NJ: Gorgias Press, 2011) Link: http://www.gorgiaspress.com/bookshop/showproduct.aspx?isbn=978-159333-714-8 Elizabeth Iskandar "Sectarian Conflict in Egypt: Coptic Media, Identity and Representation". Routledge http://www.routledge.com/books/details/9780415695787/ juin : Parution de POUNT 5 (2011) « Villes d’Éthiopie et d’Arabie » consacré principalement à Addis-Abéba, à quelques autres villes d’Éthiopie, à Djedda et à Taez (Villes d’Éthiopie et d’Arabie), vient de paraître. Les Éthiopisants Associés, BP 30 . F-91570 BIEVRES, [email protected] Films Les femmes du bus 678 (Egypte) Trois femmes de milieux différents décident de lutter. A leur façon, contre le machisme agressif à la maison, dans la rue, le bus et qui reste impuni. En 2010, l’agression sexuelle fut reconnue en Egypte comme un délit. Une seconde femme, 2011, d’Umt Dag (d’origine kurde de Turquie) Critique sociale Le serment de Tobrouk,de B.H. Lévy (2011) La guerre de Libye vue de l’intérieur 1er juin : Interview de Mgr Casmoussa sur France Inter par Christian Chesnot. Émission Partout ailleurs, à 19h15 1er juin et 15 juillet : TV France 2. émission Orthodoxiem Congrès de la Fraternité othodoxe à Strasbourg 2 juin : procès de Moubarak qui est condamné à la prison à vie, pour la répression du printemps égyptien en 2011, (reconnu responsable de la mort de 850 personnes) ce qui ne satisfait pas les révolutionnaires ; les frères musulmans appellent à réagir ; même sort pour son ministre Adly. 3 juin : 9h30 à 10h00 – TV France 2, « L’éclatement de l’Orient chrétien, d’Ephèse à Chalcédoine » http://www.pluzz.fr/chretiens-orientaux-2012-06-0309h30.html ou http://programmes.france2.fr/les-chemins-de-lafoi/index.php?page=article&numsite=42&id_rubrique=44&id_article=33489 La première grande division de la « grande Eglise » s’est déroulée au Ve siècle à la suite des conciles d’Ephèse et de Chalcédoine. Cette rupture se réalise autour de différences d’appréciation des natures divines et humaines du Christ. En naissant, Jésus est-il devenu entièrement humain (totalement homme) ? ou a-t-il conservé tous ses attributs divins ? Chrétiens Orientaux revient sur l’histoire de ces conciles qui marquent encore aujourd’hui la vie œcuménique de l’Eglise avec Anne Boud’hors, Muriel Debié, le P. Michel Mallèvre et Jean-Pierre Mahé. 5 juin : A Paris, à 20h30, conférence de Mgr Casmoussa à Notre-Dame d’Auteuil, 4 rue Corot, Paris 16 e 6 juin : Conférence-débat organisée par Le Kiosque Citoyen 18h30, à l'Institut de Gestion de Rennes, 11, rue Jean Macé, 35700 RENNES, Amphi 1, (Bus : Ligne1,9 : Brizeux) avec Zacharia TAHA Spécialiste du parti Baath et de la laïcité en Syrie « Le parti Baath et la dynastie al-Asad en Syrie : la laïcité dans un contexte communautaire » La laïcité constitue l’un des aspects importants de l’idéologie du parti Baath. Si sa conception ne préconise pas le principe de la séparation de l’Etat et de la religion, elle s’attache à exclure toute implication de la religion dans le politique. C’est au nom d’un nationalisme arabe laïque que le Baath prétend rassembler toutes les communautés syriennes abstraction faite de toute considération religieuse. Le règne des Asad commence avec la prise du pouvoir par Hafez alAsad (père de l’actuel président) par un coup d’Etat le 16 novembre 1970. Il devient le premier président issu d’une minorité musulmane alaouite, mettant ainsi fin à la tradition syrienne des présidents de la bourgeoisie citadine sunnite. Il règne sur la Syrie pendant trente années jusqu’à sa mort en 2000 où il est succédé par son fils Bachar al-Asad. Le caractère autoritaire et communautaire du régime des Asad débouche sur une séparation entre l’exercice du pouvoir politique et l’idéologie du parti Baath censée l’inspirer. Dans ce contexte, la laïcité revêt une dimension symbolique et devient un moyen et non un objectif à atteindre. Le recours aux pratiques communautaires et la recherche de légitimité sont autant d’obstacles qui ont affecté considérablement l’orientation laïque du Baath et abouti à la mise en place de mesures qui relèvent d’une laïcité contestée et polémique. L’objet de cette conférence consiste à mettre l’accent, dans le contexte syrien, sur la question de l’ambigüité de la politique du Baath à travers l’analyse du fonctionnement et du comportement du régime politique de la dynastie al-Asad face à la question de la laïcité. Comment ces régimes réussissent-ils à se donner l’image d’un pouvoir laïque tout en manipulant les communautés et en instrumentalisant la laïcité afin de légitimer et pérenniser leur pouvoir, sous prétexte d’être en butte aux divisions communautaires et d’œuvrer pour l’unité nationale ? 8 juin : [orthodoxes d'antioche] [Le Lien d'Info] [Chroniques Antiochiennes] Un des grands hommes d'Antioche vient de mettre pied sur terre ... sans tomber, il repose Ghassan TUENI s'en est allé comme les grands en silence et en paix, lui qui remplissait le monde de pensée et de rayonnements. Lors de mes premières rencontres avec lui à Paris, un jour où on était dans le sanctuaire de la cathédrale grec Saint Stéphane où s'élevait notre prière antiochienne, je lui dis: "Tu es Ghassan comme une montagne pleine de larmes, comme le répétait souvent l'impératrice byzantine Théodora, qui avait enduré beaucoup de souffrances, "je suis pleine de larmes, ne me secouez pas !". Il eut alors les larmes aux yeux, il m'embrassa sur le front, à la manière d'un père, et me dit: "Tu as visé dans le mille mon cher Carol, tu as visé dans le mille d'un coeur plein de larmes !". Qui a enduré et lutté en parole et en acte comme Ghassan Tueni ? Nous reviendrons dans la prochaine édition des Chroniques Antiochiennes, sur l'itinéraire de ce grand des grands d'Antioche qui fut ministre, journaliste, patron de presse, ambassadeur, écrivain, président de l'université de Balamand, etc. 9 juin : Syrie : La détresse des enfants et des familles chrétiennes. Voici la synthèse des réponses reçues que le Veilleur de Ninive vous livre (http://www.leveilleurdeninive.com/2012/06/syrie-la-detresse-des-enfantset-des.html) Les enfants ne parlent plus entre eux que de voitures piégées et de bombes. Ils ne comprennent pas pourquoi il y a des enlèvements ; pourquoi tue-t-on et maltraite-t-on les personnes autour. Un cas précis : mes petits neveux et mes nièces tremblent à chaque fois qu’une porte claque. La nuit, ils souffrent de cauchemars ; ils se lèvent subitement pensant qu'ils ont perdu leurs parents. Dans les écoles, les camarades en arrivent à se disputer entre partisans et adversaires du régime. Les enseignants n’osent plus intervenir dans les querelles de peur d’être assassinés le lendemain par l’un des pères. Les enfants se font de plus en plus agressifs dans leur comportement. Dans les « régions chaudes », la plupart des écoles sont détruites ; d'autres se sont vidées de leurs élèves car les enfants et les enseignants ont reçu des menaces des criminels et des fanatiques. A Alep, les écoles privées chrétiennes ont été contraintes de fermer le vendredi. La situation des écoles chrétiennes les plus importantes (Institutions Amal, AlMashreq, Wardieh et Al-Farah), qui se trouvent hors de la ville, est devenue très difficile. Ces écoles reçoivent régulièrement des menaces ; en outre on relève une vingtaine d’enlèvements d’enfants. Serait-il utile d’ajouter que les examens officiels ont été, cette année, entachés de tricheries et que leur niveau n’est guère représentatif en raison des perturbations. Hors des heures d’école, les enfants ne jouent plus à l’extérieur. A Alep, après 18 heures les rues se vident. La crise économique et la pauvreté s’étendent ; les familles sont menacées. 9 juin : L’Institut Saint-Serge organise sa journée portes ouvertes annuelle à partir de 13 h 00 (entrée libre). Vous pourrez visiter l’église Saint-Serge avec le père Nicolas Ozoline, déguster les spécialités culinaires de différents pays orthodoxes, écouter plusieurs chorales, assister à une conférence de Michel Stavrou, professeur à l’Institut, découvrir l’atelier d’icônes d’Elisabeth Ozoline, découvrir de nouveaux ouvrages lors d’une séance de dédicace par leurs auteurs (Christine Chaillot, Tatiana Victoroff, P. Christophe Levalois, Alain Durel), etc. 10 juin : De 18 à 19h, Christine Chaillot interviewéw par Didier Rochard, sur la situation des coptes lors du premier tour des élections en Egypte, sur Radio Courtoisie, 95,6 (www.radiocourtoisie.fr) 10 juin : la séance des Conférences du Salon aura lieu à la Maison des Etudiants arméniens, à partir de 16h, et sera consacrée à la projection d'Ararat d'A.Egoyan et à son analyse par Sylvie Rollet, auteure de l'Ethique du regard. 10 juin : Tunisie : Près de Tunis, à La Marsa, les salafistes ont attaqué une gallerie d’art à cause de tableaux jugés offensants envers l’islam. D’où des manifestations qui, lundi soir, après la prière, ont dégénéré en violents affrontements avec les forces de l’ordre et conduit les autorités à décréter hier soir un couvre-feu sur le Grand Tunis. On constate que les salafistes font des pressions sur d’autres Tunisiens, laïcs et muslmans qui ont peur. Les salafistes veulent appliquer la loi religieuse musulmane (charia) et s’érigent en juges de Dieu (agresssions) et certains disent vouloir faire la guere sainte (jihad). 12 juin : La solidarité envers les chrétiens syriens vue de Syrie /source : http://www.leveilleurdeninive.com/2012/06/la-solidarite-envers-les-chretiensvue.html) Nous avons rassemblé pour nos lecteurs des éléments, provenant de Syrie même, qui leur donnent une idée de l'état de l'aide et de la solidarité interchrétienne en Syrie, aujourd'hui. Sur place, les âmes généreuses s'activent pour faire face à la misère, mais les besoins sont très importants. Chaque chrétien que nous sommes, est invité à poser un petit geste, aussi modeste soit-il, pour aide. La violence du terrain ne doit être qu'un mauvais épisode de l'histoire syrienne et non pas un enfer qui désespère. Rappelons-nous que si la politique divise, l'aide réunit. Allons-donc pour l'aide.... On peut dire qu’au sein de la communauté chrétienne de Syrie, la solidarité inter-chrétienne se manifeste actuellement à deux niveaux puisqu'on constate que : a – la solidarité familiale est vive puisque les frères et les cousins s’entraident pour faire face à la perte d’emploi de l’un ou l’autre des membres de la famille et à l'élévation du coût de la vie qui n’épargne personne. b – la solidarité ecclésiale se met progressivement en place, puisque les Eglises viennent de former des « cellules d’urgence » afin de palier aux dépenses essentielles des familles : (Mazout/Fuel, Gaz, nourriture pour les plus démunis). Par ailleurs, les sociétés de bienfaisance interviennent de plus en plus dans les situations d’urgence et de détresse. La solidarité islamo-chrétienne, de moindre importance, existe également. Des syriens riches, de confession musulmane fournissent des aides ponctuelles aux chrétiens, pour la simple conviction que l’aide à un non-musulman équivaut à un double don à l’égard de Dieu. Des témoignages nous sont parvenus de dons de blé et de légumes fait par des bédouins à l'un des organismes caritatifs actifs sur place, dans le but que les denrées soient remises à des familles chrétiennes pauvres. Les Mufti d’Alep et de Syrie ont également proposé de l’aide. En ce qui concerne l’aide urgente, il y a un manque criant de médicaments, de lait en poudre, mais aussi d’argent pour le règlement des loyers. Cela n'étonnera personne que les plus pauvres ressemblent aux pauvres des autres pays : ils partagent à plusieurs, de petites maisons construites illégalement qui sont de surcroît constamment menacées de destruction. Le phénomène nouveau dans la Syrie d’aujourd’hui est le suicide. Dans la région d’Alep, huit tentatives ont été empêchées dans les deux derniers mois. A Alep toujours, où se trouvent regroupés le plus grand nombre de chrétiens, les organismes de bienfaisance et de secours les plus actifs sont : a – CARITAS, à l’origine établi sur place pour secourir la population chrétienne irakienne nouvellement arrivée. L’Organisme est présidé par Monseigneur Audo (l’Evêque Chaldéen). b – La Croix-Rouge qui fait parvenir au Croissant-Rouge des aides en faveur des enfants principalement. c – Le Services du Vatican. 13 juin : dans les médias français, on parle officiellement de « guerre civile » en Syrie 14 juin : En Egypte, la Cour constitutionelle dissout le Parlement élu en novembre 2011 14 juin : Neuf chorales orthodoxes seront présentes à partir de 20h45, aux "Heures musicales de Saint-Roch", dans l'église Saint-Roch, 296 rue Saint Honoré (métro: Pyramides et Tuileries). Entrée libre. 14 juin : Le Festival de la jeunesse orthodoxe rassemble des jeunes orthodoxes entre 18 et 35 ans de toutes origines (Français, Russes, Roumain, Grecs, Serbes, Bulgares, Antiochiens, etc.). Sa vocation est de faire se connaître les différentes traditions orthodoxes tout en permettant aux jeunes de s’interroger sur des questions de foi liées à leur enracinement en France ou plus généralement dans une société occidentale. Il organise notamment une rencontre annuelle, généralement en septembre, qui associe temps de prière liturgique, de réflexion et de détente. Le prochain festival se tiendra du 21 au 23 septembre en région parisienne sur le thème de la mission : « Mission : impossible ? ». Cette année, une soirée intitulée le Festival-off est organisée le jeudi 14 juin à 21 heures à l’espace C3B, 54, rue Emeriau dans le 15ème arrondissement (métro Charles Michel) à Paris. L’objectif de cette soirée est de faire connaître le Festival de la jeunesse orthodoxe tout en levant des fonds qui assureront un prix d’entrée accessible lors du prochain festival aux jeunes et notamment aux étudiants. Au programme : danses, chants et buffets de différentes traditions, une tombola etc. Cette soirée s’adresse à tout public pour un prix d’entrée de 5€. 15 juin : Egypte : La dissolution du Parlement marque la rupture entre les militaires et les forces islamistes Le Caire (Agence Fides) – A la veille du ballottage présidentiel du 16 juin, la sentence de la Cour Constitutionnelle égyptienne qui a déclaré inconstitutionnel l’ensemble des articles de la loi électorale sur la base de laquelle avait été élue l’Assemblée du Peuple (la Chambre basse du Parlement égyptien) dans le cadre d’une série de scrutins ayant eu lieu du 28 novembre 2011 au 11 janvier 2012 a créé l’étonnement. Le Vice-président de la Cour, Maher Sami, a expliqué que le verdict comporte la dissolution de l’Assemblée même si les lois approuvées jusqu’à présent demeureront en vigueur. http://www.fides.org/aree/news/news... 16 et 17 juin : 2 e tour des élections présidentielles en Egypte 17 juin : ISTANBUL: DES MILLIERS DE MUSULMANS ONT DEMANDÉ QUE LA BASILIQUE SAINTE-SOPHIE REDEVIENNE UNE MOSQUÉE (Sources: Reuters, Christiantoday) Le vendredi 25 mai, des milliers de musulmans ont prié devant la basilique Sainte-Sophie à Istanbul pour demander qu'elle redevienne une mosquée. Construite au VIe siècle sous le règne de l'empereur Justinien, siège du patriarche de Constantinople, la basilique a été transformée en mosquée au XVe siècle, puis en musée en 1934. Récemment, un mouvement international a demandé qu'elle soit restitué au culte orthodoxe. Dernièrement, également en Turquie, l'église Sainte-Sophie de Nicée, une copie de la basilique Sainte-Sophie de Constantinople de la même époque, a été transformée en mosquée. 17 juin : Sur la radio RSR interview en Suisse sur la journée orthodoxe à Chambésy : Etre orthodoxe en Suisse http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/hautes-frequences/?date=17-06-2012 18 juin : Le président de l'Assemblée des Évêques Orthodoxes de France, le métropolite Emmanuel, a été reçu par le ministre de l'intérieur, chargé des cultes, M. Manuel VALLS. Et ce, dans le cadre de ses prises de contact avec les responsables de culte en France. Plusieurs sujets qui concernent le vécu des cultes en France ont été évoqués lors de cet entretien. Cet échange de vue a porté également sur les questions de laïcité, le rôle des religions dans l'espace public en France ainsi que la nécessaire coopération interchrétienne et interreligieuse dans ce pays. Mgr Emmanuel a insisté sur la nécessité de préserver et de développer en bonne intelligence, les acquis de l'évolution d'une laïcité apaisée en France, soulignant toute l'importance dans ce contexte, de la concertation, du dialogue et de la coopération entre les cultes et avec les autorités publiques d'une manière mutuellement bénéfique. La rencontre a été l'occasion aussi pour le métropolite Emmanuel de présenter au nouveau ministre l'organisation de l'Eglise orthodoxe en France, qui est « une » dans la foi et « plurielle » dans l'expression. Mgr Emmanuel a expliqué dans ce cadre, le rôle central et le mode de fonctionnement de l'AEOF qui regroupe tous les évêques orthodoxes canoniques en France et qui œuvre, en bonne intelligence entre les évêques membres, à la préservation et au développement de l'unité de l'Eglise orthodoxe dans ce pays, dans le respect des différentes familles qui la composent. Plus généralement, l’entretien avec le ministre de l’intérieur a été l’occasion de souligner la nécessité d'être très attentif et vigilant quant à l'évolution de la situation difficile au Moyen Orient et particulièrement en Syrie, où il existe une forte présence chrétienne et particulièrement, de l'Eglise orthodoxe d'Antioche dont le siège de son primat est à Damas. COMMUNIQUE AEOF EN PDF. Contact Presse AEOF, Carol SABA, Porte Parole Communication, + 33 (0)620184677, www.aeof.fr et Responsable de la 18 juin : Monseigneur Raffin a accueilli Monseigneur Antoine Audo, évêque chaldéen d’Alep, à l’évêché de Metz le 13 juin 2012. Mgr Audo, évêque d’Alep en Syrie a dit : "Nous avons besoin de démocratie. Mais la modernité et la démocratie ne viennent pas du jour au lendemain. Il faut une éducation, une formation politique, une pensée personnelle, une liberté pour choisir." ( http://www.oeuvre-orient.fr/page-mgr-audo-eveque-d-alep-nous-sommes-tousd-accord-pour-dire-que-nous-avons-besoin-de-democratie-987.html) Interview du diocèse de Metz au sujet de la situation de la Syrie. Quelle est la situation actuelle de la Syrie ? Comme vous le savez par les médias, la Syrie est actuellement au centre d’une crise politique et culturelle, régionale et internationale. En parler est très complexe car il s’agit de regarder en détail ce qui se vit en Syrie et aussi tenir compte de la situation internationale. Actuellement, les chrétiens sont une petite minorité ancrée dans le pays et très affectée. Nous sommes plutôt dans une situation d’inquiétude par rapport à l’avenir, car nous ne savons pas ce qui peut arriver d’ici un mois, un an… Nous continuons à vivre malgré la crise économique et malgré les poches de violence qui se répandent un peu partout en Syrie. Nous restons dans une grande inquiétude. Nous essayons, en tant que chrétiens, de prier pour la paix et de susciter des dialogues et de la conciliation, mais ce n’est pas avec beaucoup de facilité. Quelle est la situation des chrétiens en Syrie ? Sont-ils persécutés ? Il ne faut pas exagérer. On ne peut pas dire qu’il y a des persécutions contre les chrétiens : jusqu’à maintenant, il n’y a rien qui soit dirigé directement contre des chrétiens. Mais dans un contexte de violence et de déstabilisation du pays comme c'est le cas actuellement, ce sont toujours les minorités qui paient parce qu’elles sont fragilisées et ne sont pas organisées, surtout que les chrétiens ne sont pas armés alors que les autres groupes s’arment les uns contre les autres. Dans une situation de guerre civile, ce sont toujours les minorités qui paient. Quelle est la place des minorités en Syrie ? Il y a un paradoxe qu’il faut comprendre. D’un côté, il y a le parti Baas, qui veut être depuis l’origine un parti laïc, ce qui fait du bien aux minorités et en même temps ce parti laïc n’a pas pu surmonter toutes les tendances confessionnelles. D’un autre côté le président de Syrie, Bachar-al Assad appartient à la minorité alaouite avec son épouse sunnite. Ces difficultés confessionnelles font problèmes et peuvent causer des violences et des vengeances. Est-ce que le concept de « laïcité positive » a une existence en Syrie ? Le pape Benoît XVI a utilisé le concept de « laïcité positive » tout comme Nicolas Sarkozy pour souligner cet aspect positif pour notre société. A l’intérieur même du Synode des évêques pour le Moyen-Orient en 2010, il y a eu une réaction contre ce concept : on a voulu l’éviter pour ne pas froisser les sentiments des musulmans en général. On a préféré le concept de « citoyenneté » qui passe beaucoup mieux. Le concept de « laïcité positive » insiste davantage sur la séparation du religieux et du politique. Celui de « citoyenneté » implique plutôt une différence entre la dimension politique et religieuse et cela peut être davantage accepté par les musulmans traditionnels. Le printemps arabe a-t-il été un élément déclencheur de ce qui se passe en Syrie ? On a développé beaucoup de choses sur le printemps arabe. A vrai dire, nous sommes tous d’accord pour dire que nous avons besoin de démocratie, de la dignité de l’homme, du respect, de toutes les valeurs de la liberté. Tous les régimes mis en place il y a une cinquantaine d’années ont besoin de cette démocratie. Le simple peuple comme les intellectuels sont assoiffés de valeurs de la modernité. Mais la modernité et la démocratie ne viennent pas du jour au lendemain. Il faut une éducation, une formation politique, une pensée personnelle, une liberté pour choisir. Actuellement, nous n’avons pas une culture qui soit capable de porter tout cela. Le risque est de remplacer une dictature militaire par une autre dictature théocratique. C’est ce que l’on craint. En étant réaliste, voyez ce que l’Irak a donné : la moitié des chrétiens a quitté le pays et moi je les ai vu arriver, nombreux, en Syrie. Regardons aussi ce qui se passe en Tunisie. Le mot laïcité est rentré dans le vocabulaire pour dire séculier. En Egypte, il y a aussi des points d’interrogation, on se demande ce que cela va donner. Nous cherchons un avenir pour nos églises. L’idéal qui nous conduit est de travailler au service de l’homme pour qu'il y ait plus de justice, pour qu’il y ait un dialogue interreligieux sincère et franc suivant toutes les valeurs que le Concile Vatican II nous a encouragé à développer : la liberté religieuse, le dialogue interreligieux, l’œcuménisme pour que toute cette approche du religieux soit capable de nourrir une théologie musulmane qui ne soit pas dans le sens de l’enfermement. Les chrétiens sont-ils écoutés dans ce domaine ? Je ne sais pas s’ils sont écoutés, ni même s’ils ont les moyens de s’exprimer à grande échelle. Mais ils sont respectés. Les sunnites comme les alaouites recherchent l’appui des chrétiens dans un sens positif. Mais ce n’est pas assez. Il faut avoir le courage de parler plus franchement. Le problème confessionnel est tabou jusque maintenant et nous avons peur d’en parler. Souvent une minorité a le pouvoir, ce qu’on appelle dans la tradition arabe le fanatisme tribal. Par le jeu de solidarités, une minorité est arrivée au pouvoir pour gérer l’ensemble. Cela ne peut pas durer et peut engendrer des violences, ainsi que cela nous arrive. Il faut nommer les difficultés et trouver des moyens de dépasser cette violence. Ce devrait être le rôle des chrétiens, mais ce n’est pas facile et nous sommes beaucoup trop minoritaires. Si le régime de Bachar-al Assad en venait à la stabilité, est-ce qu’il pourrait maintenir la région ? Tout dépend. La solution n’est plus dans les mains du régime syrien. Cela le dépasse. Il faut une entente internationale entre la Russie et les Etats-Unis et qu’il y ait des pressions sur l’Arabie Saoudite, l’Iran et la Turquie pour qu’il y ait une nouvelle distribution du pouvoir. Y a-t-il un risque d’ingérence occidental au travers des médias ? Oui, je le crois. Au commencement, spontanément, en regardant les télévisions, je me suis dit qu’il y avait une orchestration médiatique. Les médias sont une force extraordinaire. Ils peuvent exagérer. C’est très complexe. Qu’est-ce que les chrétiens [de France] peuvent faire ? Ils peuvent nous aider par une intelligence saine de la situation, ne pas se laisser aller hâtivement au jugement, qu’ils nous soutiennent par la prière et par des dons au Secours Catholique ou à l’Œuvre d’Orient. Nous sommes dans une situation de crise économique et moi-même en tant que président de la Caritas de Syrie, il faut que j’organise l’aide au niveau de la santé, de la scolarité et des loyers. A travers des associations comme la Caritas, est-ce que l’Eglise peut influer sur la société ? Je le crois. J’en ai eu l’expérience avec les Irakiens, quand ils sont venus nombreux chrétiens et musulmans. Il nous était alors permis, en tant que Caritas, d’apporter des aides aux réfugiés. Même si on apportait de l’aide à des musulmans, cela n’était pas vu comme du prosélytisme, mais comme un acte de charité et de liberté. Cela a été très apprécié et a été un témoignage touchant montrant comment chrétiens et musulmans deviennent solidaires dans l’épreuve. Cette aide a été appréciée, y compris par le gouvernement et par les musulmans. Est-ce que les chrétiens vivent une espérance forte ? Notre spiritualité est celle du petit peuple, du petit reste. Nous avons traversé tant d’épreuves. Pour celle là aussi, le Seigneur nous aidera. 18 juin : Les chrétiens ont un rôle à jouer au Proche-Orient : Mgr Pascal Gollnisch revient dans ce billet sur l'espérance générée par les révolutions arabes, mais aussi l'inquiétude vécue par les minorités religieuses, et notamment les chrétiens. (Oeuvre d’Orient)) Mgr Gollnisch Directeur Général de l'OEuvre d'Orient Une immense espérance, une immense inquiétude. Tel est l'état d'esprit contradictoire ressenti par tout observateur attentif à la situation au Proche-Orient. Les causes des mouvements révolutionnaires commencent à être connues : des difficultés économiques qui détachent la classe moyenne des milieux dirigeants et la renvoie vers les milieux plus pauvres; une jeunesse mieux formée que ses parents, capable d'utiliser internet, mais qui ne trouve pas de travail, des courants islamistes minoritaires mais radicaux. Ces mouvements s'inscrivent dans une histoire : il y a un siècle, contre la France et la Grande Bretagne mandataires il y a cinquante ans, contre des dictatures militaires, policières et corrompues aujourd'hui ! Et chaque fois le sentiment frustrant que l'on vole au peuple sa révolution. Dans ce contexte, les chrétiens sont en situation difficile. La disparition d'un pouvoir central, même dictatorial les fragilise selon trois registres qu'il convient de distinguer soigneusement : un courant très minoritaire qui veut la disparition des communautés chrétiennes ;une délinquance qui se déploie en profitant de l'effondrement des structures sécuritaires ; une société musulmane qui peine encore dans certains pays à reconnaître les chrétiens, et les autres minorités, comme des citoyens à part entière. Pourtant les chrétiens ont un rôle à jouer. Ils représentent une minorité ouverte, bien formée, dynamique ; une minorité pacifique qui s'est refusée à utiliser la violence ; une minorité qui a su se faire respecter dans son service de l'ensemble de la population, à travers des écoles et des hôpitaux. Une minorité dont on sait aussi qu'elle n'ambitionne pas de prendre le pouvoir. Les chrétiens sont victimes ici ou là d'actes de violence. Ils ne sont pas la cible de persécutions systématiques et organisées. En Syrie, on le sait, le conflit est d'abord entre alaouites et sunnites. En Irak, entre chiites, arabes sunnites, et kurdes sunnites. En Égypte, entre islamistes et militaires. L'avenir pour les chrétiens est inquiétant, il n'est pas perdu, loin de là. Des pistes d'espérance s'ouvrent. De nombreux lieux permettent un vrai dialogue entre chrétiens et musulmans de bonne volonté en particulier dans le monde universitaire. Les jeunes chrétiens commencent à se former à la politique "intelligente", au service du bien commun. Enfin, et surtout, il n'est pas prouvé que les populations musulmanes souhaitent vraiment la mise en place de dictatures religieuses. Certains ont cru devoir dire que le printemps arabe était un hiver pour les chrétiens. Les esprits les plus éclairés savent que ce printemps sera pour tous, ou un hiver pour tous. 19 juin : A 17h, Institut du monde arabe, 1, rue des Fossés Saint-Bernard, Conférence du Père Henri Moulad 27 juin : A 18 h, Conférence du Père Henri Boulad, Les dimensions du silence, au Centre Bernanos, 4 rue du Havre 21 juin : le groupe Ethioman, à 22h, participe à la fête de la musique à Vincennes, Esplanade de l’hôtel de Ville de Vincennes 20 juin : Nigéria : après les attentats du dimanche 17 juin, les musulmans poursuivent leurs exactions à Kaduna (Source : Le Monde) Le quotidien Le Monde qualifiait hier de « nouvelles émeutes interreligieuses » les événements qui se sont déroulées mardi dernier dans la ville de Kaduna au Nigéria. Les agences de presse AFP et Reuters ont signalé de nouvelles violences musulmanes dans les rues de la ville de Kaduna : « Des musulmans nigérians sont descendus armes à la main mardi 19 juin dans les rues de Kaduna, où ils ont détruit une église, rapporte un habitant. “Ils sont dans la rue, ils brûlent des pneus et tirent des coups de feu. Ils ont incendié une église”, a déclaré ce témoin, se prénommant Suleiman. Un journaliste de Reuters confirme avoir entendu de nombreux coups de feu à travers la ville ». On ne sait pas si de nouvelles victimes sont à déplorer, mais une église a été brûlée et cet incendie ne saurait être imputé au Boko Haram. 21 juin : Le patriarche d’Ethiopie, Abuna Paulos, est venu à Paris pour célébrer la liturgie dans la nouvelle chapelle utilisée par les Ethiopiens à ChâtenayMalabry, (chapelle du Sacré Cœur, 12 rue des quatre Fusillés, RER Robinson et bus 195, arrêt Moulin Fidel) 21 juin : L’après Moubarak (Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 21 juin 2012, http://www.france-catholique.fr/L-apres-Moubarak.html) Que va devenir l’Égypte ? Les accents triomphants qui accompagnaient les premières heures du printemps arabe ne sont plus de mise. Aucune des promesses attendues ne s’est encore réalisée. Et ce qui est vrai de la première puissance arabe l’est également en ce qui concerne les autres pays dont l’évolution est aussi problématique. Que l’on songe à la Tunisie, qui semblait pourtant la mieux partie vers un renouveau de ses institutions. Que l’on songe surtout à la Syrie plongée dans la guerre civile, où le régime sanglant d’Assad n’a pas encore plié devant la révolte et où la relève politique éventuelle s’avère incroyablement compliquée. J’avais confié dès le départ mon scepticisme devant ces mouvements incontestablement populaires, non pour leur dénier toute légitimité et tout espoir, mais par réalisme élémentaire, craignant l’illusion lyrique qui transformerait une situation complexe par la vertu d’un dénouement magique. Pourtant, il y avait et il y a toujours l’évidence d’une jeunesse massivement rassemblée contre des régimes qui ne correspondent en rien à son attente et se trouvent définitivement discrédités par la corruption, l’injustice, les méthodes totalitaires. À l’heure où on apprenait que l’ancien président Moubarak était entré dans un coma profond, dont on ne pouvait préciser s’il était déjà mortel, je lisais le témoignage d’un universitaire d’origine égyptienne, qui me révélait la nature profonde d’une société. Avouons que souvent nous connaissons mal ces peuples méditerranéens qui nous sont pourtant si proches. Moi-même, je me suis aperçu que j’avais fait confiance à des hommes comme Sadate et comme Moubarak, à cause du rôle positif qu’ils avaient joué dans la paix établie entre Égypte et Israël. Cela masquait l’état réel de leur peuple et le fonctionnement de leur régime. Mais le témoignage dont je parle va plus loin encore dans l’analyse, en mettant en lumière les défauts profonds d’une société, auxquelles jusqu’ici seuls les fondamentalistes ont prétendu porter remède. Ceux qui nous semblent les plus proches de nos mentalités et de nos mœurs ont sans doute joué un rôle moteur dans la révolte, mais ils sont une minorité. On le voit bien avec les rapports de force que révèlent les élections égyptiennes. Élections d’ailleurs remises en cause par l’armée. L’après Moubarak n’est pas encore écrit, mais il ne ressemblera pas à la couleur de nos rêves. 21 juin : LES “CHRONIQUES ANTIOCHIENNES” N°45 (www.orthodoxie.com) Dans cette édition n°45 de ses Chroniques antiochiennes, Carol Saba évoque dans un éditorial intitulé « l’Eglise « institution » empêche t’elle l’Eglise « mission » ? », trois volets de l’actualité de l’Eglise d’Occident (« Vatileaks, une crise dans le saint des saints du Vatican ! »), des chrétiens d’Orient (« Chrétienté orientale, situation difficile ! ») et de l’Eglise orthodoxe d’Antioche (« l’Eglise orthodoxe d’Antioche entre impasses et espérances ! »). Il évoque par la suite le dernier numéro de la revue Istina, consacré à l’Eglise orthodoxe d’Antioche, avec des contributions intéressantes de Mgr Georges Khodr du Mont Liban, de Souad Slim, Raymond Rizk, Assad Kattan et du père Georges Massouh. Il revient dans une rubrique « Lumières athonites à Antioche » sur les conférences données par le père Macaire de Simonos Petras, sur « le prêtre », « la sainteté» et « le combat spirituel », lors de sa visite en mai dernier au diocèse orthodoxe de Tripoli, invité par le métropolite Ephrem (Kyriakos). Dans la rubrique, « sites du mois ! », il invite à redécouvrir deux sites utiles du Patriarcat orthodoxe d’Antioche qui ont été renouvelés et alimentés par de nouvelles rubriques, le site de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Jean Damascène de Balamand, désormais accessible en anglais et en arabe, et le site Architecture religieuse du Patriarcat orthodoxe d’Antioche (ARPOA). In fine, il revient dans un « in memoriam ! » sur le décès de Ghassan Tueni (+ 1926-2012) avec quelques photos expressives sur l’itinéraire de cette grande figure du Patriarcat grecorthodoxe d’Antioche décédé début juin dernier. …En Orient, et particulièrement l’Orient arabe, la situation de l’Eglise est pesante et difficile. L’Eglise vit une des épreuves les plus dures et doit faire face, dans un contexte tendu et confus, à des défis majeures et à des inquiétudes de tout genre. Des interrogations multiples quant à l’avenir, la traversent. L’Eglise semble dans ce contexte, être désorientée, comme si elle avait perdu sa capacité d’anticipation et de lecture prospective de l’avenir, avec courage et discernement. Dans ce contexte de recomposition politique dynamique et largement dominée par la violence, les chrétiens d’Orient semblent s’installer dans une posture « expectative », une forme d’attente sinon de démission de leur rôle. Une telle posture n’est que la résultante de la logique « minoritaire » dans laquelle ces chrétiens, dirigeants spirituels et élites, se sont installés depuis un certain temps, tout au long du XXe siècle. La psychologie « minoritaire » pousse, quelle que soit l’importance numérique ou l’influence que peut avoir une minorité à un moment donné, toujours vers le repli identitaire, qui atteint son paroxysme en temps de crise aigue ! La dangerosité de la situation gagne en intensité de jour en jour. Face à une telle dégradation inquiétante, les chrétiens d’Orient ne peuvent rester dans cette posture d’attente et d’expectative pour voir comment les choses devraient évoluer. Ils doivent renouer avec leur capacité d’initiative, leur courage et la volonté d’être, ce qu’ils ont toujours été depuis l’aube du christianisme dans cette région, une des composantes essentielles, historiques, pilotes et influentes (pas forcément en nombre mais en qualité) des sociétés orientales. Les chrétiens d’Orient l’oublient souvent et s’en souviennent de moins en moins, ils ont apporté des contributions majeures et significatives pour ces sociétés arabes et orientales, pour l’édification de leurs civilisations, cultures, institutions, économies et Etats et ce, indistinctement à toutes les époques historiques. Au début du XXe siècle, ils ont été les pionniers de la Nahda arabe, cette renaissance arabe dans les lettres, le savoir, l’économie etc. qui présageait et appelait de ses vœux un Orient arabe démocratique et souverain qui préserve, respecte et développe la dignité de l’homme et ses libertés religieuses, sociales et politiques. Tout au long du XXe siècle, et malgré la montée de tous les dangers et les extrémismes, ces chrétiens sont restés ancrés dans leurs terres ancestrales, un soutien indéfectible à cette région, un point d’équilibre et d’ouverture. Il est essentiel, voir vital aujourd’hui, pour les chrétiens d’Orient de ne pas se laisser abattre sans réagir. De ne pas accepter qu’ils soient des « dommages collatéraux » de qui que ce soit. De reprendre l’initiative. De revenir quand tout bouge autour d’eux, aux constantes fondamentales de ce qu’ils ont été, de ce qu’ils sont et de ce qu’ils sont appelés à être dans cette région du monde, des témoins audacieux et intelligents du Christ, concernés directement par l’édification de sociétés démocratiques et de citoyennetés respectueuses de la dignité de la personne humaine, de ses libertés et de ses droits fondamentaux. En revenant aux fondamentaux, la vision se dégagera. La parole discernée émergera. Un chemin de fer audacieux pour les chrétiens d’Orient sera alors dessiné. La parole qui en résultera sera alors entendue par qui de droit en Orient et auprès des puissances occidentales. Lorsqu’on n’a plus rien à perdre, arrive toujours le temps du dépassement digne et intelligent. Chroniques Antiochiennes Edition n°45 – 21 Juin 2012 L’EGLISE ORTHODOXE D’ANTIOCHE ENTRE IMPASSES ET ESPERANCES ! --- L’Eglise orthodoxe d’Antioche n’est pas soustraite non plus à cette situation régionale difficile. Cette Eglise dispose de charismes et de richesses humaines et spirituelles multiples. Le dernier numéro spécial d’Istina, qui lui est largement consacrée (cf. l’info ci-après) en témoigne et éclaire plusieurs aspects des apports et richesses de cette orthodoxie antiochienne. En dépit de tout cela, celle-ci semble aussi s’installer dans une forme de léthargie et d’expectative, à un moment où des mutations dynamiques et des transformations multiples non sans danger se succèdent autour d’elle. Cette posture «attentiste» est certes regrettable. Elle révèle aujourd’hui, peut-être, l’existence d’un malaise, celui d’une vision prospective non encore dégagée. Devant tant de grands défis, l’Eglise d’Antioche semble être davantage dans l’accompagnement des évènements, sans interagir avec elle, comme si elle était incapable aujourd’hui d’apporter une quelconque anticipation ou influence sur le cours des évènements et leur évolution. Certes, la situation est extrêmement difficile. Les défis internes et externes sont très grands. Les menaces aussi. Mais l’Eglise qui par essence est mouvement, ne peut rester figée et en attente ! Notre foi nous dit qu’elle ne faillira pas, même si les portes de l’enfer s’ouvrent sur elle. Elle doit avoir, particulièrement dans cette période charnière et carrefour, une parole droite audacieuse qui dépasse, dans une intelligence forte des situations, les contingences du moment. En Syrie, qui vit des moments très douloureux, la situation est extrêmement difficile voire tragique. Elle fait profondément mal à toute conscience humaine. Notre cœur saigne par rapport à cette situation, prie et formule des vœux. Quant au Liban, la situation aussi est précaire. Sur le plan ecclésial orthodoxe, il existe depuis un peu plus de deux ans sur la scène libanaise une dynamique critique qui ne faiblit pas et qui cherche à comprendre les raisons d’un certain recul (et certains disent, d’un recul certain) du rôle des orthodoxes libanais. Des rencontres se fondent. Des réunions se tiennent. Des articles s’écrivent. Des pétitions se lancent. Des entretiens sont donnés. Des consultations des forces vives sont effectuées. Et puis aussi, la constitution d’un comité consultatif (cf. édition 44 des Chroniques antiochiennes) regroupant certaines personnalités, dirigé par le patriarche Ignace IV avec pour objectif de s’occuper de l’orthodoxie au Liban et de son rayonnement etc. Chacun qualifie la situation et la caractérise selon son propre point de vue. L’analyse s’effectue à travers un prisme, forcément, partiel. Seule une assemblée clérico-laïque, une sorte d’assises antiochiennes, peut tenter une vision d’ensemble ! Beaucoup de sujets font débat. De la question dialectique « sommes-nous une communauté ou une Eglise ? » et comment ces deux expressions de la présence orthodoxe interagissent positivement entre elles dans l’intérêt des orthodoxes, en passant par le thème parfois polémique de la gouvernance de l’Eglise et la conduite de ses affaires et la gestion de son patrimoine et de ses actifs, en passant aussi par le rôle public des orthodoxe et les moyens d’extériorisation de ce rôle dans la société, mais aussi la nécessité de revoir les textes fondamentaux et règlements qui s’appliquent à l’Eglise, à ses conseils diocésains et paroissiaux, pour qu’ils soient davantage en adéquation avec la tradition et les exigences de la pastorale du monde d’aujourd’hui et avec les exigences d’une relation d’association et de partenariat entre les clercs et les laïcs, le sacerdoce royal et le sacerdoce de service, etc. Il est question aussi du rôle éclairé et éclairant que doivent avoir les orthodoxes avec courage et intelligence sur la scène publique libanaise sans pour autant rentrer dans la logique confessionnelle étroite que les grands hommes orthodoxes d’Antioche ont toujours tenu à distance. Grands hommes orthodoxes d’Antioche, dont on vient de perdre un des plus illustres ces derniers jours au Liban, Ghassan Tueni. Chaque jour nous perdons, en effet, un de nos sages qui ont rempli l’espace antiochien et bien au-delà de rayonnement. Nous tenons des discours. Nous versons des larmes, comme si nous déplorions la situation qui est la nôtre aujourd’hui au regard de périodes précédentes, plus fastes, en dépit des charismes et des richesses intellectuelles et spirituelles dont nous disposons. Le problème, dans l’Eglise mère et en diaspora, n’est pas un problème de moyens matériels, de ressources et de charismes qui existent et sont disponibles, ni un problème d’évêques et de pères spirituels qui ont tous des capacités spirituelles et une disposition au service, mais c’est davantage un problème d’application véritable de l’ecclésiologie de communion, à travers une institutionnalisation véritable du travail de et dans l’Eglise, une façon de regrouper tous les charismes, sans exclusivisme ni sélection, avec méthode et transparence, sous forme de « cercles de communion » autour de l’Eglise et pour son service. C’est une telle démarche qui pousse les charismes à interagir ensemble et à s’ériger en « Eglise », avec à l’arrivée un discernement plus conscient que nous sommes ensemble, l’Eglise « une, sainte, catholique et apostolique ». Une telle prise de conscience nous permet alors de lire d’une manière prospective l’avenir et les défis qui sont devant nous, liturgiques, pastoraux, existentiels, culturels, sociaux, politiques, caritatif et de solidarité. Une telle démarché nous permet de cultiver la culture du travail collectif qui aide à consolider l’esprit d’unité dans l’Eglise. Où se situe par exemple aujourd’hui l’Eglise orthodoxe antiochienne en diaspora des douleurs et peines de l’Eglise Mère et où se situe sa solidarité vis-à-vis d’elle ? Sommes-nous réellement un seul corps ? Où bien contentons-nous de bien chanter ce que nous ne traduisons pas en acte ? Si un membre a mal, le corps entier ne souffre-t-il pas la douleur aussi ? Question légitime. Toute progression dans la logique de l’Eglise « institution » au détriment de la logique de l’Eglise « mission », amène l’Eglise vers une accumulation de situations préjudiciables qui la poussent vers des impasses. Beaucoup de choses ont été écrites et seront écrites encore, pour analyser la situation actuelle de l’Eglise orthodoxe d’Antioche, pour dire que le problème est celui des règlements ecclésiaux antiochiens, plaidant pour leur révision. Le problème n’est pas un problème de canons, même si les règlements sont nécessaires afin que le travail ecclésial soit bien ordonné. Le problème réside davantage dans la différence de processus, de lecture, d’approche, de discours, de vision et d’ordonnancement entre l’approche de l’Eglise « institution », gouvernante, et celle de l’Eglise « mission », témoin. Entre l’Eglise qui cherche une organisation à paramètres terrestres, et celle qui cherche à être à l’écoute du plan de Dieu. Entre l’Eglise de la théologie « académique » et l’Eglise de la théologie « priante ». Entre l’Eglise « île » et l’Eglise « pont ». L’Eglise qui cherche à conserver ce qu’elle a et l’Eglise qui cherche à se dévêtir et se séparer de ses richesses pour vêtir les plus pauvres, les plus démunis et tous ceux qui n’ont pas été encore atteints par la joie du Seigneur. Dans un monde idéal, les deux visages de l’Eglise, institution et mission, doivent coopérer et se compléter pour réaliser la vérité de l’Eglise dans ce monde. Mais on sait tous que souvent, malheureusement, ce n’est pas le cas. Aujourd’hui plus que jamais, en dépit et peut être à cause de la situation difficile que nous connaissons en Orient, des crises au Liban et en Syrie, mais aussi en diaspora, une initiative courageuse s’impose de la part de notre patriarche Ignace IV (qui a œuvré toute sa vie pour préserver et consolider l’unité de l’Eglise orthodoxe d’Antioche et développer son rayonnement) et de la part du Saint-Synode, pour convoquer le plus rapidement possible, une réunion cléricolaïque la plus large possible, composée de représentants des diocèses de l’Eglise mère et de la diaspora, pour préparer la tenue d’assises clérico-laïques antiochiennes de notre patriarcat. De telles assises auront pour mission de dégager la perspective d’une orthodoxie antiochienne ouverte, influente, agissante, de jeter les bases d’une lecture « prospective » du rôle pilote que doit avoir les antiochiens orthodoxes, des défis et opportunités qui sont les leurs dans cette région du monde, pour mobiliser les moyens et les charismes à rassembler et à déployer pour faire face avec intelligence et audace à ces défis, dans ce monde oriental arabe qui a tellement besoin d’eux, aujourd’hui plus que jamais, en dépit des apparences ! Demandons au Seigneur ! « Ce numéro, consacré à l’Église d’Antioche, tente de dessiner le visage particulier de cette « Église des arabes », en faisant une large place à l’histoire » nous pouvons lire dans l’éditorial de cette édition (LVI. 2011. N°4, octobredécembre) qui revient, sous le titre « quels printemps pour les arabes chrétiens ? », sur les enjeux qui entourent le vécu actuel et le témoignage des chrétiens arabes dans une région qui connaît des secousses et des turbulences multiples. Le dossier central du numéro est consacré donc à l’Eglise orthodoxe d’Antioche et ouvre ses colonnes à des voix d’Antioche pour éclairer les caractéristiques de cette « Eglise des Arabes ». Le métropolite Georges (Khodr) du Mont Liban revient sur les spécificités de la « vocation antiochienne ». « S’il y a une tonalité propre à la piété de tel ou tel peuple chrétien, écrit le métropolite Georges dans l’introduction de son article, on pourrait particulièrement parler d’une vocation antiochienne depuis la haute antiquité chrétienne dans la mesure d’une certaine continuité dans le génie historique d’une société chrétienne. Dans cette perspective, ajoute Mgr Khodr, il me semble indéniable que l’espace antiochien révèle des charismes qui le distinguent dans les profondeurs de l’Esprit ». Mme Souad Slim, professeur en histoire à l’Université Balamand (Tripoli, Liban Nord) aborde quant à elle « le rôle des écoles dans la modernité de l’Eglise d’Antioche ». « Les écoles ont été considérées dans le contexte de notre Eglise orthodoxe antiochienne, indique Mme Slim, comme un tremplin de l’accès à la modernité et le moyen sûr de communiquer et perpétuer la foi orthodoxe » avant d’ajouter que « durant les trois derniers siècles, l’éducation s’est trouvée fortement liée à la préservation de la foi orthodoxe et le développement culturel et matériel des croyants ». Le dossier Istina revient à travers la plume de M. Raymond Rizk, ancien secrétaire général du Mouvement de la jeunesse orthodoxe du Patriarcat d’Antioche (MJO), sur le « dynamisme des laïcs », illustré par le MJO. M. Rizk revient sur les différentes étapes de la fondation du MJO, sur ses objectifs et sur les fondements, les contours et les évolutions de la pensée du Mouvement de la Jeunesse orthodoxe sur les différents aspects qui concernent le vécu et l’expression de l’orthodoxie antiochienne et son rôle au sein de la famille ecclésiale antiochienne orthodoxe. M Assad Katan, professeur de théologie orthodoxe, au Centre d’études religieuses à l’Université de Münster (Allemagne), qui a coordonné la préparation de l’ensemble du dossier, dresse quant à lui un précieux panorama qui donne « les lignes directrices de la pensée théologique antiochienne contemporaine » et qui a le mérite de montrer comment la réflexion théologique « se situe entre ressourcement biblique et affrontement au défi de la modernité ». La dernière contribution « Antioche et l’islam arabe », apportée par le père Georges Massouh, directeur du Centre d’études islamo-chrétiennes de l’Université Balamand (Tripoli, Nord Liban), est centrée sur la place particulière qui est accordée par l’Eglise d’Antioche au dialogue avec l’islam. Un dossier à lire certainement ! Une très bonne introduction aux richesses de l’apport orthodoxe antiochien à l’Eglise. Une série de conférences de l’ARCHIMANDRITE Macaire l’ATHONITE (MONASTERE Simonos Petras) à Tripoli (Liban nord) (http://www.archorthotripoli.org/patristic-center-peremakarios-priestreunion.php) (http://www.archorthotripoli.org/patristic-center-peremakarios-kfarhazir.php) (http://www.archorthotripoli.org/patristic-center-peremakarios-bkeftine.php) ----------------------------Lumières athonites a Antioche « Le prêtre un instrument de la gloire de DIEU » -- « LA SAINTETE A NOTRE PORTEE » ---« le combat spirituel pour la paix de l’âme » « Mgr Éphrem m’avait demandé de vous parler de la vie spirituelle dans la paroisse. Mais je me trouvais bien déconcerté, car je n’ai ni l’expérience de la vie en paroisse, ni la connaissance des conditions de la vie ecclésiale au Liban », C’est avec de telles paroles, pleine d’humilité et de bonté que l’archimandrite Macaire du Mont Athos (monastère Simonos Petras), a commencé sa causerie spirituelle le 26 mai 2012 sur le rôle du prêtre s’adressant à la Synaxe des prêtres du diocèse de Tripoli au Liban Nord, en présence de Son Eminence le métropolite Ephrem (Kyriakos). L’Institut de théologie SAINT JEAN DAMASCENE de BALAMAND ! La visite vaut le détour. Vous y découvrez une nouvelle architecture, dynamique et bien pensé du site de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Jean Damascène de Balamand, Nord Liban. Une nouvelle parure, plein de nouvelles rubriques concernant la vie de l’Institut, du corps professoral, des étudiants, le cursus académique, les conférences et colloques, des nouvelles actuelles des activités du doyen et des professeurs, mais aussi des nouvelles locales et d’autres nouvelles orthodoxes et antiochiennes. Le site est accessible en anglais et en arabe, avec divers liens sur d’autres sites antiochiens et orthodoxes. LIEN (file:///C:/Documents%20and%20Settings/carol%20saba/Mes%20documents/M es%20im ages/Institute%20of%20Theology%20-%20Balamand.htm ) Là aussi un site qui se renouvèle et complète son offre. Un site d’une extrême utilité, une mine d’informations sur l’ensemble du patrimoine architectural religieux du patriarcat grec-orthodoxe d’Antioche qui est ARPOA Research Team, May Davie (Head of Project), University of Balamand, [email protected] LIEN http://www.balamand.edu.lb/ARPOA.asp?id=11306&fid=2025 22 juin : Email envoyé par Christian Cannuyer (Faculté de Théologie catholique de Lille Président de la Société Belge d'Études Orientales (http://www.orientalists.be) Directeur du Bulletin Solidarité-Orient Werk-voor-het-Oosten (http://www.orient-oosten.org/) Directeur de la Collection "Fils d'Abraham" (Brepols) Secrétaire Général du Cercle Royal d'Histoire et d'Archéologie d'Ath) Chers amis qui êtes attentifs à la situation des chrétiens d'Orient. Je reviens de Rome, où j'ai assisté à la réunion annuelle des Associations d'aide catholiques aux chrétiens du Proche-Orient ROACO). Nous avons eu hier une rencontre avec le Pape, qui a lancé un appel en faveur de la paix en Syrie. Vous en trouverez un bon compte rendu dans cet article de La Croix : http://www.la-croix.com/Religion/Urbi-Orbi/Rome/Benoit-XVI-s-inquiete-d-unegeneralisation-du-conflit-syrien-_NP_-2012-06-21-821515 La veille, nous avions rencontré toute la matinée Mgr Mario Zenari, nonce apostolique à Damas, évoqué aussi dans cet article, avec lequel nous avons eu un échange passionnant et très éclairant. Mgr Zenari est un de ces grands formats de la diplomatie vaticane, à l'information extrêment dense et aux jugements nuancés. Il fut en poste précédemment en Côte d'Ivoire et au Sr Lanka, c'est dire s'il peut apprécier les dynamiques perverses à l'oeuvre dans des pays qui sont en proie à un processus de guerre civile. S'agissant de la Syrie, il nous en a dit beaucoup plus que ce qu'a retenu l'article de La Croix à partir d'une brève interview sur Radio-Vatican. Je soulignerai quelques points sur lesquels j'attire votre attention et dont vous pouvez relayer la substance : 1°) L'insurrection est une vraie insurrection populaire, contre un régime dictatorial sanglant ayant favorisé depuis longtemps un réseau de corruption éhonté et ayant continûment brimé les libertés individuelles. Elle n'était cependant pas attendue, car la situation économique était plutôt satisfaisante, comparée à celle de pays voisins, et certains progrès avaient été enregistrés dans le sens d'une moins grande férocité du régime. 2°) Qu'il y ait des éléments salafistes et étrangers infiltrés dans l'insurrection, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Mais dans leur majorité, les cadres de l'insurrection ne sont pas radicaux et certainement pas anti-chrétiens. Mgr Zenari a continué et continue à avoir avec eux d'excellentes relations. 3°) Il n'y a pas de chasse systématique aux chrétiens de la part des insurgés. Même à Homs ou à Qusayr, où la situation extrêmement critique est due aussi à des problèmes de rivalités inter-tribales voire maffieuses qui ne datent pas d'hier. Des chrétiens ont été victimes de bombardements ou d'escarmouches, comme beaucoup de sunnites ou d'alaouites, mais ils n'étaient pas ciblés comme chrétiens. Aucun sanctuaire chrétien n'a été attaqué en tant que tel. Mgr Zenari confirme que la rhétorique alarmiste que certains hiérarques (comme Mgr Jeanbart d'Alep, et même , hélas, le patriarche grec-melkite-catholique Gregorios III) ou religieu(se)s (comme Mère Agnès-Mariam de la Croix) prétendant que les chrétiens sont traqués par les forces révolutionnaires qui veulent leur éradication procède de la désinformation. Certaines personnalités ecclésiales sont manifestement stipendiées ou manipulées par le régime pour attiser les rumeurs le présentant comme le seul défenseur de la minorité chrétienne et soulever le spectre d'un scénario à l'irakienne. Leur attitude confine à la collaboration, qu'ils pourraient payer très cher. 4°) Mgr Zenari nous a donné maints exemples d'extraordinaires actes de solidarité entre chrétiens et musulmans au plus fort de la tourmente. Il précise que loin d'être "persécutés", les chrétiens, du moins jusqu'à présent, sont plutôt respectés et ménagés, tant par l'armée que par les forces insurrectionnelles. Il suffit d'être reconnu comme chrétien à un barrage ou à un check point pour éviter toute difficulté majeure. 5°) Les membres de la ROACO et la hiérarchie catholique attirent l'attention sur l'activisme du prétendu Mgr Philippe Tournyol Clos, "évêque de l'Eglise grecque-melkite-catholique", dont énormément de médias ont relayé "une mission en Syrie" au terme de laquelle il dénonce le caractère islamiste de l'insurrection, les massacres systématiques des chrétiens , la désinformation à l'oeuvre dans les médias internationaux (voir par exemple : http://www.diatala.org/article-syrie-mgr-tournyol-clos-les-dits-liberateursmercenaires-detruisent-les-eglises-et-egorgent-les-106443119.html) Mgr Tournyol Clos en appelle pour sa part au "parler vrai " et à la dénonciation du génocide dont seraient victimes les chrétiens de Syrie. LE SAINT-SIEGE PRECISE QUE CE PERSONNAGE N'EST ABSOLUMENT PAS MEMBRE DE LA HIERARCHIE CATHOLIQUE, IL N'A DROIT A AUCUN DES TITRES DONT IL SE REVENDIQUE. Ses allégations sont fausses et manipulées. Il est tout sauf un représentant du "parler vrai". Le nonce l'a rencontré à Damas, revêtu d'habits ecclésiastiques usurpés... Le personnage lui a avoué ne s'être jamais rendu à Homs alors qu'il prétend avoir été témoin oculaire de la chasse aux chrétiens. Pendant la réunuion de la Roaco, Mgr Philippe Gollnisch, directeur de l'Oeuvre d'Orient, a reçu un appel d'urgence des jésuites de Homs lui demandant d'intervenir auprès du St-Siège et de l'Agence Fides, qui a reproduit les propos du pseudo Mgr Tournyol, car ceux-ci mettaient en danger les jésuites qui ont toujours tenu à maintenir le dialogue entre toutes les communautés. En fait, ledit Tournyol est un transfuge des milieux catholiques intégristes et d'extrême-droite, inconnu au bataillon de tous ceux qui ont une bonne connaissance et une longue fréquentation des chrétiens d'Orient. Il est important de relayer dès que vous le pouvez cette information et de démasquer l'imposture représentée par Tournyol Clos. Un petit détour sur le site officiel http://www.catholic-hierarchy.org/bishop/ donnant la liste des évêques de l'Eglise catholique vous convaincra que ce personnage en est absent. Voilà encore un exemple frappant de manipulation venant de cercles douteux à propos de la situation en Syrie. L'Oeuvre d'Orient ne devrait d'ailleurs pas tarder à diffuser un communiqué de presse. 5°) Concernant notre ami le Père Paolo Dall'Oglio, obligé de quitter le pays par ordre de son évêque, il faut savoir que cette mesure ne représente pas un désaveu de son action par le St-Siège. Seulement, comme le P. Paolo n'est pas syrien, il paraît plus sage qu'il se tienne à distance du débat. D'autre part, sa vie était en danger car ses positions en faveur du dialogue dans le respect des justes revendications de l'opposition, son refus de s'associer à la logorrhée qui, pour défendre le régime, agite l'épouvantail d'un génocide anti-chrétien, lui valaient l'inimitié dangereuse des sbires du clan Assad. Sur la péniche Anako (voir leur site avec programmes sur http://peniche.anako.com), sur le Bassin de la Villette, face au 61 Quai de la Seine, 75019, Paris (Métros, Riquet, Stalingrad ou Jaurès) 22 juin : à 22 h30, Concert chants polyphoniques géorgiens Mze Shina 1er juillet : à 17h, Chants des balkans au Caucase 22 juin : LE PATRIARCAT ŒCUMÉNIQUE CHANGE SA TACTIQUE EN CE QUI CONCERNE LE SÉMINAIRE DE HALKI Source : Amen.gr Le Patriarcat de Constantinople change de tactique dans la redéfinition de sa stratégie pour la réouverture du Séminaire de théologie de Halki. C’est ce qui ressort de la rencontre du patriarche Bartholomée avec les journalistes turcs. Selon les informations parues dans la presse turque, le Patriarcat oecuménique va renouveler par écrit sa demande concernant le redémarrage immédiat du Séminaire, adressée au ministère turc de l’Instruction publique. S’il n’y a aucune évolution, des mesures seront entreprises par la voie juridique. Par cette voie, il sera demandé au gouvernement turc d’ouvrir le Séminaire de théologie dans le cadre des réformes qui sont inclues dans le cheminement européen de la Turquie. Ainsi, la question sera mentionnée dans le cadre des relations entre l’Union européenne et la Turquie. Le patriarche Bartholomée s’est montré particulièrement déçu par le fait que, malgré les promesses répétées du gouvernement turc, il n’y a aucune évolution. « Notre patience est épuisée », a déclaré le patriarche, ajoutant que 40 ans se sont écoulés depuis la fermeture du Séminaire. Bientôt, il n’y aura plus de prêtres orthodoxes grecs qui auront été diplômés de cette faculté, pour couvrir les besoins du patriarcat. Le patriarche a encore mentionné que de nouveaux obstacles sont sans cesse dressés pour empêcher la réouverture du Séminaire. « Actuellement, le premier ministre Erdogan mentionne la question de l’ouverture d’une mosquée à Athènes. Je n’ai aucune objection quant à sa construction, mais je n’ai aucune juridiction relativement à cette question » a souligné le patriarche. 23 juin : à Paris 15 e, dès 12 heures, Journée russe, avec livres, icônes, spécialités culinaires. A 15 heures : Chœur Volga avec chants populaires russes, organisé par l’ACER, 91 rue Olivier de Serres 23 juin : Election en novembre du (Bonjour/Egypte/www.blogcopte 23 juin) nouveau pape copte orthodoxe Le chargé d’affaires du patriarcat copte orthodoxe, Anba Bakhomios, a déclaré que le 118ème pape de l’Eglise copte orthodoxe serait élu en novembre prochain. Anba Bakhomios a ajouté que le comité des 18 personnes supervisant les élections avait décidé de proroger à la mi-juillet la date de l’inscription des électeurs. « Cette mesure vise à parachever l’inscription des électeurs qui ont le droit de vote, notamment les coptes émigrés », a-t-il dit lors de la réunion à huis-clos à l’Eglise orthodoxe entre Anba Bakhomios, des cadres médiatiques et journalistes coptes. La réunion a porté sur les mesures de l’élection du nouveau pape et la vision des cadres médiatiques envers le rôle de l’Eglise lors de la phase transitoire. 24 juin : Mohamed Morsi, un Frère musulman, est nommé comme nouveau président en Egypte + de 13 millions de voix, 51,7%) contre Chafik (+ de 12 millions de voix, 48,3%). Morsi a promis d’avoir des coptes et des femmes et un premier ministre indépendant (pas islamiste) dans son équipe. On verra s’il tient ses promesses. L’armée garde la Défense. 24 juin : France culture, 8h : Les Arméniens cachés de Turquie http://www.franceculture.fr/emission-foi-et-tradition-les-armeniens-caches-deturquie-2012-06-24 Le sujet des Arméniens islamisés - ou non - de Turquie est un double tabou, tant pour la Turquie que pour les Arméniens, identités, langues et religions se mélangent... avec Ariane Bonzon et Jean-Jacques Avédissian (éditeur). 24 juin : Dans son compte-rendu du livre de Métropolite Hilarion (Alfeyev) de Volokolamsk, « L’Orthodoxie », tome 2, « La doctrine de l’Église orthodoxe », Paris, Éditions du Cerf, 2012, 464 p., collection « Initiations »., Jean-Claude Larchet écrit : « Dans l’ensemble de son exposé, le métropolite Hilarion prend soin de présenter ce qui distingue les positions orthodoxes des positions catholiques romaines et des positions protestantes là où elles divergent. On peut regretter que, dans le cadre de l’exposé christologique (p. 215-223), il passe sous silence (diplomatie ecclésiastique oblige ?) le caractère hérétique du monophysisme des Églises non chalcédoniennes, pourtant pointé par plusieurs conciles œcuméniques, par des Pères majeurs comme saint Maxime le Confesseur ou saint Jean Damascène et par le Sydodikon de l’orthodoxie. » (www.orthodoxie.com) 25 juin : Égypte : l’inquiétude des chrétiens (Le Point.fr/blogcopte 25 juin ) Si la communauté copte égyptienne se résigne à une possible cohabitation avec le pouvoir islamiste, elle reste sur ses gardes. La communauté chrétienne copte d’Égypte était inquiète au lendemain de la victoire du Frère musulman Mohamed Morsi à la présidentielle, mais certains se résignaient à une possible cohabitation avec le pouvoir islamiste. Les Coptes, qui se disaient déjà victimes de discrimination sous le régime laïque de Hosni Moubarak, ont voté massivement pour le rival de Mohamed Morsi, Ahmad Chafiq, voyant dans cet ancien Premier ministre du raïs déchu un rempart face à « l’islamisme rampant » dans le pays. De nombreux membres de cette communauté, qui représente de 6 à 10 % des plus de 80 millions d’Égyptiens, interrogés lundi, estimaient toutefois que l’ouverture politique et sociale depuis la chute de Hosni Moubarak leur permettait de mieux se défendre contre les discriminations. Leur Église a promptement réagi, dimanche soir, en félicitant le président élu. « Je me suis effondré » « Nous appartenons à ce pays et sommes déterminés à y rester », assure Salwa, 47 ans, femme au foyer qui réside au nord du Caire. Pour elle, les Coptes « ont pleinement participé à la révolution et élevé la voix contre l’ancien régime ». « Si quelque chose se produit avec les islamistes, nous ne nous tairons pas et nous nous défendrons jusqu’au bout », dit-elle. Ce sentiment n’est pas partagé par Wassim William, 32 ans, qui dirige un petit atelier de photocopie à Chobra, un grand quartier populaire où habitent de nombreux Coptes. « Je ne m’attendais pas du tout à la victoire de Morsi. Je me suis effondré à l’annonce des résultats », dit-il. Rappelant les griefs de sa communauté contre l’ancien régime, où celle-ci était peu présente dans les cercles du pouvoir, Wassim dit craindre davantage de discriminations avec le régime islamiste. Cela pourrait se traduire, selon lui, par le renforcement des restrictions sur la construction de lieux de culte chrétiens et l’accès aux hautes fonctions publiques. « Notre espoir était qu’après la révolution l’Égypte deviendrait réellement un État civil, pas religieux », regrette-t-il. Issu de la puissante confrérie des Frères musulmans, longtemps interdite, Mohamed Morsi, qui a obtenu 51,73 % des voix, est le premier islamiste à accéder à la magistrature suprême en Égypte et sera le premier chef d’État à ne pas sortir des rangs de l’armée. Le militant copte des droits de l’homme, Naguib Jibrail, a conditionné toute coopération avec le nouveau pouvoir à sa volonté de consolider l’État civil, l’égalité des droits en ce qui concerne la construction des églises et des mosquées et l’adoption d’une loi criminalisant les discriminations religieuses. Rassurer Dans un communiqué publié peu après l’annonce, dimanche, de la victoire de Mohamed Morsi, il a aussi réclamé la désignation d’un vice-président copte et une représentation équitable de cette communauté dans les ministères. « Ma femme était un peu choquée, j’ai essayé de la rassurer », affirme l’écrivain copte Samir Morqos. Mais « que peut-il nous arriver de plus que ce qui se passait déjà auparavant ? » se résigne-t-il. « Le paysage politique a changé depuis la révolution, le pouvoir sécuritaire a disparu, il n’y a plus de parti unique et les portes sont ouvertes pour que les Coptes agissent et participent concrètement au processus politique », estime-til. Lors de sa campagne électorale, Mohamed Morsi a cherché à rassurer les Coptes, « des partenaires nationaux qui ont des droits complets », selon lui. Dans son premier discours à la nation, il s’est posé dimanche comme le président de « tous les Égyptiens » en appelant à l’unité nationale. Les Coptes ont perdu en mars leur patriarche, Chenouda III, ardent défenseur de sa communauté, décédé à l’âge de 88 ans et toujours pas remplacé. 25 juin : TV France 24, entretien avec le père Henri Boulad http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=GBaLuokKl0Q 25 juin : Depuis le début du conflit en Syrie, la situation des chrétiens est l’objet d’informations contradictoires. Elles sont emblématiques de l’étau dans lequel ils sont pris. http://www.france-catholique.fr/Des-informations-contradictoires.html Lire aussi : Syrie : La désinformation à l’œuvre chez les chrétiens À l’occasion de la réunion annuelle des Associations d’aide catholiques aux chrétiens du Proche-Orient (ROACO), Christian Cannuyer, de la Faculté de théologie de Lille, nous fait part d’un certain nombre d’éléments et d’observations à propos de la position des chrétiens en Syrie. Nous avons jugé utile de les relayer le site du Secours Catholique. http://www.secours-catholique.org/a... http://www.lavie.fr/sso/blogs/post.... Sur le réseau Voltaire http://www.voltairenet.org/La-paix-... ASIE/SYRIE - « Paix en Syrie » : montée en puissance du mouvement populaire de réconciliation Musssalaha Damas (Agence Fides) - De nouvelles rencontres et de nouvelles initiatives ont été organisées par le mouvement populaire interreligieux Mussalaha (Réconciliation) qui propose une « réconciliation par le bas », à partir des familles, des clans, des différentes communautés de la société civile syrienne, lasse du conflit. Alors que le pays est déchiré par le conflit, des initiatives et des rencontres de pays se multiplient, naissant de manière totalement spontanée et indépendante. Au cours de ces derniers jours, une nouvelle rencontre, qui a vu la participation de responsables civils, religieux modérés, chrétiens et musulmans, de responsables tribaux et de citoyens sunnites et alaouites, a eu lieu à Deir Ezzor, en province de Djazirah, dans l’est de la Syrie, non loin de l’Euphrate. Le mouvement, notent des sources de Fides, entend dire « non » à la guerre civile et remarque que « l’on ne peut continuer avec un bilan qui fait état de 40 à 100 morts par jour. La nation est saignée, elle perd ses jeunes et ses forces les meilleures ». C’est pourquoi, une nouvelle initiative provenant du « génie populaire », de personnes « qui désirent une vie digne, refusent la violence sectaire et le conflit confessionnel tout comme les oppositions idéologiques et politiques préconstituées » est urgente. Dans de nombreuses villes syriennes, où se trouvent affrontements et victimes d’un côté - indiquent des sources de Fides - de l’autre, « des gestes d’amitié et de réconciliation sont posés par des responsables civils modérés à l’encontre de représentants de communautés considérées comme hostiles (cela arrive entre alaouites et sunnites) dans le but de garantir la sécurité et la paix grâce à la société civile ». Le mouvement espère trouver une référence institutionnelle dans le Ministre de la Réconciliation, le socialiste Ali Haider, nommé au sein du nouvel exécutif syrien et provenant du parti d’opposition People’s Will Party. Entre temps, le mouvement enregistre également un soutien venant de l’étranger, à savoir celui de l’Irlandais Mairead Maguire, Prix Nobel de la Paix 1976 avec Betty Williams et responsable du mouvement The Peace People. Dans un communiqué envoyé à Fides, il dit « Non à la guerre en Syrie » et affirme : « Nous devons nous mettre à la place du peuple syrien et trouver des chemins pacifiques pour arrêter cette folle course vers une guerre que les mères, les pères et les enfants de Syrie ne veulent ni ne méritent ». Le texte ajoute : « Il est urgent de soutenir ceux qui travaillent pour la paix en Syrie et qui cherchent un moyen pour aider les 22 millions de Syriens à résoudre leur conflit sans promouvoir le chaos ou la violence ». Le Prix Nobel invite les Nations unies à « être un forum où ces voix syriennes sont écoutées », voix qui appartiennent à « des personnes qui ont travaillé dur pour la Syrie, pour l’idée de la Syrie comme pays laïc, pacifique et moderne ». (PA) (Agence Fides 27/06/2012) 25 juin : Des informations contradictoires sur le sort des chrétiens syriens Depuis le début du conflit en Syrie, la situation des chrétiens est l’objet d’informations contradictoires. Elles sont emblématiques de l’étau dans lequel ils sont pris. http://www.oeuvre-orient.fr/page-des-informations-contradictoires-sur-le-sortdes-chretiens-syriens-1007.html 25 juin : Entretien du Père Boulad en juin 2012, TV France 24 « L’Entretien » : Les Frères Musulmans au pouvoir : Quel futur pour l''Egypte ? http://youtu.be/GBaLuokKl0Q 26 juin http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/Des-informationscontradictoires-sur-le-sort-des-chretiens-syriens-_EP_-2012-06-24-822777 « La paix en Syrie pourrait être sauvée si chacun disait la vérité. » Ainsi commençait le témoignage adressé début juin par un certain Mgr Philippe Tournyol du Clos à l’agence vaticane Fides, et repris ensuite par de nombreux sites d’actualité. De retour de Syrie où il se serait rendu à Damas, Alep et Homs, l’abbé Tournyol, présenté par Fides comme « un évêque français » et « archimandrite greccatholique melkite », affirmait que « la réalité sur le terrain est loin du cadre qu’impose la désinformation des moyens de communication de masse occidentaux ». Il décrivait ainsi à Homs des quartiers chrétiens saccagés par les rebelles, une église à demi détruite, des personnes égorgées, un prêtre tué… Or, l’abbé Tournyol n’est pas un évêque mais un prêtre de la Fraternité Saint-Pierre au Liban. De plus, interrogée à son tour, l’Œuvre d’Orient s’inscrit en faux contre son témoignage. « Nos contacts sur place, à Homs, des jésuites qui travaillent au contact de toutes les populations, réfutent totalement ces informations », affirme Catherine Baumont, directrice de communication de l’Œuvre d’Orient. Témoignages contradictoires Depuis le début du conflit en Syrie, la situation des chrétiens est l’objet d’informations contradictoires, souvent partisanes, toujours à prendre avec des pincettes, d’autant qu’il est bien difficile d’avoir aujourd’hui accès à des sources directes. « Nous sommes assaillis de témoignages contradictoires, beaucoup circulent sur Internet, et il nous faut à chaque fois vérifier et recouper à partir des faits précis que nous décrivent nos informateurs sur place, en évitant toute interprétation », relève Catherine Baumont. Pris lui-même dans le conflit, Mgr Antoine Audo, l’archevêque chaldéen d’Alep en visite à Rome, reprochait vendredi 22 juin aux médias occidentaux leur manque de « nuance », « alors que la situation est complexe », leur enjoignant d’être « plus prudents, plus justes ». Ainsi, une dépêche publiée le 19 juin par Fides signalait que 400 civils chrétiens de Homs étaient utilisés comme « boucliers humains » par les rebelles. Mais les chrétiens de la ville interrogés par l’Œuvre d’Orient ont démenti et se sont inquiétés de voir leur vie « mise en danger » par ces informations. Autre exemple significatif, La Croix recevait récemment un communiqué d’un « comité de soutien aux chrétiens de Qusayr », contestant le témoignage du jésuite italien Paolo Dall’Oglio, publié le 15 juin dans nos colonnes. Ce dernier avait affirmé que « c’est parce que des familles chrétiennes avaient participé, conjointement avec les milices loyalistes, à la répression contre les habitants sunnites de la ville que les rebelles ont enlevé des chrétiens » à Qusayr. « Un conflit intermusulman qui n’est pas celui des chrétiens » Or le comité de soutien estimait que « cette accusation est dénuée de tout fondement et constitue une menace pour la paix civile ». Pour sa défense, le P. Dall’Oglio a répondu que ce réseau est en lien étroit avec Mère Agnès-Mariam de la Croix, supérieure du couvent de Saint-Jacques l’Intercis, elle-même en lien avec le Réseau Voltaire, association controversée qui remet en cause la véracité des attentats du 11 septembre 2001. Qui croire ? La situation est d’autant plus complexe que les informations sur les chrétiens de Syrie sont régulièrement récupérées et manipulées par des mouvements d’extrême droite, qui agitent le chiffon rouge… Une chose est sûre : cette complexité est emblématique de la situation épineuse des chrétiens syriens. Eux-mêmes subissent de fortes pressions et sont pris en tenailles entre les deux camps: ils ont bénéficié de la protection du régime de Bachar Al Assad qui aujourd’hui les utilise « pour dire qu’il n’y a pas de révolution en Syrie mais seulement une guerre de l’État contre le terrorisme », déplore le P. Dall’Oglio : « Certains nient les tortures, les arrestations, la répression. Lors du bombardement de Homs, les évêques sont restés silencieux, on ne veut pas voir, on ne veut pas savoir. » Mais d’un autre côté, tout soutien au régime leur vaut les représailles des rebelles et la menace de futurs règlements de compte. « Plus il y a de violences confessionnelles, plus les chrétiens seront proches du régime, et plus ils auront des problèmes avec les révolutionnaires » , s’inquiète une religieuse syrienne. « Les chrétiens qui prennent position sont inéluctablement pris en otage par un camp ou l’autre, confirme Catherine Baumont. Ils se retrouvent au milieu d’un conflit intermusulman qui n’est pas le leur. » Pour autant, plusieurs observateurs de la région constatent que si, au début du conflit, les chrétiens se sont engagés en soutien au régime, leurs prises de position sont aujourd’hui globalement plus mesurées. CÉLINE HOYEAU avec AGNÈS ROTIVEL, article à retrouver dans La Croix 26 juin : His Holiness Moran Mor Ignatius Zakka Iwas I, supreme head of the Syrian Orthodox Church of Antioch and All East was on a visit to Germany for medical treatment. His Holiness had an operation and is well. 26 juin : Anba Bassanti : Nous n’avons pas de candidat au poste de viceprésident (Bonjour Egypte /www.blog copte 26 juin ) L’archevêque de Helwan et d’el-Maassara, et membre du Saint Synode à l’église orthodoxe, Anba Bassanti, a démenti que l’église entende poser la candidature d’une personnalité copte au poste de vice-président de la république, ajoutant que l’église n’interviendrait pas dans cette affaire, et que la décision était aux mains du président. Dans des déclarations au journal londonien « al-Sharq alAwssat, l’évêque a souhaité le succès du président élu Mohamed Morsi pour le bien-être de l’Égypte, ajoutant que le message de vœux envoyé au président par Anba Bakhomios dénotait la position de l’église orthodoxe. Il a démenti la présence de contacts entre l’église orthodoxe et la Confrérie des Frères Musulmans lors de la période des élections. « Il n’y a aucun contact avec la Confrérie, Mais, sur le plan personnel, j’ai des amis proches de la Confrérie et je leur ai confirmé l’importance de penser avant tout au bien-être de l’Égypte », at-il dit. Pour ce qui est des demandes des Chrétiens lors de la prochaine période, l’abbé a souligné : « l’église ne tente pas d’intervenir dans les demandes des personnes. Quant à l’église, elle suit les voies officielles avec les institutions officielles de l’état ». Il a refusé les propos circulés par d’aucuns, selon lesquelles la Confrérie se vengerait de l’église pour avoir donné des directives sur le vote en faveur d’Ahmad Chafiq, l’abbé a affirmé que l’église n’avait pas demandé à ses adeptes de voter en faveur d’un candidat, mais a exhorté les chrétiens à voter et choisir la meilleure personne de leur point de vue. « Certains chrétiens ont voté pour Chafiq, d’autres pour Morsi, alors qu’un troisième camp a boycotté les élections », a-t-il dit. 26 juin : L’inquiétude des coptes égyptiens (Europe 1 /www.blogcopte 27 juin) L’arrivée au pouvoir de Mohammed Morsi réveille les craintes de chrétiens d’Egypte. A quelques jours de l’accession au pouvoir du nouveau président égyptien, l’islamiste Mohamed Morsi, les membres de la communauté chrétienne copte d’Egypte sont inquiets. Eux, qui représentent moins de 10% de la population égyptienne, ont voté massivement pour son rival, Ahmad Chafiq. Ils voyaient dans cet ancien Premier ministre du raïs déchu un rempart face à « l’islamisme rampant » dans le pays. « Les chrétiens ont peur de s’exprimer » Les coptes d’Egypte ont d’autant plus les nerfs à vif que depuis que la télévision d’Etat les présente comme le principal soutien du candidat Ahmad Chafiq. « Les chrétiens ont peur de s’exprimer », explique l’un d’entre eux au micro d’Europe 1. « Nous avons eu tant de problèmes avec les musulmans », ajoute-t-il. « Bien sûr que j’ai peur », renchérit une vieille femme interrogée par Europe 1 sur le marché du Caire. « Ils vont nous considérer comme des citoyens de seconde zone. Ils n’arrêtent pas de dire que nous sommes des Infidèles », précise-t-elle. « Continuer à vivre ensemble » D’autres coptes se résignent pourtant à la cohabitation avec le nouveau pouvoir et croient en l’équilibre communautaire égyptien. Dans une boutique de quincaillerie du Caire, Samir le chrétien et Mounir le musulman ne semblent ainsi pas effrayés par la situation. « Regardez, je suis chrétien, il est musulman et on rit ensemble », remarque Samir. « Cela dure depuis des années », poursuit-il, »pourquoi on ne pourrait pas continuer à vivre ensemble ? ». 26 juin : L’arrivée au pouvoir d’un Frère musulman ne fait pas l’unanimité dans le pays… (20 Minutes / www.blog copte 27 juin) «Aujourd’hui, je suis le président de tous les Egyptiens, (…), qu’ils soient chrétiens ou musulmans, hommes ou femmes, jeunes ou vieux.» Le premier discours de Mohammed Morsi, dimanche soir, visait clairement à rassurer tous ceux qui n’ont pas voté pour lui. Et même si le nouveau président a peu de pouvoir, puisque l’armée l’a privé d’une partie de ses prérogatives il y a une semaine, beaucoup voient l’élection de Morsi d’un très mauvais œil. Le double discours des Frères musulmans Parmi eux, les coptes (chrétiens d’Egypte) sont peut-être les plus inquiets. «J’ai peur que les islamistes nous créent des problèmes», témoigne Amira, une jeune mère de famille qui habite le quartier d’Abdeen, dans le centre du Caire. Comme une grande majorité de chrétiens, elle a voté pour le candidat de l’ancien régime. Mina Thabet, membre de l’Union des jeunes de Maspero, une organisation de jeunes coptes pro-révolution, craint une montée des tensions. «Les Frères musulmans vont peut-être vouloir se venger des coptes, parce qu’ils ont voté pour Chafiq. Je m’attends à des violences interreligieuses en Haute-Egypte ou dans le Delta dans les mois qui viennent, affirme-t-il. Il est possible aussi qu’ils tentent d’instaurer la jeziya, l’impôt que les chrétiens doivent payer, selon la charia.» Dans les deux cas, aucune déclaration des islamistes ne permet de confirmer ses propos. Il faut dire que les Frères musulmans sont des champions du double discours. Tout en affirmant que tous les Egyptiens sont égaux devant la loi, Mohammed Morsi a répété dans ses meetings son attachement à la charia… Les chrétiens ne sont pas les seuls à s’inquiéter. La plupart des jeunes activistes qui ont été le fer de lance du soulèvement de janvier 2011 se réjouissent de la mise à l’écart d’Ahmed Chafiq, symbole du retour à l’ancien régime. Mais ils se sentent aussi dépossédés de «leur» révolution: un président Frère musulman, ce n’est pas vraiment ce dont ils rêvaient à la chute de Moubarak. «Morsi va être obligé de tenir compte des mouvements révolutionnaires, parce qu’ils lui ont permis d’être élu», souligne pourtant Mohamed Salah, du mouvement Justice et Liberté. 27 juin : sur www.blog.copte : Morsi reçoit une délégation de l’église copte orthodoxe. Le président élu Mohamed Morsi a reçu, au siège de la présidence à Héliopolis, le chargé d’affaires du pape, Anba Bakhomios, ainsi que Anba Bishoy, et la délégation l’accompagnant. Lors de cet entretien, Dr. Morsi a confirmé que tous les Égyptiens étaient sur le même pied d’égalité. De son côté, Anba Bakhomios a souhaité que l’accès au pouvoir du Dr. Morsi soit un message d’amour et de paix à tous les Égyptiens. Dr. Morsi a également reçu le président de l’Assemblée du peuple déchue Dr. Saad el-Katatni et le président du Conseil Consultatif Dr. Ahmad Fahmi. 27 juin : Valérie Gillioz, dans le journal Moustique, à Bruxelles, , mentionne le livre de Christine Chaillot et quelques mots d’une interview faite avec elle. 27 juin : Le patriarche et pape d’Alexandrie Théodore II reçu par le nouveau président égyptien Mohamed Morsi (Romfea.gr et http://www.orthodoxie.com/actualites/reception-du-patriarche-et-papedalexandrie-theodore-ii-par-le-nouveau-president-egyptien-mohamed-morsi/) Le patriarche et pape d’Alexandrie Théodore II a été reçu le 27 juin par le président égyptien nouvellement élu Mohamed Morsi. Étaient également conviés les représentants des Églises anglicane, protestante et maronite. Remerciant le nouveau président pour cette invitation immédiate, le patriarche Théodore II lui a souhaité la bénédiction de Dieu pour l’accomplissement de la haute fonction qu’il a reçue à l’égard du peuple égyptien. Parallèlement, il a invité le président à visiter le patriarcat à Alexandrie, ce que celui-ci a accepté immédiatement, ajoutant que la première étape de sa visite dans cette ville serait le patriarcat, auquel il a exprimé son entière sympathie, sachant que depuis 2000 ans les chrétiens orthodoxes vivent paisiblement et de façon permanente dans le pays du Nil. De son côté, le patriarche a offert au président un plateau d’argent avec l’emblème de l’Église d’Alexandrie. Le président Mohamed Morsi a remercié tous les participants pour leur réaction immédiate à son invitation, soulignant que tous les Égyptiens, chrétiens et musulmans sont des citoyens égaux de l’État, qui doit être régi par la démocratie, la constitutionalité et la liberté. Il s’est également prononcé pour la coexistence harmonieuse entre chrétiens et musulmans, soulignant à nouveau les principes d’équité et d’égalité devant la loi indépendamment de la foi religieuse. La veille, le président avait rencontré les représentants des religions musulmane et copte, afin d’avoir un premier contact direct avec toutes les communautés religieuses existant en Égypte et ce immédiatement après son élection. 27 juin : Discours du Président Moncef Marzouki à la rencontre annuelle d’Oasis à Tunis (http://www.oasiscenter.eu/fr/node/8258) Mesdames et Messieurs, Chers amis, Au nom de tous les Tunisiens et en mon nom propre Je vous souhaite la bienvenue, et remercie d’avoir choisi Tunis pour cette rencontre de la fondation Oasis. Son objectif est d’analyser non seulement les conditions des libertés dans la Tunisie d’après la révolution, mais de montrer en quoi les événements tunisiens ont bouleversé un certain nombre de paradigmes occidentaux sur la question du rapport entre religion et politique. On ne peut qu’encourager les discussions de ce type, qui refusent d’adopter les paradigmes réducteurs de l’opposition entre Islam et sécularisme. La révolution tunisienne s’est distinguée en ce qu’elle n’était ni une révolution religieuse, ni une révolution laïque, mais une révolution pour le dépassement de ces oppositions stériles, pour la dignité, pour les libertés. Hier, Son Éminence le Cardinal Scola, évoquant les défis de la compréhension mutuelle entre Orient et Occident, insistait sur la nécessité d’élargir les référents des uns et des autres, et non pas simplement de les juxtaposer. C’est bien là l’enjeu central de la période de transition que nous traversons. Les défis que nous devons désormais relever ne concernent plus simplement la problématique du dialogue des religions ou des civilisations, de la protection paternaliste des minorités religieuses par un État autoritaire. La problématique de la liberté religieuse ne doit pas être pensée séparément de la question de la citoyenneté et donc de la démocratie et de l’ensemble de ses valeurs et mécanismes, dont la liberté d’expression. Les défis sont nombreux, les sources d’inquiétude réelles, mais il faut aussi nuancer la description pessimiste que les commentateurs occidentaux inquiets donnent du monde arabe. Les débats sur l’équilibre entre liberté d’expression et liberté religieuse, sur la place des symboles religieux dans l’espace public, sur le sens du sacré, ne sont en rien spécifiques à la Tunisie ou à l’Islam. La cour suprême américaine débat de l’interprétation du premier amendement de la Constitution depuis le 19è siècle, et s’interroge toujours sur l’équilibre entre la clause d’établissement et la clause de libre exercice. La cour européenne des droits de l’homme a débattu récemment de la question de savoir si les crucifix peuvent être accrochés dans les salles de classe italienne, et s’ils sont un symbole religieux ou culturel. Les catholiques ont manifesté cette année en France contre une pièce de théâtre jugée blasphématoire. Les américains ont protesté contre le caractère offensant de la construction d’un centre islamique près du site de Ground Zero… Nulle part, la revendication du droit à la liberté d’expression totale n’existe sans être remise en cause par la référence à d’autres types de normes, morales, religieuses. Cette problématique n’est en rien propre à la Tunisie. Il n’y a pas non plus de spécificité islamique. Toutes les religions sont traversées aujourd’hui, comme hier, par des débats importants. Les questions de l’avortement, du droit des homosexuels sont centrales aux discussions actuelles du Christianisme. Mon propos n’est pas ici de confondre tous ces contextes, mais de rappeler que l’interrogation sur l’équilibre entre les diverses libertés, la liberté religieuse et la liberté d’expression, est propre à toutes les sociétés, occidentale et non occidentale. Toutes les religions doivent gérer des débats internes profonds. Enfin, l’argument de la liberté religieuse n’est pas toujours utilisé à des fins progressistes, mais parfois aussi pour maintenir le contrôle d’institutions religieuses sur les membres de leurs communautés. Ces interrogations, ces débats, ne peuvent bien entendu s’éterniser et doivent aboutir à la mise en place de solutions juridiques et institutionnelles. Mais les controverses sont nécessaires, car les droits n’ont de sens que si le peuple se les approprie. C’est par les controverses que cette appropriation se fait. C’est du conflit politique – raisonné – que naît un consensus réel. Tout le monde est invité à prendre part aux débats en cours, toutes les personnes, quelle que soit leur appartenance religieuse ou leur non appartenance religieuse. C’est seulement de cette façon que l’on pourra créer un nouveau monde commun. Cet engagement est non seulement un droit, mais une nécessité, car, comme le disait Mgr Scola hier, la tentation du repli n’a pas de sens : « il n’existe aucune île sur laquelle se retirer, ni aucune enceinte où se réfugier ». Qu’est ce qui doit émerger de tout cela pour moi qui suis un citoyen de ce pays en mutation, et un responsable politique participant à la gestion de cette mutation ? Pour moi face aux difficultés crées par les peurs, les incompréhensions et l’extrême tension nerveuse qui caractérise les périodes charnières, il faut maintenir un cap. S’il faut défendre la liberté de conscience, c’est parce qu’elle est le fondement d’un type d’appartenance moderne qu’est la citoyenneté. Aujourd’hui l’appartenance religieuse fonde l’appartenance à une communauté de foi, et non à l’appartenance à la communauté nationale. On peut être citoyen tunisien, tout en étant musulman, chrétien, juif, athée. Le plus important est qu’on le soit sans difficulté, de façon non conflictuelle, naturelle, confortable oserais-je dire, en connivence et en synergie avec l’autre reconnu et accepté comme si différent et si semblable. Tel est notre objectif, tel est notre destin si nous voulons nous humaniser chaque jour un peu plus. Je vous remercie. 27 juin : Conférence-débat organisée par Le Kiosque Citoyen 18h30, à l'Institut de Gestion de Rennes, 11, rue Jean Macé, 35700 RENNES, Amphi 1, (Bus : Ligne1,9 : Brizeux) avec François d’ALENCON, « Les chrétiens d’Irak entre l’exil et l’espoir » Grand reporter à La Croix, ancien chef du service Etranger, François d’Alançon a couvert les Balkans, le Moyen-Orient, l’Asie, l’Afrique et les Etats-Unis. Spécialiste des questions de sécurité internationale (Otan, UE). Auditeur de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (I.H.E.D.N.), ancien rédacteur en chef adjoint de la revue Défense, il est diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris (Sciences Po), titulaire d’un Master of Public Administration de la J.F.K. School of Government de Harvard University et d’une Maîtrise de Droit public. A la fin des années 80, l’Irak comptait environ 2 millions de chrétiens. Après l’invasion américaine de l’Irak en 2003, leur exode s’est accéléré et le pays en compterait aujourd’hui moins de 500 000. Cet exode silencieux vers la Turquie et la Jordanie, puis l’Europe, les Etats-Unis, le Canada ou l’Australie, constitue le dernier chapitre d’un déclin en apparence inexorable. Même le Kurdistan irakien, longtemps considéré comme un refuge, perd son attractivité pour les minorités confrontées à l’insécurité et au manque de travail. Fuyant la guerre civile de 2006 et les attentats à Bagdad et à Bassorah, des milliers de chrétiens déplacés y ont grossi la population de Karakosh et de quelques autres bourgades chrétiennes. Comme les autres minorités, les chrétiens irakiens se heurtent à la culture hégémonique dominante des partis religieux, au sommet de l’Etat, dans les institutions publiques et l’administration ainsi qu’à la polarisation communautaire au sein de la société. La Constitution leur accorde beaucoup de droits, mais la loi et les tribunaux ne les protègent pas contre la discrimination dans leur vie quotidienne. Seule réponse à la question des minorités et de l’identité nationale, la notion de citoyenneté et d’égalité devant la loi passe par la construction d’un Etat de droit « civil », avec des institutions indépendantes des partis et des institutions religieuses, sous la pression d’une société civile irakienne qui puise son inspiration dans la révolution égyptienne de 2011. Rester, mais pour quoi faire ? La question hante une poignée de responsables chrétiens, religieux ou laïcs, décidés à jouer un rôle dans la construction du nouvel Irak aux côtés des musulmans, et pas seulement calfeutrés à l’abri de leurs églises bunkers. Sous l’impulsion des Dominicains de Bagdad et de plusieurs personnalités musulmanes, des échanges se nouent entre intellectuels et religieux chrétiens et chiites. La contribution des chrétiens reste très appréciée dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la culture. A Nadjaf, la ville sainte chiite, Jawad Al Khoei, petit-fils du grand ayatollah Qasim Al Khoei, veut créer un institut ouvert à l’enseignement des autres religions. Autre défi, l’influence, pour une minorité en mal de représentation politique et sans vision claire de l’avenir. Les responsables religieux disent qu’ils ne veulent pas se mêler de politique tandis que les chefs de partis politiques chrétiens et les députés chrétiens sont divisés, soupçonnés de poursuivre des intérêts personnels ou de servir de supplétifs à la représentation kurde. 27 juin : Quatre jours en enfer, par Sami El Soudi Je suis revenu lundi d’Egypte, où j’ai passé quatre jours. J’étais au Caire lors de l’annonce du résultat des élections, assistant à l’explosion de joie et aux feux d’artifice des partisans de l’islamisation du monde arabe. Les mêmes islamisants qui laissaient éclater leur bonheur partout dans le monde, y compris à Gaza et en certains endroits de l’Autorité palestinienne. Les messages de félicitations pour le nouveau président, Mohamed Morsi, ont plu de tous les coins de la planète, de Washington à Jérusalem, en passant par Paris, sans oublier Téhéran, bien entendu. Morsi a été coopté par 51.7 pourcent de ses compatriotes, une proportion presque identique – 51.8% - à celle des détenteurs du droit de vote s’étant rendus aux urnes. Le nouveau pharaon a donc été choisi par un quart des électeurs égyptiens. L’Egypte est aussi le pays au monde dans lequel on met le plus de temps à dépouiller les bulletins : presque une semaine. Là ne s’arrêtent pas les spécificités du scrutin dans l’empire brinquebalant du delta du Nil ; j’ai été ainsi fort surpris de constater que des militaires ne se tenaient pas uniquement aux abords des bureaux de vote, mais également à l’intérieur. J’en ai vu conseiller les électeurs, et d’autres, se pencher pour voir quel bulletin l’un ou l’autre avait choisi. En revanche, il n’y avait pas de représentants des partis ou des candidats dans les locaux de vote, mais uniquement dans les centres de comptage les plus importants. Les irrégularités se sont dénombrées par centaines, si ce n’est par milliers. La plus flagrante d’entre elles, à mon avis, fut la manière dont furent traités les électeurs chrétiens en Haute Egypte, où résident des millions de Coptes. Des activistes islamistes y contrôlaient souvent le chemin des urnes, les empêchant d’y accomplir leur devoir citoyen. Des membres de la minorité chrétienne m’ont rapporté que leurs coreligionnaires y furent fréquemment insultés et menacés de ce qui "allait leur arriver après la victoire de l’islam", s’ils n’étaient pas physiquement molestés. D’ailleurs, Morsi et ses partisans n’ont pas considéré le scrutin comme une consultation démocratique, mais comme une "seconde guerre de reconquête de l’Egypte par l’islam". Ils ont menacé de mort tous ceux qui se mettraient en travers de ce djihad. Pour ce courant, l’élection n’était qu’un prétexte, une opportunité pour prendre le pouvoir. La légitimité, ils l’ont reçue du ciel, et n’avaient, dans ces conditions, pas besoin de l’assentiment des hommes… Et dans cet environnement que j’ai constaté, dans lequel je me suis souvent senti revenu au temps de la pierre taillée, où ce qui fait le plus défaut, après le respect minimal entre êtres humains, est l’intelligence, personne n’est capable de différencier la rumeur de la vérité… Quant aux Frères Musulmans, ils surfent sur leur succès. Ils ont effectivement l’intention de disputer à la junte militaire les attributs du pouvoir, et ce, sans faire de quartiers. Témoins de cette bataille qui se prépare entre Gog et Magog, la fuite, quelques heures après la désignation de Morsi, d’Ahmad Shafiq. Il a poussé ses trois filles et leur progéniture dans le premier avion en partance pour les Emirats Arabes Unis, sans acheter de billet de retour. On saisit mieux la signification de cet exil, lorsque l’on se rappelle que Shafik n’était pas uniquement le perdant de la consultation "démocratique", mais qu’il avait été pilote de chasse, commandant de l’Armée de l’air avec le titre de maréchal et plusieurs fois ministre. Le Conseil Suprême des Forces Armées d’Egypte, la junte dirigée par un autre maréchal, Mohamed Tantawi, ne va pas être dissout pour autant à l’issue des dernières élections. Il se prépare au contraire au combat contre les Frères Musulmans. Le Conseil aurait pu, sans autre forme de procès, annuler la promulgation d’un vainqueur, il avait suffisamment de bonnes raisons pour ce faire, mais il craignait une gigantesque effusion de sang. Surtout, il ne fait pas confiance aux officiers subalternes et à la troupe ; en cas de bataille rangée, Tantawi craint qu’ils ne pointent leurs fusils contre lui, transférant ainsi un pouvoir sans recours aux islamistes pour une période indéterminée. Avec ses collègues, il préfère être sûr de son fait, attendre le moment opportun. Lundi matin, alors que je m’apprêtais à quitter le Nil, les rumeurs de coup d’Etat allaient déjà bon train. Dans l’entre-temps, la junte a limité à une peau de chagrin les privilèges du nouveau raïs. Elle l’a privé de constitution et a dissout le parlement issu du Printemps, dans lequel les islamistes disposaient d’une majorité écrasante… Les Frères ont d’ailleurs jugé nulle et non avenue la décision de dissolution. Mais Morsi connaît également ses limites ; pour lui aussi, il va s’agir de grignoter une à une ses prérogatives, en se basant sur la légitimité des urnes et non sur le nombre de ses partisans. Avant même d’être déclaré gagnant, il s’est assis avec les officiers et ils ont convenu des règles du jeu du pouvoir. Des règles qui conservent la haute main à l’Armée, mais pour combien de temps ? Morsi va tenter d’écraser l’Armée avec le temps, exactement comme l’a fait Erdogan en Turquie, affaiblir la junte, jusqu’à pouvoir la laminer et la jeter aux oubliettes. Mais le Frère fait face à un problème supplémentaire : il est "à la tête d’un pays en ruine et sans ressources". S’il tente d’imposer la charia originelle, comme le prévoit son programme électoral, il le privera de l’un des derniers expédients, l’aide américaine. Interdiction lui est également faite de toucher aux accords de paix avec l’Etat hébreu, dont l’ambassadeur a d’ailleurs regagné, sous une très lourde escorte, son domicile dans la banlieue du Caire après l’annonce des résultats. Morsi a été contraint d’affirmer que sous sa présidence, l’Egypte respecterait les accords de Camp David. Ce sera sa mise à l’épreuve permanente : s’il se ravise, ne serait-ce qu’en paroles, l’Amérique et l’Union Européenne se désintéresseront de l’Egypte et la traiteront avec hostilité. Parce qu’une volte-face avec Jérusalem ne remettrait pas seulement en question la paix dans la région, elle permettrait en plus de faire sortir la "République" Islamique d’Iran de son isolement, et génèrerait une nouvelle répartition des forces insupportable pour les Occidentaux. Et si, d’aventure, Mohamed Morsi changeait de politique à l’égard de Gaza, en livrant des armes au Hamas et en lui procurant une profondeur stratégique, une guerre avec les "Juifs" deviendrait inévitable. N’oublions pas, dans cette optique, que le Hamas, le Mouvement de la Résistance Islamique palestinien, n’est autre qu’une dissémination des Frères musulmans égyptiens. L’avenir de la région et de la Palestine dépend ainsi du bras de fer entre Tantawi et Morsi. A Ramallah, à la Moukata [le siège du gouvernement de l’Autorité Palestinienne], on a salué pudiquement la victoire du candidat des Frères, que l’on tient pour des ennemis à tous points de vue. On craint, évidemment, que le succès de Morsi ne donne des idées et des ailes aux islamistes palestiniens. Objectivement, même si cela ne va pas se voir tout de suite, cette réussite pousse le Fatah encore un peu plus dans les bras de Netanyahu. Et Netanyahu, qui en est conscient, comme de la solitude extrême entourant Abbas, va profiter de la situation pour renforcer les implantations. Et l’homme de la rue égyptien, que pense-t-il, me demanderez-vous. Pas grandchose, parce que, en tant que tel, il n’existe pas. Témoin les 25 millions d’électeurs qui ne se sont pas déplacés pour voter, en dépit de l’obligation légale qui leur était faite. Quand vous leur parlez, une partie affirme ne se préoccuper que de sa subsistance et de sa sécurité. Une autre admet ne rien entendre aux affaires publiques, ce qui démontre l’extraordinaire niveau de sous-développement intellectuel de ce peuple, et en fait un véritable jouet entre les mains des groupes d’intérêt. Pendant ce temps, la violence fait rage. Avec des caravanes d’exciseurs, aux véhicules arborant les couleurs des Frères Musulmans, qui battent la campagne. Ils appellent cela la "circoncision féminine", et vantent ses vertus "hygiéniques" et "morales". Après les avoir vus à l’action, personne ne peut décemment croire que le clergé sunnite d’Egypte adopte une position neutre sur la question. 90% des Egyptiennes auraient subi la lame du rasoir, et cette proportion est encore en augmentation dramatique selon des intellectuelles que j’ai rencontrées dans la capitale. Les islamistes ont annoncé que la déclitorisation allait être re-légalisée, et la "propagande" contre l’excision interdite. Elle serait l’œuvre de courants antimusulmans, et – je l’ai lu sur une affiche - "elle participerait d’un complot visant à porter atteinte à la santé physique et mentale de la Femme égyptienne". D’autre part, privés du droit de se fréquenter dans des lieux publics, et par le voile, de se regarder, les hommes et les femmes du pays du Delta sont entrés en guerre. Une guerre d’une férocité elle aussi extrême, au point qu’aucune femme ne peut plus se promener sereinement dans les rues des villes. Des bandes de mâles en rut les agressent, les dénudent à même la chaussée, et les violent collectivement… Et pas question, par les temps qui courent, pour une représentante du sexe dit faible d’aller se plaindre de son sort, elle risquerait d’y passer à nouveau, du fait des policiers. Les couloirs des commissariats ont, pour toute chose, terriblement mauvaise réputation. Le phénomène des viols collectifs prend des proportions hallucinantes d’après mes interlocutrices; des centaines de milliers de femmes seraient ainsi abusées quotidiennement, au point que ces pratiques animales sont devenues normales après le Printemps. Viol collectif dans la nouvelle Egypte : la normalité quotidienne Je demande à la vingtaine de femmes universitaires avec lesquelles je parle combien d’entre elles n’ont jamais connu de violence sexuelle grave. Aucune ne lève la main. Toutes baissent les yeux.. Au Caire s’y joue certes un duel d’une énorme importance pour le monde, la région et la Palestine. Mais cela ne se déroule pas au niveau de la rue. Le peuple égyptien, inculte, naïf, violent, misérable, sale, raciste et xénophobe, n’est que l’une des armes du duel entre les islamistes et les officiers, au même titre que la soldatesque, le Canal de Suez et le pétrole. Tout journaliste, tout intellectuel qui qualifierait encore ce que je viens de voir de "révolution" est soit islamiste soit complètement crétin… 27 juin : Voici une conférence d’ Alain Chouet sur la situation en Syrie, intéressante pour ceux qui connaissent mal l'histoire des Alaouites bien que l'auteur exagère, semble-t-il, le soutien des Alaouites pour le président Bachar al-Assad qui est appuyé par une grande partie de la population, toutes confessions confondues, y compris les sunnites. Invité de l’Association Régionale Nice Côte d’Azur de l’IHEDN (AR29), le 27 juin 2012, Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, reconnu bien au-delà de l’Hexagone pour son expertise du monde arabo-musulman, a livré aux auditeurs son sentiment au cours d’une conférence. Tout savoir sur la vraie situation en Syrie NOS MINISTRES, JUPPE HIER, FABIUS AUJOURD’HUI SONT-ILS MAL RENSEIGNES, MAL CONSEILLES, OU NAÏFS ? Les réseaux sociaux n’ont rien à voir avec la prise du pouvoir par les Islamistes en Afrique du Nord et au proche-Orient L’expression « printemps arabe » est censée faire référence au « Printemps des peuples » de 1848. Depuis la révolte de Sidi Bouzid, le 17 décembre 2010, la contagion s’est étendue de la Tunisie successivement à l’Égypte, à la Libye, à Bahrein, au Yémen et enfin en Syrie. Contrairement à ce qui a pu être dit, ces contestations populaires, d’une ampleur et d’une intensité très variables, n’ont pas été le fait des « réseaux sociaux », dans des pays où l’accès à Internet est réduit à une minorité de personnes « branchées » et où les moyens de blocage du Net sont très développés. Même si les aspirations de ces divers peuples visaient à chasser des dirigeants corrompus pour favoriser l’instauration d’une démocratie, les manifestants en reprenant le slogan « Dégage ! » (« Erhal » en arabe) entendaient réclamer un meilleur partage des richesses pour améliorer leurs conditions de vie, obtenir des emplois et retrouver une certaine dignité (« karama » en arabe). En fait, ces révoltes, révolutions ou encore « réveil arabe » ont en commun d’avoir été financées par le Qatar et d’autres monarchies du Golfe et d’avoir été encadrées par les Frères musulmans. Le résultat ne s’est pas fait attendre : on en voit déjà les effets en Tunisie, en Libye et bientôt en Égypte. La question que l’on est en droit de se poser est : par quel miracle, les Européens ont-ils pu soutenir à ce point des mouvements qui vont à la fois à l’encontre des intérêts mêmes de ces populations et aussi des nôtres. Si la démocratisation de ces pays ne nous laisse pas indifférent, les voir retomber dans une nouvelle forme de soumission plus insidieuse n’augure rien de bon pour l’avenir. Depuis plus d’un an, ce printemps arabe n’en finit pas. La Syrie est le dernier pays à avoir été pris dans une tourmente qui a mis le pays à feu et à sang. Les pires conjectures formulées au premier semestre 2011 concernant les mouvements de révolte arabes deviennent aujourd’hui réalité. Je les avais largement exposées dans divers ouvrages et revues [1] à contre courant d’une opinion occidentale généralement enthousiaste et surtout naïve. Car il fallait tout de même être naïf pour croire que, dans des pays soumis depuis un demi-siècle à des dictatures qui avaient éliminé toute forme d’opposition libérale et pluraliste, la démocratie et la liberté allaient jaillir comme le génie de la lampe par la seule vertu d’un Internet auquel n’a accès qu’une infime minorité de privilégiés de ces sociétés. Une fois passé le bouillonnement libertaire et l’agitation des adeptes de Facebook, il a bien fallu se rendre à l’évidence. Le pouvoir est tombé dans les mains des seules forces politiques structurées qui avaient survécu aux dictatures nationalistes parce que soutenues financièrement par les pétromonarchies théocratiques dont elles partagent les valeurs et politiquement par les Occidentaux parce qu’elles constituaient un bouclier contre l’influence du bloc de l’Est : les forces religieuses fondamentalistes. Et le « printemps arabe » n’a mis que six mois à se transformer en « hiver islamiste ». En Tunisie et en Égypte, les partis islamistes, Frères musulmans et extrémistes salafistes se partagent de confortables majorités dans les Parlements issus des révoltes populaires. Ils cogèrent la situation avec les commandementsmilitaires dont ils sont bien contraints de respecter le rôle d’acteurs économiques dominants mais s’éloignent insidieusement des revendications populaires qui les ont amenés au pouvoir. Constants dans leur pratique du double langage, ils font exactement le contraire de ce qu’ils proclament. En, Égypte, après avoir affirmé sur la Place Tahrir au printemps 2011 qu’ils n’aspiraient nullement au pouvoir, ils revendiquent aujourd’hui la présidence de la République, la majorité parlementaire et l’intégralité du pouvoir politique. En Tunisie, et après avoir officiellement renoncé à inclure la charia dans la constitution, ils organisent dans les provinces et les villes de moyenne importance, loin de l’attention des médias occidentaux, des comités de vigilance religieux pour faire appliquer des règlements inspirés de la charia. Ce mouvement gagne progressivement les villes de plus grande importance et même les capitales où se multiplient les mesures d’interdiction en tous genres, la censure des spectacles et de la presse, la mise sous le boisseau des libertés fondamentales et, bien sûr, des droits des femmes et des minorités non sunnites. L’OTAN installe des dictatures intégristes financées par le Qatar et l’Arabie Saoudite Et ces forces politiques réactionnaires n’ont rien à craindre des prochaines échéances électorales. Largement financées par l’Arabie et le Qatar pour lesquels elles constituent un gage de soumission dans le monde arabe, elles ont tous les moyens d’acheter les consciences et de se constituer la clientèle qui perpétuera leur domination face à un paysage politique démocratique morcelé, sans moyens, dont il sera facile de dénoncer l’inspiration étrangère et donc impie. La Libye et le Yémen ont sombré dans la confusion. Après que les forces de l’OTAN, outrepassant largement le mandat qui leur avait été confié par l’ONU, ont détruit le régime du peu recommandable Colonel Kadhafi, le pays se retrouve livré aux appétits de bandes et tribus rivales bien décidées à défendre par les armes leur pré carré local et leur accès à la rente. L’éphémère « Conseil National de transition » porté aux nues par l’ineffable Bernard Henri Lévy est en train de se dissoudre sous les coups de boutoir de chefs de gangs islamistes, dont plusieurs anciens adeptes d’Al-Qaïda, soutenus et financés par le Qatar qui entend bien avoir son mot à dire dans tout règlement de la question et prendre sa part dans l’exploitation des ressources du pays en hydrocarbures. Au Yémen, le départ sans gloire du Président Ali Abdallah Saleh rouvre la porte aux forces centrifuges qui n’ont pas cessé d’agiter ce pays dont l’unité proclamée en 1990 entre le nord et le sud n’a jamais été bien digérée, surtout par l’Arabie Séoudite qui s’inquiétait des foucades de ce turbulent voisin et n’a eu de cesse d’y alimenter la subversion fondamentaliste. Aujourd’hui, les chefs de tribus sunnites du sud et de l’est du pays, dont certains se réclament d’Al-Qaïda et tous du salafisme, entretiennent un désordre sans fin aux portes de la capitale, Sanaa, fief d’une classe politique traditionnelle zaydite – branche dissidente du chiisme – insupportable pour la légitimité de la famille séoudienne. Seul le régime syrien résiste à ce mouvement généralisé d’islamisation au prix d’une incompréhension généralisée et de l’opprobre internationale. Avant de développer ce sujet, je crois devoir faire une mise au point puisque d’aucuns croient déceler dans mes propos et prises de positions des relents d’extrême droite et de complaisance pour les dictatures. Je me rends régulièrement en Syrie depuis 45 ans et y ai résidé pendant plusieurs années. Je ne prétends pas connaître intimement ce pays mais je pense quand même mieux le connaître que certains de ces journalistes qui en reviennent pleins de certitudes après un voyage de trois ou quatre jours. Les Alaouites: une minorité qui se défendra jusqu’à la mort Mes activités m’ont amené à devoir fréquenter à divers titres les responsables des services de sécurité civils et militaires syriens depuis la fin des années 70. J’ai pu constater qu’ils ne font ni dans la dentelle ni dans la poésie et se comportent avec une absolue sauvagerie. Ce n’est pas qu’ils ont une conception différente des droits de l’homme de la nôtre. C’est qu’ils n’ont aucune conception des droits de l’homme… Leur histoire explique en grande partie cette absence. D’abord, ils puisent leur manière d’être dans quatre siècles d’occupation par les Turcs ottomans, grands experts du pal, de l’écorchage vif et du découpage raffiné. Ensuite, ils ont été créés sous la houlette des troupes coloniales françaises pendant le mandat de 1920 à 1943, et, dès l’indépendance du pays, conseillés techniquement par d’anciens nazis réfugiés, de 1945 jusqu’au milieu des années 50, et ensuite par des experts du KGB jusqu’en 1990. Tout ceci n’a guère contribué à développer chez eux le sens de la douceur, de la tolérance et du respect humain. Quant au régime syrien lui-même, il ne fait aucun doute dans mon esprit que c’est un régime autoritaire, brutal et fermé. Mais le régime syrien n’est pas la dictature d’un homme seul, ni même d’une famille, comme l’étaient les régimes tunisien, égyptien, libyen ou irakien. Tout comme son père, Bashar el-Assad n’est que la partie visible d’un iceberg communautaire complexe et son éventuel départ ne changerait strictement rien à la réalité des rapports de pouvoir et de force dans le pays. Il y a derrière lui 2 millions d’Alaouites encore plus résolus que lui à se battre pour leur survie et plusieurs millions de minoritaires qui ont tout à perdre d’une mainmise islamiste sur le pouvoir, seule évolution politique que l’Occident semble encourager et promouvoir dans la région. Quand je suis allé pour la première fois en Syrie en 1966, le pays était encore politiquement dominé par sa majorité musulmane sunnite qui en détenait tous les leviers économiques et sociaux. Et les bourgeois sunnites achetaient encore – parfois par contrat notarié – des jeunes gens et de jeunes filles de la communauté alaouite dont ils faisaient de véritables esclaves à vie, manouvriers agricoles ou du bâtiment pour les garçons, bonnes à tout faire pour les filles. Les Alaouites sont une communauté sociale et religieuse persécutée depuis plus de mille ans. Je vous en donne ici une description rapide et schématique qui ferait sans doute hurler les experts mais le temps nous manque pour en faire un exposé exhaustif Issus au Xè siècle aux frontières de l’empire arabe et de l’empire byzantin d’une lointaine scission du chiisme, ils pratiquent une sorte de syncrétismemystique compliqué entre des éléments du chiisme, des éléments de panthéisme hellénistique, de mazdéisme persan et de christianisme byzantin. Ils se désignent eux mêmes sous le nom d’Alaouites c’est à dire des partisans d’Ali, le gendre du prophète – quand ils veulent qu’on les prenne pour des Musulmans et sous le nom de Nosaïris – du nom de Ibn Nosaïr, le mystique chiite qui a fondé leur courant – quand ils veulent se distinguer des Musulmans. Et – de fait – ils sont aussi éloignés de l’Islam que peuvent l’être les chamanistes de Sibérie. La fatwa d’Ibn Taymiyya Et cela ne leur a pas porté bonheur…. Pour toutes les religions monothéistes révélées, il n’y a pas pire crime que l’apostasie. Les Alaouites sont considérés par l’Islam sunnite comme les pires des apostats. Cela leur a valu au XIVè siècle une fatwa du jurisconsulte salafiste Ibn Taymiyya, l’ancêtre du wahhabisme actuel, prescrivant leur persécution systématique et leur génocide. Bien que Ibn Taymiyyah soit considéré comme un exégète non autorisé, sa fatwa n’a jamais été remise en cause et est toujours d’actualité, notamment chez les salafistes, les wahhabites et les Frères musulmans. Pourchassés et persécutés, les Alaouites ont dû se réfugier dans les montagnes côtières arides entre le Liban et l’actuelle Turquie tout en donnant à leurs croyances un côté hermétique et ésotérique, s’autorisant la dissimulation et le mensonge pour échapper à leurs tortionnaires. Il leur a fallu attendre le milieu du XXè siècle pour prendre leur revanche. Soumis aux occupations militaires étrangères depuis des siècles, les bourgeois musulmans sunnites de Syrie ont commis l’erreur classique des parvenus lors de l’indépendance de leur pays en 1943. Considérant que le métier des armes était peu rémunérateur et que l’institution militaire n’était qu’un médiocre instrument de promotion sociale, ils n’ont pas voulu y envoyer leurs fils. Résultat : ils ont laissé l’encadrement de l’armée de leur tout jeune pays aux pauvres, c’est à dire les minorités : Chrétiens, Ismaéliens, Druzes, Chiites et surtout Alaouites. Et quand vous donnez le contrôle des armes aux pauvres et aux persécutés, vous prenez le risque à peu près certain qu’ils s’en servent pour voler les riches et se venger d’eux. C’est bien ce qui s’est produit en Syrie à partir des années 60. Dans les années 70, Hafez el-Assad, issu d’une des plus modestes familles de la communauté alaouite, devenu chef de l’armée de l’air puis ministre de la défense, s’est emparé du pouvoir par la force pour assurer la revanche et la protection de la minorité à laquelle sa famille appartient et des minorités alliées – Chrétiens et Druzes – qui l’ont assisté dans sa marche au pouvoir. Ils s’est ensuite employé méthodiquement à assurer à ces minorités – et en particulier à la sienne – le contrôle de tous les leviers politiques, économiques et sociaux du pays selon des moyens et méthodes autoritaires dont vous pourrez trouver la description détaillée dans un article paru il y maintenant près de vingt ans.[2] Face à la montée du fondamentalisme qui progresse à la faveur de tous les bouleversements actuels du monde arabe, son successeur se retrouve comme les Juifs en Israël, le dos à la mer avec le seul choix de vaincre ou mourir. Les Alaouites ont été rejoints dans leur résistance par les autres minorités religieuses de Syrie, Druzes, Chiites, Ismaéliens et surtout par les Chrétiens de toutes obédiences instruits du sort de leurs frères d’Irak et des Coptes d’Égypte. Car, contrairement à la litanie que colportent les bien-pensants qui affirment que « si l’on n’intervient pas en Syrie, le pays sombrera dans la guerre civile »…. eh bien non, le pays ne sombrera pas dans la guerre civile. La guerre civile, le pays est dedans depuis 1980 quand un commando de Frères musulmans s’est introduit dans l’école des cadets de l’armée de terre d’Alep, a soigneusement fait le tri des élèves officiers sunnites et des alaouites et a massacré 80 cadets alaouites au couteau et au fusil d’assaut en application de la fatwa d’Ibn Taymiyya. Les Frères l’ont payé cher en 1982 à Hama – fief de la confrérie – que l’oncle de l’actuel président a méthodiquement rasée en y faisant entre 10 et 20.000 morts. Mais les violences intercommunautaires n’ont jamais cessé depuis, même si le régime a tout fait pour les dissimuler. Alors, proposer aux Alaouites et aux autres minorités non arabes ou non sunnites de Syrie d’accepter des réformes qui amèneraient les islamistes salafistes au pouvoir revient très exactement à proposer aux Afro-américains de revenir au statu quo antérieur à la guerre de sécession. Ils se battront, et avec sauvagerie, contre une telle perspective. L’opposition en Syrie: des fanatiques salafistes qui n’aspirent qu’à exterminer les autres communautés religieuses, dont les Chrétiens Peu habitué à la communication, le régime syrien en a laissé le monopole à l’opposition. Mais pas à n’importe quelle opposition. Car il existe en Syrie d’authentiques démocrates libéraux ouverts sur le monde, qui s’accommodent mal de l’autoritarisme du régime et qui espéraient de Bashar el-Assad une ouverture politique. Ils n’ont obtenu de lui que des espaces de liberté économique en échange d’un renoncement à des revendications de réformes libérales parfaitement justifiées. Mais ceux-là, sont trop dispersés, sans moyens et sans soutiens. Ils n’ont pas la parole et sont considérés comme inaudibles par les médias occidentaux car, en majorité, ils ne sont pas de ceux qui réclament le lynchage médiatisé du « dictateur » comme cela a été fait en Libye. Si vous vous vous informez sur la Syrie par les médias écrits et audiovisuels, en particulier en France, vous n’aurez pas manqué de constater que toutes les informations concernant la situation sont sourcées « Observatoire syrien des droits de l’homme » (OSDH) ou plus laconiquement « ONG », ce qui revient au même, l’ONG en question étant toujours l »Observatoire syrien des droits de l’homme. L’ »Observatoire syrien des droits de l’homme: encore une imposture. L’observatoire syrien des droits de l’homme, c’est une dénomination qui sonne bien aux oreilles occidentales dont il est devenu la source d’information privilégiée voire unique. Il n’a pourtant rien à voir avec la respectable Ligue internationale des droits de l’homme. C’est en fait une émanation de l’Association des Frères musulmans et il est dirigé par des militants islamistes dont certains ont été autrefois condamnés pour activisme violent, en particulier son fondateur et premier Président, Monsieur Ryadh el-Maleh. L’Osdh s’est installé à la findes années 80 à Londres sous la houlette bienveillante des services anglo-saxons et fonctionne en quasi-totalité sur fonds séoudiens et maintenant qataris. Je ne prétends nullement que les informations émanant de l’OSDH soient fausses, mais, compte tenu de la genèse et de l’orientation partisane de cet organisme, je suis tout de même surpris que les médias occidentaux et en particulier français l’utilisent comme source uniquesans jamais chercher à recouper ce qui en émane. Second favori des médias et des politiques occidentaux, le Conseil National Syrien, créé en 2011 à Istanbul sur le modèle du CNT libyen et à l’initiative non de l’État turc mais du parti islamiste AKP. Censé fédérer toutes les forces d’opposition au régime, le CNS a rapidement annoncé la couleur. Au sens propre du terme…. Le drapeau national syrien est composé de trois bandes horizontales. L’une de couleur noire qui était la couleur de la dynastie des Abbassides qui a régné sur le monde arabe du 9e au 13e siècle. L’autre de couleur blanche pour rappeler la dynastie des Omeyyades qui a régné au 7e et 8è siècle. Enfin, la troisième, de couleur rouge, censée représenter les aspirations socialisantes du régime. Dès sa création, le CNS a remplacé la bande rouge par la bande verte de l’islamisme comme vous pouvez le constater lors des manifestations anti-régime où l’on entend plutôt hurler « Allahou akbar ! » que des slogans démocratiques. Cela dit, la place prédominante faite aux Frères musulmans au sein du CNS par l’AKP turc et le Département d’État américain a fini par exaspérer à peu près tout le monde. La Syrie n’est pas la Libye et les minorités qui représentent un bon quart de la population entendent avoir leur mot à dire, même au sein de l’opposition. Lors d’une visite d’une délégation d’opposants kurdes syriens à Washington en avril dernier, les choses se sont très mal passées. Les Kurdes sont musulmans sunnites mais pas Arabes. Et en tant que non-arabes, ilssont voués à un statut d’infériorité par les Frères. Venus se plaindre auprès du Département d’État de leur marginalisation au sein du CNS, ils se sont entendus répondre qu’ils devaient se soumettre à l’autorité des Frères ou se débrouiller tout seuls. Rentrés à Istanbul très fâchés, ils se sont joints à d’autres opposants minoritaires pour démettre le président du CNS,Bourhan Ghalioun, totalement inféodé aux Frères, et le remplacer par un Kurde, Abdelbassett Saïda qui fera ce qu’il pourra – c’est à dire pas grand chose – pour ne perdre ni l’hospitalité des islamistes turcs, ni l’appui politique des néo-conservateurs Américains, ni,surtout, l’appui financier des Séoudiens et des Qataris. Tout cela fait désordre, bien sûr, mais est surtout révélateur de l’orientation que les États islamistes appuyés par les néo-conservateurs américains entendent donner aux mouvements de contestation dans le monde arabe. Ce ne sont évidemment pas ces constatations qui vont rassurer les minorités de Syrie et les inciter à la conciliation ou à la retenue. Les minorités de Syrie – en particulier, les Alaouites qui sont en possession des appareils de contrainte de l’État – sont des minorités inquiètes pour leur survie qu’elles défendront par la violence. Faire sortir le président syrien du jeu peut à la rigueur avoir une portée symbolique mais ne changera rien au problème. Ce n’est pas lui qui est visé, ce n’est pas lui qui est en cause, c’est l’ensemble de sa communauté qui se montrera encore plus violente et agressive si elle perd ses repères et ses chefs. Plus le temps passe, plus la communauté internationale entendra exercer des pressions sur les minorités menacées, plus les choses empireront sur le modèle de la guerre civile libanaise qui a ensanglanté ce pays de 1975 à 1990. Il aurait peut être été possible à la communauté internationale de changer la donne il y a un an en exigeant du pouvoir syrien des réformes libérales en échange d’une protection internationale assurée aux minorités menacées. Et puisque l’Arabie et la Qatar – deux monarchies théocratiques se réclamant du wahhabisme – sont théoriquement nos amies et nos alliées, nous aurions pu leur demander de déclarer la fatwa d’Ibn Taymiyyah obsolète, nulle et non avenue afin de calmer le jeu. Il n’en a rien été. À ces minorités syriennes menacées, l’Occident, France en tête, n’a opposé que la condamnation sans appel et l’anathème parfois hystérique tout en provoquant partout – politiquement et parfois militairement – l’accession des intégristes islamistes au pouvoir et la suprématie des États théocratiques soutenant le salafisme politique. Débarrassés des ténors sans doute peu vertueux du nationalisme arabe, de Saddam Hussein, de Ben Ali, de Moubarak, de Kadhafi, à l’abri des critiques de l’Irak, de l’Algérie et de la Syrie englués dans leurs conflits internes, les théocraties pétrolières n’ont eu aucun mal à prendre avec leurs pétrodollars le contrôle de la Ligue Arabe et d’en faire un instrument de pression sur la communauté internationale et l’ONU en faveur des mouvements politiques fondamentalistes qui confortent leur légitimité et les mettent à l’abri de toute forme decontestation démocratique. Que les monarchies réactionnaires défendent leurs intérêts et que les forces politiques fondamentalistes cherchent à s’emparer d’un pouvoir qu’elles guignent depuis près d’un siècle n’a rien de particulièrement surprenant. Plus étrange apparaît en revanche l’empressement des Occidentaux à favoriser partout les entreprises intégristes encore moins démocratiques que les dictatures auxquelles elles se substituent et à vouer aux gémonies ceux qui leur résistent. La France, complice des bandes armées de criminels qui exterminent les populations du Sahel Prompt à condamner l’islamisme chez lui, l’Occident se retrouve à en encourager les maneuvres dans le monde arabe et musulman. La France, qui n’a pas hésité à engager toute sa force militaire pour éliminer Kadhafi au profit des djihadistes et à appeler la communauté internationale à en faire autant avec Bashar el-Assad, assiste, l’arme au pied, au dépeçage du Mali par des hordes criminelles qui se disent islamistes parce que leurs rivaux politiques ne le sont pas. De même les médias et les politiques occidentaux ont assisté sans broncher à la répression sanglante par les chars séoudiens et émiratis des contestataires du Bahraïn, pays à majorité chiite gouverné par un autocrate réactionnaire sunnite. De même les massacres répétés de Chrétiens nigérians par les milices du Boko Haram ne suscitent guère l’intérêt des médias et encore moins la condamnation par nos politiques. Quant à l’enlèvement et la séquestration durable de quatre membres de la Cour Pénale Internationale par des « révolutionnaires » libyens, elle est traitée en mode mineur et passe à peu près inaperçue dans nos médias dont on imagine l’indignation explosive si cet enlèvement avait été le fait des autorités syriennes, a lgériennes ou de tel autre pays non encore « rentré dans le rang » des « démocratures », ces dictatures islamistes sorties des urnes. À défaut de logique, la morale et la raison nous invitent tout de même à nous interroger sur cette curieuse schizophrénie de nos politiques et nos médias. L’avenir dira si notre fascination infantile pour le néo-populisme véhiculé par Internet et si les investissements massifs du Qatar et de l’Arabie dans nos économies en crise valaient notre complaisance face à la montée d’une barbarie dont nous aurions tort de croire que nous sommes à l’abri. 27 juin : Le veilleur de Ninive (http://www.leveilleurdeninive.com/) Quel regard chrétien porter sur les évènements de Syrie ? Même de Syrie, le discernement pour les chrétiens est très difficile. Dans un but d'honnêteté et d'objectivité, nous publions ici deux textes : le premier reçu d'une personne éminemment respectable qui nous donne un regard rapporté du Vatican [cf le texte de Christian Cannuyer]. Le second est une réponse au premier, par un Syrien, tout aussi respectable qui écrit de Syrie. A chacun des lecteurs de se faire son idée à condition de ne tenir compte que du présent et de l'avenir des chrétiens de Syrie et d'Orient, loin de tout esprit de revanche, de haine, de pouvoir ou de mépris. Nous avons cependant voulu taire les noms des auteurs pour ne leur causer aucun préjudice. Merci lecteur de votre confiance. Chers amis qui êtes attentifs à la situation des chrétiens d'Orient. Je reviens de Rome, où j'ai assisté à la réunion annuelle des Associations d'aide catholiques aux chrétiens du Proche-Orient (ROACO). Nous avons eu hier une rencontre avec le Pape, qui a lancé un appel en faveur de la paix en Syrie. Vous en trouverez un bon compte rendu dans cet article de La Croix. La veille, nous avions rencontré toute la matinée Mgr Mario Zenari, nonce apostolique à Damas, évoqué aussi dans cet article, avec lequel nous avons eu un échange passionnant et très éclairant. Mgr Zenari est un de ces grands formats de la diplomatie vaticane, à l'information extrêment dense et aux jugements nuancés. Il fut en poste précédemment en Côte d'Ivoire et au SriLanka, c'est dire s'il peut apprécier les dynamiques perverses à l'oeuvre dans des pays qui sont en proie à un processus de guerre civile. S'agissant de la Syrie, il nous en a dit beaucoup plus que ce qu'a retenu l'article de La Croix à partir d'une brève interview sur Radio-Vatican. Je soulignerais quelques points sur lesquels j'attire votre attention et dont vous pouvez relayer la substance : 1°) L'insurrection est une vraie insurrection populaire, contre un régime éhonté et ayant continûment brimé les libertés individuelles. Elle n'était cependant pas attendue, car la situation économique était plutôt satisfaisante, comparée à celle de pays voisins, et certains progrès avaient été enregistrés dans le sens d'une moins grande férocité du régime. 2°) Qu'il y ait des éléments salafistes et étrangers infiltrés dans l'insurrection, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Mais dans leur majorité, les cadres de l'insurrection ne sont pas radicaux et certainement pas anti-chrétiens. Mgr Zenari a continué et continue à avoir avec eux d'excellentes relations. 3°) Il n'y a pas de chasse systématique aux chrétiens de la part des insurgés. Même à Homs ou à Qusayr, où la situation extrêmement critique est due aussi à des problèmes de rivalités inter-tribales voire maffieuses qui ne datent pas d'hier. Des chrétiens ont été victimes de bombardements ou d'escarmouches, comme beaucoup de sunnites ou d'alaouites, mais ils n'étaient pas ciblés comme chrétiens. Aucun sanctuaire chrétien n'a été attaqué en tant que tel. Mgr Zenari confirme que la rhétorique alarmiste que certains hiérarques (comme Mgr Jeanbart d'Alep, et même , hélas, le patriarche grec-melkite-catholique Gregorios III) ou religieu(se)s (comme Mère Agnès-Mariam de la Croix) prétendant que les chrétiens sont traqués par les forces révolutionnaires qui veulent leur éradication procède de la désinformation. Certaines personnalités ecclésiales sont manifestement stipendiées ou manipulées par le régime pour attiser les rumeurs le présentant comme le seul défenseur de la minorité chrétienne et soulever le spectre d'un scénario à l'irakienne. Leur attitude confine à la collaboration, qu'ils pourraient payer très cher. 4°) Mgr Zenari nous a donné maints exemples d'extraordinaires actes de solidarité entre chrétiens et musulmans au plus fort de la tourmente. Il précise que loin d'être "persécutés", les chrétiens, du moins jusqu'à présent, sont plutôt respectés et ménagés, tant par l'armée que par les forces insurrectionnelles. Il suffit d'être reconnu comme chrétien à un barrage ou à un check point pour éviter toute difficulté majeure. 5°) Les membres de la ROCordonnierACO et la hiérarchie catholique attirent l'attention sur l'activisme du prétendu Mgr Philippe Tournyol Clos, "évêque de l'Eglise grecque-melkite-catholique", dont énormément de médias ont relayé "une mission en Syrie" au terme de laquelle il dénonce le caractère islamiste de l'insurrection, les massacres systématiques des chrétiens , la désinformation à l'oeuvre dans les médias internationaux (voir par exemple l'aticle de Mgr Tournyol Clos qui en appelle pour sa part au "parler vrai " et à la dénonciationdu génocide dont seraient victimes les chrétiens de Syrie. LE SAINT-SIEGE PRECISE QUE CE PERSONNAGE N'EST ABSOLUMENT PAS MEMBRE DE LA HIERARCHIE CATHOLIQUE, IL N'A DROIT A AUCUN DES TITRES DONT IL SE REVENDIQUE. Ses allégations sont fausses et manipulées. Il est tout sauf un représentant du "parler vrai". Le nonce l'a rencontré à Damas, revêtu d'habits ecclésiastiques usurpés... Le personnage lui a avoué ne s'être jamais rendu à Homs alors qu'il prétend avoir été témoin oculaire de la chasse aux chrétiens. Pendant la réunuion de la Roaco, Mgr Philippe Gollnisch, directeur de l'Oeuvre d'Orient, a reçu un appel d'urgence des jésuites de Homs lui demandant d'intervenir auprès du St-Siège et de l'Agence Fides, qui a reproduit les propos du pseudo Mgr Tournyol, car ceux-ci mettaient en danger les jésuites qui ont toujours tenu à maintenir le dialogue entre toutes les communautés. En fait, ledit Tournyol est un transfuge des milieux catholiques intégristes et d'extrême-droite, inconnu au bataillon de tous ceux qui ont une bonne connaissance et une longue fréquentation des chrétiens d'Orient. Il est important de relayer dès que vous le pouvez cette information et de démasquer l'imposture représentée par Tournyol Clos. Un petit détour sur le site officiel donnant la liste des évêques de l'Eglise catholique vous convaincra que ce personnage en est absent. Voilà encore un exemple frappant de manipulation venant de cercles douteux à propos de la situation en Syrie. L'Oeuvre d'Orient ne devrait d'ailleurs pas tarder à diffuser un communiqué de presse. 6°) Concernant notre ami le Père Paolo Dall'Oglio, obligé de quitter le pays par ordre de son évêque, il faut savoir que cette mesure ne représente pas un désaveu de son action par le St-Siège. Seulement, comme le P. Paolo n'est pas syrien, il paraît plus sage qu'il se tienne à distance du débat. D'autre part, sa vie était en danger car ses positions en faveur du dialogue dans le respect des justes revendications de l'opposition, son refus de s'associer à la logorrhée qui, pour défendre le régime, agite l'épouvantail d'un génocide anti-chrétien, lui valaient l'inimitié dangereuse des sbires du clan Assad. CC Réponse J'ai lu avec attention le document de C.C. que vous publiez ci-dessus et ce qui m'a le plus surpris, ce sont les positions et déclarations de Monseigneur Zenari, Nonce Apostolique en Syrie. Avant de communiquer ma réponse ici bas, j'assure n'être en rien un soutien du parti Baath et de son Président au pouvoir en Syrie. Je fais partie de la majorité silencieuse syrienne qui aspire à la paix, à la sécurité et à la cohabitation sincère et harmonieuse entre musulmans et chrétiens. Je dirais ensuite que nous chrétiens de Syrie, nous sommes prêts à nous « priver de liberté et de démocratie » si toutes deux doivent être « accordées aux Salafistes » au prix de la disparition des chrétiens de Syrie. Tout d'abord, Monseigneur Zenari semble ne pas s'attarder sur le cas de l'Egypte d'où j'ai reçu plusieurs messages de prêtres qui témoignaient d'une grande inquiétude face aux islamistes et aux frères musulmans. Nos prises de position en Syrie sont très influencées par le sort qui fut réservé aux chrétiens d'Irak qui continuent à chercher l'exil. Dans mon argumentation, je me réfère aux positions de Monseigneur J. Nazaro, l'Evêque Latin de Syrie, qui s'est vu, à plusieurs reprises, refuser la publication de messages adressés à la presse italienne. Il était alors le premier à vouloir évoquer la présence de salafistes en Syrie qui se disaient désireux de « purifier la terre de l'islam » de la présence des infidèles. Je me réfère également aux fatwa des Imams saoudiens appelant à la « guerre sainte contre les infidèles » et proclamant qu'il ne pouvait y avoir en Orient qu'une seule religion et que les chrétiens devaient se convertir a l'Islam qui reconnait les religions du « livre ». Il est certain qu'il y a de bons musulmans, sincèrement « tolérants » ; nous en connaissons tous mais le courant salafiste sème la haine, cultive la rancune, recherche les disputes et considère les chrétiens comme des traîtres à la solde de l'Occident"; on les considère les complices des anciens « Croisés » qui voulaient envahir la terre d'islam. Il serait bon, pour le nonce apostolique en Syrie, d'effectuer un tour dans la campagne syrienne et de se mettre à l'écoute de certaines mosquées d'Alep notamment les mosquées du quartier de Salah-Eddine et de bien entendre les prédications des Imams appelant lors de la prêche du Vendredi à la « guerre sainte ». Rappelons seulement au nonce les slogans des islamistes au début de la rébellion : « El alawi fi taboutt wal al-massihi fi Bairut » (L'alaouite dans le cercueil et le chrétien à Beyrouth). A Alep, nous commençons même à entendre des appels lancés en direction des propriétaires musulmans d'entreprises pour qu'ils chassent les chrétiens; ces appels soutenant que c'est un devoir de Foi de le faire. A Idlib, les Salafistes ont menacé les institutrices d'écoles tout en leur donnant le choix entre se convertir à l'Islam ou quitter la ville. En plus de cette appel, ils ont imposé le voile aux chrétiennes. Ces arguments tout à fait justifiés ne nous dispensent pas de rappeler la corruption considérable qui affecte la société syrienne ou encore les problèmes économiques que l'on peut attribuer à diverses causes dont la polygamie, les familles très nombreuses avec plus de 10 enfants, l'état de guerre sans fin (depuis 1967), la corruption des dirigeants du parti, qui sont toutes des raisons valables auxquelles viennent s'ajouter les sanctions récentes contre le régime et qui ne touchent que le peuple. Même les non-défenseurs du régime, parmi lesquels je me place, doivent reconnaître que des reformes sont en cours qui peuvent changer et améliorer la situation. Aujourd'hui l'Occident s'en prend à la Syrie; pourquoi ne fait-il pas de même avec le régime saoudien ou qatari dont on connait l'intégrisme et le fanatisme et leur financement de la rébellion syrienne. Ici personne ne croit que l'Occident, par ses prises de position, cherche le bien du peuple syrien. Nous avons vu les Occidentaux agir en Libye et en Irak. L'Occident ne veut que détruire la Syrie. Pourquoi refuse t-on, dans les média occidentaux, des communications écrites ou orales qui soient tant soit peu neutres ou d'un avis différent de la politique des Etats ? Un journaliste français de notre connaissance fut accusé d'avoir « attrapé le virus de Bashar » après avoir essuyé un refus de publication. Certes Monseigneur Zenari peut ne pas partager les positions du Patriarche Grégoire III et celles de Monseigneur Jeambart, respectivement Patriarche et Evêque d'Alep pour les Grecs Melkites Catholiques mais il ne dit pas ce qu'il pense des déclarations du patriarche Maronite Monseigneur Raï qui, à la suite de sa nomination, avait déclaré que si le régime syrien n'était pas démocratique, il était le plus tolérant des régimes envers les chrétiens de Syrie. Auparavant en Syrie, c'était comme en Egypte; on ne pouvait construire des églises. A présent, nous chrétiens, avons les droits de tous les citoyens. Avec les salafistes, ce ne sont pas seulement les chrétiens qui seraient menacés mais, également , les grandes figures de l'Islam éclairé comme le Grand Mufti de Syrie. Mgr Zenari n'est pas sans ignorer l'histoire des chrétiens syriens qui nous fait remonter à des évènements violents passés : le génocide arménien et syriaque par les ottomans, les massacres de Damas et d'Alep en 1860; les persécutions des chrétiens par les Mamelouks et les Seldjoukides sans omettre les tragiques conséquences des croisades sur les chrétiens de nos pays... Concernant le Père Paolo Dal-Oglio; il a tout mon respect pour ce qu'il a réalisé mais a-t-il le droit de s'en prendre à ceux qui lui ont offert l'hospitalité ? Il a tendance à vivre dans un monde abstrait et à se nourrir d'un amour « platonique » entre chrétiens et musulmans. A cause de cela, il s'est heurté aux chrétiens syriaques, il a été la cause du départ de Monseigneur Batikha, ancien évêque de Homs. Certes, il a innové par l'institution d'un ordre monastique mixte en Syrie mais est-ce réaliste d'avoir des moines et des moniales vivants sur un même lieu ? Par ses gestes, le Père Paolo a eu prétention à connaître la Syrie mieux que les syriens. Ses projets ont été très identifiés à sa personne mais que restera-t-il de ses projets après son départ ? Je crains que la position de Monseigneur Zenari soit de nature plus diplomatique qu'humaine. Il ménage l'opposition et l'avenir....sans garanties toutefois. Nous qui vivons le quotidien de la guerre rebelle-répressive de Syrie, nous lançons un appel aux Occidentaux pour qu'ils ouvrent les yeux. Qu'ils ne prennent pas le risque d'être les témoins silencieux de l'extinction du christianisme en Orient. En Orient, il y a des situations où nous ne pouvons nous payer le luxe de ménager les uns et les autres...nous avons urgemment besoin de garanties. On nous a dit que l'Occident moderniste a une grande faculté à renier le passé. Par quelques lois, les Occidentaux parviennent à effacer l'essentiel de leur passé religieux, culturel, voire économique alors que leurs pays furent, dans le passé, si grands et si généreux. Désormais, voilà les pays occidentaux oublieux de leurs racines chrétiennes et des engagements de leurs ancêtres à l'égard des chrétiens de Syrie et de Terre-Sainte; les voilà totalement abandonnés à un objectif abstrait qu'il est convenu d'appeler la « mondialisation ». Est-ce vrai ? 28 juin : : au Collège des Bernardins, à 20 h : Islam et christianisme, Quel dialogue aujourd’hui ? Table ronde organisée par le département « Société, Liberté, Paix » du pôle de recherche. A quoi doivent servir les dialogues interreligieux ? Et plus spécialement, quel est le sens du dialogue islamo-chrétien ? A mieux vivre ensemble, aujourd'hui, dans des sociétés européennes où la présence accrue de la religion musulmane entraîne des réactions et pose des questions, notamment sur la laïcité et l'intégration. Mais il faut aller au delà du mieux vivre ensemble. Il faut, entre christianisme et islam, dialoguer sur la théologie, l'herméneutique, la théologie politique, la relation du religieux du politique et du social, mais également sur le pluralisme religieux, la liberté religieuse. Avec : Jacques Huntzinger, ancien ambassadeur de France, Collège des Bernardins, (modérateur) ; Père Vincent Guibert, théologien, enseignant à la Faculté Notre-Dame ; Mgr Philippe Brizard, ancien directeur de l’œuvre d’Orient ; Mohamed-Sghir Janjar, directeur adjoint de la Fondation Abdul Aziz de Casablanca ; Mahmoud Azab, conseiller du grand Imam d’Al-Azhar (Caire) et ancien professeur à l’Institut national des langues et civilisations orientales. 28 juin : http://www.ayyam.org/french/?p=1189 «les Chrétiens n’ont pas appris la démocratie à l’Eglise» « Syrie! tu vas vraiment vers le bien, la paix et la réconciliation» Interview du Père Paolo Dall’Oglio (traduit de l’arabe) du 21.06.20122 par Giselle Khouri http://www.alarabiya.net/programs/2012/06/21/221962.html G. Bienvenue.. vous avez quitté la Syrie le samedi 16 juin, vous êtes bien connu du peuple syrien, il y a même eu des manifestations appelées « Dimanche de Paolo »… Qui êtes-vous ? Père Paolo. Tout d’abord, bonjour (Al-salamou-alaikom) à vous et au peuple arabe. Je n’ai pas quitté la Syrie, j’ai été contraint d’en sortir, j’ai été expulsé. Et j’ai la ferme intention d’ y retourner, avec l’aide de tous les amoureux de la liberté. G. Quand-est-ce que vous comptez y retourner ? Père Paolo. Nous ne pouvons qu’agir dans le but de rentrer. C’est aussi notre responsabilité à tous de le faire, mais Dieu seul sait quand nous atteindrons ce but. G. Pourquoi vous avez été expulsé ? De quoi avez-vous été accusé ? Père Paolo. Mes problèmes avaient déjà commencé bien avant le Printemps arabe… Par exemple avec la publication de mon livre « La problématique de la reconnaissance de l’autre ». Nous avions commencé à travailler avec la société civile pour le dialogue culturel entre les religions depuis dix ans, sur des sujets relatifs à l’environnement, le développement, la culture et le dialogue entre les religions. Je précise que ce dernier point n’est pas un dialogue poli sous couverture de l’Etat, c’est un dialogue issu de la volonté populaire à la recherche d’un avenir spirituel commun… Nous avons aussi travaillé sur la question de la corruption et c’est alors que de sombres nuages se sont formés au dessus de nos têtes. En mars 2011, je me suis rendu compte que mon permis de séjour avait été suspendu et en novembre 2011, l’Eglise a reçu une lettre du Ministère des Affaires Etrangères pour m’informer que je devais quitter la Syrie. Mais en Syrie les Ministères ne sont que des façades derrière lesquelles se cache un autre Etat, celui de « La Sécurité ». G. Un Père comme vous qui parle du développement et de l’amélioration de la société, etc … Je ne comprends pas la raison de votre expulsion, pourquoi ? Mais permettez-nous d’abord d’écouter un passage d’un message que vous avez adressé à Noël, et qui a permis aux gens d’apprendre à vous connaître… Message de Noël : J’ai quitté le pays (l’Italie) où je suis né d’un père et d’une mère, le pays dans lequel j’ai grandi et que j’aime, ensuite j’ai suivi mes passions et mes engagements pour jouer un rôle positif dans cette vie. Je suis venu en Syrie et je m’y suis ancré, j’ai appris la langue et la culture… on appelle le pays d’origine la Terre Mère, moi je dis de la Syrie qu’elle est ma Terre Epousée… Chez les Chrétiens « l’Homme ne peut séparer ce que Dieu a réuni », en ce qui me concerne je préfère garder le silence en Syrie plutôt que de parler de la Syrie en exil. G. J’aurais deux questions par rapport à ce message. Vous y affirmez : « je préfère garder le silence en Syrie plutôt que de parler de la Syrie en exil». Vous êtes actuellement en exil et vous pouvez parler, mais vous ne vous êtes pas tu en Syrie… Père Paolo. Je ne me suis pas tu en Syrie tout d’abord parce que je ne suis pas une personne qui est capable de se taire… la parole sort chez moi avec force sans que je puisse m’en empêcher. De plus, la Syrie a ratifié un accord international lors de l’acceptation du plan Annan soutenu par la Ligue Arabe et qui implique qu’elle doit assurer la liberté d’expression et d’opinion des citoyens syriens. Alors je ne vois pas pourquoi je devrais me taire si la liberté d’expression a été reconnue par la Syrie. J’ai parlé parce que le pays glisse vers le fonds, il se noie … il n’y a plus moyen de se taire ! Ca suffit !!! G. J’aimerais que vous me donniez un témoignage par rapport aux vidéos que l’on a vues sur internet. On vous a vu à Al-Qusseir. Y êtesvous allé parce que les personnes enlevées étaient chrétiennes ? Père Paolo. J’y suis allé parce que les familles de certaines personnes enlevées, qui ont disparu il y a quelques mois, m’ont prié de les aider à retrouver les leurs. Alors j’y suis allé pour répondre à leur souffrance. Je me suis dit que j’ai toujours prôné l’ouverture et le dialogue entre le Christianisme et l’Islam et que maintenant il faut mettre mes convictions en application. Est-ce que ce dialogue est de la pure théorie ou au contraire, est-ce la vie ? Alors j’ai pensé que c’était le moment de mettre ce dialogue en pratique. Je suis allé à al-Qusseir et j’ai rencontré le comité de la révolution là-bas. Ils m’ont accueilli chaleureusement, ils savaient qui j’étais, ils m’appréciaient, et étaient heureux de ma visite… G. Vous êtes allé à la rencontre des révolutionnaires ? Père Paolo. Oui je me suis retrouvé en famille parmi les miens, parmi mes compagnons… On a discuté de la situation à al-Qusseir ensemble. Les cultures agricoles seront bientôt desséchées, parce que les barrages de contrôle du régime empêchent tout le monde, les Chrétiens et les Musulmans, d’aller travailler dans les champs. L’hôpital est détruit, l’hôpital de fortune se fait bombarder, l’aide alimentaire distribuée par les organisations humanitaires n’arrive pas, il n’y a plus de salaire, etc…Alors je leur ai promis d’aller voir l’équipe de Kofi Annan, je me suis rendu à Damas et j’ai effectivement rencontré cette équipe. G. Je sais que vous étiez initialement pour le plan Annan, mais ensuite vous avez déclaré qu’il fallait 30’000 observateurs accompagnés de 50’000 personnes de la société civile… Père Paolo. 3’000 observateurs et 30’000 accompagnateurs de la société civile. G. Pendant vos discussions avec l’équipe Annan, avez-vous senti qu’ils sont dans une situation bloquée sans issue ou bien que cette initiative va amener la communauté internationale à apporter une solution à la crise? Père Paolo. Cette initiative a permis de mettre la lumière sur ce qui se passe réellement en Syrie. Car sans ces preuves, la communauté internationale ne peut pas assumer ses responsabilités surtout avec la pression internationale que l’on connaît. J’ai rencontré plusieurs observateurs de plusieurs nationalités, y compris des Russes, qui souhaiteraient accomplir le travail demandé d’une façon professionnelle : ils aimeraient pouvoir récolter les preuves, aller dans les zones assiégées, mais ils en sont empêchés. G. Qui les en empêche ? Pourquoi Kofi Annan ne déclare-t-il pas que le régime syrien les en empêche si c’est le régime effectivement ? Pourquoi continue-t-il à parler de deux parties, le régime et les forces révolutionnaires qui les en empêcheraient ? Père Paolo. En fait les diplomates ne vont pas parler comme moi, ils ont leur manière. Mais en réalité, constatant que ce plan n’apporte pas la solution attendue, les deux parties continuent la lutte armée. G. Etes-vous en faveur d’une intervention externe en Syrie aujourd’hui ? Père Paolo. Je suis en faveur d’une intervention externe intensive et je demande à la communauté internationale d’assumer ses responsabilités sans se cacher derrière le principe de la non-intervention armée. La non-intervention armée nécessiterait plus de personnes sur le terrain, un engagement économique ferme et un travail complet sur le terrain. Je suis un homme d’Eglise et donc je suis en faveur de la non-violence et je demande à la communauté internationale de trouver une solution non violente efficace en Syrie. Actuellement les choses sont allées trop loin… L’attentisme a produit une situation plus compliquée et bien plus difficile à gérer. G. Etes vous en train de parler d’intervention militaire sur la Syrie ? Père Paolo. Non, je demande à la communauté internationale d’envoyer 50’000 hommes prêts à vivre avec les gens dans les régions exposées, et qui manifestent avec nous… Qu’ils envoient une société civile internationale qui participe à la vie de la société civile en Syrie, ceci pour ancrer la liberté et acheminer le pays vers la démocratie. La liberté et la démocratie sont nos droits, nous ne sommes pas en train de les mendier à la communauté internationale. Il est de son devoir par contre de nous aider à les obtenir par nous-mêmes. Actuellement la communauté internationale sert de couverture à la dictature et elle a ses raisons : Israël a intérêt à une guerre civile en Syrie, Israël et d’autres pays ont intérêt à voir naître une guerre entre sunnites et chiites. Et le Droit Humain est oublié et noyé. Ceci doit cesser tout de suite. G. La résistance armée, certains pensent que c’est la seule solution, d’autres pensent qu’au contraire la révolution doit rester pacifique. Qu’en pensez-vous ? Père Paolo. Je vais vous raconter l’histoire d’un jeune homme. Il était dans l’Armée Arabe Syrienne qui a pour rôle officiel de défendre le pays et de libérer la Palestine. Il s’est retrouvé face aux ordres de tuer les siens, son frère, sa cousine, ses voisins et son peuple tout entier. Sa conscience l’a empêché de continuer… Alors il a déserté et il a cherché qui pourrait arrêter ce scandale ! Je l’ai rencontré lors d’un trajet en voiture pour ramener le corps d’un ouvrier qui s’est fait tuer en rentrant du travail, avec 12 autres collègues, vers leur village ; ce village qui a le malheur de se trouver à l’ouest de l’Oronte (Homs). Il me dit « Mon Père… », je précise que ce jeune homme est musulman et qu’il m’appelle « Mon Père… » … C’est comme ça chez nous en Syrie, le Chrétien appelle aussi un Imam « Notre Cheikh… ». Il me dit donc : « Mon Père, je suis un paysan et j’aimerais juste retourner à ma terre et y travailler en homme libre dans une Syrie libre… ». Je salue cet honnête homme syrien ! G. Hier il y a eu la désertion d’un aviateur qui a atterri en Jordanie. Pensez-vous que c’est le début ou bien pensez-vous que c’est un cas isolé et que l’Armée syrienne reste solidaire derrière le régime? Père Paolo. Je ne suis pas un spécialiste des questions stratégiques. Mais à l’intérieur de l’armée il y a un déchirement relatif aux valeurs, entre le devoir d’obéir dans une armée, censée être au service de la Patrie, et le fait de se retrouver confronté au peuple dont on fait partie. Il faut effacer ce mythe selon lequel tous les Alaouites seraient avec le régime. Ce mythe est moche… je connais des Alaouites qui sont venus au monastère pleurer leurs amis tués par le régime. J’en connais aussi qui ont passé des années dans les prisons du régime syrien. Nous travaillons pour la paix civile. C’est ça la vraie Syrie et on ne la lâchera pas. G. Mais avec la résistance armée, il semble qu’il y a des groupes extrémistes et il y a al-Qaïda. Père Paolo. Tout d’abord al-Qaïda a été implantée en Syrie depuis des années, par le régime ; en fait elle a été utilisée pour faire des actions terroristes en Iraq, elle a aussi été utilisée pour de mauvaises actions au Liban. D’ailleurs, j’ai écrit une lettre ouverte à Kofi Annan pour dire : « Vous faites semblant à l’ONU de ne rien savoir… ne savez-vous pas qui est derrière les explosions à Damas ? Ne savez-vous pas qu’en Syrie il y a un étang sale où l’on cultive tous les poissons sales des moukhabarats, des organisations mafieuses et de l’extrémisme religieux ? Vous savez tout ça et vous savez que ce que nous souhaitons, c’est une société civile qui permet de sortir de cet étang sale et d’assumer nos responsabilités pour moderniser le pays ». G. C’est pour cette raison que la résistance armée est dangereuse car les armes peuvent aboutir entre les mains de ces groupes… Père Paolo. Il est clair que les armes risquent d’être utilisées par ces groupes. Il est indéniable que des groupes extrémistes religieux existent dans le MoyenOrient et ils ont beaucoup de moyens financiers. J’ai aussi écrit cela à Kofi Annan pour dire que les gens qui font partie de tels groupes ne tombent pas d’une autre planète, ce sont nos enfants et nous avons une responsabilité morale pour les réhabiliter. Même l’insécurité actuelle en Syrie est en grande partie planifiée… je peux vous raconter que 30 personnes masquées ont attaqué le monastère le 22 février, ces hommes ont été reçus par les Frères et Sœurs du monastère avec du thé, ils ont senti qu’ils se trouvaient dans un autre monde et leur humanité a refait surface. Même ces gens sont nos enfants et on va les ramener à nous/ vers notre pays. G. Vous avez quitté la Syrie il y a 5 jours (16.6.2012), pensez-vous que la guerre civile a commencé en Syrie ? Père Paolo. En Syrie il y a une révolution et il y a une guerre civile. J’ai écrit des lettres aux diplomates en juin 2011 et leur ai dit que la guerre civile en Syrie a commencé et que c’est de leur faute à eux et à leurs pays, y compris celle de la diplomatie religieuse. La révolution est toujours en cours et c’est une réalité et elle rassemble des gens de toutes les communautés et la guerre civile est aussi présente spécialement le long de l’Oronte, et sur la côte, et ceci est une catastrophe nationale. C’est pour cette raison qu’il nous faut dire à toutes les communautés: choisissez le mot qui nous rallie… le sujet n’est pas Bachar Assad, le sujet est la Patrie et les humains… nous n’accepterons jamais qu’un individu soit plus important que la Patrie. Nous savons qu’une bonne partie des armes que les syriens ont payées pour défendre leur Patrie est actuellement concentrée dans la région des Alaouites. Nous leur dirons : gardez ces armes jusqu’à ce qu’elles rouillent, vous avez acheté des armes à Poutin et à l’Iran… soit. Nous, nous déploierons des forces gardiennes de votre sécurité dans vos villages et vos montagnes. G. Mais c’est la division du pays ! Père Paolo. Non, c’est tout le contraire. Les Syriens sont conscients qu’ils veulent un pays uni. Actuellement des gens sont envoyés par certains pour tuer d’autres syriens d’autres communautés à une seule fin: PROTEGER LE REGIME. Nous leur disons STOP… prenez un temps de réflexion avant de continuer sur ce chemin… je suis certain que la Syrie, qui est actuellement l’arène d’une bataille saoudienne-iranienne, d’un conflit sunnite-chiite, d’un affrontement russeaméricain, etc., sera demain le pays de la cohabitation paisible. Pour en arriver là nous devons dire stop aux actions armées, protéger les populations avec des forces internationales et ensuite nous pourrons envisager de discuter ensemble… Je vous assure que les armes n’auront aucune utilité, du sud du Liban jusqu’à Téhéran. G. Vous parlez là de l’axe chiite Père Paolo. C’est là le problème. G. J’aimerais qu’on parle des Chrétiens. Hier Michel Kilo a écrit un article et a dit que l’Eglise ne va pas bien. Il a donné beaucoup d’exemples et spécialement l’incident effrayant que le Patriarche de Damas aurait livré de jeunes révolutionnaires aux moukhabarats. Où vont les Chrétiens en Syrie ? Père Paolo. Tout d’abord il faut être conscient que seuls les hommes des moukhabarats livrent des jeunes aux moukhabarats. Ce n’est pas nouveau et tous les Syriens savent cela. L’Eglise a été instrumentalisée pour renforcer la dictature en Syrie. La liberté d’exercer sa religion dans cette région du monde n’est pas un cadeau du régime mais fait partie de la culture locale depuis très longtemps, des siècles. Aujourd’hui, les Patriarches et les Prêtres collaborent avec le régime, les Imams font la même chose. Il n’y a pas un mot qu’ils puissent prêcher sans en demander l’autorisation. G. Mais même le Vatican n’a pas pris une position ferme Père Paolo. Le Vatican a tout de même participé aux deux réunions des amis de la Syrie. G. Les Chrétiens en Syrie sont avec qui ? Père Paolo. Il est vrai qu’ils ont peur. Le régime a réussi à leur inoculer la peur, tout comme aux Alaouites. Ceux parmi eux qui sont conscients de la situation se trouvent actuellement dans les prisons avec leurs compatriotes alaouites et sunnites. Les autres, en majorité, n’ont pas pris position, et une minorité est bien malheureusement complice du régime. G. Que pense l’Eglise du Père Paolo ? Père Paolo. Je suis aimé au sein de l’Eglise. Mais je crois que les Chrétiens n’ont pas appris la démocratie à l’Eglise. Alors l’Homme Libre que je suis et qui s’exprime en toute liberté est gênant. G. Merci beaucoup pour cet entretien et veillez sur vous. Père Paolo. Si vous me permettez un dernier mot… le mot de la fin : J’aimerais mettre sur moi un tablier qui synthétise notre projet tout entier… ce tablier sur lequel est dessiné, dans les couleurs de notre drapeau, une branche d’olivier dont les feuilles sont nos martyrs il est écrit « RECONCILIA TION ». Nous voulons servir la RECONCILIATION nationale qui est notre avenir et nous nous engageons à l’accomplir. Il n’y a pas de réconciliation sans liberté d’expression, sans démocratie mûre et sans une humanité véritable. Syrie! Tu vas vraiment vers le Bien, la Paix et la Réconciliation. « Al-salamou-alaikom* ». (*Que la paix soit sur vous) 1 Père Paolo est un Père Jésuite italien qui vivait en Syrie depuis 30 ans.Il se sent parfaitement syrien et vient de se faire expulser de Syrie par le régime Assad. 2 NB :Sur le même sujet voir aussi traduit par:Femmes Syriennes pour la Démocratie 28-29 juin : Aux Etats-Unis, l’organisation, "SOLIDARITÉ COPTE INTERNATIONALE" tient sa conférence annuelle à Washington sous le patronage du Congres Américain, sur le problème copte, Capitol Visitors Center, CVC 200,Congressional, Auditorium. Ce travail, durable , réfléchi, documenté est bien étudié qu'analysé par des spécialistes, ce qui donne à notre organisation une certaine crédibilité auprès des véritables décideurs au niveau Américain et dans une certaine manière, au niveau international. ce travail se fait dans la sérénité, le calme et la discrétion, car le but principal et final sont les droits des Coptes et dans tous les domaines dans leur pays l'Egypte. Juin : Aide à la survie de 500 familles chrétiennes réfugiées à Marmarita. Les Syriens sont sous le choc. Ils ont peur. Ils craignent un « deuxième Irak ». http://www.aed-france.org/projets/syrierefugies/ D’après les estimations des Nations Unies, les révoltes arabes de mars 2011 à aujourd’hui, qualifiées par euphémisme de printemps arabe, ont coûté plus de 8000 vies. A Homs, les brigades Farouk, qui font partie de la soi-disant « armée libre syrienne », ont massacré 350 à 400 personnes désarmées, d’après certaines indications. Des sources orthodoxes ont rapporté que ces brigades chassaient spécifiquement les chrétiens de leurs maisons, pour ensuite occuper ces dernières. A ce jour, on dénombre 230 000 Syriens qui ont fui les combats de Homs. D’après Mgr Nicolas Sawwaf, évêque gréco-catholique, 500 familles de réfugiés chrétiens ont cherché refuge à Marmarita, non loin de la frontière libanaise. L’évêque fait son possible pour mettre des produits alimentaires et des logements provisoires à leur disposition. Les chrétiens de Syrie voient l’avenir avec angoisse. Bien qu’ils rejettent la brutalité d’Assad, ils craignent que le pouvoir ne passe aux mains des extrémistes musulmans. « Les évêques catholiques mettent en garde contre une prise du pouvoir par les islamistes. Ils craignent une vague encore plus grande d’agressions et d’intimidations contre les chrétiens, comme ce qui est arrivé en Irak après la chute de Saddam Hussein », peut on lire dans une lettre de la mission pontificale à Beyrouth. « Les chrétiens se trouvent dans une situation désespérée » déclare Sa Béatitude Ignatius Joseph III, Patriarche de l’Église syro-catholique. Ils se sont sentis moralement obligés de soutenir des insurgés par lesquels ils pourraient être combattus après leur prise du pouvoir. Près de 2 millions de chrétiens vivent en Syrie, soit environ 10 % de population. La communauté catholique représente 430 000 fidèles, nombre augmentation au cours de ces dernières années du fait de vagues de réfugiés provenance d’Irak, notamment de catholiques chaldéens que l’Église essaie soutenir. la en en de Désormais, Mgr Sawwaf est confronté non seulement à ces réfugiés, mais aussi à 500 familles syriennes qui ont besoin d’un logement provisoire, de nourriture et d’assistance médicale. Tandis que les réfugiés musulmans sont soutenus par des États arabes tels que l’Arabie Saoudite et le Qatar, l’Église représente le seul espoir des réfugiés chrétiens. Au total, environ 1000 familles attendent une aide extérieure. 29 juin : Syrie : guerre civile et guerre des mots http://www.oeuvre-orient.fr/page-syrie-guerre-civile-et-guerre-des-mots1019.html Ne pouvant travailler librement, la presse étrangère dépend de sources partisanes. Les informations ne manquent pas, mais il faut les interpréter et s’assurer de leur fiabilité. Les chercheurs indépendants et les ONG des droits de l’homme s’efforcent de fournir des données fiables. Quatre lettres, OSDH, pour « Observatoire syrien des droits de l’homme ». Cet organisme a été créé par Rami Abdel Rahmane, 40 ans, un entrepreneur sunnite syrien exilé en Grande-Bretagne depuis 2000. À ses côtés, une assistante, traductrice. Sur son site Internet en arabe et sur sa page Facebook en anglais, il diffuse des informations sur la situation en Syrie, recueillies par des militants de l’opposition éparpillés sur le territoire syrien. Traduites, ces informations sont reprises dans les médias occidentaux, faute de mieux. Informer sur la situation en Syrie est un casse-tête. L’accès au pays est difficile pour les journalistes. Le gouvernement n’accorde pas de visa, ou au comptegouttes. Et dans ce cas, il faut accepter d’être pris en charge par les services de renseignement du régime. Autre solution, passer clandestinement en Syrie, avec souvent l’aide de mouvements de l’opposition. « Une opération non sans risque et frustrante, selon un journaliste français qui s’est rendu à Homs durant le siège de la ville. Comme on ne peut pas circuler librement, on n’a pas une vision claire de la situation. » Face à ce désert médiatique, l’OSDH s’est taillé une place démesurée que dénonce Fabrice Balanche, directeur du Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (Gremmo), spécialiste de la Syrie. « Cet organisme est devenu la source quasi unique de l’information sur le terrain, reprise in extenso par l’Agence France-Presse (AFP) et les médias français. » Or, selon lui, l’OSDH est financé par les médias panarabes. « C’est un instrument de propagande favorable aux Frères musulmans. » Géographe, spécialiste de la Syrie où il a vécu dix ans, il dénonce l’incohérence des chiffres livrés par l’OSDH. « Les pertes de l’armée syrienne sont gonflées pour faire croire à la débandade, alors qu’il n’en est rien. Lors du siège par l’armée de Haffé, l’observatoire a écrit que l’ALS s’en était retirée pour protéger les civils. Or, il n’y avait déjà plus de civils. Les chrétiens avaient quitté les lieux depuis 2011, les sunnites et les alaouites avaient suivi. » Entre guerre de l’information et géopolitique Le problème, c’est que « personne ne questionne les sources de l’OSDH, sa façon de rapporter les faits ». Selon lui, il s’agit d’un « parti pris » d’une majorité de la presse en France et aux États-Unis, où on a pris fait et cause pour les révolutionnaires. « Pendant des jours, l’observatoire, relayé par les médias occidentaux, a tenu l’opinion publique en haleine sur le siège de Baba Amr, à Homs, mais il n’a jamais mentionné les exactions et les assassinats d’alaouites par l’opposition dans cette région. » Dans ce conflit, aucune source d’information n’est neutre. L’Arabie saoudite et le Qatar, via leurs chaînes de télévision par satellite, Al-Arabiya et Al-Jazira, diffusent une information largement partisane. Car ces deux pays ont un intérêt en Syrie : briser l’axe pro-iranien Liban-Syrie-Irak-Iran. « Les informateurs syriens de ces chaînes sont des activistes révolutionnaires », reconnaît le jésuite Paolo Dall’Oglio, récemment expulsé de Syrie. « Dans ce sens, leur télévision est partisane, mais elle est aussi plus proche de la réalité du terrain. La télé d’État syrienne, elle, livre un mensonge structuré », poursuit-il. Même travers au Liban voisin. L’ancien premier ministre Saad Hariri, ennemi juré du régime syrien qu’il accuse d’avoir assassiné son père, Rafic, en 2005, finance le site Internet Now Lebanon, dirigé par des chrétiens maronites, anciens des Forces libanaises de Samir Geagea. Alors qu’Al-Manar, la télévision du Hezbollah, parti chiite libanais proche du régime syrien, défend, elle aussi, une vision partisane de la situation. « La guerre de l’information n’épargne pas les Syriens de Syrie, soumis aux rumeurs et à la propagande », constate l’anthropologue Thierry Boissière, chercheur au Gremmo qui a vécu huit ans dans le pays, jusqu’en septembre 2010. Le régime syrien dispose de l’agence de presse officielle Sana, de la télévision Addounia TV. Mais leur audience reste limitée à la Syrie. Information et désinformation Opposition et partisans du gouvernement syrien usent et abusent d’Internet pour diffuser des vidéos, comme sur le site de partage YouTube. Leur reprise est à haut risque. La très sérieuse chaîne de télévision britannique BBC en a fait les frais lorsqu’elle a cru diffuser des images du massacre de Houla, alors qu’il s’agissait d’une tuerie en Irak. Comment, dans ces conditions, continuer à informer, à comprendre la réalité d’une situation complexe et floue ? En se basant, entre autres, sur l’analyse des chercheurs. Fabrice Balanche a vécu dix ans en Syrie. Pour suivre les événements, il est en contact avec ses sources sur le terrain ou avec des Syriens de passage au Liban ou en Europe. « Si vous me demandez qui a commis tel ou tel massacre, je ne suis pas en mesure de vous le dire, mais, connaissant la géographie du pays, la composition ethnique des villages, je peux aider à comprendre ce qui se passe. » Thierry Boissière épluche aussi les sites d’information en arabe et en anglais, « des sources qu’il faut recouper. Dans ce conflit, on en est tous au même point, reconnaît-il. Loin du terrain, on est obligé de passer par des sources plus ou moins fiables. » Vérification a posteriori pour les ONG Même souci de vérification et de croisement de l’information du côté des ONG des droits de l’homme. « La base de notre travail, ce sont les interviews très détaillées de témoins par Skype (téléphone via Internet), par téléphone satellite, ou recueillies en Syrie ou dans les pays voisins, Jordanie, Liban, Irak, ou Turquie » , explique Ole Solvang, chercheur pour l’ ONG Human Rights Watch. Il s’est rendu à plusieurs reprises sur le terrain, soit en touriste, soit clandestinement. « Des entretiens que l’on croise avec d’autres dans un souci d’exactitude. » Donnent-ils une vision claire de la situation ? « Oui et non, dit-il. Recueillir les témoignages oraux prend beaucoup de temps entre le moment où les Syriens fuient, se rendent dans un pays d’accueil, et celui où nous les trouvons. » Depuis le siège du quartier de Bab Amr à Homs, en février et mars, Ole Solvang recherche des témoignages pour comprendre comment et par qui 49 personnes ont été tuées. Certains, recueillis par téléphone en Syrie, ont été corroborés par d’autres, recueillis auprès de réfugiés en Jordanie. « Des témoins visuels qui ont apporté des éléments très précis sur les corps, les lieux où les personnes avaient été tuées et comment. » Avant d’être diffusés, les témoignages sont validés par différents départements de l’ONG : « L’important est d’être sûrs à 100 % de ce que nous publions. » « Les agences de renseignements occidentales recueillent aussi leurs informations, via leurs agents sur le terrain, les images satellites, l’interception des réseaux radios des forces armées syriennes et des insurgés, ou les témoignages de Syriens qui voyagent en dehors de leur pays » , explique Gilles Chenève (1), ancien militaire et membre des services de renseignements français. En Syrie, la frontière entre information et désinformation est ténue. (1) Auteur de Le Réveil du Monde arabe – douze scénarios d’avenir, Éditions du Cygne, 164 p. 16 €. d'AGNÈS ROTIVEL pour wwww.la-croix.com 30 juin : au Mali, à Tombouctou, destructions de mausolées soufis par un groupe salafiste 30 juin : Le Patriarcat œcuménique grec orthodoxe de Constantinople fera appel à la Cour européenne des droits de l’homme si le Séminaire de Halki n’est pas réouvert à la fin de l’année http://www.orthodoxie.com/actualites/monde/le-patriarcat-oecumenique-feraappel-a-la-cour-europeenne-des-droits-de-lhomme-si-le-seminaire-de-halkinest-pas-reouvert-a-la-fin-de-lannee/ L'agence Romfea, citant le journal turc Hurriyet, a confirmé l'intention du Patriarcat œcuménique de faire appel à la Cour européenne des droits de l'homme si le Séminaire de Halki (fermé par les autorités turques depuis 1971) n'est pas réouvert à la fin de cette année 2012. Il n'y a pas d'obstacle juridique à cette réouverture. Il s'agit simplement d'une décision politique. Actuellement, le patriache Bartholomée prépare une demande au ministère de l'Education. Si il n'y a pas de réponse positive, une action en justice sera entamée. Source: Romfea 30 juin : Le Courrier international, reprenant un article du quotidien turc Hürriyet Daily News, rapporte qu'un groupe salafiste a demandé aux musulmans de ne pas manger de tomate, car il s'agit d'un "aliment chrétien" en raison de son coeur qui a la forme d'une croix http://www.orthodoxie.com/sur-le-web/revue-du-web/insolite-la-tomate-unaliment-chretien/ 30 juin : Le patriarche et pape grec orthodoxe d’Alexandrie Théodore II reçu par le nouveau président égyptien Mohamed Morsi http://www.orthodoxie.com/actualites/reception-du-patriarche-et-papedalexandrie-theodore-ii-par-le-nouveau-president-egyptien-mohamed-morsi/ Le patriarche et pape d’Alexandrie Théodore II a été reçu le 27 juin par le président égyptien nouvellement élu Mohamed Morsi. Étaient également conviés les représentants des Églises anglicane, protestante et maronite. Remerciant le nouveau président pour cette invitation immédiate, le patriarche Théodore II lui a souhaité la bénédiction de Dieu pour l’accomplissement de la haute fonction qu’il a reçue à l’égard du peuple égyptien. Parallèlement, il a invité le président à visiter le patriarcat à Alexandrie, ce que celui-ci a accepté immédiatement, ajoutant que la première étape de sa visite dans cette ville serait le patriarcat, auquel il a exprimé son entière sympathie, sachant que depuis 2000 ans les chrétiens orthodoxes vivent paisiblement et de façon permanente dans le pays du Nil. De son côté, le patriarche a offert au président un plateau d’argent avec l’emblème de l’Église d’Alexandrie. Le président Mohamed Morsi a remercié tous les participants pour leur réaction immédiate à son invitation, soulignant que tous les Égyptiens, chrétiens et musulmans, sont des citoyens égaux de l’État, qui doit être régi par la démocratie, la constitutionalité et la liberté. Il s’est également prononcé pour la coexistence harmonieuse entre chrétiens et musulmans, soulignant à nouveau les principes d’équité et d’égalité devant la loi indépendamment de la foi religieuse. La veille, le président avait rencontré les représentants des religions musulmane et copte, afin d’avoir un premier contact direct avec toutes les communautés religieuses existant en Égypte et ce immédiatement après son élection. Source: Romfea.gr juin : Parole et prière : Un mensuel de poche pour prier, adorer et célébrer A propos de la Péninsule arabique, Marc Fromager (Directeur de l'AED) fait remarquer que : Autrefois couverte d'évêchés, la péninsule arabique a été presqu'entièrement islamisée. Mais aujourd'hui, on compte à nouveau trois millions de chrétiens, des travailleurs étrangers, pour une superficie de trois millions de km2, soit un chrétien par km2 ! Hormis l'Arabie Saoudite, où toute manifestation liturgique chrétienne est interdite, il existe une vingtaine d'églises dans les différents pays de la péninsule, ce qui est notoirement insuffisant pour la population chrétienne, disséminée sur toute la région. Mais l'inquiétude des chrétiens est récemment montée d'un cran avec la déclaration du grand mufti d'Arabie Saoudite, Sheikh Abdul Aziz bin Abdullah al-Shaikh, la plus importante figure religieuse du royaume, qui a décrété le 12 mars dernier qu'il « était nécessaire de détruire toutes les églises de la région ». Confions nos frères à l'intercession de Notre Dame d'Arabie, patronne de l'Église pour la péninsule. juin : Georges CORM : «L’instrumentalisation du religieux, poison récurrent du Moyen-Orient», Entretien réalisé par Pierre Barbancey Les peuples acteurs du printemps arabe se trouvent maintenant confrontés à une contre-révolution dans laquelle s’investissent le triptyque Arabie saoudite-Qatar, États-Unis- Union européenne et les mouvances islamistes. C’est ce qu’explique Georges Corm, spécialiste de la région. L’économiste et historien libanais revient aussi sur la complexe situation syrienne. Quel bilan tirez-vous de ce que l’on appelle les printemps arabes ? Georges Corm. Il s’est effectivement passé de grands événements depuis un an et demi. Ce que j’ai appelé révolte arabe, plutôt que révolution, s’est déroulé en plusieurs phases. D’abord lorsque toutes les sociétés arabes, au cours de janvier, février et début mars 2011, se retrouvent dans la rue, toutes tranches d’âges et toutes classes sociales confondues, pour contester les pouvoirs en place. Elles dénoncent tout à la fois l’autoritarisme politique et le manque de liberté mais, surtout, les conditions socio-économiques et, notamment, le très fort taux de chômage qui caractérise les économies arabes. Celui-ci atteint les 30 % chez les 15-24 ans. Il y avait donc à la fois une demande de dignité sociale et une demande de libéralisation politique. Ces mouvements, qui se sont pratiquement déroulés d’Oman jusqu’à la Mauritanie, ont inspiré aussi différents mouvements européens contestant le néolibéralisme, les politiques d’austérité, la montée du chômage, la précarité de l’emploi des jeunes... On a eu là un très beau moment où les deux rives de la Méditerranée se sont mises à l’unisson pour contester des pouvoirs en place. Dans une deuxième étape, malheureusement, va se réaliser ce qu’on peut appeler la contre-réaction. L’acte le plus extraordinaire, même si les médias occidentaux en ont très peu parlé, a été l’entrée des troupes saoudiennes à Bahreïn, pour mettre au pas les manifestants qui campaient sur la principale place de la capitale, Manama. Il y a un second dérapage qui a lieu au Yémen (où il faut saluer le rôle capital des femmes dans les manifestations), avec un président, Ali Abdallah Saleh, manifestement soutenu par l’Arabie saoudite. Par la suite, la situation va dégénérer à la fois en Libye et en Syrie. En Libye, il y a l’intervention de l’Otan, avec des bombardements massifs dont on peut se demander s’ils étaient vraiment nécessaires pour chasser le dictateur libyen. Que se passe-t-il exactement en Syrie ? Georges Corm. En Syrie, la bataille se déroule sur trois niveaux. Il y a des questions purement locales avec, là aussi, une détérioration des conditions socioéconomiques, notamment dans les campagnes. Mais le pouvoir s’est mis dans une posture de déni de ce qui se passe chez lui. La question va ensuite devenir régionale avec des interventions extrêmement brutales de la part du Qatar, de la Turquie et de l’Arabie saoudite. Des pays qui entendent donner des leçons de démocratie au régime syrien ! Enfin, le niveau international où brusquement la Chine et la Russie se révoltent contre l’instrumentalisation du Conseil de sécurité de l’ONU par les États-Unis et leurs alliés. À ce moment-là, la bataille pour la Syrie devientemblématique d’une volonté de briser l’unilatéralisme américain, européen et des pays de l’Otan dans la gestion de la planète. Donc, la situation syrienne devient extrêmement compliquée. Où se trouve la solution ? Georges Corm. Aujourd’hui, il n’y a pas de solution au problème syrien ! Vous avez une guerre médiatique, une guerre des images qui est presque sans précédent dans l’histoire des médias où l’on n’a que la thèse du Qatar, de l’Arabie saoudite, des États-Unis, de la France et des autres pays européens. Ce que peut dire le régime politique n’est pas entendu du tout. Bien sûr, même si l’on n’a pas de sympathie pour le régime syrien, ce que je comprends parfaitement, il faut quand même, dans une situation qui est déjà une guerre civile ouverte, écouter ce que disent toutes les parties et pas une seule, si on veut aller vers l’apaisement. J’ai dit déjà qu’il fallait distinguer les plans local, régional et international concernant le problème syrien. Au niveau local, vous avez deux types d’oppositions qui sont très différentes l’une de l’autre et qui s’écartent de plus en plus. Vous avez l’opposition dite de l’intérieur, qui est constituée de très nombreux militants de la première heure opposés au régime, qui ont pu faire parfois plus de dix ans, quinze ans ou vingt ans de prison, tel l’ancien dirigeant communiste Riad Al Turk qui a passé dix-huit ans en isolement. Cette opposition intérieure ne se laisse pas prendre dans les filets des diplomaties occidentales, comme le fait l’opposition de l’extérieur. Le régime a fait des ouvertures, timides, insuffisantes, mais il en a fait. Il a même organisé une séance de dialogue national qui, malheureusement, est restée sans lendemain. Puis, à l’automne dernier, il a permis à l’opposition de se réunir dans les faubourgs de Damas sans que personne ne soit emprisonné. L’opposition externe est composée de réfugiés politiques ou tout simplement de Syriens établis à l’étranger qui ne se sont pas – pour certains – directement frottés à la rugosité du régime puisqu’ils étaient dehors, et qui se sont tout de suite laissé prendre dans les filets, notamment de la diplomatie turque puis de la diplomatie française, puisque deux figures majeures de cette opposition de l’extérieure sont Burhan Ghalioun, universitaire bien connu en France, et Basma Kodmani, qui a été chercheur à l’Ifri pendant de longues années. Et vous avez des Frères musulmans et des personnalités très hétéroclites, dont souvent on entend parler pour la première fois, qui n’ont pas vraiment de passé politique. Vous avez un Observatoire des droits de l’homme qui s’est mis en place à Londres et qui n’est pas directement sur le terrain. Vous avez cette impression de désordre extraordinaire. On a bien vu aussi de quelle manière ils étaient instrumentalisés avec la constitution d’un groupe dit des « amis de la Syrie », qui s’est réuni en Tunisie d’abord puis en Turquie, maintenant aux États-Unis et bientôt en France. Le Conseil national syrien (CNS), qu’a créé cette opposition à l’étranger, est paralysé aussi par les querelles internes. Par ailleurs, il semble n’avoir aucune influence sur ce qu’on appelle l’Armée syrienne libre (ASL) qui reçoit massivement des armes et une bonne partie d’entre elles à partir du Liban. Le deuxième volet est évidemment le volet régional. Il n’est un secret pour personne que la diplomatie de l’Otan a un objectif majeur et massif, dissuader l’Iran d’enrichir de l’uranium, couper les liens de la Syrie avec l’Iran et du Hezbollah avec l’Iran. Et, évidemment, assurer la sécurité d’Israël puisque le Hezbollah, par deux fois, a réalisé des exploits militaires contre l’armée israélienne, l’obligeant à se retirer du sud du Liban après vingt-deux ans d’occupation, en 2000, et l’empêchant de revenir réoccuper cette même zone en 2006. Le Hezbollah est d’une certaine façon une puissance militaire considérée comme extrêmement dangereuse pour l’État d’Israël. Donc, l’objectif de la bataille pour la Syrie au niveau régional est évidemment, en cas de changement de régime, de couper l’approvisionnement en armes du Hezbollah à partir de l’Iran, de séparer la Syrie de l’Iran, et donc d’affaiblir considérablement l’Iran en attendant qu’on puisse opérer un changement de régime à Téhéran. L’aspect international maintenant. La Russie et la Chine estiment que le MoyenOrient est un carrefour géographique et stratégique trop important – il représente le plus grand réservoir d’énergie du monde – pour qu’ils le laissent à une gestion exclusive des États-Unis et des membres de l’Otan. Ils ont donc décidé de miser le tout pour le tout pour saper l’unilatéralisme américain et européen au Moyen-Orient. En tout cas, ils ne veulent pas les laisser mettre la main sur l’ensemble de la région parce qu’on sait très bien, ici, que les mouvances de type Frères musulmans et fondamentalistes ont donné plus d’un signal aux gouvernements occidentaux sur le fait qu’ils n’étaient pas hostiles à l’Occident. Ils ne parlent pratiquement pas de la question palestinienne, de la souffrance des Palestiniens. Ils sont très souvent néolibéraux en matière de doctrine économique. Vous avez donc cette alliance qui est en train de se cimenter très fortement : Arabie saoudite- Qatar, États-Unis-Europe et forces islamiques diverses sur le terrain dans les pays qui ont connu des révolutions. Voilà où nous en sommes. La crise syrienne va-t-elle affecter durablement le Liban ? Georges Corm. Il était clair qu’il serait affecté, notamment à partir du moment où la Turquie ayant largement fait marche arrière par rapport aux positions d’avant-garde qu’elle avait prises sur la question syrienne, on s’est tourné vers le Liban. Pays où les mouvements dits djihadistes ou takfiristes sont en train de prospérer, toujours avec des aides en provenance d’Arabie saoudite et du Qatar, et qui a une frontière commune avec la Syrie, notamment au nord du Liban, qui est à moins de 30 kilomètres de la ville de Homs. On savait, depuis des mois déjà, que des combattants en armes partaient vers les éléments armés syriens anti-régime. Ce qui explique que la bataille de Homs ait été aussi longue. Il est clair que le nord du Liban sert de couloir pour ravitailler en armes les insurgés syriens. Quel est le rôle du Qatar et de l’Arabie saoudite ? Georges Corm. Dans le cadre de la contre-réaction, on a une constellation qui est très claire : les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), à la tête desquels se trouvent la très puissante Arabie saoudite et le très dynamique Qatar qui, brusquement, est partout. Cette coalition est composée de ces États qui financent très généreusement, depuis des décennies, toutes les mouvances de type fondamentaliste (salafistes, Frères musulmans...), qui vont les pousser à l’occasion des élections, en Tunisie puis en Égypte. Finalement, on assiste au rapt de ces deux révolutions. C’est d’ailleurs au moment de cette opération de contre-révolution que le Conseil de coopération du Golfe invite les deux autres monarchies arabes, la jordanienne et la marocaine, à devenir membres du CCG. C’est ainsi que, finalement, s’organise toute cette contre-réaction qui rassemble Arabie saoudite, Qatar, Frères musulmans, États-Unis et Europe, là pour confisquer les révolutions. On a d’ailleurs vu, au mois de mai 2011, le sommet du G8, qui s’est tenu à Deauville, consacrer une grande partie de ses délibérations à soi-disant appuyer les révoltes arabes. Ce sommet est passé assez inaperçu alors que tout le monde aurait dû lire attentivement le document du Fonds monétaire international (FMI) qui y a été soumis et approuvé. Il prévoit 30 milliards de dollars d’aide aux deux révolutions, égyptienne et tunisienne, lesquelles aides sont conditionnées, comme d’habitude, par encore plus de réformes de type néolibéral, c’est- à-dire les réformes mêmes qui ont fini par mettre les Égyptiens et les Tunisiens dans la rue ! Peut-on dire que la stratégie des États-Unis est une stratégie pragmatique, prête à composer avec qui prendra le pouvoir pour autant que leurs affaires continuent ? Georges Corm. La stratégie américaine est toujours dans le sillage de la politique néoconservatrice de George W. Bush. C’est un remodelage du MoyenOrient qui convient et tranquillise les États-Unis et sécurise définitivement l’État d’Israël sans que ce dernier n’ait à faire des concessions douloureuses. Quiconque aurait écouté attentivement le discours de Barack Obama au Caire, en juin 2009, aurait compris que, en dépit de la citation de quelques versets du Coran et de quelques paroles aimables sur la souffrance des Palestiniens et sur la protection des minorités, il continuait sur la même ligne que son prédécesseur, à part sur l’Irak où il a accéléré le retrait pour mieux se concentrer sur l’Afghanistan. Le rêve d’un Moyen-Orient totalement soumis aux intérêts géostratégiques et économiques de l’Occident politique, qui est incarné par l’Otan, est toujours là. La politique des États-Unis est une politique visant à créer le maximum de dissensions entre sunnites et chiites à l’échelle régionale. Nous en souffrons au Liban, en Syrie, à Bahreïn, partout où vous avez des groupes musulmans qui ne sont pas sunnites mais qui peuvent être alaouites, chiites de différentes obédiences. Au Moyen-Orient, malheureusement, l’instrumentalisation du religieux est installée depuis bien longtemps. Une voix originale La voix de Georges Corm, économiste et historien libanais, est d’autant plus intéressante qu’elle tranche souvent avec le politiquement correct de nombreux analystes, qu’ils soient américains, européens ou même arabes. Auteur de nombreux ouvrages de référence sur la question moyen-orientale – citons l’indispensable Proche-Orient éclaté (Gallimard) et Orient-Occident, la fracture imaginaire (La Découverte). De Beyrouth, où il enseigne à l’université SaintJoseph, dans un pays multiconfessionnel, il ne pouvait que s’intéresser également à la Question religieuse au XXIe siècle (La Découverte). On lui doit aussi le Nouveau Gouvernement du monde. Idéologies, structures, contre-pouvoirs, toujours aux éditions La Découverte. Il vient d’actualiser un ouvrage là encore indispensable à qui veut comprendre le pays du Cèdre, le Liban contemporain : histoire et société (La Découverte, 2012), où il analyse finement les évolutions récentes de ce pays, les tensions auxquelles il est soumis et surtout, au regard de l’histoire, ébauche les chemins possibles, hors des impasses actuelles où mène le confessionnalisme omniprésent. 1er juillet : TV France 2, 9h30, Le mariage dans la tradition arménienne.( http://programmes.france2.fr/les-chemins-de-lafoi/index.php?page=article&numsite=42&id_rubrique=44&id_article=33805) Jean-Pierre et Selina se sont mariés à la cathédrale arménienne apostolique de Marseille il y a quelques semaines. Issus tous les deux de familles arméniennes (originaires de Turquie et du Liban), ils s’inscrivent dans les traditions de l’Eglise arménienne pour s’ancrer dans leurs racines. Un témoignage de foi et de découverte des coutumes arméniennes. Le Dr. Albert Khazinedjian, historien de l’Eglise arménienne explique l’histoire et les signes de la célébration du mariage. 2 juillet – 31 août 2012 : Expo Photo, IReMMO 5-7, rue Basse des Carmes 75005 Paris (Maubert Mutualité) - 01 43 29 05 65, Exposition des photographies d'Aurélie Lecarpentier, "Damas avant la révolution" www.iremmo.org Sur fond d’actualité, ce travail photographique d’Aurélie Lecarpentier , nous invite à découvrir les rues, l’activité et la vie quotidienne de Damas. Arrivée en Syrie le 19 janvier 2011, Ben Ali a fui son pays et quitté le pouvoir depuis à peine cinq jours. Deux mois après elle ne pourra plus sortir son appareil photo dans les rues. C’est à la mi-mars que s’arrêtent les images de cette exposition, Damas avant la révolution. Quand elle a commencé à parcourir la ville et à découvrir ce pays aussi complexe qu’accueillant, elle fut frappée par l’absence générale de gêne, à la vue de son objectif. Les gens n’y faisaient pas attention, voire ils lui demandaient de les photographier. Elle a pu s’approcher, ils se sont approchés. Ne plus pouvoir sortir avec son appareil photo fut comme un couperet. Ne pas pouvoir aller photographier, aussi, la colère, les affrontements, la répression et la résistance, fut une réalité à laquelle elle a été confrontée. 2 juillet : Première liturgie depuis 1922 à Kütahya, dans la région égéenne de la Turquie (http://www.orthodoxie.com/actualites/monde/premiere-liturgie-depuis1922-a-kutahya-dans-la-region-egeenne-de-la-turquie/) « Les cloches vont sonner le 1er juillet pour la liturgie » titre le quotidien turc Sabah sur sa première page. En effet, pour la première fois depuis l’exode des Grecs d’Asie Mineure, la liturgie est célébrée par le métropolite de Proussa Elpidophore dans l’église de Kütahya bâtie il y a 120 ans. Avant 1922, cette ville comptait 5000 Grecs sur 32000 habitants. 2 juillet : émission à France culture. Les manuscrits araméens du Sinaï avec Alain Desreumaux (CNRS) Lien vers l'émission : http://www.franceculture.fr/emission-foi-et-tradition-foi-ettradition-2012-07-22: Lien vers le Podcast de Foi et Tradition : http://www.franceculture.fr/podcast/4299607 3 juillet : Christine Chaillot était au micro de Yannick Urrien: quel avenir pour les coptes d’Egypte et les chrétiens d’Orient ? (Ke r ne w s 91 ,5 F M, 8, av e n ue d u B o i s d 'A m o u r, 4 450 0 , L a B a ul e . T él é p ho ne : 02 40 60 9 1 50 et http://www.kernews.com/index.php?option=com_content&view=article&id=78 :quel-avenir-pour-les-coptes-d-egypte-et-les-chretiens-dorient&catid=79&Itemid=468) 4 juillet : LES MYTHES DE TOMBOUCTOU http://www.france-catholique.fr/LES-MYTHES-DE-TOMBOUCTOU.html Une intervention militaire extérieure se précise au Nord-Mali. Mais de qui et contre qui ? Le flou domine. On peut en effet distinguer au moins quatre guerres : la guerre libyenne, la guerre malienne, la guerre ouest-africaine, la guerre algérienne. Au risque d’y ajouter une cinquième : la guerre occidentale. La guerre libyenne, c’est en gros celle de l’Azawad, le territoire traditionnel touareg libéré par les milices qui s’étaient exilées en Libye et servaient le colonel Kaddafi. Bamako a tout de suite critiqué la France de Sarkozy pour avoir mené la guerre contre ce dernier sans se préoccuper des retombées collatérales. Mais qu’est ce que le pouvoir à Bamako avait fait pour intégrer les Touaregs ? Le président Amadou Toumani Touré, prudent politique, fut renversé le 22 mars par ses propres militaires qui s’étaient évanouis devant la menace nordiste. D’où une guerre intra-malienne à Bamako, arbitrée tant bien que mal par l’organisation régionale ouest-africaine, la CEDEAO, avec les bons offices du président burkinabé Blaise Compaoré. A l’issue de cette médiation, pourtant incomplète (le président de l’Assemblée, président par intérim, est encore réfugié à Paris à la suite d’une tentative d’élimination), les efforts se sont reportés sur la reconquête du Nord. Un sommet à Lomé le 6 juin, a décidé de saisir le Conseil de Sécurité afin d’y déployer une force africaine estimée alors à 3.300 hommes. La présidence de la CEDEAO est assurée désormais par le président ivoirien, le musulman Alassane Ouattara. Comme l’a remarqué fort justement l’ancienne ministre malienne, l’altermondialiste Aminata Traoré, ce sont les opposants africains à la guerre en Libye (les meilleurs amis de feu le colonel Kaddafi) qui sont désormais à la pointe de l’intervention au Nord-Mali ! Ils sont restés sur le schéma traditionnel de l’intégrité territoriale des Etats africains. Or ce schéma est remis en cause par la prise de pouvoir islamiste à Tombouctou, Gao et Kindal. Mais qui sont ces « islamistes » ? Le groupe mis en avant, Ansar Dine, est à l’origine une dissidence du mouvement touareg de l’Azawad. Vus d’Afrique du Nord, ce sont toujours des Touaregs maliens. Alger avait donc résolu de demeurer discret dans un conflit d’abord ouest-africain, au grand dam de ceux qui voulaient faire de l’Algérie une sorte de gendarme régional, et l’inciter à une grande politique africaine, après que Egypte et Libye, qui en étaient les champions, aient fait défaut (le Maroc, depuis l’affaire du Sahara occidental, n’est pas membre de l’Union Africaine, position qui pourrait changer si Alger s’en mêle). C’est alors que l’on assiste, quasiment en direct, dans une opération mondialement médiatisée, à la destruction à la main de sept mausolées de saints marabouts à Tombouctou par des militants salafistes. Quelques jours seulement après la réception d’une délégation d’Ansar Dine à Alger venue négocier la libération du Consul algérien de Gao et de six collaborateurs enlevés le 5 avril par un groupe « terroriste », le MUJAO, Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (1) [1]., dissident de l’AQMI (Al Qaeda pour le Maghreb islamiste) ! En l’occurrence, il s’agit non plus du tout de Maliens mais d’islamistes algériens poursuivant leur guerre avec le régime algérien, et ayant multiplié ces derniers temps des incursions au Sud-Algérien (Tamanrasset, Ouargla). Une intervention ouest-africaine au Nord ne se conçoit pas sans l’Algérie. Mais une intervention algérienne sera la guerre de l’Algérie et non celle des Africains. On risque alors de retomber dans l’ambiguïté originelle de l’intervention en Afghanistan : une opération anti-terroriste dirigée contre Al Qaeda, et une guerre contre les Talibans. Alger veut en découdre avec le MUJAO mais ne tient pas à mener une guerre contre Ansar Dine ou les Touaregs. Il devrait sur ce point avoir le soutien de Paris et de Washington qui ont appris leur leçon afghane. Mais cela ne satisfera pas les Africains. Une résolution trop imprécise du Conseil de Sécurité de l’ONU qui ignorerait ces subtilités serait la porte ouverte vers une nouvelle aventure. Alger n’en a pas besoin. Notes [1] L’Unicité est le mot clé : la destruction de mausolées de « saints » musulmans en est la conséquence directe. Au-delà même du « salafisme », terme trop général, c’est typique du mouvement wahhabite (d’AbdelWahab en Arabie au XVIIIe siècle) qui ne reconnaît aucun intermédiaire entre Dieu et le fidèle en Islam, donc aucun saint. Le Wahhabisme a ainsi commencé par détruire la propre tombe du prophète Mohamed. L’Arabie saoudite ne commémore pas la naissance du prophète (Mouloud, fête célébrée partout ailleurs dans le monde musulman). Les destructions de Tombouctou sont donc à attribuer au MUJAO et non d’une manière indistincte à « Ansar Dine », sous-entendu aux Touaregs, même s’il s’agit désormais d’une nébuleuse. On ne saurait donc comparer cet acte de destruction avec celle des Bouddhas de Bamiyan par des Taliban afghans, qui étaient les témoignages d’une autre religion. Il s’agit ici d’une concurrence intra-islamique : malékites contre wahhabites. Tombouctou n’est pas non plus devenu, comme le titrait une opinion du « Monde » (29 juin), « l’épicentre d’un obscurantisme islamiste africain ». Les destructions à Tombouctou sont au contraire une négation de cet « Islam noir » si bien décrit par Vincent Monteil. Ce n’est pas non plus une réaction « iconoclaste ». Car en l’occurrence, il n’y a pas de différence sur ce point entre Musulmans, africains ou non. La représentation de Dieu par l’image est partout proscrite 4 juillet : Mille et une Foi : deux jeunes sur la route des Chrétiens d’Orient http://www.france-catholique.fr/Mille-et-une-Foi-deux-jeunes-sur.html https://www.facebook.com/MilleEtUneFoi La venue du Pape Benoit XVI au Liban en septembre prochain engendre aussi des initiatives chez les jeunes pour le moins audacieuse. C’est le cas du projet intitulé Mille et une Foi monté par Vincent Gelot et Maxime Delpierre, deux jeunes étudiants au parcours atypiques, qui ont décidé de se lancer sur la route des Chrétiens d’Orient à bord d’une Renault-4L dans le but de découvrir et de partager la réalité de ces communautés parfois isolées et persécutées. En deux mots, pouvez-vous vous présenter ? Pour commencer, notre projet en Orient n’est pas le fruit du hasard. Vincent, 24 ans, travaille actuellement au Liban dans une ONG focalisée sur la guerre civile libanaise après avoir effectué un Master 2 de géopolitique a Science Po-Aix et étudié en Espagne et aux Etats-Unis et réalisé plusieurs reportages photos au Vietnam et dans les Balkans. Maxime, 23 ans, a étudié la philosophie à l’Ecole Normale Supérieure, travaille à l’Institut Français du Proche-Orient de Beyrouth et se passionne pour la théologie orientale. C’est donc au Pays du Cèdre que nous avons forge une amitié dont Mille et une Foi est l’aboutissement en quelque sorte. Quelle est la nature du projet Mille et une Foi ? Tout d’abord, c’est une aventure spirituelle et humaine forte. Le but est de donner un témoignage original et une meilleure compréhension de ce qui forme la diversité, la beauté et le dynamisme du Christianisme d’Orient tout en parcourant des lieux-clés de civilisation de ce berceau du monde. Pendant ces six mois d’itinérance en Renault-4L, sur 22000 km à travers 21 pays, nous souhaitons donner un témoignage d’espérance et une visibilité aux communautés chrétiennes que nous rencontrerons qui sont minoritaires et parfois persécutées ou isolées. Quelle est la place du Pape et de son message dans votre périple ? Comme le but de ce projet n’est pas que de recevoir mais aussi de donner, nous comptons relayer concrètement le message de "Paix et d’Unité" lancé par le Saint-Père aux Chrétiens d’Orient lors de sa venue au Liban en septembre prochain - point de départ de l’aventure - à travers un Livre d’Or-ient qui sera rempli d’intentions de prières par les Chrétiens rencontrés tout au long de l’itinéraire puis remis à l’arrivée en Terre Sainte au représentant du Vatican, le Patriarche Latin de Jérusalem. Vous espérez le rencontrer ? Oui. Depuis le Liban, nous avons mené un véritable marathon pour rencontrer les Patriarches des Eglises chrétiennes d’Orient et les responsables du comité de coordination de la visite du Pape afin qu’ils approuvent le projet et qu’ils intercèdent auprès du Vatican pour que notre initiative fasse partie intégrante de l’événement. Nous sommes convaincus qu’une bénédiction du Livre d’Or-ient donnerait tout son sens à cette belle aventure chrétienne qui doit relayer son message à travers l’Orient. Imaginez la joie de Chrétiens d’Irak, du Kazakhstan ou d’Egypte recevant entre les mains un livre bénie par le Pape et remplis jusqu’à eux par les communautés rencontrées des pays d’Orient traversés. par des Nous avons conscience qu’une telle demande est surement compliquée à gérer dans l’organisation de la venue du Pape au Liban, mais nous sommes convaincu que cette photographie avec Benoît XVI, une fois ajoutée au Livre d’Or-ient, constituerait un témoignage et un message visuel beau et fort pour les Chrétiens éloignés ou isolés d’Orient qui rempliront ce livre ayant reçu la bénédiction du Saint-Père. Vous allez traverses des pays à risques et des pays en plein « Printemps Arabes » : comment comptez-vous vous y prendre ? Nous avons conscience que le nom de certains pays traversés peut faire « peur », comme la Syrie ou le Yemen. Pour ce qui concerne ces pays, nous avons réalisé en amont un gros travail pour obtenir des lettres d’invitations et de lettres de recommandations de responsables religieux qui peuvent nous accueillir, faciliter notre accès aux communautés chrétiennes et nous orienter sur les zones a éviter. Nous avons également prévu un itinéraire B en cas d’impossibilité de traverser un pays et il est clair que nous ferons notre possible pour nous tenir informé de la situation géopolitique des zones traversées. Pour le reste, le voyage doit être réaliste et audacieux tout en laissant une place à l’inconnu : c’est une aventure. Vous avez décidez de partir avec une Renault-4L que vous avez appelez Habibimobile : Pourquoi ? Pour commencer, Habibimobile est un nom qui fait référence à un terme d’affection et d’amitié particulièrement utilisé dans le monde arabe (Habibi) et à la Papamobile. Ensuite, la Habibimobile n’est pas une voiture comme les autres, c’est une Renault-4L. Une Renault-4L, c’est un moyen pratique et de voyager, de parcourir des longues distances sur tout type de route et dons de rester plus longtemps parmi les communautés rencontrées. C’est surtout un art de voyager, un véhicule rustique qui déclenche le sourire de l’enfant, la curiosité et la sympathie du passant. Cette voiture sera aussi customisée par Augustin Frison-Roche, un jeune artiste-peintre dont nous avons déjà parlé dans France Catholique… Tout à fait. Augustin est un ami de longue date et son travail sur la matière brute fourmillant de références mythologique ou littéraires correspondait bien à l’apparence que nous voulions donner à la 4L. L’un des cotes de la 4L illustrera la carte de l’Orient et l’itinéraire suivi afin de faire comprendre en quelques mots notre démarche de voyageur à l’autre bout de l’Orient. L’autre côté de la voiture sera décorée par une fresque d’animaux représentant des symboles christiques et des civilisations orientales (babyloniennes notamment). A l’arrière du véhicule, le passant pourra lire en arabe Habibimobile, une manière sympathique et amusante d’être perçu par les populations. Cette aventure est-elle une quête purement personnelle ? Pas du tout, nous souhaitons également faire partager cette aventure avec ceux qui veulent nous suivre. Ainsi, certains partenaires nous font confiance tels que l’Institut Français du Proche Orient, la fondation Raoul Follereau-Liban mais aussi des experts sur les Chrétiens d’Orient comme Bernard Heyberger. L’Université Saint-Joseph de Beyrouth nous soutient également en abritant un blog de l’aventure et en mettant ses presses à notre disposition. En outre, nous avons également le soutien de l’Œuvre d’Orient qui nous fournit des contacts sur place. Nous avons également crée une page Facebook qui a atteint en quelques jours plusieurs centaines de visiteurs provenant tous les horizons (France, Liban, mais aussi Amérique Latine...). Plusieurs médias de France et d’Orient nous relaient déjà, comme Radio Notre-Dame, La Custodie de Terre Sainte ou encore Noursat (Télévision Télélumière), une des grandes chaines retransmise dans la plupart des pays d’Orient. Avez-vous reçu le soutien de membres de l’Eglise qui vous suivent spirituellement dans cette aventure ? Nous avons rencontrés plusieurs responsables religieux des Eglises chrétiennes au Liban qui ont pris connaissance et approuvés ce projet, comme Monseigneur Cyrille Salim Bustros du Patriarcat grec-melkite catholique de Beyrouth et Jbeil, Monseigneur Paul Matar de l’Archevêché Maronite de Beyrouth entre autres. Nous avons également reçu des lettres d’encouragements de plusieurs responsables catholiques d’Orient comme le Patriarche Latin de Jérusalem, Mosneigneur Fouad Twal, ou encore Monseigneur Melki du Patriarcat syrien catholique d’Antioche. Votre démarche est donc loin de s’adresser qu’aux Français… Tout à fait. Nous n’avons pas voulu donner a ce projet une dimension purement franco-française. Il nous a aussi paru important que notre démarche puisse créer des ponts entre les chrétiens d’Orient et d’Occident et que ce témoignage soit pleinement partagé avec les communautés rencontrées, qui sont surtout arabisantes. Le dossier et l’affiche du projet ont ainsi été traduits en Français, en Anglais, en Espagnol et en Arabe et nous-même avons de bons rudiments dans ces langues. Dans cette même dynamique, si la Renault-4L sera décorée par un artiste français, le Livre d’Orient sera quant à lui réalisé par un jeune artiste libanais de Beyrouth, Marwan Moujaes. 5 juillet : Terre-Sainte : Prions pour la Paix en Israel et Palestine http://www.oeuvre-orient.fr/page-terre-sainte-prions-pour-la-paix-en-israel-etpalestine-1025.html Réjouissons-nous de ce que, pour la première fois les membres du clergé de Cisjordanie et leurs épouses vont pouvoir se joindre à leurs confrères et leurs épouses citoyens d’Israël pour une excursion près de Haifa le 9 juillet. Le groupe aura un temps de réflexion en commun puis visitera ensuite le village palestinien d’Eins Hod dont la population a été expulsée et participera à des échanges œcuméniques. Prions pour un temps merveilleux d’échange et de renouvellement spirituel. Chaque semaine, chaque jeudi à midi, Sabeel organise à Jérusalem une célébration de communion œcuménique. Dans leurs fuseaux horaires respectifs, partout dans le monde, des hommes et des femmes prient pour une paix juste entre Israël et la Palestine. 9 juillet : Médecin en Syrie (http://www.leveilleurdeninive.com/) : une situation peu enviable. La situation des médecins syriens n’est pas des plus enviables. Leur vie et l’exercice de la profession sont devenus très difficiles. Ils sont coincés entre les conditions de l’Etat, celles de l’Ordre des médecins et surtout les menaces d’enlèvements par les rebelles. Il faut savoir qu’en Syrie, les médecins hospitaliers ou fonctionnaires de l’Etat ne sont pas autorisés à démissionner ou à quitter le pays. Les moyens de contrôle et de pression qui sont exercés sur leurs personnes ne manquent pas. La menace de perdre leurs droits à la retraite tombe sur eux s'il advient qu'ils démissionnent. Des autorisations d’absence à court-terme leur sont autrement octroyées. En revanche, les médecins en profession libérale doivent obtenir la permission de l’Ordre des Médecins pour quitter la Syrie mais cette obligation ne semble pas dissuasive puisque les médecins libéraux peuvent apparemment quitter le pays sans difficultés. Depuis quelques mois, le personnel médical est pris à partie par les rebelles qui considèrent que les médecins sont complices du régime. En leur portant atteinte, les hommes armés de la rébellion cherchent à pousser le peuple à la révolte contre le régime. Toujours avec le même objectif, la rébellion s’attaque aux infrastructures scolaire, postale et électrique, aux usines, aux conduites de gaz et aux pipelines, enfin aux experts en charge de ces infrastructures. Dans la réalité, les rebelles ne "liquident" pas systématiquement les hommes de science et les experts. Ils les menacent par nécessité, en enlevant des spécialistes pour exiger d’eux des interventions qui sont, concernant les chirurgiens, d'opérer les blessés de leur camp; ensuite, ils les libèrent contre une rançon négociée. La technique rappelle celle pratiquée du temps du prophète Mohamed qui avait toléré et maintenu en vie les « gens du livre », chrétiens et juifs pour leur faire travailler la terre, cette activité que les nomades méprisaient. En échange de la « tolérance et du maintien en vie » Mohamed avait requis de ces catégories de seconde zone le versement d’un impôt la « jizya ». Nous trouvons dans l’attitude des rebelles vis-à-vis des médecins un peu de cette « tolérance » intéressée qui n'a aucun fondement théologique. On peut s’étonner de cette violence tournée vers une profession qui devrait au contraire être protégée. Le corps médical est même devenu une proie recherchée par les groupes armés. Comment se l'expliquer ? Il y a déjà le fait que les médecins peuvent soigner les combattants blessés mais aussi qu'ils forment un groupe social idéal pour être pris en otage, puisque socialement les médecins ont généralement des situations financières confortables et puis leur enlèvement ne passe pas inaperçu. Ensuite, il y a le fait que la destruction du tissu médical accélérerait la fragilisation et l’anéantissement des structures sociales et familiales qui forment avec l'armée et le parti au pouvoir, l'armature du pays. Une technique qui nous rappelle le fondamentalisme des talibans Afghans à l’œuvre. Toutes les spécialités médicales sont suffisamment représentées en Syrie mais cela donne t-il au citoyen modeste la possibilité d’être bien soigné ? Pas exactement, car les médecins syriens seraient, nous répète-t-on, atteints de corruption ; il leur arrive d'obliger les malades, pour des raisons mercantiles, à des examens supplémentaires telles que radiographies et autre analyses. Certains médecins iraient même jusqu’à exiger des opérations chirurgicales inutiles…Il est vrai qu’une telle attitude existe sur la planète entière. Des personnes malhonnêtes, aucun territoire n'en est épargné, mais en Syrie avec la guerre qui s’y déroule et l’effondrement de l’activité économique, le phénomène est insupportable. La médecine syrienne a eu tendance à devenir une « médecine commerciale » d’autant plus criante que la formation des médecins laisserait à désirer. Il est fréquent d’obtenir des avis très divergents sur un cas précis après consultation de plusieurs spécialistes. Les médecins généralistes qui exercent en campagne pratiquent une médecine très étendue allant des gestes simples à des opérations chirurgicales et même des avortements… Pour cette raison, les décès dans les mains de médecins généralistes en campagne sont réguliers, mais habituellement la cause attribuée à ces situations est le fatal « destin » plus que la responsabilité du médecin. Y a-t-il une inégalité de compétences entre médecins chrétiens et musulmans ? Les premiers, qui sont plus portés sur la littérature médicale européenne et internationale, s’avèrent plus compétents. Pour être exact, ils inspireraient plus confiance aux patients. Leur crédibilité est renforcée par la réputation de grand dévouement des religieuses infirmières qui sont très demandées dans les hôpitaux publics syriens. Sans se méprendre, nous pouvons dire que les sœurs hospitalières sont très respectées de la population ; leur générosité, leur gentillesse et le don de soi qui les caractérisent suscitent une admiration unanime. Elles donnent autour d'elles un vrai témoignage chrétien. Aux hôpitaux publics, s'ajoutent les dispensaires dont disposent les Eglises et les Sociétés de bienfaisance. Heureusement que les Institutions ecclésiales et charitables mettent à la disposition des personnes modestes ces maisons de soins car les malades s’y font traiter bénévolement, parfois par des médecins de qualité dont les honoraires sont symboliques mais aussi par des médecinsstagiaires qui n'ont pas toujours l'expérience et la compétence espérée. De tels dispensaires, à la qualité du service parfois précaire, ont le mérite d'exister et d'être toujours actifs au service du citoyen modeste. Toutefois en Syrie le meilleur service médical est assuré par les hôpitaux privés ; l’hôpital français à Damas et l’hôpital Saint-Louis à Alep ; mais se faire suivre et soigner dans l’un de ces hôpitaux n’est guère à la portée des bourses même moyennes. On raconte que « pour financer une opération, il est nécessaire de vendre un terrain ». C’est la triste réalité…Pourquoi la France qui s’est souvent targuée d’avoir une bonne médecine ne finance-t-elle pas un nouvel hôpital en Syrie plutôt que des moyens de communications au service de l’Armée Syrienne Libre ? Un nouvel hôpital servirait plus la justice sociale et la démocratie syrienne que le financement des rebelles en mal de destruction et animé d’un esprit extrême. Qu’en est-il des pharmacies ? Parviennent-elles à s’approvisionner ? L’essentiel des médicaments vendus en Syrie est fabriqué sur place à l’exception des traitements pour maladies graves telles que les cancers, etc…. Les Syriens ont donc une sécurité d’approvisionnement mais qui dit sécurité ne dit pas forcément qualité, car un manque de confiance des clients dans les produits locaux poussent la clientèle à rechercher d’autres solutions dont la contrebande. En effet, de mauvaises expériences passées ont obéré les médicaments syriens après que l’on eut découvert une non-conformité des produits vendus aux formules chimiques. Il en résulte que les médicaments rapportés de Jordanie, du Liban ou de Turquie en contrebande sont préférés aux produits locaux. Les pharmacies offrent les deux types d'approvisionnement : des produits locaux à des prix raisonnables et des médicaments illicites provenant de pays voisins, vendus à des prix prohibitifs et qui se trouvent dans l’arrière boutique. La médecine syrienne en état de guerre ce sont aussi les Croissant-Rouge et à la Croix-Rouge qui ont été plus d’une fois la cible des éléments armés. A Alep plusieurs ambulances furent volées et des éléments armés ont tiré, sans scrupules, sur des infirmiers bénévoles qu’ils ont réussi à dissuader d'un dévouement au service des blessés. Aujourd’hui la Syrie manquerait de façon dramatique d’infirmiers urgentistes. Tristement, nous voyons combien la « neutralité de la médecine » en temps de guerre est bafouée en Syrie. La protection du personnel médical est bien prévue par les conventions de Genève et même par le droit humanitaire qui précise : « Nul ne sera puni pour avoir exercé une activité de caractère médical conforme à la déontologie, quels qu’aient été les circonstances ou les bénéficiaires de cette activité ». Les violations de ce droit sur le terrain est un signe clair que le mouvement de rébellion, dont on veut nous faire croire qu’il est démocratique, porte en lui les germes de la dictature. S'il advenait que ce mouvement rebelle prenne le pouvoir par la force, les pays occidentaux qui lui auront donné appui finiront par déchanter . 5 juillet : email de Christian Cannuyer Chers amis, Le 23 juin, je vous ai envoyé un message consécutif à ma participation à la réunion de la ROACO à Rome et des informations que nous y avions reçues concernant la Syrie. Ce message a connu une diffusion sur des blogs ou des sites d'information à visibilité internationale à laquelle je ne m'attendais pas. J'en avais certes encouragé la diffusion mais je pensais qu'elle ne sortirait pas d'un cercle plus confidentiel. J'avoue avoir été dépassé par l'ampleur avec laquelle il s'est propagé, avec malheureusement des distorsions qui radicalisaient certaines formulations.. Dans la mesure où certaines de celles-ci ont souffert de raccourcis ou d'amalgames malencontreux, pouvant porter atteinte à la dignité voire à la sécurité de certaines personnes, je vous demande de tenir compte du communiqué rectificatif qui suit, et de le faire suivre auprès de vos correspondants ou sites auxquels vous avez transmis mon message du 23 juin. Je tiens beaucoup à ce que ce rectificatif connaisse la même diffusion que le message initial et vous saurai gré d'y aider. Je ne récuse pas mon analyse de la situation en Syrie, qui relève de la libre opinion et s'accorde, par exemple, à l'interview que vient de donner notre ami le Père Paolo Dall'Oglio à la télévision libanaise (http://www.ayyam.org/french/?p=1189) mais je vous demande de veiller avec moi, dans le douloureux contexte qui est celui de ce pays aujourd'hui, à ce que les rumeurs ou les (dés)informations contradictoires ne puissent porter atteinte aux personnes, à leur dignité, à leur sécurité. Nous devons aussi préserver la sécurité et le libre exercice de la mission diplomatique du nonce apostolique, qui se poursuit (le St-Siège ayant sagement opté pour le maintien de sa représentation à Damas). Merci donc de répondre à ma demande et d'assurer au communiqué qui suit la même diffusion que celle que vous avez donnée à mon message du 23 juin. 7 juillet : Turquie: le premier dignitaire musulman appelle à rouvrir le Séminaire de théologie de Halki (L'Orient-Le jour et http://www.orthodoxie.com/actualites/europe/turquie-le-premier-dignitairemusulman-appelle-a-rouvrir-le-seminaire-de-theologie-de-halki/) " Le premier dignitaire musulman de Turquie a appelé hier (5 juillet, ndlr) après une rare visite au Patriarcat œcuménique orthodoxe d’Istanbul à la réouverture d’une importante école de théologie.« Le fait que dans ce pays un quelconque groupe religieux en soit réduit pour former ses propres prêtres (à les envoyer) à l’étranger ne fait pas honneur à la grandeur de ce pays », a déclaré Mehmet Görmez, le chef de la direction des affaires religieuses, responsable des mosquées et des imams en Turquie. M. Görmez répondait à une question d’un journaliste sur la situation du Séminaire orthodoxe de Halki, à Istanbul, après s’être entretenu avec le patriarche Bartholomée Ier au cours de la première visite au patriarcat d’un chef des affaires religieuses depuis 2001 (…)". 8 juillet : France culture, 8h, émission de Sébastien de Courtois sur le monde syriaque, avec Alain Desreumaux et Françoise Briquel-Chatonnet (Epigraphie et les manuscrit araméen du Sinaï) http://www.franceculture.fr/emission-foi-ettradition-les-armeniens-caches-de-turquie-2012-06-24 9 juillet : Les facettes d’une religiosité bigote et séparée de la vie par Jean-Jacques Pérennès (http://www.oasiscenter.eu/fr/node/8391) Les résultats des élections législatives égyptiennes ont fait l'effet d'un coup de tonnerre en janvier 2012 : 76% d'islamistes au parlement ! Un bon score des Frères musulmans était attendu de tous, mais nul n'imaginait qu'un quart de l'électorat égyptien donnerait sa voix aux salafistes. Les chancelleries et les « spécialistes » étaient pris en défaut : la transition à la turque que beaucoup annonçaient ne semble plus être à l'ordre du jour. Moubarak et son régime renversé, l'Égypte va-t-elle connaître, à son tour, un « État islamique » ? La victoire du candidat des Frères musulmans à l'élection présidentielle de juin 2012 vient raviver cette crainte. Pour y voir plus clair et ne pas penser sous l'effet des peurs, une clarification des relations entre religion et politique, en contexte égyptien, s'impose. Il faut commencer par rappeler une donnée de base de la réalité égyptienne : l'omniprésence du religieux. Cela ne date pas de l'arrivée de l'islam. Le peuple égyptien a la religion dans la peau, au moins depuis le temps des pharaons. Aujourd'hui encore, au XXIe siècle, les Égyptiens sont très religieux, qu'ils soient chrétiens ou musulmans. La religion est présente dans les noms des personnes (selon que l'on se prénomme Mohamed ou Guirguis, Ahmed ou Boutros on sait à qui on a affaire), la manière de se saluer (plus ou moins religieuse, surtout chez les musulmans), de s'habiller, d'accueillir les évènements de la vie : le religieux imprègne le quotidien et l'identité de chacun. Depuis février 2012, les Égyptiens sont embarqués, pour la première fois de leur histoire peut-être, dans une aventure démocratique : le peuple est appelé à se prononcer sur son destin. Un référendum a eu lieu en mars 2012 pour modifier une Constitution faite sur mesure pour Moubarak ; ils ont ensuite voté en novembre pour des députés et sont en train d'élire un président de la République au suffrage universel. Le Conseil supérieur des forces armées (CSFA) qui détient le pouvoir suprême pendant la période de la transition, a formellement interdit les partis religieux, mais il est clair que la religion a été un marqueur, un référentiel dans le choix des électeurs. C'est en tout cas l'hypothèse que l'on peut avancer pour expliquer le vote massivement islamiste de l'automne 2011 : il reflète l'identité religieuse de 90% des Égyptiens. La même hypothèse vaut pour les chrétiens : il est peu probable que beaucoup de coptes aient voté pour des candidats musulmans. Les Égyptiens ont voté selon leur appartenance religieuse. Une certaine évolution semble s'être produite au cours de la campagne des présidentielles, où l'on a vu nombre d'Égyptiens prendre leurs distances vis à vis des candidats clairement marqués islamistes. Ainsi, le candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi, a fait seulement 25% des voix au premier tour, alors qu'un candidat se réclamant d'un parti nassérien, Hamdeen Sabbahi, a fait 20% à la surprise de tous. Les thèmes que défend Sabbahi sont la justice sociale, la promotion des couches populaires (paysans, ouvriers) et ont séduit nombre de musulmans qui avaient voté islamiste au premier tour. Au deuxième tour, Morsi l'a emporté par 51,7% des voix, mais sur la base d'un taux de participation de 51%. Cette victoire ne doit donc pas cacher une certaine prise de distance par rapport aux leaders islamistes ; elle montre qu'il y a un début de débat politique dans le pays, peu de temps après un vote qui avait été massivement religieux. Il faut dire que les Frères musulmans restent dans le flou concernant la signification de l'application de la charia qu'ils préconisent. A les entendre, il s'agirait plus de mesures symboliques destinés à moraliser la vie sociale : restrictions sur l'alcool, tenue décente exigée des touristes, etc... Les députés élus ont d'ailleurs beaucoup débattu de ces questions et cela les a largement discrédité aux yeux de beaucoup d'Égyptiens qui attendent de leurs députés des solutions à leurs problèmes réels : le chômage, le logement, l'amélioration du système éducatif, des transports urbains, des hôpitaux. Il reste que les salafistes sont en embuscade pour obtenir des ministères d'influence comme celui de l'éducation. L'attitude d'al-Azhar constitue un autre élément important de l'évolution en cours. Institution religieuse et académique égyptienne vieille de plus de mille ans (988), al-Azhar jouit d'un grand prestige dans l'ensemble du monde sunnite . Dirigée par un grand Imam, Cheikh al-Azhar, son influence passe par ses très nombreux élèves et étudiants (plus de 400 000) répartis dans toute l'Égypte et les pays voisins (Gaza, Soudan). Nasser avait entrepris de limiter son influence en se réservant le droit de nommer le Grand Imam et en intégrant ses ressources financières (waqfs) dans un Ministère des Affaires religieuses contrôlé par l'État. Al-Azhar a alors perdu de son prestige, l'Imam passant pour être aux ordres du régime, même si, dans le même temps, l'Université se modernisait et ouvrait de nombreuses facultés civiles à côté des facultés religieuses traditionnelles (langue arabe, charia, fondements de la religion). L'actuel grand Imam, Dr Ahmed al-Tayyeb, est à la fois un vrai universitaire, titulaire d'un doctorat en Sorbonne, et un vrai religieux, issu d'une confrérie soufie de Haute- Égypte. Devant les incertitudes menaçant le pays, le grand Imam a entrepris d'intervenir dans le débat public par plusieurs initiatives : création d'un lieu de débat sur les questions de société (Maison de la famille égyptienne) ; publication en juin 2011 d'un texte en onze points où al-Azhar se prononce pour « la création d'un État national constitutionnel démocratique et moderne, basé sur une constitution approuvée par la Nation, qui assure la séparation des pouvoirs et des différentes institutions dirigeantes » (article 1). Ce texte est capital car il prend ses distances par rapport à la possibilité d'un État théocratique, tout en affirmant que la Constitution doit être « en accord avec les justes concepts de l'Islam ». Enfin, en janvier 2012, al-Azhar s'est prononcé sur les libertés fondamentales qui devront être garanties à tout égyptien. L'institution a, par ailleurs, joué un rôle de modération, en particulier lorsque certains salafistes s'en sont pris à des mausolées soufis, ce que l'Imam a dénoncé. À terme, al-Azhar espère récupérer son indépendance par rapport au pouvoir politique, mais si celui-ci tombe entre les mains des islamistes, il est probable qu'ils tenteront de s'en assurer le contrôle, vu l'importance idéologique des prises de position d'al-Azhar. À l'opposé des musulmans qui, assez nombreux, semblent avoir bougé dans leur appréciation des leaders politiques, les chrétiens en sont restés à un principe de précaution : tout faire pour limiter le pouvoir des islamistes dans le pays. Cette préoccupation aurait joué un rôle significatif dans la performance du général Ahmed Shafiq, arrivé au second tour de la présidentielle, alors que l'on attendait Amr Moussa. Il faut dire que la communauté copte orthodoxe est en peu en état d'apesanteur depuis la mort du pape Shenouda en avril 2012. Tous les regards sont braqués vers le synode qui discute de possibles candidats à la succession. Le choix ne devrait pas intervenir avant octobre ou novembre et donc l'Église copte orthodoxe n'a plus pour la guider un chef indiscutable dont la parole avait force de loi. Peut-être là aussi y aura-t-il une évolution : certains coptes ne cachent pas leur désir qu'il y ait plus d'espace pour le débat et la discussion au sein de leur Église, mais le modèle de soumission vis à vis des prêtres et des évêques reste très prégnant. Au total, on a le sentiment que l'appréhension du fait religieux par les politiques reste extrêmement rudimentaire et alors qu'en apparence on en parle tout le temps. L'islam qui s'affiche de plus en plus dans l'espace public est un islam bigot, qui se préoccupe de ce qui se voit, de ce qui se dit (le débat tourne autour du halal ou du haram) , alors que les vrais enjeux du pays sont des questions de société : que propose t-on à la jeunesse, que disent les religions sur la justice sociale, la répartition de la richesse, etc. On eut voir en cela un certain triomphe des courants conservateurs venus du Golfe. Les fatwas pleuvent, sans cohérence, mais on ne voit émerger aucun projet de société, où les religieux auraient quelque chose de constructif et de cohérent à dire. Ils font tout au plus de la surenchère dans les interdits. Làdessus, les chrétiens ne sont pas plus créatifs que les musulmans. Y compris l'Église catholique qui pourrait pourtant tirer parti de son insignifiance numérique pour oser une parole libre, créative, exigeante. Combien de temps durera cette suprématie des religieux ? Il est permis de penser que le goût de la parole et du débat nés de la Révolution et qui semblent être des acquis populaires seront à terme un défi pour les leaders politiques mais aussi les chefs religieux. 9 juillet : Quel est l’enseignement des nouvelles Constitutions arabes à l’Occident ? par Andrea Pin (http://www.oasiscenter.eu/fr/node/8392) Les phases constituantes et para-constituantes que les pays arabes traversent actuellement semblent proposer différents éléments de réflexion à la théorie du constitutionnalisme elle-même. Afin de traiter ces sujets de manière raisonnablement synthétique et utile, il me paraît avant tout indispensable de libérer ce domaine d’un double équivoque qu’il est possible d’encourir. Dans ce sens, il sera utile d’évoquer l’expérience d’Oasis et le profil méthodologique auquel Oasis introduit. Les alternatives théoriques avec lesquelles on juge les phénomènes de réforme et les révolutions se situent entre deux extrémités : d’un côté, on les compare avec un standard relativement précis de protection des droits fondamentaux et de mécanismes institutionnels, qu’on souhaite être en globale expansion. De l’autre, on effectue un simple catalogage des réformes et des mutations, pour identifier seulement les caractéristiques de continuité et de discontinuité, selon des préoccupations d’ordre formel et systématique. Le premier modèle implique des jugements de valeur, le second en est dépourvu. Le premier admet – avec des raisons argumentées plus ou moins explicitement – des modèles et des tendances étant au moins comparativement meilleurs que d’autres ; l’autre se limite à mettre en évidence les différences et les analogies. Le premier peut justifier le colonialisme culturel et juridique ; le second, le relativisme et le positivisme (juridique et, en perspective, à la fois politique et morale). La réflexion mûrie par Oasis semble suggérer une autre approche qui n’entend pas se limiter au positivisme, ni effectuer une opération marquée par une conception monopoliste et, en dernière analyse, occidentaliste du droit. On peut se rattacher à la célèbre réflexion sur le rôle de l’inévitable interprétation culturelle. En effet, ce qui s’est dit en faisant référence au domaine religieux peut raisonnablement s’appliquer aussi au phénomène juridique. En d’autres mots, s’attendre à ce que les peuples arabes reprennent la voie de l’Occident à propos des objectifs et des instruments, semble simplement dévaluer la dimension historique, populaire, traditionnelle, religieuse et en dernière analyse culturelle du droit, aussi bien occidental qu’arabe. L’idée de l’interprétation culturelle semble expliquer de manière plus adéquate la manière dont les modèles juridiques et constitutionnels, bien qu’ils jouissent d’une adhésion répandue, interagissent nécessairement plutôt que de s’appliquer uniformément aux différents contextes. Si on lit les différences en ces termes, elles ne représentent pas nécessairement des déviations arabes des bonnes pratiques occidentales, mais aussi des formes différentes de compréhension de ces mêmes modèles et principes. Vice-versa, une solution identique n’est pas simplement une réplique de ce qui est habituel ailleurs ; mais on peut dire qu’elle exprime une convergence de facteurs inédite. En somme, la manière dont un modèle est perçu ou refusé est le symptôme des modalités selon lesquelles la culture et le droit interagissent. Cette prémisse propose déjà deux éléments non sans importance. En premier lieu, la convergence entre les nouvelles constitutions arabes et les modèles consolidés ne certifie pas que la culture juridique arabe se soit accordée à des styles et arguments occidentaux ; elle montre plutôt que le champ de forces à l’œuvre dans ces pays a produit des résultats comparables aux occidentaux. Un constitutionnalisme occidentalisant est, en somme, éventuellement le produit mais pas l’origine des phénomènes que nous voyons. Un observateur occidental, qu’il soit favorable ou critique à cette évolution du constitutionnalisme arabe, devrait peut-être en tenir compte, lorsqu’il réfléchit à ces événements. En second lieu, l’actuelle phase constituante de nombreux pays peut fournir des éléments à l’Occident pour comprendre quelle part du constitutionnalisme contemporain reflète la sensibilité occidentale, et quelle part s’en détache, ou peut s’adapter à différents contextes sans perdre le signalement qui le rend reconnaissable. Pour arriver plus précisément à la compréhension des phénomènes qui se répètent de manière plus large dans le contexte arabe, certaines évidences nécessitent une comparaison. Parmi de nombreux éléments, le retour au principe de légalité, la réduction des cas où on peut suspendre les garanties constitutionnelles, le retour de figures éminentes dans la sphère politique et institutionnelle, émergent certainement comme les dénominateurs communs des différents moments constituants. Cependant, il convient de se concentrer sur un élément qui a certainement capté l’attention, à savoir le phénomène religieux. La question par rapport à laquelle semblent se concentrer les plus grands doutes sur la réussite des révolutions démocratiques arabes concerne la libération de la religion – à savoir l’autonomie de la politique du droit religieux – et la liberté de la religion – l’émancipation du phénomène religieux de la tutelle intéressée de l’État. On peut proposer une lecture du problème qui aille à la racine de ces deux problématiques, en utilisant précisément l’approche de l’interprétation culturelle. Il est utile de reprendre un élément de réflexion apparu dans la réflexion de Benoît XVI au Bundestag, lorsqu’il a mis en évidence combien dans l’histoire chrétienne le droit révélé n’a jamais été promu comme la source du droit étatique. Cette prise en considération mérite une réflexion particulière. Dans ce but, j’accentuerai un aperçu spécifique de l’affirmation papale. Je ne me réfère pas au rappel à la raison et à la nature comme instruments d’accès à la vérité, que les commentateurs ont justement mis en évidence, mais à un aspect qui est peut-être passé plus inaperçu dans la discussion : à savoir, exclure que le droit révélé ait un rôle dans le droit positif ne signifie pas simplement laisser la place au droit naturel, mais aussi au dialogue et à la dialectique sociale et politique. Normalement, au moment constituant la liberté religieuse se fond avec la limite entre le domaine religieux et politique. L’affirmation du Pape nous permet d’ajouter à cet aspect une donnée ultérieure. Benoît XVI semble en effet suggérer que la politique et le droit sont sujets à une réflexion inépuisée de la part de la société – que la survie d’une société s’en remet à la discussion incessante sur son présent et son futur que les forces politiques et sociales entretiennent quotidiennement. En d’autres termes, les textes constitutionnels vivent dans l’interprétation culturelle que la société propose, avant tout à travers ses pratiques et la réflexion sur les pratiques elles-mêmes. Donc, le véritable sujet du constitutionnalisme arabe sont les populations auxquelles sont confiés les textes. L’observation de Benoît XVI nous permet d’aborder le moment constituant dans une perspective plus large de celle, bien que fondamentale, avec laquelle de nombreux commentateurs tendent à la saisir. S’attendre à ce que la constitution garantisse le pluralisme una tantum, simplement en le mettant par écrit, semble excessif. Il apparaît plus raisonnable de s’attendre à ce qu’une constitution donne la place à la pratique sociale afin d’échanger des arguments, même avec les préoccupations normatives sur des bases rationnelles : qu’elle crée des lieux de débat et en assure les conditions. Cette option, que le christianisme – dit Benoît XVI – a embrassé, semble la véritable clé de voûte pour faire fonctionner les constitutions. En effet, l’histoire politique et constitutionnelle des pays occidentaux ne s’est pas terminée avec l’écriture des Constitutions ; elle a plutôt commencé avec elles. La subversion, le terrorisme, les tentatives de renverser les ordonnances constitutionnelles, la lutte des classes – pour ne citer que quelques exemples – ont été vaincus par les pratiques sociales et politiques des différents pays, et non pas par leurs Constitutions. De nombreux pays de l’Est européen ont des constitutions décentes et dans certains cas même bonnes – mais leurs prestations en matière de démocratie restent, dans plusieurs cas, insuffisantes dans la pratique. Pour conclure, il me semble que les événement occidentaux confirment que : a) le progrès social du pays découle de ses pratiques, bien avant de découler de ses textes ; b) cela situe au centre de la vie sociale non pas le texte mais le témoignage, personnel et collectif, que les individus et les groupes se proposent réciproquement; c) vice-versa, il n’y a aucune décision politique qui mette à l’abri une population de la responsabilité de donner une interprétation culturelle de la même décision. Ce ne sont là que quelques-unes des évidences que le nouveau constitutionnalisme arabe semble proposer à l’Occident. Oasis (http://bl169w.blu169.mail.live.com/default.aspx#!/mail/InboxLight.aspx?n=857 172216!n=1495250933&fid=1&fav=1&mid=0bfad963-c9db-11e1-abd500215ad965d0 ) “Aux fondements des États. Droit, Constitutions, Sharî‘a ” : voilà le thème auquel est consacré le premier plan du dernier numéro de la revue internationale plurilingue Oasis (www.fondazioneoasis.org): au centre : le parcours laborieux en cours dans les pays arabes engagés dans la rédaction de nouvelles constitutions, un travail qui provoque aussi l’Occident sur le rapport entre la volonté de la majorité et les anthropologies fondamentales irréductibles : la question de la “loi islamique”, parmi ceux qui prétendent qu’elle soit le code normatif et ceux qui l’invoquent comme une référence aux valeurs ; les récents événements tunisiens, marocains, égyptiens, turcs qui font apparaître les contradictions de peuples enracinés dans la tradition islamique, qui aspirent à la démocratie. Le “reportage” est consacré à la Tunisie, tendue entre espérances de démocratie et menaces de dérives vers un nouveau régime et encore l’entretien que nous a accordé Rashid Gannoushi, chef du parti islamiste ayant obtenu la majorité relative en Tunisie, parmi les personnages considérés par le Time comme les plus influents du monde. Les facettes d’une religiosité bigote et séparée de la vie par Jean-Jacques Pérennès (http://www.oasiscenter.eu/fr/node/8391) Les résultats des élections législatives égyptiennes ont fait l'effet d'un coup de tonnerre en janvier 2012 : 76% d'islamistes au parlement ! Un bon score des Frères musulmans était attendu de tous, mais nul n'imaginait qu'un quart de l'électorat égyptien donnerait sa voix aux salafistes. Les chancelleries et les « spécialistes » étaient pris en défaut : la transition à la turque que beaucoup annonçaient ne semble plus être à l'ordre du jour. Moubarak et son régime renversé, l'Égypte va-t-elle connaître, à son tour, un « État islamique » ? La victoire du candidat des Frères musulmans à l'élection présidentielle de juin 2012 vient raviver cette crainte. Pour y voir plus clair et ne pas penser sous l'effet des peurs, une clarification des relations entre religion et politique, en contexte égyptien, s'impose. Il faut commencer par rappeler une donnée de base de la réalité égyptienne : l'omniprésence du religieux. Cela ne date pas de l'arrivée de l'islam. Le peuple égyptien a la religion dans la peau, au moins depuis le temps des pharaons. Aujourd'hui encore, au XXIe siècle, les Égyptiens sont très religieux, qu'ils soient chrétiens ou musulmans. La religion est présente dans les noms des personnes (selon que l'on se prénomme Mohamed ou Guirguis, Ahmed ou Boutros on sait à qui on a affaire), la manière de se saluer (plus ou moins religieuse, surtout chez les musulmans), de s'habiller, d'accueillir les évènements de la vie : le religieux imprègne le quotidien et l'identité de chacun. Depuis février 2012, les Égyptiens sont embarqués, pour la première fois de leur histoire peut-être, dans une aventure démocratique : le peuple est appelé à se prononcer sur son destin. Un référendum a eu lieu en mars 2012 pour modifier une Constitution faite sur mesure pour Moubarak ; ils ont ensuite voté en novembre pour des députés et sont en train d'élire un président de la République au suffrage universel. Le Conseil supérieur des forces armées (CSFA) qui détient le pouvoir suprême pendant la période de la transition, a formellement interdit les partis religieux, mais il est clair que la religion a été un marqueur, un référentiel dans le choix des électeurs. C'est en tout cas l'hypothèse que l'on peut avancer pour expliquer le vote massivement islamiste de l'automne 2011 : il reflète l'identité religieuse de 90% des Égyptiens. La même hypothèse vaut pour les chrétiens : il est peu probable que beaucoup de coptes aient voté pour des candidats musulmans. Les Égyptiens ont voté selon leur appartenance religieuse. Une certaine évolution semble s'être produite au cours de la campagne des présidentielles, où l'on a vu nombre d'Égyptiens prendre leurs distances vis à vis des candidats clairement marqués islamistes. Ainsi, le candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi, a fait seulement 25% des voix au premier tour, alors qu'un candidat se réclamant d'un parti nassérien, Hamdeen Sabbahi, a fait 20% à la surprise de tous. Les thèmes que défend Sabbahi sont la justice sociale, la promotion des couches populaires (paysans, ouvriers) et ont séduit nombre de musulmans qui avaient voté islamiste au premier tour. Au deuxième tour, Morsi l'a emporté par 51,7% des voix, mais sur la base d'un taux de participation de 51%. Cette victoire ne doit donc pas cacher une certaine prise de distance par rapport aux leaders islamistes ; elle montre qu'il y a un début de débat politique dans le pays, peu de temps après un vote qui avait été massivement religieux. Il faut dire que les Frères musulmans restent dans le flou concernant la signification de l'application de la charia qu'ils préconisent. A les entendre, il s'agirait plus de mesures symboliques destinés à moraliser la vie sociale : restrictions sur l'alcool, tenue décente exigée des touristes, etc... Les députés élus ont d'ailleurs beaucoup débattu de ces questions et cela les a largement discrédité aux yeux de beaucoup d'Égyptiens qui attendent de leurs députés des solutions à leurs problèmes réels : le chômage, le logement, l'amélioration du système éducatif, des transports urbains, des hôpitaux. Il reste que les salafistes sont en embuscade pour obtenir des ministères d'influence comme celui de l'éducation. L'attitude d'al-Azhar constitue un autre élément important de l'évolution en cours. Institution religieuse et académique égyptienne vieille de plus de mille ans (988), al-Azhar jouit d'un grand prestige dans l'ensemble du monde sunnite . Dirigée par un grand Imam, Cheikh al-Azhar, son influence passe par ses très nombreux élèves et étudiants (plus de 400 000) répartis dans toute l'Égypte et les pays voisins (Gaza, Soudan). Nasser avait entrepris de limiter son influence en se réservant le droit de nommer le Grand Imam et en intégrant ses ressources financières (waqfs) dans un Ministère des Affaires religieuses contrôlé par l'État. Al-Azhar a alors perdu de son prestige, l'Imam passant pour être aux ordres du régime, même si, dans le même temps, l'Université se modernisait et ouvrait de nombreuses facultés civiles à côté des facultés religieuses traditionnelles (langue arabe, charia, fondements de la religion). L'actuel grand Imam, Dr Ahmed al-Tayyeb, est à la fois un vrai universitaire, titulaire d'un doctorat en Sorbonne, et un vrai religieux, issu d'une confrérie soufie de HauteÉgypte. Devant les incertitudes menaçant le pays, le grand Imam a entrepris d'intervenir dans le débat public par plusieurs initiatives : création d'un lieu de débat sur les questions de société (Maison de la famille égyptienne) ; publication en juin 2011 d'un texte en onze points où al-Azhar se prononce pour « la création d'un État national constitutionnel démocratique et moderne, basé sur une constitution approuvée par la Nation, qui assure la séparation des pouvoirs et des différentes institutions dirigeantes » (article 1). Ce texte est capital car il prend ses distances par rapport à la possibilité d'un État théocratique, tout en affirmant que la Constitution doit être « en accord avec les justes concepts de l'Islam ». Enfin, en janvier 2012, al-Azhar s'est prononcé sur les libertés fondamentales qui devront être garanties à tout égyptien. L'institution a, par ailleurs, joué un rôle de modération, en particulier lorsque certains salafistes s'en sont pris à des mausolées soufis, ce que l'Imam a dénoncé. À terme, al-Azhar espère récupérer son indépendance par rapport au pouvoir politique, mais si celui-ci tombe entre les mains des islamistes, il est probable qu'ils tenteront de s'en assurer le contrôle, vu l'importance idéologique des prises de position d'al-Azhar. À l'opposé des musulmans qui, assez nombreux, semblent avoir bougé dans leur appréciation des leaders politiques, les chrétiens en sont restés à un principe de précaution : tout faire pour limiter le pouvoir des islamistes dans le pays. Cette préoccupation aurait joué un rôle significatif dans la performance du général Ahmed Shafiq, arrivé au second tour de la présidentielle, alors que l'on attendait Amr Moussa. Il faut dire que la communauté copte orthodoxe est en peu en état d'apesanteur depuis la mort du pape Shenouda en avril 2012. Tous les regards sont braqués vers le synode qui discute de possibles candidats à la succession. Le choix ne devrait pas intervenir avant octobre ou novembre et donc l'Église copte orthodoxe n'a plus pour la guider un chef indiscutable dont la parole avait force de loi. Peut-être là aussi y aura-t-il une évolution : certains coptes ne cachent pas leur désir qu'il y ait plus d'espace pour le débat et la discussion au sein de leur Église, mais le modèle de soumission vis à vis des prêtres et des évêques reste très prégnant. Au total, on a le sentiment que l'appréhension du fait religieux par les politiques reste extrêmement rudimentaire et alors qu'en apparence on en parle tout le temps. L'islam qui s'affiche de plus en plus dans l'espace public est un islam bigot, qui se préoccupe de ce qui se voit, de ce qui se dit (le débat tourne autour du halal ou du haram) , alors que les vrais enjeux du pays sont des questions de société : que propose t-on à la jeunesse, que disent les religions sur la justice sociale, la répartition de la richesse, etc. On eut voir en cela un certain triomphe des courants conservateurs venus du Golfe. Les fatwas pleuvent, sans cohérence, mais on ne voit émerger aucun projet de société, où les religieux auraient quelque chose de constructif et de cohérent à dire. Ils font tout au plus de la surenchère dans les interdits. Làdessus, les chrétiens ne sont pas plus créatifs que les musulmans. Y compris l'Église catholique qui pourrait pourtant tirer parti de son insignifiance numérique pour oser une parole libre, créative, exigeante. Combien de temps durera cette suprématie des religieux ? Il est permis de penser que le goût de la parole et du débat nés de la Révolution et qui semblent être des acquis populaires seront à terme un défi pour les leaders politiques mais aussi les chefs religieux. 10 juillet : Organisation Franco-Egyptienne pour les Droits de l'Homme / Franco-Egyptian Organization for Human Rights Site Web : www.ofedh.org Adresse Email : [email protected] Français - Message OFEDH Position de l'EPP du Parlement Européen et de la Politique de la Méditerranée Suite à la présentation de la situation actuelle en Egypte au Parlement Européen à Bruxelles mardi 10 juillet par une délégation de l'Organisation FrancoEgyptienne des Droits de l'Homme (OFEDH), l'EPP, le Groupe le plus important du Parlement Européen, vient de préciser sa position par un Communiqué de Presse signé par son Président Joseph Daul. Vis-à-vis du processus démocratique et de la nouvelle Constitution, il urge l’Egypte à respecter les règles fondamentales du respect des libertés d'expression, d'opinion et de conscience; de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948; des droits des Femmes; et des droits de minorités Ethniques et Religieuses. Dans une autre déclaration, son Vice- Président Vito Bonsignore, Responsable de la Politique de la Méditerranée confirme ces mêmes principes en rappelant que L’Europe, par sa position géographique et par ses liens historiques avec l’Egypte, est concernée au plus haut lieu par les évolutions et l’avenir de ce pays. L’Egypte devra garantir la coexistence pacifique pour ouvrir la voie à un échange fructueux, équilibré et constructif avec les pays démocratiques, notamment avec l’Europe. Jean MAHER – Président de l’OFEDH :Egypte: la nouvelle Constitution est une avancée cruciale pour le pays. Joseph Daul MdPE, Président du Groupe PPE, et Vito Bonsignore, MdPE Le Groupe PPE au Parlement européen suit attentivement les changements apportés par les printemps arabes, tout particulièrement ceux intervenus en Egypte où une nouvelle Constitution est en cours de rédaction. Joseph Daul MdPE, Président du Groupe PPE au Parlement européen, et Vito Bonsignore MdPE, Vice-président du Groupe PPE responsable de la politique Euromed, ont déclaré : « Le Groupe PPE estime que la rédaction de la nouvelle Constitution représente une opportunité unique dans l'histoire du peuple et de l'Etat égyptiens. Nous espérons que la nouvelle Constitution sera fondée essentiellement sur deux règles : la séparation des pouvoirs, associée à un contrôle démocratique des institutions étatiques, et le respect des libertés fondamentales - liberté d'expression, d'opinion et de conscience - qui doivent être reconnues à chaque citoyen. Un pays qui veut appartenir aux démocraties modernes doit se doter d'un ensemble de règles claires régissant les pouvoirs alloués à chaque institution politique, garantissant non seulement le fonctionnement démocratique de ces institutions, mais également leur indépendance l'une vis-à-vis de l'autre. Nous espérons que les libertés fondamentales, telles que reconnues par la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948, inspireront la nouvelle Constitution afin que les droits naturels de chaque citoyen puissent être garantis et promus. Il est également essentiel que les droits des femmes soient pleinement respectés, de même que la reconnaissance et les droits des minorités ethniques et religieuses. Le Groupe PPE souhaite à l'Egypte et à son peuple, dont le passé est fier et l'identité forte, que le processus démocratique s'enracine et que la Constitution devienne un pilier fondamental dans le pays, y assurant l'équilibre social, juridique et économique». Pour toute information: Joseph DAUL MdPE, Président du Groupe PPE, Tél.: +322-2847525 Delia Vlase, Porte-Parole du Président, Tél.: +32-476-331038 Francesco Frapiccini, Service de presse et communications du Groupe PPE, Tél.: +32-473-941652 Notes aux Editeurs: Avec 271 Membres et 3 Membres observateurs de Croatie, le Groupe PPE est de loin le Groupe politique le plus important du Parlement européen. 10 juillet : Syrie : une espérance à redonner. De passage à Paris dans nos locaux, le Père Ziad, prêtre jésuite, nous livre son témoignage A Homs, en Syrie, la vie se durcit de plus en plus. Les différentes parties n'arrivent pas à trouver la voie de la réconciliation et le conflit s'enlise. Les combats se poursuivent, jour et nuit, malgré les interventions de l'ONU, de la Croix Rouge et du Croissant Rouge. Le quartier historique reste sous les feux. "L'image du centre-ville est terrible", nous dit-il . "Les églises, les mosquées, les maisons, les magasins,... tout est endomagé". Pourtant de nombreuses interventions pacifiques ont lieu pour tenter de sortir les derniers habitants restés sur place. Les aides humanitaires apportent heureusement une respiration à la ville : en fournissant la nourriture, l'hébergement et les médicaments, elles permettent aux habitants de garder espoir. "Leur coeur rêve jour et nuit d'une journée de Paix" conclut le Père Ziad. Les Jésuites (en collaboration avec JRS*) ont aidé à l'ouverture de quatre centres d'éducation pour rescolariser les enfants, en collaboration avec les Églises Catholiques et Orthodoxes locales. 11 juillet : A Lyon, le professeur Abraham Terian fait un exposé sur le développement de la christologie arménienne le mercredi 11 juillet de 18h à 20h, dans la salle Garbis Manoukian, de l’Ecole Markarian-Papazian, Lyon, 42, rue d'Arménie. Les Sources d’Arménie accueillent le professeur Abraham Terian. Il est un des universitaires arméniens les plus titrés des USA. Il a été pendant dix ans le doyen du séminaire arménien de Saint-Nerses (le seul séminaire arménien en dehors du Proche-Orient). Il est un des deux seuls laïques (et le seul de la diaspora) à siéger dans les instances suprêmes de l’Église Apostolique Arménienne et un des meilleurs théologiens actuels de cette Église. 11 juillet : Le patriarche œcuménique Bartholomée exprime sa détermination à poursuivre le dialogue œcuménique « quoi que l’on nous dise et autant que l’on nous critique » (Amen.gr et http://www.orthodoxie.com/actualites/le-patriarcheoecumenique-bartholomee-exprime-sa-determination-a-poursuivre-le-dialogueoecumenique-quoi-que-lon-nous-dise-et-autant-que-lon-nous-critique/) … Nous avons besoin d’ouvertures œcuméniques, humaines, sociales, de dialogue avec tous les hommes de bonne volonté. Le patriarche Athénagoras fut alors critiqué pour ces ouvertures qu’il avait pratiquées. Comme alors, notre Patriarcat œcuménique est continuellement critiqué aujourd’hui pour les dialogues œcuméniques qu’il poursuit, comme si nous désirions vendre l’orthodoxie. Ce n’est que par le dialogue que peut se produire l’accord, le rapprochement et la réconciliation. Pour cette raison, nous continuerons, quoi que l’on nous dise, autant que l’on nous critique, de dialoguer avec Rome, l’Église anglicane, le COE, la Fédération luthérienne mondiale et avec les Églises dites anciennes orientales, les Arméniens, les Coptes, les Ethiopiens, jusqu’à ce que vienne le jour grand et insigne de l’union de tous, pour lequel l’Église prie dans chacun des ses offices, continuellement, immanquablement et sans cesse, lorsqu’elle dit « Pour la paix du monde entier, la stabilité des saintes Églises de Dieu et l’union de tous… Cela est l’une de nos priorités, l’un de nos buts sacrés, l’un des idéaux et des objectifs de notre ministère » 12 juillet : Pour la 1ère fois, l’Œuvre d’Orient propose un cours sur "Les chrétiens d’Orient : histoire, présent, avenir" à la rentrée 2012, en collaboration avec l’iReMMO. http://www.france-catholique.fr/Un-cours-sur-Les-chretiensd.html Les chrétiens d’Orient, qui sont-ils, où vivent-ils, que deviennent-ils ? Quelle est leur histoire, leur passé, leur place actuelle dans la société et leurs perspectives d’avenir ? Quelles sont leurs Églises, leurs divisions, leurs gloires, leurs souffrances ? Sont-ils Arabes, Syriaques, Assyriens, Chaldéens ou Arméniens ? Ont-ils un poids politique, vont-ils disparaître, relèvent-ils les défis tellement nombreux de leur présence au Moyen-Orient, jouent-ils le rôle de pont entre les communautés religieuses ? Ces questions sont essentielles. Comme le rappelait Mgr Gollnisch : « la première demande que nous font les catholiques orientaux est la suivante : faites parler de nous, dites qui nous sommes, ce que nous faisons, parlez de la vie de nos Églises ». Se former pour mieux les connaitre, telle est la proposition de l’Œuvre d’Orient Lors du 1er semestre Antoine Fleyfel, Maître de conférences à l’Université catholique de Lille en théologie et philosophie, et responsable des relations académiques à l’Œuvre d’Orient abordera les volets historiques, théologiques et ecclésiologiques. Il permettra de présenter les Églises du MoyenOrient, dans la perspective de comprendre la manière dont elles se sont formées, divisées ou unies, et dans le but de clarifier leurs dogmes, leurs structures et les conditions politiques au sein desquelles elles ont existé. Les Églises seront étudiées par familles, c’est-à-dire orthodoxes, anciennes orthodoxes, des deux Conciles, catholiques orientales et issues de la Réforme. Le second semestre abordera le volet géopolitique. Il traitera sous cet angle des enjeux de la présence chrétienne dans les pays du Machreq arabe, c’est-à-dire le Liban, la Syrie, l’Irak, la Jordanie, l’Égypte, la Territoires palestiniens et Israël.Début des cours : 8 octobre 2012. Modalités et inscription sur le site de l’Œuvre d’Orient. 13 juillet : Nouvelle incursion de malfaiteurs dans le bâtiment diocésain orthodoxe de Tripoli en Lybie (Amen.gr et http://www.orthodoxie.com/actualites/nouvelle-incursion-de-malfaiteurs-dansle-batiment-diocesain-orthodoxe-de-tripoli-en-lybie/) Une nouvelle incursion de malfaiteurs à eu lieu le 11 juillet 2012 dans le bâtiment de la métropole orthodoxe de Tripoli en Libye. Des inconnus, à quatre heures de l’après-midi, ont pénétré avec une échelle dans la cour arrière de l’église Saint-Georges. Après avoir forcé la porte en acier du bâtiment qui jouxte l’édifice rénové de la métropole, ils se sont efforcés de briser la porte centrale et d’envahir le bâtiment (pour la troisième fois en deux ans), mais ils ont été entendus par le père Joachim qui, à ce moment, nettoyait le bâtiment. Immédiatement, le père Joachim poussa des cris et ils s’enfuirent. Cependant, cinq minutes ne s’étaient pas écoulées, que les malfaiteurs tentèrent à nouveau de briser la porte, profitant de l’affolement du prêtre et de l’absence de policiers dans le quartier. Entendant les appels au secours du prêtre, les cambrioleurs s’enfuirent. L’ambassadeur de Chypre et le consul de Grèce sont immédiatement venus sur place avec la police, qui mène une enquête. L’église Saint-Georges, située dans le quartier ancien de Tripoli, a été érigée en 1647 et est la cible de malfaiteurs depuis la dernière guerre en Libye. 15 juillet : L'émission de télévision Orthodoxie (France 2), du dimanche 15 juillet, deuxième partie du reportage sur le XIVe congrès de la Fraternité orthodoxe en Europe occidentale, qui s'est déroulé à Strasbourg du 25 au 28 mai avec ateliers dont celui sur les chrétiens d’Orient (photographies), 16 juillet : Patriarcat Grec Melkite Catholique d’Antioche et de tout l’Orient d’Alexandrie et de Jérusalem. Réflexions et observations sur la situation présente en Syrie Sa Béatitude le Patriarche Grégorios III Laham, de l’Eglise grecques melkite catholique en Syrie, a confié ces réflexions et observations comme un vademecum qui éclaircit les positions de l’Eglise locale face aux évènements dramatiques de la Syrie et à certaines entorses à la déontologie par rapport à ces évènements. Chers amis, 1. Le plus grand danger en Syrie actuellement est l’anarchie, le manque de sécurité ainsi que l’irruption massive des armes de tous côtés. La violence est, hélas, le langage qui prévaut aujourd’hui. Et la violence génère la violence. En Syrie, ce danger guette et atteint tout les citoyens, sans différences de race, religions ou colorations politiques. 2. Les chrétiens, eux aussi, sont exposés à ce même danger. Mais ils sont le maillon faible. Sans défense, ils sont la partie la plus exposée à l’exploitation, à l’extorsion, aux enlèvements, aux sévices et même à l’élimination. Mais ils sont aussi la partie pacificatrice, non armée, celle qui appelle au dialogue, à la réconciliation, à la paix et à l’unité entre tous les fils et filles de la même patrie. Voici un langage des plus rares que beaucoup ne veulent pas entendre. Nous, chrétiens, à qui fut confié l’Evangile de la Paix, nous nous sentons appelés à le promouvoir. 3. Malgré cela, il n’y a pas de conflit islamo-chrétien. Les chrétiens ne sont pas ciblés en tant que tels mais ils comptent parmi les victimes du chaos et du manque de sécurité. 4. Le plus grand danger est l’ingérence d’éléments étrangers arabes ou occidentaux. Cette ingérence se traduit par les armes, l’argent et les moyens de communications à sens unique, programmés et subversifs. 5. Cette ingérence est nuisible même à l’opposition. Elle nuit aux justes revendications qui s’expriment un peu partout. L’ingérence nuit à l’unité nationale intérieure et mélange les cartes. 6. Cette ingérence affaiblit aussi la voix de la modération qui est spécifiquement celle des chrétiens et, plus particulièrement, la voix des Patriarches et des Evêques ainsi que la voix de l’Assemblée des Hiérarques Catholiques en Syrie. L’Eglise locale a fait entendre sa voix à plusieurs reprises et les déclarations des chefs des Eglises chrétiennes se sont caractérisées par cette modération et par l’appel à la réforme, à la liberté et à la démocratie ainsi qu’à la lutte contre la corruption, l’appui au développement, à la liberté de la parole et elle la promotion du dialogue. 7. Nulle part dans ces déclarations on ne fait allusion à la persécution des chrétiens qui, nous l’avons vu, ne sont pas ciblés en tant que tels. Aucune allusion non plus aux notions de « musulmans », « salafistes », « fondamentalistes », « opposants », « peur », « régime » ou « Parti ». Les déclarations appelaient à plus de dialogue et à plus de réformes, à la participation aux partis et aux élections parlementaires. 8. Le langage des déclarations était toujours positif, pacifique, appelant à l’amour et au dialogue et au refus de recourir aux armes. Il invite à sauvegarder les citoyens sans défense et à ne pas pousser les civils dans les conflits. Bref, les déclarations sont très éloignées de tout extrémisme de n’importe quel genre. Tout en étant citoyennes, elles ne sont point dirigées contre telle ou telle partie, à l’intérieur ou à l’extérieur. 9. Je ne sais pas quelle est la raison de la campagne contre les pasteurs des Eglises en Syrie et contre leurs prises de positions. Je me demande d’où viennent les qualificatifs qu’on leur colle de compromission, d’exploitation et de collusion avec le régime, de temporisation, d’esclavage ou d’indolence ? 110. Il faut savoir que l’Etat et ses responsables n’ont jamais adressé aux pasteurs une indication ou une invitation à faire telle déclaration ou à adopter telle position. La liberté des pasteurs a été garantie partout et elle l’est à ce jour, que ce soit dans leur comportement ou leurs déclarations privées ou publiques. Personnellement j’ai effectué un périple au mois de mars 2012 dans les capitales européennes. Je n’ai demandé aucune permission ni aucune orientation à personne et personne ne m’a réclamé d’adopter une quelconque position. J’ai exprimé cela dans un document qui résume la plupart de mes convictions face à la situation qui prévaut en Syrie. 11. Il est possible à tous de consulter les documents que j’ai publiés avec les appels successifs au jeûne, à la prière, au dialogue, à la réconciliation, au rejet de la violence et à éviter le recours aux armes...Il y a aussi les déclarations de l’Assemblée des Hiérarques Catholiques en Syrie et les déclarations des trois Patriarches dont le siège patriarcal est en Syrie : ce sont le Patriarche grecorthodoxe, le Patriarche syriaque-orthodoxe et le Patriarche grec-catholique (cf http://www.pgc-lb.org/fre/news_and_events/Nouvelles-de- Syrie). 12. Ces pasteurs et les communiqués qu’ils ont publiés sont la voix officielle de l’Eglise en Syrie. Aussi, en ma qualité de Patriarche et de Président de l’Assemblée des Hiérarques catholiques en Syrie j’appelle tout le monde à considérer cette voix comme la position autorisée de l’Eglise en Syrie. Nous ne permettons à personne de parler en notre nom ou au nom des chrétiens de Syrie, de défigurer nos déclarations ou de nous coller des accusations de quelque genre que ce soit. 13. De même, il est subversif de douter de la crédibilité des pasteurs de l’Eglise ou de leur transparence, de leur fidélité ou de leur objectivité, de la véracité de leurs sources d’information ou des nouvelles qu’ils diffusent. Les pasteurs ne s’appuient pas sur les moyens de communication. Mais ils sont en contact permanent avec leurs prêtres, leurs moines et leurs moniales ainsi qu’avec les fidèles et tous les autres citoyens. Ils sont des pasteurs qui veillent aux affaires des fidèles chrétiens et ils sont aussi en contact avec les citoyens de toutes les confessions et avec les personnalités proéminentes de la patrie. Dans toutes ces situations ils sont libres dans leurs comportements, leurs mouvements et leurs déclarations. Ils appellent toujours à l’édification mutuelle, au dialogue et à la solidarité entre tous. 14. En revanche, nous considérons que ce sont les positions de certaines personnalités, d’une presse déterminée et d’institutions particulières qui nuisent aux chrétiens en Syrie et les exposent au danger, à l’enlèvement, à l’exploitation et même à la mort. Ces positions accablent les chrétiens de fausses accusations, semant le doute dans leurs cœurs et diffusant la peur et l’isolement. Par suite, elles aident à leur exode à l’intérieur du pays ou à l’extérieur... 15. Ce sont ces positions elles-mêmes qui prétendent intempestivement s’intéresser aux chrétiens qui peuvent augmenter le radicalisme de certaines factions armées contre les chrétiens. Elles exacerbent les relations entre les citoyens, particulièrement entre les chrétiens et les musulmans comme ce fut le cas à Homs, à Qusayr, à Yabrud et Dmeineh Sharquieh etc... 16. C’est pourquoi nous invitons ces institutions et ces personnalités à s’intéresser en Syrie plutôt à la paix civile. Qu’elles favorisent l’appel au dialogue et à la réconciliation, au rejet de la violence. Qu’elles œuvrent pour la sauvegarde de la sécurité des civils sans défense dans le conflit actuel de sorte à ne pas les exposer au danger, de peur qu’ils ne deviennent la cible d’attaques d’une faction ou de l’autre...et ne succombent ainsi, victimes de l’anarchie, de l’insécurité, du terrorisme, de l’exploitation et des enlèvements ainsi que des liquidations, comme nous le référons plus haut. 17. Ces réflexions et ces observations émanent de notre Foi chrétienne et de nos convictions patriotiques ainsi que de notre connaissance de notre histoire chrétienne et de notre héritage syrien, spécialement en ce qui concerne la convivialité, l’ouverture et le respect mutuel malgré les temps difficiles par lesquels passe la patrie où les relations entre les civils ont été malmenées qu’ils soient musulmans, chrétiens ou autres. 18. Nos positions et nos réflexions émanent de notre conviction que, malgré le sang qui a coulé en abondance et les haines qui se sont manifestées avec les sentiments d’inimitié et de rancœur, les syriens, à cause de leur longue histoire, restent experts en convivialité et qu’ils peuvent résoudre cette crise dangereuse, unique dans leur histoire, s’entraidant les uns les autres, s’aimant et se pardonnant et œuvrant ensemble pour l’avenir commun. 19. Aussi nous mettons beaucoup d’espérance dans les initiatives de la société civile pour renforcer la charité et les liens entre les syriens que le conflit menace de détruire. Nous prions pour le succès du mouvement Mussalaha (réconcilition) dans lequel sont actifs à côté de leurs frères des autres confessions des délégués de toutes les Eglises. C’est cela qui constitue la base pour les solutions efficaces aux évènements tragiques. 2 20. De même, nous croyons, nous espérons et nous attendons que le ministère de la réconciliation, créé spécialement pour la Mussalaha, réussisse dans sa mission de ramener l’unité et l’amour dans les cœurs de tous. C’est ce qui prépare la voie à la résolution du conflit. Nous avons beaucoup d’espoir dans la création de ce nouvel organe qu’est le ministère de la réconciliation. 21. Bien sûr nous appelons encore et toujours à rejeter la violence et à arrêter son cycle de tueries et de destruction, spécialement contre les civils démunis qui, en réalité sont les victimes sans défense, qu’ils soient chrétiens ou musulmans. 22. Nous aimons affirmer avec véracité et franchise que notre position en tant que chrétiens émane du fait que nous sommes des citoyens d’une société laïque ainsi que de notre identité chrétienne. Ce qu’on appelle les prérogatives dont on croit que les chrétiens jouissent en Syrie ne sont que les droits universels de tous les citoyens syriens à quelque confession qu’ils appartiennent. Cela est basé sur l’histoire et le système confessionnel des « millet » du temps des Ottomans. Le Patriarche était alors la tête de son Eglise c'est-à-dire sa référence religieuse et séculière. La matière de la jurisprudence ecclésiastique privée s’est développée pendant le protectorat français puis les gouvernements syriens successifs jusqu’au gouvernement actuel. Donc l’affirmation que, le statut des chrétiens est fruit de leur adhérence au régime et tombera avec lui est absolument fausse ! 23. Le monde islamique a besoin de la présence chrétienne auprès de lui, avec lui et pour lui en liaison et en interaction comme c’était le cas historiquement. Cette présence perdurera et elle doit perdurer. J’affirme que l’Islam a besoin du Christianisme et que les musulmans ont besoin des chrétiens et nous resterons avec eux et pour eux comme nous l’avons toujours été par le passé et tout au long de 1435 ans d’histoire commune. AP P EL 24. Pour terminer : Notre grand appel en tant que chrétiens, s’adresse au monde arabe pour l’inviter à l’Unité : la division du monde arabe a toujours été la cible majeure interne et externe. Cette division est la raison des dangers qui guettent la région et elle est la cause de l’absence d’une solution juste et globale au conflit israélo-palestinien. Ce conflit est le fondement et la cause primordiale de la plus grande partie des malheurs, des crises et des guerres du monde arabe. Ce conflit, du témoignage du Saint-Père le Pape, de beaucoup d’ecclésiastiques, de Nonces apostoliques et, même, du témoignage de politiciens israéliens et juifs, est la cause primordiale de l’exode des chrétiens. Oui, la division du monde arabe, du témoignage des personnes précitées s’oppose à une solution de ce conflit depuis 64 ans !!! (cfr l’avis de Tzivi Levni dans Financial Times 1 3/7/2012). La Paix est dans l’unité du monde arabe et le salut des chrétiens n’est assuré que dans l’unité du monde arabe, d’où découlent les circonstances propices à la convivialité et au dialogue islamo-chrétien et islamo-islamique. Le plus grand danger dans ce domaine atteint l’Islam lui-même quand il se divise suivant les lignes de fracture du monde arabe. La preuve étant le conflit sunnite-shiite. Ce phénomène est plus dangereux que le danger qu’encourent les chrétiens ou les autres confessions en Syrie et dans la région. Ce sont les crises et les guerres qui sont la cause de l’exode des chrétiens et la cause de la dégradation des relations islamo- chrétiennes. Oh nos frères en Europe : intéressez-vous à l’unité du monde arabe. Vous aiderez ainsi les chrétiens. Oh nos frères en Europe, résolvez le conflit israélopalestinien. Vous aiderez ainsi les chrétiens. Oh nos frères en Europe, œuvrez pour la paix au Moyen-Orient. Vous aiderez ainsi les chrétiens. Notre destin à tous, chrétiens et musulmans arabe...est le même. Ne nous coupez pas de notre environnement communautaire arabe ni de notre environnement communautaire musulman. Aidez-nous à jouer notre rôle et notre mission dans le monde arabe pour que nous soyons présents dans le monde arabe, avec lui et pour lui...et d’être en lui comme la lumière, le sel et le levain. Intéressez-vous à nous dans notre environnement communautaire et à cause de lui. Et ne faites pas de nous, dans vos analyses, des intrus de notre monde arabe islamo-chrétiens ni des agents auprès de lui, des dhimmis ou des protégés par vous ou par d’autres que vous. Aidez-nous à être les chrétiens de l’Eglise des Arabes et de l’Eglise de l’Islam. Nos frères en Europe : ne cachez pas vos intérêts derrière votre zèle envers les chrétiens ! 3 Nous invitons nos frères et sœurs dans l’Orient arabe et en Europe et partout ailleurs, Etats, institutions religieuses ou humanitaires à nous aider en cette entreprise d’Unité et nous proclamons : « une voix arabe unie et une voix occidentale unie...peuvent redonner la sécurité et la sauvegarde à la Syrie et à tout le Moyen-Orient pour marcher ensemble vers un avenir meilleur ». D’avance nous sommes reconnaissants à tous ceux qui répondront à cet appel. Et nous avons besoin du rôle unique du Pape et du Vatican et nous espérons que la visite du Pape au Liban en septembre prochain sera un appui pour ces réflexions que je rédige sur la situation dans le monde arabe et plus précisément en Syrie. Puisse le Seigneur de l’Histoire nous donner Son Esprit-Saint pour nous guider sur les chemins du Bien. Amen ! 16 juillet : Moyen-Orient : "Les révolutions trouvent leurs racines dans les idées des lumières arabes au XIXe siècle". Il faudrait retrouver ce fil là et le cultiver." Politologue franco-libanais et consultant permanent au ministère français des Affaires étrangères et européennes, M. Joseph Bahout livre une Analyse géopolitique de l’avenir des chrétiens dans le contexte régional.( http://www.oeuvre-orient.fr/page-moyen-orient-les-revolutions-trouvent-leursracines-dans-les-idees-des-lumieres-arabes-au-xixe-siecle-1026.html) Il faudrait retrouver ce fil là et le cultiver." Politologue franco-libanais et consultant permanent au ministère français des Affaires étrangères et européennes, M. Joseph Bahout livre une Analyse géopolitique de l’avenir des chrétiens dans le contexte régional. Joseph Bahout est intervenu lors de la conférence de presse donnée par l'Œuvre d’Orient Parler des chrétiens d’Orient correspond à parler de réalités très diverses liées aux pays où ils existent, et dépendant de rapports différents qu’ils ont avec les pouvoirs en place. Actuellement, on peut percevoir une dynamique historique qui leur est défavorable, et la diversité géopolitique de leurs communautés nous place devant des cas bien différents. Par exemple, le Liban est un pays créé par et pour les chrétiens où ils eurent une place prépondérante dans la vie politique. Cependant, dans la période de l’après guerre, il y a eu une évolution du pouvoir chrétien vers les communautés chiite et sunnite ; et après 2005, avec le retrait de la Syrie, une situation de polarisation a pris place au sein dans la communauté chrétienne. Quant au cas de l’Iraq, il y existe une Église très ancienne et enracinée mais dont la présence s’érode. Le tournant crucial fut l’intervention américaine, après laquelle la situation, du moins démographique, des chrétiens d’Iraq, connut une dégradation nette. C’est un pays où les chrétiens sont attaqués en tant que chrétiens. Entre ces deux cas opposés se situe l’Égypte par exemple. On y trouve une Église très ancienne et à la base de l’élaboration du nationalisme égyptien. Cependant, ce pays est un cas emblématique de ce qui se passe avec les autres communautés chrétiennes de la région où il faut faire un choix très difficile entre un pouvoir autoritaire et liberticide, et une contestation du pouvoir à caractère islamique. Dilemme extrêmement difficile que les révolutions actuelles mettent cruellement en lumière. Quant à la problématique de la Syrie, elle est semblable quelque part à celle de l’Iraq de Saddam où existait l’illusion d’une sécurité protectrice et laïcisante. Il faut l’admettre, des bénéfices économiques assez conséquents résultèrent du fait de l’alliance entre la bourgeoisie chrétienne et la classe des nouveaux riches issus de ce pouvoir. Il y a un pacte autoritaire entre une grande bourgeoisie qui accepte de déserter le champ politique au profit de la prospérité et d’une protection que lui confère un pouvoir dont les valeurs sont assez éloignées des valeurs que porte cette bourgeoisie. C’est ce pacte qui s’effondre en Iraq et en Syrie avec les révolutions arabes. Cela met en exergue des questions qui n’ont jamais été résolues dans la région, comme celles des droits des individus, de la définition de l’identité nationale, de la place du religieux dans la cité, du lien entre le citoyen et l’État, etc. Il faut retenir trois points de ce survol : 1. Il existe un rapport ambigu avec l’Occident perçu par certains chrétiens d’Orient comme responsable de ce que subissent les communautés chrétiennes, en raison de l’expérience coloniale. 2. Plusieurs genres de postures politiques sont en place : régime confessionnel, panarabisme ou projets du repli communautaire. 3. On néglige la dimension économique et sociale en oubliant la dégradation des classes moyenne, la déruralisation et les phénomènes de monopolisation économique. Bahout poursuit son analyse en soulignant qu’il ne sert pas à grand-chose de nier l’existence d’une image de chrétiens d’Orient liés aux régimes totalitaires. Le tout est de savoir pourquoi cette image existe et quelle est la raison de ce réflexe auto-défensif. Indéniablement, les quarante dernières années ont été relativement stables, sous l’égide des régimes autoritaires, stabilité accompagnée d’une prospérité, et déployée sous la forme d’un État plus ou moins sécularisé, où les chrétiens avaient leur place. Avec les révoltes arabes, la situation a complètement changé : Il y a une crainte que le cycle ouvert entre violence et stabilisation dure longtemps. Il est normal que dans le cadre de ce cycle là, des communautés qui sont déjà fragilisées se sentent en insécurité. Le vecteur de ces révoltes arabe est porté par la composante islamique. La perception qu’ont ces communautés de l’Occident a changé. Celui-ci a été tellement cynique et s’est accommodé des régimes autoritaires, des violations diverses, notamment aux droits de l’homme, au nom des intérêts qui firent certaines fois très peu de cas de la présence chrétienne en Orient. Les chrétiens d’Orient considèrent l’Occident comme un grand frère et se trouvent lâchés en Irak. Enfin, le conférencier finit sur une note d’espoir en rappelant que ces révolutions trouvent quelque part leurs racines dans les idées des lumières arabes du XIXe siècle, et qu’il faudrait retrouver ce fil là et le cultiver. C’est peut-être ce que font certains chrétiens au Liban, en Syrie et en Égypte. L’autre signe d’espoir est le fait que ces régimes auxquels les chrétiens ont prêté des vertus protectrices, sont en train de trahir toutes les valeurs chrétiennes ou humaines, et c’est peut-être le moyen de solder le lien noué pendant des décennies entre ces régimes et les communautés chrétiennes. 16-21 juillet : A Malte, Syriac and Christian Arabic International Conference 17 juillet : SYRIE – Appel de S. B. Grégoire III Laham : « les dangers sont l’anarchie, les armes, les interférences – les urgences sont le dialogue et la… (Agence Fides) Alors que la crise syrienne s’aggrave, face à ce qu’il est désormais convenu de définir comme une « guerre civile » et alors même que « prévaut le langage de la violence et que la voix de la modération s’affaiblit », « il faut faire un effort de dialogue et de réconciliation » : c’est ce qu’affirme S. B. Grégoire III Laham, Patriarche grec-melkite catholique D’Antioche et de tout l’Orient, de Jérusalem et d’Alexandrie, dans une note envoyée en exclusivité à l’Agence Fides. Le Patriarche, confiant dans l’esprit du peuple syrien, affirme : « Les syriens, grâce à leur longue histoire, peuvent se relever de cette crise dangereuse en s’aidant les uns les autres, au travers de l’amour et du pardon. Nous lançons un appel urgent en faveur du dialogue, de la réconciliation, de la paix : c’est l’une des langues les plus rares que beaucoup ne veulent écouter. Nous chrétiens, à qui est confié l’Evangile de la paix, nous sentons appelés à la promouvoir ». En analysant la crise syrienne, le Patriarche remarque : « Les dangers les plus importants en Syrie aujourd’hui sont l’anarchie, le manque de sécurité et l’afflux massif d’armes de provenances diverses. La violence génère la violence qui atteint tous les citoyens, sans distinction de race, de religion ou d’opinion politique ». Dans un tel contexte, « les chrétiens vivent les mêmes dangers mais ils représentent le maillon le plus faible. Sans défense, ils sont les plus vulnérables face à l’exploitation, aux extorsions, aux enlèvements de personnes et aux abus. Malgré cela, il n’existe aucun conflit entre chrétiens et musulmans. Il n’existe pas de persécutions et les chrétiens ne sont pas pris pour cibles en tant que tels mais ils font partie des victimes du chaos et du manque de sécurité ». Parmi les éléments négatifs, aux dires du Patriarche, se trouve « l’interférence d’éléments étrangers, arabes et occidentaux, qui amènent des armes, de l’argent et des informations à sens unique. Cette interférence est nuisible également à ce qu’il est convenu d’appeler l’opposition et blesse l’unité nationale en ce qu’elle affaiblit également la voix de la modération ». A propos de l’attitude des Eglises, le Patriarche Grégoire III Laham affirme : « Les Eglises catholiques en Syrie ont élevé leur voix, demandant des réformes, la liberté, la démocratie, la lutte contre la corruption, le soutien au développement et la liberté d’expression. Aujourd’hui, nous demandons d’arrêter le cycle de tueries et de destruction, surtout à l’encontre des civils en difficulté de toutes les religions qui en sont, en réalité, les véritables victimes. L’Eglise a toujours refusé le sectarisme, évitant de prendre partie mais pointant sur les valeurs éthiques et évangéliques ». C’est pourquoi, remarque-t-il, il faut refuser une certaine « campagne conduite contre les Pasteurs des Eglises en Syrie », accusés de collusion avec le régime, en réaffirmant « la crédibilité, la transparence, la fidélité et l’objectivité des Pasteurs qui sont en contact constant avec les prêtres, les moines, les religieuses et les laïcs ». Ils « promeuvent l’invitation au dialogue et à la réconciliation ainsi que le refus de la violence. Ils travaillent afin de sauvegarder la sécurité des civils sans défense au milieu même du conflit, de manière à ne pas les exposer au danger et de ne pas en faire les cibles d’attaques de l’une ou l’autre faction ». Le Patriarche exprime enfin « beaucoup d’espérance à propos des initiatives de la société civile visant à renforcer la cordialité et les liens entre les syriens que le conflit a détruit. Nous prions pour la réussite du mouvement Mussalaha, au sein duquel sont présents des délégués de toutes les églises afin de porter l’unité et l’amour dans les cœurs de tous. C’est ce qui pose les bases en vue de solutions efficaces à ce conflit tragique ». En vue de cette œuvre, conclut-il, « nous avons besoin du rôle du Pape et nous espérons que sa prochaine visite au Liban sera un appui particulier pour la Syrie, afin que le conflit puisse cesser et le pays refleurir. Nous demandons pour cela l’aide de tous nos frères chrétiens, au Proche Orient et dans le monde entier ». 17 juillet : L'avenir du Liban dépend de la convivialité islamo-chrétienne (http://www.oeuvre-orient.fr/page-l-avenir-du-liban-depend-de-la-convivialiteislamo-chretienne-1027.html) Évêque maronite de Batroun et spécialiste du Synode maronite, Mgr Khairallah insiste sur l'exemple qu'est le Liban Mgr Khayrallah Les chrétiens et les musulmans sont appelés à édifier leur patrie ensemble, en faisant la promotion des valeurs morales, de la justice sociale, de la paix et de la liberté, de la défense de la vie et de la famille. Cela l’Exhortation apostolique de Jean-Paul II le rappelait en 1997. « Je voudrais vous convaincre que le Liban est une nécessité pour l’avenir des peuples et qu’il faut à tout prix le préserver. Aidez-nous à le faire. » nous dit Mgr Khairallah. Selon lui, les chrétiens du Liban sont engagés sur le chemin du renouveau : l’Église maronite a répondu à l’appel de Jean-Paul II et s’est renouvelée à travers un Synode patriarcal (2006) qu’elle a préparé en dix-huit ans, surtout grâce au P. Youakim Moubarac. actuellement, la politique ecclésiale du nouveau patriarche, Bechara Raï, s’inscrit pleinement dans une logique de renouvellement. Concernant le voyage du Pape, Mgr Khairallah est confiant : "Nous ne voulons rien craindre, le voyage du Pape sera accompli à son terme." Puis il ajoute : "Nous ne sommes pas en désespérance, nous sommes pleins d’Espérance, et au moment des troubles et au moment des épreuves, nous vivons la vraie espérance." "Nous n’avons pas peur et n’ayez pas peur pour nous." "Le Pape Benoit XVI va nous le dire « Soyez les témoins du Christ là où vous êtes, là où le Christ vous a voulu. Portez cette Charité, portez cet Amour » Je ne vois pas pourquoi l’Occident a tellement peur pour nous. Il y en a qui partent, et il y en a qui vivent des situations assez difficiles et critiques." Nous sommes là et nous resterons sur place, "Nos jeunes sont à côté de nous et veulent rester à tout prix. Plus que des problèmes sécuritaires, ils rencontrent des problèmes économiques. Les jeunes partent pour des raisons économiques. Cela ne veut pas dire qu’ils ne reviendront pas " 18 juillet : A Gaza, l’Eglise orthodoxe dénonce des conversions à l’islam sous pression (http://www.orthodoxie.com/actualites/monde/a-gaza-legliseorthodoxe-denonce-des-conversions-a-lislam-sous-pression/) Le quotidien libanais L'Orient-Le jour rapporte que " L’Église orthodoxe de Gaza a accusé sans le nommer un groupe islamiste de « méthodes malhonnêtes » pour persuader cinq chrétiens de Gaza, un jeune homme ainsi qu’une femme de 32 ans et ses trois filles, de se convertir. « Ce mouvement islamiste utilise des méthodes obscures et malhonnêtes, la peur, les pressions, le chantage », selon le texte, qui mentionne « l’utilisation de substances chimiques pour contrôler et terroriser ». L’Église cite « le jeune Ramez al-Amach samedi, en plus d’une femme et ses trois filles, enlevées chez elles mercredi dernier », en référence à ses vaines demandes de les ramener dans leur famille (…)". Le gouvernement palestinien, pour sa part, a rejeté cette accusation: "Dans un communiqué, le ministre de la Santé du gouvernement du Hamas, Bassem Naïm, a démenti toute conversion sous la pression, qualifiant les accusations de l’Église de « fabrications totalement infondées » (…)". Il ne reste plus à Gaza que 3000 chrétiens, en majorité orthodoxes, pour 1,6 million d'habitants. 18 juillet : Nous nous trouvons face « au début de la fin du régime syrien ». Ce qui va s’ouvrir est « une nouvelle page de l’histoire nationale » et la nouvelle Syrie sera démocratique, potentiellement laïque, réconciliée et libre de l’oppression : c’est ce qu’indique dans un entretien accordé à l’Agence Fides le chrétien George Sabra, porte-parole du Conseil national syrien, l’organisme représentatif du front de l’opposition syrienne. Le porte-parole rassure les communautés chrétiennes de Syrie sur le fait que leur avenir sera garanti « selon des principes de démocratie, de citoyenneté et de liberté ». Milan (Agence Fides) et http://www.chretiente.info/201207181745/syrie-entretien-avec-george-sabrapo rte-parole-chretien-de-lopposition-ce-sera-une-nouvelle-syrie-democratique-u ne-garantie-pour/ Fides l’a interrogé à la veille d’une rencontre organisée aujourd’hui, 18 juillet, à Milan par la revue des Jésuites, Popoli. George Sabra, comment voyez-vous la crise syrienne qui s’est aggravée au cours de ces dernières heures ? Nous sommes dans une phase critique. Je dirais que nous nous trouvons au début de la fin du régime. D’âpres combats ont lieu à Damas et l’armée syrienne bombarde les quartiers de la capitale. C’est un régime, une minorité, qui occupe le pouvoir, qui fait la guerre à son propre peuple. Comment considérez-vous les efforts de réconciliation partis de la société civile syrienne, afin de recomposer un tissu social effiloché ? La réconciliation est très importante. Elle représente le chemin de l’unité nationale. Nous la soutenons fortement, aujourd’hui et dans le proche avenir. Nous ferons de notre mieux pour prévenir des formes de violence dans tout le pays. Nous voulons ouvrir une nouvelle page de l’histoire de la nation et chaque composante de la société pourra partager et apporter une contribution à la construction de l’avenir de la Syrie. Dans les différences et le pluralisme, le peuple syrien est uni : nous appartenons tous à un seul peuple. Quelle est la situation des chrétiens en Syrie aujourd’hui ? Je dois dire qu’au début malheureusement les Eglises n’ont pas cru à la révolution. Puis, il y a eu des centaines de chrétiens arrêtés, comme d’autres citoyens, pour activités révolutionnaires. Moi aussi, j’ai été arrêté l’an dernier avec 14 autres chrétiens de mon village. Au fil des mois, une partie des chrétiens a commencé à partager nos idéaux de révolution en Syrie et à l’étranger. Nous voulons dire clairement qu’à l’avenir, ils ne courront aucun danger. Il semble que des groupes salafistes et islamistes soient présents parmi les combattants révolutionnaires. Que répondez-vous à cela ? D’un côté, je peux dire que certains rapports contiennent des exagérations. Il n’y a aucun groupe allié d’Al Qaeda. Les islamistes sont bien présents mais nous les connaissons. Ils font partie de notre société et nous savons traiter avec eux. Ils sont présents au sein du Conseil national syrien, ils ont souscrit la Déclaration de Damas (dans laquelle le front de l’opposition réaffirme les principes de démocratie et de liberté NDR). Les Frères Musulmans ont annoncé eux aussi, le mois dernier, qu’ils accepteront des membres non musulmans au sein du gouvernement et même à la Présidence du pays si le peuple devait en décider ainsi. C’est un signe de bonne volonté de leur part. Comment pouvez-vous rassurer les minorités ? Comment garantir que la nouvelle Syrie sera un Etat laïc, démocratique et libre qui les protègera ? Je crois que la démocratie constitue la seule voie qui sauvegarde la majorité et les minorités. C’est la dictature qui a opprimé tout le pays, majorité et minorités. Nous avons besoin que la Syrie soit gouvernée par les véritables représentants du peuple syrien. Nous réaffirmons le concept de citoyenneté : tous les ressortissants syriens, à quelque communauté ou religion qu’ils appartiennent, seront égaux et auront les mêmes droits. A propos de la laïcité de l’Etat, je peux dire que, personnellement, il s’agit d’un principe que je soutiens avec conviction et que mon parti soutient lui aussi. Mais ce sera le peuple syrien qui choisira ce qui devra être écrit dans la Constitution. Nous nous battrons, dans l’arène politique, en faveur du principe de laïcité de l’Etat mais la décision appartiendra au peuple et devra être respectée. Quel sera le rôle des chrétiens dans la nouvelle Syrie ? Le rôle et la condition des chrétiens sera la même que celle qu’ils ont connu au cours du passé démocratique de la Syrie : je me réfère à la moitié du siècle dernier, lorsque nous avons eu un Premier Ministre chrétien et un chrétien pour Président du Parlement. La démocratie donnera aux minorités, et donc à la communauté chrétienne, la possibilité de montrer leurs capacités, leur spécificité, leur attachement et leur contribution en faveur du pays. Quels sont les espoirs pour la Syrie ? Nous avons trop souffert au cours de ces 40 dernières années. Pour la Syrie, nous espérons que soit venu le moment d’être libre. 18 juillet : au Centre culturel égyptien, 111 Boulevard Saint-Michel, 75005 Paris 5e, à 18h30, Conférence-débat, suivie de chansons de la révolution égyptienne, "La femme égyptienne après la révolution: Percpective de sortie de crise", organisé par un groupe de militantes dans le but de nous présenter leur mouvement avec Nour El Hoda Zaky, Redactrice en Chef du journal "El Arabie", Salwa Mohi Eldin, Journaliste, Azza Balbaa, Chanteuse et Arwa Balbaa, Militante 18 juillet : information envoyée par l’Organisation franco-égyptienne pour les droits de l’homme (www.ofedh.org) Position de l'EPP du Parlement Européen et de la Politique de la Méditerranée Suite à la présentation de la situation actuelle en Egypte au Parlement Européen à Bruxelles mardi 10 juillet par une délégation de l'Organisation FrancoEgyptienne des Droits de l'Homme (OFEDH), l'EPP, le Groupe le plus important du Parlement Européen, vient de préciser sa position par un Communiqué de Presse signé par son Président Joseph Daul. Vis-à-vis du processus démocratique et de la nouvelle Constitution, il urge l’Egypte à respecter les règles fondamentales du respect des libertés d'expression, d'opinion et de conscience; de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948; des droits des Femmes; et des droits de minorités Ethniques et Religieuses. Dans une autre déclaration, son Vice- Président Vito Bonsignore, Responsable de la Politique de la Méditerranée confirme ces mêmes principes en rappelant que L’Europe, par sa position géographique et par ses liens historiques avec l’Egypte, est concernée au plus haut lieu par les évolutions et l’avenir de ce pays. L’Egypte devra garantir la coexistence pacifique pour ouvrir la voie à un échange fructueux, équilibré et constructif avec les pays démocratiques, notamment avec l’Europe. Jean MAHER – Président de l’OFEDH __________________________________________________________ __________________________________________________________ __________________________________________________________ ___________ 18 juillet 2012 Une étape cruciale pour l'Egypte Le Groupe de l’EPP au Parlement Européen regarde avec préoccupation et grand intérêt les nouvelles qui se succèdent en Egypte. Après l'élection de son nouveau Président, Monsieur Mohamed Mohamed Morsi Isa al-Ayyat, auquel nous souhaitons succès dans l'accomplissement des ses taches, l'Egypte est appelée à la rédaction de la nouvelle Charte Constitutionnelle. Le Groupe du PPE considère que la rédaction de la nouvelle Constitution représente une occasion unique dans l'histoire du peuple égyptien et de son Pays et pour ce qu'il découlera tant sur le plan national que sur le plan international. Le Groupe du PPE souhaite vivement que la nouvelle Constitution puisse être fondée sur deux questions essentielles que nous considérons fondamentales: l 'ensemble des règles qui organisent les pouvoirs publics et leurs rapports entre eux (gouvernement, parlement, président, justice...) les libertés fondamentales qui doivent être reconnues à tous les citoyens. Un pays qui désire s'asseoir parmi les démocraties modernes doit nécessairement se doter d'un ensemble de règles claires régissant les pouvoirs attribués à chaque Institution politique, de façon à garantir le fonctionnement démocratique ainsi que l'indépendance de chaque pouvoir. Les libertés fondamentales, telles que reconnues par la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948, doivent inspirer toute Constitution, de façon à ce que les droits naturels de chaque citoyen puissent être garantis et promus. L’Europe par sa position géographique et par ses liens historiques avec l’Egypte est concernée au plus haut lieu par ces évolutions et par l’avenir de ce pays. Le Groupe du PPE fait confiance en la rédaction de cette nouvelle Constitution démocratique de l’Egypte qui devra garantir la coexistence pacifique et la normalité de la vie politique, économique et sociale. Nous considérons que toute constitution démocratique doit respecter les principes suivants: - l ́état de droit - le respect des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales - la séparation de pouvoirs - la gestion territoriale et administrative du pays - le principe de transparence la liberté économique et l’économie de marché - les garanties procédurales et juridiques - les libertés de presse, d’association et d’expression Ces principes sont nécessaires pour le développement politique, économique, social et culturel de n'importe quel pays. Il est en outre essentiel que soient garantis le plein respect des Droits de la femme, ainsi que la reconnaissance et le respect des Droits des minorités ethniques et religieuses. Le Groupe du PPE souhaite à l'Egypte et à son peuple courageux et fier de son identité un processus institutionnel démocratique où la Constitution devient le pilier essentiel pour garantir un équilibre social, juridique et économique du Pays, ouvrant ainsi la voie à un échange fructueux, équilibré et constructif avec les pays démocratiques, notamment l’Europe. Vito Bonsignore Vice-Président du Groupe PPE Responsable pour la Politique de la Méditerranée 19 juillet : Syrie : S.B. Grégoire III Laham continue d'appeler au: « dialogue et à la réconciliation » (http://www.oeuvre-orient.fr/page-syrie-s-b-gregoire-iiilaham-continue-d-appeler-au-dialogue-et-a-la-reconciliation-1056.html) Alors que la crise syrienne s’aggrave, face à ce qu’il est désormais convenu de définir comme une « guerre civile » et alors même que « prévaut le langage de la violence et que la voix de la modération s’affaiblit » S.BChers amis, 1. Le plus grand danger en Syrie actuellement est l’anarchie, le manque de sécurité ainsi que l’irruption massive des armes de tous côtés. La violence est, hélas, le langage qui prévaut aujourd’hui. Et la violence génère la violence. En Syrie, ce danger guette et atteint tout les citoyens, sans différences de race, religions ou colorations politiques. 2. Les chrétiens, eux aussi, sont exposés à ce même danger. Mais ils sont le maillon faible. Sans défense, ils sont la partie la plus exposée à l’exploitation, à l’extorsion, aux enlèvements, aux sévices et même à l’élimination. Mais ils sont aussi la partie pacificatrice, non armée, celle qui appelle au dialogue, à la réconciliation, à la paix et à l’unité entre tous les fils et filles de la même patrie. Voici un langage des plus rares que beaucoup ne veulent pas entendre. Nous, chrétiens, à qui fut confié l’Evangile de la Paix, nous nous sentons appelés à le promouvoir. 3. Malgré cela, il n’y a pas de conflit islamo-chrétien. Les chrétiens ne sont pas ciblés en tant que tels mais ils comptent parmi les victimes du chaos et du manque de sécurité. 4. Le plus grand danger est l’ingérence d’éléments étrangers arabes ou occidentaux. Cette ingérence se traduit par les armes, l’argent et les moyens de communications à sens unique, programmés et subversifs. 5. Cette ingérence est nuisible même à l’opposition. Elle nuit aux justes revendications qui s’expriment un peu partout. L’ingérence nuit à l’unité nationale intérieure et mélange les cartes. 6. Cette ingérence affaiblit aussi la voix de la modération qui est spécifiquement celle des chrétiens et, plus particulièrement, la voix des Patriarches et des Evêques ainsi que la voix de l’Assemblée des Hiérarques Catholiques en Syrie. L’Eglise locale a fait entendre sa voix à plusieurs reprises et les déclarations des chefs des Eglises chrétiennes se sont caractérisées par cette modération et par l’appel à la réforme, à la liberté et à la démocratie ainsi qu’à la lutte contre la corruption, l’appui au développement, à la liberté de la parole et elle la promotion du dialogue. 7. Nulle part dans ces déclarations on ne fait allusion à la persécution des chrétiens qui, nous l’avons vu, ne sont pas ciblés en tant que tels. Aucune allusion non plus aux notions de « musulmans », « salafistes », « fondamentalistes », « opposants », « peur », « régime » ou « Parti ». Les déclarations appelaient à plus de dialogue et à plus de réformes, à la participation aux partis et aux élections parlementaires. 8. Le langage des déclarations était toujours positif, pacifique, appelant à l’amour et au dialogue et au refus de recourir aux armes. Il invite à sauvegarder les citoyens sans défense et à ne pas pousser les civils dans les conflits. Bref, les déclarations sont très éloignées de tout extrémisme de n’importe quel genre. Tout en étant citoyennes, elles ne sont point dirigées contre telle ou telle partie, à l’intérieur ou à l’extérieur. 9. Je ne sais pas quelle est la raison de la campagne contre les pasteurs des Eglises en Syrie et contre leurs prises de positions. Je me demande d’où viennent les qualificatifs qu’on leur colle de compromission, d’exploitation et de collusion avec le régime, de temporisation, d’esclavage ou d’indolence ? 2 10. Il faut savoir que l’Etat et ses responsables n’ont jamais adressé aux pasteurs une indication ou une invitation à faire telle déclaration ou à adopter telle position. La liberté des pasteurs a été garantie partout et elle l’est à ce jour, que ce soit dans leur comportement ou leurs déclarations privées ou publiques. Personnellement j’ai effectué un périple au mois de mars 2012 dans les capitales européennes. Je n’ai demandé aucune permission ni aucune orientation à personne et personne ne m’a réclamé d’adopter une quelconque position. J’ai exprimé cela dans un document qui résume la plupart de mes convictions face à la situation qui prévaut en Syrie. 11. Il est possible à tous de consulter les documents que j’ai publiés avec les appels successifs au jeûne, à la prière, au dialogue, à la réconciliation, au rejet de la violence et à éviter le recours aux armes…Il y a aussi les déclarations de l’Assemblée des Hiérarques Catholiques en Syrie et les déclarations des trois Patriarches dont le siège patriarcal est en Syrie : ce sont le Patriarche grecorthodoxe, le Patriarche syriaque-orthodoxe et le Patriarche grec-catholique (cf http://www.pgc-lb.org/fre/news_and_events/Nouvelles-de-Syrie). 12. Ces pasteurs et les communiqués qu’ils ont publiés sont la voix officielle de l’Eglise en Syrie. Aussi, en ma qualité de Patriarche et de Président de l’Assemblée des Hiérarques catholiques en Syrie j’appelle tout le monde à considérer cette voix comme la position autorisée de l’Eglise en Syrie. Nous ne permettons à personne de parler en notre nom ou au nom des chrétiens de Syrie, de défigurer nos déclarations ou de nous coller des accusations de quelque genre que ce soit. 13. De même, il est subversif de douter de la crédibilité des pasteurs de l’Eglise ou de leur transparence, de leur fidélité ou de leur objectivité, de la véracité de leurs sources d’information ou des nouvelles qu’ils diffusent. Les pasteurs ne s’appuient pas sur les moyens de communication. Mais ils sont en contact permanent avec leurs prêtres, leurs moines et leurs moniales ainsi qu’avec les fidèles et tous les autres citoyens. Ils sont des pasteurs qui veillent aux affaires des fidèles chrétiens et ils sont aussi en contact avec les citoyens de toutes les confessions et avec les personnalités proéminentes de la patrie. Dans toutes ces situations ils sont libres dans leurs comportements, leurs mouvements et leurs déclarations. Ils appellent toujours à l’édification mutuelle, au dialogue et à la solidarité entre tous. 14. En revanche, nous considérons que ce sont les positions de certaines personnalités, d’une presse déterminée et d’institutions particulières qui nuisent aux chrétiens en Syrie et les exposent au danger, à l’enlèvement, à l’exploitation et même à la mort. Ces positions accablent les chrétiens de fausses accusations, semant le doute dans leurs coeurs et diffusant la peur et l’isolement. Par suite, elles aident à leur exode à l’intérieur du pays ou à l’extérieur… 15. Ce sont ces positions elles-mêmes qui prétendent intempestivement s’intéresser aux chrétiens qui peuvent augmenter le radicalisme de certaines factions armées contre les chrétiens. Elles exacerbent les relations entre les citoyens, particulièrement entre les chrétiens et les musulmans comme ce fut le cas à Homs, à Qusayr, à Yabrud et Dmeineh Sharquieh etc… 16. C’est pourquoi nous invitons ces institutions et ces personnalités à s’intéresser en Syrie plutôt à la paix civile. Qu’elles favorisent l’appel au dialogue et à la réconciliation, au rejet de la violence. Qu’elles oeuvrent pour la sauvegarde de la sécurité des civils sans défense dans le conflit actuel de sorte à ne pas les exposer au danger, de peur qu’ils ne deviennent la cible d’attaques d’une faction ou de l’autre…et ne succombent ainsi, victimes de l’anarchie, de l’insécurité, du terrorisme, de l’exploitation et des enlèvements ainsi que des liquidations, comme nous le référons plus haut. 17. Ces réflexions et ces observations émanent de notre Foi chrétienne et de nos convictions patriotiques ainsi que de notre connaissance de notre histoire chrétienne et de notre héritage syrien, spécialement en ce qui concerne la convivialité, l’ouverture et le respect mutuel malgré les temps difficiles par lesquels passe la patrie où les relations entre les civils ont été malmenées qu’ils soient musulmans, chrétiens ou autres. 18. Nos positions et nos réflexions émanent de notre conviction que, malgré le sang qui a coulé en abondance et les haines qui se sont manifestées avec les sentiments d’inimitié et de rancoeur, les syriens, à cause de leur longue histoire, restent experts en convivialité et qu’ils peuvent résoudre cette crise dangereuse, unique dans leur histoire, s’entraidant les uns les autres, s’aimant et se pardonnant et oeuvrant ensemble pour l’avenir commun. 19. Aussi nous mettons beaucoup d’espérance dans les initiatives de la société civile pour renforcer la charité et les liens entre les syriens que le conflit menace de détruire. Nous prions pour le succès du mouvement Mussalaha (réconcilition) dans lequel sont actifs à côté de leurs frères des autres confessions des délégués de toutes les Eglises. C’est cela qui constitue la base pour les solutions efficaces aux évènements tragiques. 3 20. De même, nous croyons, nous espérons et nous attendons que le ministère de la réconciliation, créé spécialement pour la Mussalaha, réussisse dans sa mission de ramener l’unité et l’amour dans les coeurs de tous. C’est ce qui prépare la voie à la résolution du conflit. Nous avons beaucoup d’espoir dans la création de ce nouvel organe qu’est le ministère de la réconciliation. 21. Bien sûr nous appelons encore et toujours à rejeter la violence et à arrêter son cycle de tueries et de destruction, spécialement contre les civils démunis qui, en réalité sont les victimes sans défense, qu’ils soient chrétiens ou musulmans. 22. Nous aimons affirmer avec véracité et franchise que notre position en tant que chrétiens émane du fait que nous sommes des citoyens d’une société laïque ainsi que de notre identité chrétienne. Ce qu’on appelle les prérogatives dont on croit que les chrétiens jouissent en Syrie ne sont que les droits universels de tous les citoyens syriens à quelque confession qu’ils appartiennent. Cela est basé sur l’histoire et le système confessionnel des « millet » du temps des Ottomans. Le Patriarche était alors la tête de son Eglise c'est-à-dire sa référence religieuse et séculière. La matière de la jurisprudence ecclésiastique privée s’est développée pendant le protectorat français puis les gouvernements syriens successifs jusqu’au gouvernement actuel. Donc l’affirmation que, le statut des chrétiens est fruit de leur adhérence au régime et tombera avec lui est absolument fausse ! 23. Le monde islamique a besoin de la présence chrétienne auprès de lui, avec lui et pour lui en liaison et en interaction comme c’était le cas historiquement. Cette présence perdurera et elle doit perdurer. J’affirme que l’Islam a besoin du Christianisme et que les musulmans ont besoin des chrétiens et nous resterons avec eux et pour eux comme nous l’avons toujours été par le passé et tout au long de 1435 ans d’histoire commune. APPEL 24. Pour terminer : Notre grand appel en tant que chrétiens, s’adresse au monde arabe pour l’inviter à l’Unité : la division du monde arabe a toujours été la cible majeure interne et externe. Cette division est la raison des dangers qui guettent la région et elle est la cause de l’absence d’une solution juste et globale au conflit israélo-palestinien. Ce conflit est le fondement et la cause primordiale de la plus grande partie des malheurs, des crises et des guerres du monde arabe. Ce conflit, du témoignage du Saint-Père le Pape, de beaucoup d’ecclésiastiques, de Nonces apostoliques et, même, du témoignage de politiciens israéliens et juifs, est la cause primordiale de l’exode des chrétiens. Oui, la division du monde arabe, du témoignage des personnes précitées s’oppose à une solution de ce conflit depuis 64 ans !!! (cfr l’avis de Tzivi Levni dans Financial Times 1 3/7/2012). La Paix est dans l’unité du monde arabe et le salut des chrétiens n’est assuré que dans l’unité du monde arabe, d’où découlent les circonstances propices à la convivialité et au dialogue islamo-chrétien et islamo-islamique. Le plus grand danger dans ce domaine atteint l’Islam lui-même quand il se divise suivant les lignes de fracture du monde arabe. La preuve étant le conflit sunnite-shiite. Ce phénomène est plus dangereux que le danger qu’encourent les chrétiens ou les autres confessions en Syrie et dans la région. Ce sont les crises et les guerres qui sont la cause de l’exode des chrétiens et la cause de la dégradation des relations islamo-chrétiennes. Oh nos frères en Europe : intéressez-vous à l’unité du monde arabe. Vous aiderez ainsi les chrétiens. Oh nos frères en Europe, résolvez le conflit israélo-palestinien. Vous aiderez ainsi les chrétiens. Oh nos frères en Europe, oeuvrez pour la paix au Moyen-Orient. Vous aiderez ainsi les chrétiens. Notre destin à tous, chrétiens et musulmans arabe…est le même. Ne nous coupez pas de notre environnement communautaire arabe ni de notre environnement communautaire musulman. Aidez-nous à jouer notre rôle et notre mission dans le monde arabe pour que nous soyons présents dans le monde arabe, avec lui et pour lui…et d’être en lui comme la lumière, le sel et le levain. Intéressez-vous à nous dans notre environnement communautaire et à cause de lui. Et ne faites pas de nous, dans vos analyses, des intrus de notre monde arabe islamo-chrétiens ni des agents auprès de lui, des dhimmis ou des protégés par vous ou par d’autres que vous. Aidez-nous à être les chrétiens de l’Eglise des Arabes et de l’Eglise de l’Islam. Nos frères en Europe : ne cachez pas vos intérêts derrière votre zèle envers les chrétiens ! 4 Nous invitons nos frères et soeurs dans l’Orient arabe et en Europe et partout ailleurs, Etats, institutions religieuses ou humanitaires à nous aider en cette entreprise d’Unité et nous proclamons : « une voix arabe unie et une voix occidentale unie…peuvent redonner la sécurité et la sauvegarde à la Syrie et à tout le Moyen-Orient pour marcher ensemble vers un avenir meilleur ». D’avance nous sommes reconnaissants à tous ceux qui répondront à cet appel. Et nous avons besoin du rôle unique du Pape et du Vatican et nous espérons que la visite du Pape au Liban en septembre prochain sera un appui pour ces réflexions que je rédige sur la situation dans le monde arabe et plus précisément en Syrie. Puisse le Seigneur de l’Histoire nous donner Son Esprit-Saint pour nous guider sur les chemins du Bien. Amen ! +Gregorios III Laham Patriarche grec-melkite catholique D’Antioche et de tout l’Orient, de d’Alexandrie et de Jérusalem. 19 juillet : L’église historique de Nicée redevient une mosquée (http://www.orthodoxie.com/actualites/leglise-historique-de-nicee-redevientune-mosquee/) 90 ans après, l’église historique de Sainte-Sophie à Nicée (Iznik, en Turquie) où s’est déroulé le second concile œcuménique (787), fonctionne à nouveau comme mosquée. Sainte-Sophie avait été transformée en mosquée en 1331 après l’occupation de la région par les Ottomans en 1331, ce qu’elle resta jusqu’à l’arrivée de l’armée grecque lors de la campagne d’Asie Mineure après la fin de la Première guerre mondiale. En 1922, elle brûla et jusqu’à ce jour, elle n’avait servi ni de mosquée, ni d’église, mais avait été transformée en musée. Très récemment, un nouveau hodja a été nommé et selon les médias turques, cette église recommence à fonctionner en tant que mosquée. Cela coïncide avec la période du Ramadan. On voit sur la photo le premier hodja qui a été nommé après 90 ans. 19 juillet : La tragique situation des chrétiens de la Bande de Gaza, morceau éclaté des Territoires Palestiniens. Hier, également, Portes Ouvertes publiait un commentaire sur leur situation sous le titre « Des chrétiens de Gaza manifestent contre les conversions forcées ». S’il est vrai que la situation faite aux Palestiniens dans la Bande de Gaza est humainement indigne et que ce morceau de territoire est comme une « prison à ciel ouvert », celle des chrétiens l’est doublement. Source : Le Fil Rouge (Portes Ouvertes) À Gaza, le nombre de chrétiens a beaucoup diminué depuis 5 ans, sous la pression islamistes. Mais il reste des chrétiens engagés qui continuent à témoigner de leur foi. qab [pseudonyme] est un chrétien engagé qui vit dans la bande de Gaza. Nous l’avons rencontré avec deux autres jeunes chrétiens dans un appartement de la ville de Gaza. « Ici, la vie est difficile pour les chrétiens. C’est dangereux et il n’y a pas de liberté » nous partage Iqab. « Surtout nous, les jeunes, nous vivons comme dans une prison à ciel ouvert ». La situation a empiré depuis que le mouvement islamiste Hamas a pris le pouvoir en 2006, comme en témoigne Janine [pseudonyme] : « Maintenant, on m’insulte tous les jours parce que je suis chrétienne, parfois même des enfants me jettent des pierres. » Les jeunes filles doivent faire très attention à leur tenue vestimentaire pour aller à l’université : « Quand on ne porte pas le voile, ça attire l’attention, » explique une autre étudiante chrétienne. Beaucoup de ceux qui en ont les moyens préfèrent émigrer et ainsi, le nombre estimé de chrétiens a diminué de 3 500 à 1 500 sur les 5 dernières années. Pourtant, certains des chrétiens qui restent n’ont pas l’intention d’abandonner : l’agence Associated Press rapporte que lundi dernier, plusieurs dizaines d’entre eux ont participé à une marche de protestation contre la conversion forcée à l’islam de deux chrétiens, un jeune homme de 25 ans et une mère de trois enfants. 20 juillet : Appel à la raison et au dialogue en Syrie (http://www.oeuvreorient.fr/page-appel-a-la-raison-et-au-dialogue-en-syrie-1057.html) Alors que Damas vit des moments sanglants, le Conseil des Conférences épiscopales européennes appelle la population syrienne et les croyants de toutes religions à la raison et au dialogue pour rechercher la paix. "Il y a des mois que l'Église comme la communauté internationale enregistrent avec préoccupation et tristesse l'escalade de la violence en Syrie, où les armes se sont substituées au dialogue". C'est par ce constat que s'ouvre la déclaration du Conseil des Conférences épiscopales européennes. "Nous espérons que les pouvoirs publics, la population et les croyants de toute religion se tournent vers Dieu pour mettre fin aux hostilités, déposer les armes et engager le dialogue, en vue de la réconciliation et de la paix. Ce conflit ne peut produire que deuil et destruction, provoquant de graves dommages au peuple syrien. La guerre est une voie sans issue et le bien ne peut être qu'une conquête commune, sans la prévarication des uns sur les autres. Les jours prochains pouvant être décisifs pour la sortie de crise, nous exhortons les chrétiens d'Europe à accentuer leur prière pour la paix de cette région. La foi nous porte à espérer dans une solution juste et constructive, respectueuse des intérêts de chacun. Il faut absolument retrouver un espace de dialogue, car il n'est jamais trop tard pour se comprendre, négocier et bâtir ensemble l'avenir. Avec l'aide de Dieu, le bon sens peut certainement prévaloir à la recherche de la paix dans la vérité et la justice, dans l'amour et la liberté, dans le respect de toutes les minorités, et en particulier des chrétiens de Syrie". 20 juillet : Lettre de Samir NASSAR Archevêque Maronite de Damas (http://www.france-catholique.fr/Syrie-APOCALYPSE-ET-RESURRECTION.html) Chers amis (es), Je vous écris tant que je vis et tant que l’accès à l’Internet reste possible.. Depuis mardi 17 juillet 2012 matin, les combats gagnent la capitale Damas utilisant les armes lourdes, chars et hélicoptères dans une ville surpeuplée. Les destructions sont énormes. Quel calvaire ! Les affrontements se déroulent dans les rues et passent d’un quartier à l’autre .Impossible de dormir avec la peur et au son des bombes et des tirs de canons.Les températures d’été de 42’ à 56’ et les coupures de courant sont assommantes. Damas coupée du reste de la Syrie accuse des pénuries multiples. Les ravitaillements n’arrivent plus.. Nous sommes à court de pain, de légumes, de vivre, de gaz domestique et du fuel pour les boulangeries.. Sauve qui peut.. Les familles quittent en grand nombre les quartiers chauds pour constituer un fil interminable sur la route du Liban. Les autres routes de Jordanie, d’Irak et du nord vers Homs-Alep sont fermées. L’exode vers le Liban se fait dans une panique générale. J’espère qu’ils y trouveront l’accueil convenable.. Car les Syriens ont si bien accueilli les réfugiés Palestiniens, Libanais et Irakiens.. Le peu de fidèles qui ont osé venir chercher du courage à la messe ont brûlé beaucoup de cierges devant la tombe des Bienheureux Martyrs de Damas. Ils ont échangé des adieux et des larmes avant de rentrer en courant chez eux au son des tirs et des explosions....Damas fut épargnée depuis 16 mois des violences qui déchiraient les autres villes de Syrie… A notre tour de souffrir et de mourir. Nous venons d’aménager un coin sous l’escalier pour s’abriter avec les voisins des obus, les caveaux de la paroisse viennent d’être nettoyés.. Pourvu que la Résurrection ne soit tardée après tant de souffrance.... 20 juillet : APPEL A LA PAIX ET AU DIALOGUE EN SYRIE (http://www.francecatholique.fr/APPEL-A-LA-PAIX-ET-AU-DIALOGUE-EN.html) Cité du Vatican, 20 juillet 2012 (VIS). "Il y a des mois que l’Eglise comme la communauté internationale enregistrent avec préoccupation et tristesse l’escalade de la violence en Syrie, où les armes se sont substituées au dialogue". C’est par ce constat que s’ouvre la déclaration du Conseil des Conférences épiscopales européennes, signée hier par son Président le Cardinal Peter Erdö, Archevêque d’Esztergom-Budapest (Hongrie), et ses Vice Présidents, le Cardinal Angelo Bagnasco, Archevêque de Gênes (Italie), et Mgr.Jozef Michalik, Archevêque de Przemysl (Pologne) : "Nous espérons que les pouvoirs publics, la population et les croyants de toute religion se tournent vers Dieu pour mettre fin aux hostilités, déposer les armes et engager le dialogue, en vue de la réconciliation et de la paix. Ce conflit ne peut produire que deuil et destruction, provoquant de graves dommages au peuple syrien. La guerre est une voie sans issue et le bien ne peut être qu’une conquête commun, sans la prévarication des uns sur les autres. Les jours prochains pouvant être décisifs pour la sortie de crise, nous exhortons les chrétiens d’Europe à accentuer leur prière pour la paix de cette région. La foi nous porte à espérer dans une solution juste et constructive, respectueuse des intérêts de chacun. Il faut absolument retrouver un espace de dialogue, car il n’est jamais trop tard pour se comprendre, négocier et bâtir ensemble l’avenir. Avec l’aide de Dieu, le bon sens peut certainement prévaloir à la recherche de la paix dans la vérité et la justice, dans l’amour et la liberté, dans le respect de toutes les minorités, et en particulier des chrétiens de Syrie". 21 juillet : Le premier ministre grec, Antonis Samaras, a reçu le pape et patriarche d’Alexandrie Théodore II (http://www.orthodoxie.com/actualites/lepremier-ministre-grec-antonis-samaras-a-recu-le-pape-et-patriarchedalexandrie-theodore-ii/) Dans un climat chaleureux et fraternel, Antonis Samaras, premier ministre de la Grèce, a reçu le pape et patriarche d’Alexandrie Théodore II le 19 juillet. Le patriarche a informé M. Samaras au sujet de son œuvre en Égypte et sur tout le continent africain, ainsi que sur la nouvelle donne politique au pays du Nil, sa rencontre récente avec le président égyptien nouvellement élu, et aussi sur les rencontre régulières des primats des Églises du Moyen Orient relativement aux questions qui concernent cette région. Le premier ministre a écouté avec grand intérêt le patriarche et l’a assuré que la Grèce serait toujours à ses côtés. Remerciant le patriarche pour sa visite, M. Samaras lui a demandé ses prières pour la Grèce. Ajoutons que, le 16 juillet, M. Samaras avait rencontré le primat de l’Eglise orthodoxe d’Albanie, Mgr Anastase 23 juillet : Les chrétiens dans le conflit syrien (http://www.orthodoxie.com/actualites/les-chretiens-dans-le-conflit-syrien/) Selon le Wall Street Journal du 23 juillet 2012, « le conflit syrien qui, de plus en plus, se caractérise comme une guerre sectaire musulmane, menace maintenant d’embraser les chrétiens, estimés à deux millions dans ce pays. Comme les affrontements entre les forces gouvernementales et les rebelles se sont étendus pendant le week-end depuis la capitale Damas jusqu’à la cité d’Alep – les deux plus grands centres urbains qui abritent des communautés chrétiennes assez considérables – les chrétiens et autres minorités sont contraints de prendre parti. Plusieurs résidents chrétiens et activistes contre le régime de Damas disent que celui-ci arme maintenant les loyalistes dans les parties de la capitale dominée par les minorités chrétiennes, druze et chiites. Les chrétiens constituent 10% de la population. Ils sont restés, généralement, neutres ou ont soutenu le régime Assad qui se considérait séculier dans une nation aux différentes religions ». On peut trouver sur le lien l’article complet du Wall Street Journal, qui donne de nombreux détails sur la situation actuelle des chrétiens de Syrie. 24-26 juillet : appel pour jeûner en faveur des chrétiens d’Erythrée et du patriarche Antonios SUPPORT SAVE ERITERIA FASTING AND PRAYER EXERCISE http://theorthodoxchurch.info/blog/news/2012/06/support-save-eriteria-fastingand-prayer-exercise/ Facebook PAGE. Keep Track of our Fb page for all latest updates: https://www.facebook.com/events/309141395843456/ 24 juillet : La solution finale des Chrétiens de Damas a commencé. (http://bl169w.blu169.mail.live.com/default.aspx#!/mail/InboxLight.aspx?n=178 5708207!n=250678948&fid=1&fav=1&mid=3a03899b-da66-11e1-ad5f00215ad7b4a6) "L'offensive des rebelles syriens à Damas a permis à des groupes islamistes radicaux d' attaquer les réfugiés irakiens, chrétiens, qui seraient solidaires du gouvernement syrien et d'autres civils.Les chrétiens locaux ont exprimé leur consternation et leur indignation devant des attaques contre des civils sans défense, une source locale déclaré à l'agence Fides news. Le groupe rebelle Liwa al-Islam, un groupe wahhabite dont le nom signifie "La Brigade de l'Islam", a revendiqué la responsabilité des assassinats de généraux de haut rang dans le gouvernement du président Bashar Assad. Dans la matinée du 23 Juillet, ses membres ont également tué une famille chrétienne tout entière dans le quartier de Bab Tuma à Damas. Les islamistes ont bloqué la voiture de Nabil Zoreb, un officier chrétien. Ils lui ont ordonné, son épouse Violette, et ses deux fils George et Jimmy de sortir de la voiture. Les islamistes les ont tous tués. Dans le sud-est de Damas, les combattants islamistes avec leurs alliés Frères musulmans de "Jihad Nosra"ont attaqué les maisons des réfugiés irakiens. Ils ont saccagé les maisons, les ont brûlés et ont forcé les occupants à quitter les lieux. Les réfugiés ont dit "des bandes de terroristes musulmans nous ont attaqué et chassé." Les forces rebelles ont frappé la capitale de 1,7 millions d'habitants depuis le 14 Juillet . Les combats ont détruit des maisons, de nombreuses voitures brûlées ou endommagées, et le réseau électrique de la ville. Le gouvernement a dit qu'il avait repoussé la plupart des rebelles Juillet 23, selon l'Associated Press. La situation à Damas se détériore, avec les résidents face à de longues lignes de l'essence et du pain. Des milliers ont fui vers le voisin du Liban. Il ya environ 200.000 personnes déplacées à l'intérieur de Damas. Ils ont déménagé d'un quartier à un autre banlieue de la ville ou différents pour échapper aux combats. Comme ils mènent leur combat avec les forces gouvernementales, les groupes rebelles ont pris des positions dans les quartiers et des bâtiments civils." (source) Lire en complément: Dans une longue déclaration, Grégoire III Laham, le patriarche melkite, dément vigoureusement toute « compromission » des chrétiens avec le régime, appelant belligérants et observateurs à tout mettre en œuvre pour parvenir à une résolution pacifique. 24 juillet : La Chaire des Bernardins sera présidée par Andrea Riccardi en 201214 Succédant à l’anthropologue René Girard (2009) et au philosophe Marcel Gauchet (2010-2011), Andrea Riccardi présidera la Chaire du Collège des Bernardins en 2012-14. Ministre de la coopération internationale et de l’intégration au sein du gouvernement de Mario Monti en Italie, Andrea Riccardi est le fondateur de la communauté Sant’ Egidio, association internationale qui agit notamment contre la pauvreté et joue un rôle de médiation diplomatique non gouvernemental dans les crises internationales à dimension religieuse. Durant les deux années à venir, la Chaire des Bernardins s’interrogera sur le thème « La globalisation, une question spirituelle ? ». Coordonnée par le père Antoine Guggenheim, elle s’organisera autour d’un séminaire mensuel et de 4 conférences publiques semestrielles, qui auront lieu en présence d’Andrea Riccardi et de personnalités internationales. Le séminaire mensuel (9 séances par an) sera animé par Antoine Arjakovsky et le père Antoine de Romanet, codirecteurs du département « Société, Liberté, Paix » du Collège des Bernardins, et par Mario Impagliazzo, président de Sant’Egidio, et Roberto Morozzo della Rocca, de l’université Rome III. L’inauguration de la Chaire aura lieu le samedi 13 octobre 2012 après-midi avec une conférence d’Andrea Riccardi sur « Les questions que nous pose la globalisation ». La Chaire se conclura en octobre 2014 par un colloque « Lire les signes des temps. Vatican II, une boussole pour s’orienter dans la globalisation ». --Le pôle de recherche du Collège des Bernardins s’appuie sur les travaux de 6 départements de recherche, de l’Observatoire de la modernité et du forum des Bernardins. La Chaire des Bernardins contribue à la visibilité du travail de recherche. Le département « Société, Liberté, Paix » s’attache aux questions de sciences politiques dont il cherche à éclairer le sens par un dialogue avec la pensée chrétienne : conditions et enjeux de la démocratie, construction de l’Europe et d’un ordre international, dialogue interreligieux, paix. Suivez l’actualité de la Chaire des Bernardins sur www.collegedesbernardins.fr et sur le blog de la recherche http://recherche.collegedesbernardins.fr 26 juillet : Après l’église de Nicée, les autorités turques ont l’intention de transformer l’église Sainte-Sophie à Trébizonde en mosquée Source et photographie : Pravoslavie.ru et http://www.orthodoxie.com/actualites/apresleglise-de-nicee-les-autorites-turques-ont-lintention-de-transformer-leglise-desainte-sophie-a-trebizonde-en-mosquee/ Il est possible que l’église Sainte-Sophie à Trébizonde (actuellement Trabzon), en Turquie, partage le sort de l’église Sainte-Sophie que nous avons évoqué ici, c’est-à-dire qu’elle soit également transformée en mosquée. C’est ce qu’a annoncé le vice-premier ministre turc Bülent Arınç. Selon lui, l’édifice concerné est un lieu de prière et ne saurait donc être utilisé comme musée. L’église Sainte-Sophie de Trébizonde n’est pas seulement un monument d’architecture byzantine, mais elle est aussi très connue en raison de ses fresques rares datant de 1260. La déclaration de Bülent Arınç a provoqué des réactions négatives des autorités locales qui ont souligné le fait que le musée dans l’ancienne église est connu mondialement, et que sa transformation en mosquée porterait un coup au tourisme de la région. En outre, lesdites autorités ne voient aucun sens dans une telle mesure, sachant que « beaucoup de mosquées restent vides ». 26 juillet : Visite du pape et patriarche d’Alexandrie Théodore II en Russie (http://www.orthodoxie.com/actualites/21177/) Sur l’invitation du patriarche de Moscou Cyrille, le pape et patriarche d’Alexandrie Théodore II s’est rendu au centre synodal de l’Église orthodoxe russe dans le sud de la Russie. Le patriarche Théodore a remercié le patriarche Cyrille pour son invitation à visiter le sud de la Russie. Il a également exprimé sa profonde gratitude au patriarche de Moscou pour son amour et son attention envers l’Église d’Alexandrie qui, en ces moments complexes pour celle-ci, ressent le soutien fraternel de l’Église russe et de son primat. 26 juillet : Au Caire, dans la ville de Shubra el Khayma, gouvernorat de Qalyubiya, au nord du Caire. Après la tombée de la nuit, des salafistes, réunis dans une boutique au rez-dechaussée d’un immeuble, célèbrent bruyamment la fin du jeune du ramadan en déchargeant leurs armes automatiques. L’habitant d’un appartement de cet immeuble, le Dr. Maher Ghaly, un copte, se met à sa fenêtre pour demander aux bruyants fêtards de cesse de décharger leurs armes : il y a des malades à son domicile et ses enfants sont terrorisés par le vacarme. Les salafistes prennent très mal cette demande raisonnable et plutôt que de cesser de tirer en l’air ils le prennent pour cible : une balle l’énuclée de l’œil gauche, une autre lui endommage la cornée de l’œil droit. Non content de cela, ils tentent d’enfoncer la porte de l’entrée principale de l’immeuble pour aller “fêter” de ramadan avec les habitants de l’appartement du Dr. Ghaly. Dieu merci, ils n’y parviennent pas. Le Dr. Ghaly est d’urgence transporté au Nouvel hôpital Qasr al-Aïni du Caire (l’hôpital dit “français”, car il a été payé à 80 % par un don français), pour s’entendre dire qu’il y avait peu de chance qu’on puisse lui sauver sa cornée. En gros, la victime de ces salafistes demeurera aveugle jusqu’à la fin de ses jour. 26 juillet : Portes Ouvertes fait part de sa grande inquiétude sur le sort des chrétiens en Syrie (Source : The Christian Post (CP Middle East)) Les chrétiens syriens se retrouvent au cœur du conflit qui oppose l’armée syrienne loyaliste à l’Armée de libération syrienne (ALS) et des milices rebelles islamistes qui veulent renverser le régime. Le Dr. Carl Moeller, président de Open Doors (Portes Ouvertes), a exprimé, dans une déclaration du 23 juillet, sa grande préoccupation sur le sort des chrétiens dont on évalue le nombre à 1,5 million en Syrie : « Si Assad tombe, les chrétiens redoute de ce qui arrivera avec un nouveau gouvernement – probablement un régime islamiste – qui prendra le pouvoir. Sera-ce la fin de leur liberté de culte ? La persécution croîtra-t-elle ? Devront-ils fuir la Syrie avec leurs familles, comme cela s’est passé pour des milliers de croyants en Irak ? ». Les chefs de la rébellion n’ont toujours pas précisé le type de régime qu’ils souhaitaient imposer s’ils l’emportent dans cette guerre. Mais beaucoup, et pas seulement les chrétiens, redoutent que la sharia soit imposée…« Des milliers [de chrétiens] ont déjà été la cible [des milices islamistes] et ont fui la Syrie. D’autres ont été contraints de fuir comme Homs pour trouver un refuge et obtenir l’aide des églises chrétiennes de la région. Les chrétiens qui ont soutenu Assad pourraient bien souffrir des représailles des rebelles. La crainte pour leur avenir est tout simplement énorme » a précisé le Dr. Moeller. Le conflit a déjà fait entre 10 et 17 000 morts dont de nombreux chrétiens notamment à Homs 27 juillet : Témoignage de l’archevêque gréco-catholique d’Alep, Mgr JeanClément Jeanbart,. Source : Agence Fides « L’Occident, s’il veut rendre service à la population syrienne, doit soutenir et exercer des pression en faveur du dialogue entre les parties » : c’est ce que déclare à l’Agence Fides S.E. Mgr Jean-Clément Jeanbart, archevêque métropolitain d’Alep des Gréco catholiques, en conclusion d’un bref sommet avec les autres Evêques catholiques qui a eu lieu aujourd’hui dans son Archevêché. L’assemblée a décidé de convoquer une nouvelle rencontre œcuménique, avec l’ensemble des évêques et responsables chrétiens de toutes les confessions (catholiques, orthodoxes et protestants) samedi prochain, 28 juillet. « Nous prierons ensemble pour la paix en Syrie et nous affronterons les questions urgentes, telles que la sauvegarde des chrétiens et l’aide humanitaire à l’ensemble de la population qui souffre » explique l’archevêque. « À Alep – raconte-t-il – la situation est très tendue mais actuellement les chrétiens n’y rencontrent pas de problèmes. On craint que la situation n’empire et que les militants puissent pénétrer dans les quartiers chrétiens mais cela n’a pas eu lieu jusqu’à présent ». L’archevêque exprime un souhait : « L’Occident doit faire tout ce qui est en son pouvoir afin de promouvoir le dialogue entre les parties. Il doit pousser les deux parties vers la paix et ne pas soutenir les groupes armés parmi lesquels se trouvent les fondamentalistes. Ce n’est pas en fournissant des armes que la démocratie arrivera en Syrie. Nous demandons de soutenir le plan de Kofi Annan et de faire le possible pour qu’une solution pacifique soit trouvée ». « Si l’Occident prend la question au sérieux et promeut le dialogue – poursuit Mgr Jeanbart – il rendra effectivement un bon service au peuple syrien. Il faut reconnaître que la nation est divisée entre les deux parties au conflit et que personne ne dispose de la majorité absolue. La solution réside donc dans le dialogue. Si la bonne volonté et le soutien international vont dans ce sens, la situation pourra s’améliorer parce que la violence n’amène à rien ». L’archevêque métropolitain conclut : « Parmi les chrétiens syriens circule la peur de perdre ce qu’ils ont obtenu au cours des 70 dernières années : une culture non confessionnelle, un pluralisme qui est un bien très précieux. Nous voulons vivre dans notre pays avec des droits et des devoirs pleins et entiers. Nous craignons, si un gouvernement fondamentaliste ou une théocratie islamique devait s’installer, de perdre la liberté de témoigner notre foi, la liberté religieuse et la liberté d’expression, indispensable pour être citoyens d’une nation qui garantit les droits de tous ». 27 juillet : Des Egyptiens musulmans ont incendié des habitations de chrétiens coptes dans un village proche du Caire, après une dispute entre un musulman et un blanchisseur chrétien qui avait brûlé sa chemise en la repassant. (http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/07/27/97001-20120727FILWWW00551egypte-des-maisons-chretiennes-brulees.php) Ces affrontements, au cours desquels musulmans et Coptes ont lancé des cocktails Molotov, ont fait au moins un blessé, ont précisé des responsables de la police. Selon les estimations, les Coptes représentent 6 à 10% des quelque 82 millions d'Egyptiens. Ils s'estiment victimes de discriminations et ont été visés par plusieurs attaques meurtrières ces dernières années. En janvier 2010, un attentat à la sortie d'une messe de Noël en Haute-Egypte avait tué six Coptes, ainsi qu'un garde musulman. Et un an plus tard, la nuit du nouvel An avait été ensanglantée par un attentat contre une église d'Alexandrie (nord), qui avait fait une vingtaine de morts. Des musulmans ont aussi incendié à plusieurs reprises des maisons de Coptes au cours de heurts confessionnels meurtriers. Le nouveau président élu en juin, l'islamiste Mohamed Morsi, s'est engagé à respecter les droits des Coptes et promis d'en nommer dans son gouvernement. 28 juillet : La construction d’églises désormais interdites au Koweit ? Source : Maghreb Christians La municipalité de Jleeb Al-Shuyoukh de l’émirat du Koweit n’a pas vu d’objection majeure à la demande d’un permis de construire d’une église sur son territoire, une demande transmise à cette municipalité par le ministère des Legs (Awqaf) et des Affaires islamiques qui n’est pas autorisé à émettre de telles licences. Un prêcheur islamique qu’on suppose célèbre et écouté au Koweit, sheikh Nazem Al-Misbah, a fermement protesté contre cette autorisation qui, selon lui, relève du ministère des Fatwas et de la Législation, étant de toute manière entendu que, selon ce prêcheur musulman, il est interdit de construire des églises dans toute la péninsule arabique. Il exprime ainsi une parfaite identité de vue avec un autre luminaire de la pensée coranique, le grand mufti d’Arabie Saoudite… Deux autres grandes autorités coraniques de l’émirat partagent la savante exégèse de leur confrère : sheikh Mohammad Humoud AlNajdi et le sheikh Sayed A-Rifae Al-Husseini. Ce dernier a fermement contesté la timide défense avancée par le ministère des Awqaf et des Affaires islamiques, tâchant de faire comprendre que la construction d’une église relève des droits de l’homme et des principes reconnus internationalement. Pour ce sheikh, de tels principes ne sont pas acceptables car ce qui est principal, c’est l’islam, les gens doivent d’abord respecter la religion avant d’envisager de respecter l’humanité ou toute autre chose de ce genre… 29 juillet : Syrie : que faire ? par Frédéric Aimard (http://www.francecatholique.fr/Syrie%E2%80%89-que-faire%E2%80%89.html) À propos de la Syrie, quelqu’un a interrogé Nicolas Sarkozy en vacances au Maroc. Il aurait répondu (propos « Off ») : « Moi, j’ai fait quelque chose », faisant allusion à ses succès en Libye et en Côte d’Ivoire. Il est vrai que l’appel de François Hollande, le 28 juillet, à la Chine et à la Russie pour qu’elles cessent leur politique de blocage à l’ONU ne paraissait pas de l’ordre de l’action. Cependant, l’ancien président français s’est gardé de dire ce qu’il aurait fait lui-même. Le régime alaouite semble gagner la première manche de la reconquête militaire des villes (Damas, Alep...) mais personne ne peut lui donner un avenir. Il n’est en rien ami de la France (à laquelle il a infligé de cruelles pertes lors des dernières guerres du Liban). Alors faut-il continuer à soutenir le Qatar, actuel financier, avec l’Arabie saoudite, de l’Armée de libération syrienne ? Le Qatar était un ami particulièrement visible de notre précédente équipe gouvernementale. On sait que les États sunnites de la région poursuivent une stratégie d’encerclement de l’Iran chiite pour qui la chute de Bachar el Assad serait un cuisant échec. Et pourtant, il faut reconnaître que la dictature des Assad, qui s’en est particulièrement prise aux chrétiens du Liban quand elle voulait annexer ce pays, a, sur son propre territoire, maintenu un droit à l’existence à toutes sortes de minorités, notamment chrétiennes. Elle s’est aussi montrée particulièrement généreuse dans l’accueil des réfugiés, parmi lesquels de nombreux chrétiens, chassés d’Irak après la chute du dictateur voisin… La chute d’Assad, si elle est le fait d’une victoire armée d’une opposition financée par des États sunnites avec le recours à des milices internationales islamistes, risque de signer le début de la fin pour la minorité alaouite en premier lieu, mais aussi pour tous ceux, sunnites y compris, qui ne partagent pas les options les plus extrémistes de l’islam. Il y a à Paris quelques dignitaires du régime Assad qui ont tourné casaque. Sontils assez crédibles pour former une troisième voie ? Y a-t-il un moyen de proposer à Bachar el Assad une sortie honorable ? Comment donner aux Russes et aux Chinois autre chose que la possibilité de nuire ? On espère que les équipes de Laurent Fabius travaillent sur ces éléments et n’attendent rien des incantations… 29 juillet : Mais que souhaiter pour la Syrie ? par Jean Étèvenaux (http://www.france-catholique.fr/Mais-que-souhaiter-pour-la-Syrie.html) L’avenir de la Syrie demeure toujours plus qu’en pointillé. D’un côté, nul ne peut être assuré de la chute du régime de Bachar el-Assad, d’aucuns envisageant même qu’il puisse se replier sur sa base confessionnelle, recréant en quelque sorte l’État des Alaouites qui avait existé sous une partie du mandat français dans l’entre-deux-guerres. De l’autre, si les insurgés font preuve d’une assez grande capacité offensive sur le plan militaire, on ne peut que s’interroger sur le régime qu’ils instaureraient, notamment à l’égard de la minorité chrétienne — plus d’un dixième de la population, soit à peu près deux millions et demi de personnes. Malgré la continuité d’appréciation entre les présidences de Nicolas Sarkozy et de François Hollande, il faut se garder de la vision assez unilatérale donnée par la majorité des médias français. Ceux-ci présentent en effet généralement les rebelles comme des combattants de la liberté en lutte contre un odieux et sanguinaire tyran. Ce qui s’est déroulé dans les trois pays arabo-musulmans dont les dirigeants plus ou moins dictatoriaux ont été chassés en 2011 devrait inciter à une certaine prudence dans la présentation et l’analyse des faits. Cela n’empêche pas, bien sûr, de s’inquiéter de la férocité de la répression et de l’éventuelle utilisation d’armes chimiques, même si le régime a affirmé que ces dernières « ne seront utilisées que dans le cas où la Syrie devrait faire face à une agression extérieure ». Mais Amnesty International n’a pas hésité à demander aux uns et aux autres de cesser les « exécutions sommaires », précisant que « les deux parties achèvent de façon délibérée et illégale » leurs prisonniers. Dans ces conditions, on peut craindre que le cap des 20 000 morts qui, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, vient d’être atteint soit vite dépassé. Il existe pourtant un véritable sentiment national en Syrie, qui remonte maintenant à près d’un siècle et que le régime baasiste a très bien su utiliser. Ce sont d’ailleurs peut-être, d’une façon qui n’apparaît paradoxale qu’au premier abord, les minorités qui en sont le plus imprégnées — ainsi que les plus ou moins lointains héritiers des diverses formes du « socialisme arabe ». En outre, il n’est pas certain que les menées de puissances régionales comme la Turquie, l’Iran, l’Arabie saoudite et le Qatar soient très appréciées des Syriens — tout comme l’attitude de Moscou et de Pékin, indéfectibles soutiens de Bachar el-Assad à l’Onu. C’est la raison pour laquelle les supputations formulées depuis l’étranger doivent être considérées avec beaucoup de prudence. On parle ainsi beaucoup, en ce moment, du général Manaf Tlass : ce haut gradé de la Garde républicaine, lié à beaucoup de généraux soutenant encore le régime, a quitté Damas pour la France le 6 juillet et certains affirment qu’il aurait été choisi par les Occidentaux pour remplacer l’actuel chef de l’État. Dans cette perspective, il pourrait assurer l’ordre dans le pays tandis que se mettraient en place les nouvelles institutions préparées par un groupe d’une cinquantaine d’opposants réunis à Berlin. 29 juillet : 9h30 à 10h00, Les Grecs de Cargèse sur France 2. Émission Chrétiens d’Orient réalisée réalisée par Michel Carrier - présentation Thomas Wallut. 30 juillet : Chroniques antiochiennes no 46, par Carol Saba (http://www.orthodoxie.com/wp-content/uploads/2012/08/CA46.pdf?75c1d8) L’ORIENT ENTRE LE FEU TERRESTRE ET LA LUMIERE DE LA SAINTETE ! Notre Orient souffre. Notre Syrie bien aimée plus particulièrement aussi. Cette terre de richesse humaine et naturelle, cette terre ancestrale de sainteté, de convivialité, de fraternité et de générosité endure les souffrances de la guerre. Une terre qui mérite de vivre en paix, qui a droit à la vie comme le rappelle notre patriarche Ignace IV dans son appel. « Arabes en Syrie, dit-il, indépendamment de notre religion, nous avons le droit de vivre en paix dans notre pays. ». En ce moment, des proches, des amis, des êtres chers, dans cette belle région du monde, et au-delà, des anonymes, des familles, des hommes, des femmes, jeunes et moins jeunes, et des enfants, de toutes les religions, vivent des moments terribles, déstabilisés par la violence qui fait brutalement irruption dans leur vie. Ils souffrent et s’exposent, dans leur propre chaire et dans leurs biens, à tous les dangers de cette folie absurde qu’est la guerre. Nous sommes tous concernés par cette épreuve. Le patriarche œcuménique de Constantinople a eu raison de le rappeler, dans sa lettre de solidarité adressée à notre patriarche, Ignace IV, avec les paroles toujours d’actualité de saint Paul, qui nous interpellent Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui (...) Vous êtes le corps du Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part» (I Cor. XII, 2426). En Syrie, aujourd’hui, d ombardements aveugles, combats de rues, sifflement terrifiant et ininterrompu des armes à feu, grondements des bombes qui s’abattent et détruisent des vies, des rêves, des projets, et emportent le fruit de tant de labeur. On érige des abris de fortune pour protéger les siens, ceux qu’on aime, pour échapper à la fatalité de la mort. Et la mort, cette frontière qu’on cherche en temps de paix à repousser le plus loin possible, en améliorant le bienêtre des hommes et leur condition de vie, elle frappe aveuglement. La violence s’invite et fait irruption à tout moment. Fatalité quotidienne, elle s’abat sur vous et vos proches avec une facilité troublante. Elle s’invite quelle que soit l’heure, sans invitation. Elle sème la désolation, en blessant et parfois, en emportant des êtres chers, des proches, des parents, des voisins, des gens simples et bons ... Coupure d’eau, coupure d’électricité, condition de vie dégradée, ruptures alimentaires, disparition des produits de première nécessité, la queue pour du sucre, du pain, du gaz, du riz pour nourrir les enfants, les plus vieux et les plus faibles... Je l’imagine. Tout devient si fragile, si tendu, si éphémère. Mais, ce qui chagrine aussi le plus, c’est ce sentiment que le monde vous a abandonné, qu’il vaque à ses occupations, parfois futiles, et regardent vos souffrances comme un « fait divers » de l’autre bout de la planète. Au moment où des êtres humains luttent pour leur survie, la vie continue par ailleurs, avec une normalité parfois édifiante mais qui dit long sur les égoïsmes de notre époque. Indifférence à la souffrance des autres ? Peut-être pas. Mais le monde est ainsi fait désormais que la souffrance d’une partie des hommes reste pour la grande majorité un fait divers duquel, après quelques émotions sincères, on se détourne. Faut-il s’habituer à cette équation qui nous transforme devant nos postes de télévision des spectateurs non engagés de la souffrance des autres ? Je n’arrive pas à m’habituer à cette posture. Ma pensée est constamment chez eux comme si ma famille y était. Cette épreuve je l’ai connue. Pour l’avoir vécu au quotidien avec ma famille, mes frères, mes cousins, mes proches, mes amis au moment de la guerre (des guerres) du Liban, pour avoir grandi sous les bombes, fait les études primaires, secondaires et universitaires sous les bombes, puis travaillé sous les bombes, puis l’émigration, le déracinement, la lutte pour s’intégrer, se remettre à niveau, pour reconquérir un équilibre de vie, une normalité, le monde et vaincre l’irrationnel et l’absurdité de la guerre et ses méfaits, je peux comprendre les sentiments antinomiques qu’éprouveraient mes amis syriens aujourd’hui. Mais je leur dis à tous, chrétiens et musulmans, qu’ils sont un même peuple bon, une seule nation fière, une seule famille. Que notre pensée est avec eux, nos prières aussi. Je leur dis aussi que cette épreuve, comme toutes les épreuves, peut être édifiante et pourrait les construire dans le vrai et dans le beau. Que l’épreuve est toujours un accélérateur de la maturité. Que les temps sont certes durs, voir très difficiles mais non sans espérance, surtout pour celles et ceux qui ont placé leur espérance en Lui, l’Unique nécessaire ! Je leur dis aussi ma conviction, ma foi, qu’à ce cycle de mort, se succèdera un cycle de résurrection. Amin TEXTE DE L’Appel de sa béatitude le patriarche Ignace iv d’ANTIOCHE à toutes les parties à l’intérieur de Syrie et a l’extérieur (25 juillet 2012) Traduction par les soins des Chroniques antiochiennes « Nous adressons une invitation à toutes les parties, dans la Syrie déchiquetée et à l’extérieur d’elle, pour arrêter toutes les actions hostiles d’où qu’elles viennent. Un nombre incalculable d’arabes musulmans et chrétiens, des hommes, des femmes et des enfants, tombent tous les jours victimes des bombes. Les hôpitaux sont remplis de blessés et le gémissement humain est devenu un gémissement permanent et ininterrompu. Arabes en Syrie, indépendamment de notre religion, nous avons le droit de vivre en paix dans notre pays. Dans les quinze mois écoulés, nous avons perdu un nombre incalculable de personnes, nombreux sont ceux qui ont émigrés et ont quitté leur patrie réfugiés dans d’autres pays. Nos chrétiens ont perdu leurs villages, leurs villes, leurs propriétés, leurs saintes églises et leurs familles sous les décombres des luttes. Nous invitons tous les Syriens, au nom du Dieu véritable et unique, pour qu’ils se mettent d’accord de vivre en commun dans notre Syrie bénie. Nous espérons de toutes les organisations internationales qu’elles comprennent la spécificité de notre pays et qu’elles nous garantissent la paix, la stabilité et la réconciliation. IGNACE IV d’Antioche, Primat de l’Eglise grec-orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient » Source (texte en arabe) : http://www.alboushra.org/ TEXTE DE la lettre de soutien du Patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée 1er au Patriarche Ignace iv d’Antioche (juillet 2012) Traduction et source www.orthodoxie.com ----------------------------«Vivant notre ministère primatial depuis notre cathèdre historique séculaire » écrit le patriarche Bartholomée, « comme un ministère d’amour et de préoccupation pour toutes les Églises de Dieu, nous avons toujours devant nos yeux la parole du divin apôtre Paul, qui séjourna dans votre très sainte Église et y enseigna la parole du Seigneur crucifié et ressuscité, et dit aux Corinthiens : « Dieu a disposé le corps de manière à donner plus d’honneur à ce qui en manquait, afin qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient également soin les uns des autres. Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui (...) Vous êtes le corps du Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part » (I Cor. XII, 24-26) » (...). Dans cet esprit apostolique, suivant depuis notre saint centre et aussi à titre personnel, la situation dans le pays où est situé votre antique patriarcat, nous venons en esprit vers votre vénérable Béatitude, de la hiérarchie auprès d’elle, du saint clergé et de son pieux troupeau, et nous vous assurons que nous persistons dans la prière, élevant les mains vers le chef de la paix, et Lui adressant des supplications pour la paix du monde entier et la stabilité de la très sainte Église à Antioche, particulièrement pour la préservation du don donné par Dieu de la vie à chaque homme, priant ardemment que le Seigneur Dieu écourte les jours de l’épreuve afin que toute chair soit sauvée, loue et glorifie Son saint nom ». « Du fond du cœur », continue le patriarche, « nous prions pour que la paix qui surpasse toute intelligence, le Christ, illumine tous les hommes et les dirige vers l’accomplissement de Ses commandements, leur accordant tout don excellent et toute grâce parfaite pour dépasser les difficultés et le triomphe de l’amour envers le prochain, nous embrassons votre Béatitude d’un baiser fraternel et lui exprimons notre profond amour et respect en Christ ». 31 juillet : Le Saint-Synode du Patriarcat de Jérusalem manifeste sa solidarité au Patriarcat d’Antioche (Source : Romfea.gr et http://www.orthodoxie.com/actualites/le-saint-synode-du-patriarcat-dejerusalem-manifeste-sa-solidarite-au-patriarcat-dantioche/) Le Saint-Synode du Patriarcat de Jérusalem, lors de sa session du jeudi 13/26 juin 2012, a décidé d’exprimer sa solidarité envers le patriarche d’Antioche Ignace ainsi que son soutien moral aux milliers de personnes restées sans abri et aux milliers de ceux qui sont partis chercher refuge en Jordanie et dans les autres pays. Eu égard à ses moyens limités, le Patriarcat de Jérusalem a fait parvenir 10000 Dollars en Jordanie pour les réfugiés syriens. Par la même occasion, le patriarche Théophile a envoyé une lettre datée du 14/27 juillet 2012 à l’archevêque de Chypre Chrysostome, dans laquelle, après avoir évoqué les liens, dès la période apostolique entre l’Église de Jérusalem et de Chypre ainsi que leur collaboration pour aider leurs fidèles en difficulté, il écrit : « Nous trouvant à Jérusalem, la ville du Golgotha et de la Résurrection, et incités par l’apôtre des Nations, le divin apôtre Paul qui dit : « Si un membre souffre, tous les membres souffrent » (I Cor. XII, 26), nous exhortons Votre Béatitude qui nous est très chère, de procéder, si cela lui est loisible, à un appel dans toutes les églises de l’Archevêché et de toute l’Église apostolique sœur de Chypre, en faveur des victimes de la situation anormale en Syrie, et ce non sous forme d’argent, mais de denrées alimentaires et de vêtements, qui seront acheminées par les organisations compétentes humanitaires ». 1er août : Déclaration d’un évêque copte au sujet du projet de constitution égyptienne (Source : Pravoslavie.ru et http://www.orthodoxie.com/actualites/declaration-dun-eveque-copte-au-sujetdu-projet-de-constitution-egyptienne/) « Si l’on ne modifie pas le texte de la constitution, je dirai aux coptes qu’il n’y a plus de place pour eux sur la terre d’Égypte » déclare un évêque copte. L’évêque de Tanta, représentant l’Église copte au sein de l’assemblée constituante d’Égypte a déclaré que si l’article 2 de la loi fondamentale du pays n’était pas modifié, il dirait aux coptes qu’il est temps de quitter leur pays. Dans sa rédaction existante, l’article 2 de la Constitution égyptienne dispose : « L’Islam est la religion d’État, la langue arabe est la langue officielle de l’État. Les principes du droit musulman (la charia) est la source fondamentale de la législation ». Le représentant de l’Église copte considère indispensable d’apporter un amendement à l’article de 2 de la constitution, dans lequel sera stipulé le droit de l’Église copte à participer à la résolution des questions qui la concerne». « Si on ne modifie pas ce texte, je dirai aux coptes qu’il n’y a plus de place pour eux sur la terre d’Égypte, parce que ce n’est pas au pouvoir judiciaire de diriger le clergé » a déclaré l’évêque Paul dans une interview au journal Al-Shorouk. Le processus du départ des coptes d’Égypte a déjà commencé. Selon certaines estimations, près de 100.000 coptes auraient quitté le pays depuis le commencement de la révolution. 2 août : A Alep, la rébellion dispose désormais d'armes lourdes (http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/08/01/les-quartierschretiens-de-damas-cibles-par-l-armee-syrienne_1740877_3218.html) A Alep, l'escalade de la violence Les rebelles ont bombardé, jeudi 2 août au matin, l'aéroport militaire de Menagh, à 30 km au nord-ouest d'Alep, d'où décollent les hélicoptères et les avions qui mènent des raids sur la ville, ont indiqué des sources concordantes. "L'aéroport militaire de Menagh a été bombardé jeudi matin par un char capturé par les rebelles dans des opérations précédentes", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). "Nous avons touché l'aéroport [militaire] grâce à un char que nous avons pris à l'armée d'Assad. Nous avons attaqué l'aéroport à plusieurs reprises mais nous avons décidé de nous retirer à cette heure", a déclaré à Reuters Abou Ali, combattant rebelle. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, une ONG favorable à l'opposition basée à Londres, les forces gouvernementales positionnées sur la base ont utilisé des canons et des lance-roquettes pour bombarder la ville de Tel Rifaat, située entre Menakh et Alep. Un journaliste de l'AFP a entendu le bruit de bombardements et vu des tirs provenant de cette direction. Des rebelles lui ont affirmé qu'il s'agissait "d'une attaque pour prendre cet aéroport d'où partent les hélicoptères et les avions qui tirent sur Alep". Le porte-parole des Nations unies Martin Nesirky a affirmé mercredi que, selon la mission de l'ONU en Syrie, les rebelles étaient en possession d'armes lourdes, dont des chars, à Alep, deuxième ville du pays où des combats sans précédent ont lieu depuis plusieurs jours entre forces gouvernementales et insurgés. Les observateurs ont également affirmé que les troupes régulières avaient eu recours à des avions de chasse pour tirer sur Alep. "Ces dernières soixante-douze heures ont vu un accroissement important du niveau de violence dans le sud-est de la ville, autour du quartier de Salaheddine (bastion des insurgés) et il y a des informations sur des victimes et des déplacement de population", ajoutait mercredi une porte-parole de la mission de l'ONU, à Damas. Lire aussi " Alep, la bataille décisive pour les rebelles en Syrie" Un combattant rebelle dans le quartier de Salahedine a affirmé que "les soldats de l'armée régulière ont essayé d'entrer dans notre quartier mais sans succès". "Nous sommes 2 000 à Salaheddine, dont seulement 500 sont originaires d'Alep. Le reste vient d'Idib et de la province d'Alep et chaque jour des combattants viennent nous rejoindre", a déclaré "Abou Mossab". Après la prise symbolique de trois commissariats à Alep, les rebelles semblent déterminés à s'emparer des sièges des services de renseignements. Pour le général rebelle Abdel Nasser Ferzat, un commandant de l'Armée syrienne libre (ASL), "le plus important, c'est la prise des sièges des moukhabarat [renseignements]. Si ces sites tombent, la victoire sera possible", a-t-il dit. Des membres du clan progouvernemental des Berri ont eu de violents accrochages avec les rebelles dans le quartier Bab Nairab, dans l'est d'Alep, au lendemain de l'exécution d'un de leurs chefs, Zeino Berri, par l'ASL. Selon une source de sécurité, cet important clan sunnite a promis de se venger en envoyant dans la bataille "plusieurs milliers" de combattants pour lutter aux côtés de l'armée. D'après l'ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants, 110 personnes – dont 67 civils, 29 soldats et 14 rebelles – ont été tuées dans les violences à travers le pays dont la moitié à Alep, mercredi. Une répression généralisée dénoncée par Amnesty International Dans un rapport publié mercredi, l'ONG dresse un tableau apocalyptique de la répression en cours à Alep. Orchestrées par les forces de sécurité et les chabihas (milices du régime), meurtres, tortures et disparitions touchent aussi bien les militants que de simples passants dont les familles sont obligées d'affirmer qu'ils ont été tués par des "groupes de terroristes armés". Les professionnels de santé qui opèrent dans des centre de soins clandestins sont également visés. "Etre capturés avec du matériel médical est plus grave que d'être pris avec des armes", explique l'un des médecins cités dans le rapport. Infirmiers et docteurs s'exposent dangereusement en soignant les blessés, qui évitent les établissements officiels de crainte d'être interrogés par les forces de sécurité. "Ils tuent les genspour rien, simplement parce qu'ils réclament la liberté, témoigne l'un d'eux. Mais ceux qui ne sont pas tués, on est censé les laisser mourir ? Bien sûr que non, nous devons les soigner. Et si cela nous coûte la vie, qu'il en soit ainsi." "Exécutions sommaires" à Damas Dans un village près de Damas, un raid des forces de sécurité mené mercredi a causé la mort de 43 personnes, dont certaines ont été exécutées, a affirmé jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'homme. "Les forces du régime ont pénétré mercredi dans la localité de Jdeidet Artouz [au sud-ouest de Damas], ont arrêté une centaine de jeunes et les ont enfermés dans une école où ils ont été torturés", a expliqué l'OSDH. "Jeudi matin, après l'opération, les corps de 43 personnes ont été retrouvés. Certaines ont été victimes d'exécutions sommaires", a précisé l'OSDH. Des combats entre armée et opposants ont également éclaté mercredi pour la première fois aux abords de deux quartiers chrétiens de la capitale, Bab Touma et Bab Charqi, selon l'OSDH. Selon les comités locaux de coordination, qui animent la contestation sur le terrain, le grand quartier de Tadamoun, dans le sud, a également été visé par des tirs au mortier tôt mercredi matin. Des accrochages limités à Damas avaient repris lundi, notamment à Kafar Soussé, après une attaque rebelle aux lance-roquettes contre un barrage de l'armée. Le front de Damas s'était calmé après que l'armée eut pris le dessus au terme d'une semaine d'affrontements inédits. Trois millions de Syriens ont besoin de nourriture Au fur et à mesure de l'intensification des combats dans Alep et d'autres villes syriennes, la crise humanitaire gagne. Trois millions de Syriens ont besoin de nourriture et d'aide pour les cultures de céréales et le bétail, a annoncé jeudi l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui se fonde sur une étude réalisée par l'ONU et le régime syrien. Sur ces trois millions de personnes, 1,5 million ont un besoin d'urgence d'aide alimentaire pour les trois à six prochains mois, particulièrement dans les zones touchées par le conflit en cours, selon la FAO. Près d'un million de personnes ont besoin d'assistance pour les cultures, le fourrage, les combustibles et la réparation des pompes d'irrigation. Ce rapport indique que le secteur agricole syrien a perdu cette année au total 1,8 milliard de dollars (1,46 milliard d'euros) du fait de la crise que traverse actuellement le pays. Ce bilan inclut les pertes et dégâts occasionnés aux cultures, au bétail et aux systèmes d'irrigation. Des cultures stratégiques comme le blé et l'orge ont été sévèrement touchées, ainsi que les cerisiers, les oliviers et la production horticole. Première intervention de Bachar Al-Assad depuis deux semaines Le président syrien a félicité mercredi les militaires pour leur lutte contre ce qu'il a qualifié de "bandes terroristes criminelles", à l'occasion du 67e anniversaire de l'armée. "Le sort passé, présent et futur de notre peuple et de notre nation dépend de cette bataille", déclare dans un communiqué le président, qui ne s'était pas exprimé publiquement depuis deux semaines. "Nous pensons très franchement qu'il est lâche d'avoir un homme qui se cache et se tienne à l'abri tout en ordonnant à ses soldats de continuer à massacrer les civils de son propre pays", a réagi un porte-parole du département d'Etat américain, Patrick Ventrell. La rébellion rejette le gouvernement de transition en exil La rébellion syrienne a estimé mercredi que le futur gouvernement de transition dirigé par un groupe minoritaire de l'opposition était "mort-né", car non représentatif. L'opposant syrien Haytham Al-Maleh, 81 ans, a annoncé mardi avoir été chargé par une coalition de Syriens "indépendants sans affiliation politique" de former un gouvernement en exil qui sera basé au Caire. Selon un colonel rebelle et porte-parole de l'ASL, un gouvernement transitoire doit représenter le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, ainsi que l'ensemble des militants sur le terrain. Réunion jeudi à l'ONU L'Assemblée générale de l'ONU se réunira jeudi pour évoquer la situation en Syrie. Elle pourrait, selon certains diplomates, voter en faveur d'une résolution saoudienne dénonçant les violations des droits de l'homme en Syrie et condamnant le Conseil de sécurité pour avoir échoué à prendre des mesures contre Damas. 2 août : Nigeria: la peur ne peut pas (http://www.oasiscenter.eu/fr/node/8497) gagner par Marialaura Conte Entretien avec Mons. Matthew Hassan Kukah, Évêque de Sokoto Comment pouvez-vous nous aider à comprendre la situation réelle de votre pays, au-delà des réductions médiatiques simplistes ? De nombreuses personnes préfèrent les réponses hâtives pour comprendre le contexte et essayer d’expliquer la situation au Nigeria. Après l’indépendance du Nigeria, l’armée ne permit pas aux hommes politiques de gouverner et d’instaurer une vie démocratique dans le pays. L’autre question importante pour le Nigeria est la présence de riches gisements pétroliers qui provoque de grands conflits entre ceux qui veulent contrôler ces ressources et gagner de l’argent. Les informations présentent souvent le conflit nigérian comme un conflit religieux. Que pensez-vous à ce propos ? C’est un élément très important à comprendre : les problèmes du Nigeria, surtout la terrible violence, n’a rien à voir avec la religion. Ici, les problèmes surgissent à cause de la mauvaise gestion des ressources du pays et de l’incapacité du Gouvernement à contrôler la situation. Chaque crise au Nigeria est immédiatement reliée aux religions. Mais nous n’avons jamais eu une crise religieuse ou une crise dérivée des chrétiens et musulmans luttant pour des questions religieuses. La véritable raison de la crise en cours est politique et économique. Ce n’est pas correct de présenter les problèmes d’aujourd’hui comme des conflits entre les religions. Quand a commencé cette situation si violente ? Quel a été l’élément déclencheur ? C’est une erreur de penser que tout cela est né il a seulement quelques années. Ce à quoi nous assistons est la manifestation de la corruption de l’État du Nigeria. Avant Boko Haram, nous avons eu d’autres violences semblables dans la région du Delta du Niger. Encore avant, d’autres violences de la même nature dans le Sud-Est. Cette situation a caractérisé les vingt dernières années ou peutêtre plus, mais la nature et le contexte continuent à évoluer. Après tout, nous avons vécu sous les militaires pendant longtemps. Donc, nous devons considérer cette violence dans le contexte de l’histoire de la corruption au Nigeria. Je crois que si les choses ne changent pas et si le gouvernement et les employés de l’État poursuivent leur mauvaise gestion des ressources de l’État, ils n’auront plus l’autorité morale suffisante pour punir les criminels. Par conséquent, on pourrait aussi essayer d’arrêter ce processus aujourd’hui, mais demain il réapparaîtra dans un endroit différent. La différence serait ainsi uniquement de temps et de lieu géographique ! Boko Haram semble être un nouveau facteur dangereux dans la vie du Nigeria. Que pensez-vous de ce phénomène ? Boko Haram est un phénomène nouveau et étranger. Il n’a rien à voir avec la religion, avec les chrétiens ou les musulmans. Le fait qu’ils attaquent des églises avec une violence hors du commun, pousse les médias à penser qu’ils sont contre les chrétiens. Mais ce n’est pas vrai. Ils tuent des chrétiens mais ils tuent aussi des femmes et des enfants, qu’ils soient chrétiens ou musulmans. Ce sont des criminels qui attaquent les églises, les sièges des médias, les bureaux de police, les marchés... ils ne font aucune différence. Le gouvernement doit contrôler le phénomène et faire cesser la violence. Nous avons besoin d’une intervention forte pour arrêter ces terroristes. Mais dans son programme Boko Haram utilise un langage religieux, qui s’enracine dans l’Islam, même si c’est dans une interprétation violente. Je ne nie pas que Boko Haram fasse ces revendications ou s’approprie un langage religieux. Mais la seule appropriation d’un tel langage ne fait pas de leur criminalité une criminalité religieuse, sous aucun aspect. À tel point qu’ils ont attaqué des leaders et des institutions musulmanes, ils ont tué des milliers de musulmans, davantage certainement que de chrétiens, si nous utilisons cette expression. Dans presque toutes les circonstances où les chrétiens ont été attaqués, de nombreux musulmans et des civils sont morts eux aussi. Ce qui est important c’est d’avoir bien à l’esprit que l’extrémisme religieux, qu’il soit dans le Christianisme ou dans l’Islam, produit des victimes en son sein avant de le faire à l’extérieur. Ces actions violentes sont en train de créer des divisions dans la société, un désir réciproque de vengeance ? Ce qui crée des divisions c’est la réaction lente du gouvernement et l’incapacité des agences de sécurité de conclure les enquêtes et de faire juger les coupables. Cela favorise la diffusion d’un sentiment d’impuissance et pousse les personnes à évoquer la possibilité de se défendre de manière autonome. Si le gouvernement se comportait de manière déterminée, les gens apprendraient la leçon. Y a-t-il quelqu’un qui profite de cette crise ? Certainement. Les instigateurs locaux et ceux qui manipulent le processus reçoivent d’énormes sommes d’argent de l’étranger, de certains pays arabes. Il est important de remarquer que, dès le début des années soixante, les arabes musulmans ont financé des actions dont l’objectif était la conversion, dans le projet de la Da‘wa. Khadafi a été un grand bailleur de fonds et l’illusion est que, en quelque sorte, le Nigeria se trouve dans la meilleure position stratégique pour consolider la domination de l’Islam en Afrique. Les agences de sécurité au Nigeria essayent par tous les moyens de profiter de la situation. Ce fut le cas de la crise du Delta du Niger, laquelle, encore une fois, fut résolue avec un important flux d’argent. Dans le budget de cette année de gouvernement fédéral a mis de côté un trillion de Naira seulement pour la sécurité ! Cela équivaut environ au budget national d’il y a quelques années. Donc, oui, la crise est devenue une affaire, ce qui est dangereux pour nous. Existe-t-il une issue ? Laquelle ? Parfois la sortie n’est pas la meilleure des options si les hypothèses ne sont pas adéquatement réfléchies. Sur une courte période, je pense que le gouvernement fédéral doit abandonner l’idée d’une solution militaire, en commençant par établir une date pour le retrait de l’armée de nos rues. La classe politique doit être encouragée à trouver une solution à ce qui est clairement un problème politique et non religieux. Les leaders des communautés (pas nécessairement les leaders religieux) doivent être encouragés à prendre en charge la situation et à s’engager dans des initiatives dont l’objectif est l’unification des communautés. Si cela se produisait, on contribuerait à édifier la confiance publique, parce qu’il ne pourra pas y avoir de solution de type militaire, étant donné que la présence militaire ne fait qu’exalter la violence. L’armée est en train de devenir une armée “d’occupation” et son efficacité tend à diminuer progressivement. Enfin, le gouvernement fédéral doit commencer un programme de réhabilitation et de reconstruction des communautés détruites. Cela créerait de la confiance et réduirait la frustration et l’amertume des citoyens. Comment se poursuit la vie quotidienne de votre diocèse et de vos fidèles dans un contexte aussi violent ? Sokoto, même si cela peut sembler étrange, est plutôt pacifique. Nous n’avons pas eu un seul incident ici. J’ai encouragé les personnes à être sur leurs gardes, mais nous avons décidé de ne pas changer nos habitudes, comme de changer les horaires des messes et les pratiques religieuses à cause de la peur. J’ai dit à mes fidèles que « peur » n’existe pas dans le vocabulaire de tout véritable chrétien. Donc nous continuons à poursuivre nos devoirs et responsabilités habituels. Avez-vous l’impression que votre vie est en danger ? Je n’ai jamais eu peur parce que je crois que chaque jour, chaque endroit, est un jour ou un lieu assez bon pour mourir. Il n’y a pas d’endroit au monde qui soit à l’abri de menaces contre la vie. Pour nous ici ce sera la violence de Boko Haram, pour certaines régions des États-Unis ce sera un ouragan, pour d’autres parties du monde un tsunami et ainsi de suite. Nos vies sont dans les mains de Dieu, et non pas dans la sécurité humaine. L’Évêque Kaigama a dénoncé l’absence de l’État dans cette situation, l’insuffisance de protection militaire pour le peuple et les villages, systématiquement attaqués par des groupes violents. Êtes-vous d’accord ? Mons. Kaigama a raison mais, comme je l’ai dit, peut-être que dans certaines situations il y a une présence excessive de l’État à travers ses instruments de violence. Cela inquiète les personnes, mais dans l’ensemble, il a raison. 3 août : email du Liban du père syriaque orthodoxe Roger Akras A Damas, les quartiers chrétiens de Bab Touma et Bab Sharqui ont été infiltrés par des groupes armés. L'armée syrienne les a poursuivis pendant la nuit (nuit du mardi-mercredi). Les tirs empêchaient la population de dormir. Le jour, la situation est presque normale. A Alep, la semaine passée, les combats étaient intenses et se faisaient entendre bien fort. Depuis lundi, quoique les combats se poursuivent selon les médias, les témoins sur place me confirment qu'ils entendent beaucoup moins de bombardements. A Homs, la ville est bien divisée: les quartiers des rebelles sont bien connus ; il en reste quelques-uns. Dans les autres parties de la ville, la sécurité est plutôt bonne. Pour les aides financières envoyées à Homs, l'évêque a consituté des comités pour chaque paroisse du diocèse; le comité est formé du prêtre et de quelques laïcs (1 à 5, selon la grandeur de la paroisse) chargés de noter les besoins des paroissiens et des réfugiés, et de distribuer les aides qui arrivent. La tendance chez les Syriaques orthodoxes: en Syrie, beaucoup commencent à chercher le chemin de l'immigration, autant que possible. Ils n'ont pas un avis spécial pour la Syrie. Ils sont en attente d'une paix et d'un retour à la sécurité qui ne semblent, malheureusement, pas proches de se concrétiser. Aujourd'hui, tout le monde attend le résultat de la guerre d'Alep pour savoir qui aura le dessus et comment les choses évolueront ... On pense que si le régime reconquiert Alep, comme il l'a fait avec Damas, l'opposition sera alors obligée de négocier une solution politique. La tendance chez les Syriaques: beaucoup en Syrie commencent à chercher le chemin de l'immigration, autant que possible. Aujourd'hui, tout le monde attend le résultat de la guerre d'Alep pour savoir qui aura le dessus et comment les choses évolueront ... On pense que si le régime reconquiert Alep, comme il l'a fait avec Damas, l'opposition sera alors obligée de négocier une solution politique. Les SO n'ont pas un avis spécial pour la Syrie. Ils sont en attente d'une paix et d'un retour à la sécurité qui ne semblent, malheureusement, pas proches de se concrétiser. L'initiative de Saint-Egidio qui a réuni des opposants pacifiques a été reçue avec beaucoup d'espoir. Le patriarche syriaque orthodoxe est en Allemagne. Il a quitté l'hôpital et continue des traitements. Dans un mois, dit-on, il rentrera au Liban. Le Saint-Synode se tiendra en septembre, pour la première fois au Liban. 3 août : En Syrie, vol à Deir Mar Moussa. Le monastère est situé à 90 km au Nord-Est de Damas, dans les hauteurs de la chaîne montagneuse du Qalamoun. Sa Communauté monastique, de rite syriaque catholique, baptisée al-Khalil (qui signifie l’Ami de Dieu, titre biblique et coranique d’Abraham), a été fondée en 1991 par le père Paolo Dall’Oglio. Vers 23 heures, une vingtaine de voleurs armés sont arrivés à la bergerie (sise à 1,5 km du monastère) où se trouve la maison des bergers avec les chèvres. Ils ont commencé par casser le téléphone et prendre le portable des bergers pour empêcher tout moyen de communication, se présentant comme cambrioleurs ayant volé les moyens de transport avec lesquels ils étaient venus. Puis ils se sont mis à chercher des armes !!! Sous les menaces, ils ont forcé les deux bergers à charger 103 chèvres et leurs aliments dans un grand camion. Ensuite, ils ont pris le tracteur, le compresseur qu’on utilisait pour faire des trous dans la terre et les rochers, ainsi que les matériaux qui leur sont tombés sous la main : une perte d’environ 35.000 Euros. Trois heures plus tard, ils sont repartis, prenant avec eux comme otages les deux bergers, qu’ils ont fini par relâcher dans la montagne à une distance de deux heures à pied du monastère, non sans s’être informés si d’autres machines ou biens se trouvaient au monastère, disant que la prochaine fois ils prendraient le reste. C’est la troisième fois que nous recevons la visite importune de personnes dont nous ne savons pas si ce sont toujours les mêmes. La première fois, ils ont semé la peur, prétendant qu’ils cherchaient des armes et de l’argent ; la deuxième, ils ont volé d’un dépôt dans la vallée en face du monastère du matériel d’une valeur d’environ 12.000 Euros. Si nous avons peur? Oui. Cependant, nous essayons d’être prudents, et de rester solidaires avec tout le peuple syrien en difficulté. Nous nous confions au Seigneur, tout en poursuivant notre vie de prière et d’intercession pour la paix et la réconciliation. La Communauté monastique de Deir Mar Moussa 4 août : En Egypte, Attaques en hausse contre les coptes (Source : AFP et L’Orient-Le Jour http://www.lorientlejour.com/category/Moyen+Orient+et+Monde/article/771758 /Attaques_en_hausse_contre_les_coptes.html) Les attaques contre les coptes (chrétiens d’Égypte) ont augmenté, a déclaré hier un évêque égyptien, en déplorant la présence d’un seul copte dans le nouveau gouvernement du président islamiste Mohammad Morsi. « Le climat général se retourne contre les coptes », dit l’évêque Morcos. « Les attaques contre les chrétiens ont augmenté. Ce n’est pas seulement le fait que nous n’ayons qu’un ministère », ajoute-t-il. « Il y a une différence entre les promesses et l’application. Peut-être qu’il y a eu des obstacles à l’application des engagements, ou alors la promesse est quelque chose et son application en est une autre », dit encore l’évêque. Mercredi, de nouvelles violences liées au décès d’un musulman après une dispute avec un blanchisseur chrétien ont fait 16 blessés dans le village de Dahchour, près du Caire. Les musulmans ont attaqué une église et des maisons appartenant à des chrétiens. Le lendemain, le nouveau gouvernement a prêté serment devant le président Morsi. Il ne compte qu’une seule chrétienne, la ministre de la Recherche scientifique.. 7 août : Alep : Les éléments de l'ASL sont désormais dans les quartiers chrétiens. Les éléments de la dite Armée Syrienne « Libre » encouragée et soutenue par les Etats-Unis, la France, l'Angleterre, la Turquie, Israël, l'Arabie-Saoudite et naturellement le Qatar se trouvent depuis cette nuit dans les quartiers chrétiens d'Alep pour fuir les zones où des combats se sont déroulés toute la nuit entre l'armée officielle et les éléments de l'ASL. Les hélicoptères et les avions de type Sukhoï sont intervenus la nuit durant et poursuivent leurs interventions dans les combats. Les habitants des parties chrétiennes ont très peur ; ils sont non armés et donc sans défense. Ils demandent à l'Occident d'aider à leur sécurité plutôt que d'encourager les bandes sans contrôle de l'ASL; il est impossible de quitter les zones de combats. 7 août : 120 familles chrétiennes fuient un village égyptien après la mort d’un musulman (AINA.org et http://www.orthodoxie.com/actualites/120-familleschretiennes-fuient-un-village-egyptien-apres-la-mort-dun-musulman-2/) Les échauffourées entre musulmans et chrétiens qui ont eu lieu la semaine dernière dans le village de Dahshur ont incité plus de 120 familles à fuir de leurs foyers après avoir appris qu’un musulman, qui avait été victime d’une brûlure du troisième degré dans l’incident, était décédé dans un hôpital du Caire. Avant son décès, le père et le frère de la victime, Moaz Hassab-Allah avaient informé les médias qu’en cas de mort, “tout le village vengerait sa mort”. Les villageois coptes étaient terrorisés après qu’un membre d’une confrérie musulmane ait parcouru le village, jurant que l’église Saint-Georges du village serait brûlée, que son prêtre et toute la communauté chrétienne serait tués et leurs maisons incendiées après les obsèques de Moaz. Le teinturier copte Sameh Samy avait brûlé accidentellement la chemise de son client musulman Ahmad Ramadan. “Ils ont donné leur accord pour se rencontrer après que les musulmans auraient interrompu leur jeûne et pour régler le préjudice”, a déclaré le père Takla, de l’église du village, aux ‘MidEast Christian News”, “mais Ramadan est revenu avant le rendez-vous”. Il a ajouté qu’après l’interruption de leur ramadan, deux à trois mille musulmans se sont rassemblés. M. Samy ferma sa laverie et sa maison. Des combats s’ensuivirent entre les musulmans et la famille Sameh, pendant lesquels des cocktails Molotov, des armes à feu et des couteaux ont été utilisés. Le prêtre expliqua que Sameh, devant ce rassemblement massif, “jeta un cocktail Molotov pour se défendre”. Le projectile a atteint un passant, Moaz. “Cela rendit les villageois extrêmement furieux et ils incendièrent sa maison et sa laverie, ainsi que la maison de son frère, après avoir pillé le magasin, soit une perte pour le commerçant d’environ 400 000 livres égyptiennes. Ils empêchèrent les pompiers d’éteindre l’incendie” a déclaré le père Takla. Les manifestants blessèrent Sameh, son père, son cousin et un autre copte. Takla dit aussi que plus de 500 villageois musulmans modérés freinèrent les salafistes qui faisaient l’assaut de l’église, jusqu’a l’arrivée de la police qui mit en sécurité l’édifice. Le procureur a ordonné l’arrestation de cinq musulmans tandis que Sameh Samy, son frère et son père sont détenus durant l’enquête, étant accusés de tentative d’assassinat et de possession d’explosifs. Le procureur a prolongé aujourd’hui la détention pour quinze jours et a maintenant reformulé l’accusation en meurtre prémédité. En dépit de l’ordre du procureur, aucun musulman n’a été arrêté. Lors d’un autre incident a Shubra el Khayma, dans la province de Qaliubya, le 26 juillet, le Dr Maher Ghalz demanda a l’aube à un groupe de musulmans salafistes qui avaient une boutique dans le même bâtiment de ne pas tirer en l’air avec leurs armes après la rupture du ramadan. Il leur expliqua depuis sa fenêtre qu’il y avait là des personnes malades et des enfants que cela perturbait. “Leur réponse fut de tirer sur lui. L’un de ses yeux est crevé, et il n’y a pas d’espoir de remplacer la cornée de l’autre oeil” a déclaré son frère Fayez. Il a ajouté que les musulmans voulaient briser la porte d’entrée et venir jusqu’à son appartement, mais n’y parvinrent pas”. “Bien que la police ait rédigé un rapport, elle n’a rien fait pour arrêter les coupables”. Le Dr Ghalz est hospitalisé a l’hôpital français au Caire. Il y a deux jours, un musulman a attaqué une église dans le quartier de Sheikh Zayed. Le procureur n’a pris aucune mesure, le coupable étant jugé “mentalement instable”. “Depuis que Mory est devenu président de l’Égypte, il y a une persécution systématique des coptes” a déclaré le Dr Naguib Gabriel, président de l’Union égyptienne des droits de l’homme”, ajoutant que pendant les dix derniers jours du ramadan, douze incidents ont eu lieu contre les coptes, y compris l’arrestation de six coptes a Dahshur, tandis qu’aucun musulman n’a été arrêté. "Le déplacement des coptes est devenu courant," a dit Gabriel. "Maintenant, n'importe quelle échauffourée entre un musulman et un copte est utilisée par les islamistes, elle se transforme en un incident sectaire, produisant des arrestations de coptes, l’incendie de leurs maisons ou leur déplacement forcé, tandis qu’aucune une action n'est entreprise contre les coupables musulmans." 10 août : Comme le café, l’encens a son commerce solidaire. Dans la région du Tigray, en Éthiopie, une société coopérative développe l’encens solidaire à destination des Églises européennes. par HUGUES-OLIVIER DUMEZ. L’objectif de ce projet est d’assurer l’approvisionnement de l’encens auprès des paroisses et des diocèses européens d’ici à 2013. L’encens qui parfume nos églises lors des célébrations pourrait voir un jour ses réserves épuisées. Cette résine aromatique est issue de l’écorce du « Boswellia », lequel ne pousse que dans la région de la Corne de l’Afrique et est actuellement victime d’une surexploitation alarmante. C’est le constat que fait Julien Charbonnier, fraîchement diplômé de l’Institut d’études politiques (IEP) de Toulouse. Le Français s’appuie sur les dernières recherches scientifiques concernant l’état des forêts de Boswellia dans la région du Tigray. Fin novembre 2011, le jeune homme décide avec plusieurs amis de monter le projet Boswellia. Il se donne pour mission de fournir à l’Église catholique un encens à un prix équitable, c’est-à-dire convenant à la fois aux acheteurs et aux communautés chrétiennes de producteurs. «L’utilisation d’un encens naturel est cohérente avec les principes de la liturgie catholique, dans le respect des valeurs du travail décent et de la justice sociale promues par le conseil pontifical Justice et Paix» , revendique Julien. « Si rien n’est fait, l’encens aura pratiquement disparu d’Éthiopie » L’équipe du projet est actuellement dans la région du Tigray, au nord de l’Éthiopie afin de «négocier directement avec les producteurs» et de distribuer en circuit court l’encens auprès des diocèses et des paroisses de France. Les produits d’encens consommés dans les églises, entièrement composés de myrrhe et d’oliban, sont des résines naturelles que l’on retrouve essentiellement en Éthiopie, en Érythrée, en Somalie et au Yémen. «Actuellement, l’encens est importé massivement par des entreprises de transformation industrielle qui ne répondent à aucun critère de préservation de l’environnement, ni de soutien à l’agriculture ou à la sylviculture durable» , observe Julien. «Si rien n’est fait pour augmenter les revenus des producteurs et préserver la ressource forestière, dans les cinquante prochaines années, l’encens aura pratiquement disparu d’Éthiopie» . L’encens issu du projet sera disponible en 2013 Une société coopérative et participative a donc été montée afin de distribuer en France un encens biologique «de haute qualité à un prix équitable et compétitif» . Objectif : assurer l’approvisionnement de l’encens auprès des paroisses et des diocèses d’ici à 2013. Généralement, les églises se fournissent en encens de manière dispersée, des contacts ont donc directement été pris. Les diocèses de Toulouse, Bordeaux et La Rochelle ont déjà accueilli favorablement ce projet. Le responsable est plein d’ambition : «La capacité de production s’établit à plusieurs dizaines de tonnes par an et répond à une demande en hausse dans toute l’Europe» . L’encens issu du projet Boswellia sera disponible en France en janvier 2013 pour la célébration de l’Épiphanie, lorsque le Messie reçut des Rois mages de l’or, de la myrrhe et… de l’encens. 12 août : TV France 24 avec Myra MAHDY DARIDAN, Écrivain et chercheur, Jean MAHER, Représentant d'associations coptes en France, Robert SOLÉ, Écrivain, journaliste etTarek EL MORSI, Membre du parti de la Liberté et de la Justice. En Egypte, six semaines après être entré en fonction, le président Morsi met à la retraite, en fait il limoge le maréchal Tantawi (qui garde un poste honorifique de conseiller auprès du président) et d’autres dignitaires militaires. Il abroge aussi le décret qui donnait à l'armée les pouvoirs législatifs. Mahmoud Feki, le nouveau vice-président, est proche des Frères musulmans. Le nouveau ministre de la justice est un islamiste. Quatre ministres sur trente-cinq sont des Frères musulmans. On se retrouve dans un Etat avec un parti unique religieux (islamiste). La troisième voie est celle des artisans de vie politique ni militaire ni religieuse. Ce qui est préoccupant aujourd’hui en Egypte ce sont l’économie et la sécurité (état de non droit au Sinaï, par exemple). Le parti des Frères musulmans veut tous les pouvoirs (pouvoir autoritaire et idéologique). Les Frères réislamisent la société au niveua politique. Vontils mettre des règles par rapport à la femme, aux chrétiens (taxes à payer), aux touristes ? Le 24 août il y aura une manifestation des Egyptiens libéraux. Voir http://www.france24.com/fr/20120813-debat-egypte-mohamed-morsipartie1 14 août : Libye: des mesures de protection pour l’église Saint-Georges à Tripoli (Source (dont photographie): Amen) Après le pillage de l'église Saint-Georges à Tripoli en Libye et l'agression dont a été victime son recteur, le père Joachim Vasiliakou, des mesures de protection ont été prises pour assurer la protection de l'église dont une alarme reliée à la police, de nouvelles serrures et du personnel autour de l'édifice pour le garder. L’église Saint-Georges, située dans le quartier ancien de Tripoli, a été érigée en 1647. 14 août : Communiqué du Patriarcat œcuménique du 14 août 2012 « Le Patriarcat œcuménique exprime sa plus vive inquiétude face à la recrudescence de violence se propageant aujourd’hui à travers le monde. De l’Amérique à l’Afrique, en passant par l’Europe et l’Asie, tous les continents sont confrontés à des phénomènes d’intolérance qui non seulement fragilisent la paix mondiale, mais qui sont autant de négations de la dignité humaine. Meurtres racistes, génocides, nettoyages ethniques, antisémitisme, destructions de lieux de culte, etc., constituent des actes barbares qu’il convient de dénoncer haut et fort, en particulier lorsqu’ils se couvrent du voile de la religion pour s’en justifier. Le Patriarcat œcuménique est particulièrement préoccupé par les situations au Moyen-Orient, ou encore au Nigéria et au Soudan. Les affrontements entre chrétiens et musulmans dans ces parties du monde doivent être dépassés par le renforcement de l’amour du prochain, en tant que l’expression du lien pacifique unissant chaque être humain. Le Patriarcat œcuménique est aussi très soucieux de l’avenir du peuple de Syrie et de l’avenir des chrétiens dans ce pays, appelant tous les protagonistes du conflit à faire taire les armes, au vu de l’urgence de la situation humanitaire. La solution à ces conflits passe avant tout par le dialogue. Car, plus qu’une meilleure compréhension de nos différences, le dialogue constitue un facteur de transformation et de réconciliation. Dès lors, les dirigeants religieux du monde ont l’obligation morale de résister à la guerre et de promouvoir la paix en tant que nécessité essentielle. Les dirigeants religieux doivent s’atteler, lorsqu’ils dialoguent, à affirmer la paix de Dieu dans un monde d’agitation. Le religieux ne peut et ne doit pas servir de fondement à la guerre et au conflit, en se servant du levier du fondamentalisme et du fanatisme à des fins purement politiques. En effet, nous répétons inlassablement qu’un crime au nom de la religion et un crime contre la religion. Le dialogue constitue alors l’unique signe d’espérance pouvant nous conduire à la découverte de la paix. Aussi, sa toute Sainteté, le patriarche œcuménique Bartholomée et l’ensemble de son patriarcat expriment leur solidarité et compassion à toutes les communautés affectées par ces violences. Ils adressent notamment un ardent appel à toutes les Eglises autocéphales orthodoxes, à toutes les Eglises et communautés religieuses, ainsi qu’aux organisations Internationales, qu’aux Etats, sans oublier à toute personne de bonne volonté afin de contribuer à la victoire de la paix sur la guerre et sur la haine. 16 août : En Egypte, le Président Morsi a ordonné à son gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour sécuriser le retour des familles coptes à Daschour, au sud du Caire. Une centaine avait fuit le 1er août en proie à des vionces entre chrétiens et musulmans. Le présisdent a donné des instructions pour indemniser les coptes lésés par ces émeute et il a souligné la nécessité d’appliquer les lois em vigueur contre les agresseurs afin de maintenir la coexistence pacfique dans le pays. (journal suisse ECHO no. 33 du 16 août 2012 et APIC) 16 août : On apprend le décès du patriarche d’Ethiopie, Abuna Paulos à Addis Ababa. En juin dernier, il avait fait une escale à Paris et avait célébré la liturgie avec le père Zedengle et sa communauté dans leur nouvelle église à ChâtenayMalabry. Il avait aussi visité les nouvelles paroisses éthiopiennes à Luxembourg et à Madrid. Patriarch Abune Paulose of Ethiopia enters Eternal Rest(http://theorthodoxchurch.info/blog/news/2012/08/patriarch-abunepaulose-of-ethiopia-enters-eternal-rest/) 20 août : document sur l’Erythrée Tv Arte 18h30. Sur le site d’Arte, on peut trouver d’autres documentations sur l’Etythrée. 20 août : Le patriarche Bartholomée s’oppose à la transformation de l’église Sainte-Sophie à Trébizonde en mosquée (Source : Greekreporter) Le 16 août dernier, le patriarche œcuménique Bartholomée a visité l'église l’église Sainte-Sophie à Trébizonde (voir les notes précédentes 1 et 2) et à cete occasion a rencontré le maire de la ville. Devant des journalistes turcs, le patriarche a déclaré: « Nous respectons toutes les mosquées et les lieux de culte, mais dans ce cas – transformer l’église Sainte-Sophie en mosquée – je ne vois aucune nécessité pour le culte. Nous sommes en faveur du maintien de l'église de Sainte-Sophie comme musée. En outre, comme l'a déclaré le chef de la communauté islamique locale, il ya déjà de nombreuses mosquées pour répondre aux besoins en matière de culte des fidèles, qui restent en grande partie vides ». Le patriarche a ajouté: « Si l’église Sainte-Sophie à Trébizonde (Trabzon en turc) est convertie en mosquée, elle sera mise à disposition uniquement à nos frères musulmans. A l'inverse, si elle demeure comme musée, il peut offrir ses services à la communauté internationale toute entière, avec des bénéfices importants pour ses habitants ». 21 août : En Ethiopie, le premier ministre, Meles Zenawi, est mort http://www.rtbf.be/info/article/detail?id=7824876 Le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, au pouvoir depuis 1991, est décédé aux services des soins intensifs des cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles dans la nuit de lundi à mardi. Le ministre des Affaires étrangères assure l’intérim. 21 août : Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, au pouvoir depuis deux décennies, est décédé aux services des soins intensifs des cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles (http://www.rtbf.be/info/monde/detail_le-premierministre-ethiopien-meles-zenawi-est-decede?id=7824876) "Le Premier ministre Meles Zenawi est décédé hier soir aux environs de minuit," a, de son côté, indiqué le porte-parole du gouvernement éthiopien, Bereket Simon. Meles Zenawi, âgé de 57 ans, n'avait plus été vu en public depuis juin et son état de santé faisait l'objet de nombreuses rumeurs. En juillet, des sources diplomatiques à Bruxelles avaient indiqué qu'il était hospitalisé dans la capitale belge et qu'il se trouvait dans un état critique. "Il récupérait bien mais tout d'un coup il s'est passé quelque chose et il a dû être emmené d'urgence en unité de soins intensifs et ils n'ont pu le maintenir en vie", a ajouté le porte-parole, sans donner de précision sur la maladie dont souffrait le Premier ministre. Le porte-parole a ajouté que le Premier ministre éthiopien se trouvait "à l'étranger" au moment de son décès, sans non plus fournir davantage de détails. Meles Zenawi dirigeait l'Ethiopie d'une poigne de fer depuis qu'il avait pris le pouvoir en 1991 à la tête d'une guérilla qui venait de faire tomber le régime du dictateur Mengistu Hailé Mariam. Le gouvernement a dans la foulée annoncé que c'était le vice-Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, qui allait assurer l'intérim du pouvoir. "Conformément à la Constitution éthiopienne, le vice-Premier ministre devra aller devant le Parlement et prêter serment", a affirmé devant la presse Bereket Simon, ajoutant que le gouvernement faisait en sorte que le Parlement soit convoqué "le plus vite possible". 23 août : photos des funérailles du Patriarche éthiopien http://theorthodoxchurch.info/blog/news/2012/08/exclusive-snaps-and-reportfrom-the-funeral-rites-of-patriarch-abuna-paulose-of-ethiopia/ 24 août : L’opposition syrienne menacerait ouvertement les Arméniens de Syrie (Nouvelles d’Arménie, article de Krikor Amirzayan) Le journal syrien « Sham Times » annonce que le Conseil suprême de la Révolution syrienne (l’opposition au régime de Bachar al Assad) menace officiellement la communauté arménienne de Syrie de représailles en cas de chute du régime. L’opposition syrienne menace les Arméniens de « drames et destructions »...si elle parvenait au pouvoir rapporte ce journal. La source précise que ces menaces sont réelles puisque la Turquie, principal ennemi des Arméniens est l’allié de l’opposition syrienne. La Turquie qui aurait donné à cette dernière « le feu vert » pour attaquer les Arméniens de Syrie. Le Conseil suprême de la Révolution syrienne accuse « certains Arméniens » de « travailler avec les forces d’Assad » et être « impliqués dans un certain nombre d’opérations au profit du régime syrien (...) à Alep, Lattaquié et Kessab ». Le Conseil suprême de la Révolution aurait affirmé qu’elle punira « ces éléments ». Précisons que les Arméniens de Syrie -comme d’ailleurs jadis en Iran, en Irak ou au Liban- ont toujours observé une neutralité dans les situations de conflit, ce qui ne les empêche pas de se défendre si elles sont attaquées. Par ailleurs, si la Turquie qui arme l’opposition syrienne désire détruire la communauté arménienne de Syrie, de cette agitation, Ankara aura des retombées très négatives avec probablement un Kurdistan libre au nord de la Syrie. Un véritable cauchemar pour Ankara qui est déjà très préoccupée par l’existence d’un Kurdistan au nord de l’Irak. Du chaos syrien, la Turquie recueillera les effets pervers... 24 août : manifestation copte à Paris : Aujourd'hui est-ce vraiment le début d'une 2ème Révolution comme le souhaitent les libéraux en Egypte ? En France, des Egyptiens libéraux, Musulmans et Chrétiens ont manifesté à Paris pour les soutenir dans leur révolte. Une marche pacifique de protestation à partir du Trocadéro à 16H00 qui se termine en face de l’ambassade d’Egypte à 19h00. * Nous exigeons une séparation nette entre le fait religieux, quel qu’il soit, et l’Etat. * Nous refusons la décision du Président Morsi de s’octroyer le pouvoir de remanier la constitution sans consulter le peuple ni les autres pouvoirs politiques. * Nous exigeons la séparation du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire. * Nous dénonçons la formation d’une constituante sectaire et non représentative. Notre constitution doit refléter notre diversité ainsi que nos espoirs démocratiques et libertaires. * Nous exigeons une paix sociale immédiate et l’arrêt des violences contre les femmes, les Coptes, les médias et personnalités de la presse. * Nous exigeons le respect de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 signée par l’Egypte. * Nous dénonçons les nominations aux postes clé basés sur l’appartenance politique ou partisane plutôt que sur les compétences réelles. * Nous dénonçons un gouvernement promouvant la division de la société sur des bases d’appartenance religieuse ou partisane. * Nous dénonçons les nouvelles privations de libertés individuelles : liberté d’expression, liberté religieuse, liberté de la presse et des syndicats. * Nous dénonçons les libérations arbitraires de condamnés de droit commun alors même que des arrestations injustifiées d’activistes se poursuivent. * Nous dénonçons le laxisme des autorités compétentes dans la poursuite des auteurs d’actes criminels majeures visant à occuper l’opinion et à terroriser le peuple. * Nous exigeons la régularisation juridique du statut de la confrérie des “Frères Musulmans” en précisant son conseil d’Administration, ses activités ainsi que ses ressources financières. * Nous dénonçons l’usage répété de la force à l’encontre des manifestants pacifiques. La révolution se poursuivra tant que ses objectifs ne seront pas atteints: Pain, Liberté et Justice Sociale. Vive l’Egypte libre 26 août : Chrétiens Orientaux (TV France 2) Dans cette émission entretiens également ave le Catholicos Arménien et Mgr Casmoussa (ancien archevêque de Mossoul). http://www.pluzz.fr/orthodoxie-2012-08-26-09h30.html Le Patriarche Ethiopien est venu bénir la nouvelle chapelle à Chatenay-Malabry : entretien avec Sa Sainteté Paul, chef spirituel d’une Eglise de plus de 75 millions de fidèles dans le monde. Il est éthiopien décédé il y a quelques jours à l’âge de 76 ans. La première partie de cette émission lui est consacrée avec un entretien exceptionnel qu’il nous avait accordé lors de sa dernière visite en France fin juin. Il était venu à Chatenay-Malabry pour bénir une nouvelle chapelle éthiopienne. Nous partageons avec toute la communauté éthiopienne l’action de grâce pour son ministère et nous lui assurons de notre proximité dans leur douleur. Mgr Casmoussa, évêque syriaque catholique, a été enlevé à Mossoul en Irak en 2005, c’est une figure de l’Eglise au Moyen Orient. Son témoignage ancré dans l’Evangile est un véritable projet pour la vie œcuménique et sur le vivre ensemble avec les musulmans au Moyen-Orient. Et puis, en bref : le Catholicos Arménien Apostolique est venu célébrer les 80 ans de la consécration de la cathédrale arménienne de Marseille. 27 août : L'archevêque grec catholique d'Alep au Liban après le saccage de l'archevêché (AFP et http://www.lorientlejour.com/category/Derni%C3%A8res+Infos/article/775136/ Larcheveque_grec_catholique_dAlep_au_Liban_apres_le_saccage_de_larchevech e.html) L'archevêque grec catholique (melkite) d'Alep, Mgr Jean-Clément Jeanbart, se trouve au Liban après que le siège de l'archevêché a été saccagé jeudi dernier par des "groupes non identifiés", ont rapporté lundi Radio Vatican et l'agence missionnaire Fides.Lors d'affrontements à Alep entre troupes loyales au président Bachar al-Assad et rebelles, l'archevêché a été partiellement saccagé quelques heures après que Mgr Jeanbart, son vicaire et quelques prêtres eurent quitté les lieux pour trouver refuge à la maison des franciscains de la ville. Selon des sources de la communauté chrétienne locale citées par Fides, les auteurs sont "des groupes non identifiés, qui entendent alimenter une guerre confessionnelle et entraîner la population syrienne dans des conflits sectaires". Selon le père franciscain d'Alep, George Abou Khazen, l'archevêque est parti pour le Liban où il se trouve encore. Les jours suivants, quand les forces loyalistes ont repris le contrôle de la zone, le vicaire de Mgr Jeanbart est revenu dans l'archevêché, où il a constaté que les portes avaient été forcées et que des objets avaient été volés, des ordinateurs notamment. Des miliciens ont aussi endommagé l'archevêché maronite et le musée chrétien byzantin Maarrat Nahman, selon les mêmes sources. La semaine dernière, l'armée syrienne avait repris aux rebelles les quartiers chrétiens du centre-ville d'Alep. Mgr Jeanbart s'était déclaré préoccupé par la présence de combattants étrangers et l'existence d'"organisations pour trouver des jihadistes". "C'est pourquoi il y a des fondamentalistes qui viennent de la Libye, de la Jordanie, de l'Egypte, de plusieurs autres pays, d'Afghanistan, même de Turquie", avait-il remarqué à Radio Vatican.Lors d'un entretien avec la chaîne de télévision France 24 en janvier 2012, le religieux avait affirmé que le président syrien Bachar el-Assad était un homme "loyal et sincère"."Entendonsnous bien, je ne nie pas les violences qui se déroulent dans le pays. La répression, les morts, tout cela est insupportable. Mais malgré tout, il faut laisser une chance au président de mener ses réformes pour sortir le pays de l’impasse", a-t-il précisé lors de l'entretien.Une grande partie du clergé chrétien, disant craindre que les islamistes ne s'emparent du pouvoir, affiche depuis le début de la révolte en mars 2011 son soutien au président Bachar el-Assad. 28 août : A Homs, en Syrie, des écoles : "Puisqu’on n’arrive pas à convaincre les parents, nous tentons de les réconcilier grâce aux enfants". (http://www.oeuvreorient.fr/page-des-ecoles-a-homs-puisqu-on-n-arrive-pas-a-convaincre-lesparents-nous-tentons-de-les-reconcilier-grace-aux-enfants-1073.html) Une initiative des pères jésuites : «Je ne quitterai Homs que mort» Rencontre avec le Père Ziad Hilal qui tente de faire vivre l’espoir dans la ville syrienne meurtrie L’obus s’est abattu juste à côté de l’autel, formant un cratère sur le sol dallé. Dans la ville syrienne de Homs, les Jésuites étaient en possession de trois églises. La première est pratiquement en ruine, la deuxième est trop endommagée pour être utilisée. Et dans la troisième, le trou formé au plafond laisse désormais entrer les rais de lumière, comme dans une scène biblique. « C’est un signe de la providence, afin que la sagesse entre jusqu’à nous », a dit Ziad Hilal aux fidèles réunis lors de la messe du dimanche. En s’en souvenant, il sourit: « Les croyants étaient venus tristes, mais ils sont repartis réconfortés. C’est notre tâche de continuer de semer l’espérance.» De passage à Genève, le Père jésuite de 38 ans se veut rassurant sur le sort de la minorité chrétienne en Syrie, malgré les tensions confessionnelles souvent mises en avant: «Je n’ai pas peur pour l’avenir des chrétiens, insiste-t-il. Au contraire, leur rôle historique de pont entre les diverses communautés n’est que renforcé par ces événements.» Son supérieur, le Néerlandais Frans Van der Lugt, n’habite-t-il pas toujours au cœur de la veille ville, avec des réfugiés de toutes les confessions? A Homs, où les combats se poursuivent quotidiennement, il resterait encore quelque 400 00 chrétiens.Au même titre que les autres habitants de cette ville meurtrie, beaucoup ont tout perdu, les maisons sont en ruine, ont été pillées ou vandalisées. «La moitié des gens sont aujourd’hui des réfugiés dans leur propre ville», explique le Père. Réconcilier enfants et adultes Alors que les écoles publiques sont fermées, les jésuites ont décidé, avec l’aide d’autres églises locales, d’ouvrir quatre centres destinés à tous les enfants, qu’ils soient chrétiens, sunnites, alaouites ou laïcs. Ils sont presque un millier d’élèves à recevoir ainsi des cours de mathématiques, d’arabe, de français, mais aussi des «classes de vie», dans lesquelles les enfants doivent composer des chansons ou monter des pièces de théâtre en lien avec les valeurs de la tolérance, du respect de l’autre ou de la paix. Les parents sont invités aux représentations. «Le but est aussi de réconcilier les adultes. Puisqu’on n’arrive pas à convaincre les parents, nous tentons de les tirer grâce aux enfants.» Des dizaines de jeunes hommes sans emploi ont été engagés comme professeurs. Grâce à un réseau d’associations caritatives, les jésuites (ils sont trois à œuvrer dans la ville) ont aussi élargi leurs activités en aidant les parents à payer la nourriture, les soins de santé ou le logement. Pour passer d’un quartier à l’autre, dans cette ville désormais divisée par des frontières invisibles, enfants, parents, prêtres et professeurs risquent leur vie à tout moment. Lors d’un bombardement récent, un enseignant a été blessé au pied, le père d’un enfant a reçu des éclats d’obus dans le ventre, un proche d’une collaboratrice a été tué. «C’est une triste image qui se dégage de cette ville», concède Ziad Hilal, qui a pourtant appris à se faire respecter par les deux camps. Après avoir notamment suivi des études de philosophie et de théologie en France, Ziad Hilal est rentré en Syrie il y a à peine trois ans. Aujourd’hui, il est catégorique: «Je ne laisserai pas cette ville tant qu’il y aura des gens dedans. Je ne quitterai Homs que mort.» 29 août : Sortie du film, La Vierge, les coptes et moi (http://www.francecatholique.fr/La-Vierge-les-coptes-et-moi.html). Un copte incroyant vivant en France retourne en Egypte pour enquêter sur les apparitions de la Vierge. Chaque jour, on peut recevoir une lettre d'information en arabe sur les chrétiens au Moyen-Orient. Désormais, on traduit ces informations aussi en anglais. Une inscription est requise: http://www.mcndirect.com/ http://www.mcndirect.com/page.aspx?id=4 Programme IReMMO : 5/7 rue Basse des Carmes 75005 Paris 01 43 29 05 65 / [email protected] www.iremmo.org Les Controverses 18h - 20h Mercredi 5 septembre : Evolutions sociales et politiques des mondes européen et arabe : comparaison / clés de compréhension. Intervenants : Pierre Lafrance, ambassadeur de France et le Docteur Abdelkader Abid, cardiologue et spécialiste des élites arabes. Mardi 11 septembre : Egypte : les islamistes à l’épreuve du pouvoir. Intervenants : Sarah Ben Néfissa, IRD et Alain Gresh, Monde Diplomatique ; Animateur : Jean-Paul Chagnollaud, iReMMO. Mardi 25 septembre : Syrie : vers une sortie de crise ? Intervenants : Marc Lavergne CEDEJ, Thierry Boissière GREMMO, Pierre Borelle et François Zamparini de Médecin Sans Frontière ; Animatrice : Leila Vignal, géographe, spécialiste de la Syrie. Mardi 9 octobre : François Hollande et la Méditerranée : politique du vide ? Intervenants : Monique Cerisier Ben Guiga, Sénatrice honoraire, membre de l’iReMMO, autre intervenant à confirmer Animateur : Sébastien Abis, administrateur du Ciheam, membre de l’iReMMO. Mardi 6 novembre : Election présidentielle américaine et le Proche Orient. Intervenants : Karim Emile Bitar, IRIS et Philip Golub, professeur de relations internationales à l'Université américiane de Paris. Animatrice : Marie-France Chatin journaliste à Rfi (à confirmer). L’Université Populaire 2012 – 2013 (En partenariat avec le blog Nouvelles d’Orient d’Alain Gresh) Samedi 06/10/2012 : Bilan des révolutions arabes deux ans après Samedi 10/11/2012 : Palestine Samedi 08/12/2012 : Israël Samedi 12/01/2013 : Les islamistes au gouvernement Samedi 09/02/2013 : Les femmes dans le monde arabe et méditerranéen Samedi 02/03/2013 : L’Algérie, le Sahara et la géopolitique du Maghreb Samedi 06/04/2013 : Culture(s) en Méditerranée et dans le monde arabe Samedi 18/05/2013 : Jeunesses arabes et musulmanes Samedi 08/06/2013 : La politique des grandes puissances en Méditerranée et au Moyen-Orient Intervenant(e)s : Gilbert Achkar, Zahra Ali, Benjamin Barthe, Akram Belkaid, Laurent Bonnefoy, François Burgat, Myriam Catusse, Sonia Dayan-Herzbrun , Jean Pierre Filiu, Yves Gonzales-Quijano, Alain Gresh, Marc Hecker, Bernard Hourcade, Karine Lamarche, Mohammad-Mahmoud Ould Mohamedou, Géraud de la Pradelle, Dominique Vidal .. Un site dédié aux génocides des chrétiens par les musulmans ottomans (http://www.genocide1915.info/) Créé par Armenica.org en coopération avec l’Union des associations arméniennes en Suède, le tout nouveau site Genocide1915 est désormais disponible sur la “toile”. C’est la version en langue anglaise du site en suédois Folkmordet1915 (http://levandetro.wordpress.com/2012/06/12/turkiets-holocaust1915-1916/). . Ce site est consacré aux génocides de 1915 perpétrés par les musulmans ottomans contre les chrétiens Arméniens, Assyriens (Chaldéens et Syriaques) et les Grecs d’Anatolie et du Pont-Euxin. Lorsque l’on songe que des politiciens voudraient faire entrer la Turquie dans l’Union européenne, il n’est pas inutile de se remémorer la sauvagerie avec laquelle les musulmans Ottomans s’abattirent sur l’Europe (Byzance, Europe centrale et jusqu’aux portes de Vienne…) et le sort qu’ils réservèrent partout aux chrétiens, et qu’ils continuent à leur réserver en Turquie même. Article by Christine Chaillot, “The Ethiopian Orthodox Church”, in African Religions, ed. E.K. Bongmba, Wiley and Blackwell, Malden/Oxford, 2012. Voir version de ce site en anglais Août : Toute la Coptic http://ccdl.libraries.claremont.edu/col/cce Encyclopedia online at A lire : Le numéro 20 (avril-juin 2010) du Messager de l'Église orthodoxe russe est consacré à la visite en mars dernier du patriarche Cyrille de Moscou en Arménie et, plus largement, aux relations entre l'Église orthodoxe et l'Église arménienne. Le dossier de ce numéro propose la traduction française de la déclaration commune du patriarche Cyrille et du catholicos de tous les Arméniens Karékine II, adoptée à Erevan en mars dernier, une présentation de l'histoire et des spécificités de l'Église apostolique arménienne (par Romaric Thomas), ainsi qu'un survol des différentes Églises orthodoxes orientales (par Christine Chaillot). Le Messager propose aussi les différents documents adoptés par la Commission internationale mixte de dialogue théologique entre les Églises orthodoxes et les Églises non-chalcédoniennes, un portrait du catholicos Karékine II et un article du diacre Philippe Sukiasyan sur les relations historiques et actuelles entre l'Église arménienne et la Russie. Interfaith Council for Peace in the Middle East is a faith based organization located in Northeast Ohio. (http://www.middleeastinterfaith.org/) We utilize education, peaceful activism and dialogue as the means for raising awareness about the situation in Palestine, Israel and the Middle East. We are an organization of Christians, Muslims and Jews dedicated to working for a peaceful resolution to the various conflicts in the Middle East. We aim to put a human face on the suffering and hardships of its people and to help bring to life their aspirations for peace, justice, dignity and freedom. The Persecution of Oriental Christians, what answer from Europe ? published by The European Centre for Law and Justice is an international, Non-Governmental Organisation dedicated to the promotion and protection of human rights in Europe and worldwide. The ECLJ holds special Consultative Status before the United Nations/ECOSOC since 2007. http://eclj.org/pdf/ECLJ_ReportantiChristianpersecution20110120.pdf Voir leur site : http://eclj.org/ On Surday August 26, Dr. Pieter Omtzigt, MP for the Christian Democratic Party CDA in the Netherlands, presented the first copy of a book entitled The slow disappearance of the Syriacs from Turkey and of the Grounds of the St. Gabriel Monastery to Archbishop Polycarpus, the apostolic vicar of the Syriac Orhodox church in the Netherlands. The Syriac Orthodox Monastery St. Gabriel (founded 397 AD) is one of the oldest monasteries in the world. The Turkish state is expropriating its land through a series of court cases. The existence of the monastery is at stake. Politicians from the German Bundestag, the US congress, European Parliament and the Dutch Parliament, as well as a number of leading academics contributed to this volume. The book discusses the slow and nearly complete disappearance of the Syriac community form Turkey, the history and importance of the St. Gabriel Monastery and the ways the Turkish state expropriates the monastery's land. The treatment of the St. Gabriel monastery is a the litmus test of freedom of religion in Turkey and has already been debated the parliaments from the Netherlands, Germany, the US and the European parliament. Chapter authors: William Dalrymple, prof. Martin Tamcke, Alan Hurst, prof. Herman Teule, Jens Nieper, Dr. Aryo Makko, Dennis Pastoor, Soner Onder, Horst Oberkampf, Markus Tozman, Dr. Renate Sommer (Member of the European Parliament), Ingrid Fischbach (Member of the German Bundestag), Dr. Sebastian Brock, prof. Baskin Oran, Yakup Bilge, Gus Bilirakis (Member of the US Congress), Ute Granold (Member of the German Bundestag), Dr. Naures Atto, Sébastien de Courtois, Dr. Pieter Omtzigt (Member ot the Dutch Parliament), Editors: Pieter Omtzigt, Markus Tozman and Andrea Tyndall For more information contact Kees den Biesen, president Stichting ondersteuning St. Gabrielklooster, [email protected], Pieter Omtzigt, Member of Dutch Parliament , [email protected] +31 6 1830 5974. This item is available as: html | pdf and http://www.aina.org/mailinglist.html Deux livres publiés par Peeters en 2012 pour apprendre le copte : Coptic in 20 lessons. Introduction to Sahidic Coptic with Exercices and Vocabularies by B. Layton ; et Coptic Paradigms. A Summary of Sahidic Coptic Morphology, by G.E. Sterling (www,peeters.leuven.be) Chroniques d’Egypte, y compris Egypte chrétienne en Ligne (2800 articles de 1925 à 2006, contacter brepols.metapress.com) Patrologia orientalis publiée chez brepols (www.brepols.net) Voir aussi les livres publiés sur les chrétiens d’orient par Ludwig Reichert Verlag (www.reichert-verlag.de) et par gregorian and Biblical Press (www.gbpress.net) François Bigand, L’Ethiopie dans la tourmente (1935 – 1941) Ce roman couvre la période de l’invasion de l’Ethiopie par l’Italie fasciste, puis de la résistance et de la libération avec l’aide des Alliés. Bâti sur une solide trame historique, il met en scène de nombreux acteurs ayant réellement vécu ces évènements, ainsi que quelques personnages imaginaires. Parmi ces derniers se détache Jean Ritter, un lieutenant français, qui est de tous les grands rendez-vous de cette épopée dans la Corne de l’Afrique. Il assure la sécurité du chemin de fer franco-éthiopien pendant la campagne italienne, défend la légation de France à Addis-Abeba, travaille dans les services de renseignement à Paris et à Djibouti, où il nomadise dans des confins convoités par les Italiens, mène une mission secrète au profit des résistants éthiopiens, participe aux combats d’Erythrée avec les Français Libres de la brigade d’Orient et contribue aux tentatives de ralliement de la Côte Française des Somalis à de Gaulle. Le livre se présente en 23 chapitres : Lourcine - Préparatifs - A bord du Haïphong - Djibouti - Diré Daoua - Addis Abeba - Yohannès - La guerre - La chute - Port Royal - Oudinot - Ankober - Peloton méhariste - L’avion du gouverneur - Assa Gayla - Tadjoura - Les patriotes - Le choix - Cub Cub -Massaoua – Blocus – Entotto - Djibouti libre. L’auteur : -Le général (2°s) François Bigand appartient à la promotion « Général de Gaulle » de Saint-Cyr (1970-1972). Officier des Troupes de Marine, il a servi dans plusieurs Etats africains. Retraité depuis 2008, il vit la majeure partie de son temps en Ethiopie, pays d’origine de sa femme. L’édition, la commercialisation : - Cet ouvrage est vendu exclusivement sur internet par « TheBookEdition », une entreprise lilloise qui livre en quelques jours. Retrouvez le sur ce site http://www.thebookedition.com/l-ethiopie-dans-la-tourmente-1935-1941francois-bigand-p-83013.html (ctrl+clic gauche pour ouvrir le lien) Review of official Catholic sources in a new educational booklet entitled, Situation of the Christians in the Holy Land. It is on the web at: http://www.middleeastinterfaith.org. Septembre 2012 : programme IREMMO, Informations : [email protected] / 01 43 29 05 65 UNIVERSITE POPULAIRE (en partenariat avec le blog d’Alain Gresh, Nouvelles d’Orient) Un cycle par mois d’octobre 2012 à juin 2013 Bilan des REVOLUTIONS ARABES ISLAMISTES au gouvernement méditerranéen / L’ALGERIE, le CULTURE(S) en Méditerranée et musulmanes / La politique des Moyen-Orient deux ans après / La PALESTINE / ISRAËL / Les / LES FEMMES dans le monde arabe et SAHARA et la géopolitique du MAGHREB / dans le monde arabe / JEUNESSES arabes et GRANDE-PUISSANCES en Méditerranée et au 8 septembre : Conférence de presse des primats des Églises orthodoxes du Moyen-Orient http://www.orthodoxie.com/actualites/conference-de-presse-des-primats-deseglises-orthodoxes-du-moyen-orient/ Dans la matinée du lundi 3 septembre, les primats des Églises orthodoxes du Moyen-Orient, Théodore II, pape et patriarche d'Alexandrie et de toute l'Afrique, Théophile, patriarche de Jérusalem et de toute la Palestine et Chrysostome, archevêque de Nouvelle Justinienne et de tout Chypre, ont organisé une conférence de presse dans les locaux de l’archidiocèse de Chypre, afin d'expliquer la vision, les objectifs et les attentes de « l’initiative orthodoxe » dans le spectre des changements politiques et socio-économiques de la région élargie du Moyen-Orient d’aujourd'hui. Le patriarche Théodore II a dit entre autres: « La responsabilité sociale et éthique de l'Église réside surtout aujourd'hui que l'homme, en tant que personne et en tant que société, connaît des tensions avec une crise sans précédent. Une crise qui a ébranlé le mythe selon lequel l'homme peut atteindre la plénitude à travers l’acquisition imprudente de biens matériels téméraires. Une crise qui a ébranlé le mythe selon lequel l'homme peut atteindre le bonheur par une consommation illimitée. Et maintenant que la sécurité artificielle de biens matériels s'est dissipée et les rêves des consommateurs se sont effondrés, la connaissance que l'homme a été laissé vulnérable est écrasante. Vulnérable dans un environnement mondial souvent cynique, car il vit dans un monde avec une économie mondiale mais sans un gouvernement mondial juste et équitable pour les faibles…Au Moyen-Orient, le lieu où la semence de la renaissance de l'homme en la personne de Jésus théandrique a été placée, l'incapacité des politiciens à contrôler les tendances autonomes et incontrôlées de l’économie n’est pas la seule à nous décevoir. L’incapacité des hommes, des citoyens et des politiques de construire une culture fondée sur le respect mutuel des références culturelles et religieuses des hommes et des collectivités dévaste et intimide encore plus le moral. Il a conclu en disant : « En tant que pères spirituels et guides, ‘étant à la place et à l’image du Christ’, nous saisissons cette occasion pour exprimer à nouveau notre profonde préoccupation face à l'effusion de sang en Syrie, à la tension qui continue de régner dans la région élargie du Moyen-Orient, et à la montée de la violence et de l'intolérance religieuse observées dans le monde entier. Nous proclamons notre foi dans la conscience de l'Église orthodoxe que l'homme, en tant qu'image de Dieu, a des racines célestes, incomparablement supérieures aux instincts inférieurs qui déclenchent la violence irrationnelle. Nous élevons notre voix à l'appui de la paix et de la fraternité qui mènent à la compréhension mutuelle et le respect mutuel entre les peuples, et nous prions pour que l'amour et du pardon, de la raison et de la justice, emportent ». 10 septembre : Table Ronde sur le Liban (Mgr Philippe Brizard, Bahjat Rizk (conseiller culturel à l’UNESCO), Carol Saba) aux Bernardins à Paris. La chaine de télévision KTO a mis en ligne la vidéo du colloque "Quelle gouvernance pour le Liban ?" qui s'est déroulé le 10 septembre au Collège des Bernardins à Paris (Les mardis des Bernardins). Le quotidien libanais L'Orient-Le jour a publié hier un compte rendu du colloque. Au Moyen-Orient, c’est seulement dans la Constitutionlibanaise qu’on parle des droits de l’homme. Le nationalisme arabe est inachevé, avorté ; toutes les constitutions du Moyen-Orient font allusion à l’islam, sauf la libanaise, a dit Carol Saba. Diffusé le 11/09/2012 sur KTO / Durée 52 mn http://www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/les-mardis-desbernardins.html 11 septembre : Conférence, Egypte : Les islamistes à l'épreuve du pouvoir à L’iReMMO (Institut de recherche et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient) créé début 2011 par Jean-Paul Chagnollaud qui le dirige, entend contribuer à l’analyse critique des grandes questions politiques du Bassin méditerranéen. Suite aux dernières élections égyptiennes, un premier bilan de la présidence de Mohammed Morsi s’impose, nos spécialistes tenteront d’en dégager les grandes lignes. Les intervenants feront une analyse de la situation sociale et politique de l’Egypte actuelle. Dans cette conjoncture, quel rôle futur de l’armée ? Avec Sarah Ben Néfissa, Institut de Recherches sur le Développement (IRD) Alain Gresh, Le Monde diplomatique 14 septembre : Le Liban, une mosaïque confessionnelle fragile (http://www.lacroix.com/Religion/Approfondir/Spiritualite/Le-Liban-une-mosaiqueconfessionnelle-fragile-_NG_-2012-09-14-853356) Dans les années 1990, la situation confessionnelle reste tendue. Les années 2000 sont marquées par le retrait de l’occupation israélienne et la critique de la présence syrienne en territoire libanais, jusqu’au retrait des forces de Damas en 2005. Certains considèrent aujourd’hui que la gouvernance du Liban est dans l’impasse, que les trois grandes majorités qui se sont succédé depuis 1943 ont toutes abouti à des impasses : au « maronitisme politique » (de 1943 à 1975) a succédé le « sunnisme politique » (incarné par l’ancien premier ministre Rafic Hariri, assassiné en 2005) et, plus récemment, le « chiisme politique », avec la montée en puissance du Hezbollah. Toutes ces expériences ont été autant « de descentes aux enfers pour la jeune démocratie libanaise », reconnaît Carol Saba. Ce juriste considère néanmoins que les Libanais sont à la veille d’un « nouveau compromis historique » . Il est nécessaire, dit-il, de promouvoir une gouvernance politique fondée sur la citoyenneté et sur une forme de laïcité, adaptée au monde arabe. Ce renouveau pourrait inspirer les autres pays arabes, eux-mêmes en pleine recomposition politique. 14 septembre : A Paris, de 18h30 à 20h, à l'occasion de la venue à Paris du père Paolo Dall'Oglio, réflexion du sens de la prière pour les chrétiens et les musulmans (EPHE, Bâtiment des Sciences humaines, 190 av. de France. 15 septembre : L'église copte de Villejuif à été retenue pour faire partie du patrimoine à visiter lors de la journée du patrimoine demain. visite entre 15 h et 18 heures. https://www.facebook.com/photo.php? 15 septembre : Liban: vers la désignation d’un mohafez (« préfet ») orthodoxe pour Beyrouth (http://www.orthodoxie.com/actualites/monde/liban-vers-ladesignation-dun-mohafez-orthodoxe-pour-beyrouth/) " Le vice-Premier ministre Samir Mokbel a rendu visite hier (jeudi 13 septembre, ndlr) au métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audi, avec qui il a discuté de certaines questions en rapport avec la situation et les droits de la communauté. À l’issue de l’entretien, M. Mokbel a déclaré que « toute la communauté grecque-orthodoxe insiste sur la nécessité de nommer un mohafez orthodoxe pour la ville de Beyrouth ». « Nul n’ignore qu’il n’existe pas de coordination entre le conseil municipal (de la capitale) et la mohafazat, ce qui provoque une paralysie au niveau de tous les projets de développement, a déclaré Samir Mokbel. Je pense que la ville de Beyrouth mérite d’être dotée d’un mohafez à part entière qui consacrerait tout son temps au développement de la capitale. » (…) M. Mokbel a par ailleurs indiqué qu’il avait discuté avec Mgr Audi de la formation du Conseil supérieur de la communauté grecque-orthodoxe. Il a précisé à ce propos que des efforts sont en cours afin de mettre la dernière touche au règlement intérieur qui sera soumis pour approbation au patriarche Hazim et à Mgr Audi. " 16 septembre : Au Caire, Les coptes orthodoxes d’Egypte auront un nouveau pape le 2 décembre. Le successeur de Chenouda III, décédé en mars dernier, sera élu par une assemblée électorale formée de près 2’400 délégués, prêtres et laïcs. Le 24 novembre ces derniers désigneront 3 candidats parmi les 7 qui auront été sélectionnés, indique la presse égyptienne à partir d’un communiqué de l’Eglise copte. (Apic) Chenouda III est décédé le 17 mars 2012 à l’âge de 88 ans. Il était Primat de l’Église copte orthodoxe depuis le 14 novembre 1971. Parmi les favoris à sa succession figurent Le métropolite de Damietta et secrétaire général du Saintsynode, l’évêque Thoma El Suriani, 70 ans, et l’ancien secrétaire du pape Chenouda III, l’évêque Youaness El Anba Boula, 52 ans. Dans la liste des papables se trouvent également l’évêque auxiliaire du Caire Rafael et l’évêque Kyrill de Milan. Le métropolite Pachomios de Beheira, qui assure l’intérim à la tête de l’Eglise copte orthodoxe en tant que "locum tenens“du patriarcat, ne s’est pas porté candidat. (apic/kna/kap/job/gs/bb) 17-22 septembre : A Rome, Congrès www.CopticCongress2012.uniroma1.it international des études coptes 18 septembre : Le Patriarcat de Constantinople a acheté l’une des plus anciennes églises orthodoxes de Turquie http://www.orthodoxie.com/actualites/le-patriarcat-de-constantinople-a-achetelune-des-plus-anciennes-eglises-orthodoxes-de-turquie/ La troisième plus ancienne église au monde, dédiée aux saints archanges, a été acquise le 10 septembre par le Patriarcat de Constantinople. Cette information a été annoncée par le métropolite Elpidophore de Proussa. Construite en 789 par l’empereur Constantin Porphyrogénète, dans la région de Trilye (province de Bursa), l’église a été mise en vente en 2007 par son propriétaire « Teksen construction » pour 400.000 dollars US. L’église est quasiment en ruines, mais le métropolite Elpidophore, a déclaré qu’elle serait restauré le plus rapidement possible. 18 septembre : A Paris, à 18h30, au Centre culturel égyptien, 111 Boulevard Saint-Michel, Conférence du Docteur Hicham Mourad, Rédacteur en Chef du journal Al Ahram Hebdo, “La période de transition démocratique en Egypte : quel chemin prendre ?” 20 septembre : Rencontre des primats des Églises orthodoxes du Moyen-Orient avec le président de la Commission européenne José-Manuel Barroso (http://www.orthodoxie.com/actualites/rencontre-des-primats-des-eglisesorthodoxes-du-moyen-orient-avec-le-president-de-la-commission-europeennejose-manuel-barroso/) Une rencontre des primats des Églises orthodoxes du Moyen-Orient avec le président de la Commission européenne José-Manuel Barroso s’est déroulée l’après-midi du 18 septembre au siège de la Commission à Bruxelles. Les patriarches d’Alexandrie Théodore II, de Jérusalem Théophile et l’archevêque de Chypre Chrysostome, qui représentaient également le patriarche d’Antioche Ignace, étaient accompagnés de la parlementaire européenne Rodi Kratsa, ancienne vice-présidente du Parlement européen. La délégation a soulevé la question brûlante de la situation en Syrie et, plus généralement, au MoyenOrient, demandant aux États membres de l’Union européenne de prendre la défense des droits des chrétiens et de contribuer de manière décisive à la paix et à la sécurité de tous les citoyens de la région sans exception. 21 September : In Iraki Kurdistan, Christian properties taken by the governement the village of Kori Gavanais an Assyrian Christian village located on the outskirts of Dohuk, and has been in existence since the beginning of State of Iraq in 1920s. During Saddam's reign, 500 government houses were built in this village and given to 500 Kurdish families that were relocated from Sulaymania. This was part of Saddam's bigger scheme to change the demographic and the Christian characteristic of this village. Due to this, the Christians in this village were threatened, frightened and felt defend less against the Kurds. They even stopped planting their rich agricultural lands (their only source of income), because they were warned by the Kurds and told that if anyone tried to plant, their farm and houses will be burned to the ground. This was the biggest reason why hundreds of Christian families left their homes in the village and migrated to neighboring countries. This morning the information was given that the Department of Municipalities had notified all the Christian families in the village to meet with head of Municipality of Dohuk at 10:00 am yesterday, 17 September 2012. In this meeting, the head of Dohuk Municipality told all the people from the village who attended the meeting that the Government has decided to take 88% of their lands and transfer the title to the government. Of course the people of this village feel much violated because their land is being taken by the government and feel powerless and helpless against the KRG. The people of this Christian village are asking assistance from the US Consulate in Erbil, especially those officials that are in charge of Minorities and Human Right issues to step in and help them. They have suffered much during the Saddam era and are suffering now, and have no one to turn to except for the US government for help. 21 septembre : Semestre d’automne 2012, Université de Genève, UniBastions, Aile Jura, salle 320 Les vendredis de 14h15 à 16h Entrée libre, « Mahomet et l’origine de l’islam dans les sources arméniennes anciennes et médiévales: de la reconnaissance de la légitimité de l’Empire arabe à la diabolisation du prophète et de ses successeurs » par Valentina Calzolari Bouvier professeure d’études arméniennes L’Arménie entre Byzantins et Arabes aux VIIe-IXe siècles La première mention de Mahomet, «un marchand très instruit et très versé dans l’histoire de Moïse», dans les sources arméniennes du VIIe siècle Les fondements de la légitimité de la domination arabe en Arménie selon Ghévond (VIIIe siècle) L’échec de la prise de Constantinople par les Arabes en 717-718 ou du pouvoir de la Croix selon l’historien Ghévond La diabolisation du prophète dans l’historiographie arménienne du Xe siècle (T’ovma Artsrouni) L’historien et catholicos Jean V (IXe-Xe siècle), au sujet des «malheurs de l’Arménie à cause des fils de Hagar» Les «fables de l’impie Mahomet» selon Mekhitar d’Ani (XIIe-XIIIe siècle) Ce cours public est complémentaire du cours «d’une historiographie nationale et providentialiste vers une vision universelle de l’histoire: les arméniens entre arabes et Byzantins selon les sources arméniennes des VIIe-XIe siècles» par Valentina Calzolari Bouvier les mardis, de 16h15 à 17h00, aile Jura, salle 317 (à partir du 25 septembre) 22 septembre : Communiqué du diocèse métropolitain d’Alep au sujet des événements dans cette ville (http://www.orthodoxie.com/actualites/monde/communique-du-diocesemetropolitain-dalep-au-sujet-des-evenements-dans-cette-ville/) L’archipasteur, le clergé et le pieux peuple de la sainte métropole d’Alep, Beroea et Alexandrette, expriment leurs chaleureux remerciements à leurs éminences les évêques, aux saints monastères, aux révérends pères, aux professeurs, officiels et à tous les amis qui nous ont contactés ou essayé de le faire, pour transmettre un message d’espérance, de consolation et d’union dans les circonstances difficiles que traverse la ville d’Alep. En raison de l’interruption des moyens de communication, nous souhaiterions, au moyen de cette page internet, exprimer notre reconnaissance, mais aussi informer au sujet de la situation et du déroulement du travail pastoral dans la ville d’Alep. 24 septembre: Parallèlement à l’ouverture des nouveaux espaces du département des Arts de l’Islam, le Louvre inaugure en septembre autour de la cour Visconti de nouvelles salles où seront présentées les collections consacrées à l’Antiquité tardive du bassin oriental de la Méditerranée. Une petite salle consacrée à la Nubie préchrétienne et chrétienne annonce l’accès aux salles de l’Égypte copte. http://www.louvre.fr/ouverture-des-salles-consacrees-l-orient-mediterraneendans-l-empire-romain 25 septembre : de 18h à 20h, Syrie : Quelles perspectives politiques ? iReMMO 5, rue Basse des Carmes 75005 Paris (Maubert Mutualité) - 01 43 29 05 65 – www.iremmo.org 27 septembre : Alep : Menaces extrêmes sur les Chrétiens.( http://www.leveilleurdeninive.com/2012/09/alep-menaces-extremes-sur-leschretiens.html) Les combats demeurent féroces. L'ASL subit des pertes très lourdes. Alep - Vendredi 28 Septembre 2012 (23h10) - Ce soir les accrochages sont plus ponctuels et restent limités à certains secteurs notamment à la vieille ville. Alep - Vendredi 28 Septembre 2012 (18h35) - Depuis ce matin l'armée a employé les grands moyens et déployé tous ses efforts pour protéger les quartiers chrétiens. "Les bombardements des nos quartiers ont causé des dégâts matériels surtout à "Sulaimanieh" qui a reçu une trentaine d'obus tirés par des éléments de l'Armée Syrienne "Libre"''. Des combats féroces se poursuivent, encore, sans interruption. De sources fiables, nous apprenons que le nombre de tués, membres de l'ASL ou Salafites non-syriens, dépasserait les 400. Il s'agirait pour beaucoup d'éléments arrivant des banlieues d'Alep par voiture, dans des "Dochka". Ceux-là qui ont hébergé dans leurs quartiers les groupes de l'ASL ont vu leur maison détruites et s'en mordent les doigts. Le Couvent des Franciscains incendié Alep - Vendredi 28 Septembre 2012 (10h15) - Nous venons d'apprendre que le Couvent Saint Antoine de Padoue des Franciscains à Alep (Ghassanieh ) vient d'être attaqué et incendié par les hordes armées de l'Armée Syrienne "Libre". Le Couvent comprenait un dispensaire médical et une maternité. Nuit cauchemardesque. Alep - Vendredi 28 Septembre 2012 (8h30) - Etant donné le retour de l'électricité et du réseau Internet, nous pouvons à nouveau dire au monde que les gens ici vivent des heures de cauchemar ; la nuit fut indescriptible. La panique des enfants était à son paroxysme ; il a fallu leur administrer des calmants afin de pouvoir dormir. Ce fut sûrement la nuit la plus meurtrière que nous ayons vécu ; les obus tombaient toutes les minutes sans relâche. L'armée patriotique syrienne a donné ordre de ne pas laisser les maisons, de peur que les bandes armées n'occupent les immeubles. Ces dernières annoncent depuis les minarets des mosquées qu'Alep doit choisir : Se rendre ou être entièrement détruite. Alep - Jeudi 27 Septembre 2012 (19h40) - Nous venons d'apprendre par un témoin direct que des criminels "masqués" membres de l'Armée Syrienne "Libre" et appuyée des Salafistes ont enlevé 15 chrétiens dans le quartier de Sulaimanieh ; il les ont abattus de sang froid puis les ont jetés sur la chaussée, à titre d'exemple pour les chrétiens d'Alep. Alep - Jeudi 27 Septembre 2012 (19h) - Depuis 16h. des dizaines d'obus tombent sur tous les quartiers chrétiens d'Alep en particulier sur Sulaimanieh et Azizieh, Midan... Des centaines d'hommes armés, sans autre idéal que le meurtre, se rapprochent des quartiers chrétiens en provenance des localités d'Idlib et de la banlieue alépine; ils essayent d'aider la dite Armée Syrienne "Libre". L'ASL tente d'assiéger Alep mais l'armée, avec ses hélicoptères, bombarde les hordes armées. Les familles chrétiennes se regroupent, forcées de traverser les voies jonchées de cadavres. 29 septembre : La profanation des églises dans la partie nord de Chypre Le site Sobor.by poursuit la publication de photographies récentes sur la profanation et l'abandon des lieux orthodoxes (églises, cimetières) dans la partie nord de Chypre, occupée par l'armée turque depuis 1974. http://www.orthodoxie.com/actualites/europe/la-profanation-des-eglises-dansla-partie-nord-de-chypre/ 29 septembre : de 14H-18H30, conférence « Quelle Eglise face à l’Islam ? » organisée par le Centre St Paul à Paris (12 rue St Joseph - Métro Bourse) 30 septembre : RTBF La Première - "Et dieu dans tout ça ?" - Le magazine des philosophies et des religions : « Quelle laïcité en Afrique du Nord et au MoyenOrient ? » 1er octobre : A Alep, destruction des souks Plus de 1000 boutiques ont été incendiées dans les souks lesquels remontent au XIIe siècle, à l'époque de Hulagu, petit fils de Gengis-Khan; ils faisaient la fortune d'Alep, la fierté de ses habitants et l'ébahissement des touristes. du 1er au 5 octobre sur Radio suisse romande, Espace 2, la chrétienté en Arménie Du 1er au 5 octobre sur Espace 2, l’émission A vue d’esprit évoque, de 16h30 à 17h, la chrétienté en Arménie, pays du Sud Caucase. L’émission permet la découverte de l’Eglise apostolique arménienne, ainsi que des réalités sociales et culturelles d’un pays qui détonne, dans un environnement géopolitique complexe. L’Arménie, pays de 30’000 km carrés, attire peu l’attention. Il mérite pourtant le détour, tant sa situation le distingue de celle de ses voisins. Entre les orthodoxes de Géorgie, les sunnites de Turquie et d’Azerbaïdjan et les chiites d’Iran, le pays enclavé entre la mer Noire et la mer Caspienne recèle des trésors d’originalité. Bien des touristes reviennent émerveillés après avoir été surpris par ses monastères d’une grande richesse architecturale, ses paysages majestueux, ses pierres-croix (khatchkars) omniprésentes et son élan de vie permanent, en dépit des difficultés de la vie quotidienne. Un pays où la foi renaît Ce sont ces aspects méconnus que l’émission A vue d’esprit a défriché, du 1er au 5 octobre, de 16h30 à 17h sur Espace 2. Bernard Litzler, directeur du Centre catholique de radio et télévision (CCRT) a baladé son micro de Erevan, la capitale, à Etchmiadzine, siège de l’Eglise apostolique arménienne, en passant par Gumri, une ville du nord-ouest frappée par le tremblement de terre de 1988 (30’000 victimes). Il a ramené des portraits étonnants et une palette colorée de ce pays habité par la foi chrétienne. Indépendante depuis 1991, après 70 ans de communisme, l’Arménie est encore imprégnée des réflexes de l’ère stalinienne. Mais la foi renaît, tout comme les vocations religieuses. Des anciens manuscrits d’Erevan aux Arméniens de Suisse Première étape radiophonique, le 1er octobre, au Matenadaran, la grande bibliothèque de Erevan: Mme Aïda Tcharkhtchyan, directrice des collections de manuscrits arméniens, évoque la richesse de l’héritage culturel et parle de l’alphabet arménien, créé au 5e siècle par le moine Mesrop Mashtots. Le 2 octobre, place à l’Eglise apostolique arménienne, avec les Pères Shahé Ananyan et Dajad Davidyan. Cette Eglise orthodoxe orientale a sa hiérarchie propre, dirigée par le catholicos Karékine II, sa liturgie, ses rites particuliers. Le 3 octobre, le volet social est abordé à travers un reportage dans une colonie de vacances dirigée par une religieuse catholique, Sœur Arousiag. Le Père Antoine Totonjian, directeur de Radio Maria à Gumri, explique, le 4 octobre, son engagement missionnaire et sa foi résistante face à l’islam. Le 5 octobre: les témoignages d’une jeune maman, récemment baptisée avec toute sa famille, et d’une Arménienne de Suisse, Monique Bondolfi, engagée depuis 15 ans dans le soutien à l’Arménie par l’intermédiaire de l’ONG Kasa, qu’elle préside, à Lausanne. 2 octobre : AEOF - Communiqué - Réunion de rentrée des évêques orthodoxes de France (www.aeof.fr) Les évêques orthodoxes de France ont tenu leur réunion de rentrée le 2 octobre au siège de l’Assemblée sous la présidence du Métropolite Emmanuel. Plusieurs sujets étaient à l'ordre du jour de cette rencontre notamment la situation au Moyen Orient et particulièrement en Syrie, les violences qui se déroulent sur son territoire. pays meurtri par 2 octobre : Signature d’un accord entre le Patriarcat d’Alexandrie et la Bibliothèque d’Alexandrie pour la restauration des manuscrits de la Bibliothèque patriarcale Le 2 octobre 2012, le pape et patriarche d’Alexandrie Théodore II s’est rendu à la Bibliothèque d’Alexandrie et a signé un accord de collaboration pour six ans avec le Centre des manuscrits qui y est situé. Il est question de la restauration, de la préservation et de la numérisation des manuscrits de la Bibliothèque patriarcale historique. Il convient de mentionner que, préalablement à cet accord, le Centre avait déjà procédé, et ce gratuitement, à la restauration de trois manuscrits du patriarcat. C’est ainsi qu’ont été jetées les bases de la restauration graduelle de la rare richesse spirituelle de la Bibliothèque patriarcale, plus que millénaire. 2 octobre : Début de l’année académique à la Faculté patriarcale d’Alexandrie http://www.orthodoxie.com/actualites/debut-de-lannee-academique-a-lafaculte-patriarcale-dalexandrie/ Du 3 au 28 octobre : le mois des Arméniens organisé par http://peniche.anako.com (Bassin de la Villette, Face au 61 Quai de la Seine, 75019, Paris (Métros, Riquet, Stalingrad ou Jaurès) (voir programme sur http://bl169w.blu169.mail.live.com/default.aspx#!/mail/InboxLight.aspx?n=754 550164!n=999386174&fid=1&fav=1&mid=3ff060f0-09ba-11e2-bf8e00237de3360c&fv=1) avec le 7 octobre, à 11h, Arménouhie Kévonian et la musique populaire de la région de Mouch Kégham Kévonian, l'un des fondateurs de l'Organisation Terre et Culture et chercheur en histoire à l'EHESS, présentera la vie et l'œuvre d'Arménouhie Kévonian, sa mère. Originaire de la région de Mouch en Turquie actuelle, Arménouhie survit au génocide de 1915-17. Elle passera sa vie à collecter des chants arméniens de sa région en parcourant le monde de la France au Liban et aux États-Unis. Décédée à 100 ans à Paris en 2002, elle a lègué sa passion pour la terre et son histoire à ses deux enfants, tout deux devenus historiens en France, ainsi qu'à certains de ses petits-enfants. Pendant ses nombreux voyages, Arménouhie Kévonian a toujours exécuté ses chants en concert. Ses enfants ont pu enregistrer sa voix toute particulière, qu'elle avait cultivée pour être plus proche du chant occidental classique tout en gardant une ornamentation et une diction arméniennes propres à la région de Mouch. Un disque 33 tours a pu voir le jour dans les années 1980 avec une valeur archivale importante 26 octobre : à 20h30, conférence, Isphahan, new Julfa and the Art of Sumpat derkiureghian 3 octobre : De 19 à 21 heures, l’Association « Dialogue entre orthodoxes et orthodoxes orientaux » a tenu sa réunion annuelle à l’Institut SaintSerge, 93 rue de Crimée, Paris 19e Cette année les deux orateurs ont été Madame Senaït Menda Weremienko qui a parlé du grand saint national éthiopien, Tekle Haymanot ; et Mr Mekertitch Mekertitch qui a parlé du grand saint arménien saint Grégoire de Narek et qui a interprété un chant avec poème de Grégoire de Narek. Au début de la réunion on a lu, en son absence les lignes suivantes du protopresbytre Boris Bobrisnkoy, président de l’association : Notre association parle, entres autres, de spiritualité : ce soir on vous parlera de deux saints l’un éthiopien, Takla Haymnanot, et l’autre arménien, Narek. D’autre part, en ce temps plus troublé que jamais pour les chrétiens vivant au Moyen-Orient, il nous faut rester attentifs à connaître les problèmes des plus anciens chrétiens de cette région : les orthodoxes et les orthodoxes orientaux (Coptes, Syriaques, Arméniens et quelques Ethiopiens en particulier à Jérusalem, mais aussi au Liban et en Egypte de nos jours) : leurs communautés y sont toujours présentes dans les lieux où leurs ancêtres ont vécu depuis deux millénaires. Malheureusement nombre d’entre eux décident depuis quelques décennies d’émigrer ailleurs dans le monde, principalement pour assurer un avenir sûr pour leurs enfants. En effet, sans sécurité il est difficile pour ces familles d’y rester. Car ils souhaitent avant tout que leurs droits de citoyens soient respectés à égalité avec les musulmans. Le but de notre association est de mieux nous connaître là où nous sommes, paroissiens des deux familles d’Eglises. Et c’est ce que nous faisons chaque année avec notre réunion à l’Institut Saint-Serge. Je vous envoie ma bénédiction pour que tous nos cœurs s’ouvrent à ce dialogue pratique, grâce à la rencontre. Prions pour eux. Ce soir et tout au long de l’année. http://www.orthodoxie.com/annonces/la-reunionannuelle-de-lassociation-dialogue-entre-orthodoxes-et-orthodoxesorientaux-2/ Et http://www.orthodoxie.com/actualites/relationsoecumeniques/mot-dintroduction-du-pere-boris-bobrinskoy-pour-lareunion-annuelle-de-lassociation-dialogue-entre-orthodoxes-etorthodoxes-orientaux/ 5 octobre : Communiqué final de la 49e session ordinaire du Saint-Synode du Patriarcat orthodoxe d’Antioche (http://www.orthodoxie.com/actualites/communique-final-de-la-49e-sessionordinaire-du-saint-synode-du-patriarcat-orthodoxe-dantioche/) Le Saint-Synode du Patriarcat grec-orthodoxe d'Antioche qui a tenu sa 49e session ordinaire sous la présidence de sa Béatitude le patriarche Ignace IV d'Antioche du 2 au 4 octobre au monastère Notre-Dame de Balamand (Liban) vient de clore ses travaux par la publication d'un important communiqué que Carol Saba commente ainsi dans une édition spéciale des Chroniques antiochiennes: "Les hiérarques de l’Eglise orthodoxe d’Antioche reviennent dans leur communiqué sur des points centraux et fondamentaux concernant la situation difficile que traverse l’ensemble de la région du Moyen Orient notamment la question de l’importance de la présence chrétienne orientale, l’esprit de paix qui doit prévaloir dans la région, le devoir de citoyenneté qui doit être celui des chrétiens et des orthodoxes qui ne se conçoivent pas comme des minorités mais comme des « partenaires » des autres composantes de la région, l’affirmation par le Saint-Synode, de la notion de « citoyenneté saine » et du principe d’égalité des droits et des obligations entre tous les citoyens d’une même patrie sans distinction, la revendication d’une véritable représentation de tous dans les lois électorales, le rôle pilote qui doit être celui de l’Eglise et des fidèles dans la cité, et finalement le rôle que doit jouer la communication religieuse pour rapprocher et non pas pour diviser et ajouter des tensions. Les évêques orthodoxes d’Antioche ont également condamné à la fois les atteintes aux symboles et référents religieux, mais aussi toutes les réactions violentes à l’encontre de ces atteintes qui les ont suivies". 5 octobre : Dans le prolongement du colloque "Quelle gouvernance pour le Liban: actualité et perspectives" qui s'est tenu du 24 au 28 août au sanctuaire de Notre-Dame de la Salette, dont la réflexion s'est poursuivie lors de la table ronde du 10 septembre sur le même thème au Collège des Bernardins, organisée en partenariat avec Orthodoxie.com, KTO et l'Oeuvre d'Orient, cette tribune cosignée par Carol Saba, porte-parole de l'Assemblée des évêques orthodoxes de France et Jacques Huntzinger, ancien ambassadeur de France, tous les deux conférenciers au colloque de la Salette, tente de résumer ce qui constitue l'essence même de la "question" libanaise, les raisons de l'impasse actuelle, mais aussi celles qui poussent à espérer en la renaissance d'une gouvernance positive dans ce pays "paradigme" pour l'ensemble de la région du Moyen Orient en transition et en recomposition politique. http://www.orthodoxie.com/sur-leweb/revue-de-presse/liban-un-pacte-national-a-renouveler-tribune-dans-lacroix/ 7 octobre : de 9h30 à 10h00, France 2, « Le message du Pape au MoyenOrient» Le pape Benoit XVI s’est rendu au Liban du 13 au 16 septembre dernier. Au cours de son voyage il a rencontrés les chrétiens du Liban mais aussi les représentants des autres communautés religieuses. Le dimanche lors d’une grande Messe rassemblant plusieurs milliers de personnes, il a remis la feuille de route qu’il a rédigée après le « Synode de l’Eglise au Moyen Orient d’octobre 2010. Avec nos trois invités nous dresserons le bilan et les perspectives de la situation à l’heure où les chrétiens d’Orient sont particulièrement inquiets de leur avenir dans leur terre historique. Avec Mgr Claude Bressolette, vicaire général des orientaux catholiques en France, expert au Synode ; Mgr Michel Chafik, recteur de la communauté copte catholique en France ; et Jospeh Yacoub, universitaire, spécialiste des chrétiens d’Orient. http://www.pluzz.fr/chretiens-orientaux-2012-10-07-09h30.html 8 octobre : Al Kalema, Cairo Mohammad Mostafa Kamel, a Muslim prosecutor at the Alexandria Criminal Court, and his two sons, aided by some hired Muslims, broke into the church of the St. Mary in Rashid at 4 PM today and demolished a great part of its alter. They came to the church with front loaders. Kamel had no demolition order. His fight with the church goes back to 2009 when he tried to take ownership of the church, claiming that he bought the ancient church, which dates back to the 9th century, from the Greek Orthodox Church. But it was the Coptic church who bought after it was up for sale due to the dwindling number of Greeks in Rashid, which is located 65 km (40 mi) east of Alexandria, in Beheira governorate. Father Maximos of St. Mary's Church said that he rushed to the police station with Father Luke Asaad and their lawyer to try to bring the police to help. In the police station the prosecutor and his two sons threatened to kill the two priest and their lawyer. A police report was filed regarding those threats. "We stayed at the police station for over six hours with the police begging prosecutor Kamel and his two sons not to demolish the church," said father Maximos, "In spite of them not having a demolition order." Father Luke said that the prosecutor had lost all the cases he brought to court against the church, "So when this route failed, he tried taking the matter into his own hands." The police confiscated the loader but refused to take legal action against him because he is a prosecutor. 8 octobre : Chrétiens de Jordanie : Dans cet État musulman, les chrétiens sont reconnus comme citoyens à part entière. La Jordanie s’avère-t-elle être un modèle de pluralité religieuse ? http://www.france-catholique.fr/Emissions-KTOOEuvre-d-Orient.html 8 octobre : L’église Sainte-Marie à Rashid (Égypte), construite au IXe siècle, est menacée de destruction (http://www.orthodoxie.com/actualites/leglise-saintemarie-a-rashid-egypte-construite-au-ixeme-siecle-est-menacee-de-destruction/ Mohammad Mostafa Kamel, procureur près le tribunal pénal d’Alexandrie à l’intention de détruire l’église Sainte-Marie, construite au IXème siècle, qui se trouve dans la ville égyptienne de Rashid. Lundi dernier, il a fait irruption dans l’édifice avec ses deux fils et encore quelques musulmans. Ils ont commencé par détruire l’autel. Depuis 2009, Kamel essaye d’abattre l’édifice, revendiquant sa propriété, alors que celui-ci a été vendu à l’Église copte, qui l’avait racheté aux orthodoxes grecs ayant quitté la ville. Le père Maxime, de l’église Sainte-Marie a déclaré qu’il s’était précipité au poste de police avec le père Luc Asaad et leur avocat afin d’obtenir l’aide de la police. Au commissariat, le procureur et ses deux fils ont menacé de tuer les deux prêtres ainsi que leur avocat. Un rapport de police a été établi au sujet de ces menaces. « Nous sommes restés au commissariat plus de six heures avec la police, en demandant à Kamel et ses deux fils de ne pas détruire l’église alors qu’ils n’avaient pas de permis de démolition », a dit le père Maxime. Le père Luc a ajouté que le procureur « avait perdu toutes les actions qu’il avait engagées en justice pour détruite l’église. Aussi, quand ces tentatives ont échoué, il a essayé de prendre lui-même l’affaire en main ». La police a confisqué le camion destiné à transporter les débris de l’église, mais a refusé d’engager une action en justice contre lui eu égard à sa profession de procureur. 8 octobre : Le Patriarcat de Roumanie apprécie l’attitude des autorités roumaine et israélienne au sujet du récent incident à l’église roumaine de Jérusalem (http://www.orthodoxie.com/actualites/le-patriarcat-de-roumanie-apprecielattitude-des-autorites-roumaine-et-israelienne-au-sujet-du-recent-incident-aleglise-roumaine-de-jerusalem/ Le bureau de presse du Patriarcat de Roumanie a communiqué ce qui suit : "Le Patriarcat de Roumanie a appris avec tristesse l’acte de vandalisme de l’église roumaine de Jérusalem le 8 octobre 2012 et espère que cette sorte d’incident regrettable ne se répétera pas. Le Patriarcat de Roumanie salue les déclarations de M. Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères d’Israël, et de S.E. le rabbin Vaysbish Nahum, qui ont condamné l’acte de vandalisme perpétré contre l’église roumaine de Jérusalem. De même, les efforts des autorités compétentes pour l’identification des auteurs du délit sont évidents. " Des inconnus ont lancé des pierres, des bouteilles et des détritus contre une église orthodoxe chrétienne à Jérusalem, un nouvel acte de vandalisme visant des lieux de culte chrétiens en Israël, a indiqué la police israélienne. L'attaque contre l'église roumaine orthodoxe Saint-Georges, située tout près du grand quartier juif ultra-orthodoxe de Méa Sharim, n'a fait aucune victime ". http://www.orthodoxie.com/actualites/leglise-orthodoxe-roumaine-de-jerusalemvictime-de-degradations/ 9 octobre : Rencontre du patriarche et pape d’Alexandrie Théodore II avec le Premier ministre égyptien (http://www.orthodoxie.com/actualites/rencontre-dupatriarche-et-pape-dalexandrie-theodore-ii-avec-le-premier-ministre-egyptien/) Le 9 octobre, le pape et patriarche d’Alexandrie Théodore II a rencontré au Caire le Premier ministre de la République arabe d’Égypte Hicham Qandil. Lors de la rencontre – qui est la première entre un primat de l’Église d’Alexandrie et un Premier ministre égyptien depuis 66 ans – le patriarche a souhaité au Premier ministre un mandat réussi et fructueux dans l’accomplissement des hautes fonctions qu’il a prises pour le noble peuple égyptien. Il l’a également informé, dans les grandes lignes, de l’activité du patriarcat en Afrique et l’a invité à lui rendre visite à Alexandrie. Hicham Qandil a accepté l’invitation et a loué l’apport du patriarcat aux peuples très éprouvés du continent africain, soulignant l’importance que revêt l’excavation de puits dans les territoires relevant des différents diocèses patriarcaux afin de fournir de l’eau potable aux populations. Le Premier ministre égyptien est particulièrement sensible à ce problème, ayant été, dans le passé, chargé du problème de l’eau en Égypte. Enfin, il a exprimé sa sympathie au patriarcat, qui agit depuis sa fondation de façon pacifique, notamment par la participation active du patriarche, que le Premier ministre a qualifié de particulièrement importante, dans le Conseil national pour la promotion de la coexistence pacifique des communautés chrétiennes et musulmanes du pays. 9 octobre : Après cent jours de pouvoir, le président Morsi amnistie les révolutionnaires. La nouvelle Constitution devrait être prête en novembre (Arte 19h45) 9 octobre : Les chrétiens français commémorent à Paris l’anniversaire des martyrs Coptes de Maspero Un an après le massacre du 9 octobre 2011 au Caire, plusieurs communautés chrétiennes françaises, catholiques, protestantes et orthodoxes ont décidé de se réunir le samedi 13 octobre sur la place St Augustin à Paris pour commémorer le premier anniversaire des martyrs coptes de Maspero. Des évêques, prêtres et chrétiens laïcs français ainsi que des personnalités politiques ont participé à cet évènement. La communauté copte à Paris a prévu d’être massivement représentée, en signe de reconnaissance pour leur soutien. L’Organisation Franco-égyptienne pour les Droits de l’Homme qui œuvre pour la promotion des libertés religieuses, félicite les associations qui organisent cet évènement. Elle invite le Président Egyptien Morsi et son gouvernement à retrouver les donneurs d’ordre de ce massacre, à les amener en justice et assurer un procès public et transparent en démontrant que l’Egypte applique la même loi à tous ses citoyens sans aucune discrimination. 11 octobre : Indonésie : un groupe musulman refuse la nomination d’un chrétien au poste de vice-gouverneur (http://www.francecatholique.fr/Indonesie-un-groupe-musulman.html) Sous la pression du groupe musulman FPI, le ministre indonésien de l’Intérieur a décidé le report du 7 au 15 octobre, de la cérémonie de nomination de Joko Widodo (Jokowi) et Basuki Tjahaja Purnama (Ahok) aux postes respectifs, de gouverneur et de vice-gouverneur de Jakarta. 11 octobre : Prions pour la Paix en Israel et Palestine (http://www.francecatholique.fr/Prions-pour-la-Paix-en-Israel-et.html) Prions pour la Paix en Israel et Palestine alors qu’un acte de vandalisme a visé un lieu de culte chrétien lundi s’ajoutant aux profanations de monastères catholiques en septembre et octobre, qui avaient suscité les protestations générales des représentants religieux et des dirigeants israéliens comme palestiniens. 11 octobre : Moyen-Orient : faire connaître le Christ aimant et bienveillant (http://www.france-catholique.fr/Moyen-Orient-faire-connaitre-le.html) Comment offrir l’Evangile aux populations en difficultés du Moyen-Orient, sinon en leur apportant « le Christ aimant, le Christ bienveillant », déclare Mgr Paul Sayah, dans un entretien accordé à Radio Vatican. 11 octobre : Déclaration du patriarche de Jérusalem Théophile III au sujet des attaques perpétrées par des Israéliens contre les lieux saints 11 octobre : Le patriarche de Jérusalem Théophile III a déclaré que le Patriarcat orthodoxe grec de Jérusalem répondrait par la construction de nouvelles églises et la réparation des dommages causés aux anciennes, aux récentes attaques (1) perpétrées par des Israéliens contre les lieux saints. « Les musulmans et les chrétiens sont présents dans ce pays non pas comme des hôtes, mais comme ses citoyens d’origine. Quiconque pense que de tels délits amèneront qui que ce soit parmi nous à partir, se trompe lourdement » a dit le patriarche. 11 octobre : La France condamne les actes de vandalisme contre les lieux de culte chrétiens en Israël (http://www.orthodoxie.com/actualites/la-francecondamne-les-actes-de-vandalisme-contre-les-lieux-de-culte-chretiens-enisrael/) Sur le site du ministère des Affaires étrangères de la République française, cette déclaration publiée hier: " L’église roumaine orthodoxe Saint-Georges à Jérusalem a fait l’objet de dégradations, le 8 octobre. C’est la troisième fois en moins d’un mois qu’un lieu de culte chrétien est vandalisé. La France condamne fermement ces actes et exprime sa solidarité envers les communautés chrétiennes visées. Nous sommes particulièrement préoccupés par l’augmentation constante des actes de vandalisme et d’intolérance contre les édifices religieux. Nous appelons les autorités israéliennes à faire toute la lumière sur ces délits et à poursuivre leurs auteurs en justice. " 12 octobre : Jérusalem, (Apic) Le patriarche arménien apostolique de Jérusalem, Torkom II Manoogian, est décédé le 12 octobre 2012 à l’âge de 93 ans, a indiqué le patriarcat. Né en 1919 en Irak, Torkom II était devenu le 96 e patriarche de l’Eglise arménienne en 1990. 12 octobre : Au Caire, manifestations à la place Tahrir les plus violentes depuis l’élection du président Morsi en juin, avec des centaines de blessés, pour réclamer entre autres la formation d’une nouvelle cmmission constituante, l’actuelle étant dominée par les Frères musulmans. (Le Monde, 14-15 oct. 2012) 12 octobre : Syrie : à Homs la guerre s’installe, la vie s’organise. (http://www.oeuvre-orient.fr/2012/10/12/syrie-a-homs-la-guerre-sinstalle-lavie-sorganise/) Un correspondant chrétien présent dans un de quartiers de Homs témoigne de la situation précaire et de la réconciliation possible La situation n’évolue pas à Homs. La guerre s’installe avec des embuscades quotidiennes sur les lignes de confrontations. Les bruits d’explosions et de balles se font entendre spécialement le soir. Dans le centre-ville, les bombardements perdurent. La destruction est indescriptible. Dans le quartier de Bustan al Diwan, les écoles sont totalement détruites et les rues ne sont plus que des décombres. Malgré cela, 80 chrétiens continuent d’y vivre avec des musulmans (dont le nombre est difficile à estimer). Ils n’ont ni légumes ni viande, mais se maintiennent en vie grâce à un stock important de céréales et de produits de base. Dans les faubourgs de la ville le nombre de déplacés, qui varie en fonction des violences des bombes et des combats, a augmenté en septembre. Nombre de familles originaires de Homs, parties se réfugier à Alep et Damas, reviennent repeuplant ainsi les quartiers. Des initiatives d’espérance et de réconciliation ont lieu. Ainsi une fête de fin d’été dans un établissement du quartier d’Adawiyya a donné l’occasion de rassembler les parents d’élèves de différentes tranches d’âge et de toutes les confessions : chrétiens, sunnites et alaouites. Ces communautés n’avaient pas été ensemble sous un même toit depuis 18 mois ! Il y régnait une ambiance de joie, les parents étant heureux de constater ce que leurs enfants avaient produit et appris en dépit des évènements alentours. Dans les champs, le travail continue : la récolte des aubergines et du blé est bonne cette année et les vendanges sont lancées. 12-13 octobre : Symposium de la faculté de théologie de l’Université de Thessalonique sur les réfugiés d’Asie Mineure dans cette ville Les 12 et 13 octobre, le département de théologie pastorale et sociale de l’Université de Thessalonique et l’Union ionienne des anciens de Smyrne et d’Asie Mineure ont organisé un symposium scientifique pour honorer la première génération des réfugiés d’Asie Mineure, du Pont-Euxin, de Cappadoce et de Thrace orientale qui arrivèrent à Thessalonique en septembre 1922 des suites de la catastrophe d’Asie Mineure (1), et des expatriés de Cappadoce qui arrivèrent en 1923 en application du traité de Lausanne. C’est ainsi que Thessalonique est devenue la mère, voire la capitale des réfugiés. 13 octobre : Aux Bernardins, de 14h à 16h, « Les chrétiens et la globalisation par Andrea Riccardi » Conférence inaugurale de la Chaire des Bernardins « La globalisation, une question spirituelle », présidée en 2012/2014 par Andrea Riccardi, fondateur de la Communauté Sant Egidio, actuel ministre italien de la Coopération internationale et de l’Intégration, communauté qui agit notamment contre la pauvreté et joue un rôle de médiation diplomatique non gouvernemental dans les crises internationales à dimension religieuse. www.collegedesbernardins.fr/ 24 Rue de Poissy, Paris 5 e, 01 53 10 74 44. A voir sur KTO. Sant Egidio travaille pour des réconciliations politiques, aussi en Syrie à présent. Durant les deux années à venir, la Chaire des Bernardins s’interrogera donc sur le thème « La globalisation, une question spirituelle ? ». Coordonnée par le père Antoine Guggenheim, elle s’organisera autour d’un séminaire mensuel et de 4 conférences publiques semestrielles, qui auront lieu en présence d’Andrea Riccardi et de personnalités internationales. Le séminaire mensuel (9 séances par an) sera animé par Antoine Arjakovsky et le père Antoine de Romanet, codirecteurs du département « Société, Liberté, Paix » du Collège des Bernardins, par Marco Impagliazzo, président de la Communauté de Sant'Egidio , et Roberto Morozzo della Rocca, de l’université Rome III, qui, spécialiste de l’Europe de l’est, est aussi membre du Dialogue théologique entre catholiques et orthodoxes. La Chaire se conclura en octobre 2014 par un colloque « Lire les signes des temps. Vatican II, une boussole pour s’orienter dans la globalisation » 13 octobre : à 19h30, grande veillée de prière et de solidarité avec les chrétiens persécutés, à Paris 8e, Place Saint Augustin (métro Saint Augustin) 13 octobre : On nomme les noms des 5 candidats à devenir patriarche copte orthodoxe : Amba Tawadros, Amba Raphaël, Abouna Raphaël Ava Mina, Abouna Bakhomios El Souriany, Abouna Séraphin El Souriany Dans le n°152 (octobre 2012) du Messager orthodoxe, un article de Christine Chaillot est consacré à l'Eglise orthodoxe en Tunisie nous fait découvrir cette Eglise méconnue, aux origines grecques et russes et incite à visiter les églises orthodoxes de Tunis, Bizerte, Djerba ou Sfax. (http://www.orthodoxie.com/lire/revues/parution-du-n152-du-messagerorthodoxe/) 14 octobre : France Culture, Foi et Tradition Égypte : des Pharaons aux Coptes, histoire et identité (http://www.franceculture.fr/emission-foi-ettradition-egypte-des-pharaons-aux-coptes-histoire-et-identite-2012-10-14) Avec Christian Cannuyer, égyptologue, spécialiste des Coptes, qui évoque pour nous l’histoire d’une transition entre l’antiquité et cette chrétienté égyptienne si particulière, les débuts du monachisme avec saint Antoine, la notion de Marie « Mère de Dieu », et le présent de l’Égypte dans les tourments du changement. Christian Cannuyer est un homme de terrain, un érudit qui ne mâche pas ses mots. Thierry Desjardins Journaliste et Reporter, né en 1941, Directeur général adjoint du Figaro. Auteur d'un nombre considérable d'ouvrages politiques. Lauréat de l'Académie française. Prix Albert Londres 1975. Prix Louis Pauwels 2000. Déclaration du Directeur Général Adjoint du Figaro Il serait grand temps que nous nous apercevions -enfin- qu'une nouvelle guerre de religion a éclaté et, cette fois, à l'échelle planétaire. Les Islamistes massacrent les chrétiens en Égypte, en Irak, aux Philippines, en Indonésie, au Pakistan, au Nigeria, un peu partout. Malraux avait dit : « Le XXIème siècle sera religieux ou il ne sera pas ». On a bien l'impression que ce siècle qui commence va voir le déchaînement sans pitié d'un Islam renaissant, voulant dominer le monde et faire payer à la civilisation chrétienne les quelques siècles pendant lesquels elle a régné sur la planète. Cette haine du chrétien dépasse de beaucoup tous les problèmes de la foi. En s'attaquant aux églises, aux prêtres, aux religieuses, aux fidèles, les islamistes veulent abattre la civilisation occidentale, la démocratie, le capitalisme, ce qu'ils appellent le « néo-colonialisme », la parité hommes-femmes, les Droits de l'Homme, le progrès tel que nous le concevons. Le XXème siècle a été marqué par l'affrontement Est-Ouest, le bloc communiste contre les pays « libres ». Marx, Lénine et Staline se sont effondrés d'eux-mêmes sous les incohérences, bien souvent monstrueuses, de leur idéologie. Mais ils ont aussitôt été remplacés par Allah et son Prophète. Le Coran a pris la place du Communisme, le drapeau vert de l'Islam celle du drapeau rouge, les imams prédicateurs des mosquées celle des commissaires politiques. Le XXIème siècle sera une guerre sans merci car les foules immenses du Tiers-monde islamisé (et des banlieues de nos grandes métropoles) sont autrement plus dangereuses que ne l'ont jamais été les chars du Pacte de Varsovie . Nous pleurons, avec nos larmes de crocodiles habituelles, les coptes massacrés à Alexandrie et les chrétiens assassinés à Bagdad. Mais nous restons les bras ballants. Il faut bien dire qu'on voit mal ce que nous pourrions faire. Ce n'est plus guère le temps des croisades et nos dernières expériences en Afghanistan ou en Irak (où nous commençons à regretter la belle époque de Saddam Hussein qui savait, lui, au moins, faire respecter la laïcité baasiste) n'ont pas été très concluantes, c'est le moins qu'on puisse dire.Il est bien loin le temps où Napoléon III pouvait envoyer un corps expéditionnaire protéger les maronites du Liban que massacraient les Druzes. Mais au moins restons lucides et surtout arrêtons de ressortir une fois de plus la fameuse « repentance » qui nous sert désormais pour maquiller toutes nos lâchetés. Hier, un imbécile de service nous a longuement expliqué à la télévision que si les islamistes égyptiens massacraient les coptes c'était parce que ces chrétiens de la vallée du Nil étaient « les représentants de l'Occident », les ambassadeurs de la culture européenne », les symboles vivants du capitalisme, du néocolonialisme, du dollar et du coca-cola. En un mot, les ultimes survivants de l'époque coloniale. Autant dire, à l' en croire, que les Islamistes avaient parfaitement raison de vouloir éliminer ces survivances d'un passé détesté. *L'imbécile était, en plus, un inculte*. Les coptes sont les descendants du peuple des pharaons. « Copte » veut dire « égyptien ». Ils étaient sur les bords du Nil bien avant la conquête arabe et musulmane. S'ils sont plus nombreux au sud, entre Assiout et Assouan, c'est précisément parce qu’ils ont fui les cavaliers conquérants venus d'Arabie. Ils avaient leurs églises bien avant que nous ne construisions nos cathédrales. On peut d'ailleurs dire exactement la même chose de tous les chrétiens d'Orient qu'ils soient catholiques (de rite d'Antioche, de rite syriaque comme les maronites libanais, de rite byzantin, de rite arménien, de rite d'Alexandrie) ou « non chalcédoniens » comme les coptes, ou orthodoxes (ayant leur patriarcat soit à Istanbul, soit à Alexandrie, soit à Jérusalem, soit à Damas). Tous sont « chez eux » dans ces pays-là depuis des millénaires, certains parlant encore l'araméen, la langue du Christ. En faire des ambassadeurs de l'Occident, des représentants du capitalisme colonial est évidemment une absurdité. Même si, en effet, ils sont « de culture chrétienne ». Mais ils l'étaient avant nous. Nous ne pouvons rien faire pour les protéger, mais au moins ne les trahissons pas en reprenant à notre compte les accusations odieuses de leurs assassins. Nous pouvons les accueillir, comme nous nous devons d'accueillir tous ceux qui sont persécutés. Beaucoup ont déjà fui leur pays. Mais, en tous les cas, ne continuons pas à nous boucher les yeux, à parler de «l'amitié islamo-chrétienne », d'un « Islam à l'occidentale», de « la cohabitation harmonieuse des trois monothéismes ». Soyons intransigeants avec les règles de notre laïcité, mais ne nous laissons entraîner ni vers la stigmatisation ni vers la discrimination (surtout si elle devait être « positive », comme le souhaitent certains), car ce serait, évidemment, faire le jeu des fanatiques Aujourd'hui, la grande mode est d'évoquer, d'invoquer à tout bout de champ "les années les plus sombres de notre histoire". C'est souvent absurde et parfois odieux. Mais s'il y a une leçon qu'il ne faut jamais oublier c'est bien celle de Munich, Churchill avait dit : « Ils ont préféré le déshonneur à la guerre et ils auront les deux ». Il ne faut jamais tenter de pactiser avec ceux qui vous ont déclaré la guerre. 17 octobre : A Lausanne, à la Maison de l’Arzillier, avenue de Rumine 62, à 20h., Conférence de Monseigneur Casmoussa Monseigneur Casmoussa, ancien archevêque syriaque catholique de Mossoul en IRAK, vicaire patriarcal à Beyrouth, viendra présenter une conférence. Son dernier livre “Jusqu’au bout” (Ed. Nouvelle Cité) a reçu le premier Prix littéraire 2012 de l’Œuvre d’Orient, récompensant “le témoignage authentique et profond d’un homme engagé qui a fait le pari de la communion entre chrétiens et du dialogue avec les musulmans.”Il apportera son témoignage de chrétien en terre d’Orient. Il a traversé la guerre en Irak, l’instabilité politique de la région en cherchant des solutions sur les liens à bâtir avec les communautés musulmanes en voie de radicalisation. Monseigneur Casmoussa avait été enlevé en 2005 par un groupe d’islamistes armés. Suite au dialogue de foi et de paix qu’il a pu engager avec ses ravisseurs, il a été miraculeusement libéré. 17 octobre : Bruxelles: un séminaire organisé par la Commission européenne et les Eglises orthodoxes (http://www.orthodoxie.com/actualites/bruxelles-unseminaire-organise-par-la-commission-europeenne-et-les-eglises-orthodoxes/) " Le 17 octobre, dans les locaux de la Commission européenne de Bruxelles s’est déroulé le premier séminaire commun organisé par le Comité des représentants des Églises orthodoxes auprès du Conseil de l’Europe (CROCEU) et la Commission européenne représentée par le Bureau des conseillers européens (BEPA). Le séminaire avait pour thème « la promotion de la solidarité dans le contexte de la crise économique actuelle : contribution de l’Église orthodoxe à la politique sociale de l’Europe ». Y ont pris part des représentants de différentes Églises orthodoxes locales présentes en Union européenne : Églises de Constantinople, russe, serbe, roumaine, de Chypre, de Grèce, albanaise, polonaise, des Terres tchèques et de Slovaquie. Le représentant intérimaire du Patriarcat de Moscou aux organisations européennes internationales, l’archiprêtre Antoine Ilyne, et l’higoumène Philippe (Simonov), vice-président du département missionnaire du Patriarcat de Moscou, docteur en sciences économiques, professeur, directeur de l’inspection pour le contrôle du système bancaire par la Banque centrale et les organismes de crédit de la Chambre des comptes de la Fédération de Russie participaient au séminaire au nom de l’Église orthodoxe russe. Le programme du séminaire comportait des discussions en panel sur les problèmes suivants : l’influence de la crise économique sur la structure sociale de la société européenne; la solidarité entre générations; l’opinion des Églises orthodoxes sur la perspective de cohésion sociale compte tenu des nouveaux défis." 17 octobre : L’église orthodoxe de la Mère de Dieu à Alep a été frappée par un tir de roquettes (http://www.orthodoxie.com/actualites/leglise-orthodoxe-de-lamere-de-dieu-a-alep-a-ete-frappee-par-un-tir-de-roquettes/) Selon les informations du diocèse métropolitain d’Alep, Bérée et Alexandrette, diffusées par l’agence Amen.gr, une roquette a atteint, la semaine dernière, l’église historique de la Mère de Dieu dans la vieille ville, provoquant d’importants dégâts matériels. Le mercredi 17 octobre, le palais épiscopal du diocèse, situé de même dans la vieille ville, construit il y a 400 ans, a subi également des dommages matériels, mais heureusement aucun des prêtres n’a été blessé. « Notre Église prie pour la paix et le dialogue. Les chrétiens ne prennent pas part aux affrontements mais, au contraire, jouent et joueront un rôle significatif dans la réconciliation et la paix, offrant en même temps une grande aide humanitaire à ceux qui en ont besoin, sans faire de distinction entre le parti auquel ils appartiennent » déclare le communiqué du diocèse métropolitain. 18 octobre : 18h30- 20h30, Projection "Oliveraies en mer Egée : la culture de l'olivier comme trait d'union entre les Grecs et les Turcs, 5, rue Basse des Carmes 75005 Paris (Maubert Mutualité) - 01 43 29 05 65 – (www.iremmo.org) Quand Mustafa Kemal Atatürk reconstruit la Turquie nouvelle sur les cendres de l’Empire Ottoman, le Traité de Lausanne ordonnera en 1923 le déplacement croisé des musulmans d’origine turque installés en Grèce, et des Grecs chrétiens implantés en Asie Mineure. Cet échange de population de près de deux millions de personnes a laissé des traces encore perceptibles de nos jours. Une chose, heureusement, est venue apaiser les douleurs et les rancoeurs : sur les terres échangées, de part et d’autre, on pratiquait l’oléiculture depuis fort longtemps, et les fruits de cet arbre étaient la principale source de richesse, voire le moyen de survie des populations croisées. 18 octobre : Communiqué du Patriarcat grec-orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient relatif au décès tragique du père martyr Fadi Haddad (http://www.orthodoxie.com/actualites/communique-du-patriarcat-grecorthodoxe-dantioche-et-de-tout-lorient-relatif-au-deces-tragique-du-peremartyr-fadi-haddad/) " En ce 18 octobre, le révérend père Fadi Haddad, prêtre de la paroisse du prophète Elie de la ville Kotna, est sorti pour accomplir une mission humanitaire noble pour tenter de récupérer un des fidèles de sa paroisse qui avait été enlevé avant lui voilà quelques jours. Ce qui lui est arrivé est plus difficile de ce qui pouvait être prévu, puisque le père Haddad a été enlevé lui même avec l'intermédiaire qui l'accompagnait, la rançon et sa voiture privée. L’épisode tragique a commencé alors par la négociation avec ceux qui l'ont enlevé et qui ont demandé une grande somme d'argent (pour le libérer). Nous espérions que les consciences allaient être en éveil pour nous épargner le pénible drame qui est survenu et qui a eu lieu, puisque la dépouille du père Fadi Haddad a été trouvée la matinée du jeudi 25 octobre 2012 dans la région de Droucha, portant des traces de torture et de défigurations indescriptibles. C’est le révérend père Elias Elbaba, prêtre de la localité de Hineh, qui l’a reconnu, l'a transféré à un dispensaire de la ville et a informé de son martyr le patriarcat á Damas, afin que son sang pur soit une offrande sur l'autel de la réconciliation et l'entente." Le site Alboushra.org annonce le décès du père Fadi Jamil Haddad sans préciser les circonstances. Il était recteur de la paroisse Saint-Elie à Qatana, un faubourg de Damas. Il a été enlevé par un groupe armé non identifié il y a quatre jours. L'agence Fides relate notamment sur son enlèvement, dans une dépêché datée d'hier: " Selon des informations parvenues à Fides, les ravisseurs, qui ont enlevé avec lui deux autres hommes voici trois jours, ont demandé à la famille du prêtre et à son Eglise une rançon de 50 millions de sterling syriennes (soit plus de 550.000 €uros). La communauté chrétienne grecque orthodoxe est fortement préoccupée par le sort du prêtre et des deux autres otages." Il est aussi rappelé dans cette dépêche que: "Parmi les différentes communautés chrétiennes présentes en Syrie, la communauté grecque orthodoxe est la plus importante, comptant en effet environ 500.000 fidèles. Elle est concentrée principalement dans l’ouest du pays et à Damas." (http://www.orthodoxie.com/actualites/syrie-deces-apres-un-enlevement-dupere-fadi-jamil-haddad/) 18 octobre, de 19h à 22h, Où en sont les révolutions arabes ?, avec Alain Gresh, directeur-adjoint du Monde diplomatique., espace Robespierre - 2, rue Robespierre, 94200 Ivry-sur-seine 18 octobre : Collaboration du patriarche de Jérusalem et de l’Église de Chypre pour les réfugiés syriens en Jordanie (http://www.orthodoxie.com/actualites/collaboration-du-patriarche-dejerusalem-et-de-leglise-de-chypre-pour-les-refugies-syriens-en-jordanie/) Le jeudi 18 octobre, le patriarche de Jérusalem Théophile a assisté à la réception des colis de nourriture, médicaments, et vêtements, envoyés par l’Église de Chypre pour les réfugiés syriens en Jordanie qui séjournent au camp de Zaatari. Le patriarche était intervenu pour ces réfugiés, il y a un certain temps, auprès des ambassadeurs de Grande-Bretagne, de France, d’Allemagne et de Chypre en poste à Amman. Le patriarche avait ensuite rendu visite au camp mentionné et s’est renseigné sur les difficultés des réfugiés. Ceux-ci ont été au centre des récentes discussions des primats des Patriarcats d’Alexandrie, de Jérusalem et de l’Église de Chypre avec les représentants de l’Union européenne à Bruxelles. Le patriarche de Jérusalem Théophile s’est en outre adressé à l’archevêque de Chypre pour organiser une collecte de fonds pour les réfugiés syriens en Jordanie. Le peuple orthodoxe de Chypre ainsi que son gouvernement ont répondu à cet appel : 10 tonnes d’eau minérale, 5 tonnes de nourriture et 185 caisses de vêtements, ainsi que 15 petits réfrigérateurs et 5 ordinateurs sont arrivés par voie maritime à Akkaba, puis acheminés ensuite à Zaatari, le 18 octobre en présence du patriarche Théophile, de plusieurs ecclésiastiques orthodoxes de Jordanie, de l’ambassadeur de la République de Chypre, et d’autres personalités jordaniennes. Le camp de Zaatari abrite actuellement 38.500 réfugiés sur un total de 210.000 en Jordanie. De 300 à 400 réfugiés arrivent quotidiennement dans ce camp, selon les conditions de sécurité à la frontière de la Syrie et de la Jordanie. Ceux-ci parviennent au camp, le plus souvent la nuit, et n’ont pris avec eux que leurs vêtements. Ils sont épuisés et souvent blessés. La première mesure lors de leur arrivée est de leur fournir nourriture et vêtements. Un grand effort est produit pour améliorer les conditions de séjour, alors que l’hiver approche. De nouvelles routes sont aménagées et recouvertes de gravier afin de protéger le camp de la poussière, laquelle nuit à la santé de ses habitants. 75% des réfugiés sont des femmes et des enfants. Un programme a été mis au point pour l’éducation de 15.000 à 18.000 enfants. Les écoles sont installées dans des tentes. Le patriarche de Jérusalem Théophile a remercié les représentants du gouvernement jordanien, de l’UNHCR et de l’UNICEF pour les informations communiquées et surtout pour l’œuvre humanitaire accomplie, déclarant à cette occasion que le Patriarcat de Jérusalem et l’Église de Chypre se proposent de continuer à aider activement cette œuvre par la collaboration des responsables du camp avec le responsable du bureau du patriarcat à Amman M. Waffa Ksous. 18-20 octobre : Un colloque exceptionnel sur les enjeux du futur concile panorthodoxe http://www.orthodoxie.com/annonces/un-colloque-exceptionnelsur-les-enjeux-du-futur-concile-panorthodoxe/ Alors que l'on s'interroge sur la tenue prochaine ou non du grand concile panorthodoxe attendu et préparé depuis plus de 50 ans, un colloque exceptionnel sur les thèmes prévus pour ce concile aura lieu à l'Institut Saint-Serge (Paris) du 18 au 20 octobre. Organisé par l'Institut Saint-Serge et le Centre de recherches œcuméniques de l’Université catholique de Leuven, en partenariat avec la revue de théologie orthodoxe Contacts et le Collège des Bernardins (Paris), ce colloque international, a pour but de sensibiliser aux enjeux d'un événement ecclésial majeur à venir. Le programme abordera, avec des théologiens orthodoxes issus de nombreux pays (France, Etats-Unis, Géorgie, Grèce, Liban, Roumanie, Russie) les 5 grands thèmes suivants : 1- Le calendrier liturgique commun, 2Autocéphalie, autonomie et diptyques, 3- L'avenir de la "diaspora" orthodoxe, 4Relations de l'orthodoxie avec les autres Eglises, 5- Les questions éthiques et sociales et le jeûne aujourd'hui. Tous ces grands thèmes seront aussi analysés par des observateurs non orthodoxes: catholiques romains et protestants, ce qui permettra une interaction fructueuse dans un esprit d’ouverture œcuménique. Intervenants : Mgr Emmanuel de France; Mgr Gabriel de Comane; Nicolas Ozoline; Peter De Mey; Pierre Sollogoub; Vladimir Khoulap; Thomas Pott; John Erickson; Grigorios D. Papathomas; Joseph Famerée; Emmanuel Clapsis; Antoine Arjakovsky; Ivana Noble; Mgr Jérôme Beau; Carol Saba; Georges Nahas; Nicolas Cernokrak; Enzo Bianchi; Tamara Grzelidze; Michel Stavrou; Barbara Hallensleben; Radu Preda; Athanasios Papathanassiou; Anne-Marie Reijnen; Pantelis Kalaïtzidis. Avec collaboration de catholiques et protestants. Malheureusement aucun représentant des Eglises orthodoxes orientales n’a été invité. 20 octobre : Arte, à 21h35, film de Jean-Louis Saporito, « En Ethiopie, sur les traces des premiers chrétiens » 20 octobre : de 14h à 18h, Agence de développement du val de Marne - 23, rue Raspail, 94200 Ivry-sur-Seine., Les islamistes, victorieux du "printemps arabe ?, avec Stéphane Lacroix, professeur à l’École des affaires internationales - Paris school of international affairs (PSIA) ; et Derrière les révolutions, quels enjeux économiques et géo-stratégiques ?, avec Akram Belkaïd, journaliste indépendant et essayiste 20 octobre : A la suite du décès du patriarche arménien de Jérusalem, l’archevêque Aris Shirvanian a été élu Locum Tenens du siège patriarcal arménien par les membres de la fraternité monastique des saints Jacques. Après avoir présidé les funérailles du Patriarche Torkom II qui auront lieu le lundi 22 Octobre, sa mission principale, outre la gestion des affaires courantes, sera la convocation du chapitre général qui élira le nouveau Patriarche au terme de la période de deuil de 40 jours, soit à la fin du mois de novembre. Le même jour, le cercueil du Patriarche Torkom a été accueilli à la Porte de Jaffa par les moines de la fraternité et les fidèles arméniens pour être porté en procession jusqu’à la cathédrale Saint Jacques au cœur du Quartier arménien de la vielle ville où un office des défunts a été célébré. Le lundi 22 Octobre, à l’issue de la Divine liturgie, le corps du patriarche sera déposé dans le caveau des patriarches au monastère du saint Sauveur situé près de la porte de Sion. L’archevêque Aris – Arménag dans le monde – est né le 23 Juin 1934 à Haïfa (Palestine). Elève de l’école Saint Elie de Haïfa, puis des Quarante Martyrs de Sébaste à Bourdj-Hamoud à Beyrouth, il entre au Grand séminaire de Jérusalem en 1952. Ordonné diacre en 1954 par l’archevêque Yeghishé (Derderian) puis hiéromine en 1957 par l’archevêque Diran (Nersoyan), il devient membre de la fraternité monastique de Jérusalem la même année. Le père Aris est alors nommé Vice Recteur du séminaire où il enseigne durant une année. En 1958, il est nommé recteur de la paroisse d’Amman en Jordanie. L’année suivante, le Patriarche Yéghishé II l’autorise à se rendre en Grande Bretagne afin de poursuivre ses études de Théologie. Il y demeure jusqu’en 1964. Après avoir acquis un « baccalauréat en Théologie », il est invité à se rendre à saint Etchmiadzine où il est élevé à la dignité d’archimandrite. De 1964 à 1966, il est étudiant à la faculté Catholique de Paris. En 1966, l’archevêque Torkom, Primat du diocèse arménien des Etats Unis, (le défunt Patriarche), l’invite à poursuivre son ministère dans la paroisse saint Jacques de Los Angeles. En 1972, il est nommé Vice-Recteur puis Recteur de l’académie de théologie de saint Etchmiadzine où il enseigne jusqu’en 1974. La même année, il est sacré évêque par le Catholicos Vazken I. En 1975, il est envoyé au Canada pour y exercer les fonctions de vicaire général. Grâce au travail qu’il y accomplit, le vicariat est érigé en diocèse. Il mène en tant que primat une intense activité en matière éducative et fonde à Toronto l’école sainte Croix, première institution scolaire arménienne de la ville. Au terme de sa mission au Canada, il est nommé Légat catholicossal en Inde en 1979 et 1980. Fort de son expérience en matière éducative, il assume dans le même temps les fonctions de directeur du collège arménien de Calcutta. En 1998, après dix huit ans passés au service du diocèse de New-York en tant Légat Catholicossal, Mgr. Shirvanian est rappelé à Jérusalem pour prendre la direction du séminaire patriarcal. Mgr Aris devient responsable des relations œcuméniques et des affaires extérieures, porte parole du Patriarcat pour la presse. Dans le même temps, il enseigne la Théologie au séminaire. En 2006, sa sainteté Karékine II, catholicos de tous les Arméniens l’élève à la dignité d’archevêque. 22 octobre : En Syrie, des passagers chrétiens qui se trouvaient dans un minibus les ramenant des trois villages de Jdaydeh, Yacoubieh et Qnayeh vers Alep, ont été enlevés alors que leur minibus se trouvait à 35 km de sa destination. Dans le véhicule public se trouvaient des femmes, des enfants et des personnes âgées; les hommes jeunes et mûrs ne se déplaçant plus, de crainte d'être enlevés. L'autobus était attendu à 11h du matin à Alep. Ne le voyant pas arriver, un mère a pu entrer en contact téléphonique avec son jeune fils pour apprendre qu'il était pris en otage au même titre que les autres passagers. (http://www.leveilleurdeninive.com/2012/10/scandale-des-femmes-des-enfantset-des.html) 23 octobre : Les Conférences du Salon organisent à la Maison des Etudiants arméniens (Cité Universitaire) une rencontre avec Marc Nichanian sur le thème : Qu'est-ce qu'un Témoignage ? A propos de L’Agonie d’un Peuple de Haïg Toroyan et Zabel Essayan Hayg Toroyan et Zabel Essayan. 23 octobre : En Syrie, le scandale continue...; aujourd'hui encore un autre minibus qui conduisait des jeunes filles chrétiennes a été arrêté et les jeunes filles ont été enlevées. Le véhicule venait de Kfar Bohm pour se rendre à l'Université d'Alep. (http://www.leveilleurdeninive.com/2012/10/scandale-desfemmes-des-enfants-et-des.html) 23 octobre : Ce jour était fêtée la mémoire de saint Jacques, le frère du Seigneur et premier évêque de Jérusalem, selon l’ancien calendrier, qui est suivi par le Patriarcat de Jérusalem. L’église Saint-Jacques est utilisée par la communauté orthodoxe arabophone de Jérusalem et est située entre la basilique de la Résurrection et la résidence de la Confrérie du Saint-Sépulcre. L’office de la fête a commencé la veille par les grandes vêpres et a continué le lendemain par les matines suivies de la liturgie, célébrée par le patriarche de Jérusalem Théophile, les archevêques Isichios de Capitoliade et Aristarque de Konstantina, ainsi que d’autres clercs grecs et arabes. Des fidèles orthodoxes arabes, grecs – dont le consul général de Grèce à Jérusalem – et russes assistaient à l’office. On peut visionner sur le lien ci-dessous des large (http://www.orthodoxie.com/actualites/39985/) 23 octobre : Mgr Hilarion, métropolite de Volokolamsk: « Faire obstacle à la discrimination des chrétiens dans le monde : une contribution à une défense plus efficace des droits de l’homme »( http://www.orthodoxie.com/actualites/mgrhilarion-metropolite-de-volokolamsk-faire-obstacle-a-la-discrimination-deschretiens-dans-le-monde-une-contribution-a-une-defense-plus-efficace-des- droits-de-lhomme/) Intervention le 23 octobre de Mgr Hilarion, métropolite de Volokolamsk, président du département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, au IIIe comité de l’Assemblée générale de l’ONU réunie en session à New York. " Monsieur le président, Je représente à cette tribune de la prestigieuse organisation internationale que sont les Nations Unies l’Eglise orthodoxe russe qui compte de nombreux millions de fidèles dans le monde entier. La défense des droits de l’homme dans diverses régions du monde est l’une des orientations essentielles des organisations internationales parmi lesquelles l’ONU occupe une place primordiale. La liberté de confesser sa foi est l’un des droits fondamentaux de l’homme. Notre Eglise se prononce immuablement contre la discrimination, les persécutions et la violence sous des prétextes religieux quelles qu’en soient les formes. Nous sommes aujourd’hui les témoins de très fréquentes violations de la liberté de religion et de manifestations de violence à l’égard de communautés ou de groupes ethniques et religieux dans le monde entier. Je tiens tout particulièrement à attirer votre attention sur les persécutions et les discriminations dont sont victimes les chrétiens qui constituent de nos jours le groupe cible par excellence de ces violences. Un chrétien meurt pour sa foi toutes les cinq minutes, je m’en réfère à M. Massimo Introvigne, représentant de l’OSCE. L’organisation humanitaire Open Doors estime que plus de 100 millions de chrétiens sont aujourd’hui l’objet de persécutions. Voilà des chiffres qui devraient inciter la communauté internationale à réfléchir et à parler de la discrimination des chrétiens. Une action résolue s’impose en leur défense. Révolutions, heurts armés, conflits politiques, rivalités économiques, tel est le tableau que nous observons au Proche Orient et en Asie. Ces bouleversements sociétaux dans les régions en question entraînent des déséquilibres dans les rapports inter-religieux multiséculaires qui s’y étaient établis. Ces rapports permettaient auparavant la coexistence pacifique de diverses communautés confessionnelles, de la religion de la majorité et de celles des minorités. Nous constatons aujourd’hui qu’une partie de la majorité religieuse se radicalise. Cela se répercute sur le climat social et d’autant plus quand des groupes radicaux se trouvent à même de prendre le contrôle politique, voire de modifier la législation en vigueur. La situation des minorités religieuses s’en trouve dramatiquement détériorée. Je pense en premier aux chrétiens dans des pays qu’ils habitent depuis des siècles et qu’ils considèrent légitimement être leurs patries. Depuis toujours notre Eglise entretient des relations étroites et fraternelles avec les anciennes Eglises chrétiennes du Proche Orient. Ces derniers temps les évêques et les croyants de ces Eglises nous font parvenir des informations terribles quant à la discrimination et à la violence que les chrétiens subissent làbas sous diverses formes. En ma qualité de représentant de l’Eglise orthodoxe russe je me dois d’élever de cette prestigieuse tribune ma voix en défense de mes frères chrétiens. Notre Eglise a, dans plusieurs déclarations et messages, exprimé l’inquiétude qu’elle éprouve à constater la dégradation de la situation des chrétiens dans de nombreuses régions du monde. Nous avons réuni fin 2011 à Moscou une conférence internationale dont le thème était « La liberté de religion : discriminations des chrétiens dans le monde ». Nous avons l’intention d’organiser en 2013 un forum international à ce sujet et nous y inviterons des personnalités religieuses de premier plan. La situation que vivent les chrétiens un peu partout dans le monde est tout simplement consternante. En voici quelques exemples. L’année dernière les chrétiens représentaient 10% de la population de la Syrie. Des dizaines de milliers de chrétiens sont de nos jours victimes de l’intolérance religieuse dans ce pays déchiré par la guerre. Leurs temples et leurs sanctuaires sont détruits. Les chrétiens doivent quitter leurs maisons sans l’espoir d’y revenir alors que ces demeures sont démantelées ou occupées par des représentants radicaux de la religion majoritaire. 50.000 chrétiens au moins ont du abandonner la ville de Homs sous la menace. Il y a quelques minutes le distingué représentant de l’Egypte a déclaré que « les pays arabes respectent la liberté d’opinion. Mais pas celle qui attise la haine à l’égard de quiconque ni celle qui est dirigée contre telle ou telle confession ou culture. Cependant nous respectons la liberté d’opinion qui dissuade l’extrémisme et la haine ». Nous constatons un exode massif des chrétiens coptes en Egypte avec ses 80 millions d’habitants dont 8 millions au moins de chrétiens. Cette tragédie a pour cause des persécutions d’ordre religieux qui sont devenues systématiques. Nous appelons le gouvernement de ce pays à faire tout son possible pour mettre fin aux persécutions et protéger les chrétiens de la haine et de la violence. Plus de la moitié des 60 mille chrétiens que comptait la Libye ont du fuir le pays pendant la guerre civile. Près d’un million et demi de chrétiens vivaient en Irak jusqu’en 2003. Actuellement ils ne représentent qu’un dixième de la population, tous les autres ont soit été tués, soit ont du émigrer. Au Pakistan, au Soudan et en Algérie les chrétiens n’ont plus aucun recours juridique et sont l’objet de persécutions en conformité avec la législation en vigueur dans ces pays. C’est au Pakistan que nous constatons les souffrances les plus terribles et les plus cruelles que doivent éprouver les chrétiens. L’inaction des autorités fait que les criminels restent impunis. Une liste des exemples les plus parlants de violence à l’égard des enfants et des adolescents de familles pakistanaises chrétiennes a été publiée en août dernier. La Commission de défense des droits de l’homme du Pakistan fait savoir que les cas de rapt de jeunes filles sont en recrudescence dans ce pays, les victimes de ces enlèvements sont forcées à se convertir à l’islam. Près de 1.800 rapts ont été constatés en 2011. Une vague de manifestations antichrétiennes a déferlé dans le pays ces derniers mois. Des dizaines de milliers de chrétiens fuient le Mali pour chercher refuge en Algérie et en Mauritanie car ils sont persécutés par les islamistes radicaux du nord du Mali. Au Nigeria la secte islamiste radicale « boko haram » continue à exterminer les chrétiens. Nous entendons souvent dire qu’il est indispensable de faciliter l’émigration dans des pays tiers des chrétiens soumis aux persécutions. C’est là une mesure extrême à laquelle on peut avoir recours lorsque c’est le seul moyen de sauver des vies. Or, une telle politique ferait le jeu de ceux qui persécutent les hétérodoxes car leur objectif consiste précisément à évincer la population chrétienne et à l’inciter à émigrer. Tout doit être entrepris pour que les chrétiens se sentent en sécurité dans les terres qu’ils habitent depuis des siècles, les terres de leurs ancêtres. Les organisations internationales peuvent être en cela extrêmement efficaces. L’introduction dans le glossaire international du terme « christianophobie » (en 2009, à la conférence de l’ONU sur la lutte contre le racisme) a été plus qu’opportune. Les représentants de l’Eglise orthodoxe russe avaient alors insisté sur l’acceptation de ce terme. Nous voyons aujourd’hui, hélas, qu’ils avaient tout à fait raison. Mais ce n’est que partiellement que ce mot décrit la tragédie humanitaire qui a lieu aux yeux du monde entier. Il aurait fallu parler non de « christianophobie » mais de persécutions du christianisme qui ces dernières années se déploient d’une manière massive. Les mécanismes internationaux de protection des minorités religieuses permettent de mettre en place des centres de collecte et d’étude des informations portant sur la discrimination religieuse dans divers pays et régions du monde. Il s’agit de la persécution des personnes comme des communautés. Les organisations internationales, les Nations Unies en premier, se doivent d’accorder leur attention à ces données. Les informations concrètes portant sur les violations des droits des chrétiens et diverses formes de violence à leur égard permettront aux représentants autorisés de l’ONU de traiter de ces problèmes avec les représentants des pays où sont constatées des manifestations de haine à l’égard des chrétiens. Chaque cas de violence et de persécution des croyants doit devenir l’objet d’une procédure judiciaire dans les instances nationales comme internationales. Ainsi, en janvier 2012 l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a adopté une résolution sur la défense des chrétiens et la garantie de la liberté de conscience. Ce texte condamne les meurtres et la discrimination des chrétiens dans divers pays, en particulier en Egypte, au Nigeria, au Pakistan, en Iran, en Irak et dans les Philippines. La résolution propose la mise en place de procédures de suivi des phénomènes de discriminations religieuses. Ce suivi permettrait de faire de sorte à ce que le soutien politique et l’aide économique ne soient accordés qu’aux pays qui garantissent la sécurité des minorités religieuses. Le Parlement européen a également alors adopté une résolution allant dans ce sens. La Commission des questions politiques de l’APCE réunie le 15 novembre 2011 à Paris a adopté une déclaration à propos des actes de violence commis à l’égard des chrétiens en Egypte. Cependant nous ne voyons pas en 2012, alors que la fréquence et l’ampleur des persécutions antichrétiennes sont devenues encore plus importantes de réaction adéquate de la part des organismes internationaux. Tous les Etats doivent octroyer à leurs ressortissants le droit de pratiquer librement leur religion, d’éduquer leurs enfants dans leur foi et d’exprimer et de défendre ouvertement leur identité sans être l’objet de persécutions. Afin de surmonter les tendances négatives dans le domaine de la liberté de religion il nous faut unir nos efforts et agir de concert avec les organismes internationaux, les associations publiques et religieuses, avec tous les hommes de bonne volonté. J’espère que les Nations Unies, organisation respectée dans le monde entier, accordera l’attention indispensable au problème de la persécution des chrétiens dans le monde moderne et élèvera sa voix en la défense des victimes afin que la communauté mondiale mette en place des procédures efficaces pour combattre les discriminations en fonction des appartenances religieuses. 23 octobre 2012- 29 janvier 2013 : Tous les mardis de 17h-19 h à du 23 octobre 2012 au 29 janvier 2013 A l’Ecole normale supérieure, 45, rue d’Ulm, 75005 Paris, salle d’histoire, escalier D, 2ème étage-Wolfgang Kaiser, Professeur d’histoire moderne à l’université Paris, directeur d'études à l’EHESS, Gilles Pécout, Professeur d’histoire contemporaine à l’ENS et directeur d’études à l’EPHE. Bernard Heyberger, Directeur d'études à l'EHESS et à l'EPHE Bernard Vincent, Directeur d'études à l'EHESS. Penser la Méditerranée à l’époque moderne et contemporaine (XVIe-XXe siècles) Partant du constat que la Méditerranée est un objet historique et historiographique attractif mais souvent défini par défaut, et constatant le très petit nombre de lieux d’échange continu entre modernistes et contemporanéistes en histoire méditerranéenne, les organisateurs de ce séminaire proposent une approche des transformations de l’espace méditerranéen sur le long terme (du XVIe au XXe siècle) . 23 octobre 2012 W. Kaiser, B. Heyberger, G. Pécout, B. Vincent: de la Méditerranée à l'EuroMéditerranée, présentation. 30 octobre 2012 Johann Petitjean (Paris 1) : Escales, renseignement et communication de l'information au temps des guerres méditerranéennes (XVIIe siècle). 6 novembre 2012 Raphaël Muller (Paris 1-MEN): La présence du livre français dans la péninsule italienne à la fin du XIXe. 13 novembre 2012 Gilles Pécout (ENS): Philhellènes et arménophiles dans les années 1890: de l'amitié politique méditerranéenne. 20 novembre 2012 Johann Strauss (Université de Strasbourg): Les traductions du français vers le turc à la fin de l’empire ottoman. 27 novembre 2012 Bernard Heyberger (EHESS) : Un érudit libanais dans la République des Lettres : Abraham Ecchellensis (1605 - 1664) " 4 décembre 2012 Günes Isiksel (Collège de France – Paris 1) : La Méditerranée des Ottomans, XVIe-XVIIe siècles. 11 décembre 2012 Youssef Mouawwad (avocat, professeur à la Lebanese American University) : Youssef Karam (1823 – 1889), « héros du Liban » ou aventurier politique : une invention française? 18 décembre 2012 Amina Maslah (Paris 1): Appropriation nationale du détroit de Sicile et relations entre insulaires au moment de l'Unité italienne. 8 janvier 2013 Fabrice Micallef (Paris 1) : Crises internationales et stratégies méditerranéennes à l'époque moderne. L'exemple des affaires de Provence (1589-1598). 15 janvier 2013 Marc Aymes (CNRS-Cetobac): La mer des faussaires. Les carrières de la contrefaçon dans le monde ottoman du long XIXe siècle. 22 janvier 2013 Fabrizio De Donno (Université de Londres-Royal Holloway): Méditerranéisme, orientalisme et paradigmes de la modernité en Italie (XIXe et XXe s). 29 janvier 2013 Aurélien Girard (Université de Reims): Les chrétiens arabes de Syrie et les langues « étrangères » (mi XVIIe siècle-fin XVIIIe siècle) 26 octobre-30 novembre : du lundi au vendredi de 10h à 18h00, Exposition Le livre arménien de la Renaissance aux Lumières : une culture en diaspora, 23 quai de Conti, Paris 6e Entrée libre (http://www.bibliotheque-mazarine.fr) 26 octobre : « Le livre arménien : une culture en diaspora » Présentation A l’occasion du 500e anniversaire du livre imprimé arménien, la Bulac, la bibliothèque des langues et civilisations orientales, a souhaité organiser à Paris une journée d’études sur le livre arménien en octobre 2012. Ce colloque international se propose de présenter l’état de la recherche sur le livre et l’imprimerie arménienne en diaspora, de Venise à Madras, en passant par Paris, Tiflis et Constantinople. Tout en parcourant, autant que possible, les 500 ans de production imprimée en arménien, les conférenciers invités tenteront d’étudier comment le livre s’est mis au service d’une culture en diaspora. Une matinée, axée sur les débuts de l’imprimerie arménienne et le livre ancien, examinera les spécificités de l’imprimerie arménienne par rapport aux autres civilisations de l’Orient chrétien. Des communications sur le rôle de l’Eglise et des marchands, ainsi que sur la place de l’histoire nationale, permettront de souligner le rôle central que joue le livre, dès les débuts de l’imprimerie, pour les communautés arméniennes en diaspora qui souhaitent conserver un lien avec la culture nationale, le plus souvent par le biais de la religion ou de l’histoire. A cet égard, le livre occupe d’emblée une place d’autant plus importante qu’il est le vecteur de polémiques religieuses entre missionnaires catholiques et représentants de l’Eglise nationale. L’après-midi, axée sur les 19 e-20e siècles, se penchera sur les problématiques d’une production de masse du livre ou de la presse qui s’adressent désormais à un public plus large. Le contenu de la production imprimée évolue aussi pour s’ouvrir aux idées des Lumières et aux auteurs européens et notamment français. La littérature et l’histoire occupent, à cet égard, une place croissante dans la production imprimée pour diffuser les nouveaux standards de la langue moderne. Après 1915, les survivants du génocide accordent une place centrale au livre et à la presse qui constituent à la fois un lien entre les communautés dispersées et le dernier vestige d’une patrie imaginaire. Aujourd’hui, le livre arménien bascule encore dans une nouvelle ère avec l’apparition de programmes de numérisation qui permettent aux communautés dispersées d’accéder instantanément à de riches bibliothèques numériques, conçues à Moscou, à Paris ou aux Etats-Unis. A cet égard, un programme spécifique de numérisation des collections arméniennes de France sera lancé dans le cadre du 500e anniversaire du livre arménien. Directeur scientifique du colloque : Francis RICHARD , conservateur général, directeur des collections de la Bulac, bibliothèque des langues et littératures orientales, Comité d'organisation : Mélanie Le Torrec (Bulac), Adrineh Zinali (Bulac), Mikael Nichanian (BnF) Conférenciers pressentis : -Krikor BELEDIAN, écrivain et maître de conférences à l'Inalco -Raymond KÉVORKIAN, spécialiste du livre arménien ancien, directeur de recherche à Paris-VIII et directeur de la bibliothèque Nubar à Paris -Dikran KOUYMJIAN, professeur honoraire d'histoire et civilisation arménienne à l'université de Californie à Fresno, ancien professeur à l’Inalco -Claire MOURADIAN, directeur de recherche à l'EHESS et présidente de la SEA -Marc NICHANIAN, professeur honoraire de littérature arménienne à l'université de Columbia à New York -Méliné PEHLIVANIAN, conservateur à la bibliothèque nationale de Berlin -Johann STRAUSS, maître de conférences en histoire à l’université de Strasbourg -Hrachya TAMRAZYAN, directeur du Matenadaran, bibliothèque nationale des manuscrits et des livres anciens -Levon ZEKIYAN, professeur de littérature arménienne à l’université de Venise Les communications seront proposées à la Revue d’histoire et civilisation du livre pour un dossier thématique sur le livre arménien et une publication en 2014. Programme (sous réserve) 2 sessions de 2h30. Communications de 25 mn 2 présidents de séance (pour la matinée, Francis Richard, et, pour l’après-midi, Michel Marian) le 26 octobre 2012 1) Présentation générale de l'histoire du livre arménien 10h00-13h00 - Les débuts de l’histoire du livre arménien jusqu’au 18e s. : un lien entre Orient et Occident ? - Jean-Pierre MAHÉ, directeur d’études à l’EPHE - Raymond KÉVORKIAN, directeur de recherches à l’université de Paris-VIII et directeur de la bibliothèque Nubar à Paris - Hrachya TAMRAZYAN, directeur du Matenadaran, bibliothèque nationale des manuscrits et des livres anciens - Dikran KOUYMJIAN, professeur honoraire d'histoire et civilisation arménienne à l'université de Californie à Fresno - Levon ZEKIYAN, professeur de littérature arménienne à l’université de Venise 14h00-16h30 - Après-midi : le livre et l’identité arménienne en diaspora aux 19 e20e s. : Le livre arménien, une patrie imaginaire ? Johann STRAUSS, maître de conférences en histoire à l’université de Strasbourg - Méliné Pehlivanian, conservateur à la bibliothèque nationale de Berlin - Krikor BELEDIAN, écrivain et maître de conférences à l'Inalco - Marc NICHANIAN, professeur honoraire de littérature arménienne à l'université de Columbia à New York - Claire MOURADIAN, directeur de recherches à l'EHESS et présidente de la SEA Après le colloque, l’inauguration d’une exposition sur le livre arménien est prévue à la bibliothèque Mazarine. 27 octobre : Syrie: explosion d’une bombe lors des obsèques du père Fadi Haddad (http://www.orthodoxie.com/actualites/syrie-explosion-dune-bombe- lors-des-obseques-du-pere-fadi-haddad/) L'agence Fides relate qu'une bombe a explosé lors des obsèques, hier, du père Fadi Haddad. Cet attentat a causé, d'après l'agence, la mort de deux civils et de plusieurs militaires. Le patriarche Ignace IV a célébré les funérailles en l'église Saint-Elie à Qatana. La dépêche précise également: "Le père Fadi Jamil Haddad était né à Qatana le 2 février 1969. Il avait étudié la théologie à Damas et au Liban. Il s’était marié et avait été ordonné prêtre en 1995 par S.B. le patriarche Ignace IV Hazim. Il était curé (recteur, ndlr) de la paroisse orthodoxe Saint-Elie à Qatana. Une source du patriarcat remarque que « il était aimé par tous les groupes religieux et n’avait pris aucune position politique durant le conflit en cours en Syrie. Mais il était fortement engagé en faveur de la réconciliation ». " Il a été enlevé et tué alors qu'il menait une mission humanitaire pour tenter de récupérer un des fidèles de la paroisse Saint-Elie qui avait été enlevé quelques jours auparavant. 29 octobre : Les musulmans de Colombes veulent chasser les chrétiens Coptes, le maire leur prête main forte. Les musulmans connaissent bien les Coptes: ils les expulsent lentement d’Egypte, leur pays, à force de persécutions et d’attaques terroristes qui durent depuis des siècles et continuent presque chaque jour. Maintenant, c’est à Colombes, où une petite communauté est installée, qu’ils ont décidé de leur faire la peau. Les Coptes de Colombes, en bon chrétiens normaux, sont pour la plupart bien intégrés, et une grande partie des personnes de la communauté sont des citoyens exemplaires, investis dans la vie publique et dans les associations caritatives. Ils se réunirent pour acheter un ancien garage et le transformer en paroisse, qui grandit à une vitesse incroyable, aidée par la ferveur des fidèles. Plus de 1200 coptes assistent chaque année à la messe de minuit à Noël ou à la veillée de Pâques. Premier tracas : Ayant besoin d’un parking pour dégorger le quartier, Philippe Sarre, maire socialiste de la ville très concerné par le clientélisme musulman, leur refuse le terrain municipal situé entre la paroisse et l’école, pourtant vide et en friche depuis des années. Mieux vaut le garder pour une mosquée, doit penser le maire. Second tracas et expulsion : un beau jour, le pavillon voisin de la paroisse est à vendre. Mais pas à n’importe qui. Les propriétaires, reconnaissant la ferveur et l’amour qui se dégagent de cette communauté si simple, décident de vendre leur pavillon à prix préférentiel à la paroisse qui souhaite transformer le terrain en parking. Coup de tonnerre. Le maire décide de bloquer la vente et de préempter -illégalement (1), puisqu’aucun projet d’aménagement d’intérêt général n’existait au moment de la préemption. La raison officieuse de ce blocage : les « habitants » ne veulent pas de la paroisse car elle génère trop de « problèmes » de « stationnement » le dimanche. Les habitants musulmans ? Autrement dit, la paroisse « pose de problèmes de stationnement », alors le maire bloque la vente d’un terrain qui règlerait le « problème de stationnement ». En Egypte aujourd’hui, la loi interdit aux Coptes de construire une nouvelle église. Colombes semble avoir trouvé là une source d’inspiration. Albert Bertold 29 octobre-2 novembre : 18th International Conference of Ethiopian Studies ; in panel 3.05 we speak of "Movements of tranformation and change within the Ethiopian Orthodox Tewahedo Church" à Dire Dawa, Ethiopie 30 octobre : A Genève, Uni-Bastions, salle B11, conférence de Marc Nichanian, Professeur émérite d'études arméniennes à Columbia University, New York sur L'Agonie d'un peuple de Zabel Essayan/Hayg Toroyan : les apories du témoignage 30 octobre : Sept Arméniens ont été enlevés de force par des forces rebelles en Syrie (Laetitia ©armenews.com) Sept Arméniens ont été enlevés près de la ville dévastée par la guerre syrienne d’Alep, ont affirmé des sources locales arméniennes et le ministère des Affaires étrangères à Erevan mardi 30 octobre 2012. Un porte-parole d’un diocèse syrien de l’Eglise apostolique arménienne, Zhirayr Reisian, a déclaré à RFE / RL que trois autres personnes ont été arrêtées et forcées de quitter un bus à Alep sur le chemin de la capitale libanaise Beyrouth. Le ministère des Affaires étrangères de l’Arménie a identifié cinq de ces Arméniens et a dit qu’il essaie d’identifier les autres. Le ministère a indiqué que leur lieu de détention reste inconnu. Le ministère a déclaré que l’enlèvement était probablement l’œuvre de groupes rebelles syriens qui combattent les forces fidèles au président Bachar al-Assad. Une église arménienne a également été endommagée par un incendie. De nombreuses mosquées ont également été endommagées, voire détruites. L’église Surp Gevorg (St. George) se situe au milieu des combats entre l’armée syrienne et les rebelles. 31 octobre : Une église arménienne brûlée à Alep (Stéphane ©armenews.com ) L’église Saint-Gevorg d’Alep qui se trouve dans le quartier peuplé d’Arméniens de Nor Kyugh a été incendié lundi, a rapporté Tert.am, citant un représentant de la prélature arménienne. Le porte-parole de la prélature arménienne, Zhirayr Reisian, a confirmé que l’église était devenu une cible des rebelles et qu’elle avait été presque réduite en cendres. Zhirayr Reisian a également déclaré que l’école arménienne Mesrobian qui se trouve à côté de l’église a été aussi gravement endommagée. 31 octobre : Sarah, une jeune fille copte de 14 ans, converti et marié à un musulman http://www.egyptindependent.com/news/ngo-files-report-demanding-returnabducted-christian-girl; Posted in http://blogcopte.fr News on octobre 31, 2012 La Coalition égyptienne relative aux droits de l’enfant a déposé une plainte auprès du procureur pour demander le retour d’une jeune fille de 14 ans, copte sous l’emprise de son ravisseur après un communiqué attribué au Front salafiste qui a annoncé que la jeune fille s’était convertie à l’islam et marié à un musulman. Dans un communiqué publié mercredi, la coalition a mis en garde que l’enlèvement pourrait conduire à des conflits sectaires et a appelé à faire attention à ce que les parents de Sarah pourraient déclarer dans les médias. Il a ajouté que forcer un mineur à se marier est une forme d’exploitation sexuelle punissable et que l’annonce du Front salafiste est une violation des lois et conventions sur les droits des enfants. La fille de Marsa Matrouh aurait été enlevé le mois dernier. Plus tôt ce mois-ci, le Pape adjoint par intérim a affirmé que les salafistes étaient derrière l’enlèvement, mais le père de la victime avait peur de parler contre eux. Il a ajouté que la famille de la jeune fille avait déposé un rapport de police. Emad Morcos, le médiateur désigné par l’église pour résoudre le problème, a accusé le fils d’un dirigeant salafiste dans la région de commettre l’enlèvement. Selon le journal Youm7 privée, deux jeunes filles chrétiennes ont été portés disparus dans le gouvernorat de Minya, en Haute Egypte, le 24 octobre. 1er novembre : Chrétiens orientaux : Foi, espérance et traditions - TV France 2 Les khatchkars (croix en pierre) : l'âme et la spiritualité du peuple arménien (http://www.pluzz.fr/chretiens-orientaux-2012-11-01-10h30.html) 2 novembre : Syrie: le dernier chrétien (un orthodoxe) présent dans le centre d’Homs a été tué L'agence d'informatons catholique Agenzia Fides nous apprend que le dernier chrétien présent dans le centre d’Homs en Syrie après l’évacuation de la population civile a été tué. Elias Mansour, 84 ans, chrétien orthodoxe n’avait pas voulu quitter sa maison, rue Wadi Sayeh, parce qu’il devait prendre soin de son fils handicapé, Adnane, même s’il savait que sa vie était en danger. La zone de Wadi Sayeh – habitée par des chrétiens et des musulmans sunnites – est encore au centre de combats opposant l’armée régulière et des rebelles. Les rebelles sont retranchés dans les quartiers de Khalidiyeh, Bab houd, Bustan diwan, Hamidiyeh, jusqu’aux rues Wadi Sayeh et Ouret al shayyah. Les forces de l’armée régulière les encerclent. Ainsi que l’indique à Fides un prêtre grec orthodoxe, Elias Mansour a été tué hier. Les jours précédents, il avait déclaré qu’il n’aurait quitté sa maison pour aucun motif et que, s’il avait rencontré les rebelles, « il leur aurait rappelé les dix commandements et les Ecritures saintes ». Les obsèques seront célébrées aujourd’hui dans une église orthodoxe. Un prêtre orthodoxe tente actuellement de retrouver son fils handicapé dont on est sans nouvelles. Entre temps, comme l’indiquent des sources de Fides, ce matin, le couvent des Jésuites se trouvant dans le quartier d’Hamidiyeh a été touché au cours des combats qui ont lieu chaque jour. La structure a subi de légers dommages mais aucune victime n’est à déplorer. Les Jésuites et les évacués qui s’y trouvaient ont vécu des moments de peur mais vont bien. 4 novembre : Egypte: l'évêque communauté copte inquiète Tawadros devient le patriarche d'une http://www.lepoint.fr/monde/egypte-l-eveque-tawadros-devient-le-patriarche-dune-communaute-copte-inquiete-04-11-2012-1524552_24.php Les Coptes représentent de 6 à 10% des 83 millions d'Egyptiens, et leur Eglise, l'une des plus anciennes de la chrétienté, fait remonter sa fondation à Saint Marc l'évangéliste à Alexandrie. L'évêque Tawadros, 60 ans, a été choisi dimanche comme nouveau patriarche des Coptes orthodoxes d'Egypte, la plus grande communauté chrétienne du Moyen-Orient, inquiète face à la montée de l'islamisme. Les yeux bandés, le petit Bichoy Girgis Masaad a tiré le nom de Tawadros au sort dans un calice de verre au cours d'une cérémonie religieuse à la grande cathédrale Saint-Marc du Caire, conformément aux règles de cette Eglise. L'évêque Pachomius, qui assure l'interim depuis la mort de Chenouda III en mars après quatre décennies à la tête de cette communauté, a pris le papier choisi par le jeune garçon et l'a brandi en proclamant: "Evêque Tawadros". Les deux autres papiers, portant les noms des deux autres candidats encore en lice -- l'évêque Raphaël, 54 ans, du Caire, et le moine Raphaël Ava Mina, 70 ans -- ont ensuite été montrés à la foule et aux caméras de télévision. Le nouveau patriarche a fait des études de pharmacie à Alexandrie avant de rejoindre le séminaire. Il a été fait moine en 1988, puis évêque en 1997. Il est actuellement évêque général de Beheira, dans le delta du Nil. Il est réputé proche du patriarche intérimaire Pachomius, et serait favorable à une église centrée sur sa mission pastorale, pas impliquée dans les affaires politiques. Hasard du calendrier, il a été désigné comme 118ème patriarche copte orthodoxe le jour de son soixantième anniversaire. La cathédrale SaintMarc était pleine à craquer pour cette