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et donner les informations qu’il juge pertinentes. La question des choix et des traits 
saillants qu’il met en évidence est ici posée. 
Le problème de la régulation des flux est aussi posé à travers l’information. Il est 
souhaitable dans un souci d’équilibre social, dans un souci d’adéquation entre offre 
et  demande  d’emploi  d’ajuster  l’information  à  la  réalité  socio-économique. 
Cependant un souci d’objectivité peut manifestement conduire à aller à l’encontre 
des données de la réalité. Il se pose ainsi la question de la diffusion orientée de 
l’information. 
Le fait essentiel qui est posé est celui de l’engagement du  conseiller du point de vue 
du sens qu’il donne aux finalités de sa pratique d’orientation. Dans un article intitulé 
Changements sociaux et pratiques d’orientation, Guichard aborde la question des 
finalités des pratiques d’orientation à partir des différentes postures que peut adopter 
le conseiller (expert, conseiller éducateur, sophiste, psychologue). Selon Guichard, 
la question idéologique est ici soulevée selon qu’on s’inscrive dans une perspective 
libérale ou social-démocrate.   
2.2.3  L’Aide à l’information 
La question que posent les auteurs est la suivante : est-ce que la fonction réelle 
d’une pratique est bien celle qu’on lui attribue ? 
Il est vrai que l’élaboration d’un projet d’orientation passe par une réflexion sur soi. 
Cette  clarification  débouche  sur  des  questions  qui  entraînent  le  sujet  dans  un 
processus dynamique. Cet exercice qui doit favoriser un développement personnel 
peut entraîner l’effet contraire. Il n’est pas forcement établi que toutes les pratiques 
d’orientation  conduisent  effectivement  au développement  de  l’image  de  soi.  A 
travers  les  outils  qui  sont  utilisés  aujourd’hui  (questionnaire  de  personnalité  ou 
d’intérêt) et au regard des traits généraux qu’ils mettent en exergue, le  risque de 
confiner le sujet à des dimensions qui lui sont imposées est bien présent. Les auteurs 
soulignent  avec  ironie  qu’il  n’y  a  pas  d’intérêt  religieux  dans  la  typologie  de 
Holland. 
Les  auteurs  soulignent  également  la  relation  dialectique  qui  existe  entre  le 
développement de l’image de soi, nécessaire à l’enrichissement, et sa stabilisation 
aussi nécessaire à la prise de décision. 
Sur le plan scolaire, il est constaté par exemple que l’orientation en seconde et dans 
les  universités  repose  essentiellement  sur  des  critères  faisant  appel  aux  notes 
obtenues. D’ailleurs les enseignants et même les conseillers insistent beaucoup sur 
ces  aspects.  N’y  a-t-il  pas  ici  une  volonté  latente  de  diriger  les  aspirations 
individuelles voire de les réviser souvent à la baisse à l’aune d’un système qui a 
ses propres préoccupations ?