République d’Haïti
Ministère de l’Economie et des Finances
Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique
LES COMPTES ECONOMIQUES EN 2010
(Estimations Préliminaires)
Direction des Statistiques Economiques, DSE
Forte contraction du PIB
L’année fiscale 2010
aura été la plus mauvaise
période de l’économie
haïtienne depuis ces quinze
(15) dernières années. Selon
les estimations préliminaires,
le Produit Intérieur Brut (PIB),
en volume, qui avait crû de
près de 3% en 2009 a subi une
baisse extraordinaire de plus
de 5% en 2010, chute jamais
atteinte depuis la période de
l’embargo en 1993 où
l’économie haïtienne avait
connu des contractions
similaires. En effet, l’année
économique de 2010 a été essentiellement marquée par le séisme du 12 janvier qui a mis à rude épreuve les
agents économiques tant du secteur privé que public. Les dégâts étaient considérables pour certains et quasi
catastrophiques pour d’autres. Toutefois, grâce au dynamisme et au savoir faire dont ils ont fait montre,
l’économie haïtienne a pu graduellement éviter le pire, car les prévisions tablaient sur une contraction du PIB
allant jusqu’à 8.5%.
Presque tous les secteurs d’activité ont subi directement ou indirectement les effets néfastes du séisme.
Parmi les plus touchés on retient le secteur manufacturier et la branche commerce. Les industries
manufacturières ont globalement chuté de 14.6%. Hormis les industries textiles travaillant essentiellement pour le
marché externe, les autres industries manufacturières ont évolué à la baisse. Avec une contraction de plus de 7%
de sa valeur ajoutée, la branche commerce restaurant et hôtel a été aussi sévèrement affectée.
Parmi les moins touchés, figure le secteur de la
construction qui a été le plus dynamique en terme de
création de richesses avec une hausse de plus de 4% de sa
valeur ajoutée réelle. Ce secteur a pu bénéficier des
activités diverses visant la reconstruction de bâtiments
scolaires, de bâtiments publics et commerciaux, de
logements privés et aussi des salaires distribués dans le
cadre des travaux de démolition et de déblaiement.
Avec leur 12% de la Valeur Ajoutée Brute Totale,
les services non marchands, composés des
administrations publiques et des institutions sans but lucratif, très présentes après le 12 janvier, ont aussi
contribué à atténuer la contraction du PIB en affichant un accroissement, en volume, de 1.5%. L’agriculture qui
compte aussi parmi les secteurs les moins affectés par le séisme a pu garder la tête hors de l’eau avec une légère
hausse de 0.04% de sa valeur ajoutée à prix constant.