Les 4 fusillés du bois de Mazerolles-le-Salin

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"HAUT LES CŒURS"
Le monument
de
Mazerolles-le-Salin
dédié aux résistants du groupe Ognon-Doubs
0
16...17...19...tous fusillés...
.Il s'est dit beaucoup d'approximations au sujet du monument de Mazerolles...
1963
?
1965
1965
1963
1961
1
Pourquoi cette enquête ?
Assistant depuis de nombreuses années à la cérémonie au monument dédié aux résistants du groupe
Ognon-Doubs, à Mazerolles le Salin, nous avons déploré l'absence de la jeunesse. Nous nous sommes
demandé si drapeaux, gerbes, discours, musique militaire étaient un registre susceptible d'interpeler la
nouvelle génération. Avec le Souvenir Français, nous avons émis une proposition :" Redonner de la vie à
ces jeunes gens morts pour la France, dire qui ils étaient et comment ils sont tombés".
Commence alors une enquête passionnante mais difficile comme l'affirme le journaliste-historien Franck
Ferrand dans l'émission "l'ombre d'un doute": "Cette période est une matière infiniment complexe qu'on
ne peut traiter sans nuance. "
Rencontre avec les derniers témoins de l'époque, consultation de nombreux ouvrages, visites au musée de
la citadelle et aux archives départementales, contacts avec des historiens professionnels ou amateurs, avec
des généalogistes...Chaque étape donne un indice qui nous envoie à une autre recherche : bouteilles à la
mer lancées vers les mairies, les personnes susceptibles d'avoir connu les victimes ou leur famille...
surprise et joie de recueillir quelques "pépites".
L'absence des archives de l'Amicale Ognon-Doubs, récemment dissoute, ne facilite pas nos recherches.
Beaucoup de questions resteront sans réponse. Pourquoi 17 noms sur le monument alors que nous ne
recenserons "que" 10 personnes tuées aux environs de Mazerolles ?
Les événements de début septembre 44, la bataille de Vaux-les-Prés, le 8 septembre, ont été difficiles à
reconstituer. Les témoignages oraux ,les différents exemplaires de journal de marche, ou les écrits de
Raymond Métadieu, ne relatent pas tous les mêmes épisodes. On peut expliquer ces incertitudes par la
culture, vitale à l'époque, du secret. L'organisation, décrite par le Colonel Maurin, est très explicite :
"Il était nécessaire qu'un cloisonnement soit établi pour que les défaillances individuelles ne puissent
entraîner l'écroulement de tout l'édifice. Pour cette raison le recrutement et les contacts indispensables
devaient être assurés de la façon suivante : l'équipe, cellule élémentaire du groupe de résistance se
composait de 4 hommes et d'un chef d'équipe. Les hommes se connaissaient entre eux (pour créer une
indispensable camaraderie il était même recommandé de tenir compte de cette nécessité avant de
constituer les équipes -personnes déjà unies par des liens d'amitié-habitant le même quartier, le même
hameau...) mais ne connaissaient et ne pouvaient connaître que leur chef d'équipe...."
D'où les nombreuses questions qui demeurent posées à l'issue de cette enquête menée conjointement
par:
- Madeleine Tourné, Présidente du Souvenir Français pour le canton d'Audeux
- Claudie Maréchal, correspondante de presse pour la commune de Mazerolles-le-Salin.
2
La réalisation du monument.
Il a été érigé sur un terrain mis à disposition par la
commune de Mazerolles par un groupe de résistants
rescapés, à la mémoire de leurs camarades tombés au
combat. Réalisé grâce à une souscription,
subventionné à hauteur de 1000 F par la commune, il
est construit par M Gaudot ainsi que M Martininghi,
maçon à Montfaucon, ancien résistant lui-même.
Roger Grau, cordonnier rue Bersot est le trésorier de
ce comité. L'architecte s'appelle Jaboeuf.
La presse écrite rend largement compte d'une
inauguration effectuée en grande pompe le 12
septembre 1948 : beaucoup de discours
grandiloquents, pas de détails sur les victimes ni sur
les militants qui ont permis l'édification de ce
monument.
Inauguration du monument
LE COMTOIS mardi 14 septembre 1948
Qui a choisi les noms inscrits sur cette
stèle ?
Pourquoi dans cet ordre ?
Pourquoi ceux-ci et pas d'autres ? Par
exemple ceux d'André Boutte et
Marcel Capiomont dont le nom
apparaît sur une stèle érigée à Montferrand-le-Château à la mémoire des hommes du groupe-OgnonDoubs tombés dans ce village .
Pourquoi les noms de soldats tombés ailleurs ?
Le mystère reste entier.
3
Ces années-là
1940-1944
Contexte géographique
Il faut imaginer un paysage bien différent d'aujourd'hui. Collines et forêts ne sont pas "balafrées"
par les grands axes routiers : ni autoroute, ni bretelles, pas encore de départementale 67. Des routes
souvent limitées à une seule voie relient les villages. Beaucoup de "chemins blancs" sont utilisés. Les
remembrements n'ont pas encore transformé le paysage en champs ouverts : haies et bosquets bordent
parcelles et chemins, camouflant les déplacements. Les grandes plaines entre Vaux-les-Prés et Serre-lesSapins et entre Serre et les Tilleroyes rendront difficiles les mouvements du 8 septembre.
Lucien décrit ainsi le village de Vaux-les-Prés: "Un ensemble de petites fermes, proches l'une de
l'autre constituait l'agglomération. Une petite église dominait l'ensemble et un beau lavoir-abreuvoir
trônait au bas de ce village tout en pente.
La campagne de ce côté-là offrait un paysage doucement vallonné où alternaient prés, bois et cultures ; les
petits bâtiments ruraux y étaient nombreux. On pouvait facilement se cacher dans une forêt ou dans une
grange. C'était donc assez propice à la constitution de maquis."
Les communications sont un des principaux soucis de la résistance : ni portable, ni internet !!! Une
cabine téléphonique par village et l' impossibilité de passer quelque secret : les opératrices peuvent
intercepter les communications. Les messages, souvent codés, doivent être transmis oralement ou de la
main à la main. Les agents de liaison se déplacent à pied, en vélo, parfois en "pétrolette" ou en moto, pour
permettre aux supérieurs de communiquer leurs ordres, aux observateurs leurs indications sur les
positions allemandes, aux guetteurs de prévenir les résistants des dangers, aux résistants d'indiquer à
Londres les lieux de parachutage possible...
Dans son livre Raymond Métadieu fait état d'un poste-émetteur qui circule dans une voiture avec à bord
des agents de transmission anglais accompagnés localement d'un résistant français connaissant bien le
secteur.
Bref historique :
Rapport du colonel Maurin
1940.1942
"La population se résigne difficilement à la défaite. L'heure de reprendre les armes n'apparaît pas encore.
En attendant de nombreux patriotes s'emploient au passage soit en Suisse soit en zone libre des prisonniers
évadés, des aviateurs alliés tombés sur le territoire et de tous ceux que recherchent les services de police
allemands. Le Doubs est une zone de passage particulièrement fréquentée. Le département jouera ce rôle
jusqu'à la suppression de la ligne de démarcation.
La résistance commence fin 1942 à se manifester et à s'organiser.
4
A partir de septembre 1943 les organisations de résistance militaire vont jouer un rôle de plus en plus actif
qui va les obliger à se démasquer et entraînera de nombreuses arrestations.
La prison de la Butte puis la citadelle où on exécute les condamnés à mort acquièrent à partir de cette
époque une sinistre mémoire.
L'institution du STO par les Allemands provoque le renforcement des maquis où se réfugient les jeunes
gens qui refusent de partir pour l'Allemagne.
1944
La nouvelle du débarquement du 6 juin est accueillie partout avec enthousiasme. Les premiers maquis se
constituent dans les régions montagneuses de la boucle du Doubs et dans les massifs forestiers au NO de
Besançon. Le colonel Maurin devient le chef des FFI du Doubs. Les voies de communication ennemies sont
durement attaquées. Les combats commencent un peu partout.
Le Doubs est libéré par l'armée américaine Patch venant du sud.
Besançon est libéré le 8 septembre après des combats de rue menés par les FFI.
Dans leur retraite, en représailles du harcèlement incessant dont leurs colonnes sont l'objet, les Allemands
pillent et incendient de nombreux villages
Après relevé des troupes américaines, le front est tenu par la 1° armée française dont le chef le général De
Lattre de Tassigny installe son PC à Besançon."
Le maquis Ognon-Doubs
Extrait du DVD "la résistance dans le Doubs "de Françoise Leboul
"Le maquis "Ognon-Doubs" agit sur la zone située entre l'Ognon et le Doubs. le groupe comprend au début
108 hommes et forme une compagnie de 4 sections. Il passe ensuite à 6 sections regroupant 200 jeunes et
moins jeunes encadrés par des officiers et sous-officiers en disponibilité depuis l'armistice.
Le groupe est placé d'abord sous le commandement du capitaine Henri Rodier , de la gendarmerie de
Tarragnoz. Après l'arrestation de H.Rodier, le groupe est commandé par le capitaine Bétant. Son lieu
d'implantation est fixé à Mazerolles et à Vaux-les-Prés.
Le groupe OD reçoit l'appui du groupe Marcel (Vauthier) de Franois et de celui de Vieilley pour le sabotage
et la destruction des voies ferrées , de pylônes et de lignes téléphoniques.
Les maquisards portent des tenues de campagne récupérées dans les réserves de l'intendance de
Tarragnoz.
Leur mission consiste, à partir de juin 1944, à harceler les convois allemands, à faire des prisonniers et
surtout à récupérer des armes.
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Bilan de la lecture des journaux de marche qui peuvent être attribués au capitaine Bétant et au colonel
Maurin
"La compagnie se forme du 16 au 28 août. Vivres et vêtements sont accumulés à Mazerolles dans les
maisons Métadieu et à l'école, et dans le village de Vaux, dans la maison Bidal. Egalement à Audeux, dans
la ferme Binétruy. Ces vivres proviennent des stocks de l'intendance de Besançon, du dépôt de la Croix
Rouge et les chaussures et l'habillement de la caserne de gendarmerie de Saint Claude.
Le commandant de compagnie se tient à Mazerolles centre des villages."
Dans les archives de la citadelle on lit que le commandant Rodier annonce 20 combattants au 15
mai et 200 au 15 septembre.
Les événements de septembre 1944 aux alentours de Mazerolles
Les Américains approchent, le 4 septembre, ils sont à Beure.
Les Allemands sont en déroute, certains fuient sans demander leur reste, d'autres, se défendent encore
sous les attaques des maquisards, d'autres enfin, humiliés par la défaite, déçus de quitter des lieux où ils se
conduisaient en maître depuis 4 années, aigris, commettent leurs dernières exactions. Ainsi tombent Henri
Angonnet et André Brenot.
Les 5, 6 et 7 septembre
Un véhicule d'Etat-major allemand est intercepté, il contient d'importants documents préparant la
stratégie de défense de la vallée du Doubs.
L'arrestation de cyclistes, véhicules, camions, voitures hippomobiles et l'attaque d'un convoi allemand
provoquent morts, blessés et prisonniers du côté ennemi. Des armes sont récupérées.
Le 8 septembre
La bataille de Vaux-les-Prés est préparée avec soin par l'ennemi, on voit les Allemands munis de jumelles,
observer depuis Villers-Buzon les mouvements des maquisards dans les alentours de Vaux-les-Prés et
Mazerolles. Les attaquants sont plus nombreux, plus expérimentés, mieux armés : la stratégie
d'encerclement est préméditée .C'est l'hécatombe du côté français. L'ordre de repli est donné, les rescapés
se retrouvent aux Tilleroyes où ils sont réconfortés. Ils rejoignent la caserne Ruty et défileront avec les
Américains dans les rues de Besançon libéré.
De nombreux témoignages affirment que cette attaque a été fomentée suite à une dénonciation. Mais on
n'en trouve aucune preuve.
Les registres de la citadelle dénombrent 10 tués dont 7 fusillés, 10 blessés et 1 déporté. Nous n'avons pas réussi à
effectuer de recoupement avec le monument de Mazerolles.
6
Plan de la bataille de Vaux-les-Prés- Mazerolles-le-Salin
(archives de la citadelle)
7
Tableau récapitulatif à partir des documents écrits
4
sept
5
sept
6
sept
Livres Metadieu et
Faindt
Arrestation torture
assassinat de
Brenot et
Angonnet .
Les Allemands
s'installent. Tout le
village est occupé.
Arrestation de
Henri Métadieu à
Villers-Buzon
Journal de marche
Journal de marche
manuscrit(Pourcelot?)
Liaison avec la
Vers 17h50 attaque
colonne américaine de Vaux-les-Prés.
signalée dans la
Angonnet et Brenot
région de Beure
de garde route de
Villers-Buzon sont
faits prisonniers et
fusillés par la suite à
Montferrand le
château.
Protection d'un
poste émetteur
allié.
Attaques
- d'une conduite
intérieure
allemande occupée
par des officiers sur
la route de VillersBuzon à
Corcondray.
- d'un camion
chargé
d'Allemands.
Vaux les prés.
-de 2 voitures
hippomobiles
conduites par 2
russes
-d'un convoi
allemand entre
Corcondray et
Mazerolles.
Les voitures, auto
Coup de main dans
mitrailleuses,
le secteur route de
tanks, passent
Lavernay
toute la matinée,
(nombreux
ensuite arrive un
prisonniers,
convoi
récupération du
hippomobile de
matériel)
voitures, conduites
A Lavernay.
par des Russes
rencontre avec SS
encadrés par des
allemand, un
Allemands et des
blessé grave de
officiers cosaques. part et d'autre.
Certains hommes
Attaque d'une
ont plus de 50 ans. automobile d'EtatIls s'en vont en
major allemand 3
direction d'Audeux. tués, 3 blessés et 2
Vauthier arrêté,
prisonniers
gardé par
allemands. Le
Journal de marche
Maurin
Journal de marche
Détot (Placey)
Contact avec Etat
Major américain à
Beure
Attaque voiture à
Corcondray morts
et blessés
allemands
Vers 17h30 attaque
de 2 voitures
hippomobiles
conduite par 2 Russes
entre Vaux-les-Prés et
Chemaudin.
2 prisonniers,
2 voitures
des armes
Attaque d'une voiture
de tourisme sortant
d'Audeux sur
Besançon; 3 tués, des
blessés
prisonniers. des
armes récupérées
ainsi qu'une sacoche
d'officier avec
documents
importants.
Deux autos d'Etatmajor allemand
sont attaquées à
Champagney : 3
tués, 3 blessés, 2
prisonniers. Dans
une sacoche de
cuir, papiers
importants.
2 voitures
allemandes
détruites
Attaque d'un
convoi allemand
28 prisonniers
armes
Groupe cyclistes
allemands faits
prisonniers.
8
Allemands dans la
ferme Métadieu
7
sept
8
sept
groupe s'empare
d'une pochette en
cuir contenant des
papiers militaires
d'une importance
capitale.
2 voitures
allemandes
détruites.
nombreux blessés
et 28 prisonniers
allemands, armes
récupérées.
Un groupe rentre
avec 3 prisonniers
allemands et un
camion chargé de
munitions.
le village de
Récupération de la
Corcondray est
voiture allemande
complètement
attaquée la vieille
investi par les
ainsi que du
Allemands. A
chauffeur qui sont
Placey, le groupe
ramenés à Vaux.
OD garde des
Les Américains
prisonniers russes. occupent Franois
Les Allemands t ont et avancent sur
incendié la ferme
Chemaudin.
du maire
A 20h le capitaine
Arrivée des
part effectuer la
Américains le 7.
liaison avec les
Un FFI; Dejeux, est éléments avancés
capturé à Vauxde l'armée
les-Prés. Interrogé. américaine, gare
on perd sa trace
de Franois.
.Les chars
Le capitaine
américains arrivent renseigne le
par Villers-Buzon,
commandant
ils se dirigent vers
américain sur
Placey.
l'emplacement de
section Pourcelot
l'ennemi.
prise sous le feu
2 Allemands tués.
des mitraillettes
Vers 19h
prisonniers et tués encerclement..
Pouthier blessé
Pertes subies par la
On trouve 4 FFI
section : 3 tués, 6
fusillés entre
blessés, 12
Audeux
prisonniers dont le
etMazerolles
chef de section qui
11 prisonniers
peu de temps
français
après s'évadera.
Marcel Perruche
blessé
Robert Bordy et
Paul Perruche
vers 10h capture
voiture tourisme et
blessé allemand.
5heures.
3 FFI sont faits
prisonniers à Vaux les
Prés , Fichesser,
Monnot et Roussey.
Evasion de Roussey.
Les 2 autres sont
Le capitaine se
rend à la gare de
Franois pour
prendre contact.
une embuscade à
la lisière Est du
bois de Vaux.
Fusillade : 2
allemands tués,
. L'aspirant V... est
grièvement blessé.
Représailles sur
Placey.
Otages dans cave
Libérés par 2
femmes.
section P... s'est
battue jusqu'à
épuisement des
munitions et a été
faite prisonnière.
La compagnie
reformée arrive au
sanatorium des
Tilleroyes.
Prisonnier à
Placey, Beurtheret
est libéré par les
Américains.
Attaque 7h
8 Allemands tués 3
blessés
5 hommes gardent
les prisonniers et
les vivres à Vauxles-Prés. Depierre
fait prisonnier est
fusillé.
9
tombent à côté de
Léon Perruche qui
est fait prisonnier.
Besançon à la
caserne Ruty.
fusillés à la sortie du
bois de Mazerolles.
Tilleroyes
Ruty
Journal de marche attribué à la section Pourcelot
Journal de marche attribué au Colonel Maurin
10
L'énigme des 17 noms gravés sur le monument de Mazerolles-le-Salin
Lors de l'inauguration, au fil des interminables discours emphatiques, pas un mot précis n'est prononcé sur
les victimes.
Dès les premières commémorations les discours et leurs comptes-rendus comportent des approximations,
des inexactitudes..Les articles dans la presse locale rapportent parfois 16, 18, parfois 19 victimes, toutes
fusillées, ou pas... Une seule fois, en 1972, la presse semble s'approcher de la vérité en affirmant qu'ils sont
4 fusillés, 2 martyrisés, 10 tués au combat....
Les archives de la citadelle précisent que l'état des pertes du maquis Ognon-Doubs est de 10 tués dont 7
fusillés, de 10 blessés et de 1 déporté.
Nos recherches ne confirment aucune de ces hypothèses.
Nous comptons avec certitude
- 6 fusillés
- 4 tués au combat lors de la bataille de Mazerolles-le-Salin- Vaux-les-Prés, dont un décès dans
l'ambulance américaine qui transporte un blessé à l'hôpital militaire de Poligny.
- 4 autres ont trouvé la mort à Besançon, Marnay, Geneuille et Le Puy près de Séchin.
- 2 anciens maquisards du groupe sont tombés en Indochine.
- Quant au 17°, les traces de sa vie et de son décès sont introuvables.
On peut juste être presque certains qu'ils ont appartenu au groupe Ognon-Doubs et qu'ils ont tous été
reconnus comme morts pour la France.
Qui étaient-ils ?
Certains d'entre eux avaient commencé leurs actes de résistance à Besançon, avant de venir former ou
rejoindre le maquis Ognon-Doubs, mais d'autres avaient été recrutés fin août 44 pour venir préparer
l'arrivée des Américains. Des "sergents recruteurs" étaient venus les chercher dans les quartiers ou dans
les villages ; ce fut le cas, entre autres, des jumeaux Perruche à Foucherans , de Henri Angonnet et André
Brenot dans le quartier de Saint Claude. Pour certains, leur engagement funeste n'aura duré que 2
semaines.
Jean Bousset témoigne :
"Rassemblés sous la devise "haut les cœurs" ces hommes étaient prêts à tout jusqu'à donner leur vie .pour
soutenir le mouvement de libération(...)Ces maquisards dont la plupart d'entre eux étaient inexpérimentés
au combat et mal équipés avaient peu de chance face à la puissance de feu des forces allemandes ..."
11
Comment sont-ils tombés ?
Le 4 septembre, Henri Angonnet et André Brenot ont pour mission de surveiller la route de Villers-Buzon ;
faits prisonniers par les Allemands, ils sont conduits à Montferrand-le-Château, battus puis fusillés.
Jean Choffardet blessé grièvement dans les combats de Séchin, le 4 septembre, décédera dans le village du
Puy.
Le 6 septembre, une voiture FFI qui se rend à Palise pour récupérer des armes, tombe dans une
embuscade d'où elle peut s'échapper mais Jean Bassard, du groupe Marcel, est grièvement blessé.
Hébergé par les habitants à la papeterie de Geneuille, il y décèdera le 8 septembre. Une place de Geneuille
porte son nom.
Le 8 septembre, au cours de la bataille de Vaux-les-Prés-Mazerolles-le-Salin, Paul Perruche et Robert Bordy
sont tués aux côtés de Léon qui est fait prisonnier avec 10 autres camarades. Raymond Viguier trouve la
mort face à l'ennemi. Marcel Perruche est gravement blessé, les Allemands le font transporter à la ferme
Huguet à Chemaudin. Le lendemain, les Américains le prendront en charge pour le conduire à l'hôpital
militaire de Poligny. Il mourra dans l'ambulance attaquée par les Allemands.
A l’aube du 8 septembre, un groupe de résistants se trouve à la ferme Bidal à Vaux-les-Prés où du ravitaillement est
entreposé. Des prisonniers y sont retenus sous la garde de Georges Charbonnier. Les maquisards descendent de la
grange, où ils viennent de se reposer, pour réveiller Paul Bidal et le prévenir de l’arrivée en force des Allemands ;
celui-ci les incite à partir dans le bois situé derrière la maison.
Certains, ont pu s’en sortir sains et saufs, tandis que Victor Fischesser, Fernand Monnot, Robert Depierre et Georges
Charbonnier se font capturer. Regroupés à Audeux, ils passent devant un tribunal d'exception et sont fusillés à
l'orée du bois de Mazerolles. Leurs corps ne seront découverts que quelques jours plus tard et seront
conduits en l'église de Mazerolles où leurs camarades monteront une veillée d'arme discrète. Les obsèques
religieuses solennelle auront lieu à l'église Saint-Pierre de Besançon. Ils seront inhumés avec les honneurs
au cimetière de Besançon-St-Claude.
Le même jour, Jean Rotstein, dit Chatelain, est tué sur la route de Chenevrey.
Après la libération de Besançon, les résistants cantonnent au Fort des Justices en attendant de poursuivre
les combats. C'est là que Jean David se trouve sur la trajectoire d'une balle perdue et trouve la mort.
Jean Garin et André Campenet s'engageront dans l'armée et tomberont en Indochine.
Les hommes et les femmes de l'ombre
Rendre hommage aux disparus, chaque année au monument de Mazerolles-le-Salin est un devoir
incontestable. Ces hommes ont courageusement mis leur vie en danger pour la liberté.
Mais il ne faut pas négliger aussi
12
- l' hommage aux survivants qui ont eu plus de chance, aux prisonniers dont Léon Perruche de
Foucherans, l'abbé Roch de Chemaudin, Charles Métadieu de Mazerolles, Gabriel Pourcelot,
- l'hommage aux grands blessés dont la vie a été bouleversée à jamais : l'adjudant Guicharneau,
l'aspirant Vuillecard, le sergent Pouthier,
- l' hommage aussi à ces soignants qui au château de Vaux ont accueilli les blessés français mais
aussi allemands : les infirmières Marie Paule Gilles et Françoise Heitz , Madeleine Reboussin ainsi que le
docteur Gunez .
- l' hommage aussi aux habitants qui ont pris de grands risques, risques pour eux et pour leurs
familles. Nombreuses ont été les maisons ouvertes aux résistants pour les nourrir, les héberger ou
accueillir les chefs et les messagers : les familles Bidal à Vaux les Prés, Binétruy à Audeux, Bôle et Métadieu
à Mazerolles-le-Salin, Boley à Burgille, Camus à Vaux-les-Prés, Huguet à Chemaudin, Michaud à l'Etang,
Pouthier et Règnier à Corcondray et peut-être d'autres dont le nom n'a pas été noté dans les archives.
"Redonner leur place dans ces lieux où ils ont vécu ...Rétablir un lien entre eux et nous "
Catherine Rotstein
Les 2 fusillés de Montferrand-le-Château
Ce sont 2 amis. Ils habitent le quartier de Saint-Claude
Ils sont employés dans une usine qui travaille pour les Allemands ce qui explique qu'ils ne sont pas
astreints au STO.
Le 20 août 1944, ils sont recrutés pour rejoindre le maquis.
Le 4 septembre, ils sont capturés par les Allemands à Vaux-les-Prés, battus, emmenés à Montferrand, il y
sont fusillés.
C'est de leur histoire que s'inspire Roger Faindt dans son roman "Le silence et les roses".
André Brenot
Il a 21 ans.
Il est soutien de famille ; son salaire doit nourrir sa mère, 2 frères et 1 sœur.
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Henri Angonnet
Il a 22 ans.
Il est marié et père d'une petite fille de 2 ans. Il adore la musique et est un
excellent clarinettiste.
Les 4 fusillés du bois de Mazerolles-le-Salin
Lors de la bataille de Vaux-les-Prés, ils sont arrêtés en 3 endroits différents,
rassemblés pour être sommairement jugés à Audeux ils sont fusillés à la lisière du bois entre Mazerolles et
Audeux.
Leurs corps ne seront découverts que quelques jours plus tard.
" Des femmes partant aux champs du côté de Mazerolles ont été intriguées par quelque chose d'insolite. les
4 de Vaux avaient été exécutés et enterrés sommairement. les visages des suppliciés étaient
méconnaissables, éclatés par les balles. On les a enveloppé dans des draps blancs et monsieur Riéme,
cultivateur à Mazerolles les a ramenés à l'église sur le plateau de sa voiture à cheval. Il s'agissait de
Fernand Monnot, Robert Depierre d'Emagny, Victor Fischesser de Besançon.et Georges Charbonnier."
Par précaution nous ne fîmes pas de veillée d'armes mais des sentinelles restèrent en place toute la nuit à
proximité."
Témoignage de Lucien Maître
Les obsèques religieuses solennelle auront lieu à l'église Saint-Pierre de Besançon. Ils seront inhumés avec
les honneurs au cimetière de Besançon St Claude.
Georges Charbonnier
Il a 19 ans.
Son acte de décès en mairie de Mazerolles-le-Salin stipule qu'il est né en 1925
à HanoÏ, de mère inconnue.IL a 19 ans, un visage enfantin peut-être métissé. Il
a été fusillé à l'orée du bois de Mazerolles.
En 1955, son père se verra remettre la médaille militaire, la croix de guerre
avec palme et la croix de la résistance qui lui seront décernées à titre
posthume. L'article de presse rapporte que Georges Charbonnier a été interné
4 ans. Nos recherches nous font découvrir l'horreur de ces camps
d'internement, où juifs, tziganes, étrangers, politiques ...séjournent suite au
décret de 1938 qui permet d'interner les "indésirables étrangers"« dans l'intérêt de l'ordre ou de la sécurité
publique". 600 000 personnes y sont passées de 1939 à 1946. Qu'est-ce qui valut à ce jeune garçon de 15
ans un pareil traitement ?
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Fernand Monnot
Né en 1910 à Montécheroux . Ouvrier à Pont de Roide, il est marié. Il a 34 ans. Il aurait été le cuisinier de la
section.Mourey.
Victor Fischesser
Il a 34 ans. Comptable dans une banque, il habite Besançon Grande rue; il est marié à Raymonde Boucon,
employée de bureau. Il a un petit garçon de 6 ans, Daniel.
Extrait d'un journal de marche
"3 FFI sont faits prisonnier à Vaux les Prés , Fichesser, Monnot et Roussey. Evasion de Roussey. Les 2 autres sont
fusillés à la sortie du bois de Mazerolles."
Caporal Robert Depierre
Il a 25 ans.
Originaire d'Emagny, orphelin de père et de mère très
jeune, il est le 4° d'une famille de 5 enfants.
Il travaille très tôt à la charcuterie Croppet à Besançon et
réside 18 rue des Granges.
Extrait d'un journal de marche "5 hommes (soldat Bertram,
Roussy, Léon, Carrey, Germain et Depierre) laissés au village
de Vaux-les-Prés et s'occupant de la garde de quelques
prisonniers , en même temps que du ravitaillement de la section sont surpris par de gros effectifs ennemis. Depierre
ayant été fait prisonnier, est fusillé le soir même. Ses 4 autres camarades se cachent et échappent à la perquisition
minutieuse que l'ennemi effectue dans le village, qui découvre et emporte le stock de vivres de la compagnie, qui y est
entreposé."
Ceux qui sont tombés les armes à la main lors
de la bataille de Vaux-les-Prés
Ils sont tombés lors de la bataille de Vaux-les-Prés, route de
Franois. A leurs côtés, 11 maquisards seront faits prisonniers,
dont Léon Perruche.
Marcel Perruche
Il a 21 ans
Marcel Perruche est né en 1923 à Bonnevaux-le-Prieuré.Dès son plus
jeune âge, il travaille dans un garage à Ornans. Pour échapper au
STO,. il se cache sous un faux nom dans une ferme près de Baume15
les-Dames. Pris dans une rafle allemande alors qu'il conduit un tracteur chez le garagiste, ses faux papiers ne font
pas longtemps illusion et il est emmené à la Butte, prison de Besançon. Une dernière permission lui étant accordée
pour aller dire adieu à sa cousine, Rue Mégevand, il fausse compagnie au soldat allemand qui l'accompagne, fusil à
l'épaule. Il est caché par les petites sœurs des pauvres, qui l'aident à s'échapper, déguisé en conducteur de
corbillard. Il rejoindra le maquis Ognon-Doubs, section Pourcelot.
Blessé à la bataille de Vaux, il est emmené en ambulance américaine à l'hôpital militaire dans le Jura. Il
trouve la mort près d'Orchamps, sous la mitraille allemande.
Ses obsèques sont célébrées à Mongesoye en présence de FFI qui tirent une salve d'honneur.
Robert Bordy
Il a 42 ans.
Né en 1902 à Nans sous Sainte Anne où son père est employé à la taillanderie. Robert Bordy après avoir
été manutentionnaire-marbrier, travaille pour l'armée aux habits militaires et habite à Besançon. Marié
avec Yvonne Ledentu. Il a un fils, aujourd'hui porte-drapeau du groupe Ognon-Doubs.
Son nom apparaît aussi sur la stèle du quartier des Chaprais et au Monument aux Morts de Nans-sousSainte-Anne.
Sergent Raymond Viguier
Né en 1908 à Toulouse. marié, père de 4 enfants. Sa fille Anne Marie Valente
témoigne :
"Papa est un résistant des toutes premières heures et à l'origine du premier réseau
toulousain. Toute sa brigade était entrée en résistance et les souterrains du vieux
Toulouse étaient leur lieu de réunion. Maman avait très peur pour nous -ses 4
enfants-surtout quand est venu le temps de cacher les pilotes anglais. Papa avait
aménagé notre cave à cet effet. La trappe était dans la chambre de mes frères,
dissimulée par un grand tapis sur lequel se trouvait leur lit. Plusieurs fois les soldats
allemands sont venus inspecter la maison, ils venaient souvent le soir, mon père
n'étant pas présent puisque pris par ses activités de résistant, et il parait que ces hommes ont chaque fois
été attendris à la vue de mes 2 frères dormant dans le lit. Ce n'étaient pas des SS. Vu l'intensité des
contrôles, le commissaire a demandé la mutation de mon père car il était "grillé" sur la place de Toulouse.
Nous voici à Besançon ; nous habitions 26 chemin de Fontaine-Ecu. Papa était inspecteur de la police
nationale. Mais quand Papa a pris le maquis, la descente des soldats allemands a repris. Chaque fois les
voisins ont prévenu Maman. A la troisième alerte, Maman venait de recevoir une lettre de Papa, elle l'a
jetée dans la cuisinière...ce n'étaient pas des soldats allemands mais canadiens qui libéraient Besançon.
Hélas ! c'était la dernière lettre de Papa. "
Il est tombé dans la bataille de Vaux-les-Prés le 8 septembre.
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Paul Perruche
Né en 1921, il a 23 ans. Inspecteur des finances en région parisienne avec son frère jumeau
Léon, il se réfugie à Foucherans, berceau de la famille pour échapper au STO. Les 2 frères
sont contactés par Pourcelot pour rejoindre, le 20 août 1944,.le maquis de Mazerolles avec
Vuillecard qui sera blessé .
Il est tué au cours de la bataille de Vaux-les-Prés aux côtés de son frère Léon qui sera fait prisonnier
Les maquisards décédés ailleurs
Jean-Jacques Rotstein
Né le 6 avril 1923 à Paris (11e), il est employé de la société des Chantiers
forestiers du Jura dont le siège est à Besançon..
Sa fille Catherine nous transmet sa biographie :
"Il s'engage dès 1941, à 18 ans, dans les forces résistantes en région parisienne
Résistant et juif, il a de faux papiers établis au nom de Jacques Chatelain. En
1942, le réseau est grillé, il rejoint à Pont de Poitte la section du capitaine
Gaucher, commandant du groupe Libre-Jura, En 1943 il rallie les forces FFI à
Besançon. Agent de liaison de l'Etat -major FFI, le 7 septembre,1944, il a pour
mission, de porter un pli au commandant de compagnie opérant sur les arrières de l'ennemi. Sur le pont
d'Emagny, il est arrêté par les Allemands qui le conduisent aux autorités allemandes à Marnay pour
l'interroger. Jean-Jacques Rotstein ne réapparait pas. "Il a 21 ans.
Marnay est libéré le 10 septembre, le corps de Jean Rotstein est découvert le 22 octobre 1944 dans un bois
dissimulé sous un tas de branchage, à l’entrée de Marnay, direction Chenevrey. Il aurait été abattu d'une
balle dans la nuque alors qu'il creusait sa tombe. Un monument marque l’endroit de son décès.
Une autre version est donnée par un journaliste,( Georges Kamboutcher carte professionnelle N° 2133) qui
a enquêté à titre personnel à Marnay en 1945 ; il écrit « Jean Jacques Rotstein, interrogé toute une
journée, malgré les sévices endurés refuse de livrer à l’ennemi les renseignements qu’il sollicite. Il est
finalement abattu d’un coup de révolver dans le bureau même de l’interrogatoire ».
A Besançon, il habitait Place du Jura. Il rencontra Gisèle Echenoz. Leur fille naîtra en avril 1945.Elle recevra
en 1954, au nom de son père, la médaille militaire devant le monument aux morts de Mazerolles-le-Salin.
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Jean Bassard
Il a 33 ans.
Né en 1911 en région lyonnaise. Il s'était engagé dans la guerre d'Espagne comme
infirmier. Il rejoint le groupe Marcel le 29 août 1944.
Le 6 septembre 1944, il fait partie d'un convoi FFI chargé d'aller récupérer des
armes à Palise qui est. attaqué par une colonne allemande. Le jeune homme est
grièvement blessé, laissé à Geneuille pour être soigné, il est caché dans une pièce
de la papeterie où des jeunes filles du village viennent le veiller. Il dit se nommer "Jean 8". Il meurt le 8
septembre. On l'enterre sans connaître sa véritable identité. Ce n'est que quelques années plus tard qu'il
est identifié.!
Une place porte son nom dans le village de Geneuille .
Jean Choffardet
Il a 22 ans
Né en 1922 à Cendrey. Il perd son père à 7 ans et doit aider aux travaux de la ferme familiale. Plus tard, il
sera occasionnellement ouvrier à l'usine de Larians.
Il refuse de partir au STO et se réfugie dans une ferme à Morchamps. Volontaire pour le maquis de la
Grange Verdière en août 44, il est très grièvement blessé lors de l'affaire de Séchin et meurt quelques
instants plus tard, au Puy. Il nous a été transmis une lettre très émouvante écrite à sa mère par la personne
qui l'a assisté dans ses derniers moments.
Son nom figure sur le monument aux morts de Séchin et Cendrey.
Sergent Jean David
Né en 1906 à Blanzy. Marié en 1930.
Sur son acte de mariage, il est ouvrier papetier et réside rue Renan.
Il aurait un fils.
Il appartient à la section Mourey et participe à beaucoup d'actions de sabotage. Il fait partie du groupe qui
capture un véhicule ennemi dans lequel d'importants documents sont trouvés.
Après la libération de Besançon, en cantonnement au Fort des Justices, il reçoit une balle perdue. Il a 38
ans.
Une lettre de remontrance écrite par le lieutenant colonel suite à cet accident a été retrouvée au musée de
la citadelle.
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Lieutenant Jean Garin
Il est né en 1923 à Grenoble. Son nom figure sur une plaque au lycée Champollion à Grenoble.
Son dernier domicile connu était à Besançon, 19 rue de la préfecture. Il est célibataire.
Prisonnier lors de la bataille de Vaux, il fera Saint Cyr puis la guerre d'Indochine où il sera tué par balle en
1946. Il a 23ans.
Il est Sous-Lieutenant, chevalier de la légion d'honneur, croix de guerre. C'est son père, directeur de la
banque de France à Dijon, qui recevra ces médailles décernées à titre posthume
"Jeune officier d'active, énergique et plein d'allant. A trouvé la mort à Thu Duc à la tête de ses hommes, en
tentant de s'opposer à l'attaque d'un camion tombé dans une embuscade."
André Campenet
Né en 1921 à Pin. Fils d'un agriculteur de Pin. Après la libération, il s'engage dans le 3°
régiment étranger d'infanterie, devient Lieutenant.
Agé de 23 ans, il meurt en Indochine en 1947, tué par balle. Le décès serait transcrit
en mairie de Saône qui n'en trouve pas la trace.
Robert Déjeux
Il est né à Corcelles-Ferrières, le 10 décembre 1920. Son père est cantonnier.
Il appartient à la section Mourey. Dans le livre de Raymond Métadieu, on lit page 47 : "Vers 17h, le jeudi 7
septembre, j'aperçois un FFI que les Allemands viennent de capturer, c'est Déjeux de Corcelles, il est conduit
au Capitaine pour être interrogé, après, il part en direction de Vaux, on perd sa trace"
On ne retrouve aucun acte de décès et l'acte de naissance en mairie de Corcelles ne présente aucune
mention marginale.
Restent de nombreuses zones d'ombre qui ne seront sans doute jamais éclaircies..
Des documents complémentaires peuvent être consultés sur le blog ( dont les photos des cérémonies
commémoratives à Mazerolles-le-Salin depuis 1950).
http://mazerolles-ffi.eklablog.com
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Extrait du registre de délibération du conseil municipal de Mazerolles-le-Salin
A noter que le 8 septembre, au village, on ignore totalement le drame qui se joue à la lisière du
bois : l'assassinat des 4 résistants : Charbonnier, Depierre, Fischesser et Monnot.
Bibliographie
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Bibliographie
Archives départementales du Doubs
Archives du musée de la résistance Fonds Devaux-Maurin
CCAS de Besançon "Histoires de vie" 37p
Raymond METADIEU "Les beaux jours de mes 20 ans" Editions Franc'Albert 1989 95p
Colonel REMY " La résistance en Bourgogne Franche-Comté " Editions de Saint Clair 1975 2 tomes
Roger FAINDT "Le silence des roses" Editions du Sékoya 2004 207p
André BESSON" Les maquis de Franche-Comté" Editions France-Empire 1978 290 p
Jean RICHE"La Franche-Comté sous l'occupation allemande et sa libération" Editions Marque-Maillard 1979
Georges MILLAR "Un Anglais dans le maquis" 1946 Cêtre 1984 474 p
Marie Paule GILLES "Souvenirs de guerre"
DVD La résistance dans le Doubs publié par l'Association pour les Etudes sur la Résistance Intérieure
Annie BOURDON "Une page d'histoire AVANNE AVENAY"
Pierre KERLEROUX :" Histoire de Moncley" Editions Cêtre 2012 383p
Les FFI du Doubs et du Jura Nord :" pages de la résistance comtoise" 1968 47p
Remerciements
A tous ceux qui ont participé à cette recherche
les 3 derniers témoins, Jean Bousset, Georges Chublier et Léon Perruche
les généalogistes Françoise Galliou d'Audeux et Bernard Carré de Besançon
les historiens Jean Claude Grandhay, Pierre Kerleroux, Françoise Leboul, Serge Mandret, Claude Ruffy,
Daniel Pâris, maire de Mazerolles
les membres du CCAS de Besançon
le personnel des mairies pour les recherches d'Etat-civil en particulier la mairie de Geneuille et M. Feuillet.
le personnel du musée de la résistance et des archives départementales
les familles de Henri Angonnet, Robert Bordy, Robert Depierre, Jean Rotstein et Raymond Viguier
Merci à tous ceux qui, de près ou de loin, ont été aux côtés
de Madeleine Tourné du Souvenir Français et de Claudie Maréchal, correspondante de l'Est républicain
qui a rédigé ce mémoire.
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La commune de Mazerolles-le-Salin
Riche de 213 habitants, cette commune fait partie de la communauté
d'agglomération du Grand Besançon. Restée rurale, cette charmante
bourgade se blottit autour de son clocher ; elle a su garder le charme
d'autrefois tout en réhabilitant un cœur de village qui valorise le
patrimoine architectural. Chaque année, depuis 1948, en partenariat
avec l'amicale du groupe Ognon-Doubs, puis, après la dissolution de
celle-ci, avec le Souvenir Français, la municipalité organise une
cérémonie au monument du groupe Ognon-Doubs et offre un vin
d'honneur aux nombreux participants.
Le Souvenir Français
Le Souvenir Français du canton d'Audeux
33 Rue de la Perrouse
25115 POUILLEY-LES-VIGNES
"A nous le souvenir, à eux l'immortalité "
Le Souvenir Français, créé en 1887, est une des plus anciennes association privée. Son devoir est la
restauration et l'entretien des tombes des soldats morts pour la France, des sépultures n'ayant plus de
famille pour s'en occuper. Il entretient aussi des monuments commémoratifs.
Il doit aussi organiser des actions pédagogiques envers les jeunes générations afin de transmettre
l'héritage des valeurs.
Adhérez au Souvenir Français ! Votre générosité nous aidera à accomplir notre mission au service de
la France.
Participer à notre action, c'est honorer la mémoire des soldats morts pour notre liberté, ne les
oublions pas !
Edité par nos soins le 15 septembre 2015
Modifié le 29 avril 2016
Mairie de Mazerolles le Salin.
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