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"HAUT LES CŒURS"
Le monument
de
Mazerolles-le-Salin
dédié aux résistants du groupe Ognon-Doubs
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16...17...19...tous fusillés...
.Il s'est dit beaucoup d'approximations au sujet du monument de Mazerolles...
?
1961
1963
1965
1965
1963
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Pourquoi cette enquête ?
Assistant depuis de nombreuses années à la cérémonie au monument dédié aux résistants du groupe
Ognon-Doubs, à Mazerolles le Salin, nous avons déploré l'absence de la jeunesse. Nous nous sommes
demandé si drapeaux, gerbes, discours, musique militaire étaient un registre susceptible d'interpeler la
nouvelle génération. Avec le Souvenir Français, nous avons émis une proposition :" Redonner de la vie à
ces jeunes gens morts pour la France, dire qui ils étaient et comment ils sont tombés".
Commence alors une enquête passionnante mais difficile comme l'affirme le journaliste-historien Franck
Ferrand dans l'émission "l'ombre d'un doute": "Cette période est une matière infiniment complexe qu'on
ne peut traiter sans nuance. "
Rencontre avec les derniers témoins de l'époque, consultation de nombreux ouvrages, visites au musée de
la citadelle et aux archives départementales, contacts avec des historiens professionnels ou amateurs, avec
des généalogistes...Chaque étape donne un indice qui nous envoie à une autre recherche : bouteilles à la
mer lancées vers les mairies, les personnes susceptibles d'avoir connu les victimes ou leur famille...
surprise et joie de recueillir quelques "pépites".
L'absence des archives de l'Amicale Ognon-Doubs, récemment dissoute, ne facilite pas nos recherches.
Beaucoup de questions resteront sans réponse. Pourquoi 17 noms sur le monument alors que nous ne
recenserons "que" 10 personnes tuées aux environs de Mazerolles ?
Les événements de début septembre 44, la bataille de Vaux-les-Prés, le 8 septembre, ont été difficiles à
reconstituer. Les témoignages oraux ,les différents exemplaires de journal de marche, ou les écrits de
Raymond Métadieu, ne relatent pas tous les mêmes épisodes. On peut expliquer ces incertitudes par la
culture, vitale à l'époque, du secret. L'organisation, décrite par le Colonel Maurin, est très explicite :
"Il était nécessaire qu'un cloisonnement soit établi pour que les défaillances individuelles ne puissent
entraîner l'écroulement de tout l'édifice. Pour cette raison le recrutement et les contacts indispensables
devaient être assurés de la façon suivante : l'équipe, cellule élémentaire du groupe de résistance se
composait de 4 hommes et d'un chef d'équipe. Les hommes se connaissaient entre eux (pour créer une
indispensable camaraderie il était même recommandé de tenir compte de cette nécessité avant de
constituer les équipes -personnes déjà unies par des liens d'amitié-habitant le même quartier, le même
hameau...) mais ne connaissaient et ne pouvaient connaître que leur chef d'équipe...."
D'où les nombreuses questions qui demeurent posées à l'issue de cette enquête menée conjointement
par:
- Madeleine Tourné, Présidente du Souvenir Français pour le canton d'Audeux
- Claudie Maréchal, correspondante de presse pour la commune de Mazerolles-le-Salin.
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La réalisation du monument.
Il a été érigé sur un terrain mis à disposition par la
commune de Mazerolles par un groupe de résistants
rescapés, à la mémoire de leurs camarades tombés au
combat. Réalisé grâce à une souscription,
subventionné à hauteur de 1000 F par la commune, il
est construit par M Gaudot ainsi que M Martininghi,
maçon à Montfaucon, ancien résistant lui-même.
Roger Grau, cordonnier rue Bersot est le trésorier de
ce comité. L'architecte s'appelle Jaboeuf.
La presse écrite rend largement compte d'une
inauguration effectuée en grande pompe le 12
septembre 1948 : beaucoup de discours
grandiloquents, pas de détails sur les victimes ni sur
les militants qui ont permis l'édification de ce
monument.
Qui a choisi les noms inscrits sur cette
stèle ?
Pourquoi dans cet ordre ?
Pourquoi ceux-ci et pas d'autres ? Par
exemple ceux d'André Boutte et
Marcel Capiomont dont le nom
apparaît sur une stèle érigée à Montferrand-le-Château à la mémoire des hommes du groupe-Ognon-
Doubs tombés dans ce village .
Pourquoi les noms de soldats tombés ailleurs ?
Le mystère reste entier.
Inauguration du monument
LE COMTOIS mardi 14 septembre 1948
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Ces années-
1940-1944
Contexte géographique
Il faut imaginer un paysage bien différent d'aujourd'hui. Collines et forêts ne sont pas "balafrées"
par les grands axes routiers : ni autoroute, ni bretelles, pas encore de départementale 67. Des routes
souvent limitées à une seule voie relient les villages. Beaucoup de "chemins blancs" sont utilisés. Les
remembrements n'ont pas encore transformé le paysage en champs ouverts : haies et bosquets bordent
parcelles et chemins, camouflant les déplacements. Les grandes plaines entre Vaux-les-Prés et Serre-les-
Sapins et entre Serre et les Tilleroyes rendront difficiles les mouvements du 8 septembre.
Lucien décrit ainsi le village de Vaux-les-Prés: "Un ensemble de petites fermes, proches l'une de
l'autre constituait l'agglomération. Une petite église dominait l'ensemble et un beau lavoir-abreuvoir
trônait au bas de ce village tout en pente.
La campagne de ce côté-là offrait un paysage doucement vallonné alternaient prés, bois et cultures ; les
petits bâtiments ruraux y étaient nombreux. On pouvait facilement se cacher dans une forêt ou dans une
grange. C'était donc assez propice à la constitution de maquis."
Les communications sont un des principaux soucis de la résistance : ni portable, ni internet !!! Une
cabine téléphonique par village et l' impossibilité de passer quelque secret : les opératrices peuvent
intercepter les communications. Les messages, souvent codés, doivent être transmis oralement ou de la
main à la main. Les agents de liaison se déplacent à pied, en vélo, parfois en "pétrolette" ou en moto, pour
permettre aux supérieurs de communiquer leurs ordres, aux observateurs leurs indications sur les
positions allemandes, aux guetteurs de prévenir les résistants des dangers, aux résistants d'indiquer à
Londres les lieux de parachutage possible...
Dans son livre Raymond Métadieu fait état d'un poste-émetteur qui circule dans une voiture avec à bord
des agents de transmission anglais accompagnés localement d'un résistant français connaissant bien le
secteur.
Bref historique :
Rapport du colonel Maurin
1940.1942
"La population se résigne difficilement à la défaite. L'heure de reprendre les armes n'apparaît pas encore.
En attendant de nombreux patriotes s'emploient au passage soit en Suisse soit en zone libre des prisonniers
évadés, des aviateurs alliés tombés sur le territoire et de tous ceux que recherchent les services de police
allemands. Le Doubs est une zone de passage particulièrement fréquentée. Le département jouera ce rôle
jusqu'à la suppression de la ligne de démarcation.
La résistance commence fin 1942 à se manifester et à s'organiser.
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