E/C.12/IND/5
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ARTICLE 6
Droit au travail
1. Le droit au travail et sa réalisation sont garantis par la Constitution indienne et le droit du
travail. Les plans quinquennaux
et les politiques de l’Inde ont été conçus pour donner un sens
concret à ces droits et pour créer de réelles possibilités d’emploi. Ces plans et politiques sont mis
en œuvre dans le cadre d’une économie mixte, complétée par une politique de libéralisation.
2. Au cours des années 80, le chômage a considérablement augmenté en Inde. C’est pourquoi,
dans les années 90, le Gouvernement indien a adopté une nouvelle approche de la lutte contre la
pauvreté et du développement basée sur la création d’emplois, en s’efforçant de maintenir une
synergie entre recherche, analyse politique et actions opérationnelles. Depuis, des progrès
significatifs ont été réalisés en matière de création d’emploi et de productivité du travail.
3. La politique indienne du travail fait du plein emploi un objectif fondamental à atteindre au
moyen de mesures économiques et sociales prioritaires. Elle permet à tous les hommes et toutes
les femmes d’obtenir des sources de revenus sûres et durables grâce à un emploi et un travail
productifs librement choisis. Outre la promotion de l’emploi, la reconnaissance de l’aspect
dynamique de l’employabilité, qui sous-tend le développement de la formation professionnelle,
constitue un profond changement d’orientation. Le Gouvernement indien s’est engagé à mettre la
création d’emplois au cœur de ses stratégies et de sa politique, en respectant pleinement les droits
des travailleurs et en intégrant la participation des employeurs, des travailleurs et de leurs
organisations respectives. Le fait que le contenu de cette politique soit intégré à la Constitution
indienne mérite d’être mentionné.
4. La liberté de travailler et la sécurité économique sont les deux principaux piliers des
programmes de l’Inde en faveur de l’emploi. Les parties III et IV de la Constitution indienne
consacrent le droit au travail
. Toutefois, à l’occasion de plusieurs rencontres internationales, le
En Inde, les objectifs de la planification et ses fondements sociaux sont issus de la quatrième partie de la
Constitution, consacrée aux principes directeurs de la politique de l’État.
La Constitution indienne reconnaît deux types de droits garantis : les droits fondamentaux (articles 14 à 31)
et les principes directeurs de la politique de l’État (articles 39 à 51). Les premiers, qui visent à garantir l’inviolabilité
de certains droits fondamentaux, sont opposables à l’État en vertu des articles 32 à 226 de la Constitution. Cependant
que les seconds, bien qu’essentiels à la bonne gouvernance du pays, ne peuvent être invoqués devant aucun tribunal
et doivent être réalisés progressivement. En d’autres termes, si une directive n’est pas appliquée, sa mise en œuvre ne
peut être obtenue en engageant une procédure judiciaire. Toutefois, la Cour suprême de l’Inde, par ses interprétations
engagées, considère ces droits économiques et sociaux comme des droits fondamentaux à défendre. Dans l’affaire
Akhil Bhartiya Soshit Karmachari c. Union indienne (AIR 1981 SC 298), la Cour suprême a conclu que l’appareil
judiciaire devait utiliser les principes directeurs comme un code d’interprétation pour l’aider à définir la substance
des droits fondamentaux. Ces derniers doivent effectivement être lus à la lumière des principes directeurs, qui
devraient, dans toute la mesure du possible, être interprétés comme faisant partie des droits fondamentaux. L’arrêt
rendu par la Cour dans l’affaire Francis Coralie c. Territoire de l’Union de Dehli (AIR 1981 SC 746) prend toute sa
signification à la lumière de cet arrêt. Elle a déclaré que le droit fondamental à la vie, qui est le droit le plus précieux
de la personne humaine et qui est à la base de tous les autres droits, devrait donc être interprété au sens le plus large
pour lui donner une signification et une vigueur durables. De ce fait, tous les droits essentiels consacrés parmi les
principes directeurs peuvent légitimement être interprétés comme relevant du droit fondamental à la vie, qui est donc
défendable devant la Cour suprême. Dans l’affaire Olga Tellis v. Bombay municipal Corporation (AIR 1986 SC
280), la Cour suprême a jugé que le droit à la vie incluait le droit à une source de revenus parce que nul ne peut vivre
sans moyens de subsistance. Toutefois, dans l’affaire Delhi Development Horticulture Employee’s Union v. Delhi
Administration (AIR 1992 SC 789), la Cour suprême a déclaré que même en interprétant lato sensu la notion de droit