Le rachat de WhatsApp prouve la valeur des données d

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"Le rachat de WhatsApp prouve la valeur des données
d'utilisateurs"
20.02.2014 17:48
Le nombre d'utilisateurs de WhatsApp a doublé en un an, passant de 200 à 450
millions. [Patrick Sison - AP/Keystone]
Que Facebook soit prêt à débourser 16 milliards de dollars pour
racheter l'application WhatsApp n'a pas manqué de faire réagir jeudi.
Tour d'horizon des réactions et analyses.
Facebook a frappé un grand coup en annonçant mercredi soir le rachat de
l'application de messagerie instantanée WhatsApp pour16 milliards de dollars,
dont 4 milliards en cash et 12 milliards en action. Les fondateurs et employés
de la société créée en 2009 se partageront en outre 3 milliards de dollars
sous forme de stock-options.
C'est l'acquisition la plus importante de l'histoire du premier réseau social
mondial, qui vient de fêter ses dix ans.
Facebook rachète Whatsapp pour 17 milliards de francs
La valeur des données
Pour cette somme vertigineuse, Facebook acquiert l'application la plus
populaire du monde. Plus de 450 millions d'utilisateurs utilisent WhatsApp
chaque mois. Quelques 19 milliards de messages (textes, photos, vidéos)
sont envoyés - et 34 milliards reçus - chaque jour. Mais grâce à l'application,
on sait surtout qui écrit, à qui, quand, et de quoi.
"Le rachat de WhatsApp par Facebook montre à quel point les données
brutes ont une valeur", relève Sami Coll, sociologue spécialiste des nouvelles
technologies à l'Université de Genève. "Si le groupe de Mark Zuckerberg est
prêt à dépenser de telles sommes, c'est qu'il s'attend à ce que ces données
soient utiles à l'avenir pour faire de la publicité ciblée ou du Big data".
Par cette pratique de plus en plus courante, les acteurs économiques
cherchent à accumuler le plus de données personnelles possibles pour en
dégager le maximum d'informations afin de développer de nouveaux services.
En bref, avec WhatsApp, Facebook élargit sa base de données.
Mark Zuckerberg poursuit ainsi sur la lancée de l'achat d'Instagram en 2012,
confirmant sa volonté de multiplier les applications mobiles pour s'imposer
comme centre des communications sur smartphones et tablettes. De là à
débourser 16 milliards de dollars?
Bulle spéculative
"On est entré dans une phase de bulle spéculative", a expliqué pour sa part
jeudi Thomas Veillet, chroniqueur boursier et fondateur de la plate-forme
investir.ch, sur RTS La Première. "Aujourd'hui, Facebook a beaucoup de
liquidités à disposition et vise par conséquent le rachat de tous ceux qui
peuvent lui faire de l'ombre, ou alors de tous ceux qui peuvent
potentiellement lui apporter de nouveaux abonnés", a-t-il encore expliqué.
Et de citer, à titre comparatif, l'achat récent de Viber, dont les activités sont
similaires à WhatsApp, par la société japonaise Rakuten. "Avec ses 300
millions d'utilisateurs, elle a été vendue pour 900 millions de dollars, c'est
vingt fois moins"! Au final, dans le monde de l'économie numérique peut-être
encore plus qu'ailleurs le prix des choses, c'est la valeur qu'on leur donne.
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