Communiqué relatif au prochain accord national sur le - CIP-IDF

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Communiqué relatif au prochain accord national sur le chômage.
Le Parti Socialiste, au pouvoir, fait la choix d’une politique de rigueur (ou
d’austérité) qu’on peut accueillir avec circonspection, désapprobation, ou
colère, selon ses propres analyses politiques et économiques. Il est impossible,
par contre, d’approuver les termes ubuesque d’un très important accord
national relatif aux modalités du chômage en France qui est aujourd'hui sur le
point d'être conclu.
Cet accord concerne tous les citoyens, et, en premier lieu, les chômeurs -ou
futurs chômeurs- et les nombreuses personnes en contrats courts (CDD,
intérimaires, intermittents).
Cet accord a été conclu en catimini dans un marchandage et des pressions
proches du chantage.
Il est inefficace économiquement et antisocial. Il concentre les restrictions
sur les plus fragiles. Il favorise une politique de recours à des CDD de
plus en plus courts ce qui développe le chômage à activité réduite, ou les
petits ‘boulots’ au RSA, avec moins de protection sociale. Les chômeurs seront
fortement incités à accepter des emplois de plus en plus précaires avec des
salaires résiduels (temps partiels imposés). Cela concernera aussi les
salariés dits « stables », dans un contexte de flexibilité accrue.
D'autres propositions dont personne ne conteste l'excellence et qui ont
reçu l'approbation d’éminents parlementaires de tous bords, dont
Monsieur Rebsamen, avant qu'il ne soit Ministre du travail, existent. Elles
doivent être prises en compte.
Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous.
Nous appelons le gouvernement à jouer son rôle d’instance éclairée, de
garant du bien commun, d’acteur de progrès et de synthèse sociale, nous
interpellons le gouvernement pour qu’il n’agrée pas cet accord, fruit d’une
transaction mal pensée et misérable qui tient plus de la capitulation et de la
compromission que du compromis constructif.
Nous agirons fermement et durablement, localement et nationalement,
pour obtenir une réponse digne de ce nom et la reprise de négociations
démocratiques.
6 chômeurs sur 10 ne perçoivent aucune indemnité
la répartition de la masse de capital accumulé par rapport aux revenus du
travail se rapproche des proportions du dix-neuvième siècle
il n’existe aucune instance mondiale de contrôle de la circulation des capitaux,
ce qui rend les Etats très vulnérables
une certaine technocratie met le social au service de l’économique et non
l’inverse
Pour ce qui concerne les « intermittents du spectacle » :
Un intermittent du spectacle est un artiste ou un technicien qui est
conduit à travailler par intermittence, dans une alternance de périodes
d’emplois et de chômage, pour des entreprises du spectacle vivant, du cinéma
ou de l’audiovisuel.
Malgré l’accroissement de leur précarité dû à de précédents accords sur
l’assurance chômage et dû aussi à la baisse des budgets alloués à la culture, ces
métiers permettent encore à tous de pouvoir aller au spectacle, au
cinéma, regarder la télévision (si l’on veut), aller à des concerts, se rendre à
des festivals.
Ces métiers sont directement et indirectement générateurs de beaucoup
d’emplois, jouent un rôle économique puissant sur le territoire et sont les
vecteurs d'une culture variée (non concentrée dans les mains de
quelques grands groupes), de qualité, et de proximité.
Enfin les annexes qui régissent leurs modalités de chômage, constituent un
embryon expérimental qui a fait ses preuves, de ce à quoi pourrait
ressembler une autre façon de gérer et de penser le travail et la justice
sociale dans une société où le statut et la nature du travail sont
inéluctablement appelés à changer.
8 vérités sur un acteur économique et social essentiel
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Ils représentent 3,5% des chômeurs et 3,4% des indemnités versées par
l’assurance chômage.
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Ils ne sont pas responsables d’un quart du déficit de l’UNEDIC. Leurs
régimes représentent environ 1/30ème de ce déficit.
Le régime spécifique des intermittents du spectacle n’est pas plus favorable
ni plus couteux que le régime général : il est plus adapté aux contrats courts
qui régissent le milieu du spectacle vivant et du cinéma.
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La culture pèse 7 fois plus dans le PIB de la France que l’industrie
automobile (57 Milliards €).
La France est (en partie grâce à ce régime) le troisième producteur et le
deuxième exportateur de films dans le monde.
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D’après une étude indépendante, les propositions défendues par les
intermittents du spectacle
(et dont le MEDEF n’a pas voulu débattre) permettraient une économie a
nnuelle de 100 Millions d’euros (tout en diminuant la précarité du secteur).
- L’accord du 22 mars dont « se sont félicités
» les ministres de la culture et du travail a été négocié au siège même du
MEDEF en l’absence de représentation réelle de la profession.
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Cet accord non viable économiquement ne « sauvera » pas le régime des
intermittents (comme
il a été dit dans les médias) mais précarisera les plus fragiles d’entre eu
x et pénalisera essentiellement les petites structures.
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