Le Projet ITER Introduction Le projet international ITER (« le chemin

Le Projet ITER
1- Introduction
Le projet international ITER (« le chemin » en latin) représente une étape clé
pour la mise au point de l’exploitation d’une nouvelle source d’énergie : l’énergie
de fusion.
L’énergie de fusion est libérée par des réactions qui depuis des milliards d’années
se produisent dans le soleil et les étoiles. Dans les environnements extrêmement
chauds et denses, comme au cœur du soleil, les atomes d’hydrogène peuvent
fusionner, en libérant une énergie importante. Cette réaction de fusion se
produit dans un plasma, quatrième état de la matière avec les états solide,
liquide et gazeux. La force gravitationnelle permet au Soleil de maintenir ces
réactions de fusion en son centre à une température proche de 20 millions de
degrés.
Les scientifiques russes ont été les premiers en 1968 à produire un plasma d’une
dizaine de millions de degrés dans un réacteur de recherche appelé « tokamak ».
ITER succèdera à une longue lignée de machines ayant atteint chacune
indépendamment l’une des conditions requise pour obtenir et maintenir un
plasma : densité, température et durée de confinement.
ITER sera la première installation qui réunira toutes ces conditions. Ses
performances permettront d’obtenir suffisamment de réactions de fusion pour
produire à partir de Deutérium (D) et de Tritium (T), tous deux isotopes de
l’Hydrogène, de l’Hélium à haute température qui participera de manière
significative au chauffage du plasma.
Deutérium + Tritium --> Hélium + neutron + énergie
Le Deutérium isotope stable, est présent dans la nature et peut être obtenu par
séparation isotopique. Le Tritium est radioactif et peut être produit par
irradiation du Lithium.
En parallèle d’autres recherches seront nécessaires pour disposer de toutes les
briques du futur réacteur produisant de l’électricité notamment la mise au point
et la caractérisation de matériaux de structure, puis l’intégration de l’ensemble
des éléments dans un démonstrateur préindustriel (DEMO).
2- Un projet international
Les programmes de recherche menés ces dernières années en Europe sous l’égide
d’Euratom avec les installations JET et Tore Supra, au Japon (JT60), aux Etats-
Unis (TFTR) ont permis d’envisager la construction d’une nouvelle machine
expérimentale intégrant la plupart des technologies nécessaires à l’échelle d’un
réacteur à fusion produisant de l’électricité.
D’où le projet international ITER qui rassemble aujourd’hui l’Union Européenne (+
la Suisse à travers Euratom), la Fédération de Russie, le Japon, les Etats-Unis, la
Chine, la République de Corée et l’Inde.
Le projet ITER est structuré selon 3 niveaux :
- L’organisation internationale ITER, qui fait l’objet d’un traité international
(similaire à ce qui existe déjà pour les grands organismes internationaux
comme le CERN), est le maitre d’ouvrage et exploitant nucléaire. Elle a la
responsabilité de la construction, de l’exploitation et de la cessation
définitive d’exploitation de la machine. Elle est implantée sur le site de
Cadarache.
Un Directeur Général (Bernard BIGOT, ex-Administrateur Général du
CEA succèdera début 2015 à Osamu MOTOJIMA) rend compte à un
Conseil ITER constitué de représentants des partenaires du Projet.
- Une agence « domestique » au niveau de chaque partenaire. Pour l’Union
Européenne cette agence est implantée à Barcelone. Chaque agence
« domestique » a en charge la construction de sa part de composants et sa
mise à disposition auprès de l’organisation internationale ITER
- Une organisation en France, pays d’accueil sur son site de Cadarache pour
assurer les missions suivantes
. Une mission étatique au niveau gouvernemental : coordination et
suivi des actions de tous les acteurs, représentation de la France au sein
des instances internationales, animation des discussions internes au
gouvernement pour préparer les discussions internationales
. Mise en œuvre des engagements pris en tant que pays d’accueil.
L’Agence ITER France a été créée au sein du CEA pour assurer cette
mission
. Une mission scientifique, consistant à mettre en place un
programme national d’enseignement, de formation et de recherche en
fusion magnétique
. Une mission industrielle pour faire bénéficier le tissu industriel
national de l’activité de construction et des innovations technologiques
résultant du Projet.
3- Financement du Projet ITER
Le cout du projet a été initialement évalué à 9,9 milliard d’euros (base 2000
Hors Taxes)
- 4570 millions pour la construction financés à 50% par la Communauté
Européenne (38% via le budget Euratom, 12% directement par la France,
qui prendra également en charge directement les coûts d’aménagement du
site hors clôture)
- 4800 millions pour l’exploitation financée à 34% par la Communauté
Européenne, dont 10% par la France
- 530 millions pour le démantèlement
L’aménagement du site, viabilisation et infrastructures a été évalué à 155 M€
Au total, la contribution française à la construction s’élevait à 735M€,
assurée par les différentes collectivités territoriales à hauteur de 467 M€,
le reste étant assuré par l’Etat.
La contribution française à l’exploitation serait de 480 M€ en 20 ans.
Une partie du financement sera assuré par les « contributions en nature »
des partenaires : chacun fournira, selon une répartition négociée, une part
des équipements nécessaires à la construction de la machine. L’organisation
internationale, Maitre d’ouvrage, assure la cohérence de l’ensemble et
coordonne les interfaces.
Des réévaluations récentes font considérablement augmenter le coût de la
construction qui passerait à 12,8 milliards d’€ (base 2008). Le coût de
l’exploitation passerait à 5,3 milliards d’€, celui d’aménagement du site à
300M€.
La justification suivante est donnée par ITER-France :
« L’augmentation de la part européenne qui passe de 2.7 (estimation réalisée en euros
2000) à 6.6 milliards d'euros a des origines multiples :
Augmentation du prix des matières premières (facteur 2 à 3 pour l'acier, etc.) entre
2001 et 2010 ;
Augmentation générale des coûts de construction de bâtiments : le coût de
construction de bâtiments similaires sur d'autres projets a presque doublé ces
dernières années ;
Le coût était basé sur des estimations datant de 2001, pour une machine dite
"générique" qu'il a fallu adapter au site de Cadarache ;
Le "retour d'expérience" des machines de fusion en opération dans le monde entre
2001 et 2010 a été intégré dans ITER, générant des améliorations qui n'avaient pu être
anticipés il y a dix ans.
Augmentation du volume et de la surface des bâtiments ;
Revue globale détaillée du projet en 2008 qui a conduit à inclure de nouveaux
éléments dans la conception ;
Ajouts de pièces de rechange etc.
La contribution directe de la France à la construction d'ITER s'établit à 1,1 milliard
d'euros, conditions économiques 2008, parmi lesquels 467 M€ seront assurés par les
huit collectivités territoriales de la région Provence-Alpes-Côte-D'azur et le reste par
l'État »
Les détracteurs du Projet ITER tirent argument de cette augmentation
pour demander l’abandon du Projet dont ils mettent en doute par ailleurs
l’intérêt. Les partenaires sont engagés sur le financement jusqu’en 2017.
Certains craignent qu’au-delà de cette échéance des partenaires (Etats-
Unis ?) se retirent du projet, dont le poids reposerait alors encore plus
sur la Communauté Européenne
Les retombées économiques pour la région PACA sont multiples et
prennent des formes diverses (plus de 600 millions d'euros à fin 2010) :
marchés directs d'ITER Organization par le biais d'appels d'offres
internationaux et marchés de l'agence domestique européenne, Fusion for
Energy, par le biais d'appels d'offres européens, auxquels les entreprises
locales peuvent accéder,
marchés passés par les partenaires et fournisseurs nationaux, européens
et des autres pays membres d'ITER, nécessitant une sous-traitance
auprès d'entreprises locales, par exemple pour les travaux d'installation,
les essais et les mises en service pour des équipements fournis en nature,
effets induits sur l'économie locale liés à la dépense des salaires des
personnels affectés au site (personnels relevant directement d'ITER, et
ceux des fournisseurs et sous-traitants.
4-Les objectifs du Projet ITER
Le Projet ITER devra faire la démonstration technique et scientifique qu’il est
possible de générer une puissance de fusion de l’ordre de 500MW à partir d’une
puissance de 50MW, soit une puissance 10 fois supérieure à celle qui aura été
injectée.
Il comporte 2 phases essentielles :
- Environ 12 ans pour la construction de la machine et des infrastructures
associées
- Environ 20 ans d’exploitation scientifique, de recherches, de
développements technologiques et de validations expérimentales
. test de fonctionnement pendant environ 3 ans : mise au point de
l’installation
. mise au point des paramètres de fonctionnement (environ 1 an) y compris
l’utilisation de la robotique
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