
ANAE N° 128 
2014, Vol 26, tome I 
 
« Quoi de neuf dans les Troubles  
Spécifiques de l’Apprentissage » 
Dossier coordonné par le Pr Yves Chaix (Toulouse) 
 
Contacté  pour  coordonner  un  numéro  de  la  revue 
A.N.A.E.  sur  les  troubles  de  l’apprentissage,  j’ai 
accepté  avec  enthousiasme  dans  un  premier  temps 
mais  une certaine anxiété  m’a  gagnée  par  la  suite. 
Plusieurs  numéros  d’A.N.A.E.  ayant  déjà  été 
consacrés à ce thème, que proposer dans ce domaine 
qui puisse intéresser les lecteurs ? Certainement pas une mise au point sur chacun des troubles 
que l’on peut trouver aisément, par exemple  dans  l’expertise collective de l’INSERM.  J’ai 
donc  décidé  de  suivre  la  célèbre  phrase  de  Bugs  Bunny  à  Elmer    « Euh,  quoi  de  neuf 
docteur ? »  pour  réaliser  ce  numéro  :  quelles  sont  les  nouveautés  ou  les  originalités  dans 
chacun des troubles de l’apprentissage de la Lecture, du Calcul, et de l’Ecriture ?  
 
J’ai bien sûr du faire des choix quant aux auteurs, ne pouvant demander à tous les spécialistes 
reconnus une contribution et j’espère qu’ils ne m’en tiendront pas rigueur. Mes choix ont été 
guidés par la volonté d’associer des personnalités reconnues dans le domaine des troubles de 
l’apprentissage à de plus jeunes chercheurs à l’origine de travaux innovants qui annoncent  la 
relève. Ce dossier est donc volontairement constitué d’articles de synthèses et d’autres plus 
expérimentaux.  
 
Parmi les nouveautés dans les troubles de l’apprentissage, il est difficile de ne pas consacrer 
un premier article à la publication récente du DSM-5 avec la volonté de mettre en exergue les 
évolutions  positives  malgré  les  nombreuses  controverses.  Ces  CLASSIFICATIONS, 
forcément  imparfaites  car  amenées  à  évoluer  régulièrement,  n’en  demeurent  pas  moins 
incontournables pour pouvoir permettre aux différents professionnels de parler des mêmes 
enfants et de  progresser  dans la  compréhension  des  processus cognitifs  à  l’origine  de  ces 
troubles.  
 
Dans le domaine de la LECTURE,  si la dyslexie développementale a été initialement décrite 
à  la  fin  du  XIXe  siècle  comme  un  trouble  visuel  (« cécité  congénitale  des  mots »),  la 
conviction de l’implication d’un déficit des processus phonologiques dans la dyslexie a été 
largement dominante au milieu et à la fin du XXe siècle. Néanmoins dès la fin du XXe siècle 
et au début du XXIe, l’hypothèse d’un déficit visuel a repris de l’importance. Il était de ce fait 
nécessaire de demander à Mélanie Jucla de faire le point sur ce qui reste actuellement de la 
théorie phonologique dans la dyslexie et à Sylviane Valdois de nous préciser quels étaient les 
processus  visuels  inclus  dans  la  nouvelle  hypothèse  visuo-attentionnelle.  Cette  opposition 
entre aspects verbaux et visuels nous conduit à aborder la question générale de l’intermodalité 
et des  nouvelles  pistes rééducatives possibles. Dans ce  contexte, Michel  Habib aborde  les 
bases scientifiques d’une rééducation par la musique dans la dyslexie.