un roman n`est jamais qu`une philosophie mise en images. Et dans

Lecture analytique N°1
(La peste-extrait page 41)
Introduction :
Albert camus est un romancier, dramaturge, essayiste et philosophe
français. Il se distingue par ses deux cycles : celui de l’absurde, et celui de la
révolte. L’absurde est l’idée selon laquelle la vie humaine n’a pas de sens, c’est
les actions de la nature humaine qui donne à la vie tout son sens. En réponse à
l’absurde la révolte est l’attitude que l’on doit avoir quand on se rend compte
que la vie n’a pas de sens, et que l’on doit réagir contre le mal et lutter contre les
injustices. Tout cela et notamment présent au XXème siècle. Dans le cycle de
l’absurde, Camus écrivit l’étranger en 1942, et dans celui de la révolte, la peste
en 1947. La peste un roman allégorique. Au sens premier, camus parle du fléau
qu’est la peste et des dommages et des conséquences sur la population d’Oran,
une ville algérienne. Mais en approfondissant le sens on peut aussi interpréter
cette œuvre comme une réaction aux guerres et plus précisément au nazisme. Le
narrateur de l’histoire et le docteur Rieux, on l’apprend à la fin du texte. Dans
cet extrait, on apprend que la maladie s’abattant sur la ville est officiellement : la
peste. Le narrateur va entamer une réflexion sur les réactions de la population
face à ce fléau tel que la guerre, en y mêlant narration et réflexion.
Problématique : comment le texte oscille-t-il entre
Réflexion et narration ?
Essai et romanesque ?
Le va-et-vient entre narration et réflexion ?
1.1. Les actions du narrateur
Narrateur= Rieux : « on » (l3), « au narrateur » (l5), « nos » (répétitions)
appartiens à la ville ?
Narrateur omniscient 1ièr paragraphe
« Le Dr Rieux » (l35) narrateur s’efface pour laisser parler Rieux 2ième
paragraphe + fin 2ième paragraphe : pensez de milieux plus concrètes que dans
le paragraphe 1.
Retour à la narration mais avec la réflexion
métalangage du narrateur : « à ce point du récit » (l2 »= pause
« Laisse Bernard Rieux derrière sa fenêtre » (l2), « le docteur Rieux était
dépourvu, comme l'étaient nos concitoyens » (l10) comparaison +
appartient à la ville
action du narrateur : « sa réaction » (l15), « justifier » (l13), « faut
comprendre » (l12) + cl des sentiments : « dérive l0 » (l12), « partagé entre
l'inquiétude (…) Confiance » (l13)
répétitions : « fléau »définition d'après l'auteurainsi que sur le sens
figuré du mot (= calamité) et montre l'horreur de la peste (différence sens
propre-> allégorie)
comparaison : « autant de peste que de guerre » (l8-9), « est octante tests
égaient » (l9) comparaison peste et guerre, pourtant elles ont beaucoup de
points communs.
1.2. Le temps du récit et de laisser mêlé
alternance récit/réflexion
Premier paragraphe : présence finie par l'emporter
Vérité générale : « sont une chose » (l6), « trouvent » (l8), « éclate » (l4),…
Passés + imparfait : « fût » (l5)…
Réflexion générale s'installeon quitte Rieux pour permettre au narrateur
de développer une considération générale sur la guerre
effets d'élargissement : fléau pesteguerres : substitution (allégorie)
adverbe généralisant : « jamais » (l33), « toujours » (l15)
terme généralisant : « la bêtise » (l17), « on » (l16), « soi » (l18), « tout le
monde » (l19), « les gens » (l14) Idées abstraites
pluriel : « les » (l33), «l » (l33), « personne » (l34), « des fléaux » (l34),
« aurait-il » (l3l)
terme concrétisant : « sans même de mots » (l47), « le public d'un grand
cinéma » (l54), « la sortie de cinq cinémas » (l55), « une place de la ville », «
mourir en tas » (l56) référence aux exterminations par les nazis
comparaison : « c'est ainsi qu'il faut comprendre (…) Les gens disent » (l 10-
14) glissage docteur Rieux/citoyen/les gens
2. Un contenu de la réflexion
2.1. Réaction de la population face à un fléau
cl de l'incertitude : « incertitudes », « surprise » (l4), « dépourvue » (l15), «
confiance » (l14), « inquiétude » (l13) inquiétude chez Rieux et les
habitants : Rieux est l'incarnation de l'ensemble du grouperéaction normale
face à un fléau (ex : maladie : H1 N1pas de vaccination)
inquiétude/confiance : commèrehésitation et incertitude face à une histoire
nouvelle (l13 - 14) aggravée par l'effet de masse.
Cl de l'irréel : « on croit difficilement » (l7), « le fléau est irréel », « mauvais
élèves » (l22), « possible » (l28), « impossible » (l29)incrédulité de la
population plus antithèses possibles/impossible
discours direct : « ça ne durera pas, c'est trop bête » (l15) preuve que les
gens ont une absence de réalismedéni= pour se protéger
Trois réactions légitimes par lesquels on passe tous--> chronologiquement :
inquiétude - incertitude -déni
2.2. La réflexion sur l'humanisme
chiasme : « ne durera pas » (l15), « cela ne l'empêche pas de durée » (l16)
fait ressortir l'incohérence de la pensée des gens dont l'argument (la bêtise)
n'a aucun rapport.
Cl de la bêtise : « trop bête » (l15), « la bêtise » (l17), associe au
cl de la guerre : « quand une guerre éclate » (l14), « une guerre est
certainement trop bête » (l16) identification guerre et bêtise : une
incohérence et erreur des hommes+ rieux dénonce pour montrer pourquoi
ils sont dans l'erreur.
(« : » (l20) introduisent une explication)
définition de l'humanisme par Camus : ouvrez les guillemets il pensait à eux-
mêmes » (l19), « ne croyez pas au fléau » (l 20), « ils n'ont pas pris leurs
précautions » (l25 - 26) -> étonnante paradoxe de la définition : « il pensait
… » (l19 - 20) > provocation presque ironique de Camus. (Ici : humaniste
égoïste mais humaniste pense aux autres)
3. Réflexion à travers Rieux
antithèses : « village connu » (l58), « cet entassement anonyme »nuances) :
incrédulité ; 2pas in crédule mais dépasse les capacités de son imagination.
Terme de restrictions : « à peine » (l48), « n'a de poids que si » (l48), « ne
sont qu'une fumée dans l'imagination » (l51) rejoint le premier paragraphe
: irréelreprésentations imprécises, difficiles à rendre concret.
Parataxe : « on » (l3) : (l54), (l55), (l56) impression de mode d'emploi
donné par Rieux. On suit la pensée du personnage en train de dérouler sa
réflexion.
Vocabulaire de la quantité : « la trentaine » (l45), « près de 100 millions de
morts » (l46), « un mort » (l48), « 100 millions de cadavres » (l50), « 10 000
victimes », « 10 000 morts » (l53) terme approximatifquantité imprécise
n'est gigantesqueeffets d'annonce du drame qui va suivreinfo sur la
lucidité de Rieux.
Discours indirect libre : « mais, naturellement, c'est impossible à réaliser, et
puis qui connaît 10 000 visages »montrer son angoisse et son esprit plus
impossibilité.
Gradation : « un homme mort » (l49), « 100 millions de cadavres » (l50),
« une fumée » (l51) annonce la suite
utilisation d'un exemple : « 10 000 morts sont cinq fois » (l53), « un grand
cinéma » (l54), « de cinq cinémas » (l55), « sur une place » (l56), « voir un
par clair » (l56)terme concret permettant de visualiser le fléaufonction
pragmatique : la population va le vivre de façon concrète : réalité due aux
conséquences de la peste.
Conclusion :
Camus oscille entre essai et romanesque pour donner à son roman une
certaine réflexion. Il utilise l’allégorie de la peste pour parler de la guerre et plus
précisément du nazisme. Il veut aborder la question du mal et comment il se met
en place, et pourquoi à ton laisser faire, car la population n’y croyais pas. Tout
au long du texte des passages de narration et de réflexion personnelle
s’entremêlent, et une véritable réflexion s’installe sur le sujet des fléaux et des
réactions du peuple envers eux. Ce texte allégorique rappelle la dureté de la
seconde guerre mondiale avec notamment les incinérations dans les fosses qui
rappelle les camps d’exterminations.
Camus a dit « un roman n’est jamais qu’une philosophie mise en images.
Et dans un bon roman, toute la philosophie est placer dans les images » ce qui
explique sa volonté d’utiliser l’allégorie. D’autres utilisent aussi leurs images
pour faire passer leur philosophie, et parfois même avec des images encore plus
claires comme on peut en art. L’artiste peint ce qu’il veut ce qu’il veut nous faire
passer comme message. Par exemple, Arnold Böcklin dans son œuvre la peste
nous nombre par la présence de la faucheuse la fatalité de la mort et le coté
monstrueux de ce fléaux.
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